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La nouvelle du vendredi 20:42

Par : Framasoft
26 janvier 2024 Ă  14:42

Chaque jour de cette semaine, Ă  20:42, une nouvelle de 2042 concoctĂ©e avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’UniversitĂ© Technologique de CompiĂšgne (UTC).
Aujourd’hui Ă  l’UPLOAD c’est la rentrĂ©e
 mais la sortie d’un bĂątiment « sĂ©curisĂ© Â» est problĂ©matique quand le rĂ©seau est intermittent


Un groupe reste confiné, parmi lequel un harceleur et sa victime


Un rĂ©seau d’émotions

Alors que les vacances se terminent, Candice angoisse Ă  l’idĂ©e de commencer des nouveaux cours avec des personnes qu’elle ne connaĂźt pas. Le lundi matin, elle arrive Ă  l’UPLOAD pour dĂ©couvrir son emploi du temps et assister Ă  une rĂ©union d’informations sur les cours qu’elle a choisis. En poussant la porte, la jeune fille tombe nez Ă  nez avec un Ă©tudiant dont le visage lui semble familier. En bonne introvertie qu’elle est, elle ne cherche pas pour autant Ă  commencer une conversation avec lui.

AprĂšs une heure de prĂ©sentation qui lui a paru interminable, elle se voit assigner trois camarades de TP pour le reste du semestre. Juste avant de quitter la salle le professeur les interpelle :
– Tous ceux qui ont des TP, n’oubliez pas d’aller chercher votre accrĂ©ditation pour accĂ©der au bĂątiment sĂ©curisĂ© ! Et avant vendredi !

Candice ressort de sa rentrĂ©e plutĂŽt satisfaite de la confĂ©rence malgrĂ© une certaine apprĂ©hension concernant ses camarades de TP et leur premier sujet. Elle sera vite fixĂ©e, son groupe a dĂ©cidĂ© de se retrouver le lundi suivant durant la pause du midi pour commencer leur travail. En attendant, elle continue d’y rĂ©flĂ©chir pendant qu’elle se dirige vers l’administration. C’est dans ce bĂątiment qu’elle pourra demander ses accĂšs aux salles dans lesquelles se dĂ©roulent les TP sensibles


Une fois arrivĂ©e, elle est emmenĂ©e devant un lecteur d’empreintes digitales. Candice comprend que les serrures du bĂątiment de TP sont biomĂ©triques, mais elle est Ă©tonnĂ©e par ces mesures de sĂ©curitĂ© qui lui paraissent dĂ©mesurĂ©es pour un simple projet Ă©tudiant. Est-ce vraiment nĂ©cessaire ? Et pourquoi ce processus est-il si diffĂ©rent de tous les autres, qu’elle commence Ă  bien connaĂźtre aprĂšs trois ans Ă  l’UPLOAD ?

De retour chez elle, Candice recommence Ă  rĂ©flĂ©chir au sujet de son premier TP. À premiĂšre vue, celui-ci lui semble incongru, mais elle n’a aucune connaissance en la matiĂšre qui lui permettrait de se forger vraiment un avis. AprĂšs plusieurs heures sans trouver le sommeil, elle dĂ©cide d’ouvrir l’ordinateur reconditionnĂ© que l’école lui a donnĂ© le jour mĂȘme et de se lancer dans des recherches pour en avoir le cƓur net. MalgrĂ© l’impĂ©ratif pĂ©dagogique, elle se sent coupable de taper « LSD Â» sur DuckDuckGo.

Une semaine aprĂšs la rentrĂ©e, le jour de la rencontre avec son groupe est enfin arrivĂ©. Comme Ă  son habitude, la jeune fille est en avance et attend devant le bĂątiment. Peu de temps aprĂšs, elle se fait interpeller par un grand garçon :
– Salut ! Tu dois ĂȘtre Candice. Moi, c’est Noah. Tu es en avance !
Timidement, Candice rĂ©pond :
– Oui.

Sans plus attendre, ils entrent dans le bùtiment. En prenant les escaliers, ils sont surpris par la couche de poussiÚre accumulée sur les marches.
– On voit qu’on revient des vacances, j’ai jamais vu le bĂątiment aussi dĂ©sert !
– C’est surtout qu’il n’y a plus beaucoup de projets dans le bĂątiment avec accrĂ©ditation. Moi, c’est mon premier par exemple. Tous mes cours jusqu’ici Ă©taient ouverts Ă  tous. J’imagine que presque plus personne ne vient ici.

Une fois Ă  leur Ă©tage, ils aperçoivent Adrien, qui a l’air agacĂ©. De l’autre bout du couloir, il leur lance :
– Vous savez vraiment pas respecter les horaires ! Vous avez cinq minutes de retard, on est dĂ©jĂ  Ă  la bourre sur le projet !
Noah lùve les yeux au ciel et ouvre la porte. En s’installant, il demande aux autres de ne pas fermer pour que le dernier retardataire puisse les rejoindre plus facilement.

Ne le voyant pas arriver, notre groupe dĂ©cide de commencer Ă  travailler. En premier lieu, ils lancent un petit tour de table. Les trois Ă©tudiants se prĂ©sentent chacun briĂšvement :
– Moi, je m’appelle Adrien, et je veux sortir major de ma promo. J’aime la richesse de la langue, c’est d’ailleurs pour ça que je suis dans l’association Eloc’UP.
– Je suis Noah, j’espùre que l’on va tous bien s’entendre pour le projet.
Candice se prĂ©sente Ă  son tour quand Dylan entre en trombe dans la salle et claque la porte, au grand mĂ©contentement d’Adrien.
– OH ! Tu es dĂ©jĂ  en retard, ne casse pas la porte au passage !
– T’en fais pas mec, elle en a vu d’autres.
Candice reconnaĂźt l’étudiant qu’elle a croisĂ© le premier jour et qui lui dit dĂ©cidĂ©ment quelque chose.

AprĂšs plus d’une heure de concentration Ă  Ă©tudier les Ă©chantillons de LSD, Dylan n’en peut plus. Il tente de relĂącher la pression avec une petite blague :
– Et si, aprĂšs avoir fini avec nos Ă©chantillons, on les testait ?
– Non mais tu es fou, c’est super dangereux ! Et puis on est lĂ  pour travailler, pas pour se faire un trip.
– Le LSD n’est pas forcĂ©ment dangereux, prĂ©cise Candice. J’ai un peu regardĂ© quand on nous a donnĂ© le sujet, il est aussi utilisĂ© dans des soins mĂ©dicaux, notamment pour rĂ©duire l’anxiĂ©tĂ© et diminuer la douleur chez certains malades. D’accord, il a Ă©tĂ© illĂ©gal pendant longtemps, mais maintenant il est autorisĂ© dans un cadre thĂ©rapeutique, et c’est trĂšs prometteur. C’est bien pour ça qu’on nous fait l’étudier Ă  l’UPLOAD.
– En plus, la molĂ©cule est synthĂ©tisĂ©e Ă  partir de cĂ©rĂ©ales donc ce n’est pas si dangereux. Vous mangez bien des cĂ©rĂ©ales tous les matins non ?
– Fais ce que tu veux, mais tu feras moins le malin quand tu seras pris de crises dĂ©lirantes et qu’il y aura pas d’ambulance Ă  hydrogĂšne disponible pour venir te chercher.

l'index d'une main est posé sur un boßtier qui scanne les empreintes digitales

« Integrated Corrections Operations Network (ICON II) Â» by BC Gov Photos is licensed under CC BY-NC-SA 2.0.

 

Quelques heures passent encore, sans plus aucune interruption. Une fois leur premiĂšre sĂ©rie d’expĂ©riences terminĂ©e, tous se dirigent vers la porte. Dylan pose son index sur le lecteur d’empreintes mais celui-ci s’allume en rouge. La sortie lui est refusĂ©e.
– Et merde, on est bloquĂ©s, la porte ne s’ouvre pas !
– ArrĂȘte de faire une blague c’est pas drĂŽle, rĂ©pond Adrien.
Les autres essaient Ă  leur tour, en vain.
C’est Noah qui comprend tout Ă  coup :
– Ah oui ! Ça doit ĂȘtre parce qu’il est plus de 14h.
– Comment ça ? chuchote Candice d’une voix blanche.
– Vous ne vous souvenez pas de l’annonce des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©com ? Ils avaient dĂ©crĂ©tĂ© que les rĂ©seaux de l’Oise allaient devenir intermittents. Internet n’est actif qu’entre 11 h et 14 h puis entre 22 h et 6 h. Ça ne vous dit vraiment rien ?
– Si, mais je vois pas le rapport. Tu nous expliques ? demande Adrien, mĂ©fiant.
– Eh bien, si les serrures par empreintes digitales sont connectĂ©es Ă  Internet, elles ne marchent plus. L’administration n’a pas dĂ» penser Ă  adapter le systĂšme d’accĂšs, comme il n’est presque plus utilisĂ©.
– Donc on est rĂ©ellement bloquĂ©s ? s’enthousiasme Dylan. Trop bien ! On va pouvoir Ă©chapper aux TVO pour une fois.
– Mais moi, s’inquiùte Candice, je ne veux pas rester jusqu’à 22 h, j’ai des choses à faire.

Adrien, dans ses pensĂ©es, Ă©coute d’une oreille ses camarades. Comment sortir d’ici ? Il prend son Ă©lan vers la porte et BOUM ! Un gros choc retentit. Tout le monde se tourne alors vers Adrien, qui crie de douleur. Son Ă©paule vient de se dĂ©boĂźter.

FatiguĂ© du comportement autoritaire d’Adrien, Dylan chuchote : « Il l’a bien mĂ©ritĂ© ! Â»
En entendant la remarque de Dylan, les souvenirs de Candice lui reviennent d’un coup : les messes basses qu’un fameux Dylan faisait au collĂšge Ă  son Ă©gard. En le regardant plus attentivement, cela ne fait aucun doute, c’est bien le mĂȘme Dylan. Sous le choc Candice lui dit :
– Tu n’as donc pas changé 
– Mais de quoi tu parles ?
Candice, les larmes aux yeux, se libĂšre de ce qu’elle avait sur le cƓur durant toutes ces annĂ©es :
– C’est toi qui lançais des rumeurs sur mon dos au collĂšge, c’est toi qui me critiquais Ă  longueur de journĂ©e, c’est toi qui te moquais de moi, qui taguais mon casier, qui jetais mes affaires, c’est toi qui me harcelais !

Pendant ce temps, Noah reste auprĂšs d’Adrien, toujours crispĂ© de douleur. En attendant de trouver une solution pour son Ă©paule, Noah essaye au moins de le distraire en lançant un dĂ©bat sur l’intermittence d’Internet :
– Rendre le rĂ©seau intermittent, mĂȘme en cette pĂ©riode d’inflation Ă©nergĂ©tique, c’était pas vraiment la meilleure solution
 Nous voila bloquĂ©s ici sans alternative.
– C’est vraiment une solution ringarde et insensĂ©e ! Imagine que quelqu’un ait fait un malaise, nous n’aurions aucun moyen de nous en sortir. On serait censĂ©s faire quoi ? Attendre le retour du rĂ©seau en espĂ©rant que cette personne reste en vie assez longtemps ?
– Ouais, c’est assez dangereux comme dĂ©cision.
– Seulement dangereux ? C’est inadmissible oui ! C’est Ă  Internet d’ĂȘtre notre esclave pas le contraire. Notre sĂ©curitĂ© devrait ĂȘtre
.
CRAAAC ! AHHHHH !
Noah a replacĂ© l’épaule d’Adrien d’un coup sec et sans prĂ©venir. Le cri d’Adrien arrĂȘte la dispute entre Candice et Dylan. Noah essaie de faire revenir le calme :
– Bon, on va tous prendre une grande respiration. Il faut qu’on trouve une solution pour sortir, et pour ça il nous faut tous nos neurones !

Dylan, touchĂ© par les paroles accusatrices de Candice, lui prĂ©sente des excuses :
– Candice, j’aimerais vraiment qu’aprĂšs ĂȘtre sortis, on rediscute de tout ça. Je suis dĂ©solĂ©, et je voudrais me faire pardonner. Pour le moment il faut trouver une solution, mais est-ce que tu serais d’accord pour qu’on prenne du temps ensemble ensuite ?
Candice hoche la tĂȘte lentement sans rien rĂ©pondre.

Chacun part dans une direction de la salle pour chercher des pistes pendant qu’Adrien se remet de ses Ă©motions.

Au bout d’un moment, Candice trouve un bouton d’alarme incendie sur lequel elle appuie, sans que rien ne se passe. Visiblement, impossible aussi de joindre les secours sans Internet. Au bout de deux heures de recherche, fatiguĂ© de n’avoir toujours rien trouvĂ©, Dylan s’assoit et joue avec une balle trouvĂ©e dans un tiroir. AprĂšs plusieurs lancers sur le plafond, une dalle se dĂ©cale. C’est la goutte de trop pour Adrien :
– SĂ©rieux, tu joues au lieu de chercher, remets au moins la dalle en place !
Dylan pousse un gros soupir et monte sur une chaise. En voulant remettre la dalle, il aperçoit un objet qu’il tire vers lui pour le sortir.
– Eh, les gars j’ai trouvĂ© une mallette !
– Bah ouvre-la.
Noah et Candice s’approchent pour voir la trouvaille. Le jeune homme reconnaüt une radio.

– Ah mais la voilĂ  notre solution ! On peut communiquer avec une radio.
– Hahaha, mais tu perds la tĂȘte Noah ! Ça n’existe plus la radio.
– Si si, il y a pas mal de radios amateurs qui se sont remontĂ©es ces derniĂšres annĂ©es. Je crois mĂȘme qu’il y a une radio pirate sur le campus ! D’ailleurs c’est peut-ĂȘtre Ă  eux, cette mallette. Ça m’étonnerait pas qu’ils se planquent parfois ici pour faire leurs Ă©missions au calme, et puis qui irait penser Ă  fouiller les faux plafonds pour confisquer du matos ?
– Bon, d’accord, mais sans rĂ©seau, ça nous fait une belle jambe tout ça.
– Justement, la radio fonctionne grĂące Ă  la diffusion d’ondes Ă©lectromagnĂ©tiques Ă  travers une liaison entre un Ă©metteur et un rĂ©cepteur. Tout cela fonctionne avec des antennes, et non sur le rĂ©seau Internet. C’est complĂštement indĂ©pendant des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©com. Normalement, on peut arriver Ă  contacter des gens si on arrive Ă  capter des frĂ©quences sur lesquelles Ă©mettent des radios.
– D’accord, on a compris l’intello. Mais Ă  quoi ça va nous servir ? T’en connais, toi, des frĂ©quences sur lesquelles il y a des Ă©missions ? Et une fois qu’on a commencĂ© Ă  capter, on fait quoi ? On Ă©coute de la musique ?
– C’est pas juste pour Ă©couter de la musique, voyons. Ce poste de radio utilise la technologie de l’émetteur-rĂ©cepteur. On peut parler avec d’autres personnes sur une mĂȘme frĂ©quence, un peu comme avec des talkies-walkies si tu prĂ©fĂšres.
– Ok, mais comment on trouve une frĂ©quence ?
– D’abord il faut allumer la radio, ça se passe ici, regarde. Et ensuite, on tourne ce bouton jusqu’à entendre quelque chose d’intelligible.
– D’accord, je cherche la frĂ©quence des pirates alors.
– Il reste plus qu’à espĂ©rer qu’il y ait une antenne pas trĂšs loin pour relayer nos messages !

kit de radio amateur en trois modules, avec un micro et des tas de boutoons :-)

« Kenwood TS-430 Amateur Radio Setup Â» by mrbill is licensed under CC BY 2.0.

 

Au bout de plusieurs minutes d’essais dans tous les sens, les camarades finissent par tomber sur la frĂ©quence sur laquelle Ă©met RadioPadakor. Noah se prĂ©cipite sur le micro et essaie de faire passer un message.

La radio est alors en pleine Ă©mission d’une interview sur les tomates quand des grĂ©sillements se font entendre. AprĂšs quelques manipulations incertaines sur le poste, le groupe parvient Ă  prendre l’antenne un court instant. Constatant qu’on les entend, les quatre membres, fous de joie, diffusent leur message :
– AllĂŽ ? Je ne sais pas si quelqu’un nous reçoit mais on est enfermĂ©s dans le bĂątiment sĂ©curisĂ© de l’UPLOAD, on n’arrive pas Ă  sortir. On a vraiment tout essayĂ© mais les serrures ne fonctionnent pas sans Internet, et on aimerait sortir avant la nuit. Est ce que quelqu’un peut nous aider ?
L’équipe de AirPD confirme qu’elle les a bien entendus, et qu’elle va chercher du renfort.

Une demie heure plus tard, c’est avec soulagement que les quatre jeunes Ă©tudiants voient la porte s’ouvrir. C’est un opĂ©rateur des tĂ©lĂ©coms qui les a libĂ©rĂ©s. Avec l’appui de l’administration de l’UPLOAD, il a rĂ©ussi a rĂ©tablir une liaison temporaire entre les serrures connectĂ©es et le serveur de gestion des accĂšs.

Une fois dehors, Dylan rejoint Candice pour clarifier la situation entre eux.
– Hey Candice, je te prĂ©sente encore des excuses pour tout ce que j’ai pu te faire au collĂšge. J’ai Ă©tĂ© stupide et immature. On va passer un semestre ensemble, autant que cela se passe dans de bonnes conditions. Alors, si ça te convient, n’hĂ©site pas Ă  me dire ce que je pourrais faire pour essayer de rĂ©parer le tort que je t’ai causĂ©.
– Pourquoi pas, on va essayer, rĂ©pond Ă©vasivement Candice.

Une permanente de l’administration de l’UPLOAD, GĂ©raldine, rejoint le groupe et s’excuse de ne pas avoir anticipĂ© le problĂšme. Les quatre Ă©tudiants, Ă©puisĂ©s, ne peuvent rĂ©frĂ©ner leurs critiques :
– Je pense, commence Noah, qu’il faudrait revoir complĂštement la gestion des accĂšs Ă  l’UPLOAD. On a hĂ©ritĂ© d’un systĂšme biomĂ©trique, tout connectĂ© Ă  Internet. Les portes des bĂątiments, les ordinateurs
 C’était Ă  la mode Ă  un moment. Mais on ne sait mĂȘme pas oĂč sont les serveurs ! Et c’est Ă  cause de ça qu’on s’est retrouvĂ© bloquĂ©s. Maintenant qu’Internet ne fonctionne plus en continu, ça ne peut plus marcher.
GĂ©raldine est sceptique mais intĂ©ressĂ©e :
– Ça, il faudra en parler au collectif de gestion des bĂątiments et Ă  la DSI. Mais je vais dĂ©jĂ  noter vos idĂ©es. Que suggĂ©rez-vous ?
– On pourrait peut-ĂȘtre s’inspirer des mĂ©thodes des dĂ©buts de l’informatique, propose Adrien, avec un rĂ©seau local en filaire par exemple. Et les donnĂ©es seraient toutes gĂ©rĂ©es sur place. Au minimum, le serveur de gestion des accĂšs devrait ĂȘtre lĂ  oĂč sont les clients, directement dans le bĂątiment sĂ©curisĂ©.
– D’accord, mais des problĂšmes sur les Ă©quipements d’un rĂ©seau filaire peuvent toujours se produire. Et puis, avec l’inflation de l’énergie, on devrait commencer Ă  se prĂ©parer aussi Ă  des coupures d’électricitĂ©, et pas seulement d’Internet, rĂ©pond GĂ©raldine. C’est l’occasion de repartir complĂštement Ă  zĂ©ro.
– Dans ce cas, se lance Candice, on pourrait tout simplement revenir Ă  une sĂ©curitĂ© basĂ©e sur des clĂ©s. Et les boutons d’alerte Ă  l’intĂ©rieur des salles devraient ĂȘtre reliĂ©s Ă  une radio alimentĂ©e par une batterie, qui se recharge lorsqu’il y a de l’électricitĂ©. Parce qu’on peut aussi avoir besoin d’appeler les secours !
– Merci de vos propositions, je les transmettrai aux Ă©quipes concernĂ©es. Maintenant, vous pouvez rentrer chez vous, vous l’avez bien mĂ©ritĂ©.

Une fois GĂ©raldine partie, les quatre membres se rassemblent pour se dire au revoir :
– À la semaine prochaine ! lance Noah, pressĂ© de finir sa journĂ©e.
– En espĂ©rant qu’on ne se retrouve pas bloquĂ©s la prochaine fois, plaisante Candice, douce-amĂšre.
Sur une ambiance ambivalente, tout le monde rentre chez soi.

Une semaine est passĂ©e et revoilĂ  nos quatre Ă©tudiants pour leur second TP. En entrant dans le bĂątiment, ils croisent d’autres Ă©lĂšves en train de remplacer les lecteurs d’empreintes digitales par des serrures Ă  clĂ©. Candice se rapproche de Noah et lui donne un lĂ©ger coup de coude en lui demandant :
– Alors, tu as bien rĂ©cupĂ©rĂ© tes clĂ©s ?

Ce texte est sous licence CC BY-SA

Autrices : ChloĂ© Ade, Margaux Aspe, Mathilde Barrois, Lina Bourennane, GĂ©nĂ©rose Agbodjalou

Bibliographie

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