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L’amour en commun : essai subversif

Par : Framasoft
11 octobre 2024 à 08:08

À l’occasion de la parution de L’amour en commun, essai de la collection Des Livres en Communs (Framasoft), nous avons questionné les auteurices. Leur cheminement peut se mesurer à l’aune du premier point d’étape que nous avions publié en avril 2023. Un impressionnant travail d’écriture et de questionnement !

Margaux, Timothé, vous venez d’écrire un livre à quatre mains dans la collection Des Livres en Commun. C’est le premier ouvrage de la collection subventionné sur notre modèle de mise en commun de la connaissance et pour lequel vous aviez proposé un projet très motivant. Après presque deux ans d’efforts voici un travail remarquable et stimulant sur l’amour et comment le fait de penser nos relations sociales à travers cette notion permet aussi de proposer une alternative au capitalisme et ses imaginaires. C’est une grosse dissert’ de philo ou c’est autre chose ?

Margaux — À vrai dire, j’ai du mal à définir ce que recouvre cet essai. C’est peut-être un OVNI, un ouvrage non-identifié, un projet tentaculaire qui partait d’un questionnement sur les limites des modèles relationnels dans lesquels nous évoluions et qui est allé vers quelque chose de plus grand.

En fait, une fois que nous avions posé le constat que les modèles classiques de la famille et de l’amour étaient à réinventer, ce qui nous semblait évident, c’est comme si tout l’ouvrage restait encore à écrire. Qu’est-ce qui fait que le changement individuel ne marche pas ? Quelles structures sociales nous empêchent de nous aimer mieux ? Comment faire autrement ? Dans les expérimentations qui ont tenté de sortir du capitalisme, qu’est-ce qui peut nous inspirer et qu’est-ce qui a été mythifié et nous aveugle au contraire ? Nous avons avancé dans le projet au fil de nos lectures, en changeant de direction, d’avis, de plan d’ouvrage. Donc je dirais que c’est un livre de cheminement de pensée, qui recouvre deux ans de formation politique à grand coup de fiches de lectures, de rencontres et de discussions. Nous n’avons rien inventé, nous avons collecté, mis en lien, synthétisé ce que nous amassions. Avec la spécificité de faire tout ça à quatre mains, donc en se donnant une confiance et une liberté totale, y compris celle de ne pas être forcément d’accord au mot près avec ce qu’écrivait l’autre.

En bref, c’est un livre qui a suscité plus de questions que de réponses. Il en reste encore plein !

Timothé — Une « Grosse disser’t » de philo, c’est à la fois un peu dur et un peu gentil. Personnellement je ne pense pas savoir écrire une disser’t, alors je doute d’en avoir écrit une à l’insu de mon plein gré. En plus notre sommaire n’est, je pense, pas adapté à une dissert, il part dans trop de directions. Cet essai est plutôt entre un panier en osier et un topo d’escalade. Dans le panier, les idées s’accrochent et se mêlent pour donner un ensemble solide qui peut servir à accueillir de nouvelles choses. Avec un topo d’escalade, les parties peuvent être prises individuellement pour partir affronter la face d’une montagne, mais collectivement ces parties décrivent l’ensemble de la montagne. En plus, comme ledit Margaux c’est tout à fait un cheminement, et qui continue souvent à cheminer dans ma tête, avec de nouvelles idées qui surgissent… Mais bon, aujourd’hui nous avons décidé de ne plus rien rajouter pour pouvoir sortir le livre. Nous avons fait notre part et maintenant c’est aux lecteurices de prendre la suite si iels ont en envie. C’est un livre libre, alors servez-vous-en et enrichissez-le si le cœur vous en dit.

De l’amour courtois médiéval aux princes et les princesses des contes, de Marivaux à Titanic, les représentations de l’amour sont surtout des émergences du romantisme et du couple sempiternellement revisité, et caricaturé. Pourtant face à la diversité des sentiments, on nous ressert bien souvent la même soupe. Qu’est-ce que vous entendez par une idéologie de la domination ? et vous répondez quoi ?

Margaux — Pour répondre à cette question, il faut définir rapidement ce que j’entends quand je parle d’amour romantique dans cet essai. C’est un ensemble de normes, véhiculé par la culture occidentale et façonnant des imaginaires largement partagés sur ce que l’amour (le vrai) devrait être.

D’une manière un peu ringarde en effet, c’est le·a princesse charmant·e, c’est l’idée d’un·e âme sœur complémentaire, d’un·e partenaire qui nous est prédestiné·e, avec lequel nous pourrions fusionner dans une histoire d’amour sans fin. Mais c’est plus complexe que ça. Si nous sommes à peu près tous·tes d’accord pour rejeter cette représentation, l’amour romantique n’a pas disparu pour autant de nos manières d’entrer en relation. Le problème, c’est que l’amour romantique est une construction sociale indissociablement liée à celle du couple hétérosexuel :c’est sa forme légitime. Or le couple hétérosexuel, dans le mythe de la complémentarité entre ses partenaires, vient lui-même renforcer l’idée que le sexe se confond avec l’identité de genre et un désir pour le sexe opposé.

Autrement dit, les discours qui me préexistent, dont ceux sur l’amour romantique, m’amènent à penser que si j’ai une vulve, je suis une femme et je suis attirée par les hommes, et que si je souhaite avoir accès au couple et à la famille, il va falloir m’en contenter. L’idéologie de la domination, j’y viens, c’est donc le fait que sous le voile de l’amour romantique, on en vient à justifier des violences patriarcales, des inégalités et l’exclusion de toutes les personnes qui ne se retrouvent pas dans les schémas hétérosexuels, monogames et genrés.

Ce que je réponds à l’idéologie de la domination… c’est qu’on n’est pas sorti·es de l’auberge ! Je pense que sortir du patriarcat (ce qui me semble essentiel à des relations amoureuses saines), c’est sortir du binarisme de genre. Ensuite, il faut penser la question du pouvoir. Je trouve que l’amour romantique vient souvent hanter nos tentatives de réinvention du sentiment amoureux. Par exemple, que la non-exclusivité est une passade jusqu’à ce qu’une relation monogame se stabilise et évince les autres. Ou au contraire, que la coexistence de plusieurs relations, au nom de la réinvention du modèle amoureux, va légitimer une mise en compétition des partenaires et un fort individualisme affectif. La solution la plus convaincante que j’ai trouvée pour le moment, ce sont les réseaux affectifs de Brigitte Vasallo, et de se décentrer du rapport amoureux pour valoriser l’amitié. Mais là, il va falloir lire le livre parce que je suis en train de le divulgâcher :)

Timothé — C’est Margaux qui a travaillé sur cette partie, alors je n’ai pas grande chose à ajouter.

Les pirates Ann Bonny et Mary Read (1724, B. Cole). Wikimedia. Domaine public.

Les pirates Ann Bonny et Mary Read (1724, B. Cole). Wikimedia. Domaine public.

Depuis les années 1980, il y a une sociologie de la famille, une géographie de la famille, on s’intéresse au mariage, aux transmissions culturelles, l’apport structurel de la parenté dans la société, la parentalité, la sexualité, etc… mais cette notion dans l’histoire des sciences est assez instable et ne recouvre pas toujours les mêmes choses. Vous parlez d’un imaginaire de la famille, qui serait même « de droite », et vous pensez l’alternative de la parentèle : les pratiques sont-elles en train de changer ?

Timothé ­— J’espère ! ! !

Une statistique importante c’est qu’aujourd’hui presque la moitié des enfants vivent dans des familles recomposées. C’est une énorme modification. Après, de là à dire qu’elle est de droite ou de gauche…

Dans sa partie sur les « couples » Margaux rapporte des interviews qu’elle a faites, ce qui appuie de façon directe son propos. De mon côté j’en ai fait 3. Une dans un habitat collectif dont les membres retapent collectivement un corps de ferme pour qu’à la fin chacun.e y ait son logement. Une d’un couple qui a une petite fille et qui vit avec un ou deux colocs suivant les moments. Et enfin une de deux ami.es qui, dans la mesure du possible, essayent de prioriser leur relation sur le travail. C’était mes premières interviews, et je n’ai pas réussi à en faire sortir des citations que je pouvais facilement incorporer au texte. Donc je ne l’ai pas fait. C’est 3 groupes qui sont déjà une marque de changement et créent des pratiques qui, si elles existaient avant, étaient inconnues. Le fait que ces pratiques soient mises en lumière, notamment par notre travail, ne peut que participer au changement. Néanmoins, même ce genre de différence par rapport à la norme est difficile aujourd’hui, car il n’existe pas de structure juridique qui les rend facilement accessibles.

Il y a des volontés de faire différemment, mais si elles ne sont pas accompagnées par la législation, il faudra plus de temps pour qu’elles prennent en amplitude. L’absence de cadre légal n’est pas un frein suffisant pour empêcher les humain·es de faire famille comme iels l’entendent. Alors, au bout d’un moment, il faudra bien reconnaitre que ces nouvelles familles existent et faire avec.

Cob House. Maison en torchis, Zad de NDDL. Hambinfo. 2016.

Cob House. Maison en torchis, Zad de NDDL. Hambinfo. 2016. Wikimedia. CC-By-Sa.

Le système capitaliste nous impose ses modèles et ses imaginaires. Selon vous, en quoi les expériences concrètes de résistances collectives, de préfiguration, en particulier les ZAD et plus généralement des projets de vie en commun, permettent de penser différemment notre rapport à l’amour ?

Margaux — Pour expliquer comment nous sommes arrivé·es à nous intéresser à la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes et à la piraterie, je vais retracer rapidement notre chemin de pensée. Notre hypothèse de base était que réinventer l’amour par le biais de nos relations individuelles en changeant simplement de contrat (non-exclusivité, polyamour, etc.) ne fonctionne pas, parce qu’il faut s’attaquer aux structures sociales qui le définissent, donc in fine au capitalisme et au patriarcat.

À partir de là, nous avons cherché du côté des expériences et des luttes qui tentaient de construire des « contre-mondes », c’est à dire des bulles de résistance au capitalisme et qui, par leur existence, affaiblissent le système social et tentent de préfigurer une vie en dehors de lui. Nous supposions que, dans ces espaces, penser un rapport à l’autre différent serait envisageable.

MAIS, et c’est un grand mais, la réalité de ces luttes est plus ambigüe. Pour la piraterie comme pour la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, j’ai été marquée par l’importance du mythe, qui est constamment utilisé pour les raconter. Pour les pirates par exemple, il existe une multitude d’interprétations contradictoires de ce phénomène social. Si j’ai choisi la piraterie comme agent révolutionnaire, qui a permis pendant un temps éphémère de mettre en cause le développement du commerce maritime international, je sais que cela n’embrasse pas tout ce que cela a pu être. Sur la question précise du rapport à l’autre, la mythification des pirates empêche par exemple de penser la place des femmes au sein de ces contre-mondes, où d’interroger le rôle des pirates dans le commerce triangulaire qui a participé à la colonisation.

Pour la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, qui est devenue une référence de militantisme quasi-universelle (qu’elle soit plébiscitée ou décriée), c’est pareil. C’est un très bon exemple des dangers de la mythification d’une lutte sociale. Parce que quand on parle de la ZAD, on parle de quoi ? De la victoire contre l’aéroport ? De l’opération César ? Du collectif qui est resté habiter sur les terres en négociant avec l’État ? De la volonté de créer un nouveau rapport au vivant ? De ce que j’ai lu, il me semble que l’histoire de la ZAD est multiple, complexe, pas toujours reluisante, mais surtout que le récit de ce qu’a été une lutte est souvent écrit par les vainqueurs, aux dépens de celleux qui ont participé à une lutte et en ont été évincé·es. Donc de là à en faire une terre magique où l’on pourrait tous.tes s’aimer quel que soit notre genre, notre classe sociale ou notre couleur de peau… pour moi on en est loin.

Et cela rejoint peut-être une idée importante à mon sens :si sortir du capitalisme est indispensable pour mieux s’aimer, la lutte des classes seule n’entraînera pas la fin du patriarcat. Il nous faut lutter pour nos conditions matérielles d’existence pour survivre, tout en pensant nos relations en dehors du prisme hétérosexuel, hiérarchique et inégalitaire.

Timothé — C’est dur d’essayer de s’astreindre à l’objectivité. Il serait tellement plus simple de créer des mythes et de les encenser plutôt que de les écorner. D’une certaine façon cela nous rendrait plus forts, nous aurions un modèle, des plans et nous saurions où aller. Si nous proposons des imaginaires et des moyens alternatifs au capitalisme, nous reconnaissons aussi qu’aucun n’est parfait et adaptable partout. Finalement… tout ça pour rien ? Non pas vraiment, car retrouver de la diversité dans les modes de vie c’est nécessaire. Nous n’allons pas revenir à ceux du passé, car le monde à changé (physiquement) et tous ont présentés de gros red flags. Margaux parle des pirates et de la Zad. Moi, dans la partie sur les liens aux vivants, je parle d’une relation à la terre, à l’espace et aux non humains qui le peuplent en montrant que nous devrions retrouver un lien que nous avons perdu. Ce lien il a disparu, c’est comme ça, il ne faut pas vouloir le recréer à l’identique, car beaucoup des sociétés qui l’ont fait perdurer étaient bien plus patriarcales et nationalistes qu’aujourd’hui. Il faut le retisser avec les connaissances et l’état du monde actuel.

Pour ce qui est de la préfiguration, Il y a une interview qui m’avait mis des étoiles dans les yeux. Celle d’Alessandro Pignocchi, auteur avec Philippe Descola de Ethnographies des mondes à venir. Il dit qu’un modèle serait de créer partout des Zad vivantes en réseau. Sur le moment j’avais adoré l’idée, mais d’une part, il met sous le tapis les difficultés de Notre Dame des Landes et, d’autre part, il oublie que les Zads, si elles savent fabriquer des cabanes, ne savent pas fabriquer les outils pour fabriquer les cabanes (c’est une remarque de Frédéric Lordon). Tout cela pour dire que l’on ne lutte pas contre un système qui a tout uniformisé (le capitalisme) avec une autre façon d’uniformiser. C’est une des conclusions de nos réflexions :il n’y a pas de contre-modèle parfait, en revanche il y a plein de contre-modèles chouettes où piocher.

Imaginaire Tradwife

The Ladies’ home journal (1948). Wyeth, N. C.. Wikimedia.

Pour de nombreuses représentations, la famille est d’abord perçue comme un cadre social dédié aux soins, notamment pour les enfants, et à la transmission des valeurs, ce qui structure les relations de couple dans un référentiel figé voire traditionnel. La société de consommation a modifié ces dynamiques. Pour beaucoup qui ont du mal à l’accepter, il s’agit de revenir à une vision réactionnaire de la famille ou du couple. Or, à y regarder de plus près, la société de consommation n’a-t-elle pas plutôt amplifié des tendances comme le patriarcat, l’exclusivité, la hiérarchisation des émotions ?… En somme, justement des tendances réactionnaires.

Margaux — De mon côté, je me suis intéressée à l’irruption des notions de marché et d’économie dans la sphère amoureuse, notamment à travers l’ouvrage Pourquoi l’amour fait mal d’Eva Illouz. L’autrice soutient que dans une société de consommation néolibérale, le désir comme moteur de choix et l’utilitarisme comme modèle de décision traversent nos relations. C’est ce qu’elle appelle l’individualisme affectif, c’est-à-dire l’injonction à l’autonomie du sujet dans son épanouissement, qui grâce à sa rationalité est capable de faire les meilleurs choix sur le marché amoureux. Dès lors, l’individu ne tend plus à faire un choix satisfaisant, mais le meilleur pour ellui. Cela explique selon elle la difficulté plus grande à s’engager, comment être sûr.e que cette personne soit « la bonne » pour moi, alors qu’il reste encore d’autres partenaires désirables potentiels sur le marché ? Parallèlement, elle observe les effets de l’émancipation de la sexualité de la sphère de l’amour et du mariage. Cela a créé, à côté du marché des relations à long-terme, un marché de la sexualité sérielle où le capital social des individus augmente avec leurs expériences et le nombre de partenaires rencontré·es. Paradoxalement, avoir un capital sexuel élevé favorise également les individus dans le marché des relations à long-terme.

Or ce contrat est asymétrique :là où les hommes jouissent d’un plus grand accès au marché sexuel et amoureux, les femmes, plus contraintes par la temporalité biologique de leurs corps, si elles ont envie d’avoir un enfant, vont souvent voir cohabiter des stratégies de sexualité sérielle (comme attribut du pouvoir) et monogames (comme accès à la reproduction). Cela nourrit la domination affective des hommes sur les femmes, et une organisation de l’amour où la femme prend en charge le travail émotionnel pour permettre l’indépendance masculine, là où l’homme performe la masculinité par le détachement et un rejet de l’engagement.

C’est un résumé à grands traits, mais cela montre bien en effet comment la société de consommation et les effets du marché peuvent renforcer le patriarcat et les inégalités de genre au nom de l’amour.

Timothé — En effet la société de consommation s’entend très bien avec le patriarcat, tout comme elle pourrait probablement faire aussi sans. D’après mes recherches, elle a surtout dynamité des solidarités à l’échelle de petites communautés qui se sont dispatché pour chercher du travail et aussi parce qu’il y avait dedans un fort contrôle social. C’est bien que le contrôle social ai diminué, mais il est dommage d’avoir perdu les solidarités. Comme je l’ai dit précédemment, il ne faut pas vouloir revenir à quelque chose de passéiste, mais se rappeler que certains de ses bons aspects sont encore possibles.

Confrontation courte de deux concepts :hétérosexualité et capitalisme. C’est quoi le problème ?

Margaux — Bon, là il faudrait écrire une thèse, mais je vais essayer de résumer ce que j’ai compris de Frederico Zappino, qui a été une lecture très importante pour cet essai. Pour lui, l’hétérosexualité en tant que système de production du genre binaire (homme, femme) est un sous-bassement du capitalisme, qui se nourrit des inégalités patriarcales pour exister.

Frederico Zappino se base notamment sur la Pensée Straight de Monique Wittig, dans lequel elle avance que les catégories de sexe, féminin ou masculin, ainsi que la répartition des rôles et des valeurs qui leur sont assignés, sont produites par le système hétérosexuel pour justifier une relation inégale. C’est l’inégalité qui préexiste, pas la différence entre les sexes ou le genre binaire, qui sont construits après pour justifier la domination masculine. Le problème, c’est que l’hétérosexualité est obligatoire. C’est à dire que l’on se pense et on se construit à partir d’elle, à partir du genre binaire, à partir de notre appartenance ou pas à la norme hégémonique hétérosexuelle et cisgenre. Le capitalisme, lui, est un système économique, politique, idéologique basé sur l’exploitation des travailleur·euses par les détenteur·ices des moyens de production, pour générer une plus-value, réinvestie dans ce capital. Or le capitalisme se nourrit de l’inégalité hétérosexuelle fondamentale :l’économie productive ne pourrait exister sans une économie reproductive, du soin, sans la reproduction concrète opérée par la famille hétérosexuelle où les parents produisent une force de travail future. Si on va plus loin, les minorités de sexe et de genre (les femmes et les personnes trans) sont en première ligne quand nos conditions matérielles de survie se dégradent :potentielle dépendance à un·e conjoint·e ou enfants à charge, difficulté d’accès au marché du travail pour les personnes qui ne se conforment pas à la binarité de genre, plus grand risque d’isolement social…

Lutter contre le binarisme de genre, pour la subversion de l’hétérosexualité, c’est saper un des soubassements du capitalisme, ça fait donc partie de la lutte des classes ! Or la lutte pour les conditions matérielles d’existence et le féminisme sont trop peu pensés de concert aujourd’hui.

Pour conclure : l’avenir en commun pour vous, c’est quoi ?

Margaux — Une dystopie, mais une dystopie queer et féministe.

Timothé — Beaucoup d’inconnues, la sensation ambiante qu’il y aura des évènements important mais l’espoir que nous nous nous surprenions pour arriver quelque part de chouette.

Marche des fiertés, Rennes 2017

Marche des fiertés, Rennes, 2017. Missbutterflies. Wikimedia. CC-By-Sa.

Parution : L’amour en commun

Par : Framasoft
8 octobre 2024 à 13:21

C’est avec grand plaisir que nous annonçons la parution du premier ouvrage de la collection Des Livres en Communs !

Premiers lauréats de l’appel à projet Des Livres en Communs (Framasoft) en 2022, accompagnés par l’équipe éditoriale, Margaux Lallemant et Timothé Bodo ont travaillé durant deux ans à l’élaboration d’un essai original et fouillé dont la lecture est très stimulante ! En attendant une interview des deux auteurs, prochainement disponible sur ce blog, voici la présentation de l’ouvrage, sous licence Creative Commons CC-By-Sa.

Couverture du livre L'amour en commun

L’amour en commun (couverture)

Comment libérer l’amour des carcans du couple et de la famille pour en faire un projet collectif ? Cet essai explore les effets du patriarcat et du capitalisme sur nos relations et montre que réinventer l’amour ne peut se faire isolément.

À travers une analyse de dynamiques interpersonnelles — amour romantique, amitié — en relation avec les structures sociales qui les façonnent — genre, soin, travail, rapport au vivant — les auteur-ices interrogent les oppressions qui traversent l’amour au sens large.

À la recherche de « contre-mondes » où l’affaiblissement du système capitaliste semble possible, iels s’intéressent à la piraterie et la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, dans leurs mythes et leurs écueils.

Une invitation à envisager l’amour sous un jour nouveau, comme un espace d’émancipation et de création collective.

Présentation et téléchargements : L’amour en commun

Margaux Lallemant et Timothé Bodo, L’Amour en commun, Préface signée Yann Kervran (co-éditeur pour DLeC), Des Livres en Communs, oct. 2024.


Des Livres en Communs est un projet Framasoft. C’est un modèle alternatif radical (et anticapitaliste) à l’édition, basé sur l’expérience acquise avec dix ans de Framabook. Des Livres en Communs ne propose pas qu’un modèle alternatif d’édition théorique, c’est très concrètement que nous agissons pour créer des communs culturels pertinents et de qualité :

  • d’abord en accompagnant les auteur·ices tout au long du processus de création, car nous n’attendons pas que l’œuvre nous arrive toute cuite pour commencer notre travail éditorial ;
  • en mobilisant des fonds : dès le début du processus de création, les auteur·ices sont rémunérés pour leur travail, et non pas en attendant d’hypothético-faméliques émoluments basé sur un nombre de ventes (nous considérons qu’une œuvre versée dans les communs culturels n’est pas un capital rentier).

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site DLeC.

J'ai kiffé l'AG de l'April 2024!!!

Par : mgarnero
10 mai 2024 à 07:31

Organiser et participer à l'assemblée générale d'une association n'est pas ce qui vend le plus de rêve ! Chaque année, il faut préparer les rapports d'activité et financier (merci Fred, François et les autres :) ), les relire dès janvier (merci l'équipe salariée et les membres du CA) et boucler le tout dans le temps imparti (ouf, encore réussi pour 2023 ! ).

Il faut simultanément prévenir les membres, réserver le lieu avec un amphi pas trop grand, ainsi que les after pour manger, boire et se motiver pour ré-écouter des rapports plusieurs fois déjà relus. C'est indispensable, mais de moins en moins motivant. Heureusement qu'il y a les moments « entre » où on peut échanger entre bénévoles, réfléchir collectivement et refaire le monde !

Mais cette année, ça s'est passé différemment ! Et ce fut trop cool ! !

Préparation

Nous avions demandé à une de nos nouvelles membres, l'École d’ingénierie Polytech Sorbonne, si elle pouvait nous recevoir et la réponse a été « oui » ! Faire une AG à Paris, c'était un peu mon rêve depuis des années.
Je n'ai rien contre l'EFREI de Villejuif ou la Fac Paris 8 à Saint-Denis, qui nous ont formidablement reçus pendant des années (merci à elles «3»), mais toutes deux sont en banlieue, donc à plus d'une heure de chez moi... Pas cool quand il faut transporter des sacs et de lourdes valises en métro. (Ça fait longtemps que plus personne ne prend de voiture pour ça, trop contraignant et pas très écolo)

Jussieu, 20 minutes de bus. Il n'y a pas photo, mon rêve devenait réalité, même mieux que prévu !

De plus, l'amphi Durand nous était réservé pour toute la journée. Toute la journée ! Nous aurions pu faire comme les années précédentes et organiser le matin une réunion uniquement entre membres du CA étendu (équipes salariée et administratrice)... Mais quel dommage de ne pas profiter pleinement du lieu ! Après discussion, Jean-Christophe Becquet, notre vice-président, a proposé de mettre en place des lightning talks. Il avait assisté à un événement de ce type et cela lui avait beaucoup plu. Quelle bonne idée à mettre en place pour la matinée qui précéderait l'AG !

Appel à candidatures lancé par courriel, sur le site de l'April et même sur Linux-Fr, les propositions de conférences éclair (pas plus de six minutes) ont afflué, lentement mais sûrement... Quel bonheur de voir les présentations arriver et d'avoir déjà envie d'être le jour J pour les découvrir plus en détail. Nous avons opté pour un maximum de 15 conférences et, comme souvent à l'April, on espérait, on encourageait les femmes à participer. Nous n'avons finalement refusé que les conférences à distance, nous avons accepté toutes les autres. Dix-sept présentations annoncées au total ! Si, vous aussi, vous voulez organiser un tel événement, tout est documenté sur notre wiki.

Autre idée, proposée par Fred, demander à une femme de nous faire une intervention de 30 minutes, réservée aux membres, contrairement aux conférences éclairs qui étaient ouvertes à toutes et tous. Mathilde Saliou, journaliste Tech de Next et autrice de l'enquête Technoféminisme : Comment le numérique aggrave les inégalités (Grasset, 2023), a accepté. Son sujet : « Comment rendre le numérique plus inclusif ».

Avec Isabella, nous avons écumé tous les restaurants du coin (ou presque) pour trouver un lieu accueillant et accessible. Compliqué quand le groupe risque d'être composé de plus de 20 personnes. En discutant autour de nous, le nom du tiers lieu Césure est venu sur le tapis. Ses atouts ? Son côté convivial et très ouvert, une restauration possiblement végé, faite maison et à prix doux, avec, en bonus, une initiation à la Tarantelle (danse folklorique italienne) pour celleux qui le voudraient. C'est donc là que nous avions prévu de finir, en beauté et en musique, la journée.

Jour J

Un super-programme que nous avons maintenu toute la journée du samedi 16 mars avec de nombreuses bonnes surprises en cadeau :

  • L'accueil par Cécile Braunstein de Polytech Sorbonne devant l'amphi, une belle personne que j'ai hâte de recroiser !
  • un espace avec de grandes tables et tabourets à côté de la salle de réunion, idéal pour papoter et partager nos mets lors des moments de pause ;
  • un amphi renversant (il ne fallait pas souffrir de vertiges ^_^' voir les photos) mais de bonne taille vu le nombre de personnes présentes, plus important que l'année dernière et accessible par ascenseur ;
  • une organisation sans couac, y compris dans la retransmission en direct ! Oui ! Aafin que les membres de l'association qui ne peuvent pas venir à Paris puissent quand même assister à l'événement, nous avions mis en place une diffusion vidéo grâce au logiciel libre BigBlueButton. Merci à echarp d'avoir surveillé cela toute la journée
  • deux paparazzi, pardon, deux bénévoles ayant accepté de prendre des photos pour permettre d'immortaliser ce moment... (avec le protocole photo habituel : celleux qui ne veulent pas apparaître se font connaître, sont flouté·es sur le rendu final - on ne rigole pas avec ça et à l'April, on respecte le droit à l'image, ancienne et lourde bataille ;
  • de nouvelles têtes... pardon, des membres pour qui c'était la première participation à l'AG de l'April et que j'espère revoir prochainement.

Seize conférences sur les dix-sept annoncées, suite à un désistement :

  1. Khrys : Démasculiniser (l'histoire de) l'informatique La présentation. Un choix que de commencer cette session de conf-éclairs en donnant la parole à une femme qui voulait, en plus, démasculiniser l'histoire un peu poussiéreuse de l'informatique... Instructif et féministe !
  2. Vincent-Xavier Jumel : Future forge des communs numériques de l'Éducation Nationale La présentation. Conférence qui nous a permis d'obtenir des informations que n'ont pas encore eues les profs... à nous de leur partager et de les informer de la chance qu'ils ont de bosser dans un ministère qui se soucie du Libre ! (oui je sais, il y a plein de mais....)
  3. Vincent Calame : Moteur de recherche avancé développé dans Libre à vous !La présentation. Une conf-éclair amusante sur un travail engagé par un bénévole de et pour l'April. Pleine de promesses (arrachées) à la fin, vivement l'année prochaine pour la suite...
  4. Yvette Allimann : À quoi servent et comment se passe l’élaboration de normes ISO ? Je pense avoir compris que je n'avais pas les aptitudes pour comprendre ce format/protocole/instance pourtant si utile.
  5. Denis Dordoigne : Comment ouvrir un ticket de bug d'un logiciel libre La présentation. Cette conf-éclair m'a instruite sur la remontée aux équipes d'informaticiens des problèmes rencontrés sur leur logiciel... et le tout avec beaucoup d'humour !!
  6. Olivier Lader : Logiciel propriétaire, biais de confirmation et l'Éducation Nationale. L'intervenant n'a manifestement pas pu donner sa présentation ou alors elle a été tellement rapide que personne ne s'en est rendu compte ! Une prochaine fois peut-être ?
  7. Marie-Minerve Louerat (avec le soutien de Jean-Paul Chaput) : Coriolis, un logiciel libre de conception des puces libres La présentation et le site web. Un sujet qui n'est pas assez traité dans les communautés du Libre : le matériel. Coriolis est un logiciel qui permet de concevoir/gérer des puces libres. C'était la première fois que j'en entendais parler et j'ai été captivée !
  8. Georges Khaznadar : GNU-Linux, c'est dans la poche La présentation et le site web. Incroyable de matérialiser ainsi GNU-Linux avec juste une.... chut, ne spoilons pas, mais reconnaissons que Georges le transporte bien dans sa poche... Plusieurs témoins vous le confirmeront ! :-D
  9. Michael Opdenacker : Anki : n'oubliez plus ce que vous apprenez ! La présentation et le site web. Si cette application avait existé lorsque je passais mon bac, j'aurais fait des économies de papier ! Génial pour retenir des informations, plutôt courtes, et les réviser tranquillement.
  10. Françoise Conil : Extraction des métadonnées des essais cliniques sur la COVID-19 La présentation. Il est manifestement compliqué d'agréger des données venant de plusieurs organismes européens... Heureusement, Françoise et ses collègues y sont parvenus et ont pu les partager à leur tour ! Félicitations !
  11. Association Nos oignons : Activités et perspectives. Intérêt du réseau Tor La présentation et le site web. Petite piqûre de rappel sur les besoins de préserver sa vie privée, surtout quand on surfe sur Internet.
  12. Pablo Rauzy : Paradoxe libriste et logiciel émancipateur La présentation. Ce paradoxe a beaucoup fait couler de salive à l'heure du repas... et même le lendemain ! Merci Pablo pour ces réflexions.
  13. Nicolas Dandrimont et David Douard : Software Heritage, l'archive universelle du logiciel libre La présentation. La mémoire de tous les codes libres est gentiment gardée sur les serveurs de Software Heritage. Pourvu que cela dure !
  14. Isabelle Carrère : Présentation d'ANTANAK et du réseau RéFIS La présentation et le site web. Isabelle participe aux émissions de radio de l'April. Il était logique de l'inviter à s'exprimer lors de l'AG et de montrer tout ce que son association fait, en particulier la récupération et remise en état de fonctionnement de vieux matériels grâce au logiciel libre et la lutte contre l'illectronisme.
  15. Frédéric Urbain : FramaSpace La présentation. Évidemment, l'association amie Framasoft était présente ! Un libriste portant un magnifique t-shirt violet nous a parlè d'un des derniers projets en date, Framaspace, un environnement de travail collaboratif dans le cloud proposé aux associations qui n'ont pas les moyens (financier et technique). Une aide anti-GAFAM, avec que du Libre derrière !
  16. Cédric Dumond : Librezo, un collectif libristes prônant l'auto-hébergement La présentation et le site web. Avant dernière conf que j'ai écoutée en sentant le trac m'envahir de plus en plus.... 6 minutes, c'est super court en fait !
  17. Magali Garnero - Bookynette : Vous êtes la bonne personne ! La présentation. Et oui, moi aussi je m'y suis collée. L'exercice est en fait très compliqué, on a tellement de choses à dire en six malheureuses petites minutes ! À force de me résumer, de me contraindre à ne dire que l'essentiel, de m'auto-censurer, j'ai finalement eu du mal à remplir tout le temps imparti (je me rattraperai aux JDLL et à PSES). Et puis ce genre de sujet, aussi intime et personnel, c'est moins facile que les sujets habituels (logiciels libres, communauté, DRM (grrr), Agenda du Libre, etc.)

La matinée s'est parfaitement déroulée, de manière conviviale et instructive ! Merci pour tous les fous rires déclenchés par les intervenant·e·s et le public ! Bravo à notre maître du temps pour le respect des horaires ! Avec l'annulation de la conf d'Olivier Lader et ce minutage si précis, on a même fini plus tôt que prévu, donc, encore plus de temps pour des discussions communes.

Photos de personnes en train de déjeuner

Pour la pause repas, chacun·e devait apporter un petit quelque chose à partager ! Je vais encore une fois vous parler de la quiche apportée par l'April... Ce n'était pas la même que d'habitude, vu que la boulangerie choisie était proche de la Fac, mais elle était aussi bonne. J'ai dû être une quiche (:-P) dans une vie antérieure pour autant les apprécier ! Et je ne vous parlerai pas des desserts sinon le qualificatif « gourmande » va me coller à la peau jusqu'à.... la prochaine AG sûrement.

À 14 h, seul·es les membres de l'April ont pu retourner dans l'amphi Durand, pour assister à la conférence de Mathilde Saliou, « Comment rendre le numérique plus inclusif »... après avoir émargé et reçu leurs petits bulletins de vote, comme les années précédentes. J'ai couru pour ouvrir l'événement en tant que présidente, accueillir Mathilde, puis je suis repartie vite fait pour aider, à l'accueil, les retardataires ( il y a toujours des retardataires, on les aime comme iels sont, ce sont aussi les bonnes personnes !)

À 14 h 30, l'AG a véritablement commencé... Je me souviens d'un temps où Lionel Allorge menait ce moment d'une main de maître, seul sur l'estrade pendant deux heures, à nous présenter le bilan d'activité... Ces dernières années, Frédéric Couchet, le délégué général, a plutôt tendance à animer en nous laissant le micro à tour de rôle. Cette année aussi. Bonne humeur toujours présente, blagues récurrentes, impossible de rester sérieux·ses trop longtemps ! Peut-être est-ce dû au choix des photos accompagnant les intervenant·es successifs·ves. Peut-être qu'il n'aurait pas fallu laisser le micro à certain·es administrateurices ou salarié·es... mais une belle ambiance détendue.

Photos de personnes qui sourient

Autant vous dire qu'à la pause-goûter, les discussions étaient aussi légères que les personnes qui discutaient ! Souvenons-nous en particulier des mandarines juteuses qui accompagnaient les viennoiseries et le café fait au percolateur. Secret que je partage volontiers à propos du café : au cours de la semaine qui a précédé l'AG, les tests n'étaient pas très concluants et le café pas terrible. Les séances d'entraînement aidant, le café qui a été servi était buvable, voire bon. En tout cas, plus facile à récupérer que les boissons chaudes du distributeur automatique, ce dernier étant particulièrement lunatique malgré les indications collées un peu partout, prétexte à des discussions sur l'ergonomie et les interfaces.

Ça été un peu plus complexe de faire rentrer tout le monde pour l'étape bilan financier ! Qui a envie de parler argent ?

Heureusement, le jovial trésorier de l'April, François Poulain, a présenté le bilan financier de l'April à sa manière, c'est-à-dire rapidement et clairement (comme jamais ?). Et oui, il est prévu de faire une campagne d'adhésion/don/autre chose fin 2024/début 2025.

L'étape suivante : l'élection de la liste du CA, et cette année, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai sans doute voulu rejouer la scène Usual Suspects où tout le monde est sur une ligne. Toustes les adminstrateurices ont donc quitté leur place, sont venus face aux membres et ont répondu aux questions... Moment finalement gratifiant et très prometteur pour l'avenir de l'association. (Merci à vous, mes colistières et colistiers - vous êtes merveilleux·ses et surtout les bonnes personnes !)

Léger apéro pour finir avec les jus de fruits et boissons pétillantes qui restaient de la pause précédente. Rangement de la salle avec remise en place des feuilles d'examens et des tables utilisées. Puis direction le Cesure pour continuer de boire et surtout manger de la nourriture saine.

Petite balade pré-digestive, pour se mettre en bouche, pour rejoindre Césure, lieu très accueillant où nous avons continuer à discuter et à boire (je recommande leur cidre qui descend tout seul, sur le moment et le lendemain aussi !) Initiation à la Tarentelle pour un membre sous le regard protecteur/attendri/envieux de deux/trois autres. Repas italien et végétarien, succulent de l'entrée au dessert. Certains sont partis se coucher plus tôt que d'autres (je dénonce sévère). Un jeu de société avec des cartes est apparu sur la table ; thème : les enjeux de la vie privée (chaque joueur·se possédant un téléphone y a installé des applications plus ou moins éthiques, voire pas du tout). Le nom ne me revient pas, mais si vous le connaissez, n'hésitez pas à m'envoyer un courriel.
Je serais bien restée plus longtemps, (je serais même allée danser) mais le lendemain, comme tous les ans, un April Camp était organisé à la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès Humain, Paris 11è (20 minutes à pied de chez moi, j'adore ce lieu !).

J+1

10 h/10 h 30, je ne sais plus, arrivée à la FPH, pour commencer cette journée par une discussion animée par l'un des deux vice-présidents de l'April : Laurent Costy. Pour celleux qui écoutent l'émission de radio de l'April, c'est le papa de Lorette, notre star ! Discussion qui portait sur l'histoire et l'avenir de l'April.
De nombreuses questions ont été posées aux participant·es du camp, sur l'April d'abord, sur la différence entre logiciel libre et open source (pas de troll, juste des échanges sur des visions différentes), sur le TurFu ! : doit-on faire une campagne d'adhésion ? De dons ? Y a-t-il d'autres idées ? Rien de tel pour se réveiller et se projeter loin de notre époque. C'est bien de rappeler certaines informations et positions de l'April, puis de les confronter afin de les améliorer ou de mieux les maîtriser. Vivifiant !

Pause miam, avec de la nourriture faite FPH, par Loïc Dayot et Vincent Calame qui se sont mis aux fourneaux pour nourrir toutes les personnes présentes ! Omelette aux champignons, riz, fromages.... Merci à eux !

Je n'ai pas pu rester l'après-midi, un jeu de rôle dans le monde de Donjons et dragons m'attendait de très longue date, mais je sais que toutes les viennoiseries ont fini par être mangées, ce qui est important car il ne faut jamais gâcher les bonnes choses.

Plusieurs retours me sont parvenus concernant le dimanche après-midi et je peux vous confier que...

  • Loïc Dayot a animé, avec Laurent Costy, une discussion sur le numérique libre responsable.
  • Isabella Vanni et certain·es participant·es ont parlé musique... libre évidemment, iels ont choisi certaines d'entre elles pour les passer dans les prochaines émissions de radio.
  • D'autres ont travaillé sur de futurs autocollants

Mon petit doigt me confie que les discussions se sont poursuivies tout l'après-midi !

Conclusion

Merci pour ce week-end si foisonnant en informations et en discussions, riche en relations humaines et en idées.

La militante que je suis a besoin de ce genre d'événement où de nombreux sujets sont abordés, où des points de vue différents sont confrontés. J'en ressors avec l'impression d'être « enrichie » par nouvelles idées, « épanouie » de tant de partages et surtout « fière » de participer à la vie associative de l'April, heureuse d'être une présidente entourée des bonnes personnes qui changent le monde, un plaidoyer à la fois.

Spoil alerte: il est possible que le travail des deux paparazzi officiels et celui d'un troisième bénévole sortent sous forme d'un récit amusant... Des membres ont commencé à y travailler, réalisation en cours...

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