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Sortie de CentOS Stream 10

18 décembre 2024 à 18:51

CentOS Stream 10 (nommée « Coughlan ») est la première version du projet, étiqueté « Stream » depuis sa récente réorientation par Red Hat en 2023.

D’après son éditeur, c’est « une distribution Linux sur laquelle les membres de la communauté Open Source peuvent développer des systèmes, les tester et contribuer à une distribution mise à jour en continu, en amont de Red Hat Enterprise Linux [RHEL], en coopération avec les équipes de développement Red Hat. »

Qu'est-ce que CentOS Stream ?

CentOS (pour Community Enterprise OS) Stream est une distribution qui s’intercale après Fedora et avant RHEL :

Cycle de vie RHEL

Dans les faits, c’est une RHEL 10 (basée sur Fedora 40) dans laquelle les corrections et mises à jour arrivent au fil de l’eau (rolling release) plutôt que par mises à jour mineures (point release, par ex. : RHEL 10.1, 10.2, 10.3, etc.). Attention, il ne s’agit pas pour autant d’une version beta de la prochaine RHEL (qui vient d’être rendue publique, par ailleurs) mais bien un canal en amont, mis à jour en continu, duquel seront extraites les futures versions mineures de RHEL 10 au cours de son cycle de vie.

RHEL10

Quelles sont les nouveautés ?

Nouvelles versions logicielles

Étant située en amont de RHEL, CentOS en reprend les grandes caractéristiques, à savoir :

Suppression de X.org

À noter que le serveur d’affichage X.org n’est plus disponible, seul Wayland est supporté et XWayland servira d’appoint pour les applications n’ayant pas migré vers le nouveau protocole. Cette pratique, mise en œuvre dans Fedora à partir de la version 42, est jugée suffisamment mature et est intégrée maintenant à CentOS/RHEL 10.

Architectures supportées

Plusieurs architectures sont supportées : ARM 64 bits (ARMv8), IBM Power9, IBM Z14 et x86_64 v3. C’est le « v3 » qui interpelle ici : seuls les processeurs prenant en charge des instructions ajoutées aux processeurs Intel et AMD à partir de 2015 sont pris en charge. Cela exclut les processeurs antérieurs mais aussi les plus récents qui ne prennent pas totalement en charge toutes ces extensions (comme les processeurs Intel Atom, même les plus récents). Ce choix discutable (en termes de performance et d'obsolescence programmée) et discuté tant au niveau de sa dénomination que de son bien fondé (notamment par Linus et son tact légendaire) serait vraisemblablement repris par d'autres distributions comme Ubuntu à l’avenir.

Durée du support

En termes de durée de support cette nouvelle version recevra des mises à jour pendant 5 ans (jusqu’en 2030). Cela la place en concurrence directe avec Ubuntu LTS (supportée 5 ans par Canonical) et Debian Stable (supportée 3 ans par le projet). CentOS Stream peut aussi être comparée à Alma Linux ou Rocky Linux qui sont des forks gratuits de RHEL qui tentent de reproduire bogue pour bogue RHEL (ce que CentOS ne prétend pas faire car située en amont de RHEL). À titre de comparaison, les versions de Fedora ne sont supportées que 13 mois.

Suppression des applications de bureau

Dernier point notable : CentOS (et donc RHEL) font l’impasse sur de nombreux logiciels courants pour les ordinateurs de bureau : des paquets comme Firefox, Thunderbird ou LibreOffice ont été supprimés du dépôt principal. Les utilisateurs sont plutôt encouragés à installer ces logiciels via le dépôt communautaire EPEL (qui fait partie du projet Fedora) ou via le système universel Flatpak et son dépôt Flathub.
L’objectif est d’abord de réduire la charge de maintenance en limitant le nombre de paquets que Red Hat doit maintenir tout au long du cycle de vie de la distribution en reportant cette tâche sur les bénévoles d’EPEL et/ou sur les projets/développeurs qui éditent leurs propres binaires directement via Flathub. Ensuite, cela permet d’avoir des versions plus récentes de ces logiciels en gardant une base minimale stable.

Reste à voir si, dans la pratique, ces deux moyens s’avéreront suffisants pour compenser le faible nombre de paquets disponibles dans le dépôt de base.

Conclusion

Pour résumer : une base RHEL (orientée donc vers la stabilité) avec des correctifs qui arrivent en continu pendant 5 ans et une compatibilité avec les dépôts EPEL/Flathub. Bref, une proposition rafraîchie qui rassemble tous les ingrédients pour en faire une plate-forme de développement stable ou un système à faire tourner sur le PC familial et l’oublier pendant 5 ans sans craindre de mauvaises surprises. On est sur le même créneau que Debian Stable et Ubuntu LTS mais dans l’univers Fedora/Red Hat.

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