❌

Vue normale

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraĂźchir la page.
À partir d’avant-hierFlux principal

Haiku a 23 ans - Haiku R1 bĂȘta 5 (partie 1 : applications)

Haiku est un systĂšme d’exploitation libre destinĂ© aux ordinateurs personnels ou de bureau (pas de serveurs, pas de systĂšmes embarquĂ©s, pas de tablettes ni de tĂ©lĂ©phones). Il s’agit au dĂ©part d’une rĂ©Ă©criture libre de BeOS, prĂ©servant la compatibilitĂ© binaire avec ce dernier (les applications BeOS peuvent tourner sur certaines versions de Haiku).

Le projet Haiku (au dĂ©part nommĂ© OpenBeOS) a dĂ©marrĂ© officiellement le 18 aoĂ»t 2001 avec le premier message sur la liste de diffusion : Ok, let's start (OK, allons-y). Cet anniversaire est l’occasion de faire un point sur les dĂ©veloppements de l’annĂ©e dans Haiku et ce qui est en prĂ©paration.

La dĂ©pĂȘche a Ă©tĂ© un peu retardĂ©e cette annĂ©e, pour ĂȘtre synchronisĂ©e avec la version R1 bĂȘta 5 de Haiku, publiĂ©e le vendredi 13 septembre 2024.

Le projet emploie un dĂ©veloppeur presque Ă  plein temps depuis 2021 et le reste de l’équipe contribue bĂ©nĂ©volement. La derniĂšre version bĂȘta a Ă©tĂ© publiĂ©e fin 2023 et la BĂȘta 5 est dĂ©sormais disponible : l’occasion de revenir en trois parties sur ce que propose Haiku, d’abord des applications, un noyau et des amĂ©liorations de la documentation.

Sommaire

PrĂšs de 350 tickets ont Ă©tĂ© clos dans le cadre du travail sur la version R1 bĂȘta 5. Il y a bien sĂ»r de trĂšs nombreuses corrections de bugs, qui ne seront pas listĂ©es dans cet article. On se concentrera plutĂŽt sur les nouveautĂ©s, sauf dans les cas oĂč la correction est vraiment importante ou permet d’ouvrir de nouvelles possibilitĂ©s d’utilisation.

Applications

Haiku est un systĂšme d’exploitation complet, fourni avec un certain nombre d’applications permettant d’accomplir les tĂąches les plus courantes. En plus de ces applications de base, le gestionnaire de paquets HaikuDepot, alimentĂ© principalement par le travail du projet HaikuPorts, apporte Ă  la fois des applications portĂ©es depuis d’autres systĂšmes et des applications dĂ©veloppĂ©es spĂ©cifiquement pour Haiku.

De façon gĂ©nĂ©rale, on trouve cette annĂ©e dans les applications de Haiku des amĂ©liorations sur le rendu des nombres, l’utilisation d’un symbole de multiplication Ă  la place d’une lettre x lĂ  oĂč c’est pertinent, et de nombreuses petites corrections et amĂ©liorations sur la mise en page des fenĂȘtres, des corrections de problĂšmes de traduction et ainsi de suite.

AboutSystem

AboutSystem est la fenĂȘtre d’information sur le systĂšme Haiku. Elle fournit quelques informations sur la machine sur laquelle le systĂšme fonctionne (quantitĂ© de RAM, marque et modĂšle du CPU, uptime) ainsi que les noms des dĂ©veloppeurs et autres logiciels libres ayant participĂ© au dĂ©veloppement de Haiku.

Cette application reçoit tout d’abord une mise Ă  jour cosmĂ©tique : si le systĂšme est configurĂ© en « mode sombre », le logo Haiku correspondant (avec un lettrage blanc et des dĂ©gradĂ©s de couleurs un peu diffĂ©rents) sera utilisĂ©. Sinon, ce sera le logo avec lettrage noir.

AboutSystem en mode clair
AboutSystem en mode sombre

Elle reçoit Ă©galement quelques mises Ă  jour de contenu : en plus de l’ajout de quelques nouveaux contributeurs qui ont rejoint le projet, on trouvera maintenant un lien vers la page web permettant de faire un don Ă  Haiku. Plusieurs liens vers des bibliothĂšques tierces utilisĂ©es dans Haiku, qui ne fonctionnaient plus, ont Ă©tĂ© soit supprimĂ©s, soit remplacĂ©s par des liens mis Ă  jour.

Enfin, il est dĂ©sormais possible d’utiliser AboutSystem comme un « rĂ©plicant », c’est-Ă -dire de l’installer directement sur le bureau pour avoir en permanence sous les yeux les statistiques sur l’utilisation mĂ©moire et l’uptime ainsi que le numĂ©ro de build de Haiku en cours d’exĂ©cution (ce qui peut ĂȘtre utile par exemple lorsqu’on lance beaucoup de machines virtuelles avec des versions diffĂ©rentes de Haiku pour comparer un comportement, ou si on veut stocker des captures d’écran de plusieurs versions et s’y retrouver facilement).

CharacterMap

L’application « table de caractĂšres » permet d’étudier de prĂšs les diffĂ©rents glyphes et symboles prĂ©sents dans une police de caractĂšres. En principe, elle permet de choisir une police spĂ©cifique, mais le serveur graphique de Haiku substitue automatiquement une autre police si on lui demande d’afficher un caractĂšre qui n’est pas disponible dans la police demandĂ©e.

Cela peut ĂȘtre gĂȘnant dans certains contextes, par exemple si on envisage d’embarquer une police dans un fichier PDF, il est difficile de savoir quelle police contient vraiment les caractĂšres qu’on veut utiliser.

L’application a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©e pour traiter ce cas et affiche maintenant ces caractĂšres en grisĂ©.

CharacterMap affichant des caractĂšres manquants

CodyCam

CodyCam est une application permettant de tester une webcam et de l’utiliser pour envoyer pĂ©riodiquement des images vers un serveur HTTP.

L’évolution principale a Ă©tĂ© la mise Ă  jour de l’icĂŽne de l’application. L’utilitĂ© de CodyCam est limitĂ©e par le manque de pilotes : il faudra soit trouver une webcam Sonix du dĂ©but des annĂ©es 90, seul modĂšle USB Ă  disposer d’un pilote fonctionnel, soit utiliser un ordiphone Android Ă©quipĂ© d’un logiciel permettant de le transformer en camĂ©ra IP (ou encore une vraie camĂ©ra IP).

Le pilote pour les WebCams UVC — standard utilisĂ© pour les camĂ©ras USB modernes — n’est pas encore au point et n’est pas inclus dans les versions publiĂ©es de Haiku.

Debugger

Debugger est, comme son nom l’indique, le debugger de Haiku. Il est dĂ©veloppĂ© spĂ©cifiquement pour le projet sans s’appuyer sur les outils existants (gdb ou lldb). Il dispose Ă  la fois d’une interface graphique et d’une interface en ligne de commande, plus limitĂ©e. Cette derniĂšre est surtout utilisĂ©e pour investiguer des problĂšmes dans les composants de Haiku qui sont nĂ©cessaires pour l’utilisation d’une application graphique : app_server, input_server ou encore registrar.

La version en ligne de commande a reçu quelques petites amĂ©liorations, mais la principale nouveautĂ© est la prise en charge des formats DWARF-4 et DWARF-5 pour les informations de debug. Cela permet de charger les informations gĂ©nĂ©rĂ©es par les versions modernes de GCC, sans avoir besoin de forcer la gĂ©nĂ©ration d’une version plus ancienne du format DWARF.

Le dĂ©sassembleur udis86, qui n’est plus maintenu et ne reconnaĂźt pas certaines instructions ajoutĂ©es rĂ©cemment dans les processeurs x86, a Ă©tĂ© remplacĂ© par Zydis.

Enfin, un bug assez gĂȘnant a Ă©tĂ© corrigé : si une instance de Debugger Ă©tait dĂ©jĂ  en train de dĂ©bugger une application et qu’une deuxiĂšme application venait Ă  planter, il n’était pas possible d’attacher une deuxiĂšme instance de Debugger Ă  cette application. Les problĂšmes impliquant plusieurs processus pouvaient donc ĂȘtre un peu compliquĂ©s Ă  investiguer. C’est maintenant rĂ©solu.

Deskbar

L’application DeskBar fournit la « barre des tĂąches » de Haiku. Elle permet de naviguer entre les fenĂȘtres et applications ouvertes, de lancer de nouvelles applications via un menu (similaire au « menu dĂ©marrer » de Windows), ou encore d’afficher une horloge et des icĂŽnes fournis par d’autres applications (sous forme de rĂ©plicants).

Elle fait partie, avec le Tracker, des applications qui ont Ă©tĂ© publiĂ©es sous license libre lors de l’abandon de BeOS par Be Inc.

Quelques changements dans la DeskBar :

  • Tous les menus utilisent maintenant la police « menu » choisie dans les prĂ©fĂ©rences d’apparence du systĂšme. Auparavant, la police « menu » et la police « plain » Ă©taient mĂ©langĂ©es. Ces deux polices Ă©tant identiques dans la configuration par dĂ©faut, le problĂšme n’avait pas Ă©tĂ© repĂ©rĂ©.
  • Si un nom de fenĂȘtre est tronquĂ© dans la liste des fenĂȘtres, le nom complet peut ĂȘtre affichĂ© dans une infobulle.
  • L’icĂŽne pour les fenĂȘtres dans la DeskBar a Ă©tĂ© remplacĂ©e. La nouvelle icĂŽne indique plus clairement si une fenĂȘtre se trouve dans un autre bureau virtuel (dans ce cas, activer cette fenĂȘtre provoquera un changement de bureau).

GLTeapot

GLTeapot est une application permettant de tester le rendu OpenGL, en affichant un modĂšle 3D de la thĂ©iĂšre de l’Utah.

En plus de la thĂ©iĂšre, cette application affiche un compteur du nombre d’images affichĂ©es par secondes. Bien que les chiffres affichĂ©s ne soient pas du tout reprĂ©sentatifs des performances d’un rendu 3D rĂ©aliste, certains utilisateurs insistent lourdement pour pouvoir faire le concours de gros chiffres de nombre d’images par seconde.

Il est donc Ă  nouveau possible de dĂ©sactiver la synchronisation sur le rafraĂźchissement de l’écran, et demander au processeur de rĂ©afficher la thĂ©iĂšre plusieurs centaines de fois par seconde, bien que l’écran soit incapable de suivre le rythme. Par dĂ©faut, la synchronisation est activĂ©e et le rafraĂźchissement ne dĂ©passera jamais 60 FPS, si toutefois le pilote graphique implĂ©mente les fonctions de synchronisation nĂ©cessaires.

HaikuDepot

HaikuDepot est un hybride entre un gestionnaire de paquets et un magasin d’applications.

Il se compose d’un serveur (dĂ©veloppĂ© en Java) fournissant une API REST et permettant de collecter les informations sur les applications (icĂŽnes, captures d’écrans, catĂ©gories, votes et revues des utilisateurs, choix de la rĂ©daction pour les applications mises en avant
), d’un frontend web minimaliste et d’une application native C++ permettant d’afficher ces donnĂ©es.

La principale nouveautĂ© est l’intĂ©gration du systĂšme de single-sign-on (SSO) permettant d’utiliser un compte utilisateur commun avec d’autres services en ligne de Haiku. Actuellement, l’outil de revue de code Gerrit
utilise ce mĂȘme compte, mais ce n’est pas encore le cas pour Trac (outil de suivi des bugs) ni pour le forum. Ce sera mis en place plus tard.

De façon peut-ĂȘtre moins visible, mais pas moins importante, le code C++ de l’application a reçu de nombreuses amĂ©liorations et optimisations « sous le capot », rendant l’application plus rapide et plus fiable, mais qui sont un peu difficiles Ă  rĂ©sumer dans le cadre de cette dĂ©pĂȘche.

Enfin, l’apparence de l’application a Ă©tĂ© lĂ©gĂšrement retravaillĂ©e pour mieux s’adapter aux Ă©crans Ă  haute dĂ©finition (ce qui nĂ©cessite d’avoir des marges et espacements de taille dynamique en fonction de la taille de texte choisie par l’utilisateur).

Icon-O-Matic

Capture d’écran de l’éditeur d’icĂŽnes

Icon-O-Matic est un Ă©diteur d’icĂŽnes. Il permet d’exporter les fichiers au format HVIF, un format vectoriel compact qui permet de stocker les icĂŽnes dans l’inode d’en-tĂȘte des fichiers pour un chargement et un affichage rapide.

Cette application a bĂ©nĂ©ficiĂ© du travail de Zardshard pendant le Google Summer of Code 2023, elle a donc reçu plusieurs Ă©volutions et corrections importantes (dont certaines sont mentionnĂ©es dans la dĂ©pĂȘche anniversaire de l’annĂ©e derniĂšre).

Citons en particulier l’ajout d’un nouveau type de transformation, « perspective », qui permet de facilement dĂ©former un ensemble de chemins vectoriels selon une projection de perspective, ce qui est assez utile pour concevoir plus facilement une icĂŽne avec un aspect tridimensionnel (bien qu’en pratique l’apparence habituelle des icĂŽnes de Haiku soit un intermĂ©diaire entre une projection perspective et une vue isomĂ©trique, ne se prĂȘtant pas forcĂ©ment Ă  l’utilisation de cette opĂ©ration de transformation purement mathĂ©matique).

Une autre petite amĂ©lioration est l’ajout d’une vĂ©rification pour empĂȘcher la fenĂȘtre de Icon-O-Matic de se positionner en dehors de l’écran, par exemple si on a dĂ©placĂ© la fenĂȘtre vers le bas de l’écran, enregistrĂ© cette position, puis relancĂ© l’application dans une rĂ©solution d’écran plus rĂ©duite. Dans ce cas, la fenĂȘtre sera automatiquement ramenĂ©e dans la zone visible de l’affichage.

Magnify

L’application Magnify permet d’afficher une vue zoomĂ©e d’une partie de l’écran. Elle peut servir pour amĂ©liorer l’accessibilitĂ© (mais n’est pas idĂ©ale pour cet usage), mais aussi pour les dĂ©veloppeurs d’interfaces graphiques qui ont parfois besoin de compter les pixels pour s’assurer que leurs fenĂȘtres sont bien construites.

En plus de l’affichage zoomĂ©, l’application permet d’afficher l’encodage RGB de la couleur d’un pixel, ou encore de placer des « rĂšgles » permettant de vĂ©rifier l’alignement des objets. Ces derniĂšres ont reçu une petite mise Ă  jour, avec une amĂ©lioration de l’affichage de leur largeur et hauteur pour les rendre plus lisibles.

Magnify avec une 'rĂšgle'

MediaPlayer

L’affichage des sous-titres ne fonctionnait pas correctement, il manquait une partie du texte. C’est maintenant corrigĂ©.

PowerStatus

Capture d’écran de PowerStatus: fenĂȘtre principale et icĂŽne de la DeskBar avec son menu

L’application PowerStatus permet de surveiller l’état de la batterie pour les ordinateurs qui en disposent.

Elle a reçu plusieurs améliorations importantes :

Une notification a Ă©tĂ© ajoutĂ©e pour un niveau de dĂ©charge trĂšs faible (en plus du niveau faible dĂ©jĂ  prĂ©sent). Ces deux niveaux peuvent ĂȘtre paramĂ©trĂ©s Ă  un pourcentage choisi de dĂ©charge de la batterie, et associĂ© Ă  des sons d’alerte spĂ©cifiques. Avant ces changements, il Ă©tait facile de ne pas voir le message d’alerte (affichĂ© seulement pendant quelques secondes) ou de se dire qu’avec 15% de batterie on a encore le temps de faire plein de trucs, puis se retrouver un peu plus tard avec une batterie vide sans autre avertissement.

L’état « not charging » est maintenant dĂ©tectĂ© et correctement affichĂ©, pour une batterie au repos : ni en train de se charger, ni en train d’alimenter la machine. C’est en particulier le cas d’une batterie dĂ©jĂ  chargĂ©e Ă  100%, si la machine reste connectĂ©e au rĂ©seau Ă©lectrique.

L’icĂŽne de statut de la batterie s’installe automatiquement dans la DeskBar au premier dĂ©marrage de Haiku sur les machines disposant d’une batterie.

Le rĂ©glage du mode « performance » ou « économie d’énergie" est enregistrĂ© et rĂ©-appliquĂ© lors des prochains dĂ©marrages (ces modes configurent l’ordonnanceur du noyau pour exĂ©cuter un maximum de tĂąches sur tous les cƓurs du processeur, ou bien au contraire pour essayer de garder ces cƓurs en veille autant que possible s’ils ne sont pas nĂ©cessaires).

SerialConnect

SerialConnect est une application de terminal série, utile principalement aux développeurs de systÚmes embarqués et autres gadgets électroniques.

Elle est encore en cours de dĂ©veloppement et propose pour l’instant les fonctions les plus basiques. Il est maintenant possible de coller du texte depuis le presse-papier pour l’envoyer sur un port sĂ©rie, ce qui est pratique si on veut envoyer plusieurs fois la mĂȘme sĂ©quence de commandes.

ShowImage

ShowImage est la visionneuse d’images de Haiku. Elle utilise les traducteurs, des greffons avec une API standardisĂ©e qui permettent de convertir diffĂ©rents formats de fichiers entre eux.

L’interface graphique de ShowImage a Ă©tĂ© mise Ă  jour pour utiliser le « layout system ». Historiquement, dans BeOS, tous les Ă©lĂ©ments des interfaces graphiques devaient ĂȘtre positionnĂ©s manuellement avec des coordonnĂ©es en pixels, ce qui est pĂ©nible Ă  faire, surtout si on doit traiter tous les cas (polices de caractĂšres de diffĂ©rentes tailles, remplacement des textes lors de traductions, utilisation de thĂšme d’interfaces diffĂ©rents), et aussi lors d’évolution de l’application (si on veut insĂ©rer un Ă©lĂ©ment en plein milieu, il faut souvent dĂ©caler tout ce qui se trouve autour).

Le « layout system » fournit un ensemble d’outils pour automatiser ce travail, soit Ă  l’aide d’élĂ©ments prĂ©dĂ©finis (grilles, groupes, « cartes » superposĂ©es), soit Ă  l’aide d’un systĂšme de dĂ©finition de contraintes et de programmation linĂ©aire.

D’autre part, ShowImage dispose maintenant d’un menu permettant d’ouvrir l’image affichĂ©e dans un Ă©diteur d’images.

Terminal

Le Terminal de Haiku permet d’exĂ©cuter un shell (c’est bash par dĂ©faut) et toutes les applications conçues pour un affichage en console.

Les principaux changements cette annĂ©e sont la correction d’un problĂšme sur la configuration des couleurs utilisĂ©es par le Terminal (il y avait un mĂ©lange entre le nom anglais et le nom traduit des couleurs, empĂȘchant d’enregistrer et de relire correctement le fichier de configuration), ainsi que des modifications sur les raccourcis clavier utilisĂ©s par le Terminal lui-mĂȘme (en particulier pour naviguer entre plusieurs onglets) qui entraient en conflit avec ceux utilisĂ©s par les applications lancĂ©es dans le terminal.

Le terminal est Ă©galement capable de traiter les « bracketed paste », c’est-Ă -dire que les applications en console sont informĂ©es que des caractĂšres en entrĂ©e proviennent du presse-papier. Cela permet par exemple Ă  bash de ne pas exĂ©cuter directement des commandes qui sont collĂ©es, mais de les mettre en surbrillance et d’attendre que l’utilisateur valide cette saisie.

D’un point de vue plus bas niveau, les pilotes TTY utilisĂ©s pour les ports sĂ©rie et pour le Terminal, qui Ă©taient indĂ©pendants, ont Ă©tĂ© unifiĂ©s afin d’éviter de devoir corriger tous les bugs deux fois dans deux versions du code presque identiques.

Tracker

Tracker est le navigateur de fichiers de Haiku. Tout comme la DeskBar, il fait partie des quelques rares morceaux de BeOS qui ont Ă©tĂ© publiĂ©s sous licence libre par Be et ont donc pu ĂȘtre repris directement par Haiku. Contrairement Ă  la DeskBar, la publication du code du Tracker avait conduit Ă  l’apparition de nombreux forks, chacun amĂ©liorant Ă  sa façon le logiciel. La version utilisĂ©e par Haiku provient principalement du projet OpenTracker, mais a rĂ©intĂ©grĂ© ou rĂ©implĂ©mentĂ© au fil du temps les modifications faites dans d’autres variantes.

Le Tracker est un composant central de l’interface de Haiku et a donc reçu un nombre assez important d’évolutions :

La taille des fichiers est maintenant affichĂ©e Ă  l’aide de la fonction string_for_size qui s’adapte aux conventions de la langue et du pays choisi par l’utilisateur.

Les brouillons de courrier Ă©lectronique disposent maintenant de leur propre type MIME et de l’icĂŽne associĂ©e. Ils s’ouvriront dans un Ă©diteur de mail plutĂŽt que dans une fenĂȘtre de lecture de message.

Pour les fichiers qui disposent d’un attribut « rating » (Ă©valuation), ce dernier est affichĂ© avec des Ă©toiles pleines ou vides selon la note attribuĂ©e. La note va de 0 Ă  10 mais il n’y a que 5 Ă©toiles. Le caractĂšre demi-Ă©toile permet d’afficher la note exacte avec les versions rĂ©centes d’Unicode (depuis 2018 en fait, mais il a fallu attendre la disponibilitĂ© dans une police de caractĂšres).

Une fenĂȘtre du Tracker, montrant la colonne taille et la colonne rating

La gestion des dossiers en lecture seule a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©e. Ils sont affichĂ©s sur fond gris (au lieu d’un fond blanc pour les dossiers modifiables) et tous les menus correspondant Ă  des opĂ©rations non autorisĂ©es sont dĂ©sactivĂ©s (au lieu d’ĂȘtre activĂ©s, mais d’aboutir sur une erreur car le dossier est en lecture seule).

Dans le mĂȘme esprit, le bouton « ouvrir » des boĂźtes de dialogues d’ouverture de fichier est dĂ©sactivĂ© si le fichier sĂ©lectionnĂ© ne peut pas ĂȘtre ouvert (c’était dĂ©jĂ  le cas, mais tous les cas possibles n’étaient pas bien pris en compte).

Un problĂšme d’affichage sur le systĂšme de fichier packagefs a Ă©tĂ© corrigĂ© : les dossiers n’ont pas de taille et affichent donc - au lieu d’une taille fixe de 4 Kio qui n’a aucune signification.

La fenĂȘtre de recherche a reçu quelques Ă©volutions, voir plus bas dans la section dĂ©diĂ©e au Google Summer of Code, qui dĂ©taille le travail rĂ©alisĂ© Ă  ce sujet.

Le menu « templates », utilisĂ© quand on fait un 'clic droit -> Nouveau
' et qui permet de crĂ©er diffĂ©rents types de fichiers et de dossiers Ă  partir de fichiers de rĂ©fĂ©rence, peut maintenant contenir des sous-dossiers, pour les personnes qui utilisent beaucoup cette possibilitĂ©, avec par exemple des modĂšles de documents prĂ©-remplis pour diffĂ©rents usages.

Enfin, un peu de nettoyage interne : les classes NavMenu et SlowContextPopup, qui permettent la navigation dans les sous-dossiers via des menus popup, ont Ă©tĂ© fusionnĂ©es en une seule classe car elles sont toujours utilisĂ©es ensemble. Cela simplifie le code pour l’affichage de ces menus, qui a quelques particularitĂ©s pour permettre une navigation confortable mĂȘme sur un disque dur un peu lent.

TV

L’application TV utilisĂ©e pour recevoir la TNT Ă  l’aide d’un tuner appropriĂ© a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e dans le paquet haiku_extras et n’est donc plus installĂ©e par dĂ©faut. La plupart des gens ne disposant pas d’un tuner compatible sur leur ordinateur, cette application Ă©tait source de confusion et de nombreuses questions sur le forum.

WebPositive

WebPositive est le navigateur web de Haiku. Il utilise le moteur WebKit développé conjointement par Apple, Igalia et Sony principalement.

En dehors de la mise Ă  jour du moteur vers une version plus rĂ©cente, WebPositive reçoit actuellement peu d’évolutions, les dĂ©veloppeurs Ă©tant malheureusement trop occupĂ©s par ailleurs. On peut toutefois mentionner une correction sur la barre de signets : celle-ci ne s’affichait jamais lorsque la langue du systĂšme Ă©tait autre chose que l’anglais.

Zip-O-Matic

Zip-O-Matic est un outil permettant de crĂ©er une archive zip facilement depuis le Tracker. Il a reçu une amĂ©lioration qui est en fait une correction d’un problĂšme qui existait depuis longtemps : l’archive crĂ©Ă©e est maintenant automatiquement sĂ©lectionnĂ©e dans le navigateur de fichier Ă  la fin du processus, ce qui permet de facilement la retrouver pour la renommer, la dĂ©placer ou l'envoyer Ă  son destinataire.

Haikuports

Haikuports est un projet indĂ©pendant de Haiku, il se charge d’alimenter le dĂ©pĂŽt de paquets. Au dĂ©part il s’agissait principalement d’un projet pour le portage de bibliothĂšque et de programmes venant d’autres systĂšmes (d’oĂč son nom), mais il est Ă©galement utilisĂ© pour la plupart des applications natives dĂ©veloppĂ©es pour Haiku.

Le dĂ©pĂŽt de paquets contient actuellement 4193 paquets, il est mis Ă  jour en continu par une petite Ă©quipe de bĂ©nĂ©voles qui ne sont pas forcĂ©ment tous dĂ©veloppeurs, mais tout de mĂȘme capables de faire les tĂąches de maintenance ainsi que le dĂ©veloppement de quelques patchs simples.

Il est impossible de lister toutes les mises à jour et ajouts, le projet HaikuPorts étant trÚs actif. Donc voici une sélection arbitraire de quelques nouveautés et mises à jour.

Applications natives

  • Mises Ă  jour de Renga (client XMPP), PonpokoDiff (outil de diff), 2pow (clone de 2048), StreamRadio (lecteur de podcasts), NetSurf (navigateur web lĂ©ger)

  • Genio, un IDE pour Haiku avec gestion de la complĂ©tion de code via le protocole LSP (compatible avec les outils dĂ©veloppĂ©s pour VS Code par exemple).
  • Ajout de HaikuUtils, un ensemble d’outils de dĂ©veloppement et de debug divers.
  • WorkspaceNumber, un replicant pour afficher le numĂ©ro du bureau actif dans la DeskBar.
  • KeyCursor, un outil pour contrĂŽler le curseur de souris Ă  l’aide du clavier.
  • BatchRename, un outil pour renommer automatiquement des fichiers par lot.

HaikuUtils

WorkspaceNumber

PonpokoDiff

PecoRename

2pow

BatchRename

Applications portées

  • Un gros travail a Ă©tĂ© fait sur le portage de KDE Frameworks et des applications l’utilisant. De trĂšs nombreuses applications Qt et KDE sont donc disponibles.
  • Du cĂŽtĂ© de GTK, il n’existait pas de version de GTK pour Haiku, le problĂšme a Ă©tĂ© rĂ©solu Ă  l’aide d’une couche de compatibilitĂ© avec Wayland qui n’implĂ©mente pas le protocole Wayland mais rĂ©implĂ©mente l’API de la libwayland. Les applications GTK arrivent petit Ă  petit, mais l’intĂ©gration est pour l’instant beaucoup moins bonne qu’avec Qt, qui dispose lui d’un vrai port utilisant les APIs natives directement. L’apparence des applications est trĂšs visiblement diffĂ©rente, certaines touches du clavier ne fonctionnent pas. C’est donc encore un peu expĂ©rimental.
  • Enfin, pour complĂ©ter les possibilitĂ©s d’outils graphiques, la bibliothĂšque Xlibe implĂ©mente les APIs de la libx11 (mais pas le protocole de communication de X) et permet de porter les applications FLTK par exemple, ainsi que celles utilisant directement la libx11. Il reste encore des problĂšmes avec les applications utilisant Tk (si vous connaissez Tk ou X, les dĂ©veloppeurs de Xlibe aimeraient bien un petit coup de main). En attendant, les applications Tk sont utilisables Ă  travers un portage de undroidwish, mais ça reste peu confortable.

Du cĂŽtĂ© des compilateurs et des langages de programmation : LLVM a Ă©tĂ© mis Ă  jour en version 17. GCC est disponible en version 13 et peut maintenant ĂȘtre utilisĂ© pour compiler du FORTRAN et de l’Objective-C. Les derniĂšres versions de Python sont disponibles, et en plus avec des performances amĂ©liorĂ©es. Node.JS est Ă©galement mis Ă  jour, ou si vous prĂ©fĂ©rez le langage R, vous le trouverez Ă©galement, avec son IDE associĂ© rkward.

Bien sĂ»r, la plupart des bibliothĂšques et outils disponibles sur d’autres systĂšmes sont aussi disponibles : ffmpeg (en version 6), Git, libreoffice, Wireshark


Mentionnons enfin un pilote FUSE pour monter des volumes réseau NFS, qui vient compléter les deux implémentations de NFS présentes dans le noyau (une obsolÚte qui implémente NFS2, et une plus récente implémentant NFS4, mais qui est instable et pas activement maintenue actuellement).

GCompris

DrawTerm

KDE Mah Jong

NetBeans

Frogatto

CudaText

Cantor

Panneaux de préférences

Appearance

Les prĂ©fĂ©rences « Appearance » permettent de configurer l’apparence du systĂšme et des applications : principalement les polices de caractĂšres et les choix de couleurs.

C’est ce dernier qui reçoit une mise Ă  jour en profondeur, avec l’ajout d’un mode automatique. Auparavant, chaque couleur utilisĂ©e par le systĂšme devait ĂȘtre configurĂ©e manuellement, ce qui permet un contrĂŽle trĂšs fin, mais demande de passer un certain temps Ă  faire des ajustements. Le mode automatique permet de configurer seulement 3 couleurs : le fond des fenĂȘtres, les barres de titres, et une couleur d’« accentuation ». Les autres couleurs et nuances sont calculĂ©es automatiquement Ă  partir de cette palette de base.

En particulier, il devient beaucoup plus facile de choisir un fond sombre pour se retrouver avec un systÚme en mode sombre, trÚs à la mode chez certain·e·s utilisateurices de Haiku.

Il est toujours possible d’activer le mode avancĂ© pour affiner les rĂ©glages si nĂ©cessaire (ou si vous aimez les interfaces graphiques bariolĂ©es et multicolores).

Le mode automatique dans l’application Appearance

La mĂȘme capture d’écran avec une configuration « mode sombre »

Keymap (disposition clavier)

L’application Keymap permet de configurer la disposition de touches du clavier. Le point qui a reçu un peu d’attention est la gestion de la configuration des touches modificatrices.

Haiku est un dĂ©rivĂ© de BeOS qui lui-mĂȘme a Ă©tĂ© au dĂ©part inspirĂ© de Mac OS. On conserve de cet hĂ©ritage l’utilisation des touches commande et option au lieu de meta et alt sur les claviers de PC. Mais BeOS et Haiku sont conçus pour ĂȘtre utilisĂ©s avec des claviers de PC. La touche commande qui prend la place de la touche ALT est donc celle utilisĂ©e pour la plupart des raccourcis claviers. Cela se complique si on essaie d’utiliser un clavier fabriquĂ© par Apple (les codes de touches renvoyĂ©s par le clavier pour des touches situĂ©es au mĂȘme endroit ne sont pas les mĂȘmes), ou encore si on a besoin d’une touche AltGr (historiquement utilisĂ©e comme touche option par BeOS, mais aujourd’hui ce rĂŽle est plutĂŽt attribuĂ© Ă  la touche windows apparue un peu plus tard). Une page sur le wiki de dĂ©veloppement de Haiku tente de rĂ©sumer l’historique et la situation actuelle.

La configuration des touches modificatrices est donc un sujet complexe, et il est probable que le comportement sera Ă  nouveau modifiĂ© plus tard. Quoi qu’il en soit, en attendant, l’application Keymap permet toutes les permutations possibles de configuration de ces touches.

Screen (Affichage)

Les prĂ©fĂ©rences d’affichage, en plus de permettre de changer la rĂ©solution d’écran, affichent quelques informations essentielles sur la carte graphique et l’écran en cours d’utilisation. Pour les Ă©crans, ces informations sont gĂ©nĂ©ralement extraites des donnĂ©es EDID, mais il y a une exception : les dalles d’affichage des PC portables n’implĂ©mentent en gĂ©nĂ©ral pas ce protocole. Les informations sont donc rĂ©cupĂ©rĂ©es par d’autres moyens parfois moins bien normalisĂ©s. Par exemple, l’identifiant du fabricant est un code Ă  3 lettres. En principe, les fabricants doivent s’enregistrer auprĂšs d’un organisme qui attribue ces codes, afin d’en garantir l’unicitĂ©.

Cependant, certains fabricants ne l’ont pas fait, et se sont choisi eux-mĂȘmes un code qui semblait inutilisĂ©. La base de donnĂ©es officielle rĂ©serve donc ces codes et en interdit l’utilisation, afin d’éviter des conflits. Il arrivait donc que le fabriquant d’un Ă©cran soit affichĂ© comme Ă©tant « DO NOT USE », ce qui a inquiĂ©tĂ© quelques utilisateurs de Haiku se demandant s’ils risquaient d’endommager leur matĂ©riel.

Ces entrĂ©es de la liste sont maintenant filtrĂ©es et remplacĂ©es par les noms des fabricants de panneaux d’affichages concernĂ©s (lorsqu’on sait de qui il s’agit).

Outils en ligne de commande

Haiku est fourni avec un terminal et un shell bash (par dĂ©faut, d’autres shells peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s). Les outils dĂ©finis dans la spĂ©cification POSIX sont fournis, ainsi que des complĂ©ments permettant d’utiliser les fonctionnalitĂ©s supplĂ©mentaires de Haiku.

df

La commande df affiche l’espace disque disponible sur chaque volume de stockage actuellement montĂ©.

Les colonnes de l’affichage ont Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©es, pour ĂȘtre plus lisibles, et se rapprocher un peu du format spĂ©cifiĂ© par POSIX (mais pas complĂštement lorsqu’on lance la commande sans options particuliĂšres : des informations supplĂ©mentaires sont alors affichĂ©es).

filteredquery

L’outil filteredquery permet d’effectuer une requĂȘte sur les attributs Ă©tendus du systĂšme de fichiers (permettant de requĂȘter le systĂšme de fichiers comme une base de donnĂ©es, plutĂŽt que de naviguer de façon hiĂ©rarchique dans les dossiers), puis de filtrer le rĂ©sultat pour ne conserver que les rĂ©ponses contenues dans un sous-dossier spĂ©cifique. En effet, les requĂȘtes Ă©tant indĂ©pendantes de l’organisation des dossiers, il est nĂ©cessaire de faire ce filtrage par post-traitement des rĂ©sultats (ce qui reste tout de mĂȘme gĂ©nĂ©ralement plus rapide que de faire l’inverse : parcourir tous les fichiers d’un dossier pour trouver ceux correspondant Ă  un critĂšre particulier).

Cet outil n’a pas reçu de nouvelles fonctionnalitĂ©s, mais de nombreuses corrections et nettoyages qui le rendent vĂ©ritablement utilisable.

ping, traceroute, telnet, ftpd

Ces commandes liĂ©es Ă  des opĂ©rations sur le rĂ©seau ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par les derniĂšres versions dĂ©veloppĂ©es par FreeBSD, permettant de bĂ©nĂ©ficier d’une version moderne, avec plus de fonctionnalitĂ©s et moins de bugs.

La commande ping6 est supprimĂ©e, car ping peut maintenant utiliser l’IPv6 aussi bien que l’IPv4.

pkgman

L’outil pkgman permet de tĂ©lĂ©charger et d’installer des logiciels et des mises Ă  jour.

Il a peu Ă©voluĂ©, mais on peut tout de mĂȘme noter l’utilisation d’un algorithme de tri « naturel » pour l’affichage des rĂ©sultats dans l’ordre alphabĂ©tique (par exemple, llvm12 sera affichĂ© aprĂšs llvm9).

Une fonction qui n’est toujours pas disponible dans pkgman est le nettoyage des dĂ©pendances non utilisĂ©es. Un script fourni dans le dĂ©pĂŽt Git de Haiku permet de rĂ©aliser manuellement une analyse des paquets installĂ©s sur le systĂšme pour dĂ©tecter ceux qui n’ont pas de dĂ©pendances, il faudra pour l’instant se contenter de cette solution.

strace

L’outil strace permet d’afficher les appels systĂšmes effectuĂ©s par une application, pour comprendre son interfaçage avec le noyau et investiguer certains problĂšmes de performances ou de mauvais comportements.

L’interfaçage avec le noyau pour extraire ces informations Ă©tant assez spĂ©cifique, l’implĂ©mentation de strace est faite Ă  partir de zĂ©ro, et ne partage pas de code avec la commande du mĂȘme nom disponible par exemple sous Linux.

strace est mis Ă  jour rĂ©guliĂšrement et en fonction des besoins des dĂ©veloppeurs de Haiku pour dĂ©coder et afficher de plus en plus d’informations. Par exemple, elle peut maintenant afficher le contenu des iovec (par exemple pour les fonctions readv ou writev), ainsi que les objets manipulĂ©s par wait_for_object et event_queue.

Un exemple de sortie de strace (traçant l’ouverture d’un fichier et le chargement d’une bibliothĂšque partagĂ©e) avant ces changements:

open(0x5, "plaintext", 0x2042, 0x0) = 0x8000000f () (49 us)
map_file("libicuuc.so.66 mmap area", 0x7f04c2675228, 0x6, 0x1ababd0, 0x1, 0x0, true, 0x3, 0x0) = 0x329a0 () (108 us)

et aprĂšs :

open(0x5, "plaintext", O_RDWR|O_NOTRAVERSE|O_CLOEXEC, 0x0) = 0x8000000f Operation not allowed (57 us)
map_file("libicuuc.so.66 mmap area", [0x0], B_RANDOMIZED_ANY_ADDRESS, 0x1ababd0, B_READ_AREA, 0x0, true, 0x3, 0x0) = 0x73e8 ([0x6392223000]) (135 us)

whence

La commande whence permettait de trouver dans le PATH un exĂ©cutable Ă  partir de son nom. Elle Ă©tait implĂ©mentĂ©e sous forme d’une fonction bash dans le fichier profile par dĂ©faut. Cependant, cette implĂ©mentation posait problĂšme pour charger le fichier profile avec d’autres shells, elle a donc Ă©tĂ© supprimĂ©e. La commande which peut ĂȘtre utilisĂ©e Ă  la place, puisqu’elle remplit un rĂŽle Ă©quivalent.

Serveurs

Les serveurs sont l’équivalent des daemons pour UNIX ou des services sous Windows : il s’agit d’applications lancĂ©es par le systĂšme pour rendre diffĂ©rents services et coordonner l’ensemble des applications.

app_server

app_server est le serveur graphique de Haiku, Ă©quivalent de X ou de Wayland. Il se distingue par un rendu graphique fait principalement cĂŽtĂ© serveur (pour les applications natives), ce qui permet de l’utiliser de façon fluide Ă  travers une connexion rĂ©seau.

Bien que ce soit le serveur graphique, et qu’il ait reçu plusieurs amĂ©liorations importantes, les diffĂ©rences sont subtiles. Elles sont toutefois importantes pour proposer un systĂšme qui semble rĂ©actif et confortable Ă  utiliser.

Un premier changement est une rĂ©architecture du code qui traite le rafraĂźchissement de l’écran. Ce rafraĂźchissement se fait en gĂ©nĂ©ral en plusieurs Ă©tapes, par exemple, si on dĂ©place une fenĂȘtre :

  • Le contenu de la fenĂȘtre dĂ©placĂ©e peut ĂȘtre directement recopiĂ© de l’ancienne position vers la nouvelle,
  • La zone oĂč se trouvait la fenĂȘtre auparavant doit ĂȘtre re-remplie avec ce qui se trouvait en dessous de la fenĂȘtre dĂ©placĂ©e. Cela peut ĂȘtre plusieurs morceaux de fenĂȘtres d’autres applications, qui vont devoir chacune rĂ©-afficher une partie de cette zone.

Le problĂšme Ă©tant que certaines applications peuvent mettre un peu de temps Ă  rĂ©pondre Ă  cette demande de rĂ©-affichage (par exemple parce qu’elles sont occupĂ©es ailleurs, ou alors parce que la zone Ă  redessiner est relativement complexe).

DiffĂ©rentes stratĂ©gies peuvent ĂȘtre mises en place dans ce cas : laisser Ă  l’écran le contenu obsolĂšte, ou remplir la zone en blanc en attendant que les donnĂ©es deviennent disponibles, par exemple. Ou encore, tout simplement ne rien mettre Ă  jour du tout tant que tout l’écran n’est pas prĂȘt Ă  ĂȘtre affichĂ©. Il faut faire un compromis entre la rĂ©activitĂ© (dĂ©placer la fenĂȘtre tout de suite), la fluiditĂ© (Ă©viter les clignotements de zones blanches) et la prĂ©cision (affichage d’information cohĂ©rente et Ă  jour).

Plusieurs modifications ont permis d’obtenir un meilleur compromis.

Dans un autre domaine, la police de caractĂšres par dĂ©faut « Noto Sans Display » a Ă©tĂ© remplacĂ©e par « Noto Sans », ce qui donne un affichage du texte lĂ©gĂšrement diffĂ©rent. La police « display » avait Ă©tĂ© choisie suite Ă  une mauvaise comprĂ©hension de la signification de ce mot en typographie : il signifie que c’est une police de caractĂšres Ă  utiliser pour des gros titres et autres textes courts. Il ne signifie pas que c’est une police Ă  utiliser sur un Ă©cran d’ordinateur. De toutes façons la police Noto Display n’est plus maintenue par Google et a disparu des derniĂšres versions du jeu de polices Noto.

Toujours dans le domaine des polices de caractĂšres, app_server sait maintenant charger les fichiers « variable fonts ». Ces fichiers contiennent plusieurs polices de caractĂšres dĂ©finies Ă  partir de glyphes de base, et d’algorithmes de transformation et de dĂ©formation (pour rendre une police plus ou moins grasse, plus ou moins italique
). Pour l’instant, app_server sait charger les valeurs de ces paramĂštres qui sont prĂ©configurĂ©es dans le fichier. Cela permet de rĂ©duire la place utilisĂ©e par les polices de caractĂšres sur le media d’installation de Haiku (c’est l’un des plus gros consommateurs d’espace disque, qui nous empĂȘche de faire tenir une version complĂšte de Haiku sur un CD de dĂ©monstration par exemple).

Plus tard, il sera Ă©galement possible de configurer plus finement ces paramĂštres pour gĂ©nĂ©rer des variantes intermĂ©diaires des polices de caractĂšres, ainsi que d’exploiter certaines polices qui offrent des paramĂštres configurables supplĂ©mentaires.

input_server

L’input_server se charge de lire les donnĂ©es venant des pĂ©riphĂ©riques d’entrĂ©e (clavier et souris) et de les convertir en Ă©vĂšnements distribuĂ©s aux applications. Il est extensible par des add-ons qui peuvent gĂ©nĂ©rer ou filtrer des Ă©vĂšnements, ce qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour de l’accessibilitĂ© (Ă©muler une souris Ă  partir de touches du clavier), de l’automatisation (envoi de commandes prĂ©-enregistrĂ©es), du confort d’utilisation (bloquer le touchpad d’un ordinateur portable lorsque le clavier est en cours d’utilisation) et bien d’autres choses.

L’input_server a reçu des corrections de problĂšmes sur la gestion des rĂ©glages de souris, permettant en particulier d’utiliser des rĂ©glages diffĂ©rents pour plusieurs pĂ©riphĂ©riques (souris, touchpad), et que ceux-ci soient bien enregistrĂ©s.

registrar

Le serveur registrar suit les applications en cours de fonctionnement, et leur permet de communiquer entre elles au travers de l’envoi de messages. Il assure Ă©galement le suivi de la base de donnĂ©es des types MIME et des associations de types de fichiers avec les applications correspondantes.

L’implĂ©mentation de BMessageRunner, qui permet d’envoyer des messages pĂ©riodiques (par exemple pour faire clignoter le curseur des zones de texte Ă  la bonne vitesse), autorise maintenant des intervalles de rĂ©pĂ©tition en dessous de 50 millisecondes. Cela permet d’utiliser ce systĂšme pour des animations fluides de l’interface graphique, par exemple.

D’autre part, la liste des applications et documents rĂ©cemment lancĂ©s est maintenant limitĂ©e Ă  100 entrĂ©es. Cela Ă©vite un fichier qui grossit indĂ©finiment et finit par contenir surtout des vieilles informations sans intĂ©rĂȘt.

Kits

Le systĂšme Haiku fournit les mĂȘmes APIs que BeOS. Elles couvrent les usages basiques d’une application, et sont dĂ©coupĂ©es (dans la documentation de BeOS et de Haiku, au moins) en « kits » qui prennent chacun en charge une partie spĂ©cifique (interface graphique, multimĂ©dia, jeux vidĂ©os, accĂšs au matĂ©riel, etc).

Interface

L’interface kit est la partie de la bibliothùque standard qui se charge des interfaces graphiques.

 BColumnListView

BColumnListView est un ajout de Haiku par rapport Ă  BeOS. Il s’agit d’un Ă©lĂ©ment d’interface permettant de prĂ©senter une liste avec plusieurs colonnes, de trier les lignes selon le contenu de ces colonnes, et aussi d’avoir des items hiĂ©rarchisĂ©s avec la possibilitĂ© de plier et dĂ©plier une partie de l’arborescence.

Cette classe remplace avantageusement BListView et surtout BColumnListView, les classes historiques de BeOS, qui sont beaucoup plus limitées.

Un certain nombre de type de colonnes prĂ©dĂ©finis sont Ă©galement disponibles, ce qui facilite la construction d’interfaces prĂ©sentant les donnĂ©es de diffĂ©rentes applications avec le mĂȘme formatage.

La classe BColumnListView elle-mĂȘme n’a pas changĂ©. Par contre, les colonnes de type « taille » (pour afficher une taille en Kio, Mio, Gio
) et « date » utilisent la langue choisie dans les prĂ©fĂ©rences systĂšme au lieu d’un format anglais par dĂ©faut.

BTextView

BTextView est une classe permettant d’afficher une zone de texte Ă©ditable. Elle implĂ©mente les fonctionnalitĂ©s de base (curseur, sĂ©lection, retour Ă  la ligne automatique) ainsi que quelques possibilitĂ©s de mise en forme (couleurs, polices de caractĂšres).

BTextView peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e pour des zones de textes non Ă©ditables, souvent plus courtes. Cela permet de rĂ©utiliser une partie des algorithmes de mise en page et de formatage du texte dans diffĂ©rents contextes. Dans le cadre de l’utilisation du « layout system », une vue doit pouvoir indiquer sa taille minimale, maximale et optimale. Le « layout system » va ensuite calculer la meilleure disposition de fenĂȘtre possible pour satisfaire ces contraintes.

Le cas des zones de texte est particulier, car la hauteur optimale dĂ©pend du nombre de lignes de texte, qui lui-mĂȘme peut ĂȘtre plus ou moins grand si la largeur de la vue oblige Ă  ajouter des retours Ă  la ligne. Le « layout kit » prend en compte ce cas particulier, mais les algorithmes ne sont pas encore tout Ă  fait au point et peuvent conduire Ă  des rĂ©sultats inattendus dans certains cas. Un de ces cas particuliers sur les zones de texte non Ă©ditables a Ă©tĂ© corrigĂ©.

BMenu

La classe BMenu permet d’afficher un menu. Elle est utilisĂ©e de plusieurs façons, puisqu’on trouve des menus dans des barres de menu, dans des contrĂŽles de type « popup », ou encore en faisant un clic droit sur certains Ă©lĂ©ments de l’interface.

Les menus sont Ă©galement particuliers parce qu’ils peuvent d’étendre en dehors de la fenĂȘtre dont ils sont originaires. Ils sont donc implĂ©mentĂ©s sous forme de fenĂȘtres indĂ©pendantes. Mais cela pose un autre problĂšme : dans Haiku, chaque fenĂȘtre exĂ©cute son propre thread et sa propre boucle d’évĂšnements. Si on navigue dans un grand nombre de menus et de sous-menus, cela peut causer quelques problĂšmes de synchronisation et de performances.

Le code contient Ă©galement un grand nombre de cas particuliers pour, par exemple, aligner les raccourcis claviers et les flĂšches indiquant la prĂ©sence de sous-menus ente les diffĂ©rents items d’un menu, ou encore dĂ©tecter si un dĂ©placement de souris a pour but de sĂ©lectionner un autre menu (en dessous ou au-dessus de celui actif), ou bien plutĂŽt de naviguer vers un sous-menu.

Les nouveautés suivantes sont apparues cette année:

  • Correction de problĂšmes de race condition lors de l’ajout d’items dans un menu pendant qu’il est affichĂ© Ă  l’écran. Ce problĂšme se manifestait par exemple dans les menus affichant la liste des rĂ©seaux Wifi, qui sont mis Ă  jour en temps rĂ©el.
  • Finalisation de l’implĂ©mentation de la navigation au clavier (avec les flĂšches directionnelles) dans les menus.
  • Affichage des symboles graphiques UNICODE pour « backspace » (⌫) et « delete » (〈) si ces touches sont utilisĂ©es comme raccourcis clavier pour un item de menu.
  • Utilisation d’un algorithme de tri stable pour la fonction SortItems. Ce type d’algorithme prĂ©serve l’ordre relatif des items qui sont Ă©gaux d’aprĂšs la fonction de comparaison. Ce n’est pas le cas de certains algorithmes de tri classiques, notamment le quicksort. La consĂ©quence Ă©tait que trier un menu dĂ©jĂ  triĂ© pouvait changer l'ordre des items. C’était visible encore une fois sur le menu listant les rĂ©seaux Wifi, qui est triĂ© par puissance du signal reçu.

 BSpinner

BSpinner est un contrĂŽle permettant de choisir une valeur numĂ©rique, soit Ă  l’aide de boutons +/- pour modifier la valeur par incrĂ©ments, soit en entrant directement la valeur dans une zone de texte.

Il s’agit d’une extension de Haiku par rapport Ă  BeOS qui ne proposait pas cette fonctionnalitĂ©.

Cette classe est encore en cours de développement. Elle a reçu des améliorations pour désactiver correctement les boutons +/- lorsque la valeur atteint le minimum ou le maximum autorisé, et aussi une correction sur le message de notification envoyé lors des changements de valeurs du spinner, qui ne contenaient pas la bonne valeur.

rgb_color

La structure rgb_color permet de reprĂ©senter une couleur par la valeur de ses composantes rouge, vert, bleu (comme son nom l’indique) et alpha (comme son nom ne l’indique pas). Elle fournit Ă©galement un certain nombre de fonctions pour mĂ©langer des couleurs, les Ă©claircir ou les assombrir.

La mĂ©thode Brightness() dans la classe rgb_color implĂ©mentante maintenant l’algorithme perceptual brightness documentĂ© par Darel Rex Finley, qui donne des meilleurs rĂ©sultats que l’algorithme utilisĂ© prĂ©cĂ©demment (qui Ă©tait celui de la luminositĂ© dans l’espace de couleurs Y'IQ. La fonction perceptual_brightness devenue redondante est supprimĂ©e.

Cette mĂ©thode permet en particulier de dĂ©terminer si une couleur est « sombre » ou « claire », et ainsi de dĂ©cider si du texte affichĂ© par-dessus doit ĂȘtre blanc ou noir (comme dĂ©montrĂ© ici par exemple).

Locale

Le locale kit se charge de tous les aspects liés à la localisation : traductions des applications, formatage des messages en utilisant les rÚgles de pluralisation de chaque langue, formatage de dates, de nombres avec et sans unités, de pourcentages, nom des fuseaux horaires


Il utilise ICU pour implĂ©menter la plupart de ces fonctionnalitĂ©s, mais fournit une surcouche avec une API s’intĂ©grant mieux avec les autres kits.

La principale Ă©volution cette annĂ©e est l’implĂ©mentation de BNumberFormat, qui permet de formater des nombres. Elle permet de choisir une prĂ©cision (nombre de dĂ©cimales - pour les langues qui utilisent un systĂšme dĂ©cimal), d’afficher ou non des sĂ©parateurs de groupes (de milliers en français, mais par exemple en Inde la sĂ©paration se fait traditionnellement par multiples de 10 000).

Media

Le media kit se charge de tous les aspects multimedia.

Il se compose de deux parties. D’une part, un systĂšme de gestion de flux mĂ©dia temps rĂ©el, permettant de transfĂ©rer des donnĂ©es multimĂ©dia (son ou flux vidĂ©o par exemple) entre diffĂ©rentes applications qui vont les manipuler, le tout avec un certain contrĂŽle du temps de traitement ajoutĂ© par chaque opĂ©ration, pour tenter de minimiser la latence tout en Ă©vitant les vidages de tampons qui produiraient une interruption dans le flux. D’autre part, des classes permettant d’encoder et de dĂ©coder des fichiers mĂ©dia et d’en extraire des flux de donnĂ©es (encodĂ©es ou dĂ©codĂ©es).

C’est surtout cette deuxiĂšme partie qui a reçu quelques Ă©volutions. La version de ffmpeg utilisĂ©e pour le dĂ©codage de presque tous les formats audio et video est maintenant la derniĂšre version ffmpeg 6. Quelques autres problĂšmes (erreurs d’arrondis, gestion des tampons partiels en fin de fichier) ont Ă©galement Ă©tĂ© corrigĂ©s, ce qui permet de faire fonctionner Ă  nouveau le jeu BePac Deluxe qui est extrĂȘmement intolĂ©rant au moindre Ă©cart de comportement par rapport Ă  l’implĂ©mentation du Media Kit dans BeOS.

Support

Le support kit contient un ensemble de classes basiques mais indispensables : gestion des chaßnes de caractÚres, des tampons en mémoire, etc. Il fournit les briques de bases utilisées par les autres kits.

BDataIO

BDataIO est une classe abstraite avec des fonctions de lecture et d’écriture. Plusieurs autres classes sont des instances de BDataIO, par exemple BFile (reprĂ©sentant un fichier), mais aussi BMemoryIO (permettant d’accĂ©der Ă  une zone mĂ©moire).

Plusieurs autres classes acceptent BDataIO (ou sa sous-classe BPositionIO, qui ajoute la possibilitĂ© de se dĂ©placer Ă  une position donnĂ©e dans le flux) comme entrĂ©e ou comme sortie. Il est donc facilement possible de rĂ©aliser les mĂȘmes opĂ©rations sur un fichier, une zone de donnĂ©es en mĂ©moire, un socket rĂ©seau, ou tout autre objet susceptible de fournir une interface similaire.

BDataIO elle-mĂȘme n’a pas Ă©voluĂ©, mais deux de ses implĂ©mentations, BBufferedDataIO et BAdapterIO, ont Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©es. Ces deux classes permettent de construire un objet BDataIO Ă  partir d’un autre, en ajoutant un cache en mĂ©moire pour accĂ©lĂ©rer les opĂ©rations ou encore pour rendre compatible avec BPositionIO un objet qui ne l’est pas.

Ces classes sont en particulier utilisĂ©es par l’application StreamRadio, qui implĂ©mente la lecture de podcasts en connectant directement le rĂ©sultat d’une requĂȘte HTTP (effectuĂ©e grace au network kit) dans un dĂ©codeur audio (via la classe BMediaFile du media kit). La mise en tampon permet de revenir en arriĂšre dans la lecture d’un Ă©pisode, de tĂ©lĂ©charger en avance les donnĂ©es qui vont ĂȘtre lues, et d’éviter de conserver inutilement en mĂ©moire les donnĂ©es qui sont dĂ©jĂ  lues par l’application.

BibliothĂšques C

Les « kits » mentionnĂ©s ci-dessus sont l’API en C++ utilisĂ©e par les applications Haiku.

Il existe aussi des APIs en C, en grande partie implémentant la bibliothÚque C standard et les fonctions décrites dans la spécification POSIX.

Libroot

Libroot implĂ©mente la bibliothĂšque standard C. Elle regroupe entre autres la libc, la libm, et la libpthread, qui sont parfois implĂ©mentĂ©es comme 3 bibliothĂšques diffĂ©rentes pour d’autres systĂšmes. Les Ă©volutions consistent Ă  complĂ©ter l’implĂ©mentation de la spĂ©cification POSIX, et Ă  suivre les Ă©volutions de cette derniĂšre ainsi que des nouvelles versions du langage C. On trouve Ă©galement des corrections de bugs dĂ©couverts en essayant de faire fonctionner de plus en plus d’applications sur Haiku, ce qui permet de mettre en Ă©vidence des diffĂ©rences de comportement avec d’autres systĂšmes.

  • Ajout de getentropy pour initialiser les gĂ©nĂ©rateurs de nombres alĂ©atoires
  • Correction de problĂšmes de locks au niveau de l’allocateur mĂ©moire lors d’un fork
  • Plusieurs corrections sur l’implĂ©mentation de locale_t, remplacement de code Ă©crit pour Haiku ou provenant de FreeBSD par une implĂ©mentation simplifiĂ©e mais suffisante, provenant de la bibliothĂšque C musl.
  • Ajout de static_assert en C11
  • Correction d’un crash lors de l’utilisation de certaines fonctions XSI
  • Ajout de stpncpy
  • La fonction open utilisĂ©e sur un lien symbolique pointant vers un fichier non existant peut maintenant crĂ©er le fichier cible.
  • Il est possible d’utiliser mmap sur un fichier plus grand que la mĂ©moire disponible sans avoir besoin de spĂ©cifier le flag MAP_NORESERVE
  • Utiliser rename pour renommer un fichier vers lui-mĂȘme ne retourne plus d’erreur (conformĂ©ment Ă  la spĂ©cification POSIX).
  • Ajout de pthread_sigqueue

Libnetwork

La libnetwork implĂ©mente les APIs nĂ©cessaire pour se connecter au rĂ©seau (sockets, rĂ©solution DNS
). Elle est sĂ©parĂ©e de la bibliothĂšque C pour des raisons historiques : l’implĂ©mentation de TCP/IP pour BeOS avait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e entiĂšrement en espace utilisateur (le noyau n’offrant qu’une interface pour envoyer et recevoir des paquets ethernet sur la carte rĂ©seau). Cela a posĂ© des problĂšmes de compatibilitĂ© avec d’autres systĂšmes, et des problĂšmes de performance. Haiku est donc compatible avec la version "BONE" de BeOS, qui implĂ©mente la pile rĂ©seau dans le noyau.

  • Mise Ă  jour du rĂ©solveur DNS Ă  partir du code de NetBSD 9.3. PrĂ©cĂ©dement le code utilisĂ© Ă©tait celui du projet netresolv de NetBSD, mais ce projet n’a pas connu de nouvelles publications et le code est Ă  nouveau maintenu directement dans NetBSD sans publication sĂ©parĂ©e.
  • Correction d’un crash lors de l’utilisation de multicast IPv4

LibBSD

La libbsd implĂ©mente plusieurs extensions fournies par la libc de certains systĂšmes BSD. Elle est sĂ©parĂ©e de la bibliothĂšque C principale pour limiter les problĂšmes de compatibilitĂ©: certaines applications prĂ©fĂšrent fournir leur propre version de ces fonctions, ou d’autres fonctions avec le mĂȘme nom mais un comportement diffĂ©rent. Elles peuvent alors s’isoler en n’utilisant pas la libbsd pour Ă©viter toute interfĂ©rence.

LibGNU

De façon similaire à la libbsd, la libgnu fournit des fonctions qui sont disponibles dans la glibc (la bibliothùque C du projet GNU) mais ne font pas partie d’un standard (C ou POSIX).

  • Ajout de sched_getcpu pour savoir sur quel cƓur de CPU le thread appelant est en train de s’exĂ©cuter.
  • Ajout de pthread_timedjoin_np, pour attendre la fin de l’exĂ©cution d’un thread (comme pthread_join mais avec un timeout.

Commentaires : voir le flux Atom ouvrir dans le navigateur

❌
❌