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À partir d’avant-hierLinuxFr.org

L’informatique sans écran

Lors d’un Noël de ma tendre jeunesse pré-adolescente est arrivé un « ordinateur » dans le foyer. Ce PC (Intel 386) a été installé dans le bureau et a vite dégénéré en console de jeux. Puis les années passant c’est devenu une formidable source d’expérimentation informatique pour un geek en devenir. À cette époque on sensibilisait la jeunesse à ne pas passer trop de temps devant la télévision et la console de jeux, puis devant l’ordinateur et les jeux vidéo violents. Mais on ne parlait pas vraiment de l’écran.

Aujourd’hui les messages de sensibilisation se résument aux écrans :

  • « pas d’écran avant trois ans »
  • « nos jeunes passent leurs temps sur leurs écrans » (comme si les « vieux » n’y étaient pas non plus)
  • « attention les écrans fabriquent une génération de crétins »
  • « les écrans, les écrans, les écrans…»

Il est vrai qu’aujourd’hui l’informatique ne se résume presque plus qu’à un écran. De l’ordinateur avec clavier+souris+écran, voire crayon optique, on est passé aux tablettes et ordiphones qui n’ont plus que l’écran (tactile quand même).

Pour prendre le contre-pied de cette obsession des écrans, je me demandais donc s’il existait encore une informatique « sans écran ». La formidable multiplicité des activités que l’on peut avoir sur un ordinateur pourrait-elle se faire sans écran ? Dans quelle mesure peut-on coder, surfer sur le web, lire/envoyer des mails sans écran ? Cette informatique fantasmée par notre ex-ministre de l’éducation est elle une réalité ?

    Sommaire

    L’informatique, une histoire d’abord sans écran

    Si l’on date la naissance de l’ère de l’informatique avec Ada Lovelace, et qu’on estime l’arrivée des ordinateurs avec écrans à la fin des années 1970, alors on peut aisément dire que l’informatique a été plus longtemps sans écran qu’avec.

    Peinture d’Ada LovelaceMalgré son look cosplay de manga elle n’a pas subi trop d’écrans dans son enfance, elle.

    De même, il est raisonnable de considérer l’ordinateur comme l’outil principal pour faire de l’informatique. Il fut largement sans écran à ses débuts.

    Ken Thompson (assis) et Dennis Ritchie (debout) manipulant un DEC PDP-11
    Pas d’écran pour ces deux geeks qui ont développé UNIX et le langage C (source)

    L’altair8800, sorti en 1975 et sur lequel Microsoft a écrit son BASIC, se programmait avec des rubans perforées, voire avec des commutateurs, et l’affichage se faisait avec quelques diodes (DEL) en face avant.
    Les cartes à trous étant plutôt utilsées avec les gros ordinateurs (aka Big Iron).

    Vue de face de l’Altair8800Difficile de considérer ces deux lignes de diodes rouges comme l’écran de l’Altair8800

    L’écran ≠ la vue

    Pour faire sans écran, on pense instinctivement à utiliser d’autres sens que la vue comme l’ouïe ou le toucher (pour le goût ou l’odorat difficile d’imaginer la chose). Mais l’histoire de l’informatique nous montre que les premières interfaces homme-machine ne fonctionnaient pas avec des écrans, et pourtant utilisaient la vue (lumière, LED, imprimante, position mécanique…).

    Mais qu’appelle-t-on écran ?

    D’après la définition de Wikipédia, « un écran d’ordinateur est un périphérique de sortie vidéo d’ordinateur. Il affiche les images générées par la carte graphique de l’ordinateur. Grâce au taux de rafraîchissement d’écran élevé, il permet de donner l’impression de mouvement. »

    Donc si l’on s’en tient à wikipédia, un écran d’ordinateur c’est :

    • des images générées par une carte graphique d’ordinateur. Exit la télé cathodique avec un tuner analogique (qui devient rare aujourd’hui avec la TNT).
    • avec un taux de rafraîchissement élevé. Exit les liseuses et autres appareils utilisant un affichage type «  papier électronique ».
    • pas d’indication de résolutions.

    On peut sans doute rajouter les écrans (comme les télés) qui ne sont pas raccordés à une carte graphique dans la catégorie écran.

    Cela serait donc la résolution (définition et taille…) et le rafraîchissement (fréquence de balayage) du périphérique de sortie vidéo qui font un écran.

    La matrice 5 × 5 d’un micro:bit ne correspond pas à un critère de résolution suffisant, pas plus que les deux poussoirs ne pourraient prétendre à être un clavier.
    micro:bit Pourtant il affiche bien une « image » de cœur <3 !

    Les afficheurs 7 segments ne peuvent pas être considérés comme des écrans. Ils n’affichent que des chiffres et quelques symboles. Difficile de créer une impression de mouvement avec seulement des segments.
    Afficheur 7 segmentsEn faisant un effort, on arrive à reconstituer quelques lettres.

    En doublant le nombre de segments, on arrive à afficher l’ensemble des lettres de l’alphabet latin
    Afficheur 14 segmentsSans diacritiques, faut pas pousser

    Un « panel » LCD 20×4 et ses caractères de 8 pixels sur 5 forme un écran de 100 pixels sur 32, la résolution est déjà meilleure, même s’il est toujours prévu pour n’afficher que du texte. Néanmoins on se rapproche de l’idée que l’on se fait d’un « écran ».

    Du papier électronique ne peut pas être un écran. La résolution peut être excellente mais le rafraîchissement reste insuffisant.

    Finalement la définition de Wikipédia n’est guère rigoureuse ni efficace, entre l’unique LED du panneau de contrôle et l’écran haute résolution, il y a un continuum de périphériques de sortie utilisant des signaux lumineux pour former des images. Il faut peut-être alors chercher les systèmes informatiques qui, dans leur usage normal, utilisent d’autres périphériques de sortie ou pas de périphériques de sortie du tout.

    L’embarquée, une informatique massivement sans écran

    Bien sûr il faut définir le mot « informatique ». Si l’on se réfère à la définition de Wikipédia :

    L’informatique est un domaine d’activité scientifique, technique, et industriel concernant le traitement automatique de l’information numérique par l’exécution de programmes informatiques hébergés par des dispositifs électriques-électroniques : des systèmes embarqués, des ordinateurs, des robots, des automates, etc.

    Avec cette définition, le moindre dispositif électronique embarqué est de l’informatique. Lancer une machine à laver, programmer son four ou préparer une cafetière pour le lendemain est donc une forme de manipulation informatique… qu’on peut envisager sans écran.

    Cependant dès que vient le besoin de développer un système embarqué ou même de le réparer/déverminer, l’écran revient au galop. On a rapidement besoin d’un écran pour y connecter son environnement de développement et sa sonde de debug. Et même l’oscilloscope ou l’analyseur logique que l’on branche pour « voir » les signaux dispose d’un écran.

    En usage normal donc, certains dispositifs informatiques sont conçus pour ne pas nécessiter d’écran parce qu’ils disposent d’un autre périphérique de sortie. Certains centres commerciaux, certaines gares proposent des distributeurs d’histoires courtes : trois boutons comme périphérique d’entrée et une imprimante thermique comme périphérique de sortie. Appuyez et vous aurez de la lecture pour une, trois ou cinq minutes.

    Distributeur d’histoires courtes en gare de Lyon-PerracheSoyons optimistes : il n’y aura pas plus de cinq minute d’attente !

    Plus courant, une box Internet domestique est aussi un dispositif informatique sans écran.

    Livebox 6- Il est où l’écran ? - Dans ton… navigateur

    Il faut reconnaître que si l’usage courant, la connexion à l’Internet, ne nécessite pas d’écran sur la box, son paramétrage en utilise bien un : celui de l’ordinateur sur lequel tourne votre navigateur préféré.

    Les assistants vocaux sont des ordinateurs sans écran. Les principaux périphériques d’entrée comme de sortie sont audio : commande vocale, réponse également. Radio France fait d’ailleurs la publicité pour son offre pour enfants, une histoire et… Oli, sur cette absence d’écran, jouant, sans trop le dire, sur cette peur parentale des écrans.

    Pourrait-on pousser l’utilisation de ces ordinateurs pour faire du développement et «coder en vocal» ? Possible, il est tout à fait possible de programmer l’ouverture de ses volets, la lecture d’une musique ou le thermostat de sa chaudière avec. Mais ça n’est pas du développement.

    L’éducation numérique mais sans écran

    Il est largement possible d’apprendre l’informatique sans écran, et même sans ordinateur.

    La robotique pédagogique se développe depuis l’apparition de la tortue Logo. Actuellement, pour les plus jeunes dès l’école maternelle, c’est une abeille qui est proposée comme initiation à la programmation.

    Bee-Bot en actionSi, si, je suis bien un ordinateur

    La Bee-Bot se programme à l’aide de sept touches et les périphériques de sortie sont les moteurs de déplacement, un petit haut-parleur et en option un porte-crayon. Avec une interface HommeEnfant-Machine aussi simple, il s’agit plutôt d’une mémorisation de séquences de mouvements que de programmation à proprement parler et pour en utiliser toutes les capacités, un interfaçage avec une application ou un ordinateur plus conventionnel est possible, mais on y retrouve un écran ! De nombreux autres robots pédagogiques, un peu plus complexes et performants, existent mais ceux-ci utilisent un écran classique pour accéder à l’interface de programmation.

    Quitte à supprimer les écrans autant aller au bout de la démarche et supprimer l’ordinateur dans son ensemble. Des pédagogues ont ainsi inventé l’informatique déconnectée. Un papier, un crayon, ni écran ni matériel comme le jeu du robot idiot. Les esprits chagrins pourraient y voir une solution au manque de matériel des établissements scolaires.
    Plus que d’informatique il s’agit en fait d’initiation à l’algorithmie.

    Mais peut-on se passer d’écran pour développer ?

    Les plages braille

    Il existe une catégorie de population qui est contrainte de se passer d’écran pour se servir d’un ordinateur : les aveugles.

    Les personnes aveugles peuvent pourtant se servir d’ordinateur, notamment grâce à un clavier spécifiquement développé pour eux nommé « plage braille ». Grâce à ces plages brailles, les aveugles peuvent lire les caractères en braille en touchant une ligne munie de petites pointes pilotés.

    Le prix de ces appareils est assez prohibitif pour quelqu’un qui voudrait jouer avec sans en avoir réellement besoin (un geek quoi). C’est pourtant une bonne manière de faire de l’informatique sans écran. Pour le codage informatique, on utilise un braille à huit points au lieu des six habituels ce qui permet d’avoir 256 combinaisons, soit autant que la table ASCII. La table braille informatique actuelle a été approuvée à l’unanimité en 2007 par la Commission Évolution du Braille Français, elle porte le numéro TBFR2007.

    Que vaudrait un jeu vidéo développé pour une plage braille ? Et pourrait-on l’appeler jeu vidéo ?

    Avec du papier et un stylo/machine à écrire/carte perforé puis scanner

    On peut également faire beaucoup de choses un papier un crayon/stylo/pinceau puis le scanner pour qu’il soit utilisé dans l’ordinateur. Ça reste généralement qu’une étape du développement les programmes ne sont pas plus réalisés intégralement sur papier avant d’être intégré à l’ordinateur.

    Pour conclure

    Avec des écrits comme « la fabrique du crétin digital » et des propos comme ceux de notre ex-ministre de l’éducation, les écrans sont devenus la bête noire de tous les pédagogos.

    Mais l’important n’est-il pas de savoir ce que l’on fait avec un écran ? Faut-il vraiment s’acharner à s’en passer ?

    Sans doute pas.

    Il serait cependant intéressant d’apprendre à se servir d’outils réservés aux aveugles par exemple. Si nous n’avons plus besoin de la vue pour coder, nous pourrions être un peu plus multi-tâches et coder tout en… regardant la télé !

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    Projets Libres! Episode 21 : devenez le bibliothécaire de votre réseau avec inventaire.io

    Nouvel épisode du podcast Projets Libres !

    Dans cette entrevue nous recevons Maxime Lathuilière, fondateur du projet inventaire.
    Inventaire est une plate-forme qui permet de faire sa bibliothèque en ligne, mais aussi de localement partager, prêter ou donner ses livres.

    Ensemble nous abordons les thèmes suivants :

    • la genèse du projet
    • le financement d’inventaire au fur et à mesure du temps
    • la relation avec wikimedia et le travail autour de wikibase
    • les technologies utilisées
    • la communauté autour d’inventaire
    • l’intégration dans le Fediverse, et les limites d’ActivityPub pour les outils tels qu’inventaire
    • la relation entre inventaire et bookwyrm
    • les défis à venir

    Et vous, connaissez-vous ou utilisez-vous inventaire ?

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    Dolibarr v19 est disponible : les fonctionnalités pour une gestion d'entreprise plus performante

    29 mars 2024 à 09:44

    La communauté de Dolibarr est ravie d'annoncer la sortie de la version 19 de leur solution progiciel de gestion intégré (ERP ou Enterprise Resource Planning) / gestion de la relation client (CRM pour Customer Relationship Management) open source, apportant une gamme étendue de fonctionnalités et d'améliorations pour répondre aux besoins des entreprises de toutes tailles.

    GPAO (Gestion de la Production Assistée par Ordinateur)

    Le module de GPAO dans Dolibarr V19 a été amélioré pour offrir une stabilité accrue. Désormais, vous pouvez facilement identifier les différentes machines utilisées lors de vos fabrications grâce au module poste de travail. Cette fonctionnalité, développée par ATM_logo, simplifie la gestion de votre production et vous permet d'optimiser vos processus de fabrication.

    Projet

    Dans cette version, Dolibarr V19 propose une nouvelle fonctionnalité permettant d'effectuer des actions en masse pour supprimer des projets. Cela offre une gestion plus efficace des projets, facilitant ainsi le suivi et la gestion de multiples projets simultanément.

    Ressources Humaines (RH)

    Le module RH de Dolibarr V19 a été enrichi avec l'ajout de la gestion des salaires dans le module de paiement par virement. Cette nouvelle fonctionnalité simplifie la gestion des salaires des employés, offrant ainsi une solution complète pour la gestion des ressources humaines.

    Produits

    Une nouvelle option a été ajoutée dans la liste des produits, permettant d'afficher les variantes de produit. Cette fonctionnalité offre une meilleure visibilité sur les différentes variantes de produits disponibles, facilitant ainsi la gestion de l'inventaire et des commandes.

    Commande

    La version 19 de Dolibarr regroupe désormais les boutons de création sur une commande, simplifiant ainsi le processus de création de nouvelles commandes et améliorant l'expérience utilisateur.

    Facture

    Dolibarr V19 propose plusieurs améliorations dans la gestion des factures. Désormais, un onglet événements agenda a été ajouté à la partie facture modèle, offrant ainsi une meilleure organisation et un accès facile aux événements liés aux factures. De plus, la liste des factures clients est maintenant filtrable par rapport à la date d'échéance, ce qui facilite le suivi des paiements et la gestion des comptes clients. Enfin, des sous-totaux ont été ajoutés dans la liste des lignes de commandes, offrant une meilleure visibilité sur le montant total de la facture.

    Sécurité

    Une nouvelle fonctionnalité de sécurité a été ajoutée pour bloquer la connexion à Dolibarr après un trop grand nombre d'échecs de connexion. Cette mesure renforce la sécurité de votre système en protégeant contre les tentatives d'accès non autorisées.

    Vous pouvez également découvrir l'ensemble des fonctionnalités présentées par Laurent DESTAILLEUR, "mergeur" du projet Dolibarr ERP CRM, durant le DevCamp de Lyon 2023.

    #dolibarr #erp #crm #newinv19

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    LibreOffice 24.2 : nouvelle année, nouvelle numérotation, nouvelle version

    7 février 2024 à 08:36

    Une nouvelle version de la formidablement libre suite bureautique LibreOffice vient de sortir. Non contente de s’offrir une nouvelle numérotation pour la nouvelle année, elle nous offre surtout une accessibilité accrue, une meilleure internationalisation notamment pour les langues qui n’utilisent pas l’alphabet latin et une meilleure compatibilité avec l’Office Open XML (OOXML).

    On trouvera plus bas un bouquet choisi des évolutions de LibreOffice, les notes de version sont là pour l’exhaustivité.

    Logo de LibreOffice

    Sommaire

    Sur la nouvelle numérotation

    La question de ce changement de numérotation de LibreOffice a fait tourbillonner un bon paquet d’électrons sur LinuxFr. Dans un premier lien annonçant la sortie de la 7.6, puis un deuxième annonçant celle de la bêta 24.2 pour tests et enfin dans un journal (avec quelques erreurs) signalant en avant-première quelques fonctionnalités et améliorations.

    Mais un rappel peut s’avérer nécessaire. Donc la numérotation des versions de LibreOffice est passée d’un schéma de type SemVer (en) : numéro majeur de version. numéro mineur. patch, exemple 7.6.4 qui est la dernière à porter ce type de numérotation à un schéma de type CalVer (en). On a donc :

    • année de sortie de la version : 24
    • mois de sortie : 2
    • micro : 0.

    Les mises à jour de cette version, selon le calendrier de sortie porteront ainsi les numéros : 24.2.1, 24.2.2, 24.2.3, etc. jusqu’à la dernière 24.2.7 dont la sortie est prévue fin octobre 2024. La durée de vie d’une version de LibreOffice est de neuf mois.

    Pas de changement pour le reste : deux versions « vivantes » vont continuer à coexister, une seulement maintenue, l’actuelle 7.6.4 et une en pleine évolution, l’actuelle 24.2. Sans oublier les versions de développement et les archives.

    L’accessibilité enfin une priorité

    L’accessibilité n’a pas toujours été une priorité de LibreOffice, il semblerait qu’avec les dernières versions, cela change fort heureusement. Par exemple, les versions antérieures ont ajouté la possibilité de marquer comme décorative une illustration ou un cadre, ce qui signale aux lecteurs d’écran de les ignorer et allège la lecture pour des éléments qui n’apportent pas une information supplémentaire.

    La version 24.2 corrige beaucoup de défauts pour Windows, Mac, et Linux. On se contentera de relever ce qui concerne Linux :

    • les vues arborescentes comme celle de la configuration avancée, menu Outils → Options → LibreOffice → Avancé → Ouvrir la configuration avancée1 sont correctement annoncées, passant, lues correctement par les lecteurs d’écran ;
    • un paramètre système permet de réduire ou désactiver les animations est pris en compte par LibreOffice, permettant de désactiver les petits traits animés qui encadrent des cellules copiées dans Calc ;
    • dans Calc, signalement des étiquettes d’entête de lignes et colonnes en conformité avec la spécification ARIA, elles sont utilisées par le lecteur d’écran Orca pour annoncer les cellules ;
    • les lecteurs d’écran peuvent annoncer correctement le texte des éléments des éditions multilignes dont on trouve un exemple dans le menu Aide → Vérifier les mises à jours… ;
    • les barres d’état des boites de dialogues sont signalées avec le rôle accessible correct ;
    • les cases à cocher dans la boite de dialogue d’orthographe peuvent être activées avec la touche espace ;
    • dans Writer, les paragraphes de style « Bloc de citation » utilisent le modèle d’accessibilité du même nom qui permet aux lecteurs d’écran de les annoncer sous forme de citation entre guillemets ;
    • l’activation et la désactivation des boutons peut se faire à l’aide de l’action d’accessibilité correspondante ;
    • le lecteur d’écran Orca indique si le soulignement est actif ou non.

    Pour compléter, il est bon de rappeler ces deux logiciels qui facilitent l’utilisation de Linux, donc de LibreOffice : le logiciel de commandes vocales NoComprendo qui a fait l’objet de deux dépêches sur ce site. Il permet de lancer verbalement quelques raccourcis clavier (passant de soulager les articulations ou de suppléer à des problèmes de motricité) et le logiciel de dictée vocale Elograf développé pour Mageia.

    L’internationalisation parce qu’il n’y a pas que l’alphabet latin

    La meilleure prise en compte des langues qui utilisent d’autres systèmes d’écriture que l’alphabet latin fait partie également des points forts du développement des dernières versions de LibreOffice. The Document Foundation (TDF), la fondation qui chapeaute le projet a d’ailleurs lancé un appel à recrutement en novembre 2023 pour un poste de développeur. Il était plus particulièrement demandé aux candidats ou candidates des compétences linguistiques et sur Unicode.

    Dans Impress certains des modèles livrés avec LibreOffice avaient des polices incorrectes pour les systèmes d’écriture CJC qui est la qualification d’Unicode pour les écritures chinoises, japonaises et coréennes et CTL. CTL pour « Complex Text Layout » qui concerne le rendu de polices complexes. CTL qualifie un système d’écriture dans lequel la forme et la position d’un graphème dépend de ses relations avec les autres graphèmes, c’est le cas notamment du Devanagari ou de l’alphabet arabe dont le sens du texte peut être bidirectionnel. La version 24.2 a corrigé ce bogue.

    Des modèles avec les paramètres requis pour les textes japonais ont été ajoutés dans la catégorie « localisation »2 ce qui, en outre, améliore l’inter-opérabilité avec MsWord pour les personnes dont l’interface est en japonais.

    Math peut afficher les formules aussi bien dans le sens gauche-droite que droite-gauche (ça c’est nouveau). L’application accepte maintenant également les opérateurs et les symboles arabes et persans (juste retour des choses dans l’histoire de la science mathématique).

    L’interface, adieu les veuves et les orphelines

    Les changements peuvent être visuels ou concerner des intitulés, un choix parmi ce qui a été signalé dans les notes de version.

    La boite de dialogue des propriétés des fichiers, menu Fichier → Propriétés suit enfin le schéma du Dublin Core et ça passe bien dans les fichiers EPUB. Mais il faudra tout de même ajouter l’auteur, si ce n’est pas vous, dans SIGIL après la création de l’EPUB.

    La nouvelle boite de dialogue des propriétés des fichiers avec ses champs tout neufs

    À ce sujet : remplir lesdites propriétés devrait être une habitude, allez donc faire un tour dans le menu Outils → Options → Chargement/enregistrement → Général pour cocher la case « Éditer les propriétés du document avant l’enregistrement ». Elle apparaîtra au premier enregistrement, et pourra toujours être modifiée par la suite en passant par le menu Fichier → Propriétés.

    La récupération automatique des fichiers est cochée par défaut pour une première installation. Si vous ne l’avez pas fait sur votre LibreOffice, on ne saurait que trop vous conseiller de le faire : menu Outils → Options → Chargement/enregistrement → Général. Sur l’illustration, j’ai configuré 5 minutes. Cette récupération ne remplace pas l’enregistrement au fil de l’eau des fichiers. Elle permet seulement de récupérer le document après un arrêt intempestif de LibreOffice.

    Configuration de l’enregistrement automatique et des propriétés.

    Si vous voulez protéger un fichier (onglet sécurité des propriétés), LibreOffice affiche maintenant une barre indiquant la force du mot de passe : plus elle est grande plus il est fort. Et il devient impératif, ce qui n’est pas forcément une bonne chose : on peut vouloir simplement protéger un fichier des modifications intempestives sans plus.

    Apposer un mot de passe à un fichier

    Suggestion : les mots de passe des fichiers de LibreOffice sont quasiment incraquables (pas sans beaucoup de temps), si l’idée n’est que d’éviter des modifications involontaires notamment de formules de feuilles de calcul, pensez à mettre le mot de passe dans les commentaires des propriétés.

    Un autre changement sympathique : sur la barre d’outils l’icône qui représente un oméga, Ω, et qui ouvre un menu déroulant avec les caractères « spéciaux » favoris et les derniers utilisés. Cela affiche maintenant aussi la description du caractère et donc son numéro de code Unicode. Vous saurez ainsi que le numéro Unicode du manchot 🐧 est U+1f427.

    Choisir un caractère spécial

    Et si vous avez bien modifié votre barre d’outils et supprimé ce bouton, vous pouvez le remettre en passant par Outils → Personnaliser, onglet Menu, il s’appelle « symbole ».

    Cette version signe aussi le glas des veuves et des orphelines (format des paragraphes), remplacées par des scissions qu’on autorise (ou pas). D’ici là que la casse y passe aussi…

    Et, puisqu’on parle de Writer, une nouveauté qui en annonce peut-être d’autres : il est possible de styler les commentaires, un style existe pour ça. Les notes de version laissent présager que ce pourrait être l’amorce d’une plus grande variété de styles pour les commentaires.

    Modifier le style de commentaire

    Compatibilité OOXML et autre

    Au rythme où ça va, LibreOffice va finir par être plus compatible avec l’OOXML que la suite MsOffice elle-même 😉. Plus sérieusement outre ce qui a été dit plus haut sur le japonais, j’ai relevé deux innovations majeures pour Writer.

    LibreOffice utilise le style « Première page » pour récupérer l’entête et le pied de page d’un document au format DOCX sans plus créer un nouveau style de page.

    L’algorithme de coupure des lignes justifiées a été modifié, pour l’instant, seulement pour les fichiers au format DOCX, LibreOffice reprend celui implémenté par MsWord 2013. Par la suite il sera utilisé comme justification par défaut dans la prochaine version majeure de LibreOffice. L’algorithme permet de gagner jusqu’à 20 % d’espace.

    Et aussi, dans un autre domaine, Draw importe les fichiers TIFF multipages en plaçant une image par page.

    Pour compléter (peut-être)

    À la source de cette dépêche, j’ai écrit un premier article sur les nouveautés de LibreOffice 24. principalement pour avoir des illustrations. L’article a une structure différente et relève aussi d’autres nouveautés.

    On ne saurait terminer sans remercier les personnes qui font de LibreOffice une suite aussi formidable et agréable à utiliser, sans oublier celles et ceux qui ont ajouté à Mageia deux outils d’accessibilité indispensables.


    1. La traduction des notes de version ne correspond pas forcément à celle de l’interface de LibreOffice, je reprends ici celle de l’interface qui n’est pas encore entièrement traduite en français. 

    2. Notes de version (je n’ai pas pu vérifier cela pour la dépêche, et pour cause). 

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    Claire Mathieu et les algorithmes

    24 janvier 2024 à 08:01

    Si on devait définir Claire Mathieu en mots-clés, ce serait, dans le désordre : algorithmes, Parcoursup, CNRS, pédagogie et éthique. Mais comme c’est très réducteur, ce portrait de celle qui a codé l’algorithme de Parcoursup évoquera, outre ces sujets, son parcours et son passage au Conseil présidentiel de la science. Et, si vous ne savez pas vraiment ce qu’est un algorithme, normalement, cette notion devrait vous être plus familière après la lecture de la dépêche, et qui sait, peut-être vous donner envie de vous y mettre.

    Claire Mathieu, photo Patrick Imbert

    Sommaire

    Parcours

    Claire Mathieu est une ancienne élève de l’École normale supérieure. En 1988, elle soutient une thèse en sciences : « Comparaison de modèles combinatoires et probabilistes : deux exemples en analyse d’algorithmes » sous la direction de Claude Puech, actuel directeur scientifique de la Fondation Inria.

    En 1990, elle est Chargée de recherche au CNRS en informatique. Elle obtiendra le prix « IBM Jeune chercheur » en 1991.

    À partir de 1997, elle occupe des fonctions de professeure d’informatique : à l’Université Paris-Sud (devenue Paris-Saclay en 2020), puis à l’École polytechnique (de 2002 à 2004) et à l’Université de Brown (en), USA (de 2004 à 2014). De retour en France, elle devient, en 2012, Directrice de recherche au CNRS en informatique, sera professeure associée au Département d’informatique de l’École normale supérieure de 2014 à 2018. Elle occupera la chaire annuelle d’Informatique et sciences numériques au Collège de France pour l’année 2017-2018.

    En 2017 elle est chargée de mission « Parcoursup ».

    En 2019, elle obtient la médaille d’argent du CNRS pour l’ensemble de son œuvre. Elle est élue la même année à l’Académie des sciences. Elle est actuellement directrice de recherche au CNRS en informatique au sein de l’Institut de recherche en informatique fondamentale (IRIF).

    Qu’est-ce qu’un algorithme ?

    Petit rappel de ce que sont les algorithmes, une notion devenue omniprésente. Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, le 16 novembre 2017, Claire Mathieu constate d’ailleurs que :

    ce mot a envahi les médias. Autrefois, lorsqu’on allait dans une administration et qu’on n’arrivait pas à obtenir ce que l’on souhaitait, la réponse était : « Ah, Madame, vous comprenez, c’est l’informatique ! » Maintenant on entend : « Ah, c’est l’algorithme. »

    Au départ selon la notice étymologique du CNRTL, l’algorithme, vers 1220-30, s’appelait « augorisme » et c’était un « procédé de calcul utilisant les chiffres arabes ». Il deviendra « algorisme » puis, enfin « algorithme ». Le mot lui-même vient du surnom du mathématicien Abdallāh Muhammad ibn Mūsā : Al Ḫuwārizmī (qui est en fait son origine géographique). Et, si vous ne savez pas si on doit mettre ou pas un « y », retenez que ça n’a strictement rien à voir avec la musique ou la danse, donc, pas d’y.

    Si une bonne part du lectorat de LinuxFr sait de quoi il s’agit, notamment parce que c’est leur métier d’en fabriquer, ce n’est pas forcément le cas de tout le monde, une petite explication s’impose. Un algorithme est ainsi une suite finie et non ambiguë d’opérations ou d’instructions permettant de résoudre un problème ou d’obtenir un résultat ou, pour reprendre la définition qu’en a donné Claire Mathieu dans sa leçon inaugurale : « un algorithme, c’est une méthode pour résoudre un problème de façon constructive en le décomposant en briques de base faciles à manipuler. » Elle donne l’exemple de l’apprentissage de la lecture par la méthode syllabique (découper les mots en lettres et syllabes) par rapport à la méthode globale (qui serait plus proche de l'apprentissage profond en informatique).

    On peut avoir d’autres exemples simples, celui de la recette de cuisine ou encore, celui de modèles de tricot. Un algorithme reçoit des données à traiter (texte, nombres relations), les instructions peuvent être conditionnelles, passant les étapes suivies par l’algorithme vont varier, et, forcément, les résultats.

    Trois sapins
    Allégorie des résultats d’un algorithme avec des jeux de données différents.

    Si vous voulez en savoir plus, je vous renvoie à la leçon inaugurale de Claire Mathieu au collège de France et à cet article de Jean Cardinal sur le site francophone The Conversation, vous apprendrez qu’il existe plusieurs « familles » d’algorithmes et comment cela fonctionne.

    De l’importance des algorithmes

    Pourquoi avoir choisi les algorithmes ?

    Pourquoi avoir choisi les algorithmes ? À cette question qui lui a été posée à l’occasion de sa nomination au Conseil présidentiel de la science, en décembre 2023 par le site de l’Insmi (CNRS Mathématique), elle répond que cela date de sa formation à l’École normale supérieure de jeunes filles1.

    Une question dans un projet de programmation « demandant un calcul par simulation de la profondeur moyenne des arbres 2-3 » l’avait «  plongée dans des abîmes de perplexité car la notion de “moyenne” dépendait de la distribution étudiée, qui n’était pas spécifiée : soit l’arbre est obtenu par une suite d’insertions aléatoires (facile à simuler), soit on considère la distribution uniforme sur tous les arbres 2-3 contenant n éléments » et « d’un cours montrant la borne inférieure n log n pour la complexité dans le pire cas pour tout algorithme de tri par comparaisons. L’idée qu’il était possible de montrer une borne inférieure sur tous les algorithmes imaginables de tri par comparaison, c’était magique. »

    Dans la même interview, elle dira qu’elle aime l’aspect concret des algorithmes et « le fait que l’on puisse voir la solution en train de se construire. ».

    Sur l’importance des algorithmes

    Dans un entretien donné au magazine La Recherche en février 2020 elle explique que le rôle des algorithmes a toujours été important et ce, depuis le début de l’informatique. On se rappellera peut-être des regrets de Marion Créhange qui, dans un texte pour la revue Interstices déplorait le fait que les algorithmes conçus au départ pour économiser le temps et le volume d’informations à traiter par une machine étaient moins subtils.

    Aujourd’hui, les algorithmes ne se concentrent plus seulement sur le fonctionnement des logiciels mais ce phénomène :

    a pris une importance particulière en raison de la révolution numérique en cours, avec entre autres l’émergence d’algorithmes utilisant des réseaux de neurones profonds. […] Avec le passage au tout-numérique dans la société, l’utilisation des algorithmes partout et le succès des méthodes de l’intelligence artificielle, la proximité entre les algorithmes et les humains dans leur vie en société a changé.2

    Et, évidemment, ce n’est pas sans conséquences, puisqu’à partir du moment où les algorithmes vont s’entremêler à la vie des êtres humains, des questions éthiques se font jour :

    Cette omniprésence a fait apparaître de nouveaux critères, dont on ne se souciait pas auparavant, comme celui de vouloir que les algorithmes soient équitables et justes pour les humains. Jusqu’il y a deux ou trois ans, ce n’était pas vraiment une préoccupation des algorithmiciens. Cela a émergé d’un coup et pose de nouvelles questions : est-ce que ce sont les algorithmes qui décident et les humains qui suivent – ce qui n’est pas souhaitable – ou bien est-ce que les algorithmes sont au service de la société et des humains ? Que faire pour garantir que les humains gardent toujours le contrôle ?3

    Claire Mathieu considère que les algorithmes peuvent contribuer au bien commun, pour peu qu’ils soient bien conçus et utilisés. Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, par exemple, elle donne celui de la greffe de reins dont l’idée est d’apparier les reins des donneurs et donneuses aux malades ou encore celui du découpage électoral. Elle espère que « la perspective algorithmique fera partie de la culture des adultes de demain. »4.

    Parcoursup : transcrire la loi dans le code

    Parcoursup est un dispositif français concernant l’inscription dans les formations d’enseignement supérieur, notamment celles dont les capacités d’accueil sont inférieures au nombre de candidatures reçues, créé par la loi n° 2018-166 du 8 mars 2018 relative à l'orientation et à la réussite des étudiants.

    Où la loi fait le code

    En 2000, le juriste américain Lawrence Lessig écrit « Code is Law » pour Harvard Magazine, ce que l’on pourrait traduire par « le code est loi » ou le « code fait loi ». Il expliquait que, dans le cyberespace, c’est le code (informatique) qui fait la loi et que, dans l’exemple de l’identification, « l’architecture de certification qui se construit respecte ou non la vie privée dépend des choix de ceux qui codent. ». Il insistait sur le fait que quand l’État se retire, il laisse le champ aux intérêts privés.

    Avec Parcoursup, c’est la loi qui fait le code. Laquelle loi fait partie du Code de l’éducation qu’elle a modifié, notamment dans son article D612-1.

    Le principe : les lycéens, les lycéennes, les apprenti·e·s, et les étudiant·e·s en réorientation désireuses d’entrer dans l’enseignement supérieur formulent leurs vœux sur la plate-forme Parcoursup. Les capacités d’accueil des formations figurent sur le site de Parcoursup. Une commission d’examen des vœux pour chaque formation (chaque BTS, BUT, CPGE, chaque section d'école d'ingénieur, etc.) les examine et, au besoin met dans l’ordre les candidatures. Là, un algorithme va calculer l’ordre d’appel dans lequel les candidats et les candidates vont recevoir les propositions. Propositions qui évolueront à un rythme quotidien, du 30 mai au 12 juillet pour l'année 2024. Le temps de réponse accordé diminuant au cours du temps.

    L’idée étant, idéalement, de faire correspondre les vœux et les capacités desdits candidats et candidates aux formations.

    Quand la rédaction de la loi affaiblit les mariages stables

    L’algorithme de Parcoursup fait partie de ceux qui servent d’exemple à sa leçon inaugurale au Collège de France. Elle y explique que le gouvernement voulait s’inspirer de l’algorithme des « mariages stables » de Gale et Shapley. Au départ, il n’était question que de classes péparatoires. Se sont ajoutées ensuite les formations non-sélectives avec plus de places que de candidats et candidates, puis les formations non-sélectives pour lesquelles l’offre est inférieure à la demande qui5 :

    utilisent des critères géographiques (l’académie d’origine), ainsi que des critères dépendant des préférences des candidats.

    Et, de facto, l’algorithme des mariages stables perd ses propriétés et la nécessité d’exprimer des choix stratégiques plutôt que des réelles préférences s’impose aux candidats et aux candidates ce qui « pénalise les candidats sincères » avec un autre effet secondaire :

    malgré cela, les formations n’ont pas assez de critères pour départager les candidats et ne peuvent produire de liste ordonnée, d’où l’usage du tirage au sort. Cette extension de l’algorithme, du point de vue mathématique, était catastrophique.

    Toujours, dans cette leçon inaugurale, Claire Mathieu en conclut :

    C’est la loi elle-même qui dit que l’affectation peut se faire en fonction des préférences des candidats, et donc qui – indirectement – encourage la manipulation !
    Ainsi, la loi a défini les contraintes. Du point de vue algorithmique, on peut dire qu’il y a eu une erreur de conception. Pour éviter ce genre d’impasse, la législation devrait peut-être être définie en concertation avec les algorithmiciens.

    L’algorithme de Parcoursup est public ainsi que son explication (voir dans les liens) : « La transparence des algorithmes utilisée par le gouvernement est un moteur puissant pour une société plus démocratique. »6. Il a été primitivement publié sur un dépôt Framagit.

    Quinze jours au Conseil présidentiel de la science

    Le Conseil présidentiel de la science est un conseil national scientifique français créé le 7 décembre 2023 par le président de la République. Composé de douze membres, sa mission de tenir le président informé des évolutions scientifiques susceptibles d’être stratégiques. Les rapports de ce conseil ne seront pas rendus publics.

    Claire Mathieu y est nommée ainsi qu’une brochette d’autres scientifiques de haut niveau. Elle en démissionne le 22 décembre en désaccord avec la loi sur l’immigration. Une loi considérée par ailleurs comme ni essentielle (les lois sur l’immigration ont été modifiées 133 fois en dix ans), ni vraiment souhaitée, dangereuse pour la politique de santé publique et votée dans des conditions démocratiques douteuses. Elle s’en explique ainsi dans un courrier adressé à Emmanuel Macron :

    En effet, si au lieu de vous c’était l’extrême droite qui était au pouvoir, j’aurais refusé de participer à ce conseil. Or, la loi anti-immigration est une loi d’extrême droite, une loi xénophobe, d’exclusion et de repli sur soi.

    Elle ajoutera sur X :

    Maintenant déjà il est difficile à nos jeunes chercheurs étrangers de régler leurs problèmes de visas. Demain ce sera pire, et ils iront donc dans un pays plus accueillant. Cela accentuera le décrochage de la France en recherche.

    Elle remarque au passage sur son compte Mastodon :

    C’est drôle, il y a quinze jours j'ai reçu plein de messages de félicitations pour ma nomination au Conseil présidentiel de la science, et aujourd’hui je reçois plein de messages de félicitations pour ma démission du Conseil présidentiel de la science (y compris certains des mêmes personnes).
    Je cherche le proverbe approprié pour décrire la séquence.

    On suggérerait bien cette citation de Rabelais tirée de Pantagruel « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

    Post-scriptum

    Vous avez dans les « Liens » ceux qui m’ont servi à rédiger ce portrait. Je ne saurais que trop vous recommander d’aller y jeter un coup de souris, au moins la leçon inaugurale. Sur le site de Claire Mathieu, vous trouverez son CV ainsi que des liens vers certaines de ses publications et ses présentations. Les présentations sont d’un intérêt relativement mineur car elles sont, et c’est comme cela que ça doit être, des supports de sa parole et là uniquement pour agrémenter son discours, elles sont donc assez peu informatives pour qui ne connaît pas le domaine, tout au moins.

    La leçon inaugurale a fait l’objet d’une publication papier, épuisée, et de versions epub et pdf. On doit pouvoir l’emprunter auprès d’une « institution partenaire ». Cela dit le texte intégral est en ligne.

    Pour lire l’interview de Claire Mathieu dans la Recherche, il faut le payer, soit en achetant le numéro, soit en acceptant de voir une publicité (on peut se servir un café pendant qu’elle passe). Personnellement je n’avais pas le bouton sur mon Firefox, question de réglage ou d’extensions sans doute, il m’a fallu utiliser Chromium. À vous de voir.

    Pourquoi un portrait, si on peut dire, à mi-chemin entre une biographie et une interview ? Parce qu’une biographie se doit d’être exhaustive, ce qui n’était pas trop l’idée ici. Et qu’une interview ça prend du temps à rédiger et que les personnes ne répondent finalement pas forcément. Quitte à travailler pour rien, autant travailler pour quelque chose. Il y en aura peut-être d’autres, ou peut-être pas (j’ai un autre nom en tête et dans Zotero). Mais j’espère que celui-ci fera au moins un heureux.

    Pourquoi pas sa page Wikipédia ? D’abord parce que je ne l’ai pas lu, ce qui règle la question. Ensuite parce que, justement, j’ai privilégié les sources primaires pour avoir la parole de Claire Mathieu. Et enfin parce que je pense que le lectorat de LinuxFr est tout à fait capable de la trouver lui-même.

    Et un grand merci à finss pour ses précisions.


    1. ENSJF, elle disparaît en 1986 suite à la fusion des deux ENS. 

    2. La Recherche, mensuel 556, février 2020. 

    3. La Recherche. 

    4. Leçon inaugurale, Collège de France. 

    5. Les citations qui suivent sont extraites de la leçon inaugurale 

    6. Claire Mathieu, Le Monde, blog binaire, La transparence à l’école de Parcoursup, 5 juin 2018. 

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    Projets libres ! Episode 14 : histoire et perspective de l'ERP Tryton

    Quatorzième épisode de Projets Libres ! Cette semaine nous parlons d'ERP, et nous partons à la découverte de Tryton.

    Logo Projets Libres

    Un épisode qui apporte un éclairage sur le cheminement des leaders d'un projet libre afin de garantir la pérennité du projet dans sa forme actuelle.

    Avec Cédric Krier et Nicolas Evrard, deux des leaders du projet, nous abordons les thèmes suivants :

    • 👉 leur parcours
    • 👉 la naissance de Tryton, le fork de TinyERP (ex OpenERP, actuellement Odoo)
    • 👉 les fonctionnalités de Tryton
    • 👉 la gouvernance du projet (licence, fondation Tryton de droit belge, ouverture du code, rapport aux CLAs, etc)
    • 👉 la communauté et les outils pour collaborer
    • 👉 les défis à venir

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    eXo Platform 6.5

    12 janvier 2024 à 08:37

    eXo Platform, éditeur français de solutions intranet et digital workplace open-source, a publié le 9 janvier 2024 la version 6.5 de sa plateforme.

    Alternative open source à Microsoft 365, elle offre une flexibilité et une personnalisation accrues. Cette nouvelle version facilite la création de plateformes sur mesure, sans compétences techniques, tout en offrant des expériences personnalisées.

    Titre de l'image

    Parmi les nouvelles fonctionnalités, notons une gestion améliorée du contenu, une gestion multi-sites, une gestion multilingue étendue, un site d'administration centralisé, et des options simplifiées pour les sites publics.

    En matière de collaboration, la version 6.5 propose un centre de notifications, des filtres pour les informations non lues, et des améliorations pour la gestion des documents, la co-édition et la visioconférence.

    Pour renforcer l'engagement des communautés, des fonctionnalités telles que des actions limitées dans le temps et un tableau de bord personnalisé ont été ajoutées. En parallèle, des améliorations en termes d'accessibilité et de responsabilité numérique ont été intégrées.

    Veronika Mazour-Mestrallet, directrice générale d’eXo Platform, commente : « Cette nouvelle version très aboutie de notre solution de digital workplace va nous permettre d’accélérer notre développement et vient renforcer notre ambition de proposer une alternative open-source complète aux solutions propriétaires pour un futur digital plus libre ».

    NdM: la page d'accueil mentionne proudly builds on top of fantastic OSS such as ElasticSearch, Tomcat, Jitsi, OnlyOffice and Meeds. Elasticsearch n'est plus libre/Open Source depuis la version 7.10.2 (obsolète), suite à un changement de licence pour la SSPL. MongoDB est aussi utilisé pour eXo Chat et sa licence actuelle BUSL n'est pas libre non plus.

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