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Statistiques 2024 du site LinuxFr.org

2024 était une année particulièrement longue. Cela n’a évidemment pas grande pertinence, mais bon il faut bien une introduction à cette dépêche. Quid de l’activité du site LinuxFr.org en 2024 ? Quels changements en termes de trafic Web, de contenus créés, de commentaires déposés, de navigateurs utilisés, d’utilisation des fonctionnalités du site, de contribution au code, etc. Bref, qu’est‐ce qui a changé et de quelle manière durant 2024 ?

Le site rend accessible un grand nombre de statistiques (faites‑vous plaisir si vous souhaitez vous plonger dedans, c’est fait pour) ; cette dépêche résume les variations constatées en 2024.

Sommaire

Statistiques Web

La comparaison des statistiques annuelles (voir 2023 et 2024) montre une hausse des visites, des consultations (pages, fichiers) et des hits (notamment l’effet des bots pour l’intelligence artificielle), avec un passage à ~927 000 hits par jour et ~76 170 visites par jour, le tout pour ~1,42 Tio par mois.

Statistiques Web 2024

Le nombre de contenus publiés en un an diminue de 11 %. Le nombre de commentaires publiés en un an diminue cette année de 10%.

Trafic de LinuxFr.org normalisé, entre 2002 et 2024

Contenus

Au 31 décembre 2024, le site comportait environ 120 480 contenus publiés répartis ainsi :

  • 27 799 dépêches :
    • 383 dépêches publiées en 2023 (364 en 2023),
    • la taille moyenne (en code Markdown, hors images donc) des dépêches se remet à augmenter, tout en restant inférieure à la valeur de 2019 ;
  • 40 242 journaux (409 en 2024 en baisse par rapport aux 458 en 2023),
  • 40 642 entrées de forums (458 en baisse par rapport aux 574 en 2023),
  • 9 087 liens (1711 en baisse par rapport aux 1970 en 2023),
  • 467 sondages (9 en 2023 et 2024),
  • 162 pages de wiki (3 en 2023 et 5 en 2024).

Pour la première année, le pic de publication des contenus se confirme le mercredi. Ce qui diffère désormais du pic de modération, voir la partie Modération plus bas).

Un jour de semaine compte 64 % de publications en plus qu’un jour de week-end.

La publication sous licence Creative Commons By-SA se fait par défaut depuis les dix ans de CC, fin 2012 pour les dépêches (permet explicitement une rédaction collaborative ou un renvoi en re‐rédaction) et les journaux (qui peuvent être convertis en dépêches) : tout naturellement, on retrouve 97 % de dépêches et 99 % des journaux sous cette licence au final (les autres étant notamment sous licence Art Libre ou autre, au choix de l’auteur).

Les dépêches collaboratives (et pas uniquement celles réattribuées à l’utilisateur Collectif) sur de multiples sujets sont toujours à compter parmi les vraies réussites du site ; nous sommes cependant toujours à la recherche de volontaires pour couvrir les nombreux sujets qui n’ont pu être abordés. Une liste des thèmes récurrents sur LinuxFr.org peut donner des idées de participation : si une dépêche n’a pas été créée dans les temps, tout inscrit peut la démarrer dans l’espace de rédaction.

Concernant la visibilité par contenu (analyse sur décembre 2023) : les journaux ont jusqu’à deux fois moins de visibilité que les dépêches (faites des dépêches…) et les liens ont beaucoup moins de visibilité que les journaux et les dépêches (préférez donc faire des dépêches ou des journaux, pour la visibilité).

Modération

Le temps moyen passé entre la création d’une dépêche (en rédaction ou directement envoyée en modération) et sa modération et publication est de 337 heures (contre 309 h en 2023 et 359 h en 2022) ; la mesure du temps passé uniquement en modération n’est pas actuellement disponible (et la modération retient volontairement des dépêches non urgentes pour réguler la publication) ; le temps médian est descendu à 19 heures. Il y a des demandes de statistiques dans le suivi, envoyez les demandes d’intégration Git (pull‐requests). ;-)

Le jour préféré de modération a priori des contenus est toujours le mardi pour les dépêches et le lundi pour les sondages.

Commentaires

Au 31 décembre 2024, le site comporte 1,94 million de commentaires. Le nombre de commentaires publiés en un an baisse cette année de 10 % pour arriver à 32 046.

Il y a désormais, en moyenne, 29 commentaires par journal (29 en 2023 et 33 en 2022), 9 par dépêches (9 en 2023 et 10 en 2022), 54 par sondage (36 précédemment, mais très dépendant des sondages considérés), 8 par entrée de forum (7 en 2023 et 7 en 2022), 3 par entrée de suivi, 7 par lien (contre 7 en 2023 et 7 en 2022) et une poignée par page wiki.

Le jour préféré pour commenter reste le mercredi, et un jour de semaine compte deux fois plus de commentaires qu’un jour de week-end.

Notes

Il n’y a (toujours) pas de statistiques disponibles concernant les notes. Les entrées de suivi sur les statistiques n’ont pas avancé.

Néanmoins diverses statistiques concernant la notation sur les contenus et les commentaires ont été données en juin 2021, avec des graphes.

Étiquettes (tags)

Au 31 décembre 2024, le site comporte :

  • 15 659 étiquettes, dont 12 867 étiquettes publiques (contre 12 294 fin 2023) ;
  • 180 064 saisies d’étiquettes (étiquetées en moyenne douze fois pour les étiquettes publiques et cinq fois pour les étiquettes privées) ;
  • les étiquettes sont réparties ainsi par contenu :
    • 65 96à pour les dépêches,
    • 51 763 pour les journaux,
    • 30 432 pour les forums,
    • 30 182 pour les liens,
    • 829 pour les pages wiki,
    • 380 pour les sondages,
    • 518 pour le système de suivi des défauts et évolutions.

Plus de détails dans la dépêche de février 2022 À propos des étiquettes sur le site LinuxFr.org.

Depuis le début du site, on constate en moyenne 5 étiquettes par page wiki, 3,3 par lien, 2,4 par dépêche, 1,3 par journal, 0,8 par sondage, 0,8 par entrée de forum et 0,3 par entrée du suivi.

Le jour préféré pour apposer des étiquettes est le lundi (biais de la création initiale des étiquettes), suivi du samedi.

Il y a plusieurs biais concernant les étiquettes :

  • beaucoup ont été et sont ajoutées automatiquement ;
  • le thème mobile par défaut ne montre pas les étiquettes (sauf à basculer son Firefox en « Version ordinateur » ou équivalent sur un autre navigateur).

Équipe de bénévoles

Il y a actuellement 4 personnes pour l’administration du site, 12 pour la modération, 6 pour l’animation de l’espace de rédaction et 2 pour la maintenance qui font tourner ce site. Pour mémoire, il s’agit de bénévoles plus ou moins disponibles et donc absolument pas de 24 équivalents temps plein pour jargonner comme une entreprise. Merci pour le travail accompli.

Code et développement

Au 31 décembre 2024, le système de suivi de défauts et de demandes d’évolutions contient 269 entrées ouvertes (contre 243 en 2023). On voit assez rapidement un manque de développeurs apparaître. En 2024, il y a eu 54 entrées ouvertes (contre 46 en 2023) : 36 entrées encore ouvertes venant s’ajouter à celles datant d’avant, 11 corrigées et 7 déclarées invalides. On peut noter que ceux qui ouvrent le plus d’entrées sont des membres actuels ou anciens de l’équipe du site.

C’est Bruno qui garde le record de correction d’entrées. Merci aussi à Adrien Dorsaz. Le temps moyen de résolution est de 166 jours (contre 132 précédemment). La moitié des entrées fermées ont été traitées en moins de huit jours. On ressent donc toujours un besoin de nouveaux contributeurs côté code.

La charge moyenne sur le serveur est de 1,2 sur la machine actuelle (baptisée gruik). La charge minimale a été de 0,7 et la maximale de 2,5.

La consommation mémoire est restée stable. Le trafic réseau sur la partie Web uniquement est en moyenne de 5,1 Mbit/s sortants.

Comptes utilisateur

Au 31 décembre 2024, sur les 52 332 comptes utilisateur valides existants, 2 117 ont été utilisés au cours des trois derniers mois, dont 33 % (+1) ont déjà rédigé des dépêches, 45 % (+2) des journaux, 42 % (+1) des entrées de forums, 11 % (=) des entrées dans le système de suivi, 17 % des liens (+2) et 2 % une page de wiki ; 87 % (=) ont écrit des commentaires et 52 % (+2) étiqueté des contenus ; 33 % (-1) ont contribué sur au moins une dépêche ; 27 % (+1) des comptes actifs ont indiqué un site personnel, 8 % (=) un identifiant XMPP, 5 % (+1) une adresse Mastodon, 29 % (-1) un avatar et 6 % (=) une signature.

Côté utilisation des fonctionnalités, 14 % (+1) ont demandé à ne pas afficher les contenus avec une note négative, 9 % (+1) ont demandé le tri chronologique en page d’accueil, 6 % (+1) à ne pas voir les avatars, 5 % (+1) à afficher la tribune dans une boîte latérale et 3 % (=) à ne pas voir les signatures, et à peine quelques pourcents ont changé les contenus par défaut en page d’accueil (souvent pour retirer les sondages et ajouter les journaux). Peu de feuilles de style CSS du site sont utilisées : quatre visiteurs sur cinq utilisent celle par défaut ; il est facile d’en changer avec le lien Changer de style. En janvier 2024, il n’y avait pas de rupture générationnelle marquée entre les comptes 1999 et 2024 en termes d’utilisations des fonctionnalités.

Seuls dix comptes ont un karma négatif et un a un karma nul, soit 0 % des visiteurs actifs ; 10 % des comptes actifs durant les trois derniers mois ont été créés en 2024.

30 % (-1) des visiteurs actifs ont une adresse de courriel GMail, 12 % (-1) chez Free, 4 % (=) chez LaPoste, 3 % (-1) chez Yahoo, 3 % (=) chez Hotmail ou Outlook et 2 % (=) chez Orange ou Wanadoo.

2024 correspond aussi au premier anniversaire de la mise à place des nouvelles règles de pérennité des comptes LinuxFr.org et données à caractère personnel.

Soucis divers

Le compteur d’années sans mises en demeure reçues passe à trois (après deux mises en demeure en 2019 et une en 2020, voir la dépêche sur la no 3 en attendant la publication d’informations sur les no 4 et 5).

/ Only five formal notices in the default \
\   install, in a heck of a long time!    /
 -----------------------------------------
   \
    \
        .--.            / Ouep...  \
       |o_o |           \ Euh coin /
       |:_/ |            ----------
      //   \ \              \ 
     (|     | )               \
    /'\_   _/`\                \ >()_
    \___)=(___/                   (__)__ _

Depuis la création du site, statistiques liées au légal (dans les sens liés à la force publique ou à du juridique) :

  • cinq mises en demeure reçues (pour zéro assignation) ;
  • une réquisition judiciaire reçue (qui au final ne nous concernait pas, mais a donné l’occasion de discuter avec la police nationale) ;
  • un cas d’usurpation d’identité et de harcèlement type « revenge porn » (discussion avec la gendarmerie nationale).

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Entrevue avec Herman BRULE, développeur d'Ultracopier et de CatchChallenger

Herman BRULE est l’auteur et le mainteneur de deux applications (libres sous licence GPL v3, mais aussi proposées dans des versions payantes « Ultimate ») : l’utilitaire Ultracopier et le jeu CatchChallenger.

Sommaire

Bonjour Herman, peux-tu te présenter ?

Bonjour !

Sur le plan professionnel, je suis DG de Confiared (hébergement Web et VPS) et de Confiabits (fabrication et assemblage de circuits imprimés), et directeur de la technologie chez CTO chez DanSolutions (FAI).
Par ailleurs, j’aide des associations locales (j’habite en Bolivie) dans des domaines techniques comme les télécoms ou le développement logiciel, j’interviens parfois comme conférencier sur ces sujets.
Enfin, je participe au conseil d’administration de la section bolivienne de l’Internet Society (ISOC Bolivie).

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

J’ai étudié l’électronique (BTS STI), puis le développement web. J’étais d’ailleurs encore étudiant quand j’ai commencé à développer Ultracopier.
J’ai longtemps travaillé dans l’e-commerce, puis pour des raisons personnelles je suis allé vivre en Bolivie.
J’ai été plutôt déçu par la qualité des offres locales, ici en Bolivie, dans le secteur des technologies de l’information, c’est pourquoi j’ai décidé de proposer mes services.

Peux-tu nous parler de ces deux logiciels ?

Ultracopier

Logo de Ultracopier

Comment est né ce projet ?

J’avais besoin d’un utilitaire avancé pour la copie de fichiers, comme Supercopier, pour une utilisation sous Linux mais ce dernier n’était pas disponible sur cette plateforme.
Ultracopier est donc né non pas comme un fork de Supercopier mais comme un projet indépendant : à l’époque, Supercopier était écrit en Pascal, et je préférais écrire en C++.

Au final, quand toutes les fonctionnalités ont été implémentées et qu’Ultracopier a disposé d’un skin Supercopier, une redirection a été mise en place.

Aujourd’hui, après 20 ans, le projet est toujours actif et maintenu, malgré les problèmes de tentative de piratage, bug, DDOS, et les évolutions technologiques.

Quels sont les points marquants qui ont, selon toi, marqué son développement ?

Après la reprise de Supercopier, qui a permis de fédérer sa base d’utilisateurs autour d’Ultracopier, il y a eu de nouvelles fonctionnalités au fil du temps :

  • la prise en charge de gros volumes (>5TB >10 millions de fichiers)
  • les extensions (plugins) et thèmes graphiques (skins), dont le développement m’a poussé à standardiser l’interface pour la réutilisation par des applis tierces.

Quel est le modèle économique ?

C’est assez peu connu mais Ultracopier est proposé dans deux versions : une gratuite (installable depuis le gestionnaire de paquets d’Ubuntu notamment) et une version « Ultimate ». Cette version, payante, est enrichie de fonctionnalités comme

  • la mise en pause,
  • la limitation du taux de transfert,
  • d’autres options de performance selon le système d’exploitation utilisé et inclut un support technique.

Pour être honnête, les utilisateurs de la version payante sont très peu nombreux : une écrasante majorité utilisent la version gratuite et d’autres piratent la version payante.

Ma vie professionnelle et mon engagement à l’ISOC Bolivie sont très chronophages, je ne compte pas mes heures sur mes principales activités d’hébergeur et de FAI, et à une usine de fabrication d’équipements réseau pour ces besoins.

J’ai quand même publié de l’open source comme le firmware OpenWRT pour le routeur wifi 6 que je fabrique.

Des dons ou des achats sont bienvenus pour que je puisse me concentrer davantage à l’open source ;) Je crois que beaucoup de développeurs open source sont dans cette problématique.
Heureusement, l’hébergement ne coûte presque rien car j’utilise mon propre service, et je suis le seul contributeur.

Quelles sont les fonctionnalités les plus attendues que tu penses implémenter ?

Je souhaiterais améliorer l’intégration d’Ultracopier dans les gestionnaires de fichiers sous Linux ou MacOs, mais ce n’est pas chose facile. Pendant des années j’ai essayé de faire modifier les gestionnaires de fichiers pour avoir la possibilité de replacer le copier/coller par Ultracopier. Rien. Soit je suis ignoré, soit je suis refusé (motif de refus récurent : je devrais refaire Ultracopier en « natif » : GTK, KIO, Haiku…), je me vois mal maintenir divers UI. Les votes sur demande de fonctionnalités sont les bienvenus, par exemple ici pour KDE/Plasma.

Je veux aussi implémenter un moteur async natif sous linux (en utilisant io_uring) pour de meilleures performances.

As-tu eu des échanges/retours avec les autres logiciels ou éditeurs (communauté linux / autres éditeurs) ?

Non. J’ai essayé de faire que le protocole d’envoi de copie/déplacement à un logiciel tiers soit un standard avec un protocole commun pour motiver les gestionnaires de fichiers à l’utiliser, je n’ai reçu que des réponses négatives :/

Peux-tu partager des souvenirs marquants de cette expérience ?

Durant toutes ces années, conscient que la copie de données est un sujet qui peut être très sensible, j’ai veillé à être réactif aux retours des utilisateurs : dès que quelque chose d’anormal m’est reporté, je m’assure de vérifier/corriger et de publier très rapidement. Je pense qu’Ultracopier garantit bien l’intégrité des données lors des copies, parfois mieux que des copies par l’outil du système. Par exemple, si pendant le déplacement de fichiers vers un lecteur réseau ce lecteur réseau se déconnecte, alors Windows peut détruire la source sans avoir pu valider l’intégrité réelle du fichier cible. Il faut reproduire un contexte très particulier, mais ça c’est vu.

Malgré cette attention, il m’est arrivé de recevoir des insultes de certains utilisateurs, allant jusqu’à des menaces de mort. J’ai une bonne collection de conversations de ce genre ! Il s’agit d’une minorité d’utilisateurs, en majorité des débutants en informatique et qui n’ont pas utilisé correctement l’outil, ou plus généralement leur ordinateur.

Par ailleurs, le spam et les tentatives de piratage (dont une pour rediriger les paiements des versions "Ultimate » !) auront eu raison des pages Wiki et Maintenance du site, faute de temps pour la modération.

Il me semble tout de même que la majorité silencieuse (= celle qui dit rarement merci ;) ) est dans l’ensemble très satisfaite des services rendus par Ultracopier, et cela est motivant. Pour moi, le point le plus positif est surtout l’acquis de connaissances.

CatchChallenger

Logo de CathChallenger

Quelle est l’origine de ce jeu ?

Je cherchais à me familiariser avec la programmation autour de sujets relatifs aux clients/serveurs, comme les protocoles, la haute performance, le chiffrement, et aussi les bots… …et le développement d’un jeu est le moyen ludique par excellence !

Vu qu’il n’y a pas de temps réel, je peux jouer avec TOR/I2P (un bon moyen de tester la sécurité), pas de flottant donc cela marche sur tous les CPU, y compris ceux de plus de trente ans et les architectures exotiques comme celles que l’on trouve dans les routeurs (MIPS…).

C’est un mix de plusieurs jeux au gameplay de type crafting (à la lineage/X3/minecraft) qui m’intéressait pour les techniques ce que ce genre implique.

Quels sont les points marquants qui ont, selon toi, marqué son évolution ?

Version 1 : j’ai essayé de m’éloigner visuellement d’un jeu bien connu auquel mon jeu pouvait être associé.

Version 2 : j’ai abandonné Qt niveau serveur car trop lent niveau SLOT/SIGNAL, et revu le thème graphique avec des couleurs plus chaudes, même si ça me rapproche d’un autre jeu connu.

Version 3 : modularité/API et interface responsive, refonte du datapack.

Est-il facile de monter son propre serveur? Ou de modifier le jeu ?

Le client intègre un serveur embarqué pour jouer en solo, qui peut être ouvert sur un réseau local ou sur Internet.

Le serveur a une interface graphique et une version console (avec diverses bases de donnée supportées, y compris du noSQL)

Le datapack est facilement interchangeable et tout est fait pour qu’un enfant puisse le modifier (png, xml, tmx, opus)

Y a-t-il d’autres contributeurs ?

Non

y a-t-il des fonctionnalités importantes qui ne seront pas développées, et pourquoi ?

Il y en a beaucoup, par manque de temps. Je n’ai jamais atteint un stade de maturité sur le jeu de base qui me convient, donc je me concentre là-dessus. Par exemple, je me suis lancé sur le multithreading GPU côté serveur : j’ai pu lancer des tests sur GPU, cela fonctionne bien mais complexifie trop le développement sans apporter un réel bénéfice.

Quel est le rapport avec tes autres projets ?

Avec ce projet, j’ai vite eu besoin d’un grand nombre de VPS, cela m’a incité à m’intéresser aux datacentres et à monter modestement mon premier datacentre. De fil en aiguille, j’en ai fait mon activité :)

J’ai aussi eu besoin de connexions, de haute performance et de haute disponibilité. Curieux, je me suis lancé dans la conception de mon hardware : onduleur, alimentation solaire…

Qu’as-tu retiré de ce projet ?

J’ai été surpris par les performances, pour un code qui n’est pas en assembleur et qui pourrait encore être optimisé : des millions de joueurs sur un CPU de bureau par serveur. Vous saturez l’écran de bots bien avant de saturer le CPU, même un très vieux CPU ou un microcontrôleur de routeur, et la charge en RAM ne dépasse pas quelques Mo.

La prédiction côté client (Client-side prediction), les instructions préparées (SQL parameterized statement) sont très efficaces, je charge tout en RAM sous forme d’entier <=32Bits. Vu qu’il faut des performances bien supérieures du client pour surcharger un serveur, il y a peu de chance qu’on m’attaque via DDOS.

Quels conseils avec le recul donnerais-tu à ceux qui entreprendraient de se lancer ?

Ne faites pas de projets que vous n’allez pas maintenir, aussi bien pour vous que pour ceux qui vont les utiliser.

Aussi, ne vous lancez pas sur un projet que mille autres personnes ont déjà fait avant vous, il y a une tonne de projets de niche qui n’ont pas de solution open source !

Ton rapport au libre

Au niveau personnel, quels logiciels libres utilisez-vous, sur quel OS ?

J’utilise Gentoo Linux et presque que du libre.

Même question au niveau professionnel ?

En général j’essaie de faire le modèle pro suivant : quand un logiciel a été rentabilisé, je le libère.

Niveau data center, on fonctionne en IPv6 avec des logiciels de conversion pour, par exemple, passer de HTTP IPv4 à IPv6, si tu ajoutes tous les services internes + gestionnaires, ça fait mal pas de logiciels.

Niveau industrie, je produis des onduleurs, des serveurs, des routeurs datacentres et domestiques (wifi 6 OpenWRT), avec les difficultés ici pour importer je dois faire avec ce que je trouve sur place (et il n’y a quasiment rien pour la microélectronique).

Niveau FAI, rien à voir avec ce qu’il y a en France, entre les blocages politiques et administratifs (j’attends certaines autorisations depuis de nombreuses années), les monopoles… rien n’avance. Mais malgré ces difficultés j’ai pu innover et proposer des solutions efficaces pour des communautés locales, grâce à des logiciels libres.

Merci pour ce partage, et pour ton apport au libre ! Nous te souhaitons beaucoup de succès dans tes nombreux projets pour 2025 !

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L’exploration et le calcul de l’espace : l’horlogère, l’astronome et l’astrophysicienne

En octobre 2024, on était allé à la conquête de l’espace, cette fois-ci, on va se concentrer sur l’exploration de l’espace vu de la Terre. Pour cela, on se penchera sur la vie et les travaux de trois femmes : Nicole-Reine Lepaute qui, au siècle des Lumières, a calculé la date du retour de la comète de Halley, Janine Connes qui prendra la direction du premier centre de calcul en France et Françoise Combes qui vient d’être élue présidente de l’Académie des sciences. C’est aussi l’occasion de voir l’évolution des outils utilisés en astronomie.

Phases de l’éclipse du soleil du 1er avril 1764
Illustration des douze phases principales selon les calculs de Nicole-Reine Lepaute

Sommaire

Préambule

Les deux dépêches consacrées à la conquête de l’espace dans le cadre de la journée Ada Lovelace étaient très américano-centrées, et il manquait l’aspect étude et découverte de l’espace qui en précède la conquête. Sans cette connaissance, il n’aurait pas été possible d’envoyer des satellites artificiels, d’aller sur la Lune, sur Mars ou encore de créer des stations spatiales, voire, de concevoir les télescopes Hubble et James Webb. D’où cette dépêche, et le choix de ces trois femmes pour contrebalancer un peu leur américano-centrisme.

Le choix a été guidé d’une part en tenant compte des informations dont je pouvais disposer, d’autre part de l’actualité : Janine Connes vient de mourir à l’âge de 98 ans et c’est une façon de lui rendre hommage, Françoise Combes vient d’être élue par ses pairs à la présidence de l’Académie des sciences.

Nicole-Reine Lepaute, l’horlogère

La vie de Nicole-Reine Lepaute nous est essentiellement connue grâce à l’Encyclopédie des dames de Jérôme Lalande. De fait les biographies que l’on peut trouver sur elle citent les mêmes passages en élucubrant souvent sur les relations qu’elle aurait pu avoir avec l’astronome. Mais comme LinuxFr.org n’est ni un site « people » ni un site de rencontre et que l’autrice de l’article n’aime généralement pas faire comme tout le monde, on vous renverra en fin de dépêche sur ces biographies.

Nicole-Reine Lepaute en quelques dates (et hauts faits)

Nicole-Reine Étable naît le 5 janvier 1723 à Paris. Elle n’est pas elle-même horlogère, mais elle épouse l’horloger Jean André Lepaute en 1749. Il deviendra le fournisseur officiel de la cour de Louis XV en 1750. Jean André Lepaute était réputé comme l’un des meilleurs horlogers de son temps. Quand il écrira son Traité d'horlogerie, contenant tout ce qui est nécessaire pour bien connoître et pour régler les pendules et les montres, c’est Nicole-Reine qui calculera la « longueur que doit avoir un Pendule simple pour faire en une heure un nombre de vibrations quelconque, depuis 1 jusqu’à 18000 » (table VI, pages 365 et suivantes du traité). Et on le sait parce qu’elle en est créditée.

Le couple fait la connaissance de l’astronome Jérôme Lalande en 1754. Elle commencera peu après à travailler avec lui. En 1757, elle calculera les dates du retour de la comète de Halley avec Lalande et Clairaut. Quand, en 1759, Lalande est chargé des éphémérides annuelles de l’Académie royale des sciences : La Connaissance des temps1, elle fera partie de l’équipe qui travaille sur les tables et éphémérides astronomiques.

En 1761, elle entre à l’Académie royale des sciences et belles lettres de Béziers. C’est, probablement, la première fois qu’une femme entre dans une académie pour ses travaux scientifiques. Elle offre aux académiciens les tables astronomiques pour Béziers qu’elle avait compilées à leur intention. Malheureusement ses travaux sont perdus.

En 1764, une éclipse est prévue, pour éviter une éventuelle panique, le clergé est invité à informer le peuple du caractère inoffensif de ce phénomène céleste. Nicole-Reine Lepaute calculera les phases de l’éclipse et en dressera une carte. Elle fera publier deux documents :

Elle meurt, aveugle, le 6 décembre 1783, elle aura passé les trois dernières années de sa vie à s’occuper de son mari loin des mathématiques. Son acte de décès figure sur le site archive.org.

Elle ne reste pas complètement oubliée. Ainsi, quand une nouvelle édition de la Bibliographie ancienne et moderne ou (en nettement plus long) Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont distingués, par leurs écrits, leurs actions, leurs talens, leurs vertus ou leurs crimes paraît en 1820, elle a sa notice relevée ici par le Journal des dames et de la mode. Signée d’un certain M. Weiss, elle porte cette mention :

Mme Lepaute, douée de tous les avantages extérieurs, portoit dans la société cette politesse et cette fleur d’esprit, que semblent exclure les études profondes…

Le numéro du 15 février 1898 du bi-mensuel La Femme (page 28) dresse un portrait de Nicole-Reine Lepaute en ajoutant :

Telle fut la vie pure et simple de celle que Clairaut appelait « la savante calculatrice ». Plus grande lorsqu’elle partageait l’internement de son mari dans une maison de santé que lorsqu’elle compulsait les tables astronomiques.

Et en concluant plus généralement :

« L’examen attentif des faits, des biographies. l’étude de la vérité historique devraient rassurer les esprits chagrins. La famille n’est pas en péril parce que les filles s’adonnent aux mêmes études que les garçons et osent aspirer à des carrières libérales et scientifiques. » Le revenu qu’une jeune fille peut se procurer courageusement, dignement par son travail, à l’aide des diplômes qu’elle a remportés dans les concours par son énergie, sont un appoint pour couvrir les dépenses d’un ménage futur et assurer l’éducation libérale des enfants à venir, qui facilite l’établissement des jeunes époux. Un diplôme, c’est une dot dont la fiancée qui l’apporte dans une corbeille de mariage peut être justement fière, et, loin d’être un obstacle à fonder une famille, c’est une valeur qui favorise le mariage.

Les outils des astronomes au XVIIIe siècle

Il n’est pas possible de savoir ce que Nicole-Reine Lepaute utilisait pour ses calculs. Il est en revanche envisageable de dresser une liste des outils dont les astronomes disposaient pour explorer l’espace et calculer les mouvements des astres.

Pour observer et cataloguer les astres, les astronomes du 18e siècle disposaient des lunettes d’astronomie. La paternité de leur invention est souvent attribuée à Galilée qui a construit sa première lunette en 1609. On trouve une première description de ce type d’instrument déjà en 1538 dans l’Homocentrica (texte-image en latin) de Jérôme Fracastor2. En 1608, l’opticien hollandais Hans Lippershey dépose un brevet pour des lunettes astronomiques qui lui sera refusé, car :

il était notoire que déjà différentes personnes avaient eu connaissance de l’invention. L’optique par Fulgence Marion (texte-image) (source Gallica BnF).

On doit l’invention du télescope à Isaac Newton en 1668. Son idée était d’ajouter un miroir : il fallait pour augmenter la puissance des lunettes astronomiques (et autres longues-vues et jumelles d’ailleurs) augmenter l’épaisseur de la lentille en perdant en précision. L’ajout d’un miroir concave donne une meilleure qualité d’image et permet d’augmenter la taille des télescopes. Est-ce que Lalande ou Nicole-Reine Lepaute pouvaient disposer d’un télescope ? Dans l’Encyclopédie des dames, Lalande mentionne un « un télescope de trente deux pouces qui coûte environ dix Louis » qui suffit pour « voir ce qu’il y a de plus singulier dans le ciel ».

Concernant les outils de calcul : il ne fait aucun doute qu’elle a pu et dû utiliser les différentes tables existantes. À son époque, on utilisait divers abaques pour compter, par exemple un système de jetons, utilisé notamment dans le commerce. Il est possible qu’elle ait eu connaissance, en femme cultivée, de la Pascaline, voire, de la machine à calculer de Leibniz. Mais il est peu probable qu’elle les ait utilisées, notamment parce que ces machines ont été peu diffusées. Elle a pu, en revanche, utiliser les bâtons de Napier (francisé en Neper). Et elle utilisait certainement la bonne vieille méthode du papier et du crayon ou plutôt de la plume, ou « calcul indien » qui est celle que l’on apprend à l’école actuellement. Cette méthode est arrivée en Europe au XIIe siècle et a été adoptée par le monde scientifique assez rapidement mais pas dans les classes les moins instruites de la population.

Nicole-Reine Lepaute aurait pu aussi utiliser une règle à calcul, les premières ont été inventées au XVIIe siècle, mais elles n’ont vraiment commencé à s’implanter en France qu’au XIXe siècle.

Janine Connes, l’astronome

Aussi paradoxal que cela puisse être, il y a encore moins d’éléments biographiques concernant Janine Connes que pour Nicole-Reine Lepaute. Son obituaire ne comporte aucun élément informatif autre que le strict minimum (nom et date). En revanche, on a la liste de ses publications et on peut même accéder à certaines.

De la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier au centre de calcul d’Orsay

Janine Connes naît en 1926. Elle épouse l’astronome Pierre Connes avec qui elle mènera diverses recherches. Elle meurt le 28 novembre 2024 à Orsay, presque centenaire (98 ans).

En 1954, son professeur, le physicien Pierre Jacquinot lui suggère un sujet de thèse :

Il s’agissait de faire des Transformées de Fourier (TF) de 1 million de points.
Pierre Jacquinot faisait partie de mon jury cette année-là, et à l’issue du concours il m’avait proposé de faire une thèse dans son Laboratoire Aimé Cotton (LAC) alors spécialisé en spectroscopie atomique et développements instrumentaux. Le sujet proposé était la spectroscopie par transformation de Fourier qui théoriquement devait battre en résolution et en étendue spectrale tous les records des réseaux et des interféromètres de Fabry-Perot. (Janine Connes, in De l’IBM 360/75 au superordinateur Jean Zay, chapitre 1).

La spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (IRTF ou FTIR en anglais) sur laquelle Janine Connes a basé sa thèse est une méthode d’analyse basée sur les ondes infrarouges :

Ces ondes vont de 12 800 cm-1 à 10 cm-1 et sont divisées en trois groupes: le proche infrarouge, le moyen infrarouge et l’infrarouge lointain. La FTIR utilise quant à elle le moyen infrarouge qui s’étend de 4 000 cm-1 à 400 cm-1 (2,5 µm à 25 µm).
Quand une onde infrarouge est envoyée sur une molécule, cette dernière absorbe une partie de l’onde qui correspond aux liaisons présentes dans la molécule. L’absorption du rayonnement infrarouge ne peut avoir lieu que si la longueur d’onde correspond à l’énergie associée à un mode particulier de vibrations de la molécule. (Spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR), A. Bonneau, Association des Archéologues du Québec).

Comme on peut le voir, c’est une technique utilisée dans des domaines très différents, incluant donc l’astronomie. Sa thèse en établira les principes en astronomie. Actuellement la :

méthode de Fourier conserve toutefois quelques niches spécifiques, comme dans le domaine de l’infrarouge lointain spatial ou pour la spectroscopie intégrale de grands champs. La spectroscopie de Fourier en astronomie : de ses origines à nos jours, Jean-Pierre Maillard, 21 décembre 2017 (Observatoire de Paris).

La page qui lui est consacrée (en) sur le site CWP (Century Women to Physics) de l’UCLA (Université de Californie à Los Angeles) indique que sa thèse, ainsi que ses publications suivantes, ont été d’une importance majeure et a posé les bases de ce qui allait devenir un nouveau et important domaine de recherche qui rend les transformées de Fourier rapides et relativement courantes :

Janine Connes's analysis of the technique of Fourier Transform Infrared Spectroscopy was of major significance and laid the foundations of what was to grow into a significant new field. Her thesis work and subsequent publications gave in-depth theoretical analysis of numerous practical details necessary for this experimental technique to work. All the more remarkable is that her work predates the age of digital computers, which now make fast Fourier Transforms relatively routine. Mary R. Masson

En 1960, elle écrit avec le physicien H. P. Gush une Étude du ciel nocturne dans le proche infra-rouge dans lequel les deux auteurs remercient notamment le Comité Européen de Calcul Scientifique pour ses attributions d’heures de calcul à l’ordinateur 704 I.B.M.

En 1961, elle publie une série de quatre articles, seule ou avec d’autres chercheurs : Études spectroscopiques utilisant les transformations de Fourier. Pour le professeur Ian McLean, fondateur du laboratoire infrarouge de l’UCLA, ce sont des « travaux fondamentaux d’une importance extrême pour le domaine ». Le travail de Janine et de Pierre Conne sur les transformations de Fourier aura notamment permis à Lewis Kaplan de déterminer, en 1966, la composition de l’atmosphère de Mars (en).

Parallèlement à cela, elle enseigne à la faculté de Sciences de Caen. En 1963, elle sera invitée avec Pierre Connes à rejoindre le Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena. De retour en France, elle commencera par intégrer le laboratoire de Meudon au poste de directrice adjointe avant de se voir confier en 1969 la création et la direction du Centre Inter-Régional de Calcul Électronique (CIRCÉ) à Orsay.

En 1970, l’astronome Ruper Wildt la propose, avec son mari, Pierre Connes, et le physicien Robert Benjamin Leighton pour le prix Nobel de physique pour « leur développement de la méthode de spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier ». Le prix sera attribué, finalement, à Louis Néel.

En 2022, elle écrit avec la participation de Françoise Perriquet : De l’IBM 360/75 au superordinateur Jean Zay 50 ans d’informatique au centre de calcul du CNRS d’Orsay.

Les ordinateurs de ses débuts et le centre Jean Zay

Ce sont l’IBM 704 et l’IBM 360/75 dont on va voir quelques caractéristiques techniques.

L’IBM 704 était la plus grande machine du monde. Il avait fallu deux avions pour la transporter des États-Unis à Orly. Son arrivée en France avait fait l’objet d’une émission de la Radio Télévision française (RTF). Le présentateur interrogeait la personne chargée de réceptionner l’ordinateur au titre de l’Institut européen de calculs scientifiques, une fondation IBM, destinée à offrir aux scientifiques européens (pas seulement français) la possibilité de procéder à des calculs, jusque-là peu envisageables.

Les mentions en italiques sont des citations tirées de l’émission.

L’IBM 704 pesait 21 tonnes. Celui reçu à Orly était composé de « 25 unités différentes constituants chacun autant de petits meubles de dimension normale ». Ne sachant pas ce qu’est un meuble aux « dimensions normales », on peut se donner une idée de la taille des éléments en se référant aux photos : environ la profondeur et la largeur de, disons, une armoire normande, mais en moins haut, quelque chose entre 1,10 m et 1,60 m selon les éléments.

Il fonctionnait avec des bandes magnétiques et pouvait :

  • en physique, s’occuper du dépouillement de données de mesure,
  • faciliter l’exploitation de l’énergie atomique à des fins pacifiques,
  • faire des calculs en chimie,
  • faire des calculs dans tous les domaines de l’industrie et de la science.

Dans l’émission de radio, le présentateur demandait à la fin un exemple de traitement que pouvait faire l’IBM :

Neper a passé plus de trente ans de sa vie à établir les tables de logarithmes et l’ordinateur 704 pourrait exécuter le même travail en le transcrivant sur des bandes magnétiques en dix-sept secondes à peu près.

Sorti en 1954, c’est le premier ordinateur commercialisé à utiliser des commandes arithmétiques en virgule flottante entièrement automatiques et ce grâce à John Backus qui avait insisté pour que ce soit configuré au niveau du matériel.

L’IBM 360/75 qui équipait CIRCÉ faisait partie d’une gamme d’ordinateurs interopérables et polyvalents IBM 360 dont le premier est sorti en 1966 (la numérotation des séries d’ordinateurs chez IBM est étonnante). Les IBM 360 seront commercialisés jusqu’en 1978. Ce sont les premiers à avoir utilisé le système Solid Logic Technology (SLT). L’IBM 360/30 était le plus lent de la série ; il pouvait exécuter jusqu’à 34 500 instructions par seconde avec une mémoire allant de 8 à 64 ko. Le 360/75 est l’un des derniers de la série.

Ces ordinateurs étaient évidemment programmés en FORTRAN. D’ailleurs, le premier compilateur FORTRAN a été écrit pour l’IBM 704.

Le centre Jean Zay, que l’on peut considérer comme l’un des successeurs de CIRCÉ a été inauguré en janvier 2020. C’est l’un des plus puissants centres de calcul d’Europe. Sa puissance est de 125,9 Pétaflop/s. Il a coûté 40 M€, coûte en électricité 3 à 4 M€ par an et il requiert 93 tonnes d’équipement réparti sur 320 m2 (source Ministère de l’enseignement et de la recherche). Il tourne sous Linux évidemment, comme tous les supers calculateurs de sa génération.

Françoise Combes, l’astrophysicienne

Quelle différence y a-t-il entre les métiers d’astronome et d’astrophysicien ? À cette question, wikidifference propose :

La différence entre astronome et astrophysicien est que « astronome » est celui ou celle qui s’occupe d’astronomie tandis que « astrophysicien » est [un ou une] scientifique qui étudie l’astrophysique, l’étude de l’espace et des propriétés des objets de l’univers.

Pas très convaincant, ni explicite. Les astronomes observent et cataloguent l’espace sur la base d’observations quand, en astrophysique, on se base sur les lois de la physique pour observer l’univers. En fait, à l’heure actuelle, les personnes qui, au départ, étaient astronomes sont maintenant des astrophysiciennes : la connaissance a évolué, les méthodes de recherche aussi ainsi que les outils. Mais, évidemment, les astronomes sont, ont été des scientifiques, souvent diplômés en physique.

De la physique galactique à l’Académie des sciences

Françoise Combes naît le 12 août 1952. En 1975, elle réussit l’agrégation de physique ce qui l’amènera à enseigner à l’École normale supérieure (ENS) dont elle est issue. Elle soutient sa thèse d’État à Paris VII en 1980, sujet de la thèse : les dynamiques et les structures des galaxies. En 1985, elle devient sous-directrice du laboratoire de physique à l’ENS (Ulm). Et c’est en 1989 qu’elle devient astronome à l’Observatoire de Paris. Elle est, depuis 2014, titulaire de la chaire Galaxies et cosmologie au Collège de France.

Pendant cette période, 1970 -1980, qui voit la naissance des premières simulations numériques des galaxies, elle a l’idée de les faire en trois dimensions au lieu des deux dimensions habituelles. Elle ainsi pu résoudre :

un mystère jusqu’alors inexpliqué : la formation d’un bulbe (sorte de renflement) dans les galaxies spirales. La clé de l’énigme est la barre centrale, sorte de forme allongée centrale où toutes les étoiles se rassemblent. « Cette barre soulève les étoiles dans la direction perpendiculaire au plan, explique-t-elle. De ce fait, les étoiles ne restent pas confinées dans un disque très mince mais prennent de l’altitude, ce qui forme un bulbe. » Ses simulations ont aussi montré comment la même barre précipite le gaz vers le centre, ce qui a pour effet d’alimenter le trou noir central. Médaille d’or, site CNRS.

Elle a été admise à l’Académie des sciences3 en 2004, une académie dont elle assure la vice-présidence pour le mandat 2023-2024 et qui l’élit à la présidence pour le mandat 2025-2026. Une élection qui devrait normalement être ratifiée par décret par le président de la République. Ce sera la deuxième femme à la tête de cette vénérable institution (elle a été créée en 1666) où elle succède à Alain Fischer et trente ans après la biochimiste Marianne Grunberg-Manago

Des prix prestigieux et des publications

Françoise Combes a engrangé les prix et les distinctions au cours de sa carrière à commencer par le prix de Physique IBM qu’elle obtient en 1986 et le prix Petit d'Ormoy de l’Académie des Sciences en 1993. En 2001, le CNRS lui décerne une médaille d’argent.

En 2009, elle obtient le prix Tycho Brahe de la Société européenne d’astronomie (EAS) dont c’est la deuxième édition pour ses

travaux fondamentaux dans le domaine de la dynamique des galaxies, sur le milieu interstellaire dans les systèmes extragalactiques, sur les lignes d’absorption moléculaire dans le milieu intergalactique et sur la matière noire dans l’Univers. » Communiqué de presse (en anglais) de l’EAS (pdf).

En 2017 la Société Astronomique de France (SAF) lui décerne son prix Jules-Janssen. En 2020, le CNRS lui décerne une médaille d’or. L’année suivante, elle obtient le prix international pour les femmes de sciences L’Oréal-Unesco (en).

Elle est autrice ou co-autrice de plusieurs livres dont les plus récents :

  • Le Big bang, PUF 2024, collection Que sais-je ?, en version papier (10 €) et numérique (PDF et EPUB)
  • Trous noirs et quasars, CNRS éditions 2021, collection Les grandes voix de la recherche, en papier (8 €), numérique PDF et EPUB sans DRM (5,99 €) et audio (9,99 €).

Par ailleurs, l’entretien qu’elle a donné au Collège de France en février 2024 est aussi téléchargeable en PDF.

Sources, références et remerciements

L’illustration de tête est la reproduction de la gravure originale des phases de l’éclipse (je l’ai redessinée avec Inkscape) et on peut la télécharger sur mon site de modèles ainsi d’ailleurs que le CV de Nicole-Reine Lepaute ou sur OpenClipart.

LinuxFr.org ne rend peut-être pas plus intelligent, mais la rédaction de dépêches pour le site rend indéniablement plus savant. Pour cette dépêche et compenser une grande ignorance du sujet, j’ai été amenée à lire, consulter, parcourir ou écouter un certain nombre de documents en plus de ce qui est cité dans le corps de la dépêche. À vous de voir si vous avez envie de poursuivre l’exploration.

Nicole-Reine Lepaute

Janine Connes

  • Spectroscopie du ciel nocturne dans l’infrarouge par transformation de Fourier. J. Connes, H.P. Gush, Journal de Physique et le Radium, 1959, 20 (11), pp.915-917. 10.1051/jphysrad:019590020011091500, jpa-00236163
  • Tous les articles de J. Connes sur HAL Science ouverte, à savoir : il y a un site academia.eu, mieux référencé, qui les propose moyennant une inscription au site, mais cela vient de HAL qui ne demande pas d’inscription (donc pas de courriel) pour le téléchargement des fichiers.
  • Principes & applications de la spectro. de Fourier en astronomie : de ses origines à nos jours, Jean Pierre Maillard, 8 février 2019, conférence mensuelle de la Société astronomique de France (SAF)
  • De l’IBM 360/75 au superordinateur Jean Zay 50 ans d’informatique au centre de calcul du CNRS d’Orsay, EDP Sciences, il existe en version papier (39 €), PDF et EPUB avec DRM LCP (26,99 €), on peut le feuilleter aussi sur le site Cairn Info.
  • Réception à l’aéroport d’Orly de l’IBM 704 qui avait servi à Janine Connes pour ses calculs, podcast France Culture, rediffusion d’une émission de 1957.
  • L’IBM 704
  • l’IBM 360 (es), Academia Lab (2024). Système IBM/360. Encyclopédie. Révisé le 29 décembre 2024.

Françoise Combes

L’histoire de l’astronomie

  • Les télescopes, Gilles Kremer, Sylvie Voisin, 30 mars 2018
  • Histoire et patrimoine de l’Observatoire de Paris
  • Une histoire de l’astronomie, Jean-Pierre Verdet, Seuil 1990, il a fait l’objet d’une publication au format EPUB avec DRM LCP (9,99 €) EAN : 9782021287929, mais on peut le trouver d’occasion assez facilement. Il est doté d’une bonne bibliographie et est plutôt passionnant.

Remerciements

Un très grand merci à vmagnin pour ses informations et ses précisions, même si je n’ai pas tout utilisé. Mais ce n’est pas perdu, un prochain portrait probablement (voire, sûrement).

Merci aussi à Enzo Bricolo pour m’avoir signalé l’élection de Françoise Combes à la présidence de l’Académie des sciences, sans ça je l’aurais ratée et ce serait dommage.

Ainsi se clôt cette série sur les femmes et la conquête de l’espace ainsi que l’année 2024. Et c’est mon cadeau de nouvelle année.


  1. La Connaissance du temps, qui se targue d’être la plus ancienne publication d’éphémérides toujours publiée est actuellement gérée et publiée par l’IMCCE - Observatoire de Paris, la version 2025 vient de paraître et est téléchargeable en PDF. Elle est accompagnée d’un logiciel de calcul d’éphémérides développé pour Windows, Mac et Linux. 

  2. Source : Les lunettes astronomiques, 29 mars 2018, Sylvie Voisin et Gilles Kremer, Le Blog Gallica. 

  3. Une académie qui s’engage en faveur de libre accès et dont les comptes rendus sont publiés depuis 2020 sous licence Creative commons CC BY – SA. 

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Agenda du Libre pour la semaine 1 de l'année 2025

Calendrier Web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 16 événements (France: 15, internet: 1) est en seconde partie de dépêche.

Sommaire

[FR Montpellier] Émission | Radio FM-Plus | Temps Libre | Diffusion - Le lundi 30 décembre 2024 de 09h00 à 10h00.

Montpel'libre réalise une série d’émissions régulières à la Radio FM-Plus intitulées « Temps Libre ». Ces émissions sont la présentation hebdomadaire des activités de Montpel’libre.

Après le jingle où l’on présente brièvement Montpel'libre, nous donnerons un coup de projecteur sur les activités qui seront proposées prochainement.

Ces émissions seront l'occasion pour les auditeurs de découvrir plus en détails les logiciels libres et de se tenir informés des dernières actualités sur le sujet.

Alors, que vous soyez débutant ou expert en informatique, que vous ayez des connaissances avancées du logiciel libre ou que vous souhaitiez simplement en savoir plus, Montpel'libre, au travers de cette émission, se fera un plaisir pour répondre à vos attentes et vous accompagner dans votre découverte des logiciels libres, de la culture libre et des communs numériques.

Vous vous demandez peut-être ce qu'est un logiciel libre. Il s'agit simplement d'un logiciel dont l'utilisation, la modification et la diffusion sont autorisées par une licence qui garantit les libertés fondamentales des utilisateurs. Ces libertés incluent la possibilité d'exécuter, d'étudier, de copier, d'améliorer et de redistribuer le logiciel selon vos besoins.

Inscription | GPS 43.60524/3.87336

Fiche activité:
https://montpellibre.fr/fiches_activites/Fiche_A5_017_Emission_Radio_Montpellibre_2024.pdf

[FR Beauvais] Sensibilisation et partage autour du Libre - Le mercredi 1 janvier 2025 de 18h00 à 20h00.

Chaque mercredi soir, l'association propose une rencontre pour partager des connaissances, des savoir-faire, des questions autour de l'utilisation des logiciels libres, que ce soit à propos du système d'exploitation Linux, des applications libres ou des services en ligne libres.

C'est l'occasion aussi de mettre en avant l'action des associations fédératrices telles que l'April ou Framasoft, dont nous sommes adhérents et dont nous soutenons les initiatives avec grande reconnaissance.

[FR Chambéry] Repair du libre - Le jeudi 2 janvier 2025 de 18h00 à 20h00.

Repair du Libre (FabLab / Aquarium) - Cet atelier est consacré à la réparation d'ordinateurs et à l'installation rapide de systèmes d'exploitation Linux. Les participants peuvent venir avec leurs ordinateurs pour recevoir de l'aide technique. En partenariat avec le FabLab.

[FR Angers] Rencontre mensuelle OpenStreetMap - Le jeudi 2 janvier 2025 de 18h15 à 19h15.

Déjà fan d’OpenStreetMap ou envie de découvrir cette cartographie libre, de contribuer à l’enrichissement de la cartographie locale angevine, de mettre à jour des données qui vous tiennent à cœur (pistes cyclables, environnement, facilitation des parcours PMR, bâti, etc.) ?

Les cartographes bénévoles angevins se rencontrent les premiers jeudis de chaque mois pour échanger des astuces, faire découvrir les outils disponibles (sur ordiphone ou PC) et organiser des actions collectives.

Vous n’y connaissez rien ? Pas grave, on vous apprendra autour d’une pression, d’un thé ou d’un jus de fruit !

[FR Montrouge] Rencontre contributeurs OpenStreetMap Sud de Paris - Le jeudi 2 janvier 2025 de 19h00 à 22h00.

La rencontre mensuelle des contributeurs habitants Montrouge et alentours aura lieu le jeudi 2 janvier 2025 au  Schmilblick à partir de 19h.

Ce bar solidaire est situé au 94 avenue Henri Ginoux (station Vélib juste en face, bus 68 et 128, métro 4 station « Mairie de Montrouge »).

Cette rencontre mensuelle nous permettra de discuter de nos projets de cartographie dans OpenStreetMap à Montrouge, au Sud de Paris et au-delà. Comme d’habitude, nous prenons un pot et dînons sur place pour ceux qui le souhaitent.

Comme toujours, les débutants et simples curieux sont les bienvenus.

[internet] Permanence numérique en visio - Le jeudi 2 janvier 2025 de 20h00 à 21h30.

L'association Libretic tient sa permanence numérique tous les 1ers jeudi du mois à 20h:

Que vous soyez adhérents ou non, si vous souhaitez:

  • utiliser des logiciels libres et respectueux de la vie privée ?
  • découvrir les services internet mis à disposition par l’association Libretic ?
  • gagner en autonomie numérique, à votre rythme avec des outils libres ?

alors venez discuter avec nous lors de cette permanence.

  • rendez-vous est donné aux participants à 20h à l'adresse https://jitsi.libretic.fr/libretic-permanence-virtuelle
  • 20 minutes sont consacrées à l'accueil des participants, à l'identification des thématiques que chacun  souhaite aborder, au temps à y consacrer et aux éventuels groupes qu'il serait nécessaire de constituer pour cela
  • de 20h20 à 21h30: si nécessaire les groupes se séparent puis vient un échange sur les thématiques identifiées

La séance de travail se terminera au maximum à 21h30, le salon restera disponible pour des échanges éventuels entre les participants sans les animateurs.

Libretic est une association loi 1901 reconnue d'intérêt général.

L’atelier est animé par des bénévoles de l’association.

[FR Chambery] Forum Alpinux - Le jeudi 2 janvier 2025 de 20h00 à 22h00.

Forum du Libre (TeenLab) - Ce créneau est dédié aux présentations, au dépannage, à l'assistance et aux échanges autour des logiciels libres.

C'est un moment pour partager des connaissances et obtenir des conseils.

Le calendrier des présentations est sur le site https://alpinux.org

[FR Milly-sur-Thérain] Sensibilisation et partage autour du Libre - Le vendredi 3 janvier 2025 de 17h00 à 19h00.

Le premier vendredi de chaque mois, l'association OISUX propose une rencontre pour partager des connaissances, des savoir-faire, des questions autour de l'utilisation des logiciels libres, que ce soit à propos du système d'exploitation Linux, des applications libres ou des services en ligne libres

C'est l'occasion aussi de mettre en avant l'action des associations fédératrices telles que l'April ou Framasoft, dont nous sommes adhérents et dont nous soutenons les initiatives avec grande reconnaissance.

L'atelier aura lieu dans les locaux de la mairie.

[FR Annecy] Réunion hebdomadaire AGU3L Logiciels Libres - Le vendredi 3 janvier 2025 de 20h00 à 23h59.

L'AGU3L, Logiciels Libres à Annecy, votre association se réunit tous les vendredis à partir de 20h00 et jusque vers 1h00 du matin. Passez quand vous voulez.

Entrée par le côté, entre les 2 bâtiments. Au fond du couloir à droite, là où il y a de la lumière.

⚠️ Vérifiez sur le site avant de vous déplacer, y a un bandeau en haut qui confirme la tenue de la réunion.

Le programme de la réunion, s'il y en a un, est sur notre site. 😉 ⬇️

Digression possible, voire probable.

Vous pouvez aussi nous soumettre un programme sur un thème particulier.

Exemples:

  • Libre Office les listes à puces, j'aimerais en savoir plus
  • Pouvez vous nous présenter le système Linux pour les débutants ?
  • plus technique: recompiler un noyau Linux avec les options spécifiques
  • Kubernetes est-ce pour moi ?
  • Démo sur un logiciel libre en particulier, ex: Gimp
  • Ou votre logiciel que vous souhaitez partager
  • À l'aide ! 😱 pas de panique, on a probablement une solution pour vous.
  • Vous développez du code libre ? oui
  • etc, etc.

Apportez à boire, à manger. Un ordi ça peut aider.
De la bonne humeur et un brin de Liberté.
Et tout ce que vous trouvez sympa: des amis, des projets, des trouvailles, etc.

Besoin d'une installation Linux?

Pas de problème! Laissez nous un petit message avant au cas où l'on soit pas dispo ce soir là.

C'est install party à la demande!

[FR Jarville-la-Malgrange] Expérimentation module Tableaux sur Nextcloud - Le vendredi 3 janvier 2025 de 20h30 à 23h30.

Depuis plus d’un an, le Mirabellug utilise l’outil Framaspace mis à disposition des associations, proposé par Framasoft. Il s’agit d’un outil en ligne très puissant (basé sur Nextcloud) permettant via divers modules de faciliter la collaboration dans notre fonctionnement.

Il y a quelques mois a été intégré le module Tableaux sur Framaspace. Un outil permettant de créer des minis applications sur Nextcloud, avec l’approche No-code. On ignore de quoi il s’agit précisément, c’est pourquoi cette réunion consistera principalement à expérimenter l’outil pour comprendre plus concrètement de quoi il s’agit et mesurer son utilité.

Rendez-vous le vendredi 3 janvier à partir de 20h30, au Plan B de Jarville-la-Malgrange.

[FR Lannion] Formation au logiciel Paheko de gestion associative - Le samedi 4 janvier 2025 de 09h00 à 17h00.

Paheko est un logiciel libre en ligne de gestion associative.

Il vous permettra de gérer facilement et partager aisément au sein de votre Conseil d’administration:

  • votre comptabilité, selon plan comptable associatif et production facile d’un compte de résultats et bilan annuels ;
  • vos adhésions et activités ;
  • vos membres ;
  • et plus encore…

Il s’agit d’une journée de formation introductive à ses fonctionnalités essentielles, avec atelier de mise en pratique, par une association trégorroise qui l’utilise depuis trois ans. Vous travaillerez en binôme. Nous suggérons éventuellement de vous inscrire à deux d’une même association.

Vous pouvez télécharger le flyer joint et le diffuser largement aux personnes ou lieux potentiellement intéressés.

Pour en savoir + sur Paheko: https://paheko.cloud

[FR Vanves] Portes ouvertes - Installations - Dépannages - Le samedi 4 janvier 2025 de 09h30 à 18h00.

Le premier samedi de chaque mois (sauf août et septembre), de 9h30 à 18h, nous organisons une journée porte ouverte pour présenter notre association et son but.

Lors de cette journée vous êtes invités à venir nous rencontrer pour découvrir les possibilités des logiciels libres.

Venez avec vos questions, vos souhaits, vos matériels, nous verrons ensemble comment y répondre.

Nous acceptons le don de Matériels informatique (surtout portables), Tablette et Smartphone, de préférence avec leur alimentation / chargeur.

Le Wiki pour vous aider à passer au Libre: https://wiki.llv.asso.fr/doku.php

Pour le déjeuner, une participation vous sera demandé.

IMPORTANT: Lisez la "Préparation pour l'installation": https://wiki.llv.asso.fr/doku.php?id=wiki:installer:preparation_installation

Localisation précise: https://www.openstreetmap.org/note/4365747

Proche du Métro (13) Malakoff Plateau de Vanves (à 5 minutes)

[FR Le Mans] Permanence mensuelle du samedi - Le samedi 4 janvier 2025 de 14h00 à 18h00.

Assistance technique et démonstration concernant les logiciels libres.

Attention, réservez votre place par contact (at) linuxmaine.org 

Planning des réservations consultable ici.

[FR Nantes] Permanence Linux-Nantes - Le samedi 4 janvier 2025 de 15h00 à 18h00.

Linux Nantes tient à vous informer de sa prochaine permanence. Nous vous proposons:

     de vous faire découvrir linux et les logiciels libres

     de vous aider à installer Linux sur votre ordinateur ou votre portable,

     de vous informer sur l'utilisation de votre version de Linux

     de voir avec vous les problèmes rencontrés

Pour plus d’informations sur l’association voir notre site

[FR Quimper] Permanence Linux Quimper - Le samedi 4 janvier 2025 de 16h00 à 18h00.

Tous les samedis de 16h à 18h, Linux Quimper vous donne rendez-vous au centre social des Abeilles, 4 rue Sergent Le Flao (quartier de la Terre Noire) Quimper.

Nous vous proposons lors de ces rencontres d’échanger autour du Libre et de Linux en particulier

Vous pouvez venir pour vous faire aider, ou aider, à installer et paramétrer une distribution GNU/Linux de votre choix ou des logiciels libres sur votre ordinateur.

Recommandations:

  • Sauvegardez vos données avant de venir.
  • Pour une installation de Linux si vous voulez conserver Windows, libérez de la place sur le disque dur (20 Go minimum) et défragmentez Windows.
  • Nous prévenir, éventuellement, de votre passage via le forum.

Vous pouvez aussi venir pour une première prise d’informations et de contacts.

[FR Gaillac] Repair café - Le dimanche 5 janvier 2025 de 10h00 à 13h00.

Repair café, atelier informatique, etc.

Tout les premiers dimanches du mois à "Mosaïque".

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Au café libre - « Libre à vous ! » du 17 décembre 2024 - Podcasts et références

230ème «  Libre à vous !  » de l’April. Podcast et programme :

  • sujet principal : « Au café libre », débat autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques
  • la chronique F/H/X de Florence Chabanois sur le thème « Moi je suis pour les laisser choisir »
  • la chronique Les humeurs de Gee sur le thème « Sauvons les hyperliens ! »
  • quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre

Rendez‑vous en direct chaque mardi de 15 h 30 à 17 h sur 93,1 FM en Île‑de‑France. L’émission est diffusée simultanément sur le site Web de la radio Cause Commune.

Vous pouvez laisser un message sur le répondeur de la radio, pour réagir à l’un des sujets de l’émission ou poser une question. Le numéro du répondeur : +33 9 72 51 55 46.

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Lettre d'information publique de l'April du 1er janvier 2025

Bonjour,

Nous vous souhaitons une bonne année 2025. Vous pouvez lire le message de vœux concocté - avec son brio habituel - par notre présidente, et rédactrice en cheffe du Lama déchaîné, Magali Garnero (alias Bookynette).

Ah ! Le Lama déchaîné ! Notre campagne de communication et de soutien financier s'est terminée avec succès. L'objectif de 20 000 € a même été dépassé. Un grand merci à l'équipe du Lama déchaîné, aux nouvelles personnes membres, à celles qui ont fait des dons et à celles qui ont relayé la campagne. Il est possible que la gazette soit de retour courant 2025 :)

Le programme Next Generation Internet (NGI), qui a permis de contribuer au financement de très nombreux logiciels libres depuis 2018, n'a pas été reconduit par la Commission européenne en 2025. Le Conseil logiciels libres, auquel participe l'April, a émis un avis pour appeler au maintien de ce financement. Cet avis est désormais soutenu par la DINUM (Direction interministérielle du Numérique).

Le palmarès du label Territoire Numérique Libre 2024 a été annoncé mercredi 4 décembre dans le cadre du salon Open Source Experience. Toutes nos félicitations aux 24 collectivités labellisées et à leurs équipes pour leur engagement et leurs efforts en faveur des logiciels libres et d'une informatique loyale au service de l'intérêt général.

Il ne vous aura sans doute pas échappé que le gouvernement Barnier a été censuré le 4 décembre dernier. Cela a eu pour effet l'arrêt des travaux parlementaires sur le projet de loi de finances pour 2025 qui faisait porter un risque pour les logiciels de caisse sous licence libre. L'April entend bien rester mobilisée sur ce dossier important. N'hésitez pas à vous inscrire à notre liste comptabilité pour en discuter avec nous (l'inscription à la liste est publique).

Retrouvez les podcasts des dernières émissions Libre à vous !. Au programme, notamment, la ville de Paris et sa stratégie concernant les logiciels libres, la gestion électronique de documents avec des logiciels libres, « Au café libre » (débat autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques).

Pour bien commencer l'année quoi de mieux qu'une rencontre ? La prochaine soirée radio ouverte Cause Commune aura lieu ce vendredi 3 janvier 2025 à partir de 19 heures 30 au studio de la radio (Paris, 18e). Même si vous ne résidez pas en Île-de-France il vous est possible de participer. En effet, à partir de 20 heures, l'équipe de la radio propose une émission en direct sur le thème « envies et programmation de l'année ». Une occasion pour vous d'intervenir, de parler de vos envies, de vos attentes concernant Libre à vous !. Pour les informations pratiques, consultez le bloc-notes.

Les deux premières semaines de décembre ont été particulièrement riches en événements : l'April a participé avec un stand au salon professionnel Open Source Experience, les 4 et 5 décembre à Paris, au PSL XXL, les 7 et 8 décembre à Paris, et aux JRES (Journées RÉSeaux de l’enseignement et de la recherche), du 10 au 13 décembre à Rennes. Nous adressons un énorme merci à toutes les personnes bénévoles qui se sont mobilisées pour accueillir le public sur nos stands.

Marie-Odile Morandi et le groupe Transcriptions vous offrent quinze nouvelles transcriptions. Marie-Odile vous conseille notamment la lecture, voire la relecture, de la chronique « Le truc que (presque) personne n’a vraiment compris mais qui nous concerne toutes et tous » de Benjamin Bellamy sur le RGPD (Règlement général sur la protection des données) dans l'émission Libre à vous ! du 3 décembre.

Marie-Odile suggère également la lecture de la chronique « Que libérer d'autre que du logiciel » d'Isabelle Carrère, lors de l'émission Libre à vous ! du 10 décembre, intitulée « Maltraitance numérique ».

Consultez la lettre publique ci-dessous pour toutes les autres informations et notamment la revue de presse qui propose une douzaine d'articles.

Pour finir, l'ABF, Association des Bibliothécaires de France, a lancé une enquête pour connaître l'utilisation du logiciel libre en bibliothèque. Vous êtes bibliothécaire ? N'hésitez pas à participer à l'enquête. Vous fréquentez une ou plusieurs bibliothèques ? N'hésitez pas à leur suggérer de participer à l'enquête.

Vous pouvez relayer cette lettre dans le Fédiverse pour nous aider à faire connaître l'April et ses actions.

Une remarque, une info, une question ? Dites-le-nous.

Librement,
Frédéric Couchet
délégué général de l'April

Soutien de la DINUM au maintien des financements NGI

Horizon Europe est un programme de financement européen « pour la recherche et l'innovation » élaboré par la Commission européenne. Parmi les composantes de ce fonds, le programme Next Generation Internet (NGI) a permis de contribuer au financement de très nombreux logiciels libres, parmi lesquels Mastodon, Nextcloud, BigBlueButton, LibreOffice, ThunderBird ou encore Minetest.

Le programme NGI n’apparaît pas dans le budget Horizon Europe de 2025… Une situation préoccupante, qui a poussé le Conseil logiciels libres à prendre position dans un avis, soutenu par la Direction interministérielle du numérique (DINUM).

Campagne Le Lama déchaîné

Le 16 octobre 2024, nous avons lancé une campagne de communication et de soutien financier, via la publication de la première édition de notre gazette Le Lama déchaîné.

Notre campagne est terminée. Nous avons atteint, et même dépassé, l'objectif fixé de 20 000 euros, somme nécessaire pour terminer sereinement l'année 2024. Grâce à plus de 200 nouvelles adhésions et à de nombreux dons nous arrivons presque à 24 000 euros. Un grand merci à l'équipe du Lama déchainé, aux nouvelles personnes membres, à celles qui ont fait des dons et à celles qui ont relayé la campagne. Un bilan détaillé sera prochainement publié.

Dossiers, campagnes et projets

24 collectivités récompensées par un label Territoire Numérique Libre 2024

Le label Territoire Numérique Libre est une initiative de l'Adullact destinée à mettre en valeur l’utilisation de logiciels et systèmes d’exploitation libres au sein des collectivités territoriales françaises. L'April fait partie du Comité d'orientation du label, ainsi que du jury, depuis la première édition ayant eu lieu en 2016.

Suite aux délibérations du jury, le palmarès du label Territoire Numérique Libre 2024 a été annoncé mercredi 4 décembre 2024 dans le cadre du salon Open Source Experience. Toutes nos félicitations aux 24 collectivités labellisées et leurs équipes pour leur engagement et leurs efforts en faveur des logiciels libres et d'une informatique loyale au service de l'intérêt général.

Logiciels libres de caisse

L'April s'est mobilisée en novembre pour appeler les sénatrices et sénateurs à ne pas « sacrifier les logiciels libres de caisse » en votant des amendements qui auraient eu pour effet de rendre très complexe toute activité économique autour de ces derniers. Plus précisément, en imposant la certification comme seule mode de preuve de la conformité de la solution, ce qui aurait particulièrement impacté les logiciels de caisse sous licence libre. Vous pouvez lire notre lettre ouverte.

Si ces amendements ont malheureusement été adoptés, la censure du gouvernement le 4 décembre a mis un coup d'arrêt aux travaux parlementaires sur le projet de loi de finances pour 2025. Il est donc très peu probable que cette réforme passe à court terme, mais le sujet reviendra à coup sûr. L'April reste donc mobilisée pour trouver une voix de sortie plus équilibrée, et cherchera à travailler avec les parlementaires et le futur gouvernement pour être force de proposition pour les logiciels de caisse, comme pour le sujet de la facturation électronique. N'hésitez pas à vous inscrire à notre liste comptabilité pour en discuter avec nous (l'inscription de la liste est publique).

Émissions Libre à vous ! diffusées sur radio Cause Commune

Trois nouvelles éditions de notre émission Libre à vous ! ont été diffusées en direct sur radio Cause Commune. Inscrivez-vous au podcast et/ou à la lettre pour ne rien manquer de cette nouvelle saison.

Émission du 3 décembre 2024

Au programme : Paris et logiciels libres, identité numérique, RGPD, messagerie libre Galae.

Les podcasts par sujet sont disponibles ainsi que la transcription.

Émission du 10 décembre 2024

Au programme : gestion électronique de documents avec des logiciels libres, la chronique d'Antanak, la chronique de Laurent et Lorette Costy sur « La flemme du paramétrage des données privées ».

Les podcasts par sujet sont disponibles ainsi que la transcription.

Émission du 17 décembre 2024

Au programme : « Au café libre », débat autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques ; chronique de Florence Chabanois sur le thème « Moi je suis pour les laisser choisir » ; chronique de Gee sur le thème « Sauvons les hyperliens  ! ».

Les podcasts par sujet sont disponibles ainsi que la transcription.

Bilan 2024 du groupe Transcriptions

Le groupe Transcription a publié son bilan de l'année 2024 : 164 transcriptions publiées, ce qui correspond à 144 heures d’enregistrements audio et de vidéos.

Chaleureux remerciements aux personnes qui ont participé à ce travail.

Quinze nouvelles transcriptions

Le groupe Transcriptions de l'April vous offre de la lecture avec quinze nouvelles transcriptions :

Revue de presse

La revue de presse fait partie du travail de veille mené par l'April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.

Pour gérer cette revue de presse, un groupe de travail a été créé (vous pouvez en consulter la charte) ainsi qu'une liste de discussion rp@april.org où vous pouvez envoyer les liens vers des articles qui vous semblent intéressants.

La revue de presse est désormais également diffusée chaque semaine sur le site LinuxFr.org. Cette diffusion lui offre un lectorat plus large.

Il existe un flux RSS permettant de recevoir la revue de presse au fur et à mesure (rapidement et article par article donc).

Les derniers titres de la revue de presse :

Un Petit guide de la revue de presse est disponible pour celles et ceux qui souhaiteraient contribuer.

Voir la page revue de presse sur le site pour le détail des articles.

Conférences, événements

Événements à venir

Événements passés

Vie associative

Revue hebdomadaire

Chaque vendredi, à midi pile, l'équipe des permanents et permanentes et les membres qui le souhaitent passent en revue les tâches et actions relatives à l'April dont ils ont la charge lors de la « revue hebdomadaire April » sur IRC (canal #april sur irc.freenode.net, accès avec un navigateur web). La durée est limitée, généralement un quart d'heure. Cela stimule les bonnes volontés, suscite des idées et des contributions, permet de suivre les activités des uns et des autres et éliminer un certain nombre de problèmes bloquants.

Une page décrivant le principe d'une revue hebdomadaire est en ligne.

Vous pouvez en savoir plus en consultant en ligne les archives des premières revues hebdomadaires, et notamment la synthèse de la revue du 20 décembre 2024.

Adhésions

Au 1er janvier 2025, l'association compte 2 740 membres (2 463 personnes physiques, 277 personnes morales).

Informations identiques à chaque lettre d'information

Soutenir l'association

L'April a besoin de votre aide. Vous pouvez faire un don à l'association et participer ainsi au financement de nos actions.

Pour faire un don à l'association, rendez-vous sur la page dédiée (il est possible de faire un don par chèque, virement, carte bancaire ou encore prélèvement automatique).

Pour tout renseignement n'hésitez pas à nous contacter.

Rejoindre l'association à titre individuel

Dans une association, l'adhésion est un acte volontaire. C'est aussi un acte politique car c'est manifester son soutien à l'objet de l'association ainsi qu'aux valeurs qui le sous-tendent. Une adhésion fait la différence en contribuant à atteindre les objectifs de l'association.

Adhérer à l'April permet :

  • de défendre collectivement un projet de société ;
  • de s'investir activement dans la vie de l'association à travers ses groupes de travail et ses actions ;
  • de recevoir régulièrement des informations sur les événements en lien avec le logiciel libre ;
  • d'agir sur les institutions à travers un partenaire incontournable ;
  • de soutenir financièrement les actions de l'association.

Il est possible d'aider l'association en lui donnant de son temps ou de son argent. Toutes les contributions sont les bienvenues.

Pour les personnes qui hésitent, nous avons mis en ligne les réponses à de fausses idées classiques.

Pour adhérer à l'April, vous pouvez remplir le formulaire en ligne.

Pour tout renseignement, n'hésitez pas à nous contacter.

Rejoindre l'association en tant que personne morale

Que vous soyez une entreprise, une collectivité ou une association, adhérez pour participer activement aux décisions stratégiques qui vous concernent !

Votre structure a besoin de tirer le meilleur parti du logiciel libre et pour défendre ses intérêts, elle doit :

  • exercer une veille permanente pour se tenir informée des opportunités et des menaces ;
  • constituer et entretenir des réseaux relationnels institutionnels ;
  • être éclairée sur les contextes juridiques et stratégiques ;
  • contribuer à la défense de l'informatique libre face aux acteurs qui lui sont hostiles ;
  • mieux faire connaître et valoriser son action.

April est au cœur des grandes évolutions du logiciel libre. Adhérer à April permet :

  • de défendre collectivement un projet de société ;
  • de s'investir activement dans la vie de l'association à travers ses groupes de travail et ses actions ;
  • de recevoir régulièrement des informations sur les événements en lien avec le logiciel libre ;
  • d'agir sur les institutions à travers un partenaire incontournable ;
  • de financer ou cofinancer des actions stratégiques.

Pour adhérer à l'April, il suffit de vous rendre à l'adresse suivante : adhérant dès maintenant à l'April.

Pour tout renseignement n'hésitez pas à nous contacter.

Contribuer aux actions de l'association sans être membre

Les principales activités de l'April sont réalisées via des groupes de travail dont la plupart sont ouverts aux non-membres.

Les groupes de travail de l'April reposent principalement sur une liste de discussion et un espace collaboratif de type wiki. Certains ont défini une charte pour gérer leur travail.

Pour participer à un groupe :

  • Rendez-vous sur la la page listant les groupes et sélectionnez celui qui vous intéresse ;
  • Abonnez-vous à la liste de discussion correspondante (lien sur la page de description du groupe) et présentez-vous sur la liste.

S'abonner à la lettre d'information publique

Pour recevoir automatiquement par courriel cette lettre, inscrivez-vous à la liste de diffusion.

Archives

Les archives de la lettre sont disponibles en ligne.

Meilleurs vœux de l'April pour l'année 2025

L'April vous présente ses meilleurs vœux pour 2025. Recevez tous nos vœux de santé et de bonheur pour vous et vos proches.

Voici le message que vous adresse Magali Garnero, présidente de l'April :

Oyez ! Oyez !

L'année 2024 finit sereinement pour l'April suite à la campagne du Lama déchaîné qui vous a abreuvés d'informations, d'humour et de mots croisés pendant plus de deux mois. Son équipe de journalistes espère que vous avez trouvé cette campagne aussi intéressante qu'amusante.

Pour 2025, nous vous souhaitons des défis intéressants à relever, des sujets passionnants à découvrir et des rencontres enrichissantes. Rien de mieux pour écrire votre propre gazette quotidienne, enfin, vos 365 gazettes à venir ! Que cette année vous offre la promotion tant attendue: pigiste, polémiste, caricaturiste, reporter ou freelance !! Ou autre si ces branches ne vous concernent pas. 

Mais surtout, prenez soin de vous, de votre famille, de vos proches. Partagez avec elleux vos articles, ne les laissez pas s'éloigner, quel que soit le coût de l'abonnement, et évitez les publicités inutiles.

En cette année 2025, nous vous proposerons d'ouvrir la voie à de nouvelles aventures trépidantes (ou pas, c'est bien d'être tranquille de temps en temps)  et réfléchirons ensemble sur des sujets compliqués pour les prochains éditos, comme la manière d'informer/éduquer nos parlementaires pour éviter des amendements mettant en danger l'écosystème libriste, l'omniprésence des MAGMA (ex GAFAM), l'intelligence artificielle, la mise en place de nombreux évènements libristes lors de Libre en Fête et autres...

Et pour finir, tous mes remerciements

  • aux personnes membres, anciennes ou récemment arrivées grâce à la campagne
  • aux bénévoles qui nous accompagnent dans toutes les actions de l'April (stands, conf, Chapril, radio, réunions)
  • à l'équipe salariée qui fait du super boulot chaque jour 
  • à la communauté libriste si présente et réactive comme l'a démontré la lettre ouverte pour protéger les logiciels de caisse libres

C'est ensemble que nous modelons l'April afin de changer le monde numérique dans lequel nous survivons.

Merci !

Libre salutation/pogne/kiss à toustes.

Magali Garnero (alias Bookynette), Rédactrice en cheffe du Lama déchaîné, présidente de l'April.

Bilan du groupe Transcriptions : 13 transcriptions publiées en décembre 2024

Treize transcriptions ont été publiées au mois de décembre 2024, ce qui correspond à 10 heures et 47 minutes d’enregistrements audio ou de vidéos.

Isabelle Carrère, présidente de l’association Antanak, intervient régulièrement dans l’émission Libre à vous !, Au café libre, ce temps de débats autour du logiciel libre et des libertés informatiques. Chaque mois, elle propose aussi une chronique, « Que libérer d'autre que du logicie » ; elle fait partie, comme on dit, des « ronds de serviette »...
Dans ses chroniques, Isabelle nous décrit les situations que vivent les personnes face au numérique et qui viennent demander de l’aide à Antanak.Les exposés sont clairs, souvent grinçants, relatent une réalité parfois ubuesque vécue par celles et ceux qui, déjà en situation de précarité, doivent faire face aux injonctions en tous genres, ce qu’Isabelle n’hésite pas à qualifier de « maltraitance numérique », expression qui interpelle.
En ce début d’une année qui va au-devant de grandes turbulences, que diriez-vous de relire les chroniques d’Isabelle ? Pour rles retrouve, un moteur de recherche est à votre disposition sur la page d’accueil du site Libre à lire !

La liste des transcriptions publiées au mois de decembre 2024 est disponible sur le site librealire.org.

Participer aux transcriptions

Rejoignez le groupe Transcriptions de l'April !

Suivre les publications

Pour vous tenir informé, consultez cette page.

Pour suivre la publication des nouvelles transcriptions, vous pouvez vous abonner au flux RSS.

Soirée « radio ouverte » au studio de Cause Commune vendredi 3 janvier 2025 à 19 h 30

3 Janvier 2025 - 19:30
3 Janvier 2025 - 22:00

Libre à vous !, notre émission de radio sur les libertés informatiques. est diffusée sur la radio associative Cause Commune, la voix des possibles.

La radio ouvre ses portes chaque premier vendredi du mois à partir de 19h30 pour une soirée « radio ouverte » avec un apéro participatif. Occasion de découvrir le studio et de rencontrer les personnes qui animent les émissions.

La prochaine soirée-rencontre « radio ouverte » aura lieu vendredi 3 janvier 2025 au studio de la radio : 22 rue Bernard Dimey 75018 Paris. Frédéric Couchet, délégué général de l'April, sera présent.

Inscription (non obligatoire, mais cela facilite l'organisation) sur le bloc-notes.

À partir de 20 h il y aura en direct une émission intitulée «Comm'un vendredi» dont le principe général est de réunir des animatrices et animateurs d'émissions de la radio pour parler de leurs émissions, de la radio, de leurs expériences. Mais aussi donner la parole aux auditrices et aux auditeurs.

#230 - Au café libre - Moi je suis pour les laisser choisir - Sauvons les hyperliens ! - « Libre à vous ! » diffusée mardi 17 décembre 2024 sur radio Cause Commune

✇April
Par : ivanni

Libre à vous !, l’émission de l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Prenez le contrôle de vos libertés informatiques, découvrez les enjeux et l’actualité du libre.

Au programme de la 230e émission :

  • sujet principal : « Au café libre », débat autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques
  • la chronique « F/H/X » de Florence Chabanois sur le thème « Moi je suis pour les laisser choisir »
  • la chronique « Les humeurs de Gee » sur le thème « Sauvons les hyperliens ! »
  • quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre

Grâce à vous Framasoft peut décoller en 2025… et outiller celles et ceux qui changent le monde !

Il ne reste plus que quelques heures pour faire un don à Framasoft, renforcer notre budget 2025, et bénéficier d’une réduction sur les impôts de 2024…

Ce modèle solidaire de la contribution et du soutien permet à notre association d’exister… mais aussi de compléter le travail de nombreuses initiatives qui, elles aussi, changent le monde à leur niveau.

🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2024)

Faisons de 2025 une bonne année !

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le palier des 200 000 € de dons est dépassé : merci à celles et ceux qui ont déjà contribué !

C’est, pour nous, un sacré soulagement : ces dons vont nous assurer de pouvoir poursuivre les services Dégooglisons Internet et le maintien de PeerTube en 2025, pérenniser le poste de Wicklow (qui a réalisé cette année l’application Lokas et surtout l’application PeerTube pour mobiles), et stabiliser l’équipe réduite de Framasoft.

Dès lors, tous les dons qui nous rapprochent du palier « idéal » des 400 000 € nous permettront de faire plus, de faire mieux en 2025.

Illustration - des mascottes ont planté une flopée de ballons qui prennent la forme du logo Framasoft. Le lopin de terre s'est détaché, et ils flottent dans le ciel nocture en faisant la fête.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ce ne sont ni les envies, ni les projets qui manquent pour 2025 (et au delà !)

Nous voulons promouvoir Framaspace et en faciliter l’adoption afin d’équiper des milliers d’associations en plus. Nous souhaitons renouveler ou rénover des logiciels derrière certains de nos services les plus utiles (mais vieillissants).

Nous voulons continuer de sensibiliser autour de l’enjeu de l’IA, et démontrer concrètement (comme avec Lokas) que les conséquences désastreuses de cette industrie sont des choix, des choix politiques, pris sans le consentement des citoyennes.

Nous avons envie de voir comment appliquer la low-technicisation, et ses valeurs de résilience, sobriété, autonomie, paisibilité… à des outils pratiques et agréable qui répondent à un besoin réel.

Bref, nous avons envie de continuer à apporter notre pierre aux Communs numériques. Des Communs qui offrent, à celles et ceux qui créent des bulles d’air hors du Capitalisme de Surveillance, des outils numériques efficaces, et à la hauteur de leurs valeurs.

Aider Framasoft à faire plus et mieux en 2025

Contributions et solidarités : un cercle vertueux qui sert à toustes

Nous l’avons répété chaque semaine depuis le début de cette campagne : Framasoft fonctionne grâce à un modèle solidaire

  • 8000 donatrices en 2023 ;
  • plus de 2 millions de bénéficiaires chaque mois ;
  • votre don (défiscalisable à 66 %) peut bénéficier à 249 autres personnes.

Si une personne « suffit » pour financer les outils Framasoft de 250… cela veut dire que 249 autres peuvent contribuer à d’autres solidarités.

La première de ces solidarités, c’est d’offrir de la gratuité à l’entrée. Tout le monde n’a pas les moyens de payer pour un Framaforms, pour faire développer un PeerTube, pour ouvrir un cloud Framaspace à son collectif naissant, ou pour une conférence sur les dangers des GAFAM.

D’ailleurs, tout le monde ne voit pas encore l’intérêt de financer de tels outils en payant des hébergeurs de confiance plutôt qu’en payant avec des morceaux de sa vie et de ses interactions avec les autres.

Offrir la gratuité d’outils numériques éthiques à ces personnes là, c’est leur offrir la possibilité d’en expérimenter l’intérêt sans se sentir discriminées par le porte monnaie.

Dégooglisons Internet - Image CC BY-SA David Revoy

Dégooglisons Internet – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais surtout, nous savons qu’un grand nombre de bénéficiaires de nos services font des dons… non pas à Framasoft, mais à d’autres associations, structures et initiatives amies, que l’on côtoie parfois dans un archipel de collaborations, et avec qui on partage des valeurs fondamentales.

Nous le savons, car les membres de Framasoft participent aussi à cette économie du don.

C’est la force de ce modèle solidaire : votre don bénéficie à plus de personnes que juste vous, et ces personnes peuvent à leur tour contribuer à une autre initiative, qui vous servira.

Contribuer au modèle solidaire de Framasoft

Parmi les membres de Framasoft, on donne à…

Alors c’est super tard, et super difficile comme exercice, parce qu’on sait qu’on va oublier du monde et s’en vouloir…

Mais nous préférons proposer une liste imparfaite plutôt que de ne pas vous donner des idées, si vous cherchez à qui donner d’ici la fin de l’année (ou en 2025, hein : ça marche aussi !).

Sachez que parmi nos membres (personnellement et donc hyper subjectivement), nous aussi on donne… Entre autres, on donne à…

Libertés, Communs et numérique

  • l’April, association pour la défense et la promotion du logiciel libre ;
  • Open Food Facts, pour un commun indépendant qui décrypte ce qu’il y a dans nos assiettes ;
  • Open Street Map France, pour un commun qui fait l’Histoire en dessinant la géographie ;
  • La Contre-Voie, association qui héberge des services web et sensibilise au numérique éthique ;
  • YesWiki, association au service du logiciel libre pour créer des sites communautaires et collaboratifs ;
  • Wikimédia France, l’association des contributions aux projets autour de la Wikipédia Francophone ;
  • InterHop, pour le développement de communs numériques de la santé ;
  • Exodus Privacy, association qui évalue et popularise le niveau de vie privée des applications android ;
  • Internet Archive, pour la préservation et l’archivage de l’internet ;
  • GCompris, logiciel libre éducatif pour les enfants de 2 à 10 ans ;
  • Thunderbird, le client mail libre qu’on ne présente plus ;
  • Abuledu-fr, pour créer et promouvoir des outils numériques libres et éthiques à vocation pédagogique ;
  • La Digitale pour concevoir et développer des outils numériques libres pour les enseignantes et les enseignants ;
  • Flus, logiciel libre pour trier et partager sa veille digitale sans captation de l’attention ;
  • Codeberg, organisation sans but lucratif allemande pour le partage de code et le soutien des communs :

 

Résistances, empouvoirement et justices

 

Journalistes, artistes : cultiver les libertés

  • Au Poste ! Média indépendant qui défend les libertés publiques (et utilise et promeut des outils Libres) ;
  • Blast Info, autre média indépendant et citoyen, qui lui aussi co-diffuse ses contenus sur PeerTube ;
  • Next, web média indépendant sur les évolutions du numérique ;
  • David Revoy, artiste du web-comic libre Pepper & Carrot (et des belles illustration pour Framasoft <3)
  • Gee, alias Ptilouk, auteur du blog BD Grise-Bouille, de jeux vidéos, le tout sous licences libres !
  • Hacking Social, autrices et vidéastes popularisant la psychologie sociale, et l’auto défense contre les autoritarismes ;
  • Khaganat, association pour la création d’un univers libre afin d’y créer des histoires, œuvres, jeux vidéos ;
  • Lent Ciné, association de production et diffusion d’œuvres audiovisuelles libres ;
  • Les designers éthiques, qui œuvrent pour aider à produire un numérique émancipateur durable et désirable ;
  • Libre à toi, association de la radio Cause Commune (radio promouvant les Communs) ;
  • Dogmazic, plateforme de partage de musique sous licence libre ;
illustration où des animaux mascottes de projets framasoft rassemblent des ballons sur deux piquets au sol. Les ballons prennent la forme d'un 20 géant.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Le défi (presque gagné) : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !

Framasoft est financée par vos dons ! Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 ans d’aventures et nous aider à continuer et décoller une 21e année.

Jauge de dons de Framasoft au 30 décembre 2024, à 268 890 €

 

À l’heure où nous publions, nous avons collecté 268 890 € sur notre objectif de campagne. Il ne reste plus que quelques heures pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.

(Et on rappelle que Framasoft étant reconnue d’intérêt général, c’est le dernier jour pour faire un don dont 66 % peuvent être déduits de vos impôts sur les revenus 2024)

Rendez-vous ce soir : défi relevé ?

🎈🎈🎈Relever le défi avec Framasoft🎈🎈🎈

Khrys’presso du lundi 30 décembre 2024

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

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Spécial Palestine et Israël

Spécial femmes dans le monde

Spécial France

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Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

Framasoft en chiffres, édition 2024

Quel est l’impact concret des actions de notre association ? C’est la question à laquelle nous aimons répondre en fin d’année (cf. chiffres 2022, chiffres 2023) : prendre le temps de chiffrer nos actions est essentiel pour réaliser le service que l’on peut rendre aux autres. En route pour les Framastats 2024 !

🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21ième année !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2024)

Du côté de nos services en ligne…

Plus de 1,8 million de personnes naviguent sur nos sites internet chaque mois : c’est trois fois plus de visites que n’en reçoit la Tour Eiffel, chaque mois ! C’est assez fou (et très motivant) d’imaginer que ce que nous faisons est utile à tant de monde.

Et service par service, ça donne quoi ?

Framadate

Framadate permet de créer des mini-sondages, notamment pour trouver le bon créneau de rendez-vous. Et en chiffres, Framadate c’est :

  • 37 403 780 visites en 2024, soit 5 millions de plus qu’en 2023
  • 1,246 million de sondages hébergés en 2024 (sensiblement équivalent à 2023)
Graphique présentant l'évolution des visites sur Framadate

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framadate

Framapad

Framapad permet de rédiger à plusieurs sur un même document. Framapad est sans doute l’un des plus gros services Etherpad au monde avec :

  • 601 800 pads hébergés actuellement, soit 92 000 de plus qu’en 2023
  • Plusieurs millions de pads hébergés depuis le lancement du service
  • 337 650 comptes sur MyPads (+ 28 000 par rapport à 2023)
  • Plus de 5 millions de visites en 2024
Graphique présentant la répartition des pads selon nos instances Framapad (pads annuels, bimestriels, hebdomadaires, semestriels, mensuels et comptes Mypads)

Graphique présentant la répartition des pads selon nos instances Framapad (pads annuels, bimestriels, hebdomadaires, semestriels, mensuels et comptes Mypads)

 

Framalistes et Framagroupes

Framalistes et Framagroupes permettent de créer des listes de discussion par email. Le serveur de Framalistes étant arrivé au maximum de ses capacités, nous avons ouvert Framagroupes en juin 2023, pour continuer à proposer ce service que nous trouvons indispensable. Framalistes et Framagroupes sont certainement les plus gros serveurs de listes de discussion (hors géants du Web) qui existent, avec :

  • Plus d’1,3 million d’utilisateurs et utilisatrices, soit 200 000 de plus qu’en 2023
  • 69 180 listes ouvertes, soit 5 280 de plus qu’en 2023
  • Environ 300 000 mails envoyés en moyenne par jour ouvré

Framaforms

Framaforms permet de créer simplement des questionnaires en ligne. Framaforms en chiffres c’est :

  • 867 000 visites par mois
  • 597 859 formulaires actuellement hébergés
  • 194 216 formulaires créés cette année (22 000 de plus qu’en 2023)
Graphique présentant l'évolution des visites sur Framaforms (ça grimpe !)

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framforms (ça grimpe !)

Framacalc

Framacalc permet de créer des tableurs collaboratifs. C’est peut-être là encore la plus grosse base Ethercalc au monde avec :

  • 4 632 215 visites en 2023
  • 212 000 calcs hébergés
Graphique présentant l'évolution des visites sur Framacalc

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framacalc

Framateam

Framateam est un service de tchat, et permet une organisation d’équipe par canaux. C’est probablement l’une des plus grosses instances Mattermost publique au monde avec :

  • 163 730 utilisateurs et utilisatrices sur le service (dont 6 197 se connectent tous les jours), soit 15 000 de plus qu’en 2023
  • 31 703 équipes qui s’organisent
  • 184 537 canaux de discussions (20 000 de plus que l’an passé)
  • Plus de 6 millions de messages échangés cette année (et presque 50 millions depuis le lancement du service)
Statistiques de Framateam, notre instance Mattermost

Statistiques de Framateam, notre instance Mattermost

Framagit

Framagit est une forge logicielle, où développeurs et développeuses peuvent publier leur code et contribuer à celui des autres. Framagit est probablement un des plus gros serveurs Gitlab publics de France avec :

  • 76 945 projets hébergés
  • 53 072 utilisateurs et utilisatrices
  • 10 615 forks
  • 161 156 issues
  • 103 153 Merge requests
  • 1,9 million de notes
Capture écran du tableau d'accueil de Framagit

Capture écran du tableau d’accueil de Framagit

Capture écran du tableau d'accueil de Framagit

Capture écran du tableau d’accueil de Framagit

Framacarte

Framacarte permet de créer des cartes géographiques en ligne. Et en chiffres, c’est :

  • 3 161 967 visites en 2023
  • 8 764 utilisateurs et utilisatrices (+ 2 074 en un an)
  • 196 978 cartes hébergées (+ 16 476 en un an)
Graphique présentant l'évolution des visites sur Framacarte

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framacarte

Framatalk

Framatalk permet de créer ou rejoindre un salon de vidéoconférence. Et en chiffres, c’est :

  • 121 765 visites en 2024
  • 27 200 visioconférences hébergées en 2024, soit en moyenne 75 conférences actives pour 200 participant⋅es par jour ouvré
Graphique présentant l'évolution des visites sur Framatalk (remarquez cet énorme pic pendant l'année des confinements !)

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framatalk (remarquez cet énorme pic pendant l’année des confinements !)

Framindmap

Framindmap permet de créer des cartes mentales. En chiffres, Framindmap c’est :

  • 282 379 visites en 2024
  • 1,36 1,13 million de cartes mentales hébergées, soit 223 000 cartes créées en 2024
  • 588 584 utilisateurs et utilisatrices, soit 100 000 de plus qu’en 2023
Graphique présentant l'évolution des visites sur Framindmap

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framindmap

 

Framavox

Framavox permet à un collectif de se réunir, débattre et prendre des décisions, dans un seul endroit. Framavox est probablement une des plus grosses instances existantes de l’excellent logiciel Loomio, avec :

  • 128 938 utilisateurs et utilisatrices, soit 9 000 de plus qu’en 2023
  • 136 067 visites en 2024
  • 13 388 communautés, ce qui fait plus de 1 000 nouvelles communautés accueillies

Framavox – Illustration de David Revoy

Framagenda

Framagenda permet de créer des calendriers en ligne. Et en chiffres, c’est :

  • près de 300 000 calendriers
  • plus de 130 000 utilisateurices

Framaspace

Framaspace est un environnement de travail collaboratif pour les petites associations et collectifs. En chiffres, c’est :

  • 1 627 associations et petits collectifs qui ne s’organisent pas chez Google
  • 777 nouveaux espaces ouverts en 2024
  • 16 serveurs (dédiés et machines virtuelles) pour 640 To d’espace disque provisionné
  • Plus de 800 000 fichiers hébergés
Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Framaspace – Illustration de David Revoy

PeerTube

PeerTube est une alternative aux plateformes vidéo. Et en chiffres c’est :

  • 422 000 utilisateurs et utilisatrices, soit 122 000 de plus qu’en 2023
  • 922 000 vidéos
  • 1 062 instances publiques
  • 509 000 commentaires sur les vidéos, contre 200 000 l’an passé, soit une multiplication par 2,5 !
  • 443 millions de vues, soit 2 fois plus que l’an passé (on compte une vue à partir de 10 secondes sur la vidéo)
  • 503 To de fichiers
  • 411 issues résolues en 2024 (sur 4 842 issues traitées au total)
  • 441 591 visites sur JoinPeerTube.org
  • 1 nouvelle application smartphone !

Statistiques PeerTube des 3 derniers mois de 2023 : instances, utilisateurices, commentaires, vidéos, vues et poids des vidéos

Mobilizon

Mobilizon est l’alternative que nous proposons aux groupes et événements Facebook. En chiffres, c’est :

Mobilizon – Illustration de David Revoy

Framadrive

Framadrive, service de stockage de documents, n’est plus ouvert aux inscriptions, mais fonctionne toujours ! Et en chiffres, c’est :

  • Plus de 10 millions de fichiers
  • Près de 5 000 utilisateurs et utilisatrices
  • 2,6 To d’espace disque utilisé

Framapiaf

Framapiaf, installation du logiciel de micro-bloging Mastodon, n’est plus ouvert aux nouvelles inscriptions mais reste bien actif. En chiffres, c’est :

  • 1 400 utilisateurs et utilisatrices s’étant connecté·es dans les 30 derniers jours
  • 2 597 813 messages postés depuis la mise en place de l’instance.

Dorlotons Dégooglisons – Illustration de David Revoy

Infrastructure technique

Framasoft est, à notre connaissance, le plus gros hébergeur associatif de services en ligne au monde. Et a priori, ce modèle de fonctionnement associatif n’existe nulle part ailleurs ! En chiffres :

  • 63 serveurs et 63 machines virtuelles qui hébergent nos services en ligne (soit 5 serveurs physiques de plus qu’en 2024)
  • 0,7 tonne équivalent CO2 pour la consommation électrique annuelle de notre infrastructure technique (notre hébergeur Hetzner utilisant des énergies renouvelables hydroélectriques et éoliennes)
  • 1 admin sys à temps plein et 2 personnes tech en soutien
  • 1 personne au support à temps plein

Je participe au financement des Framaservices

 

L’association et les communs culturels

Les services en ligne que nous mettons à disposition du public ne sont pas les seuls à occuper nos journées. Voilà quelques chiffres concernant d’autres actions que nous avons menées à bien cette année.

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.

C’est grâce à vos dons que Espéhef et Ahèmvé font face à Hydrooffice ! Illustration de David Revoy

En interne

  • Framasoft c’est 25 membres bénévoles et 9 salarié⋅es
  • 45 interventions en 2024, en présentiel et/ou en ligne sur le numérique, les communs culturels et leurs enjeux
  • Plus de 102 articles publiés sur le Framablog en 2024
  • La parution de notre premier ouvrage de notre maison d’édition Des Livres en Communs : L’amour en Commun

Les projets partagés

  • 1 128 notices sur l’annuaire Framalibre, soit 31 de plus que l’an passé
  • 51 prestataires (30 de plus qu’en 2023) en capacité d’accompagner des associations dans leur émancipation numérique recensés sur le site emancipasso.org
  • La participation à la réunion de clôture du projet ECHO Network
  • La transmission de la coordination après 8 années d’animation du collectif CHATONS regroupant actuellement 96 hébergeurs alternatifs

Je soutiens les actions de Framasoft

Le défi : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !

Framasoft est financée par vos dons ! Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 années d’aventures et nous aider à continuer et décoller une 21e année.

illustration où des animaux mascottes de projets framasoft rassemblent des ballons sur deux piquets au sol. Les ballons prennent la forme d'un 20 géant.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

À ce jour, nous avons dépassé le pallier des 200 000 €, qui nous assure de pouvoir maintenir l’existant (en équipe réduite) en 2025.

Tout ce qui nous rapprochera du pallier idéal des 400 000 € nous permettra de pouvoir accueillir de nouvelles forces, améliorer des services web, s’attaquer à de nouveaux enjeux… bref de décoller en 2025.

Il nous reste 4 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.

Alors : défi relevé ?

🎈 Je soutiens la 21e année de Framasoft 🎈

Les trous noirs dans le contrôle des services de renseignement

Ce texte restitue la prise de parole d’un membre de La Quadrature du Net à l’occasion d’un colloque organisé par la CNCTR, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, à Paris le 14 octobre 2024.

Ces dernières années, les services de renseignement français ont connu une croissance continue de leurs pouvoirs, qu’il s’agisse des ressources budgétaires et humaines dont ils disposent que des prérogatives juridiques dont ils bénéficient. Or, l’enjeu du contrôle démocratique du renseignement – historiquement faible dans ces matières relevant de la raison d’État, et ce particulièrement en France – est largement resté secondaire. Il n’est donc pas surprenant de constater la permanence de véritables « trous noirs » dans le dispositif institutionnel français.

Opacité

Avant d’en venir à ces trous noirs, le premier point qu’il nous faut aborder à trait l’opacité des politiques publiques du renseignement, et la façon dont ce manque de transparence empêche une organisation comme La Quadrature du Net de cultiver une expertise sur le renseignement, et donc de porter une critique correctement informée, et donc perçue comme légitime. Si c’est à l’honneur des deux présidents de la CNCTR que d’avoir accepté, à l’occasion, de nous rencontrer, que dire des silences assourdissants que des parlementaires de la Délégation parlementaire au renseignement, des services eux-mêmes, ont opposé à nos demandes répétées de rendez-vous et d’échange ?

Ce colloque – le premier du genre – est certes bienvenu. Mais il ne permet pas de remédier à l’opacité systémique du champ du renseignement, la manière dont il maintient sciemment tout critique externe à distance, qu’il s’agisse de celle nourrie par des journalistes d’investigation ou de groupes militants attachés à la défense des droits humains. Alors que dans l’histoire du renseignement, en France et dans d’autres pays, c’est presque toujours cette critique externe qui semble avoir permise de remédier aux abus les plus graves, de documenter les illégalités en matière de surveillance, et ce bien sûr en lien avec leurs sources et autres lanceurs d’alerte issus le plus souvent des services.

Cette critique externe ne joue pas seulement un rôle crucial dans le cadre des controverses qui, régulièrement, se nouent autour des servies de renseignement. Elle est aussi nécessaire au travail des organes de contrôle institutionnalisés, ne serait-ce que pour leur permettre d’entendre un autre son de cloche, d’autoriser une forme de pluralisme dans ces matières, et faire en sorte que ces organes puissent être exposés à un autre d’autres points de vue. Cela est de nature à éviter que ces organes ne deviennent inféodés aux services qu’ils sont censés contrôler.

De fait, en dehors des quelques informations ayant filtré via des journalistes, et outre les rares allusions faites par les responsables du renseignement lors d’auditions parlementaires ou par la CNCTR, aucune information officielle n’est fournie en France quant à la nature et le coût des technologies de surveillance déployées par les services pour collecter, stocker et analyser les communications et autres données numériques. L’enjeu de leur imbrication dans les processus de production du renseignement, la nature des marchés publics et l’identité des sous-traitants privés, et même les interprétations juridiques ayant cours au sein des services quant à l’utilisation de ces système, restent également marqués par une grande opacité.

Pour finir, rappelons que cette opacité est d’autant plus illégitime, d’autant plus dangereuse, que depuis la dernière publication de la stratégie nationale du renseignement en 2019, et grâce aux rapports de la CNCTR depuis lors, on sait que l’activité des services dans les matières les plus sensibles sur le plan démocratique – qu’on pense à la surveillance des mouvements sociaux —, sont en forte recrudescence. C’est notamment le cas s’agissant de groupes militants non seulement légitimes en démocratie mais nécessaires pour sortir nos sociétés de leur immobilisme face à la crise sociale et écologique.

Techniques

Outre cette opacité systémique, le droit du renseignement français reste marqué par de véritables trous noirs dans le contrôle de certaines modalités de collecte ou d’analyse des données. Passons donc en revue certaines des plus graves lacune du cadre juridique français.

Le plus significatif réside sans aucun doute dans l’absence de contrôle des échanges de données avec des services de renseignement étrangers. Depuis plusieurs années, la CNCTR demande de pouvoir contrôler le partage de données entre services français et services étrangers. En France, la question est d’autant plus pressante que les flux de données échangés entre la DGSE et la NSA ont connu une augmentation rapide suite à la conclusion des accords SPINS, signés fin 2015.
Or, la loi française exclut explicitement tout contrôle de la CNCTR sur ces collaborations internationales nourries par des services jouissant d’une forte autonomie.

Dans son rapport annuel publié en 2019, la CNCTR admettait que ce trou noir dans le contrôle du renseignement présentait un risque majeur, puisqu’il pourrait permettre aux services français de recevoir de leurs homologues des données qu’ils n’auraient pas pu se procurer légalement au travers des procédures définies dans la loi française. Dans le langage feutré qui la caractérise, la commission estimait qu’« une réflexion devait être menée sur l’encadrement légal des échanges de données entre les services de renseignement français et leurs partenaires étrangers ». La CEDH a en effet rappelé dans son arrêt Big Brother Watch du 25 mai 2021 que ces échanges devaient être encadrés par le droit national et soumis au contrôle d’une autorité indépendante (§ 362). Pourtant, à ce jour, la France est le dernier État membre de l’Union européenne à ne disposer d’aucun cadre juridique pour encadrer ces échanges internationaux.

Un autre de ces trous noirs est bien sûr l’immunité pénale liée à l’article 323-8 du code pénal et l’absence de tout encadrement législatif des activités de piratage informatique menées par les services français sur des équipements situés hors des frontières nationales. Cette absence d’encadrement conduit à ce que ces activités soient de facto illégales. L’immunité pénale ainsi accordée apparaît également contraire à l’article 32(b) de la convention de Budapest sur la cybercriminalité.

Autre forme de surveillance non couverte par la loi et donc tout aussi illégale : la surveillance dite « en source ouverte » (OSINT), notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook ou X – une activité sur laquelle peu de choses ont fuité dans la presse mais dont on sait qu’elle a pris une importance croissante ces dix dernières années. L’achat de données aux data brokers n’est pas non plus régulé en droit français. Or rien ne permet de penser que cette activité, qui a fait la controverse aux États-Unis, ne soit pas aussi coutumière pour les services français.

Droits et garanties

Le droit français présente aussi d’énormes lacunes du point de vue des droits apportés aux personnes surveillées.

Le droit à l’information tout d’abord. Il s’agit-là d’un principe essentiel dégagé par la jurisprudence européenne : les personnes ayant fait l’objet d’une mesure de surveillance secrète doivent pouvoir en être informées, dès lors qu’une telle information n’est plus susceptible d’entraver l’enquête menée à leur encontre par les services. Dès son rapport publié en janvier 2018, la CNCTR passait en revue la jurisprudence afférente et mentionnait plusieurs exemples de législations étrangères – la loi allemande notamment – garantissant une procédure de notification des personnes surveillées, prévoyant un certain nombre d’exceptions étroitement limitées.

Il y a enfin l’absence de pouvoirs octroyés à la CNCTR pour tenir en échec des formes de surveillance illégale, et notamment l’absence d’avis conforme. Le Conseil d’État rappelait pourtant dans son arrêt du 21 avril 2021 relatif à la conservation généralisée des données de connexion que ce dernier était une exigence du point de vue du droit de l’Union européenne. Dans cette décision qui donnait largement gain de cause au gouvernement, le Conseil d’État se fondait sur l’arrêt La Quadrature du Net de la CJUE, en date d’octobre 2020, pour exiger que les avis rendus par la CNCTR sur les mesures de surveillance soient « conformes » (c’est-à-dire impératifs pour le gouvernement) et non plus simplement consultatifs.

Ces quelques aspects, loin de donner un aperçu exhaustif de tous les problèmes posés par le droit français en matière de surveillance numérique conduite par les services de renseignement, suffit à illustrer le fait que, en dépit des compliments reçus par la France de la part d’un certain rapporteur de l’ONU à la vie privée qui restera de triste mémoire, la France a encore beaucoup à faire pour se hisser au niveau des standards internationaux, lesquels devraient pourtant être considéré comme un socle minimal dans tout État de droit qui se respecte.

2025 marquera les 10 ans de la loi renseignement. Pour continuer notre travail sur la surveillance d’État l’année prochaine, nous avons besoin de votre soutien. Alors si vous le pouvez, faites un don à La Quadrature du Net.

[bonus] Dans les coulisses du podcast des 20 ans de Framasoft

Ça y est, les deux épisodes du podcast Projets Libres ! qui racontent les 20 ans de Framasoft sont sortis ! Et comme démontré par chaque épisode de ce podcast, il y a de la rencontre humaine de partout : surtout dans un projet de podcast pour raconter un projet associatif !

🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21ième année !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2024)

 

Framasoft ouvre donc les lignes du Framablog à Walid Nouh (le réalisateur de cette série de podcasts libres sur des projets libres qu’on ne saurait trop vous conseiller), car nous avions fortement envie de vous raconter les coulisses de ces enregistrements… Avec, entre parenthèses et en italiques, des petites « notes de Pouhiou » pour contextualiser ce qu’il s’est passé côté Framasoft.

photo de Walid Nouh

Walid (crédit : site du podcast Projets Libres ! )

Automne 2023 : un épisode consacré à PeerTube fait naître une idée.

Quelques semaines après la publication de l’épisode sur l’histoire de Peertube avec Pouhiou et Booteille, je reçois un mail de Pouhiou me demandant si cela pourrait m’intéresser de raconter l’histoire humaine des 20 ans Framasoft. L’équipe a apprécié l’épisode sur PeerTube, et me propose donc un autre projet.

(Walid est ici très modeste : participer à ce podcast est une chance. Il travaille brillamment son sujet en amont, pour ouvrir un espace où on se sent à l’aise de raconter les rencontres, les envies, les joies, les atermoiements… bref les partages humains qui font qu’un projet avance. C’est rare (et précieux) que quelqu’un vous tende une chaise et une oreille pour vous dire : « vas-y, raconte moi. » — Note de Pouhiou)

Les choses sont posées avec cette petite phrase :

Donc si le projet t’intéresse, il faudra que tu poses clairement ton cadre et tes limites, histoire de ne pas te faire déborder par le sujet

(il faut dire qu’à Framasoft nous avons 20 ans d’Histoire et d’histoires à raconter, et une quarantaine de bavard·es invétérées actifves… sans compter les membres des années passés. Y’a de quoi se faire noyer sous les anecdotes ! — NdP)

capture d'écran de la page des choix pour s'abonner au podcast projets Libres

Cliquez pour choisir comment vous abonner au podcast Projets Libres !

Automne 2024 : on passe à l’action

Le temps passe, et je commence à faire plus ample connaissance avec Pierre-Yves Gosset (pyg) quand on se croise sur les salons (Capitole du libre, JDLL, RPLL, etc).

Bref, j’avais un peu procrastiné sur le sujet en pensant à la masse de travail que cela représente (et surtout au format que je pourrais imaginer) !

Et puis en octobre, le mois dernier, Pouhiou me recontacte pour savoir si je suis toujours intéressé : est-ce que vous ne seriez pas intéressé, vous, par faire une interview de l’équipe de Framasoft, suivant le format que vous avez vous-même défini ^^ ?

(Franchement, de notre côté, c’était une bouteille à la mer… Avec une année 2024 tumultueuse, nous n’avons pas pu relancer Walid avant octobre… Donc nous n’imaginions pas qu’il réponde ainsi au quart de tour, avec enthousiasme… et ça nous a fait très chaud au cœur ! — NdP)

J’accepte donc de suite et je réfléchis rapidement à un format. Je propose de partir sur une entrevue en deux parties, un peu comme ce que j’avais fait pour les épisodes sur GLPI.

On se met d’accord sur les intervenants, et l’équipe me demande de ne pas faire de trame pour avoir le côté spontané (je fais toujours une trame que je soumets aux invité.es, ce qui m’aide à mener l’entrevue).

La seule contrainte c’est que les deux épisodes doivent être enregistrés sur une semaine (je me dépêche donc de proposer les deux framadates !).

(Notons ici que nous devons beaucoup au professionnalisme de Walid. Car quand il accepte, d’abord on est surpris, ensuite on est contentes, et enfin on panique un peu d’avoir déjà un calendrier un peut trop rempli… Mais il nous a géré de main de maître ! — NdP)

capture d'écran de la page du podcast projets libres dédié à Framasoft

Cliquez pour aller écouter le premier épisode du podcast racontant les 20 ans de Framasoft

21 et 23 octobre 2024 : silence, ça tousse !

L’enregistrement du premier épisode ne se passe pas dans les meilleures conditions car Alexis a une connexion capricieuse, et il se déconnecte une dizaine de fois pendant l’enregistrement… Pierre-Yves et moi n’étions pas super sereins, mais finalement plus de peur que de mal, j’ai bien récupéré toutes les bandes sons !

(Là encore, Walid fait preuve de beaucoup de méthode dans l’enregistrement et le montage, ce qui a permis un si beau résultat — NdP)

Le second enregistrement se passe bien, à part un Pouhiou un peu malade. Nous avons tout le temps pour parler et enregistrer, et donc dire l’essentiel.

(Alors en vrai j’étais rétamé par une vilaine crève, j’ai dormi tout l’aprèm, je me suis shooté au paracétamol + un truc à la vitamine C du fond de ma trousse à pharmacie… et après l’enregistrement j’ai passé trois jours sous la couette. Mais j’ai dû bien tricher si ça ne s’entend pas trop :p — NdP)

Au final j’ai quatre heures de discussions passionnantes qu’il va falloir monter, transcrire et mettre en forme (cela représente environ 12 à 15 heures de travail).

(Et encore, si ce n’est « que » 15 heures de boulot, c’est parce que maintenant tu es rôdé, Walid… C’est important de dire que derrière tout podcast, toute vidéo, tout article blog… il y a un travail de mise en forme important, souvent ingrat et invisible. — NdP)

capture d'écran de la page du podcast projets libres dédié à Framasoft

Cliquez pour aller écouter le deuxième épisode du podcast racontant les 20 ans de Framasoft

Les leçons de ces enregistrements

J’en tire quelques leçons :

  • c’est une grande marque de confiance dont je suis très fier
    • (C’est le soin que tu mets dans ton travail qui se voit et inspire confiance, en fait. — NdP)
  • j’ai appris plein de choses et j’ai pu poser mes questions
  • il faut bien confirmer que les gens ont reçu mon invitation pour l’enregistrement…
    • (Oui alors il faut dire que les Frama-tête-en-l’air sont nombreuses, dans l’association ^^ — Note de Pouhiou)
  • si tu connais les gens ou le sujet, c’est possible de faire des épisodes intéressants sans trame (merci les conversations avec pyg !), sinon c’est compliqué de ne pas passer à côté des choses qui te semblent importantes
  • ces deux épisodes sont un bon résumé de ce qui a déjà été publié sur toute cette aventure. J’avais comme envie de donner aux auditeur.ices un panorama de ce qui s’est passé d’important pendant ces vingt ans pour l’asso, et de montrer les transformations qui se sont produites
    • (et nous on trouve que c’est très réussi… on espère que les personnes qui ont écouté le podcast aussi ! — NdP)

En conclusion je remercie l’équipe de Framasoft pour sa confiance, et j’espère que vous aurez autant de plaisir à écouter (ou lire) ces entrevues que j’en ai eu à les réaliser !

Je sais que les notes que j’ai ajoutées à ton témoignage peuvent paraître flagorneuses… mais elles sont simplement vraies.

C’est vraiment à nous, Walid, de te remercier.

C’est toi qui a répondu présent, écouté, organisé, réfléchi, travaillé, enregistré, dérushé, monté, transcrit, traduit… Bref c’est toi qui a offert ton travail à Framasoft pour nous aider à partager un peu plus l’histoire de notre association. Et pour cela, tu as toute notre reconnaissance. (cette note-là n’est pas que de Pouhiou… mais de tout Framasoft)

illustration où des animaux mascottes de projets framasoft rassemblent des ballons sur deux piquets au sol. Les ballons prennent la forme d'un 20 géant.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Les 20 ans de Framasoft : ne loupez rien !

Nous sommes fin 2024, et Framasoft fête ses vingt années d’existence associative avec

À ce jour, nous avons collecté 213 766 € sur notre objectif de campagne. Il nous reste 7 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.

Alors : défi relevé ?

🎈 Je soutiens la 21e année de Framasoft 🎈

Bilan de deux années d’actions pour « Dégoogliser les assos » 🦆🦆

En lançant en octobre 2022 la campagne COllectivisons INternet / COnvivialisons INternet (coin coin pour les intimes), nous annoncions notre ambition de poursuivre le mouvement émancipateur lancé par Dégooglisons Internet et approfondi par Contributopia, sans limiter nos actions aux « petits gestes individuels de dégooglisation ». Notre objectif : fournir des outils numériques aux associations et collectifs qui œuvrent pour le bien commun et le bien des Communs.

Un peu plus de deux ans après le lancement de cette feuille de route, il est temps pour nous de vous présenter le bilan des 4 projets la constituant.

🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2024)

Emancip’Asso, favoriser l’émancipation numérique du monde associatif

Bannière Emancip'Asso : "les géants du numérique, c'est pas automatique !"

Première étape : accompagner la montée en compétences des fournisseurs de services numériques éthiques

Ayant constaté que les fournisseurs de services numériques éthiques étaient peu nombreux à proposer des solutions prenant réellement en compte les besoins des associations, notamment l’accompagnement nécessaire pour mener à bien une démarche de transition vers des outils numériques libres, nous avons souhaité accompagner la montée en compétences de ces acteurices à travers deux dispositifs : une formation et un cours en ligne (MOOC).

Nous avons publié le bilan complet de ces dispositifs sur le Framablog fin 2023. Rappelons tout de même que 20 personnes se sont retrouvées à Paris en janvier 2023 pour participer à la formation « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » et que courant 2023, cette formation a été transposée en cours en ligne sur la plateforme https://mooc.chatons.org/.

screenshot de la page d'accueil du MOOC Emancip'Assp

C’est bien évidemment à son lancement il y a un an que la fréquentation du MOOC a été la plus importante : plus de 2000 consultations des leçons en décembre 2023 (dont 1253 provenant d’apprenant⋅es identifié⋅es) et 1150 en janvier 2024. À compter de février, on note une consultation bien plus faible, mais régulière des leçons à hauteur de 120 consultées en moyenne chaque mois. Sachant qu’il est possible de suivre le MOOC de manière anonyme, il n’est pas aisé de déterminer le nombre réel d’apprenant⋅es, mais on comptabilise 91 comptes créés qui ont suivi tout ou partie du MOOC.

Seconde étape : un site web pour que les associations trouvent qui peut les accompagner dans leur émancipation numérique

Si le site emancipasso.org a été réalisé au cours de l’année 2023, c’est en mars 2024 que nous avons communiqué spécifiquement à son sujet auprès des associations. La campagne de communication « Associations : les géants du numérique, c’est pas automatique ! » s’est articulée autour d’articles de blog (l’un présentant le projet, les autres documentant la démarche de plusieurs associations en cours de transition), de publications sur les réseaux sociaux (#EmancipAsso) pour visibiliser les prestataires du répertoire et célébrer les associations qui ont mis en cohérence leurs outils et leurs valeurs, d’un webinaire de présentation et d’une campagne d’emailing auprès des organisations de l’ESS.

S’il est difficile d’évaluer si cette campagne a permis aux associations de prendre conscience de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant les outils du capitalisme, on peut se féliciter que la communauté Emancip’Asso, espace d’entraide pour échanger bonnes pratiques, conseils et astuces, ait progressivement été rejointe par des associations et des acteurices de l’écosystème du numérique émancipateur. On comptabilise à ce jour 145 comptes, dont quasiment la moitié (48,3 %) y ont contribué. Au total, la communauté a accueilli 105 échanges, lesquels représentent au total 360 messages. Ces échanges sont principalement initiés par des membres d’associations pour exprimer des besoins techniques ou stratégiques. La communauté (prestataires et/ou autres associations) y répond rapidement (délai de moins de 3 jours en général) et on estime que le niveau de satisfaction est élevé. De plus, l’outil est un bon moyen pour les prestataires recensés dans le répertoire de valoriser leur savoir-faire.

screenshot du forum Emancip'Assp

On peut aussi se réjouir de voir de plus en plus de prestataires soumettre leur candidature pour intégrer le répertoire. En l’espace d’un an, leur nombre a doublé : ils étaient 25 en décembre 2023, 33 au lancement de la campagne de communication en mars et 52 désormais.

Enfin, afin de faire connaître Emancip’Asso au plus grand nombre, nous l’avons présenté à plusieurs reprises en 2024 :

  • le 31 janvier au Forum national de l’ESS (Niort)
  • le 25 avril lors d’un webinaire pour le réseau Numéris’Asso
  • le 26 mai aux Journées du Logiciel Libre (Lyon)
  • le 10 juin aux Rencontres Professionnelles du logiciel libre (Lyon)
  • le 26 septembre lors d’un webinaire pour la communauté de la Fondation Crédit Coopératif
  • le 13 novembre au Forum National des Associations et fondations (Paris)
  • le 23 novembre au Campus du Libre (Lyon)
  • le 10 décembre lors d’un mardi de l’ESS (Lyon) sur Les Communs numériques, leviers de la transformation sociale

Perspectives

Emancip’Asso n’en est qu’à ses débuts et a vocation à durer dans le temps, pour convaincre toujours plus d’associations de mettre en cohérence leurs outils numériques avec leurs valeurs.

Nous allons continuer à faire connaître le site emancipasso.org en :

  • communiquant régulièrement sur les prestataires recensés dans le répertoire ;
  • présentant les ressources qui y sont répertoriées ;
  • animant la communauté Emancip’Asso ;
  • développant les partenariats avec les fédérations d’associations ;
  • développant notre présence lors des événements nationaux du secteur associatif ;
  • animant webinaires de présentation, ateliers ou conférences.

Et nous comptons sur le bouche-à-oreille pour que ce site devienne une ressource incontournable pour toutes les associations : n’hésitez pas à présenter cet outil à vos associations préférées !

Si vous le souhaitez, vous pouvez nous donner les moyens de continuer à faire découvrir Emancip’Asso auprès des nombreuses associations qui utilisent encore les outils des géants du web.

Soutenir Emancip’Asso (et Framasoft)

 

Peer.Tube, mettre en valeur le PeerTube pour lequel nous œuvrons

PeerTube pouvant être utilisé par toutes et n’importe qui, on peut parfois trouver tout et n’importe quoi dans cet univers de vidéos, dont des contenus qui ne nous correspondent pas du tout. Ce n’est pas notre rôle de les interdire, mais cela peut être notre rôle de promouvoir des vidéos sur PeerTube qui nous rendent fièr·es de tout ce travail que nous fournissons depuis plus de 7 ans sur ce logiciel.

Notre idée était donc de créer sur le site peer.tube une vitrine de vidéos PeerTube qui nous enthousiasment. En réalisant ce travail de curation, via la sélection de contenus de qualité, nous aurions ainsi pour répondre à celles et ceux qui nous demandent comment trouver des vidéos intéressantes sur PeerTube : essaye sur peer.tube !

Nous avions prévu 4 axes de développement sur ce projet :

  • se fédérer avec des instances et chaînes au contenu original,
  • partager nos choix de fédération pour que d’autres instances puissent les suivre,
  • permettre à des créatrices de contenus qui ne trouvent pas leur place sur d’autres instances de candidater pour avoir un compte sur peer.tube,
  • tenter de faire communauté avec les administratrices et administrateurs d’autres instances qui ont établi leur ligne éditoriale.

Si, en 2022, nous avions déjà commencé ce travail en proposant sur peer.tube une sélection de chaînes « qui valent le détour » et de quelques playlists en anglais et en français, nous n’avons au final pas trouvé l’énergie et la disponibilité d’avancer davantage dans ce projet.

screenshot de la page d'accueil de peer.tube

Pour autant, le besoin est, selon nous, toujours d’actualité. Nous avions d’ailleurs pensé que l’application PeerTube que nous venons de publier pourrait en partie y répondre. Mais c’était avant qu’on découvre que les magasins d’applications d’Apple (AppStore) et Google (PlayStore) n’étaient manifestement pas prêts à héberger un client pour (non pas une plateforme mais) un réseau de plateformes autonomes de partage de vidéos. Ainsi, pour pouvoir publier l’application PeerTube, nous avons dû présenter l’application mobile avec une « liste autorisée » de plateformes PeerTube répondant à leurs normes. Normes qui font que certains comptes et certaines chaînes que nous trouvons pertinents (et qui sont déjà dans notre sélection sur https://peer.tube/) en sont exclus.

Si le projet Peer.Tube n’a pas vu le jour sous la forme qu’on avait imaginée en 2022, on espère cependant qu’on pourra envisager sa transformation (ou sa relance) prochainement. En 2025, on aimerait continuer à mettre un peu d’énergie et de moyens pour davantage valoriser les contenus de qualité postés sur le réseau PeerTube. Cela pourrait être en prolongeant l’expérience de la newsletter de l’écosystème PeerTube envoyée en avril dernier… ou bien d’une toute autre façon…

Si vous pensez que c’est une bonne idée, n’hésitez pas à nous le faire savoir : quelques encouragements en commentaire et/ou votre soutien financier nous serons très précieux.

Soutenir la promotion de PeerTube (et Framasoft)

 

Framaspace, cloud convivial pour collectifs solidaires

Deux ans après l’annonce de Framaspace, un environnement de travail en ligne collaboratif pour outiller les associations et collectifs qui veulent changer le monde, 1627 organisations ont rejoint ce service gratuit basé sur le logiciel libre Nextcloud. C’est 125 de plus depuis la publication de l’article de blog du 26 novembre, ce qui nous conforte dans l’idée que ce service répond bien à un besoin.

Un environnement de travail collaboratif tout-en-un…

Entre la version beta lancée le 15 novembre 2022 et aujourd’hui, le service Framaspace a bénéficié de nombreuses améliorations via :

  • plusieurs mises-à-jour majeures de Nextcloud, le logiciel derrière Framaspace ;
  • le développement et l’ajout de 2 applications : Visites guidées et Transfert de propriété ;
  • l’ajout de 3 autres applications : Formulaires, Tableaux et Paheko.
Illustration - Dans l'espace, une licorne fait apparaitre des bulles de sa baguette magique. Dans les bulles, on trouve des symboles : un boulier, des fichiers, etc.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Framaspace, c’est aujourd’hui une suite logicielle qui intègre 13 outils :

📁 un espace de stockage / partage de documents (drive)

🗒️ une suite bureautique pour l’édition collaborative des fichiers

📷 une application pour créer des albums de photos ou des vidéos

💬 la possibilité d’échanger par conversation écrite ou en visioconférence avec les autres utilisateur⋅ices

👥 un carnet de contacts où en plus d’y enregistrer vos contacts personnels, vous pouvez créer des groupes pour les organiser et des équipes pour partager des données spécifiques

🗓️ une application pour créer des agendas, y ajouter vos événements et les partager

🗂️ un outil de gestion de projet de style kanban destiné à la planification personnelle et à l’organisation de projets en équipe

📣 un module d’annonces qui permet de publier des informations à destination de tous les utilisateur⋅ices de votre Framaspace

🔄 une application permettant aux associations qui ont rejoint Framaspace de coopérer entre elles autour de projets communautaires, en construisant des connaissances partagées via l’édition collaborative de contenus

📊 un outil pour créer des formulaires simples dont les résultats sont visibles directement ou transférés dans un fichier .csv ou un tableur

🧩 un outil de gestion de la vie associative (gestion des membres, gestion des activités et gestion comptable)

📝 une application pour gérer des listes de tâches et de les partager avec d’autres utilisateur⋅ices

🚀 un outil no code qui permet de créer des mini-applications (réservé à un public ayant une bonne maîtrise des outils numériques)

Et on ne compte pas s’arrêter là ! Même si nous proposons désormais une offre relativement complète. Avec l’installation de la version 30 de Nextcloud début 2025, de nouvelles fonctionnalités intéressantes vont être ajoutées. Pour la suite, nous envisageons de mettre en place une infrastructure plus performante pour augmenter les capacités de l’outil de visioconférence intégré à Framaspace pour que cette fonctionnalité soit accessible à davantage de participant⋅es.

De plus, nous évaluerons l’intégration de nouvelles applications, comme celle mettant à disposition un tableau blanc interactif et partagé, ou celle proposant des dossiers de groupes (qui reste pour l’instant un peu trop buguée à notre goût). Nous estimerons la pertinence d’intégrer la valorisation du bénévolat. Et nous verrons si nous avons les moyens humains et financiers d’ajouter la possibilité de créer et gérer votre site web associatif, directement depuis votre Framaspace.

Soutenir Framaspace (et Framasoft)

 

… adopté par des organisations œuvrant à la transformation sociale et environnementale

Grâce aux informations renseignées lors de chaque inscription, il nous est possible d’avoir une petite idée de qui sont les bénéficiaires de Framaspace. On constate ainsi que ce sont des structures plutôt récentes : 42 % d’entre elles ont moins de 5 ans alors que 26 % ont entre 5 et 15 ans et 32 % plus de 15 ans. Elles sont même 10 % à avoir été créées en 2024.

graphique en barre montrant en absysse le nombre de structures et en ordonnée les années de création

 

La majeure partie d’entre elles (70 %) sont constituées en associations, mais 25 % sont des collectifs informels et 5 % des syndicats.

Quant à leurs domaines d’intervention, elles sont 43 % à indiquer qu’elles œuvrent dans l’éducation, 41 % dans le social et 40 % dans l’environnement.

Nous le constations déjà en 2022 et 2023 et cela se confirme en 2024 : nous avons réussi à cibler le public que nous souhaitions toucher : des associations (déclarées ou de fait) plutôt petites, avec de petits budgets dont les domaines d’intervention sont l’éducation, l’environnement, le social ou le culturel. Ce qui n’est pas étonnant quand on connaît le public de Framasoft !

Du côté des usages, 46 % d’entre elles ont créé entre 1 et 4 comptes sur leur Framaspace, 20 % entre 5 et 9 comptes, 10 % entre 10 et 14 comptes et seulement 24 % ont créé 15 comptes et plus. Rien d’étonnant à cela puisque Framaspace est réservé aux petites organisations.

Elles sont finalement assez peu nombreuses à être contraintes par la capacité de stockage maximum que nous avons fixée : 90 % stockent sur leur Framaspace moins de 5 Go de données et seulement 2 % d’entre elles ont dépassé les 20 Go de données alors qu’elles sont 8 % à utiliser entre 5 et 20 Go.

Pour construire les fondations d’une communauté francophone d’utilisateur⋅ices de Nextcloud et favoriser l’entraide entre les utilisateur⋅ices de Framaspace, nous avons mis en place un forum. A ce jour, 388 comptes y ont été créés, ce qui est encore trop peu à notre goût au regard du nombre de structures utilisant Framaspace. En revanche, les échanges vont bon train puisque 1642 messages ont été postés au sein de 497 sujets différents.

En 2025, nous souhaitons mettre davantage d’énergie pour inciter les structures qui ne l’ont pas encore rejoint à le faire et pour animer et modérér les échanges qui s’y tiendront. Cela ne pourra évidemment se faire que si vous nous en donnez les moyens.

Soutenir les 1600 bénéficiaires de Framaspace (et Framasoft)

 

Et la suite ? promouvoir et faciliter l’adoption !

Le projet Framaspace n’en est qu’à ses débuts et, en 2025, nous espérons que davantage d’associations et collectifs pourront en bénéficier. Car si accueillir 1627 organisations est déjà un exploit technique, nous aimerions davantage permettre à ces structures de s’émanciper des outils des géants du web. Pour cela, nous souhaitons consacrer davantage de temps à la promotion de ce service.

Un autre objectif pour l’année à venir est de développer l’accompagnement aux usages de Framaspace. Mieux accompagner les utilisateur⋅ices, notamment celles et ceux qui découvrent Nextcloud, nous semble essentiel au regard de la complexité de l’outil. Nous allons nous lancer dans la réalisation du tutoriel interactif dont vous serez l’héroïne ou le héros et comptons produire plusieurs tutoriels sur des fonctionnalités avancées de NextCloud, en particulier sur les apps « Formulaires », « Tableaux » et « Paheko ».

Enfin, nous souhaitons inciter à la « collaboration politique » entre les espaces. Que cela soit en mettant en valeur les possibilités de « fédération » (c’est-à-dire la possibilité de lier et de partager des informations entre plusieurs espaces Framaspace ou Nextcloud), ou en proposant une « veille militante » partagée afin de faciliter les mobilisations (ce qui nous semble particulièrement essentiel en ce moment).

À la louche, on estime que le service Framaspace nous a coûté 30 000 € en 2024 : la moitié de cette somme a servi à louer des serveurs, l’autre à rémunérer les équipes techniques. Mais si en 2025, comme nous le souhaitons, nous consacrons davantage de temps à promouvoir Framaspace, développer l’accompagnement à sa prise en main et inciter à la collaboration entre utilisateur⋅ices, ces coûts vont forcément augmenter.

Nous pensons sincèrement qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens. Si vous le pensez aussi, que vous bénéficiez ou non d’un Framaspace, nous avons donc besoin de votre soutien, dès maintenant, afin de nous « aider à aider » ces structures non seulement à quitter les GAFAM et à mettre leurs outils en cohérence avec leurs valeurs, mais aussi et surtout à mieux agir, à mieux coopérer, à mieux créer du lien. À mieux faire société, ensemble.

Soutenir l’avenir de Framaspace (et Framasoft)

 

ECHO Network, comprendre les besoins de l’éducation populaire hors de nos frontières

Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet et un réseau de 7 structures associatives d’éducation populaire provenant de 5 pays européens (Céméa Federzione Italia, Céméa Belgique, Willi Eichler Academy, Solidar Foundation, Centar Za Mirovne Studije et Framasoft) mené par l’association d’éducation populaire des Céméa France.

logo du projet Echo Network

Si ces organisations ont en commun d’accompagner les citoyen⋅nes dans leur autonomie et leur émancipation, elles s’interrogeaient sur comment accompagner leurs publics à s’émanciper des services des géants du web. Le projet s’est donc donné comme objectif de promouvoir la citoyenneté numérique en outillant les organisations de jeunesse et plus largement les associations, à analyser et comprendre les effets du numérique sur nos vies, nos organisations et nos relations, en tenant compte des droits des personnes ; et en proposant des alternatives numériques éthiques, respectueuses de l’environnement et des droits humains.

5 temps forts en 2023

En 2023, les partenaires du projet se sont rencontrés, ont échangé des pratiques et expérimentés des méthodes d’animation lors de 5 temps forts. Un séminaire d’ouverture s’est tenu en janvier 2023 à Paris et a été suivi de 4 visites d’études dans chacun des pays pour échanger sur les usages numériques spécifiques à leurs pays, leur culture, leur langue. Si ces rencontres ont permis une meilleure compréhension du contexte de chacun·e, elles ont surtout favorisé l’acquisition de connaissances et de compétences.

Le séminaire d’ouverture co-organisé par les Ceméa France et Framasoft a rassemblé à Paris une trentaine de participant·es représentant les partenaires du projet ECHO Network et plus de vingt personnes des réseaux de l’éducation nouvelle, de la médiation numérique, des communs et du libre. Pendant 3 jours, les participant⋅es ont pu faire connaissance et échanger sur les notions d’Éthique, de Communs, d’Humanisation et d’Ouverture dans le numérique.

lire le CR complet sur le Framablog

La première visite d’étude s’est tenue à Berlin du 27 au 31 mars 2023. Organisée par la Willi Eichler Akademy sur la thématique « jeunes, réseaux sociaux et éducation politique », elle a permis aux participant⋅es de questionner leurs usages des réseaux sociaux (comment partager nos messages en restant cohérent⋅es avec ce que l’on défend) et de mieux comprendre comment les jeunes générations les appréhendaient.

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Du 12 au 17 juin 2023, c’est sous le soleil de Bruxelles que s’est tenue la deuxième visite d’étude sur la thématique « pratiques d’éducation active pour sensibiliser aux outils éthiques ». Les participant⋅es ont pu expérimenter de nombreux formats d’animation pour partager leurs connaissances en matière de numérique éthique, mais aussi rencontrer les différentes organisations locales ou se former à la captation vidéo ou à la diffusion radio.

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La troisième visite d’étude s’est déroulée à Rome du 27 au 29 septembre 2023. Organisée par la fédération italienne des CEMEA autour de la thématique « Entre présentiel et distanciel, quelle utilisation du numérique ? », elle s’est articulée autour de rencontres avec plusieurs associations italiennes, dont les formateur·ices ont témoigné de leur utilisation des outils numériques en formation, d’ateliers de réflexion et de production sur les enjeux du numérique dans les formations et les contenus pédagogiques et la rencontre avec une chercheuse de l’Université de Rome Tre autour des enjeux de l’Intelligence Artificielle.

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Le consortium du projet ECHO Network s’est retrouvé pour la dernière visite d’étude du projet, à Zagreb du 5 au 7 décembre 2023 au Center for Peace Studies, organisation croate de défense des droits humains. Les participant·es ont pu rencontrer différentes organisations croates utilisant le numérique dans leurs activités, échanger sur la question des Droits Humains et de l’IA, sur le rôle d’Internet dans les mouvements anti-guerre en Croatie dans les années 90 et de la cyber-surveillance.

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2024 : production et valorisation

Après ces 4 visites d’études, le projet ECHO Network était consacré en 2024 à la production de ressources qui pourraient servir à d’autres associations en Europe. Lors d’un échange en mars, nous nous sommes mis d’accord sur la forme que prendrait nos réalisations et comment se répartir le travail. Framasoft a pris en charge la réalisation d’un site web pour présenter l’ensemble de ces productions.

screenshot de la page d'accueil du site https://echo-network.eu/

Vous pouvez ainsi trouver sur le site https://echo-network.eu :

  • une cartographie des structures œuvrant pour un numérique éthique à travers la formation, la construction d’outils et/ou la proposition de services
  • un référentiel de ressources et outils disponibles dans le réseau des partenaires en lien avec la promotion de la citoyenneté numérique
  • des démarches d’animation à destination des éducateur·ices et des jeunes pour analyser et comprendre
  • un guide de survie numérique pour les représentant⋅es d’associations qui souhaitent engager une transition numérique en lien avec leurs valeurs associatives
  • un plaidoyer pour une transition numérique éthique et durable

Les partenaires du projet ECHO Network se sont retrouvés une dernière fois à Bruxelles du 4 au 6 novembre 2024 pour finaliser le bilan du projet et le présenter lors d’un événement organisé par Solidar au Comité économique et social européen, un organe consultatif de l’Union Européenne. Cet événement a permis de réunir les acteurs de l’éducation et de la formation et les décideurs politiques européens lors d’une table ronde politique sur le thème de la transition numérique éthique et durable.

photo d'un temps lors de la table-ronde organisée au Comité économique et social européen

Présentation du projet au Comité économique et social européen

 

Tout au long de ce projet, nous avons pu découvrir les différences de fonctionnement, d’actions et de culture de nos structures respectives. Les activités de Framasoft sont évidemment assez différentes des méthodes d’animation des Ceméa ou des actions de plaidoyer de Solidar. De plus, nous n’avons pas pour habitude de faire des rencontres dans toute l’Europe (qui restent assez chronophages en particulier lorsqu’on évite le transport aérien), notre fonctionnement plus dynamique préfère les échanges asynchrones et à distance. Pour autant, ces rencontres nous ont permis de découvrir nos points communs et nos discours partagés, et nous nous réjouissons d’avoir apporté notre regard aux enjeux du numérique qui ont pu être discutés.

Nous espérons que les contenus présents sur ce site aideront les membres de la société civile au niveau européen à la recherche de ressources autour du numérique éthique, et nous nous efforcerons d’y référer et de diffuser ses contenus sous licence libre, en particulier au sein de notre réseau non-francophone.

Soutenir la participation de Framasoft à ECHO Network

Vous reprendrez bien un peu de numérique émancipateur pour Noël ?

Au regard de ce long bilan, et même si nous n’avons pas mené tous ces projets dans leur intégralité, nous estimons avoir atteint l’objectif que nous nous étions fixé, à savoir fournir des outils numériques aux associations et collectifs qui œuvrent pour le bien commun et le bien des Communs. Et on est sacrément fier⋅es de ce que nous avons accompli ces deux dernières années, dans un contexte mouvementé.

Pour autant, nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin ! Il reste encore beaucoup à faire pour que toutes les structures qui veulent changer le monde mettent en cohérence leurs outils numériques et leurs valeurs. D’ailleurs, on compte sur vous pour leur faire découvrir tout ce que nous avons mis en place ces deux dernières années. Et pour vous aider, on vous a concocté une petite vidéo qui présente en 13 min chrono l’offre de Framasoft à destination des associations.

En cette veille de Noël, et même si nous ne sommes pas hyper fans des fêtes religieuses et consuméristes, on se dit que vous nous feriez un chouette cadeau en participant à rendre virale cette vidéo ! Alors, n’hésitez pas à la partager auprès de votre famille, votre cercle amical, vos collègues et bien évidemment auprès de vos communautés.

Soutenir les actions qui dégooglisent les associations (et Framasoft)

 

Le défi : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !

Framasoft est financée par vos dons ! Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 d’aventures et nous aider à continuer et décoller une 21e année.

Framasoft, c’est un modèle solidaire :

  • 8000 donatrices en 2023 ;
  • plus de 2 millions de bénéficiaires chaque mois ;
  • votre don (défiscalisable à 66 %) peut bénéficier à 249 autres personnes.

Jauge de dons de Framasoft au 24 décembre 2024, à 201 425 €

À ce jour, nous avons collecté 201 425 € sur notre objectif de campagne. Il nous reste 7 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.

Alors : défi relevé ?

🎈 Je soutiens la 21e année de Framasoft 🎈

Alternatiba poursuit sa sortie des logiciels propriétaires et adopte un outil de base de données no-code et libre

Le mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale nous parle de sa vision des outils numériques et comment il entreprend de sortir concrètement des logiciels privateurs. Partage d’expérience dans la mise en place d’un outil de base de données no-code.

Bonjour Adrien et Gauthier ! Pouvez-vous vous présenter ?

Salut, ici Gauthier, profil type de l’ingénieur qui aurait pu travailler dans la voie toute tracée de l’industrie mais qui se posait trop de questions pour ça. Après une escapade dans l’éducation nationale, je suis devenu militant à plein temps à Alternatiba / ANV-COP21 Grenoble, puis je me suis impliqué de plus en plus dans l’équipe informatique globale jusqu’à devenir salarié du mouvement en 2021. Je suis aussi impliqué dans plein d’assos militantes ou dans le domaine de l’animation, et je traîne dans le monde du numérique libre depuis quelques années ! Aujourd’hui, je dirais que je suis un geek (barbu, lunettes et tout 🤓) qui comprend à peu près ce que disent les machines (encore que…), mais qui préfère surtout parler aux humains (c’est ça qui est intéressant !).

 

Salut ! Moi, c’est Adrien ! J’ai 35 ans. Dans une autre vie, j’ai fait des études de maths pour l’information et une thèse en cryptographie quantique. J’ai quitté le monde de la recherche après mon doctorat et j’ai travaillé pour différentes ESN. J’ai notamment fait une mission de 3 ans en tant qu’ingénieur de recherche en analyse de données pour Michelin. J’ai démissionné durant l’été 2021 pour me consacrer entièrement à des engagements associatifs, notamment à Alternatiba et ANV-COP21 à Clermont-Ferrand, mais également dans un atelier bois partagé ou pour la monnaie locale du Puy-de-Dôme. J’ai rejoint Gauthier à la commission informatique d’Alternatiba en décembre 2022.

 

Le mouvement Alternatiba est déjà relativement médiatisé et connu, mais sans doute pas de tout le monde. Alors, c’est quoi Alternatiba ? Et quel est votre rôle ?

Alternatiba et Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) sont les deux « jambes » d’un même mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale. Né au Pays Basque en 2013, ce mouvement forme aujourd’hui un réseau de 115 groupes locaux implantés sur les territoires et vise à relever le défi climatique en contribuant à faire émerger un mouvement de masse, à la fois radical, populaire, non-violent et déterminé. Alternatiba promeut les alternatives et fait de la mobilisation citoyenne (organisation de marches climat, de villages des alternatives, d’actions de plaidoyer, etc.) En parallèle la « jambe » ANV-COP21 s’oppose et résiste face aux projets climaticides par l’organisation d’actions de désobéissance civile non violente.

Ces deux « jambes » nous permettent de faire passer les citoyen⋅nes à l’action autour du slogan « Changeons le système, pas le climat ! »

Pour animer ce réseau de 115 groupes locaux, une équipe d’animation a pour rôle de faciliter le lien entre tous ces groupes et de créer des dynamiques, sur des thèmes ou des campagnes ou projets communs. Cette équipe, composée de bénévoles et d’une quinzaine de membres permanent⋅es salarié·es, est répartie en différentes commissions (animation du réseau, communication externe, collecte, finances, etc.). Pour notre part, nous sommes les deux coordinateurs de la commission informatique. Nous mettons en place et maintenons les outils numériques utilisés par l’équipe globale et nous sommes force de proposition pour transposer les valeurs du mouvement à nos pratiques numériques !

 

Groupe de personnes, assises en demi-cercle, participant à une formation/animation par Alternatiba.

Formation lors du Camp Climat Militant Nord 2022

 

Comment définiriez-vous le rapport entre votre mouvement et « le numérique » en général ?

Les groupes locaux du réseau sont tous autonomes et ont chacun leur propre style côté numérique : ça va du « geek de service » un peu tout seul qui bricole les outils du groupe avec les moyens du bord, aux « gros » collectifs qui mettent en place des systèmes plus robustes et souvent avec des outils libres et une équipe informatique plus structurée. Résultat ? Un joyeux méli-mélo de pratiques numériques qui dépend souvent de la magie des personnes en charge ! 🤪 Une des questions que l’on se pose d’ailleurs beaucoup au sein de la commission informatique est de savoir comment accompagner les différents groupes locaux pour mettre en place des outils numériques qui leur permettent de mobiliser efficacement.

Pour ce qui est de l’équipe d’animation globale, notre rapport au numérique a longtemps été dicté par l’usage des outils les plus répandus, les moins chers, et les plus faciles à utiliser… oui, vous avez bien deviné, on est encore beaucoup chez Google… Ces outils ont été choisi par défaut au début d’Alternatiba par les premier⋅es militant⋅es du mouvement.

La création de la commission informatique en 2018, suivie par l’arrivée d’un salarié dédié, a permis de concrétiser la volonté de mettre en cohérence nos pratiques numériques avec nos valeurs et d’initier les changements nécessaires : structuration des usages numériques, sobriété numérique, sensibilisation au capitalisme de surveillance, choix d’hébergeurs éthiques, virage vers des logiciels émancipateurs, etc.

À savoir que les membres permanent⋅es de l’équipe d’animation globale n’ont pas une très grande connaissance du monde du numérique en général. Pour beaucoup, les outils numériques sont utilisés par nécessité (parce que nous sommes une équipe décentralisée – vive les visios… 😅) et doivent avant tout être des outils fonctionnels et efficaces. Par ailleurs, la multiplication d’outils numériques est globalement vue comme une contrainte qui peut générer de la lassitude ou de la frustration. C’est clair qu’on préférerait faire de la randonnée, de la soudure ou du jardinage plutôt que d’être devant un écran !

En résumé, nous restons collectivement pragmatiques : nous sommes un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale, et nos outils numériques doivent avant tout nous permettre de répondre à ces objectifs de manière efficace. Le numérique n’est pas le « cœur de métier » d’Alternatiba / ANV-COP21 : nous, c’est la mobilisation citoyenne ! Alors on évite d’auto-héberger ou de développer nos propres outils : en règle générale, on se tourne plutôt vers des hébergeurs en qui on a confiance et vers des outils qui existent déjà. Cependant, la conviction que le choix des outils numériques est politique est globalement partagée par tout le monde et nous donne (en tant que commission informatique) la légitimité de pousser à développer une culture du numérique libre au sein du mouvement.

 

Et y a-t-il une volonté, une politique/doctrine, envers le logiciel libre en particulier ?

La volonté de valoriser les logiciels libres est clairement présente au sein du mouvement. Cela a été affirmé à plusieurs reprises dans différentes instances du mouvement, notamment au sein du conseil d’administration. Pour nous, les logiciels libres incarnent dans le monde du numérique les valeurs que nous défendons pour une société désirable : plus de communs gérés de manière démocratique, moins de surveillance, une philosophie d’opposition au capitalisme…

En théorie, tout ça est bien beau mais, en pratique, c’est beaucoup moins évident… 😬 Cette volonté de s’affranchir des logiciels privateurs et de mettre en place des usages numériques alternatifs émancipateurs est limitée par l’habitude (« oui mais je connais bien ce logiciel… »), le manque de convivialité et d’ergonomie de certains outils (« ah non c’est moche ! ») ou le besoin de fiabilité (« oui c’est sympa mais bon, ça ne marche jamais ton truc »). Ces questions étant actuellement portées par un nombre restreint de personnes, il y a une certaine inertie au sein du mouvement, et c’est normal.

En résumé, nous adoptons une posture radicalo-pragmatique : nous cherchons à nous émanciper du numérique privateur autant que possible mais nous utilisons ce que nous avons à disposition ici et maintenant pour continuer d’avancer efficacement. Alternatiba / ANV-COP21 est avant tout un mouvement citoyen écologiste qui se veut accessible à toutes et tous, et qui a besoin d’avoir des outils facilement appropriables pour les gens. La question de la convivialité et de la formation à ces outils est primordiale, nous devons encore beaucoup travailler dessus !

"ce qu'on veut" vs "ce qu'on parvient à faire"

Allégorie du quotidien de la commission informatique

 

Dans vos actions, vous utilisez donc différents logiciels ou plateformes. Peut-on savoir lesquels ?

Globalement, nous sommes toujours dépendant⋅es d’un certain nombre de logiciels propriétaires. L’outil de travail central de l’équipe globale est un Google Drive sur lequel nous stockons et partageons nos documents de travail, les ordres du jours et les comptes rendus (on fait beaucoup de rédaction collaborative ! ✏️), ainsi que des tableaux de suivi et de nombreux autres documents. Nos boîtes mails et listes mails sont actuellement hébergées chez OVH, mais nous avons initié un processus pour les migrer chez un hébergeur associatif. Nous utilisons encore beaucoup Zoom pour faire des réunions en visio. On utilise également Brevo (ex Sendinblue) pour envoyer nos infolettres, des outils spécifiques pour la collecte de don, et Ohme comme CRM. Enfin, en tant que mouvement de mobilisation, nous sommes presque « contraint⋅es » à utiliser les réseaux sociaux dominants pour toucher un maximum de personnes.

Cependant, nous migrons peu à peu nos usages vers des outils libres. Nos sites web sont hébergés chez Infomaniak sur WordPress depuis 2018. Nous utilisons le logiciel de messagerie instantanée Mattermost, hébergé par le CHATONS le Cloud Girofle, nous avons un serveur Mumble pour les réunions audio, on utilise l’instance Vaultwarden de Tedomum (un autre CHATONS) pour la gestion de nos mots de passe, Paheko pour la gestion de notre caisse, BigBlueButton chez Globenet pour les visios, et Aktivisda, le petit nouveau qui permet de créer des visuels. Et bien sûr, nous utilisons beaucoup des services de Framasoft : Framadate (sondage), Framaforms (formulaire), Framavox (prise de décision), Framagit (forge logicielle)… Certains groupes locaux ont également mis en place une instance Nextcloud pour partager les fichiers et s’organiser. D’une manière générale, nous évitons de développer nos propres logiciels, mais en 2019 Alternatiba s’est malgré tout lancé dans une chouette aventure en participant au développement de NOÉ, une application libre d’organisation d’événements, car nous avions des besoins très spécifiques pour l’organisation des Camps Climat. ⛺ Aujourd’hui, le projet s’est autonomisé mais nous continuons à utiliser ce logiciel pour nos événements, et notamment pour notre projet de Camp Climat 2025.

Enfin, pour certains usages spécifiques liés à la désobéissance civile avec ANV-COP21, nous utilisons certains outils qui mettent en avant la confidentialité et le chiffrement, par exemple Proton Mail, Signal ou Cryptpad.

Vous noterez qu’on dépend de pas mal d’hébergeurs différents, mais on essaie de maintenir un lien de confiance avec les humain⋅es de ces différentes organisations. Notre critère primordial : « suis-je capable de boire une bière avec mon hébergeur ? » » 🍻

Où sont nos données ? - La galaxie des hébergeurs sympas autour d'Alternatiba

Où sont nos données ? – La galaxie des hébergeurs sympas autour d’Alternatiba

 

Vous nous avez contacté au sujet d’un projet, d’une envie. Celle d’utiliser des outils type « base de données no-code ». On a beau être sur Framasoft : pouvez-vous nous expliquer ce que sont ces outils, et quels sont leurs principaux avantages ?

En tant qu’équipe d’animation globale, nous cherchons à suivre la dynamique du réseau Alternatiba / ANV-COP21 et à faire circuler des informations dans l’ensemble des groupes locaux. Pour cela, nous devons stocker un certain nombre d’informations, comme les contacts des différents référent⋅es, les activités des groupes, les participations aux différentes mobilisations et campagnes ou encore les formations données.

Toutes ces données ont longtemps été stockées dans de nombreux tableaux de suivi sous forme de Google Sheets. Le temps passant, ces tableaux sont devenus lourds et difficiles à maintenir et à mettre à jour car ils n’ont pas été conçus de manière optimale à l’origine. La mise à jour ou la récupération de données spécifiques se sont avérées compliquées, fastidieuses et chronophages, un peu comme dans le grenier de la vieille maison de famille dans lequel on entasse un peu tout ce qui passe années après années… 🕸️

À l’inverse de ces tableaux indépendants, une base de données est un outil qui permet nativement de répondre à ce type de besoin en liant différents tableaux entre eux de telle sorte que les informations des uns puissent être lues ou mises à jour à partir des autres. Cela évite les doublons et facilite grandement la mise à jour et la consultation des données ! Au contraire d’une base de données « classique » qui s’utilise par des requêtes type SQL, un outil de base de données dit «  no-code  » est doté d’une couche supplémentaire qui permet de rendre invisible pour l’utilisateur⋅rice les formules qui se cachent derrière et est donc parfaite pour des utilisateurices non geeks.

C’est pour ces raisons que nous avons décidé de procéder à un grand ménage de printemps de notre vieux grenier et de nous orienter vers ce type d’outils pour faciliter le suivi de notre réseau ! 🧹

 

OK, merci : on y voit (un peu) plus clair :-) Maintenant, pouvez vous préciser votre projet ?

Dans l’idée de sortir petit à petit un maximum de nos données de Google (en particulier les données personnelles), notre projet est de migrer l’ensemble de nos tableaux de suivi Google Sheets vers un outil de base de données no-code existant. Le leader du marché est AirTable, un logiciel propriétaire américain de la Sillicon Valley BigTech et compagnie. Nous avons choisi une alternative open-source, Baserow, qui offre également de nombreuses fonctionnalités intéressantes.

Nous avons donc construit une (vraie) base de données sur Baserow pour le suivi de notre réseau. Finies les bidouilles : place aux tables de suivi interconnectées, où chaque info est bien rangée à sa place et prête à être trouvée en deux clics. 😁 Plus besoin de jouer aux détectives, toute l’équipe peut accéder aux infos sans prise de tête.

Pour compléter le tout, nous voulions avoir un maximum de contrôle sur l’ensemble de nos données (qui ne sont donc plus stockées sur les serveurs de Google) et en particulier sur les données sensibles de notre réseau. Il s’avère cependant que nous n’avons trouvé aucun CHATONS qui administre et met à disposition des instances Baserow. Nous avons donc fait le pari d’auto-héberger notre propre instance Baserow afin d’avoir facilement la main sur nos données. Pour cela, nous utilisons une machine chez Grésille un hébergeur associatif de confiance avec qui nous avons des liens forts. ❤️

 

Ca à l’air chouette ! Comment vous y êtes-vous pris·es ?

Bien que Baserow soit un outil relativement simple d’utilisation, il ne fallait pas foncer tête baissée sans réfléchir… La première étape a été de concevoir la structure de notre base de données : quelles tables, quelles infos, à quelle place ? Cette période de conception nous a occupé·es pendant plusieurs mois.

Ensuite, un gros travail a été de mettre en place les fonctionnalités qui répondent à nos besoins. Baserow ayant aujourd’hui des fonctionnalités natives relativement limitées, nous avons dû nous adapter et être inventifs dans la conception de la base de données en attendant le développement de ces fonctionnalités. Pour cela, on a créé grâce à notre complice n8n (un outil libre que l’on héberge aussi et qui se branche sur Baserow) de nombreuses automatisations de tâches grâce à des nœuds préconfigurés et un soupçon de code maison. Exemple ? Un système d’envoi automatique de courriels mensuels aux groupes locaux pour qu’ils mettent à jour leurs infos eux-mêmes. Résultat : les données des groupes sont à jour sans se prendre la tête ! 🧘‍♂️

D’ailleurs, nous avons été impressionnés par la dynamique de développement de Baserow qui témoigne d’un lien fort avec la communauté d’utilisateurices. Nous avons osé publier quelques demandes de fonctionnalités en expliquant notre besoin, et elles ont été prises en compte par l’équipe dans le développement ! 🤩

Schéma de fonctionnement dans le cas de la mise à jour mensuelle des groupes locaux - Source Excalidraw

Schéma de fonctionnement dans le cas de la mise à jour mensuelle des groupes locaux – Schéma réalisé avec Excalidraw

 

 

Capture d'écran du logiciel Baserow, montrant un menu sur la partie gauche et un tableur sur le reste du texte

Capture d’écran du logiciel Baserow

 

Pour mettre en place tous ces outils, nous avons fait appel à Maxime, développeur salarié de la coopérative TelesCoop et qui a été un membre actif d’un groupe local Alternatiba par le passe.

TelesCoop est une coopérative super chouette qui accompagne « les acteurs qui participent à l’amélioration des problématiques sociales et environnementales de notre société à travers les technologies de l’information ». Au delà des compétences techniques, nous avons été touché⋅es par les choix forts qui ont été fait dans l’entreprise concernant les conditions salariales (égalité femme/homme évidemment, salaire adapté en fonction des besoins, temps de travail modulable) et le choix des projets qu’ils et elles choisissent d’accompagner. Chaque salarié⋅e peut allouer une partie de son temps de travail sur des projets bénévoles mais qui remplissent des critères éthiques forts ! 😍 Cela résonne fortement avec les valeurs que nous portons au sein du mouvement Alternatiba.

Nous sommes uni·e·s et engagé·e·s autour de valeurs communes – écologie, justice sociale, sobriété – et d’une volonté de mettre en commun nos expériences individuelles au service d’un projet collectif.
— TelesCoop, sur leur site https://telescoop.fr

Quelle est la suite pour ce projet à moyen terme ?

Aujourd’hui, nous continuons d’intégrer peu à peu l’ensemble des données du mouvement et nous connectons notre base de données à différents outils pour des fonctionnalités spécifiques : formulaires de contact sur nos sites web, visualisation d’indicateurs de la dynamique du réseau grâce à Metabase, inscription/désinscription à nos listes mails, ou encore mise à jour automatique de nos différentes cartes interactives GoGoCarto. D’une manière générale, les possibilités offertes par Baserow (et n8n) sont infinies pour ajouter des nouvelles fonctionnalités à notre système !

Par ailleurs, nous avons conçu ce système d’information en nous appuyant sur les besoins de notre mouvement Alternatiba / ANV-COP21, structuré en groupes locaux répartis sur tout le territoire et animé par une équipe dédiée. Mais peut-être que d’autres mouvements ou collectifs ont une organisation similaire à la notre, et pourraient être intéressés par cet outil ? Une fois que tout sera en place et fonctionnel, il peut être intéressant de le diffuser et le proposer à d’autres mouvements qui ont les mêmes besoins que nous ! C’est ça aussi la dynamique du logiciel libre. :)

 

Cool ! Mais… ça va prendre du temps ? Nécessiter de l’argent ? Comment allez-vous faire ?

Le projet a commencé concrètement avec Maxime de TelesCoop au mois de mars 2023. D’un point de vue opérationnel, nous étions quatre côté Alternatiba à suivre le développement de l’outil : deux personnes de l’équipe informatique et deux de l’équipe d’animation du réseau. Il y a eu beaucoup d’aller-retour entre TelesCoop et nous sur les fonctionnalités, la configuration des tables de données ou les workflows n8n.

Pour ce qui est du développement, on met les mains dans la technique côté Alternatiba pour pouvoir gérer en interne le support et les évolutions par la suite mais c’est surtout Maxime qui a développé la structure de l’outil en travaillant sur le projet plusieurs heures par semaine. Le temps bénévole et le mécénat de compétences que TelesCoop nous consacre à travers Maxime ont permis de faire avancer ce projet très rapidement.

Aujourd’hui, le projet est fonctionnel et utilisé par toute l’équipe. 🎉 La première version a été lancée courant août 2023. Après de nombreux tests, nous avons migré toutes nos données sur notre nouvelle base de données. Les Google Sheet sont maintenant figés. Le premier mail automatique, contenant les liens vers les formulaires de mise à jour, est parti début septembre 2023. Nous avons également commencé à mettre à disposition des projets Baserow pour les groupes locaux intéressés !

Nous avons apporté une attention particulière à former toustes nos collègues et, aujourd’hui, Baserow est un outil largement adopté dans l’équipe. Cette année, nous avons notamment réalisé la gestion du projet du Tour Alternatiba 2024 (notre grand projet qui a impliqué des centaines de bénévoles dans plus de 100 villes de France sur 4 mois) avec efficacité et il sera encore central dans l’organisation du Camp Climat 2025 !

C’est merveilleux (et je pèse mes mots) pour moi de vérifier les mises à jour des référent·es de groupe sans avoir à ouvrir 3 tableaux Google pour repérer / noter les modifs / les faire / les doubler dans un autre tableau. Effet Whaouh !

— Léa, animatrice du réseau Alternatiba / ANV-COP21

Comment Baserow a changé la vie de Léa, animatrice du réseau Alternatiba / ANV-COP21

Vous avez des besoins d’aide ? Technique ? Financière ? Autre ?

D’un point de vue technique, le projet roule aujourd’hui parfaitement et nous ajoutons régulièrement de nouvelles fonctionnalités. Nous avons un petit groupe de travail qui assure le support et l’amélioration continue de notre système Baserow/n8n.

D’un point de vue financier, nous avons lancé début décembre notre campagne de collecte de fin d’année. Cette collecte est cruciale dans un contexte d’incertitude financière croissante pour notre mouvement et, plus largement, pour tous les acteurs de la mobilisation climatique et sociale. Plus que jamais, l’auto-financement devient une nécessité (toujours dans une logique d’autonomie !). Pour vous donner un ordre d’idée, en 2024, la collecte de dons de particuliers a représenté 26,3 % de nos financements sur Alternatiba et 59,5 % sur ANV-COP21.

Notre objectif est de faire grandir cette part afin de garantir notre indépendance et notre vision à long terme. Pour renforcer notre mouvement, multiplier nos actions, et gagner en autonomie face à l’urgence climatique, nous avons besoin du soutien financier des citoyen·nes, car c’est leur mouvement avant tout. Chaque nouveau donateur·rice crédibilise nos actions : en soutenant financièrement, des centaines de personnes renforcent la pression citoyenne pour un monde plus juste et soutenable. Si vous souhaitez contribuer, vous pouvez faire un don directement sur don.alternatiba.eu ! ❤️

 

👉 Je soutiens Alternatiba

 

Personne avec un tshirt Alternatiba, au milieu d'un groupe, souriante et levant un pouce.

 

 

Khrys’presso du lundi 23 décembre 2024

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

Brave New World

Spécial Palestine et Israël

Spécial femmes dans le monde

Spécial karma

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial outils de résistance

  • Contre l’opacité de la surveillance locale : Attrap tes arrêtés préfectoraux ! (laquadrature.net)

    Un des obstacles les plus importants dans la lutte contre la Technopolice est l’opacité persistante de l’utilisation des technologies de surveillance. Pour contrer cette difficulté, La Quadrature du Net lance aujourd’hui Attrap (pour « Automate de Traque de Termes et de Recherche dans les Arrêtés Préfectoraux »), un moteur de recherche d’arrêtés préfectoraux qui contribue ainsi à une plus grande transparence de l’action de l’administration. Cet outil est destiné aux journalistes, militant·es, avocat·es, habitant·es qui souhaitent faire des recherches facilement et rapidement dans la masse d’arrêtés préfectoraux, et ainsi pouvoir connaître quels sont les outils de surveillance et de contrôle utilisés par l’État sur elles et eux.

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine

  • Le Comptoir du Libre (comptoir-du-libre.org) recense les logiciels libres métiers utiles aux services publics ainsi que leurs utilisateurs et prestataires. Plate-forme collaborative, il permet de partager vos expériences, trouver vos outils, et identifier vos partenaires.
  • PeerTube v7 : offrez un nouveau look à votre plateforme vidéo ! (framablog.org)

    Dotée d’un tout nouveau design, la nouvelle interface de PeerTube n’est pas uniquement plus esthétique. Elle est aussi plus simple, plus facile à utiliser et à comprendre, et plus accessible. C’est une nouvelle ère pour ce logiciel qui permet aux vidéastes d’avoir leur propres plateforme de vidéo, de les modérer et de les connecter entre elles.

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

Netlibre, un service libre et un nom de domaine gratuit

Le service netlibre, revu et corrigé

Le service netlibre fournit gratuitement des noms de domaine et une interface simple pour les modifier. Récemment, ce service a été mis à jour.

Vous voulez en savoir plus sur le service ? Vous êtes déjà bénéficiaire du service ou souhaitez le devenir ? Venez lire la suite !

Dans cet article, je vais me focaliser sur le service netlibre. L’histoire, l’ancienne version, la nouvelle et le futur du service. Et en bonus, les problèmes rencontrés. Les aspects purement techniques feront l’objet d’autres articles.

Sommaire

Trop Long ; Pas Lu (note aux utilisateurs actuels et pressés)

La nouvelle version de netlibre représente une réécriture complète du service. Points à retenir : bien meilleure stabilité, les domaines peuvent être gérés à plusieurs et même transférés entre utilisateurs, et bien davantage de vérifications sont faites sur les entrées des utilisateurs pour prévenir un maximum d’erreurs.

Pour les utilisateurs actuels : votre compte a été migré. Vous pouvez voir vos domaines depuis la nouvelle interface. Le contenu des zones n’a cependant pas été repris (pour des contraintes techniques), il faudra les re-remplir mais je pourrai vous fournir vos zones sur demande.

Pas d’inquiétude : les zones actuelles sont toujours servies, il n’y a pas eu de coupure du service DNS. Tant que vous ne faites pas de modification de votre zone sur l’interface, l’ancienne zone reste servie.

Une adresse email vous est demandée lors de votre connexion, elle est désormais obligatoire. Elle permet la récupération de mot de passe, de vous tenir informé des interruptions (volontaires ou non) du service ainsi que des mises à jour.

Connectez-vous au moins une fois dans les 6 mois. Pour faire du ménage je supprimerai les comptes qui ne se connectent pas au moins une fois dans les 6 mois suivant la publication de cet article.

Présentation du service

Le service netlibre fournit des noms de domaines (ou noms de SOUS-domaines si vous préférez) gratuitement. Ainsi, n’importe qui peut se réserver un nom de domaine en « *.netlib.re » ou « *.codelib.re ». L’administration du domaine se fait en quelques clics, sans compétences requises. Ce service est donc utile pour n’importe qui souhaitant un nom de domaine, à titre individuel ou pour une association par exemple.

Il est également possible de mettre à jour dynamiquement une adresse IP d’un enregistrement. Avoir une adresse IP dynamique n’est donc pas un frein à l’utilisation du service ; ce qui est courant pour les connexions à Internet chez les particuliers.

Le code source du service est entièrement libre, que ce soit l’interface, le service d’authentification ou le service dnsmanager qui lie l’interface web au serveur de noms. Tout est libre, sous licence ISC.

Histoire

Cela fait désormais plus de 9 ans que le site netlibre permet de réserver et de gérer des noms de domaines, gratuitement (le service est même encore plus vieux que ça, mais c’était beaucoup plus confidentiel). Un article sur LinuxFr.org avait été posté, puis 9 ans se sont écoulés non sans peine.

L’objectif initial était de me permettre de gérer des zones simplement et mettre à jour des adresses IP de manière automatique. De mémoire, selon mes recherches de l’époque, rien n’existait en libre pour faire cela ; les outils s’en approchant étaient trop complexes pour la simple gestion d’une zone. J’ai donc développé un outil permettant de visualiser de manière claire une zone et de modifier les entrées comme on pouvait le voir sur des sites professionnels. C’était à la fois directement utile pour moi, et un petit défi technique qui m’intéressait. Comme cela semblait utile pour d’autres personnes, j’ai partagé avec grand enthousiasme mon petit bricolage.

Malgré l’engouement du début, le site a très peu évolué par la suite, par manque de temps et d’énergie. Il remplissait son rôle pour mon usage, donc pendant des années je n’y ai pas touché du tout. Quand j’ai voulu m’y remettre, avec quelques années d’expérience supplémentaires, le code me semblait trop bancal pour m’y investir davantage. Les problèmes rencontrés demandaient une réécriture complète. La dernière section de l’article donne des détails.

netlibre, c’est désormais 9 ans, 7000+ utilisateurs et 32 000 zones. Qu’on s’entende bien, une bonne partie de ces comptes et de ces zones sont à jeter car des robots sont passés par là. D’ailleurs, le service, avec ses quelques dizaines de milliers de domaines, reste assez modeste. Néanmoins, j’ai été contacté par de nombreux utilisateurs au fil des années. Le site est réellement utilisé, et ça, c’est à la fois une victoire et une vraie surprise.

L’ancienne version

L’ancienne version du site a été modifiée jusqu’à très récemment (quelques mois) pour corriger de gros problèmes, notamment d’infrastructure. Cette version permettait de s’inscrire, demander des zones et les gérer (ajout, suppression, modification) avec une interface simple, comme on peut voir sur OVH ou Gandi. Mais elle n’était pas finie : impossible de se désinscrire ou récupérer son mot de passe, de nombreux enregistrements DNS étaient inaccessibles, etc.

Sauf que voilà, l’architecture logicielle rend la modification assez désagréable. J’ai donc décidé de repartir de 0, avec un meilleur découpage du service et des techno adaptées.

La nouvelle version

Depuis quelques semaines déjà, la nouvelle version est désormais en ligne. Les détails techniques derrière le service (code, langages, infra, sécurité, outils…) feront l’objet d’autres articles. Dans cette section, je vais parler des changements par rapport à l’ancien service.

Le partage de domaines est désormais possible, ce qui est utile pour des associations. Plusieurs personnes pourront donc posséder le même domaine et modifier la zone. Pas d’inquiétude si un membre de l’association n’est pas disponible, vous gardez le contrôle.

Des enregistrements protégés. Certains enregistrements DNS sont désormais en lecture seule pour éviter de supprimer des informations nécessaires au bon fonctionnement des zones. Ainsi, les enregistrements SOA et NS sont maintenant protégés.

De nouveaux enregistrements sont disponibles : SPF, DKIM et DMARC. Comme vous le savez probablement, ce sont des enregistrements qui se traduisent par des entrées textes (« TXT »). Des interfaces dédiées sont maintenant disponibles pour éviter une longue lecture de RFC pour savoir comment formater certaines options. Ces enregistrements sont plutôt complexes, donc aider les utilisateurs (même expérimentés) me semblait nécessaire.

De même, l’enregistrement CAA est désormais disponible. N’hésitez pas à me faire des suggestions pour de futurs enregistrements.

Une adresse email est désormais nécessaire. Les utilisateurs peuvent donc enfin récupérer leur mot de passe perdu. Ils seront également prévenus d’une panne, d’une mise à jour, d’un changement sur le site, etc.

Suppression de compte. Les utilisateurs peuvent désormais supprimer leur compte. Cela supprimera l’ensemble de leurs domaines (et zones) par la même occasion.

Un jeton de mise à jour. Afin de mettre à jour une adresse IP (enregistrement A ou AAAA) pour un serveur avec une IP dynamique, un mécanisme à base de jetons a été implémenté. Ainsi, accéder à une URL telle que https://www.netlib.re/token-update/<jeton> permet au service netlibre d’associer l’adresse IP du client à un enregistrement A ou AAAA (pour lequel on a généré ce jeton).

Par exemple, la zone toto.netlib.re possède un enregistrement A serveur.toto.netlib.re. L’utilisateur génère un jeton (ressemblant à 65b609fc-4a53-4a58-aae3-9824551a0fa5) pour cet enregistrement. Enfin, l’utilisateur lance (depuis son serveur) curl https://www.netlib.re/token-update/65b609fc-4a53-4a58-aae3-9824551a0fa5 pour que l’enregistrement serveur.toto.netlib.re pointe vers son adresse IP.

Je ne pense pas qu’il soit possible de faire plus simple. Un simple wget ou curl dans un crontab suffit pour maintenir à jour l’adresse de son serveur. Ce mécanisme permet probablement beaucoup moins de choses qu’un vrai service DynDNS, mais le cœur du service est là et sans aucune configuration !

Fin du mode « expert » qui permettait d’écrire soi-même le fichier de zone bind9. Entrer soi-même le fichier de zone semblait être une bonne idée, mais cela mène surtout à des problèmes d’infrastructure. Pour bien faire, il aurait fallu que les utilisateurs aient accès aux logs pour apprendre de leurs erreurs et corriger leurs zones, sauf que c’est inutilement complexe. Le mode « expert » devait pallier quelques lacunes de l’interface qui ne gérait qu’une petite partie des enregistrements possibles. Maintenant que l’interface permet de configurer les enregistrements DNS les plus courants, le mode expert perd une grande partie de son intérêt.

Plein de vérifications supplémentaires pour éviter des erreurs (simples et moins simples). Ces vérifications portent sur les adresses IPv4 et IPv6, les adresses email (grammaire décrite dans la RFC 5322), les noms de domaine et les labels (grammaires décrites dans les RFC), ou encore les options SPF, DKIM et DMARC. Cela est utile à tout le monde, y compris à des administrateurs expérimentés mais inattentifs.

Une interface didactique. L’interface se veut agréable à utiliser et rappelle régulièrement les bases aux novices. Par exemple, pas besoin d’aller chercher des informations complémentaires dans des RFC pour manipuler du SPF, DKIM ou DMARC. J’espère apporter à l’avenir ce niveau d’aide à la configuration pour d’autres enregistrements.

Inclusion de netlibre dans la PSL. Le domaine netlibre est désormais dans la Public Suffix List, le domaine codelib.re devrait suivre.

Migration : pourquoi une migration partielle

Comme décrit en début d’article, les comptes sont repris dans la nouvelle version du site. Votre identifiant et votre mot de passe sont toujours valides. De même, les zones sont toujours servies, il n’y a pas eu de coupure de service. En revanche, les zones n’ont pas été traduites dans la nouvelle interface, vous les verrez donc vierges. La raison est simple : le temps et l’énergie. Traduire des zones Bind9 (dans un format non trivial et parfois pleines d’erreurs) est assez long et peu engageant.

Maintenant que le service a été migré, vos domaines sont toujours présents et vous sont toujours réservés. L’ancien contenu des zones peut vous être envoyé pour vous aider à les reconfigurer sur la nouvelle interface, si c’est réellement nécessaire pour vous.

Le futur

Dans cette section je parlerai de propositions d’évolution pour le service, mais rien n’est gravé dans le marbre. J’ai par ailleurs encore du travail à faire sur cette nouvelle version. Tout ce qui est présenté ici viendra après ce qu’il me reste à faire, c’est-à-dire de nombreuses vérifications côté serveur (y compris de la surveillance de l’infra et autres joyeusetés inhérentes au développement de services en ligne) et une bonne pause bien méritée !

Traduire l’application. Contrairement à l’ancienne version, le site est désormais en anglais, pour diverses raisons. J’aimerais donc y apporter une traduction en Français, puis d’autres langues si des gens veulent bien s’y atteler.

Gérer vos zones. netlibre pourrait permettre de gérer des zones venant d’ailleurs. Par exemple, vous possédez « toto.fr » et vous souhaitez utiliser l’interface de gestion de netlibre. L’interface a été pensée pour être agréable à utiliser, ce serait dommage de ne pas en profiter pour d’autres domaines.

Déléguer des zones. À l’inverse, il serait également intéressant de permettre la délégation des zones netlibre. Cela reviendrait à prendre un nom de domaine de chez netlib.re sans utiliser l’interface de gestion.

Ouverture d’une API. La création de comptes, la réservation de noms de domaines et la modification de zones pourraient être automatisées. Cela pourrait être utile par exemple à une association qui souhaiterait automatiser la procédure pour ses membres. Cela était déjà prévu il y a 9 ans, et maintenant que le code est un peu plus sérieux, il est désormais pertinent de se re-poser la question.

De nouveaux enregistrements DNS. Divers enregistrements pourraient être implémentés pour offrir une interface toujours plus complète, y compris pour des utilisateurs avancés. Ainsi, des enregistrements tels que LOC, RP ou HINFO pourraient voir le jour. DNSSec pourrait être de la partie également. Je n’utilise pas personnellement ces fonctionnalités donc je ne me sens pas non plus pressé de les implémenter. Si cela vous tient à cœur, merci de m’en informer, ça pourrait me motiver.

De nouveaux domaines ? Le service propose actuellement des noms de domaines en « .netlib.re » ou « .codelib.re ». Je suis ouvert à la discussion si des gens veulent financer d’autres noms de domaines ou céder les leurs.

Le retour du mode « expert » ? Pour des personnes expérimentées, cela a du sens. En lieu et place de l’écriture d’un réel fichier de zone Bind9, une entrée libre avec un format proche d’un fichier de zone Bind9 serait envisageable. Les enregistrements seraient compris et vérifiés par l’interface puis traduits dans la représentation intermédiaire utilisée par netlibre. Le meilleur des deux mondes. Pas de fausse joie cependant, comme cela nécessiterait pas mal de code, ce n’est pas au programme pour tout de suite.

Alternatives à netlib.re

J’ai vu de nombreux sites proposant des services autour du DNS. Pour citer quelques exemples :

  • eu.org n’est pas pour des novices, et visiblement tout est géré à la main sans interface pour s’inscrire… difficile de faire plus éloigné des objectifs de netlib.re ;
  • freedns.afraid.org ne fournit pas le code source et n’est pas très ouvert aux novices, mais à part ça le service semble assez complet ;
  • ydns.io ne fournit pas le code source et ne propose pas une gestion d’un domaine qu’ils offrent, seulement un enregistrement A ou AAAA ;
  • nsupdate.info les inscriptions sont fermées ;

Ces services sont sans doute très bien. J’envie même certaines de leurs fonctionnalités, que j’implémenterai peut-être plus tard pour netlibre. Mais il manque systématiquement le code source, ou l’interface n’est pas faite pour un novice, ou le service ne propose pas tout à fait les mêmes fonctionnalités.

Je pense donc sincèrement que netlibre a sa place au milieu de tous les autres. Il se démarque ne serait-ce que par son code libre et son interface simple. À l’avenir, j’espère qu’il se démarquera par sa complétude.

Bonus : les problèmes survenus ces 9 dernières années (pour les curieux)

De nombreux problèmes sont survenus au fil du temps. Le site a été instable pendant longtemps, pour de multiples raisons :

  • une des bibliothèques utilisées gère mal les enregistrements sur plusieurs lignes, menant à des boucles infinies. Cela a été corrigé il y a quelques mois à peine (!) et seulement en local car je n’ai pas pris le temps d’envoyer mes corrections (!!). Pour cette raison, il n’était même pas possible d’avoir un enregistrement DKIM via l’interface de netlibre ;
  • une maintenance quasi-absente pendant longtemps, par manque de temps et d’énergie ;
  • des plantages à répétition à cause de l’infrastructure (bind9 qui redémarre en boucle à cause d’une erreur de configuration en crachant des tonnes de logs qui saturent le disque) ;
  • des mises à jour qui cassent tout (à cause d’un déploiement un peu bancal) ;
  • une architecture logicielle en mode bricolage avec des lancements de commandes lorsque l’utilisateur appuie sur certains boutons ;
  • des lancements de commandes qui ne libèrent pas correctement leur descripteur de fichier (je n’ai pas trouvé pourquoi ni comment corriger) ;
  • un manque de vérifications (notamment à cause du mode expert), menant à des erreurs côté Bind9 sans que l’utilisateur en soit informé.

Le plus gros problème a surtout été un manque de vérifications. Les bénéficiaires du service ont régulièrement innové pour détruire leurs zones. Entre la suppression des entrées NS et SOA (merci le mode expert) et les nombreuses valeurs invalides (auxquelles il fallait s’attendre, bien entendu), beaucoup de zones sont invalides sans même que les utilisateurs ne le sachent (autrement qu’en faisant des requêtes DNS).

Et j’en oublie sans doute bien d’autres. Tout ça parce que… netlibre à la base, c’est un projet perso, vite-fait, pour moi. J’avais espoir qu’il serve à quelques dizaines d’autres personnes, max. Le service netlibre s’est beaucoup plus développé que prévu et j’ai bon espoir que le service soit désormais un peu plus à la hauteur.

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Des nouvelles de Fortran n°6 - décembre 2024

Que s’est-il passé dans le monde du Fortran depuis décembre 2023 ? Nous avons un centenaire à fêter (non, ce n’est pas le vieux barbu coincé dans la cheminée), ainsi qu’un nouveau Roi (il n’est pas libre, mais tant pis pour lui, il n’avait qu’à choisir de vivre dans une amphore). Sans oublier un artiste octogénaire (on en profite pour explorer les liens entre FORTRAN et art dans les années 60-70). Et on déconstruit enfin un mythe sur les ordinateurs des sondes Voyager.

Sommaire

John Backus est né il y a cent ans

John Backus (1924-2007), père du langage, est né à Philadelphie le 3 décembre 1924. Le site mathématique MacTutor propose une biographie intéressante (en anglais) du mathématicien/informaticien, avec des citations. Par exemple, à propos de ses années dans le secondaire :

I flunked out every year. I never studied. I hated studying. I was just goofing around. It had the delightful consequence that every year I went to summer school in New Hampshire where I spent the summer sailing and having a nice time.

Sur le front des compilateurs

Compilateurs opérationnels

Le Roi est mort, vive le Roi ! Le compilateur classique Intel ifort n’est plus maintenu à partir d’Intel® Fortran Compiler 2025.0, sorti le 31 octobre 2024. Sa version définitive est la 2021.13. C’est son dauphin Intel ifx, basé sur LLVM, qui prend le relais, après être sorti de sa version beta avec la 2022.0.

Mais « si je n’étais Intel ifx, je voudrais être GNU Fortran ». Au moins, l’animal est libre, dans l’immensité des savanes. Certains anciens prétendent même en avoir aperçu un assis en tailleur et jouant de la flûte. GFortran, compilateur Fortran de la GCC, en est à la version 14.2. On notera des améliorations concernant OpenMP et OpenACC. Si le compilateur accepte désormais l’option -std=f2023, ne nous réjouissons pas trop vite. Pour l’instant la nouvelle fonctionnalité gérée concerne l’augmentation de la longueur des lignes à 10 000 caractères (au lieu de 132 depuis Fortran 90) et des instructions à un million de caractères (elles peuvent être continuées sur un grand nombre de lignes). À quoi ça sert ? C’est utile pour des codes générés automatiquement.

En gestation

Il faut 22 mois de gestation pour un éléphant, mais beaucoup plus pour un nouveau compilateur Fortran ! On doit non seulement implémenter près de 700 pages de norme technique, mais aussi tout un tas de choses externes telles que MPI, OpenMP ou OpenACC pour le calcul parallèle, et gérer de nombreuses architectures matérielles. On comprend donc que les motivations sous-jacentes doivent être puissantes pour s’attaquer à un tel chantier et on comprend pourquoi la plupart des nouveaux compilateurs s’appuient sur l’infrastructure LLVM.

L’avancée du travail sur le nouveau Flang pour LLVM est décrite dans le dernier Flang Liaison Report au J3 (24/10/2024). Et d’après Phoronix, flang-new a été rebaptisé flang pour la version LLVM 20.1 du printemps prochain, ce qui est de bon augure. Flang est un projet soutenu par NVIDIA et le Département de l’Énergie américain.

AMD travaille de son côté à sa version Next-gen Fortran compiler permettant le délestage (offloading) des instructions OpenMP sur ses GPU. Bref, c’est chaud dans le monde du calcul parallèle sur processeur graphique !

Le développement du compilateur LFortran continue. Il passera en version beta quand il sera capable de compiler une sélection de dix bibliothèques Fortran matures : en décembre 2023, il en était à 4/10. Il est désormais à 7/10. Et il a été annoncé en novembre 2024 que LFortran gérait désormais toutes les fonctions intrinsèques de Fortran 2018. Le même blog présente également quelques démos en ligne du back-end WebAssembly de LFortran.

Fortran 2028

Alors que les compilateurs n’implémentent pour l’instant que certaines parties de Fortran 2023, la prochaine mouture est déjà en cours d’élaboration. Et on commence à voir l’appellation Fortran 2028 apparaître dans les documents du comité J3 à la place de 202Y. Dans la liste des caractéristiques retenues par le groupe de travail WG5 fin juin, on trouve en particulier :

  • des templates pour la programmation générique ;
  • la gestion des tâches asynchrones ;
  • un pré-processeur Fortran ;
  • la possibilité de définir les KIND utilisés par défaut dans un programme (on pourrait par exemple demander dans le code lui-même que tous les REAL soient considérés comme des REAL64, ou REAL32 ou REAL128).

La proposition d’ajouter au langage des entiers non signés a disparu (pour l’instant ?), malgré l’option expérimentale -funsigned qui sera disponible dans GFortran 15.

Communauté Fortran-lang

Projets Fortran-lang

L’organisation Fortran-lang est désormais financée par l’organisation américaine à but non lucratif NumFOCUS.

fpm

Le gestionnaire de paquets Fortran fpm est disponible en version 0.10.1 depuis mars 2024. Une liste d’environ 300 projets utilisant fpm est disponible ici.

stdlib

La bibliothèque standard stdlib est sortie en version 0.7.0 début juillet. Elle apporte entre autres choses les valeurs CODATA 2022 des constantes physiques fondamentales. Ces valeurs, utilisées par tous les physiciens, sont mises à jour par le NIST (National Institute of Standards and Technology) tous les quatre ans, au fil des progrès en métrologie.

Quelques projets divers

  • Fortitude, un linter écrit en Rust, est disponible en version 0.6.2.
  • Le projet fprettify, un utilitaire de formatage automatique de code Fortran, écrit en Python, a été officiellement adopté par l’organisation Fortran-lang.
  • forgex, un moteur d’expressions régulières entièrement écrit en Fortran, est disponible en version 3.5.

Art et Fortran

C’est Noël, on veut ce qui n’a pas de prix, on veut du beau ! Que la technologie serve à faire du beau.

Earl Einhorn, 81 ans, crée ses images à l’aide de programmes Fortran depuis 1989, et utilise Photoshop pour finaliser les couleurs. Ses œuvres actuelles comportent souvent des visages, leur symétrie facilitant son travail depuis la perte de son œil droit. Vous pouvez voir son travail sur son site. Il y explique qu’actuellement il crée typiquement des images de 12 000 sur 15 000 pixels, ce qui lui permet de les imprimer en 300 PPP pour des tableaux d’environ un mètre de côté.

Voilà qui peut sembler original, mais dans les années 60-70 de nombreux artistes ont en fait utilisé FORTRAN 1 pour explorer ce que l’ordinateur, machine alors révolutionnaire et rare, pouvait apporter à la musique, aux arts graphiques et à la poésie. Pourquoi FORTRAN ? C’était simplement le langage dominant et facile à apprendre à l’époque, le Python des Beatles !

En 1963, Iannis Xenakis (1922-2001) publie son livre Musiques formelles : nouveaux principes formels de composition musicale. Le chapitre IV « Musique Stochastique libre, à l’ordinateur » contient le listing du programme en FORTRAN IV utilisé pour générer sur IBM 7090 une œuvre de musique stochastique intitulée ST/10=1,080262. Il est maintenant en ligne sur GitHub. Au fait, bonne écoute !

Pierre Barbaud (1911-1990) a également utilisé FORTRAN pour composer par exemple une oeuvre de musique électronique intitulée Terra incognita ubi sunt leones (1973). Le début du code est visible ici (hum… que penser de cet appel répété à cette procédure : CALL GIRL(IDIV) ?). Bonne écoute !

Au niveau des arts graphiques, on pourrait penser que les imprimantes de l’époque étaient rudimentaires, mais ce serait oublier les traceurs (plotters), ou tables traçantes, qui permettaient de tracer des dessins techniques avec précision 2. Les artistes programmeurs (ou programmeurs artistes) vont s’en emparer.

Dans les années 60, l’artiste japonais Hiroshi Kawano a travaillé sur sa série Artificial Mondrian. Le site du Zentrum für Kunst und Medien Karlsruhe présente son oeuvre KD 52, réalisée en 1969 à l’aide d’un programme en FORTRAN IV pour les formes et peinte ensuite à la gouache. On pourra lire cet article de blog : « The man-machine: Hiroshi Kawano’s algorithmic Mondrian » par Claudio Rivera.

En 1962, A. Michael Noll (Bell Labs) a commencé à utiliser un Stromberg Carlson SC-4020 microfilm plotter pour faire des dessins abstraits. Un faisceau d’électrons dessinait les formes sur un écran cathodique qui lui-même impressionnait un microfilm. Il rend compte de ses premières expérimentations dans ce mémo daté du 28 août 1962, avec bien sûr un court code FORTRAN.

On peut également citer l’Allemand Manfred Mohr, né en 1938. Voir son site et l’article de blog « Surveying Manfred Mohr’s Five-Decade Collaboration with the Computer » (2019). Citons aussi le Slovène Edward Zajec (1938 – 2018) dont on peut voir des oeuvres sur cette page. Son assistant Matjaž Hmeljak a continué sa carrière dans l’art génératif au moins jusqu’en 2020.

Les œuvres de Vera Molnár (1924-2023), pionnière de l’art génératif, ont été exposées à la biennale de Venise en 2022. Elle a écrit en 1974-1976 un programme baptisé Molnart avec son mari :

François Molnar et moi avons conçu et mis au point un programme souple qui permet une expérimentation picturale systématique. Il est écrit en Fortran pour ordinateur de grande capacité relié à un écran de visualisation et à un traceur.

Voir également :

Dans le domaine des arts graphiques, vous trouverez plus d’œuvres numériques réalisées entre 1963 et 1980 à l’aide de FORTRAN sur le site compart.

Même les poètes ont utilisé FORTRAN. L’écrivain portugais Pedro Barbosa a ainsi publié en 1977 un livre intitulé A literatura cibernética 1. Autopoemas gerados por computador. On peut y lire des extraits de code. Et le poète brésilien Erthos Albino de Souza a utilisé FORTRAN et PL/1 pour créer des poèmes graphiques.

J. M. Coetzee, prix Nobel de littérature 2003, a commencé sa carrière comme programmeur chez IBM dans les années 60. Il a expérimenté la génération automatique de poésie : « The line generator was composed in a combination of FORTRAN-style pseudocode and assembly code », comme rapporté dans cet article :

Déconstruction

Depuis 2013 circulait l’idée que les logiciels internes des sondes spatiales Voyager 1 et Voyager 2, lancées en 1977, avaient été écrits originellement en FORTRAN. Le buzz remonte apparemment à un article intitulé « Interstellar 8-Track: How Voyager’s Vintage Tech Keeps Running » paru dans Wired. Charles A. Measday a publié sur son blog début 2024 un article approfondi intitulé « Voyager and Fortran 5 » qui déconstruit ce mythe urbain. Si une partie des logiciels au sol ont été écrits à l’époque en FORTRAN, les ordinateurs de bord des sondes étaient et sont toujours programmés en assembleur, ainsi qu’à l’aide de séquences de commandes spécifiques aux sondes.

La citation de Backus

Terminons en revenant au point de départ de la dépêche, avec une citation de Backus issue d’une de ses dernières interviews en 2006. Voici son bon conseil pour les jeunes :

Well, don’t go into software. It’s just such a complicated mess that you just frazzle your brains trying to do anything worthwhile.


  1. On écrit le nom du langage en majuscules pour la période avant Fortran 90. 

  2. Ce n’est peut-être pas un hasard si le langage Logo, avec sa célèbre tortue, est créé à cette époque (1967). 

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