La conquĂȘte de lâespace : une affaire fĂ©minine, premiĂšre partie du NACA Ă la NASA
Pour cette journĂ©e Ada Lovelace, on vous invite Ă la conquĂȘte de lâespace, une histoire qui nâaurait peut-ĂȘtre pas pu se faire sans les femmes. Pas uniquement parce que ce sont des femmes : les anonymes qui ont tressĂ© les mĂ©moires en tore de ferrite des missions Apollo, ou les plus connues qui ont voyagĂ© dans lâespace. Mais aussi parce quâelles ont calculĂ© ou codĂ© les explorations spatiales. Et comme câest un sujet vaste, il sâagit, pour lâinstant, de la premiĂšre partie consacrĂ©e Ă trois femmes afro-amĂ©ricaines qui ont travaillĂ© au NACA puis Ă la NASA : Dorothy Vaughan (1910 â 2008), Katherine Johnson (1919-2020) et Mary Jackson (1921 â 2005). Les portraits de ces trois femmes sont prĂ©cĂ©dĂ©s dâune chronologie de la conquĂȘte de lâespace.
- lien ná” 1 : La page de Dorothy Vaughan sur le site de la NASA
- lien nᔠ2 : Dorothy Vaughan, mathématicienne visionnaire
- lien ná” 3 : La biographie de Katherine Johnson sur le site de la NASA
- lien ná” 4 : Katherine Johnson, une figure de la Nasa sortie de l'ombre
- lien ná” 5 : La biographie de Mary Jackson sur le site de la NASA
- lien nᔠ6 : Le siÚge de la Nasa rebaptisé au nom de sa premiÚre ingénieure afro-américaine
- lien ná” 7 : Chronologie de l'exploration spatiale
Sommaire
- Préambule
- La conquĂȘte de lâespace en quelques dates
- Le NACA (National Advisory Committee for Aeronautics, en français, ComitĂ© consultatif National pour lâAĂ©ronautique), prĂ©dĂ©cesseur de la NASA
- Dorothy Vaughan (1910 â 2008), mathĂ©maticienne et informaticienne
- Katherine Johnson (1918 â 2020), la calculatrice humaine
- Mary Jackson (1921 â 2005), lâingĂ©nieure
- Remarques incidentes
Préambule
La journĂ©e Ada Lovelace (en) (Ada Lovelace Day ou ALD en anglais) est une journĂ©e internationale consacrĂ©e aux rĂ©alisations des femmes en science, technologie, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques (STIM ou STEM en anglais). Elle a lieu le deuxiĂšme mardi du mois dâoctobre. En 2023, cette journĂ©e avait Ă©tĂ©, pour LinuxFr.org, lâoccasion dâĂ©voquer Lorinda Cherry, membre de lâĂ©quipe de conception dâUnix, Evi Nemeth et la premiĂšre hackeuse Judith Milhon. Et câest, on lâaura peut-ĂȘtre compris, surtout un prĂ©texte pour parler de lâhistoire de lâinformatique.
Cette dĂ©pĂȘche et sa suivante sont malheureusement amĂ©ricano-centrĂ©es. Et ce pour la bonne et simple raison que, sâil est facile de trouver de lâinformation sur les cosmonautes russes, en trouver sur les informaticiennes est beaucoup plus ardu. En fait, on nâen a pas trouvĂ© dâautre que Rozetta Zhilina (en), 1933 â 2003, qui a plutĂŽt travaillĂ© dans un contexte militaire et dont la spĂ©cialitĂ© Ă©tait les algorithmes en balistique et Ekaterina Samoutsevitch, nĂ©e en 1982, membre du groupe de punk-rock fĂ©ministe les Pussy Riot. Câest dâautant plus regrettable que lâURSS avait une rĂ©elle avance en matiĂšre de conquĂȘte de lâespace. Avance que la Russie a toujours sur certains points. Par exemple, le cĂŽtĂ© russe de la station spatiale internationale a des toilettes prĂ©vues pour que les femmes puissent avoir leur rĂšgles et changer ainsi leurs protections hygiĂ©niques.
Les portraits des trois femmes qui figurent ci-dessous peuvent sembler assez idylliques. Dans la rĂ©alitĂ© elles ont dĂ» affronter beaucoup de difficultĂ©s du fait de leur groupe ethnique et de leur genre : mĂ©prisĂ©es par les hommes blancs, peu valorisĂ©es, Dorothy Vaughan nâaura pas eu la promotion Ă laquelle elle pouvait prĂ©tendre du fait de ses fonctions, Mary Jackson verra sa carriĂšre bloquĂ©e, et souvent pas assez outillĂ©es pour leur travail. Par exemple, Katherine Johnson nâaura pas toujours accĂšs Ă lâintĂ©gralitĂ© des donnĂ©es dont elle avait besoin dans le cadre de son travail pour le « SpaceTask Group ».
Les portraits des femmes seront donnĂ©s dans lâordre chronologique de leur naissance.
La conquĂȘte de lâespace en quelques dates
La conquĂȘte de lâespace a Ă©tĂ© dâabord marquĂ©e par la lutte entre les deux grands blocs : Est contre Ouest, la « Course Ă lâespace » (Race for Space en anglais). La Russie soviĂ©tique ayant conservĂ© pendant plusieurs annĂ©es son avance sur les USA. Une chronologie qui sâarrĂȘte Ă la fin du programme Apollo et qui est centrĂ©e sur les rĂ©alisations des deux gĂ©ants.
Un rendu un peu plus visuel des dates qui sont données ci-aprÚs, la Russie est dans la colonne de gauche, les USA dans celle de droite. Le document est téléchargeable au format fichier pdf hybride et nettement plus lisible.
1957 : la Russie envoie dans lâespace le Spoutnik 1, premier satellite artificiel en octobre. En novembre câest la chienne LaĂŻka qui sâenvole, câest le premier animal vivant Ă rĂ©aliser une orbite dans lâespace.
1958 : création de la NASA.
1960 : les deux chiennes, Belka et Strelka que la Russie soviĂ©tique avait envoyĂ©es dans lâespace reviennent vivantes de leur vol orbital, ainsi que le lapin et les souris qui les accompagnaient.
1961 : en janvier, la NASA envoie le chimpanzĂ© Ham accomplir un vol orbital. En avril câest le Russe Youri Gagarine qui sâenvole et devient le premier homme Ă avoir accompli un voyage dans lâespace, ainsi que la coqueluche des foules. Dix mois aprĂšs les Russes, le 20 fĂ©vrier 1962, les USA envoient John Glenn pour accomplir un vol orbital. La mĂȘme annĂ©e, en dĂ©cembre, la sonde Mariner 2 survole VĂ©nus. Le Royaume-uni et le Canada envoient leur premier satellite en orbite.
1963 : la cosmonaute russe Valentina Terchkova est la premiĂšre femme Ă aller dans lâespace et, Ă ce jour, la seule Ă y avoir effectuĂ© une mission en solo. Le 18 mars 1965, le cosmonaute soviĂ©tique AlexeĂŻ Leonov effectue la premiĂšre sortie dans lâespace. En juillet, la sonde amĂ©ricaine Mariner 4 survole Mars. La mĂȘme annĂ©e, la France lance la fusĂ©e-sonde LEX, lâItalie un satellite. La sonde russe Luna 9 se pose sur la Lune le 3 fĂ©vrier 1966. Luna 10, quant Ă elle, se placera en orbite autour du satellite de la Terre.
1968 : septembre dans le cadre de la mission russe Zond 5, un vaisseau habitĂ© par des tortues survole la lune. DĂ©cembre, câest au tour de la NASA dâenvoyer un vaisseau habitĂ© vers la lune. Elle envoie un Ă©quipage en orbite lunaire, mission Apollo 8.
Juillet 1969 : tandis que les Russes lancent leur premiĂšre navette spatiale, BOR-2, elle servira au programme Bourane, la mission Apollo 11 envoie Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune.
1971 : en avril, les Russes lancent Saliout 1, premiÚre station spatiale habitée. En novembre, la sonde américaine Mariner 9 orbite autour de Mars. En décembre, la sonde russe Mars 3 se pose en douceur sur Mars.
1972 : Apollo 17 derniĂšre mission lunaire du programme Apollo. La conquĂȘte de lâespace entre dans une autre phase peu aprĂšs.
Le NACA (National Advisory Committee for Aeronautics, en français, ComitĂ© consultatif National pour lâAĂ©ronautique), prĂ©dĂ©cesseur de la NASA
Le NACA est une agence fédérale états-unienne créée en 1915.
Comme son nom le suggĂšre, lâobjectif du NACA Ă©tait de favoriser la recherche en aĂ©ronautique, un secteur qui commençait Ă se dĂ©velopper et sur lequel les Ătats-Unis Ă©taient en retard par rapport Ă lâEurope. Le centre de recherche Langley du NACA Ă©tait basĂ© Ă Hampton en Virginie. Dans cette AmĂ©rique sĂ©grĂ©gationniste, les zones de travail entre Blancs et Noirs sont sĂ©parĂ©es, celle de lâunitĂ© de calcul de la zone ouest (West Area Computing Unit) Ă©tant rĂ©servĂ©es aux personnes afro-amĂ©ricaines oĂč travailleront les trois hĂ©roĂŻnes de cette dĂ©pĂȘche. Quand le NACA disparaĂźtra en 1958 pour faire place Ă la NASA, les secteurs raciaux disparaĂźtront Ă©galement et il nây sera plus fait, sur le plan des locaux, de distinction entre les personnes selon leur couleur de peau ou selon leur sexe.
On doit au NACA (et peut-ĂȘtre mĂȘme en partie Ă Mary Jackson) un type de prise dâair la prise dâair NACA quâon verra par la suite sur Ă peu prĂšs toutes les voitures Ă partir de 1956.
Dorothy Vaughan (1910 â 2008), mathĂ©maticienne et informaticienne
Dorothy Vaughan naĂźt en 1910. Elle obtient un Bachelor of Arts (lâĂ©quivalent dâune licence) de mathĂ©matique Ă lâuniversitĂ© de Wilberforce (Ohio) en 1929, elle a dix-neuf ans. Ă la suite de ça, elle va enseigner les mathĂ©matiques dans un lycĂ©e afro-amĂ©ricain de Farmville (Virginie).
Arrive la deuxiĂšme guerre mondiale, le gouvernement Ă©tats-unien fait appel aux travailleurs et travailleuses pour soutenir lâeffort de guerre, le NACA recrute. Elle candidate au poste de « calculateur » Ă Langley. Elle est recrutĂ©e en dĂ©cembre 1943 et affectĂ©e Ă lâunitĂ© de calcul de la zone ouest dont lâobjet Ă©tait de faire des calculs mathĂ©matiques pour les ingĂ©nieurs qui se livraient Ă des expĂ©riences aĂ©ronautiques. Pour cela, point dâordinateur (le premier ordinateur reconnu comme tel date de 1942), mais des rĂšgles Ă calcul, des calculatrices mĂ©caniques (merci Pascal), et le visionnage de films. Elles fournissaient ainsi aux ingĂ©nieurs les paramĂštres techniques en matiĂšre de vol et de soufflerie.
Au dĂ©part, les chefs de sa section seront des hommes, blancs. Finalement, elle sera promue Ă la tĂȘte de lâunitĂ© informatique de la zone ouest quâelle dirigera de 1949 Ă 1958. Elle aura Ă©tĂ© la premiĂšre femme afro-amĂ©ricaine Ă diriger un dĂ©partement du NACA tout en Ă©tant une mathĂ©maticienne aux compĂ©tences respectĂ©es. Il arrivait ainsi quâon lui demande personnellement dâeffectuer certains calculs complexes. Pendant cette pĂ©riode, elle co-Ă©crira avec deux autres mathĂ©maticiennes, Sara Bullock et Vera Huckel, un manuel de mĂ©thodes algĂ©briques pour les machines Ă calculer utilisĂ©es dans le groupe. Elle participera Ă la « Course Ă lâespace », cette pĂ©riode oĂč les USA et lâURSS luttaient pour avoir la suprĂ©matie dans le domaine spatial.
Arrive 1958, le NACA est dissout remplacĂ© par la NASA. Elle rejoint le « Numerical Techniques Branch » (section des techniques numĂ©riques) et acquiert une expertise en FORTRAN. Elle contribuera au programme de dĂ©veloppement des lanceurs de fusĂ©e Scout. Elle continuera pendant toute sa carriĂšre Ă apprendre les nouvelles technologies informatiques. Elle formera dâailleurs ses collĂšgues Ă ces disciplines.
Elle quitte la NASA en 1971.
AprĂšs sa mort, survenue en 2008, elle reçoit Ă titre posthume la MĂ©daille dâor du congrĂšs pour son travail pour la NASA.
Katherine Johnson (1918 â 2020), la calculatrice humaine
Katherine Johnson est nĂ©e en 1918. Elle fait ses Ă©tudes au West Virginia State College, qui deviendra lâuniversitĂ© dâĂtat de Virginie occidentale (West Virginia State University). Elle en sort en 1937 avec un diplĂŽme de mathĂ©matiques et de français. Elle intĂšgre en 1939, avec deux autres Ă©tudiants afro-amĂ©ricains, lâuniversitĂ© de Virginie occidentale qui accueille ainsi ses tout premiers Ă©tudiants afro-amĂ©ricains. Elle obtiendra un doctorat (PhD) de mathĂ©matiques.
Elle est recrutĂ©e en juin 1953 par le NACA oĂč elle intĂšgre la section de calcul de Langley. Elle fait partie des calculateurs humains noirs dans cette AmĂ©rique qui pratique encore la sĂ©grĂ©gation raciale, plus prĂ©cisĂ©ment des calculatrices car la section Ă©tait purement fĂ©minine. Deux semaines aprĂšs son entrĂ©e en fonction, Dorothy Vaughan lâassigne Ă un projet dans la branche des charges de manĆuvre (Maneuver Loads Branch) de la division des Recherches en vol (the Flight Research Division) pĂ©rennisant ainsi son poste. Elle effectuera toute sa carriĂšre Ă la NASA quâelle quittera en 1986.
LâannĂ©e 1957 est une annĂ©e charniĂšre dans sa carriĂšre et dans la conquĂȘte lâespace : la Russie, on lâa vu, y envoie le Spoutnik 1, premier satellite artificiel dâune famille de dix qui marque le dĂ©but de la « course Ă lâespace ». Elle fournit une partie des calculs des « Notes on Space Technology (en) » de 1958. Ces notes font partie dâun cours de technologie spatiale donnĂ© Ă la division des Recherches en vol du NACA. Elle intĂšgre ainsi le « SpaceTask Group » (groupe de travail de lâespace). Quand le NACA sera dissout pour faire place Ă la NASA, elle suivra naturellement le chemin.
Elle effectuera les analyses de trajectoire pour la capsule spatiale Freedom 7 dâAlan Shepard en mai 1961, premier AmĂ©ricain dans lâespace pour un vol suborbital. En 1960 elle co-Ă©crit avec lâingĂ©nieur Ted Skopinski la note technique « Determination of Azimuth Angle at Burnout for Placing a Satellite Over a Selected Earth Position (en) » qui expose les Ă©quations dĂ©crivant un vol spatial orbital dans lequel la position dâatterrissage du vaisseau spatial est spĂ©cifiĂ©e. Elle sera la premiĂšre femme de la division des Recherches en vol du NACA Ă ĂȘtre crĂ©ditĂ©e comme auteur.
En 1962, prĂ©paration du vol orbital de John Glenn : elle est appelĂ©e Ă y participer. Câest une opĂ©ration complexe, qui entraĂźne des calculs complexes eux aussi. Les ordinateurs Ă©taient programmĂ©s pour contrĂŽler la trajectoire de la capsule Friendship 7. Cependant, les astronautes Ă©taient rĂ©ticents Ă lâidĂ©e de confier leur vie Ă des machines susceptibles de tomber en panne ou de subir des coupures de courant.
Dans le cadre de la liste de contrĂŽle avant le vol, Glenn avait demandĂ© aux ingĂ©nieurs de « demander Ă la fille » (Johnson) dâexĂ©cuter les mĂȘmes nombres dans les mĂȘmes Ă©quations que celles programmĂ©es dans lâordinateur, mais Ă la main, sur sa machine Ă calculer mĂ©canique de bureau. « Si elle dit quâils sont bons », se souvient Katherine Johnson, « alors je suis prĂȘt Ă partir ». Le vol de Glenn fut un succĂšs et marqua un tournant dans la compĂ©tition entre les Ătats-Unis et lâUnion soviĂ©tique dans lâespace.1
Elle aura aussi calculĂ© la synchronisation du module lunaire dâApollo 11 avec le module de commande et de service en orbite lunaire, ce quâelle considĂ©rait comme sa plus grande contribution Ă la conquĂȘte de lâespace. Elle a travaillĂ© aussi sur les navettes spatiales (Space Shuttle) et sur le programme dâobservation de la Terre Ă des fins civiles Landsat (en).
En 2015, Barack Obama la décore de la plus haute décoration américaine : la médaille présidentielle de la Liberté.
Mary Jackson (1921 â 2005), lâingĂ©nieure
Mary Jackson naĂźt le 9 avril 1921 Ă Hampton, Virginie oĂč elle passera toute sa vie. En 1942 elle obtient un BS en mathĂ©matiques et sciences physiques au Hampton Institute. Elle commence sa carriĂšre professionnelle comme ses deux collĂšgues en tant quâenseignante dans un Ă©tablissement dâenseignement pour enfants noirs. AprĂšs dâautres emplois (rĂ©ceptionniste, comptable, secrĂ©taire militaire), elle est embauchĂ©e par le NACA et rejoint la section de calcul de la zone ouest en 1951 dirigĂ©e par Dorothy Vaughan.
Deux ans aprĂšs, elle reçoit une proposition de travail pour lâingĂ©nieur aĂ©ronautique Kazimierz Czarnecki (en) (qui a un homonyme polonais et althĂ©rophile) sur la soufflerie supersonique. Il lui suggĂšre de suivre une formation pour devenir ingĂ©nieure. Ce quâelle fera avec succĂšs, non sans avoir eu Ă obtenir une autorisation spĂ©ciale de la ville de Hampton pour suivre les cours car ils se dĂ©roulaient dans lâĂ©cole secondaire, blanche, de la ville. Elle deviendra la premiĂšre ingĂ©nieure afro-amĂ©ricaine de la NASA en 1958. Elle Ă©crira aussi, avec Czarnecki, cette mĂȘme annĂ©e « Effects of Nose Angle and Mach Number on Transition on Cones at Supersonic Speeds » (en). Dans ses fonctions dâingĂ©nieure aĂ©rospatiale, son travail portera sur lâanalyse des donnĂ©es des expĂ©riences en souffleries et en vol Ă des vitesses supersoniques.
De 1958 Ă 1975, elle aura Ă©crit en tout douze documents techniques pour le NACA et la NASA.
Elle change dâorientation en 1976 (avec diminution de salaire), sa carriĂšre Ă©tant bloquĂ©e pour Ćuvrer en faveur de lâembauche et de la promotion de la nouvelle gĂ©nĂ©ration dâingĂ©nieures, de mathĂ©maticiennes et scientifiques de la NASA. Elle prendra sa retraite en 1985. Mary Jackson meurt le 11 fĂ©vrier 2005.
Le siĂšge de la NASA Ă Washington DC est rebaptisĂ© a sa mĂ©moire en 2020 et sâappelle dĂ©sormais le « Mary W. Jackson NASA Headquarters ».
Remarques incidentes
Les trois femmes ainsi portraiturĂ©es ont fait lâobjet dâun film sorti en 2016 : «Hidden Figures » (Les Figures de lâombre). Dans les pages qui leur sont consacrĂ©es sur le site de la NASA (en), le nom de lâactrice associĂ©e Ă chaque rĂŽle dans le film est ajoutĂ©. Je me suis beaucoup inspirĂ©e de ces pages dâailleurs. Il y a aussi, probablement, dans tout cela une excellente affaire de marketing dont on nâa pas lâĂ©quivalent pour la Russie qui a une histoire politique plus compliquĂ©e.
Ceci nâĂ©tait que le premier volet, celui des calculatrices humaines. Le prochain consacrera une partie Ă lâenvironnement informatique, tant aux USA quâen Russie. Il y aura aussi des portraits de femmes (amĂ©ricaines, mais si vous avez des noms et des liens dâinformaticiennes russes Ă suggĂ©rerâŠ) dont, Ă©videmment Margaret Hamilton.
Cette dĂ©pĂȘche ne saurait se terminer sans remercier vmagnin et BenoĂźt Sibaud dâavoir pensĂ© Ă mes longues soirĂ©es dâautomne en mâouvrant dâautres portes parce quâen fait ce texte aurait dĂ» nâĂȘtre quâen une seule partie et plus court.
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Biographie de Katherine Johnson (en sur le site de la NASA. â©
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