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Briefcam au Ministère de l’Intérieur : le rapport d’inspection tente de noyer le poisson

L’an dernier, le média d’investigation Disclose révélait que depuis des années, en se sachant dans l’illégalité la plus totale, la police nationale avait recouru au logiciel de l’entreprise israélienne Briefcam, qui permet d’automatiser l’analyse des images de vidéosurveillance. Cette solution comporte une option « reconnaissance faciale » qui, d’après Disclose, serait « activement utilisée ». Après avoir tenté d’étouffer l’affaire, le ministère de l’Intérieur a enfin publié le rapport d’inspection commandé à l’époque par Gérald Darmanin pour tenter d’éteindre la polémique. Ce rapport, rédigé par des membres de l’Inspection générale de l’administration, de l’Inspection générale de la police nationale et de l’Inspection de la Gendarmerie nationale, permet d’étayer les révélations de Disclose. Fondé sur la seule bonne foi des forces de l’ordre, il s’apparente toutefois à une tentative choquante de couvrir des faits passibles de sanctions pénales.

Tout au long du rapport, les auteur·rices utilisent diverses techniques de minimisation et d’euphémisation – quand il ne s’agit pas tout bonnement de mauvaise foi – pour justifier l’utilisation illégale du logiciel Briefcam depuis 2015 par la police et 2017 par la gendarmerie. Pour rappel, ce logiciel permet d’analyser et filtrer les attributs physiques des personnes filmées afin de les retrouver sur les enregistrements vidéo. En plus de la reconnaissance faciale, il propose la reconnaissance de vêtements, de genre, de taille, d’apparence ou encore la « similitude de visage » que les services tentent grossièrement de distinguer de la reconnaissance faciale alors qu’au fond, il s’agit peu ou prou de la même chose, à savoir identifier des personnes. Plutôt que de reconnaître l’usage hors-la-loi de l’ensemble de ces cas d’usages depuis quasiment dix ans, les services d’inspection multiplient les pirouettes juridiques pour mieux légitimer ces pratiques.

Ainsi, les auteur·rices du rapport reprennent une analyse bancale déjà esquissée par Gérald Darmanin l’an dernier pour couvrir un usage intrinsèquement illégal de VSA dans le cadre d’enquêtes pénales, lorsque ces dispositifs sont utilisés par les enquêteurs pour analyser automatiquement des flux de vidéosurveillance archivés. Reprenant l’interprétation secrètement proposée en interne par les services du ministère de l’Intérieur pour couvrir ces activités au plan juridique, les auteur·rices estiment que ces utilisations a posteriori (par opposition au temps réel) de logiciels de VSA constitueraient des logiciels de « rapprochement judiciaire » au sens de l’article 230-20 du code de procédure pénale. Pourtant, cet article du code de procédure pénale n’autorise que le « rapprochement de modes opératoires » (par exemple des logiciels d’analyse de documents pour faire ressortir des numéros de téléphones liés entre eux). Cela n’a rien à voir avec la VSA a posteriori, laquelle consiste à rechercher des personnes sur une image en fonction de leurs attributs physiques via des techniques d’intelligence artificielle. Pour être licites, ces dispositifs devraient au minimum faire l’objet d’une base légale spécifique. C’est la base en matière de droits fondamentaux. Et cette base n’a clairement pas été respectée.

L’argumentation des rapporteurs paraît d’autant plus choquante que le logiciel VSA de Briefcam analyse des données personnelles biométriques et est donc soumis à des restrictions fortes du RGPD et de la directive police-justice. L’absence de cadre légal actuel pour des usages de VSA dans le cadre d’enquêtes judiciaires est d’ailleurs confortée par différents projets de légalisation de cette technologie qui ont pu être proposés : tel est le cas de la récente proposition de loi relative à la sûreté dans les transports, ou plus anciennement un projet de décret de 2017 « autorisant des traitements de données personnelles permettant l’analyse des enregistrements vidéo dans le cadre d’enquêtes judiciaires », mentionné dans le rapport. De même, l’autorisation par un décret de 2012 du recours à la comparaison faciale dans le fichier TAJ (« Traitement des antécédants judiciaires ») illustre la nécessité parfois bien comprise au ministère de l’Intérieur de prévoir un encadrement juridique spécifique pour différentes technologies de surveillance mobilisée dans le cadre d’enquête pénale1.

Non content·es de couvrir des abus pourtant passibles de sanctions pénales, les auteur·ices du rapport envisagent aussi l’avenir. Iels proposent ainsi de relâcher encore davantage la bride de la police pour lui permettre de tester de nouvelles technologies de surveillance policière. Assouplir toujours plus les modalités de contrôle, déjà parfaitement défaillantes, dans la logique des « bacs à sable réglementaires », à savoir des dispositifs expérimentaux dérogeant aux règles en matière de protection des droits fondamentaux, le tout au nom de ce qu’iels désignent comme l’innovation « permanente ». Les auteur·rices s’inscrivent en cela dans la filiation du règlement IA qui encourage ces mêmes bacs à sable réglementaires, et du rapport Aghion-Bouverot (commission de l’intelligence artificielle) rendu au printemps dernier2. Il faut bien mesurer que ces propositions inacceptables, si elles venaient à être effectivement mises en œuvre, sonneraient le glas des promesses de la loi informatique et libertés en matière de protection des droits fondamentaux et des libertés publiques (à ce sujet, on est toujours en attente de l’issue de l’autosaisine de la CNIL dans ce qu’il faut bien appeler « l’affaire Briefcam », un an après son déclenchement…).

En bref, ce rapport s’inscrit dans une logique de couverture de faits passibles de peines de prison et qui constituent aussi un détournement de fonds publics. Surtout, il contribue à banaliser la vidéosurveillance algorithmique, suivant en cela la politique du gouvernement Barnier. Car après avoir annoncé le mois dernier la pérennisation de « l’expérimentation » de la VSA suite aux Jeux Olympiques, le gouvernement entend également, via le projet de loi de finances 2025, d’installer des radars routiers dopés à la VSA pour détecter trois nouvelles infractions concernant « l’inter-distance (entre les véhicules), le non-respect du port de la ceinture et le téléphone tenu en main (au volant) ». Sans oublier la proposition de loi sur la sécurité dans les transports qui fait son retour à l’Assemblée d’ici la fin du mois de novembre. Tout est bon pour légitimer cette technologie dangereuse et l’imposer à la population.

Pour nous aider à tenir ces manœuvres en échec, RDV sur notre page de campagne !


  1. La police et la gendarmerie utilisent de façon très fréquente la reconnaissance faciale en application de ce cadre lié au fichier TAJ : en 2021, c’était 498 871 fois par la police nationale et environ 117 000 fois par la gendarmerie nationale, d’après un rapport parlementaire. ↩
  2. Le rapport Aghion-Bouverot appelait à l’assouplissement de certaines procédures d’autorisation pour utiliser des données personnelles, notamment dans la santé ou par la police. On y lit notamment :
    « Le RGPD a renversé complètement la logique du droit qui prévalait en France depuis la loi « informatique et liberté » de 1978 Alors que la possibilité de traiter des données à caractère personnel reposait sur des procédures d’autorisation ou de déclaration préalables auprès de l’administration, le RGPD a posé les principes de liberté et de responsabilité : les acteurs sont libres de créer et de mettre en œuvre des traitements de données à caractère personnel, sous réserve de veiller eux-mêmes à la conformité de ces traitements aux principes et règles prévus par le règlement européen Ils doivent en particulier analyser les risques spécifiques que peuvent créer les traitements les plus sensibles et prendre les mesures appropriées pour y remédier En contrepartie de cette liberté, instituée dans le but précis de favoriser l’innovation, les exigences de protection des données personnelles ont été renforcées, de même que les pouvoirs de contrôle et de sanction a posteriori des autorités en charge de la protection des données En France, il s’agit de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).
    En France, cette évolution n’a pas été conduite jusqu’à son terme Il demeure des procédures d’autorisation préalables non prévues par le droit européen. C’est en particulier le cas pour l’accès aux données de santé pour la recherche Une procédure simplifiée de déclaration de conformité à des méthodologies de référence existe mais elle est loin d’être généralisée En pratique, la procédure simplifiée reste l’exception par rapport à la procédure d’autorisation préalable car le moindre écart par rapport à ces méthodologies implique d’en passer par une autorisation préalable qui peut impliquer jusqu’à trois niveaux d’autorisation préalable On trouve des lourdeurs analogues dans les domaines de l’ordre public, de la sécurité et de la justice ». ↩

Khrys’presso du lundi 4 novembre 2024

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

Creators of This Police Location Tracking Tool Aren't Vetting Buyers. Here's How To Protect Yourself

404 Media, along with Haaretz, Notus, and Krebs On Security recently reported on a company that captures smartphone location data from a variety of sources and collates that data into an easy-to-use tool to track devices’ (and, by proxy, individuals’) locations. The dangers that this tool presents are especially grave for those traveling to or from out-of-state reproductive health clinics, places of worship, and the border.

The tool, called Locate X, is run by a company called Babel Street. Locate X is designed for law enforcement, but an investigator working with Atlas Privacy, a data removal service, was able to gain access to Locate X by simply asserting that they planned to work with law enforcement in the future.

With an incoming administration adversarial to those most at risk from location tracking using tools like Locate X, the time is ripe to bolster our digital defenses. Now more than ever, attorneys general in states hostile to reproductive choice will be emboldened to use every tool at their disposal to incriminate those exerting their bodily autonomy. Locate X is a powerful tool they can use to do this. So here are some timely tips to help protect your location privacy.

First, a short disclaimer: these tips provide some level of protection to mobile device-based tracking. This is not an exhaustive list of techniques, devices, or technologies that can help restore one’s location privacy. Your security plan should reflect how specifically targeted you are for surveillance. Additional steps, such as researching and mitigating the on-board devices included with your car, or sweeping for physical GPS trackers, may be prudent steps which are outside the scope of this post. Likewise, more advanced techniques such as flashing your device with a custom-built privacy- or security-focused operating system may provide additional protections which are not covered here. The intent is to give some basic tips for protecting yourself from mobile device location tracking services.

Disable Mobile Advertising Identifiers

Services like Locate X are built atop an online advertising ecosystem that incentivizes collecting troves of information from your device and delivering it to platforms to micro-target you with ads based on your online behavior. One linchpin in the way distinct information (in this case, location) delivered to an app or website at a certain point in time is connected to information delivered to a different app or website at the next point in time is through unique identifiers such as the mobile advertising identifiers (MAIDs). Essentially, MAIDs allow advertising platforms and the data brokers they sell to to “connect the dots” between an otherwise disconnected scatterplot of points on a map, resulting in a cohesive picture of the movement of a device through space and time.

As a result of significant pushback by privacy advocates, both Android and iOS provided ways to disable advertising identifiers from being delivered to third-parties. As we described in a recent post, you can do this on Android following these steps:

With the release of Android 12, Google began allowing users to delete their ad ID permanently. On devices that have this feature enabled, you can open the Settings app and navigate to Security & Privacy > Privacy > Ads. Tap “Delete advertising ID,” then tap it again on the next page to confirm. This will prevent any app on your phone from accessing it in the future.

The Android opt out should be available to most users on Android 12, but may not be available on older versions. If you don’t see an option to “delete” your ad ID, you can use the older version of Android’s privacy controls to reset it and ask apps not to track you.

And on iOS:

Apple requires apps to ask permission before they can access your IDFA. When you install a new app, it may ask you for permission to track you.

Select “Ask App Not to Track” to deny it IDFA access.

To see which apps you have previously granted access to, go to Settings > Privacy & Security > Tracking.

In this menu, you can disable tracking for individual apps that have previously received permission. Only apps that have permission to track you will be able to access your IDFA.

You can set the “Allow apps to Request to Track” switch to the “off” position (the slider is to the left and the background is gray). This will prevent apps from asking to track in the future. If you have granted apps permission to track you in the past, this will prompt you to ask those apps to stop tracking as well. You also have the option to grant or revoke tracking access on a per-app basis.

Apple has its own targeted advertising system, separate from the third-party tracking it enables with IDFA. To disable it, navigate to Settings > Privacy > Apple Advertising and set the “Personalized Ads” switch to the “off” position to disable Apple’s ad targeting.

Audit Your Apps’ Trackers and Permissions

In general, the more apps you have, the more intractable your digital footprint becomes. A separate app you’ve downloaded for flashlight functionality may also come pre-packaged with trackers delivering your sensitive details to third-parties. That’s why it’s advisable to limit the amount of apps you download and instead use your pre-existing apps or operating system to, say, find the bathroom light switch at night. It isn't just good for your privacy: any new app you download also increases your “attack surface,” or the possible paths hackers might have to compromise your device.

We get it though. Some apps you just can’t live without. For these, you can at least audit what trackers the app communicates with and what permissions it asks for. Both Android and iOS have a page in their Settings apps where you can review permissions you've granted apps. Not all of these are only “on” or “off.” Some, like photos, location, and contacts, offer more nuanced permissions. It’s worth going through each of these to make sure you still want that app to have that permission. If not, revoke or dial back the permission. To get to these pages:

On Android: Open Settings > Privacy & Security > Privacy Controls > Permission Manager

On iPhone: Open Settings > Privacy & Security.

If you're inclined to do so, there are tricks for further research. For example, you can look up tracks in Android apps using an excellent service called Exodus Privacy. As of iOS 15, you can check on the device itself by turning on the system-level app privacy report in Settings > Privacy > App Privacy Report. From that point on, browsing to that menu will allow you to see exactly what permissions an app uses, how often it uses them, and what domains it communicates with. You can investigate any given domain by just pasting it into a search engine and seeing what’s been reported on it. Pro tip: to exclude results from that domain itself and only include what other domains say about it, many search engines like Google allow you to use the syntax

-site:www.example.com

.

Disable Real-Time Tracking with Airplane Mode

To prevent an app from having network connectivity and sending out your location in real-time, you can put your phone into airplane mode. Although it won’t prevent an app from storing your location and delivering it to a tracker sometime later, most apps (even those filled with trackers) won’t bother with this extra complication. It is important to keep in mind that this will also prevent you from reaching out to friends and using most apps and services that you depend on. Because of these trade-offs, you likely will not want to keep Airplane Mode enabled all the time, but it may be useful when you are traveling to a particularly sensitive location.

Some apps are designed to allow you to navigate even in airplane mode. Tapping your profile picture in Google Maps will drop down a menu with Offline maps. Tapping this will allow you to draw a boundary box and pre-download an entire region, which you can do even without connectivity. As of iOS 18, you can do this on Apple Maps too: tap your profile picture, then “Offline Maps,” and “Download New Map.”

Other apps, such as Organic Maps, allow you to download large maps in advance. Since GPS itself determines your location passively (no transmissions need be sent, only received), connectivity is not needed for your device to determine its location and keep it updated on a map stored locally.

Keep in mind that you don’t need to be in airplane mode the entire time you’re navigating to a sensitive site. One strategy is to navigate to some place near your sensitive endpoint, then switch airplane mode on, and use offline maps for the last leg of the journey.

Separate Devices for Separate Purposes

Finally, you may want to bring a separate, clean device with you when you’re traveling to a sensitive location. We know this isn’t an option available to everyone. Not everyone can afford purchasing a separate device just for those times they may have heightened privacy concerns. If possible, though, this can provide some level of protection.

A separate device doesn’t necessarily mean a separate data plan: navigating offline as described in the previous step may bring you to a place you know Wi-Fi is available. It also means any persistent identifiers (such as the MAID described above) are different for this device, along with different device characteristics which won’t be tied to your normal personal smartphone. Going through this phone and keeping its apps, permissions, and browsing to an absolute minimum will avoid an instance where that random sketchy game you have on your normal device to kill time sends your location to its servers every 10 seconds.

One good (though more onerous) practice that would remove any persistent identifiers like long-lasting cookies or MAIDs is resetting your purpose-specific smartphone to factory settings after each visit to a sensitive location. Just remember to re-download your offline maps and increase your privacy settings afterwards.

Further Reading

Our own Surveillance Self-Defense site, as well as many other resources, are available to provide more guidance in protecting your digital privacy. Often, general privacy tips are applicable in protecting your location data from being divulged, as well.

The underlying situation that makes invasive tools like Locate X possible is the online advertising industry, which incentivises a massive siphoning of user data to micro-target audiences. Earlier this year, the FTC showed some appetite to pursue enforcement action against companies brokering the mobile location data of users. We applauded this enforcement, and hope it will continue into the next administration. But regulatory authorities only have the statutory mandate and ability to punish the worst examples of abuse of consumer data. A piecemeal solution is limited in its ability to protect citizens from the vast array of data brokers and advertising services profiting off of surveilling us all.

Only a federal privacy law with a strong private right of action which allows ordinary people to sue companies that broker their sensitive data, and which does not preempt states from enacting even stronger privacy protections for their own citizens, will have enough teeth to start to rein in the data broker industry. In the meantime, consumers are left to their own devices (pun not intended) in order to protect their most sensitive data, such as location. It’s up to us to protect ourselves, so let’s make it happen!

AI in Criminal Justice Is the Trend Attorneys Need to Know About

The integration of artificial intelligence (AI) into our criminal justice system is one of the most worrying developments across policing and the courts, and EFF has been tracking it for years. EFF recently contributed a chapter on AI’s use by law enforcement to the American Bar Association’s annual publication, The State of Criminal Justice 2024.

The chapter describes some of the AI-enabled technologies being used by law enforcement, including some of the tools we feature in our Street-Level Surveillance hub, and discusses the threats AI poses to due process, privacy, and other civil liberties.

Face recognition, license plate readers, and gunshot detection systems all operate using forms of AI, all enabling broad, privacy-deteriorating surveillance that have led to wrongful arrests and jail time through false positives. Data streams from these tools—combined with public records, geolocation tracking, and other data from mobile phones—are being shared between policing agencies and used to build increasingly detailed law enforcement profiles of people, whether or not they’re under investigation. AI software is being used to make black box inferences and connections between them. A growing number of police departments have been eager to add AI to their arsenals, largely encouraged by extensive marketing by the companies developing and selling this equipment and software. 

As AI facilitates mass privacy invasion and risks routinizing—or even legitimizing—inequalities and abuses, its influence on law enforcement responsibilities has important implications for the application of the law, the protection of civil liberties and privacy rights, and the integrity of our criminal justice system,” EFF Investigative Researcher Beryl Lipton wrote.

The ABA’s 2024 State of Criminal Justice publication is available from the ABA in book or PDF format.

EFF Lawsuit Discloses Documents Detailing Government’s Social Media Surveillance of Immigrants

Despite rebranding a federal program that surveils the social media activities of immigrants and foreign visitors to a more benign name, the government agreed to spend more than $100 million to continue monitoring people’s online activities, records disclosed to EFF show.

Thousands of pages of government procurement records and related correspondence show that the Department of Homeland Security and its component Immigrations and Customs Enforcement largely continued an effort, originally called extreme vetting, to try to determine whether immigrants posed any threat by monitoring their social media and internet presence. The only real change appeared to be rebranding the program to be known as the Visa Lifecycle Vetting Initiative.

The government disclosed the records to EFF after we filed suit in 2022 to learn what had become of a program proposed by President Donald Trump. The program continued under President Joseph Biden. Regardless of the name used, DHS’s program raises significant free expression and First Amendment concerns because it chills the speech of those seeking to enter the United States and allows officials to target and punish them for expressing views they don’t like.

Yet that appears to be a major purpose of the program, the released documents show. For example, the terms of the contracting request specify that the government sought a system that could:

analyze and apply techniques to exploit publicly available information, such as media, blogs, public hearings, conferences, academic websites, social media websites such as Twitter, Facebook, and Linkedln, radio, television, press, geospatial sources, internet sites, and specialized publications with intent to extract pertinent information regarding individuals.

That document and another one make explicit that one purpose of the surveillance and analysis is to identify “derogatory information” about Visa applicants and other visitors. The vague phrase is broad enough to potentially capture any online expression that is critical of the U.S. government or its actions.

EFF has called on DHS to abandon its online social media surveillance program because it threatens to unfairly label individuals as a threat or otherwise discriminate against them on the basis of their speech. This could include denying people access to the United States for speaking their mind online. It’s also why EFF has supported a legal challenge to a State Department practice requiring people applying for a Visa to register their social media accounts with the government.

The documents released in EFF’s lawsuit also include a telling passage about the controversial program and the government’s efforts to sanitize it. In an email discussing the lawsuit against the State Department’s social media moniker collection program, an ICE official describes the government’s need to rebrand the program, “from what ICE originally referred to as the Extreme Vetting Initiative.”

The official wrote:

On or around July 2017 at an industry day event, ICE sought input from the private sector on the use of artificial intelligence to assist in visa applicant vetting. In the months that followed there was significant pushback from a variety channels, including Congress. As a result, on or around May 2018, ICE modified its strategy and rebranded the concept as the Visa Lifecycle Vetting Project.

Other documents detail the specifics of the contract and bidding process that resulted in DHS awarding $101,155,431.20 to SRA International, Inc., a government contractor that uses a different name after merging with another contractor. The company is owned by General Dynamics.

The documents also detail an unsuccessful effort by a competitor to overturn DHS’s decision to award the contract to SRA, though much of the content of that dispute is redacted.

All of the documents released to EFF are available on DocumentCloud.

The Human Toll of ALPR Errors

This post was written by Gowri Nayar, an EFF legal intern.

Imagine driving to get your nails done with your family and all of a sudden, you are pulled over by police officers for allegedly driving a stolen car. You are dragged out of the car and detained at gun point. So are your daughter, sister, and nieces. The police handcuff your family, even the children, and force everyone to lie face-down on the pavement, before eventually realizing that they made a mistake. This happened to Brittney Gilliam and her family on a warm Sunday in Aurora, Colorado, in August 2020.

And the error? The police officers who pulled them over were relying on information generated by automated license plate readers (ALPRs). These are high-speed, computer-controlled camera systems that automatically capture all license plate numbers that come into view, upload them to a central server, and compare them to a “hot list” of vehicles sought by police. The ALPR system told the police that Gilliam’s car had the same license plate number as a stolen vehicle. But the stolen vehicle was a motorcycle with Montana plates, while Gilliam’s vehicle was an SUV with Colorado plates.

Likewise, Denise Green had a frightening encounter with San Francisco police officers late one night in March of 2009. She had just dropped her sister off at a BART train station, when officers pulled her over because their ALPR indicated that she was driving a stolen vehicle. Multiple officers ordered her to exit her vehicle, at gun point, and kneel on the ground as she was handcuffed. It wasn’t until roughly 20 minutes later that the officers realized they had made an error and let her go.

Turns out that the ALPR had misread a ‘3’ as a ‘7’ on Green’s license plate. But what is even more egregious is that none of the officers bothered to double-check the ALPR tip before acting on it.

In both of these dangerous episodes, the motorists were Black.  ALPR technology can exacerbate our already discriminatory policing system, among other reasons because too many police officers react recklessly to information provided by these readers.

Wrongful detentions like these happen all over the country. In Atherton, California, police officers pulled over Jason Burkleo on his way to work, on suspicion of driving a stolen vehicle. They ordered him at gun point to lie on his stomach to be handcuffed, only to later realize that their license plate reader had misread an ‘H’ for an ‘M’. In Espanola, New Mexico, law enforcement officials detained Jaclynn Gonzales at gun point and placed her 12 year-old sister in the back of a patrol vehicle, before discovering that the reader had mistaken a ‘2’ for a ‘7’ on their license plates. One study found that ALPRs misread the state of 1-in-10 plates (not counting other reading errors).

Other wrongful stops result from police being negligent in maintaining ALPR databases. Contra Costa sheriff’s deputies detained Brian Hofer and his brother on Thanksgiving day in 2019, after an ALPR indicated his car was stolen. But the car had already been recovered. Police had failed to update the ALPR database to take this car off the “hot list” of stolen vehicles for officers to recover.

Police over-reliance on ALPR systems is also a problem. Detroit police knew that the vehicle used in a shooting was a Dodge Charger. Officers then used ALPR cameras to find the license plate numbers of all Dodge Chargers in the area around the time. One such car, observed fully two miles away from the shooting, was owned by Isoke Robinson.  Police arrived at her house and handcuffed her, placed her 2-year old son in the back of their patrol car, and impounded her car for three weeks. None of the officers even bothered to check her car’s fog lights, though the vehicle used for the  shooting had a missing fog light.

Officers have also abused ALPR databases to obtain information for their own personal gain, for example, to stalk an ex-wife. Sadly, officer abuse of police databases is a recurring problem.

Many people subjected to wrongful ALPR detentions are filing and winning lawsuits. The city of Aurora settled Brittney Gilliam’s lawsuit for $1.9 million. In Denise Green’s case, the city of San Francisco paid $495,000 for her seizure at gunpoint, constitutional injury, and severe emotional distress. Brian Hofer received a $49,500 settlement.

While the financial costs of such ALPR wrongful detentions are high, the social costs are much higher. Far from making our communities safer, ALPR systems repeatedly endanger the physical safety of innocent people subjected to wrongful detention by gun-wielding officers. They lead to more surveillance, more negligent law enforcement actions, and an environment of suspicion and fear.

Since 2012, EFF has been resisting the safety, privacy, and other threats of ALPR technology through public records requests, litigation, and legislative advocacy. You can learn more at our Street-Level Surveillance site.

"Is My Phone Listening To Me?"

The short answer is no, probably not! But, with EFF’s new site, Digital Rights Bytes, we go in-depth on this question—and many others.

Whether you’re just starting to question some of the effects of technology in your life or you’re the designated tech wizard of your family looking for resources to share, Digital Rights Bytes is here to help answer some common questions that may be bugging you about the devices you use.  

We often hear the question, “Is my phone listening to me?” Generally, the answer is no, but the reason you may think that your phone is listening to you is actually quite complicated. Data brokers and advertisers have some sneaky tactics at their disposal to serve you ads that feel creepy in the moment and may make you think that your device is secretly taking notes on everything you say. 

Watch the short videofeaturing a cute little penguin discovering how advertisers collect and track their personal dataand share it with your family and friends who have asked similar questions! Curious to learn more? We also have information about how to mitigate this tracking and what EFF is doing to stop these data brokers from collecting your information. 

Digital Rights Bytes also has answers to other common questions about device repair, ownership of your digital media, and more. Got any additional questions you’d like us to answer in the future? Let us know on your favorite social platform using the hashtag #DigitalRightsBytes so we can find it!

Cop Companies Want All Your Data and Other Takeaways from This Year’s IACP Conference

Artificial intelligence dominated the technology talk on panels, among sponsors, and across the trade floor at this year’s annual conference of the International Association of Chiefs of Police (IACP).

IACP, held Oct. 19 - 22 in Boston, brings together thousands of police employees with the businesses who want to sell them guns, gadgets, and gear. Across the four-day schedule were presentations on issues like election security and conversations with top brass like Secretary of Homeland Security Alejandro Mayorkas. But the central attraction was clearly the trade show floor. 

Hundreds of vendors of police technology spent their days trying to attract new police customers and sell existing ones on their newest projects. Event sponsors included big names in consumer services, like Amazon Web Services (AWS) and Verizon, and police technology giants, like Axon. There was a private ZZ Top concert at TD Garden for the 15,000+ attendees. Giveaways — stuffed animals, espresso, beer, challenge coins, and baked goods — appeared alongside Cybertrucks, massage stations, and tables of police supplies: vehicles, cameras, VR training systems, and screens displaying software for recordkeeping and data crunching.

And vendors were selling more ways than ever for police to surveillance the public and collect as much personal data as possible. EFF will continue to follow up on what we’ve seen in our research and at IACP.

A partial view of the vendor booths at IACP 2024


Doughnuts provided by police tech vendor Peregrine

“All in On AI” Demands Accountability

Police are pushing forward full speed ahead on AI. 

EFF’s Atlas of Surveillance tracks use of AI-powered equipment like face recognition, automated license plate readers, drones, predictive policing, and gunshot detection. We’ve seen a trend toward the integration of these various data streams, along with private cameras, AI video analysis, and information bought from data brokers. We’ve been following the adoption of real-time crime centers. Recently, we started tracking the rise of what we call Third Party Investigative Platforms, which are AI-powered systems that claim to sort or provide huge swaths of data, personal and public, for investigative use. 

The IACP conference featured companies selling all of these kinds of surveillance. Also, each day contained multiple panels on how AI could be integrated into local police work, including featured speakers like Axon founder Rick Smith, Chula Vista Police Chief Roxana Kennedy, and Fort Collins Police Chief Jeff Swoboda, whose agency was among the first to use Axon’s DraftOne, software using genAI to create police reports. Drone as First Responder (DFR) programs were prominently featured by Skydio, Flock Safety, and Brinc. Clearview AI marketed its face recognition software. Axon offered a whole set of different tools, centering its whole presentation around AxonAI and the computer-driven future. 

The booth for police drone provider, Brinc

The policing “solution” du jour is AI, but in reality it demands oversight, skepticism, and, in some cases, total elimination. AI in policing carries a dire list of risks, including extreme privacy violations, bias, false accusations, and the sabotage of our civil liberties. Adoption of such tools at minimum requires community control of whether to acquire them, and if adopted, transparency and clear guardrails. 

The Corporate/Law Enforcement Data Surveillance Venn Diagram Is Basically A Circle

AI cannot exist without data: data to train the algorithms, to analyze even more data, to trawl for trends and generate assumptions. Police have been accruing their own data for years through cases, investigations, and surveillance. Corporations have also been gathering information from us: our behavior online, our purchases, how long we look at an image, what we click on. 

As one vendor employee said to us, “Yeah, it’s scary.” 

Corporate harvesting and monetizing of our data market is wildly unregulated. Data brokers have been busily vacuuming up whatever information they can. A whole industry provides law enforcement access to as much information about as many people as possible, and packages police data to “provide insights” and visualizations. At IACP, companies like LexisNexis, Peregrine, DataMinr, and others showed off how their platforms can give police access to evermore data from tens of thousands of sources. 

Some Cops Care What the Public Thinks

Cops will move ahead with AI, but they would much rather do it without friction from their constituents. Some law enforcement officials remain shaken up by the global 2020 protests following the police murder of George Floyd. Officers at IACP regularly referred to the “public” or the “activists” who might oppose their use of drones and other equipment. One featured presentation, “Managing the Media's 24-Hour News Cycle and Finding a Reporter You Can Trust,” focused on how police can try to set the narrative that the media tells and the public generally believes. In another talk, Chula Vista showed off professionally-produced videos designed to win public favor. 

This underlines something important: Community engagement, questions, and advocacy are well worth the effort. While many police officers think privacy is dead, it isn’t. We should have faith that when we push back and exert enough pressure, we can stop law enforcement’s full-scale invasion of our private lives.

Cop Tech is Coming To Every Department

The companies that sell police spy tech, and many departments that use it, would like other departments to use it, too, expanding the sources of data feeding into these networks. In panels like “Revolutionizing Small and Mid-Sized Agency Practices with Artificial Intelligence,” and “Futureproof: Strategies for Implementing New Technology for Public Safety,” police officials and vendors encouraged agencies of all sizes to use AI in their communities. Representatives from state and federal agencies talked about regional information-sharing initiatives and ways smaller departments could be connecting and sharing information even as they work out funding for more advanced technology.

A Cybertruck at the booth for Skyfire AI

“Interoperability” and “collaboration” and “data sharing” are all the buzz. AI tools and surveillance equipment are available to police departments of all sizes, and that’s how companies, state agencies, and the federal government want it. It doesn’t matter if you think your Little Local Police Department doesn’t need or can’t afford this technology. Almost every company wants them as a customer, so they can start vacuuming their data into the company system and then share that data with everyone else. 

We Need Federal Data Privacy Legislation

There isn’t a comprehensive federal data privacy law, and it shows. Police officials and their vendors know that there are no guardrails from Congress preventing use of these new tools, and they’re typically able to navigate around piecemeal state legislation. 

We need real laws against this mass harvesting and marketing of our sensitive personal information — a real line in the sand that limits these data companies from helping police surveil us lest we cede even more of our rapidly dwindling privacy. We need new laws to protect ourselves from complete strangers trying to buy and search data on our lives, so we can explore and create and grow without fear of indefinite retention of every character we type, every icon we click. 

Having a computer, using the internet, or buying a cell phone shouldn’t mean signing away your life and its activities to any random person or company that wants to make a dollar off of it.

The Real Monsters of Street Level Surveillance

Safe trick-or-treating this Halloween means being aware of the real monsters of street-level surveillance. You might not always see these menaces, but they are watching you. The real-world harms of these terrors wreak havoc on our communities. Here, we highlight just a few of the beasts. To learn more about all of the street-level surveillance creeps in your community, check out our even-spookier resource, sls.eff.org

If your blood runs too cold, take a break with our favorite digital rights legends— the Encryptids.

The Face Stealer

 "The Face Stealer" text over illustration of a spider-like monster

Careful where you look. Around any corner may loom the Face Stealer, an arachnid mimic that captures your likeness with just a glance. Is that your mother in the woods? Your roommate down the alley? The Stealer thrives on your dread and confusion, luring you into its web. Everywhere you go, strangers and loved ones alike recoil, convinced you’re something monstrous. Survival means adapting to a world where your face is no longer yours—it’s a lure for the horror that claimed it.

The Real Monster

Face recognition technology (FRT) might not jump out at you, but the impacts of this monster are all too real. EFF wants to banish this monster with a full ban on government use, and prohibit companies from feeding on this data without permission. FRT is a tool for mass surveillance, snooping on protesters, and deepening social inequalities.

Three-eyed Beast

"The Three-eyed Beast" text over illustration of a rectangular face with a large camera as a snout, pinned to a shirt with a badge.

Freeze! In your weakest moment, you may  encounter the Three-Eyed Beast—and you don’t want to make any sudden movements. As it snarls, its third eye cracks open and sends a chill through your soul. This magical gaze illuminates your every move, identifying every flaw and mistake. The rest of the world is shrouded in darkness as its piercing squeals of delight turn you into a spectacle—sometimes calling in foes like the Face Stealer. The real fear sets in when the eye closes once more, leaving you alone in the shadows as you realize its gaze was the last to ever find you. 

The Real Monster

Body-worn cameras are marketed as a fix for police transparency, but instead our communities get another surveillance tool pointed at us. Officers often decide when to record and what happens to the footage, leading to selective use that shields misconduct rather than exposes it. Even worse, these cameras can house other surveillance threats like Face Recognition Technology. Without strict safeguards, and community control of whether to adopt them in the first place, these cameras do more harm than good.

Shrapnel Wraith

"The Shrapnel Wraith" text over illustration of a mechanical vulture dropping gears and bolts

If you spot this whirring abomination, it’s likely too late. The Shrapnel Wraith circles, unleashed on our most under-served and over-terrorized communities. This twisted heap of bolts and gears, puppeted by spiteful spirits into this gestalt form of a vulture. It watches your most private moments, but don’t mistake it for a mere voyeur; it also strikes with lethal force. Its junkyard shrapnel explodes through the air, only for two more vultures to rise from the wreckage. Its shadow swallows the streets, its buzzing sinking through your skin. Danger is circling just overhead.

The Real Monster

Drones and robots give law enforcement constant and often unchecked surveillance power. Frequently equipped with tools like high-definition cameras, heat sensors, and license plate readers, these products can extend surveillance into seemingly private spaces like one’s own backyard.  Worse, some can be armed with explosives and other weapons making them a potentially lethal threat.  Drone and robot use must have strong protections for people’s privacy, and we strongly oppose arming them with any weapons.

Doorstep Creep

"The Doorstep Creep" text over illustration of a cloaked figure in front of a door, holding a staff topped with a camera

Candy-seekers, watch which doors you ring this Halloween, as the Doorstep Creep lurks  at more and more homes. Slinking by the door, this ghoul fosters fear and mistrust in communities, transforming cozy entries into a fortress of suspicion. Your visit feels judged, unwanted, and in a shadow of loathing. As you walk away,  slanderous whispers echo in the home and down the street. You are not welcome here. Doors lock, blinds close, and the Creeps' dark eyes remind you of how alone you are.

The Real Monster

Community Surveillance Apps come in many forms, encouraging the adoption of more home security devices like doorway cameras, smart doorbells, and more crowd-sourced surveillance apps. People come to these apps out of fear and only find more of the same, with greater public paranoia, racial gatekeeping, and even vigilante violence. EFF believes the makers of these platforms should position them away from crime and suspicion and toward community support and mutual aid. 

Foggy Gremlin

"The Foggy Fremlin" text over illustration of a little monster with sharp teeth and a long tail, rising a GPS location pin.

Be careful where you step for this scavenger. The Foggy Gremlin sticks to you like a leech, and envelopes you in a psychedelic mist to draw in large predators. You can run, but no longer hide, as the fog spreads and grows denser. Anywhere you go, and anywhere you’ve been is now a hunting ground. As exhaustion sets in, a world once open and bright has become narrow, dark, and sinister.

The Real Monster

Real-time location tracking is a chilling mechanism that enables law enforcement to monitor individuals through data bought from brokers, often without warrants or oversight. Location data, harvested from mobile apps, can be weaponized to conduct area searches that expose sensitive information about countless individuals, the overwhelming majority of whom are innocent. We oppose this digital dragnet and advocate for legislation like the Fourth Amendment is Not For Sale Act to protect individuals from such tracking.

Street Level Surveillance

Fight the monsters in your community

Khrys’presso du lundi 28 octobre 2024

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Brave New World

Spécial Palestine et Israël

Spécial femmes dans le monde

  • En Suède, 33 femmes diagnostiquées d’un cancer par erreur ont subi une hystérectomie injustifiée (liberation.fr)

    Après avoir observé une hausse de dépistage positif du cancer du col de l’utérus dans son enceinte, un hôpital suédois a réalisé avoir surdiagnostiqué la maladie. La structure hospitalière s’est excusée ce mardi 22 octobre pour les conséquences irréversibles qu’ont subies des femmes âgées entre 38 et 85 ans.

  • Au Groenland, des Inuites stérilisées de force (revueladeferlante.fr)

    Le scandale n’a éclaté qu’en 2022, déclen­chant l’ouverture d’une enquête indé­pen­dante. Dans le Groenland des années 1960–1970 des milliers d’Inuites ont subi des sté­ri­li­sa­tions forcées entraî­nant de lourdes séquelles.

  • Effets des règles et de la pilule : une scientifique se scanne le cerveau pour en savoir plus (korii.slate.fr)

    Si Carina Heller a pris les choses en main, c’est parce qu’à l’image du groupe de chercheuses auquel elle appartient, elle en avait assez d’attendre que des données soient produites dans un domaine sous-étudié. Le monde de la recherche étant majoritairement masculin, il a rarement daigné se pencher sur un sujet tel que celui-ci.

  • États-Unis : Kamala Harris face au « gender vote » (lesnouvellesnews.fr)

    Jamais, aux États Unis, une campagne n’a connu des intentions de vote aussi genrée, particulièrement chez les jeunes. Globalement 52 % des hommes disent préférer Donald Trump contre 40 % Kamala Harris. Et chez les femmes, 56 % préfèrent Kamala Harris et 37 % Donald Trump.Donc. 52 % des mecs aux US préfèrent un fou à une femme.

  • Joe Biden souhaite rendre gratuits des contraceptifs en vente libre (liberation.fr)

    À presque deux semaines de l’élection américaine, l’actuel président des États-Unis a annoncé lundi 21 octobre son souhait d’étendre la couverture de la contraception sans frais et en vente libre pour 52 millions de femmes.

  • Comment #MeToo a changé le journalisme : le bilan de RSF (telerama.fr)

    Sept ans après l’affaire Weinstein, un rapport de Reporters sans frontières montre que #MeToo a aussi chamboulé le paysage médiatique. Mais, dans de nombreux pays, travailler sur les droits des femmes et les violences sexistes et sexuelles reste un danger.

  • « Un doigt d’honneur adressé au football féminin » : 120 joueuses dénoncent le partenariat de la Fifa et du pétrolier saoudien Aramco (liberation.fr)

    Dans une lettre ouverte adressée lundi 21 octobre à la Fifa, les footballeuses demandent de mettre fin au contrat de sponsoring avec le géant saoudien du pétrole et du gaz, qu’elles accusent d’être responsable de désastre écologique et de ne pas respecter les droits humains.

  • La carte des luttes féministes (revueladeferlante.fr)

    De la Corée du Sud à la Namibie en passant par l’Afghanistan, les fémi­nistes et les personnes LGBT+ font entendre leurs voix, malgré les violences aux­quelles elles s’exposent. Tour d’horizon de combats en cours.

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine

  • Stuff by women, about women (letterboxd.com)

    This list is curated to invite reflection upon women’s perceptions and depictions of themselves and/or other women as they are presented through the medium of cinema, as films made by and about women are among the minority worldwide. For those interested, stats and research into this subject are available.

  • Contre la précarité énergétique, iels installent gratuitement des panneaux solaires (reporterre.net)

    Une société coopérative propose un modèle alternatif pour produire de l’électricité « verte » : elle installe des panneaux solaires qu’elle récupère gratuitement. En Isère, elle lutte ainsi contre la précarité énergétique.

  • Des smartphones Android transformés en émetteurs-récepteurs radio amateur (phonandroid.com)

    Un nouveau projet open-source pourrait bien bouleverser le monde de la radio amateur. Vance Vagell, radioamateur passionné, vient de dévoiler le kv4p HT, un dispositif innovant qui transforme n’importe quel smartphone Android en émetteur-récepteur radio amateur portable […] Il est important de noter que l’utilisation de cet appareil nécessite une licence de radioamateur.

  • Largest Known Mersenne Prime Number (mersenne.org)

    The new prime number, also known as M136279841, is calculated by multiplying together 136 279 841 twos, and then subtracting 1. It is over 16 million digits larger than the previous record prime number, in a special class of extremely rare prime numbers known as Mersenne primes. It is only the 52nd known Mersenne prime ever discovered, each increasingly more difficult to find.

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Assaut contre la vidéosurveillance algorithmique dans nos villes

La question de pérenniser ou non l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) fait actuellement beaucoup de bruit dans le débat public. Si l’on entend principalement les ministres et préfets au niveau national, c’est aussi – et surtout – à l’échelle locale que ces enjeux se cristallisent. Profitant de l’engouement des Jeux Olympiques et du cadre législatif créé à l’occasion de cet évènement, de nombreuses communes tentent de légitimer et normaliser leurs usages de cette technologie, qui reste pourtant totalement illégaux. Ces manœuvres, qui doivent être révélées et dénoncées, constituent aussi pour les habitant⋅es un levier d’action majeur pour faire entendre leurs voix et exiger l’interdiction de la VSA dans nos villes.

Lorsque nous avons lancé notre campagne contre la VSA au printemps dernier, nous l’affirmions haut et fort : ce qui se joue avec la loi sur les Jeux Olympiques est une grande hypocrisie. La vidéosurveillance algorithmique s’est déployée depuis quasiment une dizaine d’années en toute illégalité dans les villes et les collectivités locales, qui ont acheté des logiciels de VSA à des entreprises de surveillance en quête de profit. Marseille, Reims, Vannes ou encore Moirans… nous avons documenté au fil des mois comment les villes se dotaient de ces outils de surveillance en toute illégalité. La loi JO vient donc légitimer une pratique existante en masquant l’étendue de cette réalité. En effet, le périmètre prévu par la loi ne prévoit la détection que de huit types d’analyses d’images. Or, les entreprises de VSA n’ont jamais caché qu’elles savaient déjà faire bien plus : reconnaissance d’émotions, reconnaissance faciale ou encore suivi et identification des personnes au travers d’attributs physiques… Le rôle de la loi JO apparaît alors comme évident : il s’agissait surtout de créer une première étape pour sortir cette technologie de l’illégalité et amorcer un projet plus large de surveillance de l’espace public.

Débusquer les mensonges

Ce processus de normalisation et d’instrumentalisation est déjà à l’œuvre. Ainsi, les villes n’ont pas attendu bien longtemps pour s’appuyer sur la récente loi JO – qui normalise la VSA dans un cadre précis – afin de légitimer les logiciels dont elles se seraient doté de façon illégale, dans leur coin. Par exemple, la ville de Saint-Denis a très récemment acheté un logiciel de vidéosurveillance algorithmique auprès de l’entreprise Two-I. Cette acquisition s’est faite en dehors du périmètre de la loi JO qui impose à la fois une autorisation préfectorale et l’utilisation d’un logiciel spécifique acquis par marché public (en l’occurrence celui de Wintics). Cependant, pour donner un vernis de légalité à cette initiative unilatérale, le maire socialiste de la commune, Mathieu Hanotin, a essayé de la rattacher autant que faire se peut aux Jeux Olympiques. Il prétendait ainsi que ce logiciel pourrait servir pour les Jeux Paralympiques (nous étions alors au mois d’août 2024) et que les algorithmes de détection seraient identiques aux usages prévus par la loi JO. Il s’agissait surtout d’un écran de fumée pour masquer l’illégalité de cette démarche, d’autant que celle-ci s’est faite en toute opacité, le conseil municipal de Saint-Denis n’ayant même pas été informé, si l’on en croit les informations du journal Le Parisien et du media StreetPress.

Autre exemple dans l’Oise, où la ville de Méru possède désormais un logiciel de détection des personnes déposant des « ordures sauvages » développé par la société Vizzia. Ce type d’usages a connu un essor important ces dernières années en raison de l’existence d’entreprises de VSA toujours plus nombreuses voulant surfer sur une image green, après avoir misé sur le fantasme de la smart city pendant des années, tout en jouant avec les différentes évolutions législatives. En effet, d’une part, il existe un cadre juridique pour l’installation de caméras dans les villes : le code de la sécurité intérieure prévoit une liste de finalités précises pour lesquelles une commune peut implanter des caméras dans les rues. Or, depuis des lois de 2019 et 2020 relatives à l’écologie, cette liste contient la « la prévention et la constatation des infractions relatives à l’abandon d’ordures, de déchets, de matériaux ou d’autres objets ».

D’autre part, la police est autorisée à avoir recours à de la « vidéoverbalisation » pour certaines infractions routières. C’est-à-dire qu’elle peut émettre des procès-verbaux de verbalisation uniquement sur la base d’enregistrements vidéo : concrètement, la police relève la plaque d’immatriculation sur l’image de vidéosurveillance et envoie une amende à la personne propriétaire du véhicule. Celle-ci reçoit alors le PV à domicile, sans aucun contact avec un·e agent·e. Or, cette possibilité est limitée à une liste précise de contraventions au code de la route, telle que le franchissement d’une ligne blanche ou un stationnement interdit. En dehors de cette liste, il n’est pas possible de vidéoverbaliser les personnes sur la seule base d’une image captée par une caméra de surveillance. D’ailleurs, ce marché de la vidéoverbalisation des délits routiers est un marché important pour les entreprises de VSA, qui proposent l’automatisation de la lecture des plaques (dites « LAPI »). Et le dépôt d’ordures, s’il peut légalement justifier la pose de caméras, ne figure pas dans la liste des infractions pouvant être vidéoverbalisées.

Pour antant, cela n’empêche aucunement des entreprises de faire croire l’inverse aux municipalités pour leur vendre leur solution. Tel est le cas de la start-up Vizzia, petite dernière dans le monde de la VSA, qui affirme sans vergogne sur son site internet qu’il « est possible de vidéo-constater les dépôts sauvages ». Vizzia explique ainsi à ses potentielles villes clientes qu’il suffirait de relever la plaque du véhicule associé à un dépot d’ordure identifié par son logiciel puis de consulter le fichier SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules, qui recense tous les véhicules et les coordonnées de leurs propriétaires) pour identifier les auteur·rices d’un dépot sauvage d’ordures. Pour se justifier, l’entreprise va même jusqu’à citer une réponse du ministère de l’Intérieur à une sénatrice … qui dit exactement le contraire de ce qu’affirme l’entreprise ! En réalité, le ministre de l’Intérieur rappelle expressément qu’« il n’est pas possible de verbaliser le titulaire du certificat d’immatriculation du véhicule ayant servi au dépôt d’ordures ». Il conclut très clairement que les images de vidéosurveillance peuvent uniquement servir dans le cadre d’une procédure judiciaire et que le relevé de plaque est insuffisant pour constater le délit.

Ainsi, non seulement la ville de Méru – parmi tant d’autres1Pour savoir si Vizzia est présente dans votre commune, ses clients sont affichées sur cette page https://www.vizzia.eu/nos-references – s’est doté d’un logiciel illégal mais en plus, si l’on en croit cet article de France 3 régions, elle tente de s’appuyer sur le cadre de la loi sur les Jeux Olympiques pour faire passer la pilule. Ainsi, les responsables expliquent que le dépôt d’ordure serait identique à la détection « d’objet abandonné » autorisée par la loi JO. Cela est évidemment faux et un tel usage reste totalement contraire à la réglementation de protection des données personnelles.

Surtout, le chef de la police municipale de Méru se vante du fait que l’outil de VSA de Vizzia verbalise et remplisse tout seul les procès-verbaux à partir des plaques d’immatriculation. Son constat est clair : « L’intelligence artificielle me permet de ne pas avoir d’agent derrière une caméra tout le temps. Elle m’envoie des alertes quand elle détecte une infraction. C’est l’outil qui fait le travail et moi, je n’ai plus qu’à traiter directement les infractions. Mes agents sont dédiés à d’autres missions pendant ce temps-là. On ne cherche pas l’infraction, ça tombe dans le panier tout seul. Elle traite les infractions même quand on est fermés ». Une telle posture va à rebours du discours habituel des institutions et industriels qui tentent généralement de minimiser le rôle de l’IA et préfèrent affirmer mordicus que toute décision serait in fine prise par un humain. Ici, la volonté est clairement affichée de vouloir se diriger vers une automatisation de la répression, nécessairement induite par ces technologies – un projet que que nous dénonçons depuis longtemps.

Enfin, la ville de Cannes illustre un autre exemple de stratégie d’acceptation. Elle est à ce jour la seule commune en dehors de l’Île-de-France a avoir demandé une autorisation préfectorale pour utiliser la VSA dans le cadre de la loi JO, à l’occasion du festival de cinéma en mai dernier. Elle a par ailleurs annoncé qu’elle souhaitait l’utiliser à nouveau à cinq reprises d’ici la fin de la durée légale de l’expérimentation en mars 2025, prétendant avoir été convaincue de son utilité. Pourtant, on retrouve dès 2016 des traces d’utilisation illégale de logiciels de VSA par la ville de Cannes. Cette communication de la commune démontre surtout que la ville se sert de la loi JO pour faire passer comme légal et donc acceptable ce qu’elle pratique en violation de la loi depuis des années.

Pas de VSA dans nos villes

En parallèle des gros sabots ministériels et des manœuvres des entreprises, les collectivités locales constituent ainsi des entités motrices du déploiement de la surveillance dans nos rues. C’est donc à cette échelle là que nous pouvons repousser ce projet sécuritaire. C’est également dans ces espaces que nous serons le plus audibles. En effet, la majorité des victoires passées l’ont été au niveau des communes et des quartiers. Ainsi, des habitant·es de la ville de Saint-Étienne ont réussi en 2019 à faire annuler un projet de micros « détecteurs de bruits suspects ». À Marseille et à Nice, des parents d’élèves, aux cotés de La Quadrature, ont empêché l’installation de portiques de reconnaissance faciale devant des lycées. Tandis qu’à Montpellier, la ville a adopté une délibération s’interdisant d’utiliser de la surveillance biométrique dans la ville.

Le refus des habitant·es des villes à cette technologie de surveillance est donc essentiel pour faire pression sur les mairies. Il permet aussi de peser dans la bataille de l’« acceptabilité sociale » de la VSA et dans le débat public en général. D’autant que l’évaluation prévue par la loi JO exige que soit prise en compte la « perception du public » de l’impact de la VSA sur nos libertés. En agissant dans nos villes, nous pouvons donc combattre la VSA et nous faire entendre à deux titres : auprès des maires, mais aussi du gouvernement qui souhaite pérenniser l’expérimentation.

Pour vous aider dans cette lutte, nous avons mis à disposition de nombreuses ressources. Afin de s’informer et d’informer les autres, nous avons compilé les informations relatives au contexte, au fonctionnement et aux dangers de la vidéosurveillance algorithmique dans une brochure. Elle est à lire, imprimer et diffuser au plus grand nombre ! Pour organiser l’opposition locale, renseignez-vous sur l’existence de potentiels logiciels dans votre commune en faisant des demandes de documents administratifs ou en contactant les élu·es de votre conseil municipal. Enfin, rejoignez le mouvement « Pas de VSA dans ma ville » en demandant à votre maire de s’engager à ne jamais installer de vidéosurveillance algorithmique dans sa ville. Des affiches sont également disponibles sur la page de campagne pour visibiliser cette opposition dans l’espace public. Enfin, les futures expérimentations de la loi JO, qui auront notamment lieu lors des marchés de Noël, seront l’occasion de sensibiliser et d’organiser des actions pour faire connaître cette technologie et ses dangers au plus grand nombre.

Ensemble, nous devons contrer les manœuvres visant à faire accepter la vidéosurveillance algorithmique, et rappeler le refus populaire de cette technologie. Nous devons clamer haut et fort notre opposition à devenir les cobayes d’une surveillance menée main dans la main par la police et les entreprises. Nous devons affirmer que nous ne voulons pas d’une société où chaque comportement considéré comme une « anomalie sociale » dans la rue soit traité par un dispositif technique pour alerter la police. Par nos voix communes, nous pouvons empêcher le prolongement de l’expérimentation et préserver l’espace public d’une surveillance toujours plus oppressante, afin que celui-ci reste un lieu que nous pouvons habiter et investir librement.

References[+]

References
1 Pour savoir si Vizzia est présente dans votre commune, ses clients sont affichées sur cette page https://www.vizzia.eu/nos-references

Khrys’presso du lundi 21 octobre 2024

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  • Google signe un accord pour la construction de 7 petits réacteurs nucléaires qui fourniront 500 MW d’électricité à ses centres de données d’IA (developpez.com) – voir aussi Google hopes to spark chain reaction with nuclear energy investment (theregister.com)
  • Après Microsoft et Google, Amazon annonce aussi des investissements dans le nucléaire (next.ink)
  • Les géants de la tech sont-ils complices des massacres commis par Israël dans la bande de Gaza ? (korii.slate.fr)

    le groupe fondé par Mark Zuckerberg continue de censurer les contenus liés à la Palestine sur ses plateformes. Comme Telegram, YouTube ou encore X (anciennement Twitter), l’entreprise n’a pas réussi à lutter contre les contenus illégaux et préjudiciables –notamment les discours de haine, l’incitation au génocide et la désinformation parrainée par l’État hébreu. Par exemple, les comptes sur les réseaux sociaux des responsables, des médias, de l’armée et des politiciens israéliens restent actifs, même s’ils présentent des contenus qui inciteraient au génocide contre le peuple palestinien, notamment en langue hébraïque. […] Le groupe Meta a également été impliqué dans l’utilisation par l’armée israélienne du système de ciblage Lavender AI, qui utiliserait les métadonnées de WhatsApp –telles que les informations sur les membres d’un groupe de la messagerie instantanée– pour identifier les militants du Hamas. […] On apprend également que Google […] offre au ministère israélien de la Défense une « zone d’atterrissage » spéciale dans son infrastructure de cloud computing, afin qu’il puisse stocker et traiter les données en toute sécurité et utiliser ses services d’intelligence artificielle. Malgré des révélations inquiétantes sur l’utilisation par Israël de l’IA de guerre à Gaza […] Google a signé un nouveau contrat avec le ministère de la Défense de l’État hébreu en mars 2024. […] La société Amazon, dont le cloud permet à la direction du renseignement militaire israélien de disposer d’un « stockage illimité » […] est également épinglée […] ainsi que Microsoft, qui entretient d’étroites relations commerciales avec l’establishment militaire et sécuritaire israélien depuis des décennies. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a même qualifié le partenariat unissant Israël à Microsoft de « mariage acté au paradis, mais concrétisé sur Terre ».

  • Chrome : c’est la fin pour uBlock Origin, Google désactive automatiquement l’extension (01net.com)

    S’il est évidemment possible d’adopter une autre extension de blocage de contenu, ceux qui souhaiteraient continuer d’utiliser uBlock Origin vont devoir faire un choix de taille. Car si l’extension est automatiquement mise hors service par Google Chrome, elle devrait l’être également pour l’ensemble des navigateurs Web basés sur Chromium. Seule solution restante, migrer sur Firefox.

    Au sujet du blocage de la pub, on consultera avec bonheur ce site (bloquelapub.net)

  • It’s time to say goodbye to Elon Musk’s X. Changes to blocking online harassment will endanger users (inquirer.com)

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L’algorithme de notation de la CNAF attaqué devant le Conseil d’État par 15 organisations

En cette veille de journée mondiale du refus de la misère, 15 organisations de la société civile attaquent l’algorithme de notation des allocataires des Caisses d’Allocations Familiales (CAF) en justice, devant le Conseil d’État, au nom du droit de la protection des données personnelles et du principe de non-discrimination. Ce recours en justice contre un algorithme de ciblage d’un organisme ayant mission de service public est une première.

Cet algorithme attribue à chaque allocataire un score de suspicion dont la valeur est utilisée pour sélectionner celles et ceux faisant l’objet d’un contrôle. Plus il est élevé, plus la probabilité d’être contrôlé·e est grande. Chaque mois, l’algorithme analyse les données personnelles des plus de 32 millions de personnes vivant dans un foyer recevant une prestation CAF et calcule plus de 13 millions de scores. Parmi les facteurs venant augmenter un score de suspicion on trouve notamment le fait d’avoir de faibles revenus, d’être au chômage, de bénéficier du revenu de solidarité active (RSA) ou de l’allocation adulte handicapé (AAH). En retour, les personnes en difficulté se retrouvent sur-contrôlées par rapport au reste de la population.

Notre recours devant le Conseil d’État porte tant sur l’étendue de la surveillance à l’œuvre que sur la discrimination opérée par cet algorithme envers des allocataires déjà fragilisé·es dans leurs parcours de vie. En assimilant précarité et soupçon de fraude, cet algorithme participe d’une politique de stigmatisation et de maltraitance institutionnelle des plus défavorisé·es. Les contrôles sont des moments particulièrement difficiles à vivre, générateurs d’une forte charge administrative et d’une grande anxiété. Ils s’accompagnent régulièrement de suspensions du versement des prestations, précédant des demandes de remboursements d’indus non-motivés. Dans les situations les plus graves, des allocataires se retrouvent totalement privé·es de ressources, et ce en toute illégalité. Quant aux voies de recours, elles ne sont pas toujours compréhensibles ni accessibles.

Alors que l’utilisation de tels algorithmes de notation se généralise au sein des organismes sociaux, notre coalition, regroupant des organisations aux horizons divers, vise à construire un front collectif afin de faire interdire ce type de pratiques et d’alerter sur la violence dont sont porteuses les politiques dites de « lutte contre la fraude sociale ».

« Cet algorithme est la traduction d’une politique d’acharnement contre les plus pauvres. Parce que vous êtes précaire, vous serez suspect·e aux yeux de l’algorithme, et donc contrôlé·e. C’est une double peine. » déclare Bastien Le Querrec, juriste à La Quadrature du Net.

Associations requérantes:


Retrouvez l’ensemble de nos travaux sur la numérisation des administrations sociales et la gestion algorithmique des populations sur notre page de campagne France contrôle.

California Attorney General Issues New Guidance on Military Equipment to Law Enforcement

California law enforcement should take note: the state’s Attorney General has issued a new bulletin advising them on how to comply with AB 481—a state law that regulates how law enforcement agencies can use, purchase, and disclose information about military equipment at their disposal. This important guidance comes in the wake of an exposé showing that despite awareness of AB 481, the San Francisco Police Department (SFPD) flagrantly disregarded the law. EFF applauds the Attorney General’s office for reminding police and sheriff’s departments what the law says and what their obligations are, and urges the state’s top law enforcement officer to monitor agencies’ compliance with the law.

The bulletin emphasizes that law enforcement agencies must seek permission from governing bodies like city councils or boards of supervisors before buying any military equipment, or even applying for grants or soliciting donations to procure that equipment. The bulletin also reminds all California law enforcement agencies and state agencies with law enforcement divisions of their transparency obligations: they must post on their website a military equipment use policy that describes, among other details, the capabilities, purposes and authorized uses, and financial impacts of the equipment, as well as oversight and enforcement mechanisms for violations of the policy. Law enforcement agencies must also publish an annual military equipment report that provides information on how the equipment was used the previous year and the associated costs.

Agencies must cease use of any military equipment, including drones, if they have not sought the proper permission to use them. This is particularly important in San Francisco, where the SFPD has been caught, via public records, purchasing drones without seeking the proper authorization first, over the warnings of the department’s own policy officials.

In a climate where few cities and states have laws governing what technology and equipment police departments can use, Californians are fortunate to have regulations like AB 481 requiring transparency, oversight, and democratic control by elected officials of military equipment. But those regulations are far less effective if there is no accountability mechanism to ensure that police and sheriff’s departments follow them.


The SFPD and all other California law enforcement agencies must re-familiarize themselves with the rules. Police and sheriff’s departments must obtain permission and justify purchases before they buy military equipment, have use policies approved by their local governing body, and  provide yearly reports about what they have and how much it costs.

Prosecutors in Washington State Warn Police: Don’t Use Gen AI to Write Reports

The King County Prosecuting Attorney’s Office, which handles all prosecutions in the Seattle area, has instructed police in no uncertain terms: do not use AI to write police reports...for now. This is a good development. We hope prosecutors across the country will exercise such caution as companies continue to peddle technology – generative artificial intelligence (genAI) to help write police reports – that could harm people who come into contact with the criminal justice system.

Chief Deputy Prosecutor Daniel J. Clark said in a memo about AI-based tools to write narrative police reports based on body camera audio that the technology as it exists is “one we are not ready to accept.”

The memo continues,“We do not fear advances in technology – but we do have legitimate concerns about some of the products on the market now... AI continues to develop and we are hopeful that we will reach a point in the near future where these reports can be relied on. For now, our office has made the decision not to accept any police narratives that were produced with the assistance of AI.” We would add that, while EFF embraces advances in technology, we doubt genAI in the near future will be able to help police write reliable reports.

We agree with Chief Deputy Clark that: “While an officer is required to edit the narrative and assert under penalty of perjury that it is accurate, some of the [genAI] errors are so small that they will be missed in review.”

This is a well-reasoned and cautious approach. Some police want to cut the time they spend writing reports, and Axon’s new product DraftOne claims to do so by  exporting the labor to machines. But the public, and other local agencies, should be skeptical of this tech. After all, these documents are often essential for prosecutors to build their case, for district attorneys to recommend charges, and for defenders to cross examine arresting officers.

To read more on generative AI and police reports, click here

Civil Rights Commission Pans Face Recognition Technology

In its recent report, Civil Rights Implications of Face Recognition Technology (FRT), the U.S. Commission on Civil Rights identified serious problems with the federal government’s use of face recognition technology, and in doing so recognized EFF’s expertise on this issue. The Commission focused its investigation on the Department of Justice (DOJ), the Department of Homeland Security (DHS), and the Department of Housing and Urban Development (HUD).

According to the report, the DOJ primarily uses FRT within the Federal Bureau of Investigation and U.S. Marshals Service to generate leads in criminal investigations. DHS uses it in cross-border criminal investigations and to identify travelers. And HUD implements FRT with surveillance cameras in some federally funded public housing. The report explores how federal training on FRT use in these departments is inadequate, identifies threats that FRT poses to civil rights, and proposes ways to mitigate those threats.

EFF supports a ban on government use of FRT and strict regulation of private use. In April of this year, we submitted comments to the Commission to voice these views. The Commission’s report quotes our comments explaining how FRT works, including the steps by which FRT uses a probe photo (the photo of the face that will be identified) to run an algorithmic search that matches the face within the probe photo to those in the comparison data set. Although EFF aims to promote a broader understanding of the technology behind FRT, our main purpose in submitting the comments was to sound the alarm about the many dangers the technology poses.

These disparities in accuracy are due in part to algorithmic bias.

The government should not use face recognition because it is too inaccurate to determine people’s rights and benefits, its inaccuracies impact people of color and members of the LGBTQ+ community at far higher rates, it threatens privacy, it chills expression, and it introduces information security risks. The report highlights many of the concerns that we've stated about privacy, accuracy (especially in the context of criminal investigations), and use by “inexperienced and inadequately trained operators.” The Commission also included data showing that face recognition is much more likely to reach a false positive (inaccurately matching two photos of different people) than a false negative (inaccurately failing to match two photos of the same person). According to the report, false positives are even more prevalent for Black people, people of East Asian descent, women, and older adults, thereby posing equal protection issues. These disparities in accuracy are due in part to algorithmic bias. Relatedly, photographs are often unable to accurately capture dark skinned people’s faces, which means that the initial inputs to the algorithm can themselves be unreliable. This poses serious problems in many contexts, but especially in criminal investigations, in which the stakes of an FRT misidentification are peoples’ lives and liberty.

The Commission recommends that Congress and agency chiefs enact better oversight and transparency rules. While EFF agrees with many of the Commission’s critiques, the technology poses grave threats to civil liberties, privacy, and security that require a more aggressive response. We will continue fighting to ban face recognition use by governments and to strictly regulate private use. You can join our About Face project to stop the technology from entering your community and encourage your representatives to ban federal use of FRT.

Germany Rushes to Expand Biometric Surveillance

Germany is a leader in privacy and data protection, with many Germans being particularly sensitive to the processing of their personal data – owing to the country’s totalitarian history and the role of surveillance in both Nazi Germany and East Germany.

So, it is disappointing that the German government is trying to push through Parliament, at record speed, a “security package” that would increase biometric surveillance at an unprecedented scale. The proposed measures contravene the government’s own coalition agreement, and undermine European law and the German constitution.

In response to a knife-stabbing in the West-German town of Solingen in late-August, the government has introduced a so-called “security package” consisting of a bouquet of measures to tighten asylum rules and introduce new powers for law enforcement authorities.

Among them, three stand out due to their possibly disastrous effect on fundamental rights online. 

Biometric Surveillance  

The German government wants to allow law enforcement authorities to identify suspects by comparing their biometric data (audio, video, and image data) to all data publicly available on the internet. Beyond the host of harms related to facial recognition software, this would mean that any photos or videos uploaded to the internet would become part of the government’s surveillance infrastructure.

This would include especially sensitive material, such as pictures taken at political protests or other contexts directly connected to the exercise of fundamental rights. This could be abused to track individuals and create nuanced profiles of their everyday activities. Experts have highlighted the many unanswered technical questions in the government’s draft bill. The proposal contradicts the government’s own coalition agreement, which commits to preventing biometric surveillance in Germany.

The proposal also contravenes the recently adopted European AI Act, which bans the use of AI systems that create or expand facial recognition databases. While the AI Act includes exceptions for national security, Member States may ban biometric remote identification systems at the national level. Given the coalition agreement, German civil society groups have been hoping for such a prohibition, rather than the introduction of new powers.

These sweeping new powers would be granted not just to law enforcement authorities--the Federal Office for Migration and Asylum would be allowed to identify asylum seekers that do not carry IDs by comparing their biometric data to “internet data.” Beyond the obvious disproportionality of such powers, it is well documented that facial recognition software is rife with racial biases, performing significantly worse on images of people of color. The draft law does not include any meaningful measures to protect against discriminatory outcomes, nor does it acknowledge the limitations of facial recognition.  

Predictive Policing 

Germany also wants to introduce AI-enabled mining of any data held by law enforcement authorities, which is often used for predictive policing. This would include data from anyone who ever filed a complaint, served as a witness, or ended up in a police database for being a victim of a crime. Beyond this obvious overreach, data mining for predictive policing threatens fundamental rights like the right to privacy and has been shown to exacerbate racial discrimination.

The severe negative impacts of data mining by law enforcement authorities have been confirmed by Germany’s highest court, which ruled that the Palantir-enabled practices by two German states are unconstitutional.  Regardless, the draft bill seeks to introduce similar powers across the country.  

Police Access to More User Data 

The government wants to exploit an already-controversial provision of the recently adopted Digital Services Act (DSA). The law, which regulates online platforms in the European Union, has been criticized for requiring providers to proactively share user data with law enforcement authorities in potential cases of violent crime. Due to its unclear definition, the provision risks undermining the freedom of expression online as providers might be pressured to share rather more than less data to avoid DSA fines.

Frustrated by the low volume of cases forwarded by providers, the German government now suggests expanding the DSA to include specific criminal offences for which companies must share user data. While it is unrealistic to update European regulations as complex as the DSA so shortly after its adoption, this proposal shows that protecting fundamental rights online is not a priority for this government. 

Next Steps

Meanwhile, thousands have protested the security package in Berlin. Moreover, experts at the parliament’s hearing and German civil society groups are sending a clear signal: the government’s plans undermine fundamental rights, violate European law, and walk back the coalition parties’ own promises. EFF stands with the opponents of these proposals. We must defend fundamental rights more decidedly than ever.  

 

Parution du livre « Technopolice »

Technopolice, la surveillance policière à l’ère de l’intelligence artificielle paraît aujourd’hui aux éditions Divergences. Dans ce livre, Félix Tréguer, membre de La Quadrature du Net et chercheur associé au Centre Internet & Société du CNRS, fait le récit personnel d’un engagement au sein du collectif Technopolice. Mêlant les anecdotes de terrain aux analyses issues des sciences humaines et sociales, il retrace les mécanismes qui président à la technologisation croissante du maintien de l’ordre et de la gestion urbaine.

Résumé

Voici le résumé du livre, disponible dans votre librairie de quartier.

« Drones, logiciels prédictifs, vidéosurveillance algorithmique, reconnaissance faciale : le recours aux dernières technologies de contrôle se banalise au sein de la police. Loin de juguler la criminalité, toutes ces innovations contribuent en réalité à amplifier la violence d’État. Elles referment nos imaginaires politiques et placent la ville sous contrôle sécuritaire. C’est ce que montre ce livre à partir d’expériences et de savoirs forgés au cours des luttes récentes contre la surveillance policière. De l’industrie de la sécurité aux arcanes du ministère de l’Intérieur, de la CNIL au véhicule de l’officier en patrouille, il retrace les liens qu’entretient l’hégémonie techno-solutionniste avec la dérive autoritaire en cours. »

Présentations

Retrouvez toutes les dates dans l’agenda public de La Quadrature.

Extraits

« Lorsque vient notre tour de parler, Martin et moi montons sur l’estrade. Face à l’amphi bondé, face aux képis et aux costumes-cravate, face au commandant Schoenher et à la futurologue de la préfecture de police, face au préfet Vedel et aux cadres d’Idemia ou de Thales, il nous faut déjouer le piège qui nous est tendu. Dans le peu de temps qui nous est imparti, nous leur disons que nous savons. Nous savons que ce qu’ils attendent, c’est que nous disions ce que pourraient être des lois et des usages « socialement acceptables » [s’agissant de la reconnaissance faciale]. La même proposition vient alors de nous être faite par le Forum économique mondial et le Conseil national du numérique. Un peu plus de transparence, un semblant de contrôle par la CNIL, une réduction des biais racistes et autres obstacles apparemment  »techniques » auxquels se heurtent encore ces technologies, et l’on croit possible d’assurer un compromis  »éthique » entre la défense automatisée de l’ordre public et l’État de droit.

Mais nous leur disons tout net : la reconnaissance faciale et les autres technologies de VSA [vidéosurveillance algorithmique] doivent être proscrites. Plutôt que de discuter des modalités d’un  »encadrement approprié », nous exprimons notre refus. Nous leur disons que, pour nous, la sécurité consiste d’abord en des logements dignes, un air sain, la paix économique et sociale, l’accès à l’éducation, la participation politique, l’autonomie patiemment construite, et que ces technologies n’apportent rien de tout cela. Que sous prétexte d’efficacité, elles perpétuent des logiques coloniales et déshumanisent encore davantage les rapports qu’entretiennent les bureaucraties policières à la population. »

….

« Le glissement de l’urbanisme cybernétique vers des applications techno-sécuritaires semble irrésistible. Début 1967, aux États-Unis, une autre commission lancée par le président Johnson et dirigée par l’ancien ministre de la Justice de Kennedy, Nicholas Katzenbach – qui rejoindra d’ailleurs IBM en 1969 et y fera une bonne partie de sa carrière – a, elle aussi, rendu un rapport sur la montée des « troubles à l’ordre public » (…). C’est un programme d’ampleur qui est proposé : édiction d’un plan national de R&D qui devra notamment se pencher sur l’approche des politiques pénales en termes de « système », relevés statistiques couplés au déploiement d’ordinateurs et à la géolocalisation des véhicules de police pour optimiser voire automatiser l’allocation des patrouilles et s’adapter en temps réel à la délinquance, automatisation de l’identification biométrique par empreintes digitales, technologies d’aide à la décision dans le suivi des personnes condamnées, etc. La pensée techno-sécuritaire infuse l’ensemble des recommandations. Et l’on remarquera au passage combien la police du futur des années 1960 ressemble à la nôtre. Comme si le futur, lui non plus, ne passait pas. »

« Lorsque la technologie échoue à rendre la police plus précise ou efficace dans la lutte contre la délinquance, cela ne signifie pas qu’elle ne produit pas d’effets. Constater un tel échec doit plutôt inviter à déplacer le regard : l’une des principales fonctions politiques dévolues aux technologies ne consiste pas tant à produire de la « sécurité publique » qu’à relégitimer l’action de la police, à redorer le blason de l’institution en faisant croire à un progrès en termes d’efficience, d’allocation des ressources, de bonne gestion, de transparence, de contrôle hiérarchique. Il en va ainsi depuis la fin du XIXe siècle et le début de la modernisation de la police, lorsque le préfet Lépine mettait en scène l’introduction de nouveaux équipements, les bicyclettes ou les chiens de police. C’est aussi une dimension centrale des premiers chantiers informatiques des années 1960 que de rationaliser une administration perçue comme archaïque. Reste que cette promesse d’une police rendue plus acceptable, transparente ou légitime grâce à la technologie est toujours trahie dans les faits. »

« Tandis que l’extrême droite s’affirme de manière toujours plus décomplexée partout dans le champ du pouvoir, ces processus grâce auxquels les élites libérales gèrent la dissonance cognitive induite par leur complicité objective avec la spirale autoritaire en cours forment l’un des rouages les plus efficaces du fascisme qui vient. »

Khrys’presso du lundi 7 octobre 2024

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Brave New World

Spécial Palestine et Israël

Spécial femmes dans le monde

Spécial France

RIP

Spécial femmes en France

  • Dans les couples hétéros, le risque de séparation augmente si la femme gagne plus que l’homme (liberation.fr)

    Selon une étude publiée ce lundi 30 septembre par l’Institut national d’études démographiques, « les couples dans lesquels la part de revenu apportée par la femme est supérieure à 55 % sont plus instables que les autres ».

  • Au procès des viols de Mazan, le récit glaçant de cet accusé venu violer Gisèle Pelicot à six reprises (huffingtonpost.fr)

    Le coaccusé a reconnu s’être rendu à Mazan pour violer Gisèle Pelicot, mais a tenté de justifier ces faits par une « sexualité incontrôlable ».

  • Procès des viols de Mazan : un accusé assure avoir lui aussi été drogué et dit ne se souvenir de rien (huffingtonpost.fr)

    « Je me suis retrouvé dans la voiture, je ne sais plus comment j’y suis arrivé. Puis je rentre chez moi », en direction de Lyon, à deux heures et demie de route.

  • Procès de Mazan : « Le sexisme est omniprésent, y compris dans l’attitude des accusés » (politis.fr)

    des liens fraternels se créent au fil des jours […] Ils forment un « boys club » qui se croit victime d’une manipulation, et par cette prétendue certitude, affirme avoir été « piégé ». […] Leur nombre important engendre une sorte de déséquilibre dans la salle, un rapport de force face aux parties civiles […] et leurs deux avocats, dont l’infériorité numérique est flagrante. […] À la sortie du tribunal, un confrère nous confie : « Sur le chemin entre le tribunal et mon hôtel, maintenant, à chaque fois que je croise un homme, je me demande : peut-être que lui aussi ? » Ma consœur m’adresse un de ses regards complices et sororal. Nous répondons en chœur : « Bienvenue dans la vie d’une femme ».

  • Procès des viols de Mazan : les journalistes et le public pourront finalement assister aux diffusions des vidéos (liberation.fr)

    Les avocats de la partie civile contestaient la décision du président de la cour d’exclure les journalistes de la salle d’audience pendant la projection des images des viols subis par Gisèle Pelicot. Ce vendredi 4 octobre, la cour est revenue sur sa décision.

  • Justice : contre l’introduction du consentement dans la définition du viol (humanite.fr)

    Prétendre introduire la notion de consentement dans la définition du viol place d’emblée celui ci sur le terrain de la sexualité […]Le viol n’est pas une relation sexuelle non consentie, c’est un acte de prédation, de prise de pouvoir. La jouissance du violeur provient du pouvoir qu’il exerce.[…] Au lieu de se concentrer sur la stratégie de l’agresseur, la justice se focalise sur un éventuel consentement de la victime.]([…]l’attitude de la victime est examinée dans les moindres détails. Les paroles qu’elle a prononcées, ou pas, la façon dont elle a agi, ou pas. Et tout le monde s’efforcera de déduire de cette attitude la présence ou l’absence d’un consentement à l’acte sexuel. Et donc la réalité ou pas d’un fait de violence.

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine

  • L’association Le deuxième texte vous remet au défi en 2024 : dites-nous quelle autrice vous lisez et pourquoi vous la lisez en participant au concours #JeLaLis ! Détails et modalités ici (ledeuxiemetexte.fr)
  • Pour la 4e année consécutive, les Sans Pages vous proposent de participer au Drawtober : illustrez des articles Wikipedia sans images, liés aux biais de genre (biographie, fait de société, etc) ! Toutes les infos ici (wikipedia.org)
  • Le jeu Foune et flore (founeflore.wordpress.com)

    Foune et flore, c’est aussi un jeu de cartes. Le but : avoir la flore vaginale la plus protectrice possible, et se défendre contre les attaques de ses adversaires

  • « Ne plus se faire arnaquer » : la mécanique automobile, un outil féministe (basta.media)

    Apprendre la mécanique automobile au sein d’ateliers animés par des femmes, c’est possible avec les Déculassées, une association qui propose des tournées dans toute la France. Objectif : sortir de la dépendance technique aux garagistes.

  • Un simulateur de cour de récré (studios.ptilouk.net)
  • Du libre dans les écoles belges avec NumEthic (framablog.org)

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

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