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Prestidigitateur ou sorcier ?

Aujourd’hui, Gee, qui fĂȘte actuellement les 10 ans de son blog Grise Bouille avec un livre best of et un site anniversaire, vous propose une petite BD de fiction (sans aucun rapport avec le monde rĂ©el, bien sĂ»r), adaptĂ©e de sa derniĂšre chronique radio, dont le podcast sera bientĂŽt disponible.

Prestidigitateur ou sorcier ?

Notre histoire se passe dans un étrange pays lointain. Un pays qui, depuis de nombreuses années, est cerné par un gigantesque incendie.

Une femme regarde au loin avec des jumelles et dit : « Il approche. Â» Un type Ă  cĂŽtĂ© hausse les Ă©paules : « Boarf
 et alors ? On mettra des combinaisons ignifugĂ©es. Pi on s'habituera Ă  l'odeur de fumĂ©e. Pi la science trouvera une solution. Pas de quoi paniquer. Â» Une flĂšche indique sur la femme « Elle, c'est Cassandre. Â» et sur l'homme : « Lui, c'est un incendio-sceptique. Â»

Cassandre, ce genre de rĂ©flexion, ça l’agace, parce que la science, elle connaĂźt ! Et la science, elle a dĂ©jĂ  trouvĂ© la solution Ă  cet incendie :

Cassandre s'Ă©nerve sur le type : « ARRÊTEZ DE LANCER DES FEUX D'ARTIFICE VERS LA FORÊT ! Â» Le type, en train d'allumer une fusĂ©e : « Vous voulez couler l'industrie du feu d'artifice ? Irresponsable ! Vous voulez pas plutĂŽt inventer le feu qui ne brĂ»le pas ? L'innovation, voilĂ  ce qui va nous sauver ! Â»

C’est dans cet Ă©trange pays que dĂ©barque, un jour, un Ă©trange magicien


Un monsieur en costume montre le magicien et dit : « Sous vos yeux Ă©bahis, le plus grand magicien de tous les temps ! Le grrrrrrrrrrrrand
 GIPITI ! Charles Gipiti, de son prĂ©nom. Son talent va vous estomaquer ! Â» Le magicien est Ă©tincellant.

Devant une foule hypnotisĂ©e, Gipiti fait sortir un lapin de son chapeau : « Eeet
 hop ! Â» La foule : « WAAAHOOOOUUU ! Je n'ai jamais vu quelqu'un faire apparaĂźtre un lapin comme ça ! Ça pourrait rĂ©soudre la faim dans le monde ! Quel incroyable magicien ! Il est si prompt ! C'est fou cette magie ! Vive la magie ! Â»

Cassandre, devant cet engouement gĂ©nĂ©ral, est sceptique :

Elle a l'air mĂ©fiante et demande : « Attendez
 quand vous dites “magicien”
 vous parlez de prestidigitateur ou de sorcier ? Â» La foule, blase : « Kesseldi, elle ?  Dekoi jmemĂšle ? Â» Gipiti dit : « Je vous prie de m'excuser, je n'ai pas compris votre question. Â»

Cassandre prĂ©cise : « Un sorcier, c'est un _vrai_ magicien, quelqu'un qui maĂźtrise la magie, qui peut faire des choses surnaturelles, inexplicables
 Alors qu'un prestidigitateur ne fait qu'imiter la magie, il met en scĂšne des choses qui paraissent surnaturelles mais sont en fait parfaitement explicables
 À base d'illusions, de trucages
 Â». On voit la distinction entre les deux dans ses pensĂ©es.

Comme d’habitude, Cassandre a du mal Ă  convaincre les gens de la diffĂ©rence de taille entre les deux


Un type dans la foule : « On s'en fout non ? Si ça ressemble Ă  de la magie, c'est comme si c'en Ă©tait, non ? Â» Cassandre est furieuse : « Mais pas du tout !  Si on confond prestidigitateur et sorcier, on entretient une confusion dangereuse ! C'est un tapis rouge pour se faire manipuler et abuser ! Â» Le type : « En plus c'est chiant Ă  dire, “prestidigatruc”
  magicien, c'est plus simple. Les scientos, vous nous emmerdez toujours avec des dĂ©tails
 Â»

DĂ©cidĂ©e Ă  dĂ©masquer cet imposteur de Gipiti, Cassandre mĂšne son enquĂȘte
 et la rĂ©alitĂ© est encore pire qu’elle ne l’imaginait.

Un couple d'Ă©leveurs en pleurs : « Ă‡a c'est sĂ»r qu'il peut en faire apparaĂźtre des lapins
 il nous a volĂ© quasiment tout notre Ă©levage! Et en plus, impossible de vendre ceux qui nous restent : les gens prĂ©fĂšrent ceux qui sortent d'un chapeau, avec les paillettes, tout ça
 On va se retrouver sur la paille. Des annĂ©es de travail foutues en l'air
 Â» Cassandre est stupĂ©faite.

Cassandre demande Ă  la foule du dĂ©but : « Alors ? C'est beau, ça, comme magie ? Â» Un type : « Ouais d'accord, il a volĂ© des lapins, m'enfin vu ce qu'il arrive Ă  faire avec, ça va, on va pas non plus l'attaquer en justice
  en plus les Ă©levages n'auront qu'Ă  s'adapter, c'est le progrĂšs, c'est tout. Â» Cassandre : « J'hallucine ! Â»

Plus Cassandre fouille, plus elle met au jour les turpitudes de Charles Gipiti


Un ouvrier avec une casquette « TGCM Â» tient un tuyau en direction de la forĂȘt et y propulse un liquide. Cassandre : « C'est quoi, c'que vous balancez vers la forĂȘt ? Â» L'ouvrier : « Du kĂ©rosĂšne. C'est les machines que Gipiti utilise pour faire apparaĂźtre ses lapins
 ça marche en propulsant du kĂ©rosĂšnepar hectolitres. J'sais pas pourquoi. C'est la magie, c'est tout, c'est comme ça. Â» Cassandre : « MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE ?! Â»

Elle se retourne vers le type du dĂ©but : « ET ÇA ?! On Ă©tait dĂ©jĂ  mal barrĂ©s avec l'incendie AVANT, mais lĂ  c'est le pompon ! Â» La foule : « Mais Cassandre, si on finance la magie de Charles Gipiti, si on laisse ce magicien s'amĂ©liorer, alors c'est sĂ»r, il va trouver une solution pour Ă©teindre l'incendie ! Certes, son activitĂ© aggrave temporairement les choses, mais pour mieux les amĂ©liorer ensuite ! Â»

Cette fois, Cassandre n’en peut plus et explose :

Cassandre : « MAIS C'EST DÉBILE ! Ce que vous dites, c'est que si un prestidigitateur travaille suffisamment, il peut finir par devenir sorcier et faire de la vraie magie ? Comme ça, de GĂ©rard Majax Ă  Harry Potter ?! Ça n'a aucun sens ! Â» Le type dans la foule hausse les Ă©paules : « Bah pourquoi pas ? J'y connais rien, moi, Ă  la magie. On sait jamais. Â»

Cassandre, de plus en plus agacĂ©e : « En plus on sait trĂšs bien quelle est la solution pour Ă©teindre l'incendie ! Ce que vous voulez, c'est continuer Ă  vivre comme avant, tirer des feux d'artifice partout, en tablant sur le fait qu'un Ă©nergumĂšne qui fait apparaĂźtre des lapins volĂ©s finisse par sortir de son chapeau le feu qui ne brĂ»le pas ?! Vous ĂȘtes cinglĂ©s, ma parole ! Â»

Cassandre, trĂšs Ă©nervĂ©e : « Et si jamais, PAR LE PLUS GRAND DES HASARDS, MĂŽssieur Gipiti ne trouve pas de solution magique une fois l'incendie aux portes du pays ? On fait quoi ? Hein ? On fait QUOI ? Â»

Un ange passe. La foule reste silencieuse.

MĂȘme image, mais on entend quelqu'un dire, hors-champ : « Approchez !  Approchez ! Sous vos yeux Ă©bahis, un magicien encore plus impressionnant ! Et moins cher ! Â»

On voit un autre magicien, avec un prĂ©sentateur Ă  cĂŽtĂ© qui dit : « Le trrrrĂšs grrrraaand
 MAÎTRE SIQUE ! ƒudipe Sique ! Â» À cĂŽtĂ©, Gipiti : « Grrrr
 c'est lui qui m'a volĂ© tous mes lapins
 Â» Cassandre : « Ah bah dans le genre arroseur arrosĂ©, vous vous posez lĂ , vous
 Â»

Rien Ă  faire
 les magiciens se multiplient, soulĂšvent des financements dĂ©lirants, on en met partout : dans les Ă©coles, les transports, les bureaux
 qu’on en veuille ou pas, impossible d’y Ă©chapper.

Un roi dit : « En tant que roi de ce pays, j'ai dĂ©cidĂ© d'investir 110 milliards pour le CrĂ©dit ImpĂŽts Magiciens ! Â» Cassandre : « De KOUWA ?! Mais et les millions de pauvres qui bouffent par Ă  leur faim ?! Et les hĂŽpitaux saturĂ©s ? Et les services publics en ruine ? Et les
 Et les
 Â» Le roi : « Non mais tout ça, ça coĂ»te un pognon de dingue
 Â»

Le temps passe. Cassandre ne convainc personne. Les magiciens continuent Ă  dĂ©trousser l’intĂ©gralitĂ© de la sociĂ©tĂ© aussi longtemps que possible, avec des illusions toujours plus rĂ©ussies. Jusqu’à ce jour oĂč


Cassandre, rĂ©signĂ©e, regarde le feu : « Cette fois, l'incendie est lĂ . C'est trop tard. Tout le pays va feu. Â» La foule : « Gipiti ! Sique ! Les autres ! Faites quelque chose ! Â»

La rĂ©alitĂ© saute alors crument aux yeux de toutes et tous : aucune solution n’a Ă©tĂ© trouvĂ©e par la « magie Â»â€Š parce qu’aucune solution n’était compatible avec la poursuite des activitĂ©s des prestidigitateurs.

Gipiti, Sique et les autres sont dans des montgolfiĂšres et s'envolent : « Allez, tchao les nazes ! Pratique cet air chaud ! Â» La foule : « Noooooooon, revenez ! Vous deviez nous sauver ! Â»

FIN.

Le smiley : « Ah ouais. C'est violent comme fin. Â»

Oui, c’est violent comme fin.

C’est ce que les anglophones appellent un cautionary tale, un rĂ©cit de mise en garde.

Parce que si d’aventure, des prestidigitateurs de pacotille venaient se prendre pour des sorciers chez nous, en pillant des Ă©levages pour faire apparaĂźtre leurs lapins, et en alimentant un gigantesque incendie en faisant mine de lutter contre


Ce serait peut-ĂȘtre plutĂŽt eux qu’il faudrait foutre au feu, avant qu’il ne soit trop tard.

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinĂ©e le 20 fĂ©vrier 2025 par Gee.

CrĂ©dit : Gee (Creative Commons By-Sa)

Voir aussi :

On passe 575 millions d’heures par an à cliquer sur les bandeaux cookies en Europe !

Une rĂ©cente analyse rĂ©vĂšle que l’on consacre annuellement plus de 575 millions d’heures Ă  cliquer avec les banniĂšres de cookies en Europe. Ces banniĂšres, imposĂ©es par la Directive ePrivacy 2002/58, visent Ă  obtenir le consentement Ă©clairĂ© des utilisateurs avant de stocker ou d’accĂ©der Ă  leurs informations. Bien que l’objectif soit de renforcer la protection de la vie privĂ©e, l’impact rĂ©el sur la confidentialitĂ© des utilisateurs est limitĂ©, car la majoritĂ© des banniĂšres servent principalement Ă  des fins d’analyse web, de gestion de la publicitĂ© ou de suivi du trafic.

Les pertes de temps se traduisent par un coĂ»t Ă©conomique total d’environ 14,35 milliards d’euros par an, reprĂ©sentant 0,10 % du PIB annuel de l’UE. En termes de productivitĂ©, cela Ă©quivaut Ă  une entreprise de 287 500 employĂ©s passant 8 heures par jour Ă  cliquer sur ces banniĂšres.

Contrairement Ă  une croyance populaire, les banniĂšres de cookies n’ont pas Ă©tĂ© introduites par le RGPD mais par la Directive ePrivacy de 2002 qui n’a pas Ă©tĂ© mise Ă  jour malgrĂ© de trĂšs nombreuses critiques.

Aujourd’hui, la plupart des sites utilisent des banniĂšres cookies pour un suivi interne plutĂŽt que pour un suivi massif des utilisateurs. Cependant, la multiplicitĂ© de demandes de consentement entraĂźne une frustration gĂ©nĂ©rale et une fatigue de consentement, oĂč les utilisateurs acceptent souvent sans rĂ©flexion, sapant totalement l’objectif initial de protection de la vie privĂ©e.

NdM : l’article pointĂ© conclut que le coĂ»t Ă©conomique est consĂ©quent et que le gain en vie privĂ©e est faible, et qu’il faut lĂ©gifĂ©rer en rĂ©visant la directive ePrivacy. Les propositions sont orientĂ©es (exceptions pour les PME et les besoins basiques publicitaires). Dans l’absolu, les citoyens et les utilisateurs (pour regarder les deux angles) passent des millions d’heures sur des bandeaux de cookies, mais aussi Ă  lire des conditions gĂ©nĂ©rales d’utilisation (CGU), en attention dĂ©tournĂ©e par des pubs et des popups, etc. Ensuite on peut discuter pour savoir si on supprime la lĂ©gislation existante, si on la modifie et comment (variations suivant les choix politiques possibles), si on interdit, ou si on compte sur le marchĂ© pour s’auto-dĂ©cider Ă  ne pas le faire de lui-mĂȘme (insĂ©rer des rires ici). Rappel : on n’est pas obligĂ©s de collecter des donnĂ©es personnelles d’une part, et d’autre part tous les cookies ne nĂ©cessitent pas le recueil du consentement prĂ©alable (voir les exceptions). Et un exemple rĂ©cent montrant une mauvaise gestion avec un bandeau de cookie pour gĂ©rer uniquement le cookie du bandeau de cookie (et ça ce n’est pas un souci de la lĂ©gislation).

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Mickey dans le domaine public

Vous en avez sans doute entendu parler : Mickey entre enfin dans le domaine public. Enfin
 c’est un peu plus compliquĂ© que ça
 Notre dessinateur Gee vous explique tout ça.

Note : cette BD reprend partiellement la chronique que Gee a donnĂ©e mardi dernier dans l’émission de radio de l’April, Libre Ă  vous ! (dont le podcast sera disponible prochainement). Si la chronique et la BD partagent une trame commune, elles ne sont pas identiques mais complĂ©mentaires.

Mickey dans le domaine public

Le copyright Ă©tatsunien est un drĂŽle d’animal qui, pendant des dĂ©cennies, a grandi avec un autre animal : une petite souris.

1976. Un cadre de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 50 ans, notre Mickey Mouse de 1928 va entrer dans le domaine public dans 3 ans
 Ça va pas du tout. Â» Un politicien indĂ©pendant et intĂšgre rĂ©pond : « Oula, en effet ! Passons la durĂ©e du copyright Ă  75 ans aprĂšs la publication de l'Ɠuvre ! Â»

1998. MĂȘme image, le mec de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 75 ans, notre Mickey Mouse de 1928 va entrer dans le domaine public dans 5 ans
 Ça va pas du tout. Â» Un politicien indĂ©pendant et intĂšgre rĂ©pond : « Oula, en effet ! Passons la durĂ©e du copyright Ă  95 ans aprĂšs la publication de l'Ɠuvre ! Â»

2020. MĂȘme image, le mec de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 95 ans, notre Mickey Mouse
 Â» Le politicien le coupe en criant : « Ă‡A VA BIEN, MAINTENANT ! Â»

Bon, je ne suis pas sĂ»r que ce soit un vrai sursaut de dĂ©cence qui soit Ă  l’origine de cet arrĂȘt de l’augmentation de la durĂ©e du copyright


Quoi qu’il en soit, aprĂšs bien des annĂ©es d’attente, cette fois c’est fait :

Mickey Mouse entre dans le domaine public.

Mais alors attention, pas n’importe lequel : juste celui de Steamboat Willie, le fameux film d’animation de 1928.

Une image montre le Mickey de 1928, en noir et blanc, avec des gros yeux, pas de gants blancs, etc. Lui, c'est bon. Une autre image indique « Mickey de Fantasia (1940) Â», mais montre un autre personnage, « Marcel Morbac Â», une alternative libre, vu qu'on n'a pas le droit de rĂ©prĂ©senter l'officiel
 Marcel : « Salut ma couille, ça biche ? Â»

Ajoutons Ă  ça la tripotĂ©e de marques que Disney a pris soin de dĂ©poser autour de sa mascotte


Gee et la Geekette regardent une image de Mickey au gouvernail d'un bateau. La Geekette demande : « Devinette : cette image est-elle extraite du dessin animĂ© de 1928 dans le domaine public ? Ou bien de la sĂ©quence d'intro de TOUS les films d'animation de Disney depuis 2007, marque dĂ©posĂ©e ? Â» Gee, dubitatif : « Euuuh â€Š Â» La Geekette : « Questions subsidiaires : quel droit s'applique donc Ă  cette sĂ©quence ?  Disney peut-il te poursuivre si tu l'utilises ? Â» Gee : « Euuuuuuh
 Â» Le smiley, blasĂ© : « Dans le doute, on va s'abstenir. C'est bien le but. Â»

Ajoutons aussi le nouveau design rĂ©tro de Mickey, trĂšs ressemblant Ă  celui de 1928, que Disney a balancĂ© en 2013, entre le fromage et le dessert. Histoire qu’il y ait toujours un petit doute sur lequel vous utilisez


Gee, ironiquement, devant un comparatif : « Comme on dit, le confort du nouveau dans le charme de l'ancien
 Le copyright du nouveau sur le design de l'ancien
 Â» Le comparatif montre le Mickey de 1928, et le Mickey de 2013, remplacĂ© Ă  nouveau par Marcel Morbak qui dit : « Me revoilĂ , les aminches. On s'fait un p'tit morpion pour passer le temps ? Â»

AprĂšs, ne rigolons pas trop fort sur les dĂ©lires du copyright Ă©tatsunien
 de notre cĂŽtĂ© de l’Atlantique, c’est pas beaucoup plus reluisant.

La Geekette explique d'un air blasĂ© : « Chez nous, c'est 70 ans aprĂšs LA MORT de l'auteur ou autrice que ça entre dans le domaine public
 Â» Gee, souriant : « Et donc, comme Antoine de Saint-ExupĂ©ry est mort en 1944, le Petit Prince n'est entrĂ© dans le domaine public qu'en 2015. Â»

La Geekette s'exclame soudain : « NON ! En tout cas, pas en France ! Â» Gee fait un bond en arriĂšre en criant : « Hein ?! Â» La Geekette explique : « Saint-Ex Ă©tant mort pour la France, il profite d'une extension de droits d'auteur de 18 ans et n'entrera dans le domaine public qu'en 2033 ! Â» Gee : « What ze feuk ?! Â»

Je sais, là, vous allez me dire


Mais POURQUOI cette extension ?

La justification est trĂšs simple :

Un connard cravatĂ© explique, souriant mais transpirant, devant la Geekette et le Geek, pas convaincus. Il dit : « Ben comment vous dire
 comme il est mort pour la France, il est mort jeune
 et du coup il a pas pu Ă©crire tous les bouquins qu'il aurait dĂ» Ă©crire
 À cause de la France
 Donc c'est logique que ses livres publiĂ©s soient protĂ©gĂ©s plus longtemps, comme ça il peut
 enfin, ses descendants
 lointains
  en 2030 quoi
 ses descendants pourront continuer Ă  gagner de la thune dessus, et c'est
  j'sais pas, c'est juste ? C'est Ă©quitable ? Â»

Bon, vous en pensez c’que vous voulez, mais moi je trouve qu’on nous prend un peu pour des moutons dans une boüte, avec cette histoire.

Gee : « Notez que le livre est dans le domaine public ailleurs : en Belgique, par exemple*. Le lien est en note de bas de page, mais Ă©videmment, si vous rĂ©sidez en France, NE CLIQUEZ PAS DESSUS, parce que ce serait quand mĂȘme pas trĂšs gentil. Â» Marcel Morbak est lĂ  et commente : « Faudrait ĂȘtre sĂ©vĂšrement burnĂ© pour cliquer lĂ -dessus. Â» Le smiley le regarde d'un air mauvais en disant : « Tu veux pas foutre le camp, toi ? Â»

Vous pouvez tĂ©lĂ©charger le livre dans le domaine public belge depuis saintexupery-domainepublic.be. Sauf si vous ĂȘtes en France, bien sĂ»r, je le rĂ©pĂšte, mais dĂ©connez pas, hein.

De toute façon, chez nous aussi on sait faire joujou avec le droit des marques, donc les hĂ©ritiers de Saint-ExupĂ©ry ont dĂ©posĂ© le Petit Prince comme marque de commerce, et c’est pliĂ©.

Gee commente : « Je propose donc qu'on rĂ©Ă©dite cette jolie histoire sous un autre nom. En Belgique, bien sĂ»r. Je suggĂšre “Le Petit Prolo”, vu que j'ai jamais pu encadrer les nobles. Â» Le Petit Prolo est reprĂ©sentĂ© Ă  cĂŽtĂ© : « S'il vous plaĂźt, dessine-moi un patron. En prison. Â»

Bref, je suis personnellement d’avis que l’art est libre par essence, parce qu’il forme notre imaginaire collectif et qu’il est donc dĂ©mocratiquement juste de se l’approprier, de le transformer et de le partager.

Gee lit : « Une jolie citation, pour conclure : “Avant la publication, l’auteur a un droit incontestable et illimitĂ©. (...) Mais dĂšs que l’Ɠuvre est publiĂ©e l’auteur n’en est plus le maĂźtre. C’est alors l’autre personnage qui s’en empare, appelez-le du nom que vous voudrez : esprit humain, domaine public, sociĂ©tĂ©. C’est ce personnage-lĂ  qui dit : Je suis lĂ , je prends cette Ɠuvre, j’en fais ce que je crois devoir en faire, moi esprit humain ; je la possĂšde, elle est Ă  moi dĂ©sormais.*” Â» Un politicien s'Ă©nerve : « Quelle est la crĂšme d'intĂ©griste islamo-gauchistes qui a pondu cette Ăąnerie ? Â» Gee : « Victor Hugo. Â» Le politicien : « Ah. Â»

Citation extraite du Discours d’ouverture du CongrĂšs LittĂ©raire International du 17 juin 1878 (Ă  retrouver sur Wikisource).

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinĂ©e le 19 janvier 2024 par Gee.

Sources :

Bon, et bien sĂ»r, ce serait dommage de terminer cette BD sans vous proposer une affiche officielle pour le personnage de Marcel Morbak :

Parodie de l'affiche Steamboat Willie : « L'alternative libre Ă  Mickey, Marcel Morbak, dans Steamboat Zizi Â». On voit Marcel dans la mĂȘme position que Mickey, tenant le gouvernail Ă  deux mains, et avec Ă©galement un gros joint allumĂ© dans une autre main (vu qu'il en a quatre). Le sol semble ĂȘtre fait de peau humaine trĂšs poilue. Note : dessin sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinĂ© le 19 janvier 2024 par Gee.

CrĂ©dit : Gee (Creative Commons By-Sa)

En finir avec la taxe copie privée

InspirĂ© par le rĂ©cent dĂ©bat auquel il a participĂ© dans la derniĂšre Ă©dition d’Au cafĂ© libre dans l’émission Libre Ă  vous ! de l’April, Gee nous propose cette semaine un point sur la fameuse « taxe copie privĂ©e Â».

En finir avec la taxe copie privée

Il paraĂźt qu’il serait question d’étendre la redevance pour copie privĂ©e aux ordinateurs


La Geekette, blasĂ©e : « En mĂȘme temps, qu'est-ce qui n'est pas encore taxĂ© pour copie privĂ©e, de nos jours ? Â» Gee, les bras croisĂ©s : « Ouais, il y a dĂ©jĂ  les DVD, disques durs, clefs USB, bientĂŽt le cloud et le replay
 Taxez mon slip, tant que vous y ĂȘtes, j'y ai copiĂ© le dernier M. Pokora rĂ©cemment. Une gastro fulgurante. Â»

Pour rappel, la fameuse « taxe copie privĂ©e Â» est prĂ©levĂ©e sur les supports de stockage pour compenser le manque Ă  gagner dĂ» aux copies d’Ɠuvres que les gens peuvent rĂ©aliser pour leurs usages personnels.

AnnĂ©es 90. Un ayant droit montre une image d'un couple dans une voiture : « Regardez, ce couple qui transfĂšre le dernier CD de Bon Jovi sur cassette audio pour pouvoir l'Ă©couter dans la voiture ! C'est une cassette de Bon Jovi de vendue en moins !  Taxons donc les cassettes enregistrables ! Â»

Le couple rĂ©pond : « Euuh, mais en fait, si on n'avait pas pu copier le CD sur cassette, je pense pas qu'on aurait achetĂ© le CD *et* la cassette. Â» L'ayant droit, surpris : « Hein ?! Â» Le couple : « Bah ouais, on aurait juste achetĂ© la cassette directement, a priori. Â»

L'ayant droit met un coup de pied discret dans l'image (« HĂ©Ă©Ă©Ă© ! Â») en disant, avec une goutte de sueur : « Ahem, je disais donc : la copie d'Ɠuvre dans le cadre familial est un GROS manque Ă  gagner pour les ayants droit ! Haha ! VoilĂ  voilĂ . Â»

MalgrĂ© sa justification pour le moins fumeuse, cette taxe est en place depuis 1985 et a petit Ă  petit Ă©tĂ© Ă©tendue Ă  tout et n’importe quoi.

2021. Deux mecs bourrĂ©s dans un bar : « T'sais quoi ! Les gens
 sont tous collĂ©s Ă  leur smartfeaunz, là
 Pendant c'temps, z'achĂštent plus de dixes
 de dikce
 de disques, lĂ  ! Â» L'autre : « Bah on s'en fout, Roger, on les a d'jĂ  taxĂ©, les smortphanes
 Â» Le premier : « Taratataaa ! Et les tĂ©lĂ©phones recon
 reponditionnĂ©s, alors ? ReconsidionnĂ©s
  raah, recon-truc, lĂ  ! Â»

Eh oui, depuis 2021, les smartphones reconditionnés sont aussi taxés pour la copie privée.

Parce que l’écologie, c’est sympa, mais faudrait pas que la sobriĂ©tĂ© impacte les rentiers.

Gee, lisant un journal : « La taxe copie privĂ©e, c'est 300 millions d'euros par an, quand mĂȘme. Avec une redistribution Ă  peu prĂšs aussi opaque que celle de la SACEM. Â» La Geekette : « Ă‡a concerne tellement de supports avec des coĂ»ts rĂ©percutĂ©s partout que c'est carrĂ©ment un amplificateur d'inflation
 Â»

Oui, car peu importe si votre support n’accueillera jamais la moindre copie d’Ɠuvre, il sera taxĂ© tout pareil. MĂȘme pour un usage professionnel.

L'ayant droit : « Ah, mais pour un usage professionnel, vous pouvez tout Ă  fait demander le remboursement de la taxe. Il vous suffit de suivre ce plan, de demander le laissez-passer A38, avec le formulaire bleu, comme stipulĂ© dans la nouvelle circulaire B65. Â» Le plan est une copie de la maison des fous d'AstĂ©rix et les 12 travaux.

Ce qui est fou, c’est que si on y rĂ©flĂ©chit bien, quand bien mĂȘme cette taxe serait justifiĂ©e


La copie privée, ça ne se fait quasiment plus.

Gee, derriĂšre son ordinateur : « Moi je sais encore ripper un DVD, mais c'est quoi la proportion de la population qui fait ça ? Et qui copie encore des trucs sur cassette ? Qui s'amuse Ă  sauvegarder sa discothĂšque sur disque dur ? Â» Le smiley : « Et on parle mĂȘme pas des DRM et autres protections qui empĂȘchent de toute façon la copie privĂ©e, au passage
 Â»

À l’heure de l’hĂ©gĂ©monie du streaming oĂč on possĂšde physiquement de moins en moins d’Ɠuvres – et oĂč, mĂ©caniquement, les occasions de les copier sur support deviennent donc rares â€“, il semble paradoxal que les revenus de la taxe copie privĂ©e continuent d’augmenter inexorablement.

L'ayant droit, avec un sourire carnassier : « Bah vous pensez bien, c'est justement parce que les revenus s'effondrent qu'on est obligĂ©s d'Ă©tendre de plus en plus les domaines d'application de la taxe, sinon on s'en sort pas. Â» Le smiley : « Tout s'explique. Â»

Vous allez me dire : « mais Gee, tu te bases juste sur ton ressenti, rien ne prouve que la copie privĂ©e diminue, c’est pas trĂšs scientifique comme approche. Â»

En effet, mais il se trouve que les études scientifiques sont étrangement refusées par
 les ayants droit.

Auraient-ils peur de ce qu’une Ă©tude sĂ©rieuse pourrait rĂ©vĂ©ler ?

Gee, montrant un document : « La FĂ©dĂ©ration Française des TĂ©lĂ©coms a mĂȘme publiĂ© un communiquĂ© pour dĂ©noncer ce refus de toute nouvelle Ă©tude fiable. Â» Le communiquĂ© : « Une nouvelle fois, nous constatons le rejet en bloc par les ayants droit de toute mĂ©thode complĂ©mentaire aux Ă©tudes d’usages telles que rĂ©alisĂ©es depuis 2012, malgrĂ© des propositions de la part des industriels fondĂ©es sur un travail reconnu. (...)  L’opposition de principe des ayants droit Ă  la rĂ©alisation d’une Ă©tude de faisabilitĂ© relative Ă  un dispositif d’analyse des terminaux traduit le refus de toute modernisation. Pourtant, les usages en matiĂšre de copie ont significativement Ă©voluĂ©, considĂ©rant en particulier le dĂ©veloppement de l’offre lĂ©gale de streaming sur abonnement pour la musique ou la vidĂ©o. Â»

En rĂ©alitĂ©, c’est un secret de polichinelle que cette taxe est un prĂ©texte pour compenser les pertes de ce que les ayants droit appellent « piratage Â», soit une copie pas du tout privĂ©e mais bien publique cette fois.

Gee, coincĂ© entre une enclume « copie privĂ©e Â» et un marteau « Hadopi Â» : « Outre que la copie publique a elle aussi largement baissĂ© avec le dĂ©veloppement des offres lĂ©gales, c'est un peu la double peine. Non seulement on se fait taxer, mais ça reste illĂ©gal. Â» Le smiley : « Un peu comme si les flics prĂ©levaient une taxe sur le cannabis avant d'embarquer le dealer. Â»

Bref, de deux choses l’une :

Soit la taxe copie privée est vraiment une taxe sur la copie privée, et dans ce cas-là, adaptons-la aux usages actuels
 et supprimons-la.

L'ayant droits explose : « KOUWA ?! Mais il y a encooooore de la copie privĂ©e, on peut paaas la supprimer ! Â» Gee lui lance deux piĂ©cettes : « Bon ok, j'avoue, j'ai numĂ©risĂ© deux vinyles cette annĂ©e, voilĂ  ta piĂ©cette. Va t'acheter des bonbons. Â»

Soit la taxe copie privée est plutÎt une taxe sur la copie publique, et dans ce cas-là, foutez-nous la paix une bonne fois pour toutes avec le piratage.

La Geekette : « Tiens, le dernier Nolan est sur The Pirate Bay. Â» Mec lambda : « Mais ça te dĂ©range pas de pas l'avoir payĂ© ? Â» La Geekette : « Je l'ai dĂ©jĂ  payĂ© avec les taxes sur mon ordinateur, mon disque dur externe, mes clefs USB, mon tĂ©lĂ©phone
 Et sur le slip de Gee. Â» Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinĂ©e le 27 novembre 2023 par Gee.

Sources :

CrĂ©dit : Gee (Creative Commons By-Sa)

(Encore) un nouveau Fairphone ?

Le Fairphone 5 est sorti le 30 aoĂ»t dernier. La marque de tĂ©lĂ©phone dit « Ă©quitable Â» semble avoir rĂ©ussi Ă  se faire une place dans le paysage. Mais la sortie de ce nouveau modĂšle est-elle pour autant une bonne nouvelle ?

Note : cette BD reprend partiellement la chronique que Gee a donnĂ©e mardi dernier dans l’émission de radio de l’April, Libre Ă  vous ! (dont le podcast sera disponible prochainement). La chronique et la BD sont complĂ©mentaires, et il n’est pas impossible qu’il rĂ©itĂšre l’expĂ©rience d’un double-traitement Ă  l’avenir :)

(Encore) un nouveau Fairphone ?

Si vous me suivez un peu, vous savez sans doute que j’ai Ă©tĂ© l’heureux propriĂ©taire d’un Fairphone 2 pendant plusieurs annĂ©es.

Gee, reprĂ©sentĂ© avec la main bandĂ©e et une pile de batteries dans l'autre main : « Heureux, heureux
 Si on met de cĂŽtĂ© le tĂ©lĂ©phone qui se transforme en charbon ardent et la batterie qui font comme neige en soleil. J'ai lĂąchĂ© l'affaire aprĂšs en avoir rachetĂ© une quatriĂšme en 6 ans.

Bon, mĂȘme si mon Fairphone 2 a plutĂŽt mal fini, OUI, je suis plutĂŽt pro-Fairphone.

L’entreprise Fairphone semble bien fonctionner, car elle vient d’annoncer le Fairphone 5, dernier nĂ© des tĂ©lĂ©phones dits « Ă©quitables Â».

Face Ă  un personnage avec une casquette Fairphone, un businessman en costume s'Ă©crie paniquĂ© : « Quoi ? Vous voulez dire que vous ne faites pas construire vos tĂ©lĂ©phones par des enfants dans des usines-dortoirs avec bouteilles Ă  pisse et filets anti-suicide ?! Mais vous pourriez respecter nos traditions de constructeurs de tĂ©lĂ©phones ! Â»

Le site officiel nous indique qu’il est conçu avec plus de 70 % de matĂ©riaux Ă©quitables ou recyclĂ©s, garanti 5 ans et facile Ă  rĂ©parer.

Gee : « Bon, on peut voir le verre Ă  moitiĂ© vide
 enfin, Ă  30 % vide, et se dire qu'il reste du boulot pour avoir un truc 100 % propre. Â» La Geekette, en train de dĂ©monter un Fairphone : « Ouais, mais dĂ©jĂ , un tĂ©lĂ©phone que tu peux dĂ©monter/rĂ©parer/remonter avec un tournevis, QUEL BONHEUR ! Â»

Seulement, pour ne rien vous cacher, moi il reste un truc qui me chiffonne


C’est que ce Fairphone est le cinquiĂšme en 10 ans : faites le calcul, on reste sur le bon vieux modĂšle du « un nouveau tĂ©lĂ©phone tous les deux ans Â».

Un iPhone se moque : « Pfff, les amateurs ! Nous on en fait un nouveau par an, toujours Ă  la pointe. Â» La Geekette : « Alors oui, c'est pas au niveau de l'iPhone, mais l'objet trĂšs Ă©nergivore et consommateur de ressources qu'on remplace tous les 2 ans
 Ça va juste plus ĂȘtre possible d'un point de vue environnemental. Â» Le smiley : « Et allez, les Khmers verts, j'en Ă©tais sĂ»r ! Steve Jobs, reviens ! Ils sont devenus fous ! Â»

Et malheureusement, le support logiciel des anciennes versions est bien sĂ»r abandonnĂ© petit Ă  petit. Tous ces efforts pour crĂ©er de nouvelles versions ne seraient-ils pas mieux employĂ©s Ă  crĂ©er un tĂ©lĂ©phone vraiment durable et rĂ©parable trĂšs longtemps ?

Gee : « La production de terminaux, c'est 70 % de l'empreinte carbone du numĂ©rique en France*. Si on veut rĂ©duire cette empreinte, Ă  un moment donnĂ©, il va falloir arrĂȘter de fabriquer des nouveaux trucs dans tous les sens. Â» Un graphique montre l'empreinte carbone du numĂ©rique, avec 70 % pour les terminaux, suivi des datacenters Ă  20 % puis des rĂ©seaux Ă  10 %.

Voir le dossier de l’Arcep sur le sujet.

Au passage, vous constaterez que « trier ses mails pour la planĂšte Â», c’est pas vraiment la priorité 

La Geekette : « Ă‡a, c'est surtout du greenwashing pour continuer Ă  nous faire consommer des trucs VRAIMENT merdiques pour le climat. Â» On voit une publicitĂ© pour une tĂ©lĂ© 4K, et une autre qui conseille de remplacer son vieux smartphone qui a dĂ©jĂ  18 mois. En bas, un petit message dit « Mais triez vos mails, bande d'irresponsables ! Â»

Bref, le Fairphone c’est un chouette projet, mais dont la gestion est assez symptomatique de « l’écologie pour les riches Â».

Oui parce que le bouzin coĂ»te quand mĂȘme 700 boules, faut dĂ©jĂ  pouvoir les sortir.

Un mec au volant de sa Tesla : « Ouais, nan mais suffit de payer les choses au juste prix du coĂ»t Ă©cologique, et tout va rouler, on va pouvoir continuer Ă  consommer comme avant. Â» Le smiley : « Position confortable quand t'as assez de thunes pour absorber le choc. Â»

L’autre versant, « l’écologie pour les pauvres Â» en quelque sorte, il consiste Ă  faire durer les objets, Ă  ne pas gaspiller, Ă  acheter du reconditionné 

Un businessman paniquĂ© : « Quoi ?! Mais et la croissance alors ? Vous y avez pensĂ© ? Â» Gee : « Oui, suffisamment pour piger que c'Ă©tait la source du problĂšme. Â» Le smiley : « AprĂšs, le reconditionnĂ© a ses limites aussi : c'est toujours dĂ©pendant de gens qui avaient achetĂ© du neuf, et qui reconditionnent souvent pour racheter du neuf
 Â»

Mais quoi qu’il en soit, comme d’habitude, les gestes isolĂ©s ne suffiront pas


Le vrai impact Ă©cologique et social ne pourrait venir que d’une transformation du fonctionnement de l’économie, oĂč l’on minimiserait collectivement la production dans l’optique de tout faire durer beaucoup plus longtemps.

La Geekette, pensive : « Tu veux dire
 un fonctionnement qui serait conditionnĂ© aux capacitĂ©s Ă©cologiques et humaines ? Et non plus dictĂ© par le besoin croissance infinie ? Â» Gee : « Ouais, c'est ça ! Un fonctionnement qui ne serait plus
 euh
 Attendez, y'a un mot pour ça. Â» Il cherche le terme correct.

En clair : un fonctionnement qui ne serait plus capitaliste.

Le smiley, moqueur : « Gee a tenu toute une BD avant de sortir le mot magique, admirez l'effort. Â»

Souhaitons tout de mĂȘme du succĂšs au Fairphone, car les bonnes initiatives restent bonnes Ă  prendre vu la merde dans laquelle on est


Gee : « Mais n'oubliez pas : si vous avez le choix, faites durer vos appareils, rĂ©parez-les, achetez du reconditionné  Â» La Geekette : « Ouais voilĂ . Et surtout : saisissez les moyens de production. En gros. Â» Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinĂ©e le 21 septembre 2023 par Gee.

CrĂ©dit : Gee (Creative Commons By-Sa)

Refusons la surveillance biométrique

Vous avez hĂąte de voir les JO de Paris en 2024 ? Non ? Roooh
 et la petite loi surveillance qui va avec ? Vous avez hĂąte de la voir appliquĂ©e aussi ? Non ? Alors cette BD est pour vous


BD rĂ©alisĂ©e dans le cadre de la campagne de la Quadrature du Net contre l’article 7 de la loi JO.

RĂ©fĂ©rences :

CrĂ©dit : Gee (Creative Commons By-Sa)

Mastodon, c’est chouette

On cause beaucoup de Mastodon en ce moment. Notre dessinateur Gee s’est dit que c’était le moment pour vous en parler, pas spĂ©cialement d’un point de vue technique, mais juste pour vous dire ce qui lui plaisait dans ce rĂ©seau.

On en profite pour vous rappeler qu’il existe un merveilleux guide de dĂ©couverte de Mastodon (crĂ©Ă© collaborativement par des mastonautes) si vous voulez en savoir plus

Sachez que Gee sera prĂ©sent au Capitole du Libre avec la team Framasoft Ă  Toulouse ce week-end ! Il y dĂ©dicacera les bouquins suivants :

Viendez beaucoup !

CrĂ©dit : Gee (Creative Commons By-Sa)

Et nous vous rappelons qu’il existe un merveilleux guide de dĂ©couverte de Mastodon et du fĂ©diverse pour vous accompagner sur ce sujet !

Google, l’espion le plus con du monde

On le sait bien : Google se permet de tranquillement lire tous les mails qui passent sur ses serveurs, ceux des boĂźtes Gmail ainsi que ceux adressĂ©s Ă  des boĂźtes Gmail


En gĂ©nĂ©ral, le but est de refourguer de la publicitĂ© ciblĂ©e. Mais pas seulement. Une petite histoire (vraie) qui montre que les consĂ©quences peuvent ĂȘtre autrement plus dramatiques


Sources :

CrĂ©dit : Gee (Creative Commons By-Sa)

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