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Aujourd’hui — 29 juin 2024Flux principal

QSPTAG #311 — 28 juin 2024

Par : robinson
28 juin 2024 à 11:37

Les algorithmes punitifs de France Travail

À France Travail (ex-Pôle Emploi) comme à la CNAF, sous prétexte de « lutter contre la fraude » ou de pouvoir « individualiser » les dossiers, des algorithmes viennent noter, classer, et juger les bénéficiaires. Expérimentés chez France Travail depuis 2013, généralisés depuis 2018, ces algorithmes partent du principe que les allocataires sont malhonnêtes et abusent du système de l’assurance chômage, et leur attribuent un « score de suspicion » (le terme est utilisée par France Travail).

Mais l’agence a aussi imaginé d’utiliser des algorithmes pour remplacer la travail des conseiller·es et proposer des offres d’emplois — après tout, c’est déjà le cas pour Parcoursup et sur les applis de rencontre amoureuse… Loin de l’application d’un droit simple, on entre dans une politique de profilage et de tri des bénéficiaires. Scores « d’employabilité », « traitements des aspects motivationnels », « détection de signaux psychologiques » sont mobilisés pour détecter les « signes de perte de confiance » ou les « risques de dispersion ». Le calvaire social et intime qu’est le chômage devient un objet d’étude statistique affranchi de toute relation humaine, où les vies les plus fragiles sont normées, standardisées, formatées. Le même algorithmique qui diagnostiquera une « Dynamique de recherche faible » conseillera aussi l’employé·e de France Travail sur les actions à demander au bénéficiaire concerné… L’analyse détaillée est disponible sur notre site.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/06/25/a-france-travail-lessor-du-controle-algorithmique/

Mobilisation contre les partisans de la surveillance totale

Nous le disons depuis des années : les outils numériques de la surveillance, sur Internet et dans les pratiques policières, sont des outils dangereux par essence. Ils ont pourtant toujours été adoptés, légalisés et encouragés par des gouvernements qui se présentaient comme des ennemis des positions « extrêmes » et promettaient la main sur le cœur qu’ils surveillaient les habitant·es du pays pour leur bien.

Aujourd’hui, l’extrême droite est à la veille de prendre le pouvoir. La responsabilité de ses prédécesseurs est énorme : ils offrent à un parti champion du racisme, de l’inégalité entre les personnes, de la violence et de la restriction des droits politiques, une magnifique machinerie de surveillance et de répression. Pour ces raisons, nous appelons chacune et chacun à se mobiliser le 30 juin, le 7 juillet et après, contre celles et ceux qui ont bâti ce système technique totalitaire, et contre celles et ceux qui comptent bien l’utiliser contre la population du pays.

Lire notre prise de position : https://www.laquadrature.net/2024/06/28/legislatives-la-surveillance-sur-un-plateau-brun/

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Divers

QSPTAG #310 — 21 juin 2024

Par : robinson
21 juin 2024 à 10:13

Bloquez la VSA dans votre commune !

Vous connaissez notre campagne contre la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Le moment est venu de nous dresser tous et toutes contre ces dispositifs de surveillance totale. Pour l’heure, la VSA est toujours illégale, en dehors du périmètre expérimental tracé par la loi Jeux Olympiques. Mais de nombreuses communes sont déjà équipées, dans une opacité organisée, sans demander l’avis des habitant·es. Et les décrets préfectoraux récupérés par notre outil Attrap’Surveillance montrent chaque jour les abus. Alors, il faut donner de la voix. Il faut se faire entendre. Écrivez à votre maire !

Aux États-Unis, où les pratiques de VSA sont en avance sur les nôtres, de grandes villes ont déjà exprimé leur refus catégorique de les utiliser pour surveiller la population. En France, Montpellier a courageusement franchi le pas en 2022. Aujourd’hui, il est temps d’interpeller le plus grand nombre possible de communes, petites ou grandes, pour faire nombre et faire entendre que nous ne voulons pas laisser ce choix de société, totalitaire et déshumanisant, s’installer partout par inertie. La surveillance n’est pas une fatalité et nous pouvons l’arrêter.

N’hésitez pas : faites entendre votre voix et celle d’un très grand nombre d’habitant·es de ce pays. Nous avons préparé un modèle de lettre à envoyer à votre mairie, que vous pouvez personnaliser comme vous voulez. Vous trouverez aussi des flyers et des affiches très faciles à adapter à votre commune, pour faire passer le message dans les rues et tout autour de vous. Tout est rassemblé sur cette page. Aidez le pays à lutter contre la surveillance et l’enfermement sur lui-même. Nous n’avons aucune raison ni aucune envie de vivre dans une prison à ciel ouvert. La liberté est collective !

Lire l’article  : https://www.laquadrature.net/2024/06/18/faites-interdire-la-videosurveillance-algorithmique-dans-votre-ville/
Trouver les éléments d’action : https://www.laquadrature.net/pasdevsadansmaville/
La page de la campagne contre la VSA : https://www.laquadrature.net/vsa/

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Vidéosurveillance algorithmiquee

Règlement CSAR

Divers

Proposition du ZenDis sur la souveraineté numérique et le droit des marchés publics en Allemagne

Le ZenDis (de) vient de publier des propositions sur la souveraineté numérique et le droit des marchés publics en Allemagne.

Le ZenDis (Zentrum Digitale Souveränität - Centre pour la Souveraineté Numérique) est une agence gouvernementale (SARL à capitaux publics) allemande, dont la création avait été annoncée dans une dépêche de 2021 et dont la mission est de « servir d’organe central et de coordination pour la promotion des logiciels libres (OSS) dans l’administration publique ».

Le document « Positionspapier: Digitale Souveränität im Vergaberecht»  met en avant l’importance de renforcer la souveraineté numérique des administrations publiques allemandes face à une situation géopolitique incertaine. Il souligne la volonté politique exprimée dans diverses stratégies et documents officiels depuis 2020, qui prônent l’adoption systématique de standards ouverts et de logiciels open source pour les projets informatiques publics afin de réduire les dépendances aux fournisseurs de technologies propriétaires.

L’utilisation de logiciels open source est présentée comme un levier essentiel pour atteindre cette souveraineté numérique. Les avantages comprennent la flexibilité de changer de fournisseur, la capacité d’adaptation des logiciels aux besoins spécifiques des administrations et une meilleure position de négociation avec les fournisseurs. Toutefois, malgré un cadre juridique favorable, l’open source reste peu utilisé dans la pratique des marchés publics.

Enfin, le texte appelle à utiliser la réforme en cours du droit des marchés publics (Vergabetransformationspaket) pour intégrer de manière plus étendue cette préférence pour l’open source, en s’inspirant d’exemples de législation comme celle de la Thuringe. Le texte met en avant des propositions d’amendements spécifiques au code des marchés publics allemand pour favoriser l’adoption de l’open source, renforcer la souveraineté numérique et réduire les dépendances technologiques au sein des administrations publiques allemandes.

Sommaire

Le document « Positionspapier: Digitale Souveränität im Vergaberecht » élaboré par le Zentrum für Digitale Souveränität der Öffentlichen Verwaltung (ZenDiS) met en avant la nécessité de renforcer la souveraineté numérique au sein des administrations publiques allemandes, en particulier par le biais de la réforme du droit des marchés publics.

Il comprend cinq parties.

1. Contexte et volonté politique

Le texte commence par souligner l’importance croissante de la souveraineté numérique face à une situation géopolitique incertaine, en particulier pour les administrations publiques. Depuis 2020, des initiatives ont été mises en place pour renforcer cette souveraineté, telles que les stratégies définies par l’IT-Planungsrat (pdf, de) et les engagements du gouvernement fédéral inscrits dans la stratégie numérique de 2022 (de). Ces documents insistent sur l’utilisation de standards ouverts et sur l’adoption systématique de logiciels open source dans les projets informatiques publics.

2. Open-Source: catalyseur de la souveraineté numérique

L’adoption de logiciels open source est considérée comme un levier crucial pour atteindre la souveraineté numérique. Les avantages de l’open source incluent la possibilité de changer de fournisseur sans contraintes, la capacité à adapter et à personnaliser les logiciels, ainsi qu’une meilleure position de négociation vis-à-vis des fournisseurs. Une étude de marché (de) réalisée en 2019 pour le ministère de l’Intérieur allemand souligne l’importance de réduire les dépendances aux fournisseurs de logiciels propriétaires.

3. Spécificités du droit des marchés publics dans l’acquisition de logiciels

Le document distingue deux types de prestations dans l’acquisition de logiciels : la fourniture du produit logiciel (licences) et les services associés. Les licences open source, étant exemptes de droits d’utilisation, échappent souvent aux obligations de mise en concurrence des marchés publics. Cependant, les services liés à ces logiciels doivent faire l’objet de procédures d’appel d’offres. La pratique actuelle, qui consiste à combiner la fourniture de logiciels et les services associés dans un même appel d’offres, doit évoluer pour favoriser l’open source.

4. Nécessité et conformité juridique d’une préférence pour le libre

Malgré un cadre juridique favorable, l’open source reste marginal dans les pratiques d’achat public. Le texte plaide pour une préférence explicite pour les logiciels open source dans le droit des marchés publics pour éviter les effets de verrouillage (lock-in) liés aux logiciels propriétaires. Il s’appuie sur l’article 97 du code des marchés publics allemand, qui permet des traitements différenciés justifiés par des objectifs légitimes, comme la souveraineté numérique.

5. Opportunités de réforme du droit des marchés publics

Le texte appelle à profiter de la réforme en cours du droit des marchés publics (Vergabetransformationspaket) pour inscrire de manière plus étendue la préférence pour les logiciels open source. Des exemples de la législation en Thuringe montrent comment cette approche peut être intégrée dans les textes de loi, en mettant l’accent sur l’interopérabilité et la durabilité.

Citons à présent les propositions:

C’est pourquoi la réforme actuelle du droit des marchés publics (doit absolument être mise à profit pour établir une priorité open source étendue et efficace. Ou plus encore : pour ancrer la priorité de la Souveraineté numérique.

Concernant le logiciel libre, le document reprend les propositions (de) issues d’une étude réalisée en 2022 par le professeur Andreas Wiebe pour le compte de l’Open Source Business Alliance (OSBA):

(1) Afin de garantir une large interopérabilité, les nouvelles applications et technologies doivent être dotées d’interfaces et de normes ouvertes et être utilisables par ce biais. Les nouvelles applications et technologies doivent, dans la mesure du possible, être compatibles en amont.

(2) L’utilisation de logiciels open source doit être privilégiée par rapport aux logiciels dont le code source n’est pas accessible au public et dont la licence limite l’utilisation, la distribution et la modification, ainsi que l’utilisation d’applications et de technologies qui sont durables tout au long de leur cycle de vie.

(3) Pour les nouveaux logiciels développés par l’administration publique ou spécialement pour elle, le code source doit être placé sous une licence de logiciel libre et open source appropriée et publié, pour autant qu’aucune tâche liée à la sécurité ne soit effectuée avec ces logiciels et que cela soit autorisé par le droit des licences.

Commentaire: les points 1 et 2 font écho à l’article 16 de la loi République Numérique en France, mais dans celle-ci il n’est question que d’ « encouragement » alors qu’ici il s’agit d’une obligation (point 1) ou d’une préférence (point 2). Le point 3 est aussi proche de ce qui est prévu en France concernant les logiciels vus comme des documents administratifs communicables.

Le document ajoute pour conclure:

Nous nous rallions à ce point de vue et à la proposition de formulation, mais nous nous prononçons explicitement en faveur d’un ancrage dans le code des marchés publics. En effet, comme le fait remarquer Wiebe, la loi sur la cyberadministration ne se réfère pas directement à l’attribution des marchés. En revanche, le décret sur les marchés publics permet de donner la priorité à l’open source ou à la souveraineté numérique. […]

Nous estimons qu’il est nécessaire, au regard des exigences de la description des prestations,

1. de rendre obligatoire la mention, dans le cahier des charges, des exigences qui renforcent la Souveraineté Numérique.

En ce qui concerne les conditions d’attribution, nous pensons qu’il est nécessaire,
1. d’établir l’effet du logiciel sur la Souveraineté Numérique comme critère autonome d’évaluation des offres,

2. de concrétiser l’évaluation de la rentabilité du logiciel,

• de manière à inclure les éventuels coûts induits par un éventuel effet de verrouillage,

• de sorte que l’impact économique sur d’autres acteurs de l’administration publique (réutilisation de logiciels) soit pris en compte.

En résumé

Le ZenDiS préconise des amendements spécifiques au code des marchés publics pour établir une préférence claire et opérationnelle en faveur des logiciels libres, afin de contribuer à la souveraineté numérique. Ce document présente des propositions concrètes pour adapter le cadre juridique afin de favoriser l’adoption de l’open source et de réduire les dépendances aux technologies propriétaires dans le secteur public.

Il nous semble indispensable de mener une réflexion similaire en France.

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Appel "Campus du libre 2024 (Lyon)" - Le numérique libre dans l'enseignement et la recherche

La 7ème édition du Campus du Libre se déroulera le samedi du 23 novembre 2024 au campus de la Manufacture des Tabacs à l'Université Jean-Moulin Lyon3.

Le Campus du Libre est un événement inter-établissements rassemblant plusieurs établissements lyonnais (INSA-Lyon, Université Lyon 1, Université Lyon 2, Université Lyon 3) en partenariat avec les entreprises du Ploss-RA (association d'entreprises du numérique libre en Auvergne Rhône-Alpes) avec l'objectif de promouvoir le numérique libre et éthique dans l'enseignement et la recherche. Lors de cette journée, les visiteurs se retrouvent pour échanger autour de leurs expériences et leurs projets.

Le Campus Du Libre proposera

  • Un village des associations et entreprises
  • Des ateliers démonstratifs et pratiques
  • Des conférences
  • Des install-party et flash party
  • Des espaces de divertissements libristes (tournois de jeux vidéo libres, concerts, expo…)
  • Animation de réseautage

Si vous souhaitez faire des propositions pour nourrir cet événement, l'appel à contribution est en ligne pour vous accompagner : https://www.campus-du-libre.org/cfp.php

Merci d'envoyer vos propositions avant le 21 septembre à l'adresse de courriel : contact@campus-du-libre.org

L’événement est gratuit et ouvert à tous et toutes.

Comme les années précédentes en témoignent, ce sera aussi l’occasion pour les étudiants et étudiantes de se créer des relations dans le secteur et de trouver un stage ou une alternance.

Le campus du Libre s’adresse à toutes personnes voulant en apprendre plus sur l'univers du Libre. Et découvrir des alternatives, aux logiciels propriétaires et privateurs, qui puissent répondre aux besoins du quotidien.

L’équipe organisatrice vous prépare cette nouvelle édition avec impatience !

L'équipe du Campus du Libre vous remercie pour votre participation,
Au plaisir de vous lire,

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À partir d’avant-hierFlux principal

QSPTAG #309 — 7 juin 2024

Par : robinson
7 juin 2024 à 12:30

Pourquoi le blocage de TikTok est un précédent inquiétant

Lors des événements violents qui ont secoué la Kanaky-Nouvelle-Calédonie au mois de mai, le gouvernement avait décidé de bloquer sur ce territoire l’accès au réseau social TikTok, accusé d’être un moyen d’entretenir la révolte d’une partie de ses habitant·es. Pleinement conscients de la toxicité de ce réseau social comme de nombreux autres, nous avions pourtant attaqué la décision du gouvernement devant le Conseil d’État, en raison de son atteinte exceptionnelle au régime de l’État de droit et de la liberté d’expression, une première dans un pays démocratique de l’Union européenne.

Le Conseil d’État a rejeté notre demande, validant la légalité confuse invoquée par le gouvernement pour justifier son geste, flottant entre « état d’urgence » et « circonstances exceptionnelles », tout autant que la légèreté des preuves qu’il apportait pour appuyer ses affirmations sur le rôle joué par TikTok dans les émeutes. Depuis cette décision, l’état d’urgence a été levé et l’accès au réseau rétabli.

Mais la décision du Conseil d’État, que nous avions sollicité dans la cadre d’un recours en référé-liberté, portait sur l’urgence à maintenir ou à suspendre la décision du gouvernement. C’est ce caractère d’urgence qui a été refusé, mais la décision ne portait pas sur le fond de la légalité ou de l’illégalité de l’action du gouvernement, pourtant condamnée sur le principe par les plus hautes cours européennes (CEDH) ou les instances internationales (Nations Unies). C’est pourquoi nous avons décidé de déposer un nouveau recours devant le Conseil d’État, pour l’obliger à statuer a posteriori sur la légalité de la coupure arbitraire d’une partie d’Internet par un gouvernement. L’enjeu n’a évidemment rien à voir avec TikTok, mais concerne directement le droit des habitant·es de l’Union européenne à ne pas être privé·es à l’avenir de leurs moyens de communication, du jour au lendemain, par un gouvernement livré à ses plus bas instincts répressifs.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/06/05/blocage-de-tiktok-en-nouvelle-caledonie-retour-sur-un-fiasco-democratique/

Analyse du règlement IA

Le règlement européen sur l’Intelligence artificielle (IA Act) a été adopté le 21 mai dernier. Au début des négociations autour de ce texte en 2021, les intentions annoncées pouvaient laisser espérer qu’il encadrerait ou interdirait l’usage des techniques d’IA les plus attentatoires aux droits individuels et collectifs, comme la reconnaissance faciale, ou les algorithmes de contrôle policier, administratif et de « notation sociale ». Mais l’insistance des États membres, la France en tête, a eu raison de ces bonnes intentions.

Cette approche de l’IA comme « marché » et comme moyen de croissance économique réduit délibérément les garde-fous censés encadrer l’usage de l’IA pour la surveillance des populations, en créant de nombreuses exceptions par lesquelles l’industrie et les gouvernements pourront justifier les pires usages policiers. Une analyse détaillée à lire sur notre site.

Lire l’analyse du règlement IA : https://www.laquadrature.net/2024/05/22/le-reglement-ia-adopte-la-fuite-en-avant-techno-solutionniste-peut-se-poursuivre/

Loi contre les ingérences étrangères

Dans le contexte géopolitique que l’on connaît, le gouvernement a décidé de soutenir, par l’intermédiaire du député Sacha Houlié (Renaissance), une proposition de loi pour « Prévenir les ingérences étrangères en France ». Parmi les diverses dispositions envisagées, dont un contrôle serré des financements associatifs venus de l’étranger, il s’agit d’autoriser les services de renseignement à utiliser pour de nouvelles finalités les fameuses « boîtes noires » légalisées en 2015 par la loi Renseignement.

Ces « sondes » surveillent les réseaux de télécommunication (Internet et téléphonie) à la recherche de signaux susceptibles d’attirer l’attention des service de renseignement. Le loi de 2015 imposait quelques limites fragiles à cette surveillance de masse, en le limitant à la lutte antiterroriste, avec des obligations d’évaluation et de contrôle, mais avec une définition trop tolérante de ce qui est considéré comme du terrorisme, pouvant englober l’activisme écologique par exemple. La nouvelle proposition de loi viendrait encore élargir ce cadre, avec des champs mal définis comme « l’indépendance nationale » ou « les intérêts majeurs de la politique étrangère ».

L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN), un collectif d’association de défense des libertés dont La Quadrature fait partie, a rédigé un communiqué pour dénoncer le risque que cette surveillance accrue fait peser sur nos libertés collectives. Nous signons et publions ce communiqué sur notre site.

Lire le communiqué de l’OLN : https://www.laquadrature.net/2024/05/30/proposition-de-loi-ingerences-etrangeres-une-nouvelle-etape-dans-lescalade-securitaire/

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Agenda

  • 13 juin 2024 : Causerie mensuelle Technopolice Marseille. Rendez-vous à 19h au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

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À voir

Blocage de TikTok

Recours

Délai

Décision

Déblocage

Conséquences

Vidéosurveillance algorithmique (VSA)

Loi SREN

Loi sur les ingérences étrangères

Trois projets récompensés durant OW2con'24 : Mercator, WIdaaS et Centreon

La conférence OW2con a récompensé trois projets de la communauté OW2 :

  • catégorie communauté (Community Award) : Mercator, pour la cartographie du système d’information
  • catégorie performance sur le marché (Market Award) : WIdaaS, pour la gestion d’identité et d’accès
  • catégorie technologie (Technology Award) : Centreon, pour la supervision

OW2con24 Awards

Mercator

Le prix OW2con'24 Best Project Community Award est remis à MERCATOR. Cette application web procure une cartographie du système d'information et suit les recommandations de l’ANSSI précisées dans son "Guide de la cartographie du système d'information". L’application permet une approche globale de la gestion des risques, autorisant une protection et une défense complètes ainsi qu’une résilience du système d'information. La cartographie du S.I. est un outil essentiel à sa maîtrise. Elle constitue une obligation pour les Opérateurs d'Importance Vitale (OIV) et les opérateurs de services essentiels (OSE).

WIdaaS

Le prix OW2con'24 Best Project Market Award revient à W'IdaaS (Worteks IDentity as a Service, l’identité comme service par Worteks), un logiciel de gestion d’identités et d’accès, en mode Cloud, accessible via des interfaces Web et piloté par des API REST. Ce programme s’appuie sur le projet OW2 FusionIAM, et gère l’authentification multi-facteurs (2FA/MFA). Ses fonctionnalités et son modèle économique correspondent aux attentes actuelles du marché des entreprises et des collectivités territoriales.

Centreon

Centreon est une plateforme de supervision ouverte, extensible et facile à intégrer, pour superviser de bout en bout des infrastructures d’entreprise. La solution est interopérable avec ITSM (information technology service management, voir ITIL), les outils d’observabilité, d’analyse de données, d’orchestration et d’automatisation.

Le mot d’OW2

(NdM: deux dépêches ont été proposées et fusionnées)

Cette année, l’association OW2 est ravie de récompenser trois logiciels open source pouvant aider les entreprises à protéger l’ensemble de leur patrimoine numérique et à conserver la maîtrise de leurs infrastructures en interne, en périphérie et dans le cloud. Centreon, W’IDaaS et Mercator méritent leur prix pour leur ouverture aux solutions tierces, leurs fonctionnalités, leur ergonomie et leur modèle économique,” déclare le CEO d'OW2 Pierre-Yves Gibello.

Les prix OW2con’24 Best Project Awards distinguent des réalisations exemplaires. Ils apportent aux membres d’OW2, aux chefs de projet et à leurs équipes une distinction communautaire et des opportunités de visibilité sur le marché.

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Créatures ou IA : consultez, manipulez & annotez les images des bibliothèques, musées… grâce à IIIF

L’initiative IIIF, pour International Image Interoperability Framework, est née de la constatation que la diffusion d’images patrimoniales sur le web était « trop lente, trop coûteuse, trop décousue, trop complexe ». IIIF apporte une solution pérenne et élégante à ces difficultés en conciliant accessibilité, interopérabilité et sobriété. Il intéresse les GLAM (collections, bibliothèques, archives, musées, etc.) ainsi que les acteurs de l’enseignement et de la recherche.

Concrètement, IIIF créé un cadre technique commun grâce auquel les fournisseurs peuvent délivrer leurs contenus sur le web de manière standardisée, afin de les rendre consultables, manipulables et annotables par n’importe quelle application compatible.

International Image Interoperability Framework

Sommaire

Origine de IIIF

En 2010, constitution d’un groupe de réflexion et d’expérimentation sur l’interopérabilité des manuscrits médiévaux numérisés à l’initiative de l’université de Stanford. Ses travaux ont conduit à l’élaboration d’un modèle de données Shared Canvas basé sur le modèle d’annotation du W3C.

À la même époque, de grandes bibliothèques nationales et des universités ont travaillé à la définition d’un mécanisme d’échange des images pour aboutir en 2012 à la publication de la version 1 de l’API Image de l'International Image Interoperability Framework (IIIF).

Le Consortium IIIF a été créé en 2015 par onze institutions : la British Library, Artstor, Die Bayerische Staatsbibliothek, la Bibliothèque nationale de France, Nasjonalbiblioteket (Norvège), Wellcome Trust, et les universités d’Oxford, Stanford, Cornell, Princeton et Yale. Il compte actuellement 69 membres.

Qu’est-ce que IIIF ?

Un aspect spectaculaire de IIIF réside dans la visualisation fluide des images et le zoom profond, cf. Sagami River, Kyoto (1660?-1670?). Princeton University, mais IIIF ne se résume pas à ça, loin de là.

_Sagami River, Kyoto (1660?-1670?) affiché par le visualiseur libre UniversalViewer

IIIF désigne à la fois le cadre technique partagé d’un ensemble de protocoles ouverts et une communauté humaine qui les implémente, développe des logiciels et in fine expose des contenus audiovisuels interopérables.

Ce standard de fait est utilisé par de plus en plus d’institutions culturelles — collections, bibliothèques, musées, archives, etc. — et scientifiques — universités, labos, muséums, etc. Ses fonctionnalités s’étendent maintenant à l’audio et à la vidéo ; la prise en compte de la 3D est en cours.

Pour l’heure, IIIF est surtout utilisé pour la diffusion d’images numériques. Ce sont ainsi des centaines de millions d’images qui deviennent véritablement découvrables, consultables, comparables, manipulables, citables, annotables et mixables par n’importe quelle application compatible capable de se « brancher » sur les entrepôts des uns et des autres.

Sans téléchargement de fichiers images, ces ressources de « première main » sont immédiatement utilisables par les professionnels comme par les amateurs. Elles intéressent aussi les chercheurs, les enseignants et les élèves, et les médiateurs culturels, scientifiques et artistiques. IIIF facilite grandement la diffusion, la réutilisation et la valorisation de toutes ces ressources disséminées.

Principe général d’interopérabilité de IIIF : trois applications différentes sont branchées à trois entrepôts IIIF (source : Biblissima+ — Licence Ouverte / Open License 2.0)
Principe général d’interopérabilité de IIIF : trois applications différentes sont branchées à trois entrepôts IIIF (source : Biblissima+ — Licence Ouverte / Open License 2.0)

Visualisation d’un document

Photo de Bob Fitch, Martin Luther King Jr. & Joan Baez (1966), visualisée avec le logiciel libre Tify

Copie d’écran du logiciel libre Tify présentant une photographie de Martin Luther King et de Joan Baez (Bob Fitch, 1966). Ce document est fourni par un serveur IIIF opéré par l’université de Stanford.

Visualisation de plusieurs documents

La magie IIIF c’est la capacité de jongler avec les références des ressources, par exemple, pour les réunir dans des bibliothèques virtuelles ou encore pour servir de points d’entrée aux robots et autres IA afin d’analyser les documents.

Léonard Limosin est un peintre, émailleur, dessinateur et graveur français du XVIe siècle. Deux de ses œuvres sont présentées ci-après dans le visualiseur libre IIIF Mirador.

Vues d’œuvres de Léonard Limosin avec le logiciel libre Mirador

Sur cette page, vous pouvez explorer chaque image et zoomer, les comparer, lire leurs métadonnées, passer en plein écran ou agencer différemment les fenêtres. L’interface de Mirador vous permet aussi d’accéder à d’autres références en cliquant sur le bouton rond bleu puis en sélectionnant les documents préenregistrés.

Vous avez aussi la possibilité d’en ajouter d’autres via le bouton bleu Ajouter une ressource en bas à droite, ensuite en insérant l’URL d’un manifeste IIIF. En faisant une recherche sur Léonard Limosin vous trouverez différentes collections comportant certaines de ses œuvres. Certaines les exposent au standard IIIF. Dans ce cas, pour chaque notice il s’agit de récupérer le lien d’un manifeste IIIF (explicite ou associé au logo IIIF). Exemple, avec cette Crucifixion au Fitzwilliam Museum (Cambridge).

Le logiciel libre Omeka dispose de fonctionnalités IIIF et permet de créer des bibliothèques virtuelles de ressources IIIF.

Apports de IIIF

D’après IIIF en 5 minutes.

Pour les usagers

L’accès à des images de haute qualité ainsi qu’à leurs métadonnées, large choix de visualiseurs libres :

Ces outils, et d’autres encore, offrent une large palette d’interfaces riches et universelles pour :

Il existe de nombreux dispositifs pour utiliser ces ressources de « première main » et corpus dans un environnement éducatif et de recherche.

Pour les diffuseurs

  • bénéficier d’une manière standardisée, cohérente et efficace, de présenter et de partager leurs collections,
  • améliorer leur visibilité, l’accessibilité à leurs données et développer des espaces de collaboration et de recherche,
  • faciliter la gestion des ressources numériques en garantissant un accès homogène et pérenne,
  • promouvoir la participation des usagers en mobilisant des outils avancés pour l’exploration et l’utilisation des ressources,
  • proposer des projets de transcription, de crowdsourcing ou de sciences participatives en fournissant des documents annotables,
  • réduire et mutualiser les coûts en utilisant un standard ouvert, des services et des logiciels éprouvés.

Pour les développeurs

Il existe de nombreux logiciels et composants compatibles avec les API de IIIF, beaucoup sont libres. La page officielle Awesome IIIF recense les principaux ainsi qu’un grand nombre de ressources documentaires et de services.

IIIF est entièrement basé sur les standards et l’architecture du Web (principes REST et du Linked Data, Web Annotation Model du W3C, JSON-LD) ce qui facilite le partage et la réutilisation des données.

Le découplage entre la couche serveur et la couche cliente, la modularité des composants logiciels, la ré-utilisabilité des ressources offrent une grande souplesse et réduit la dépendance à un logiciel ou un prestataire.

La communauté des usagers et des développeurs est active.

Comment ça marche ?

Le manifeste est un élément essentiel de IIIF. C’est un document au format JSON-LD qui représente généralement un objet physique numérisé tel qu’un livre, une œuvre d’art, un numéro de journal, etc. Il peut également rassembler des éléments de provenances diverses. Il décrit l’ensemble du document, ses métadonnées, sa structure et référence les images et les médias qu’il embarque.

Les liens des manifestes IIIF sont plus ou moins faciles à trouver dans les notices des catalogues. Une méthode simple consiste à rechercher le logo IIIF ou à explorer les informations fournies par les visualiseurs. Le site officiel de IIIF alimente un annuaire non exhaustif des sites et, site par site, fournit généralement un mode d’emploi pour récupérer les manifestes.

Techniquement, IIIF comporte deux API principales, l’API Image et l’API Presentation qui fonctionnent de concert.

API Image

L’API Image fournit des informations basiques sur l’image ainsi que les pixels de l’image entière ou de zones à la demande.

Elle se présente avec les éléments suivants :

  • une URL d’accès aux informations techniques d’une image, abcd1234 est un exemple d’identifiant :
    http://www.example.org/image-service/abcd1234/info.json
  • une URL à construire à la carte pour récupérer et manipuler tout ou partie de l’image en précisant la zone, la taille, l’orientation, la qualité et le format de l’image à produire.

schéma de l’URL API Image

Voilà ce que ça donne en pratique avec l’image de test. Attention ! LinuxFR met en cache les images, si vous souhaitez effectuer les manipulations, copiez et modifiez les paramètres des url ci-après.

Le fichier info.jsonest le suivant :

  • https://stacks.stanford.edu/image/iiif/ff139pd0160/K90113-43/info.json

  • rendu homothétique de l’image entière avec une largeur de 300px

    https://stacks.stanford.edu/image/iiif/ff139pd0160/K90113-43/full/300,/0/default.jpg

    image entière rendue homothétique avec une largeur de 300px

  • détail de la même image

    https://stacks.stanford.edu/image/iiif/ff139pd0160/K90113-43/1680,1100,1300,1300/300,/0/default.jpg

    détail

  • rotation et transformations

    https://stacks.stanford.edu/image/iiif/ff139pd0160/K90113-43/1680,1100,1300,1300/150,/45/default.jpg

    détail

    https://stacks.stanford.edu/image/iiif/ff139pd0160/K90113-43/1680,1100,1300,1300/150,/0/bitonal.jpg

    détail
    https://stacks.stanford.edu/image/iiif/ff139pd0160/K90113-43/1680,1100,1300,1300/150,/0/gray.jpg

    le rendu en niveaux de gris ne fonctionne pas avec ce serveur IIIF.

Pour en savoir plus consultez les spécifications de l’API Image (version 3.0 actuellement).

L’API Presentation

En complément à l’API Image, l’API Presentation fournit les propriétés d’un document IIIF : métadonnées, structures, annotations, etc.

Principales composantes d’un Manifeste IIIF

Principales composantes d’un Manifeste IIIF (source : Biblissima+ — Licence Ouverte / Open License 2.0)

Il existe de nombreux visualiseurs pour afficher ces documents et les informations associées. On distingue alors dans différentes zones le rôle de chacune des deux API principales.

API Image

Source : Biblissima+ — Licence Ouverte / Open License 2.0.

API Presentation

Source : Biblissima+ — Licence Ouverte / Open License 2.0.

À noter que le visualiseur optimise le trafic en ne demandant au serveur que la partie de l’image à afficher

Pour en savoir plus consultez les spécifications de l’API Presentation (version 3.0 actuellement).

Les autres API

Voir la page des spécifications, extensions, traductions et travaux en cours.

  • Authorization Flow (version 2.0) - décrit un système de contrôle d’accès.
  • Change Discovery (version 1.0) - fournit les informations nécessaires pour découvrir et utiliser les ressources IIIF.
  • Content Search (version 2.0) - définit le mécanisme d’interopérabilité permettant d’effectuer des recherches dans les annotations textuelles associées à un objet.
  • Content State (version 1.0) - permet de référencer tout ou partie d’un manifeste IIIF et de décrire des modalités d’accès.

Au-delà de l’image : l’audio, la vidéo et la 3D

Les références à des ressources audio et vidéo sont prises en compte dans la version 3.0 de l’API de présentation IIIF. À noter qu’il n’existe pas pour l’audio et pour la vidéo d’équivalents de l’API Image, en effet, cet aspect est pris en charge par les navigateurs. Exemple : audio et vidéo d’un morceau musical associés à la partition.

Il y a une forte demande pour la prise en compte de la 3D par IIIF. Un groupe de travail rassemble les institutions et les personnes intéressées. Il anime un dépôt Github qui rassemble les documents et expérimentations du groupe.

IIIF et IA

IIIF est de plus en plus utilisé par des dispositifs d’apprentissage et de reconnaissance automatique en raison de la facilité d’accès aux images entières ou à des zones, dans les définitions et qualités nécessaires. Il est aussi possible d’imaginer des IA qui génèrent automatiquement des manifestes annotés.

La société française Teklia s’est spécialisé dans ce domaine. Elle vient d'annoncer le passage sous licence libre de sa plateforme Arkindex.

Harvard Art Museums a créé AI Explorer qui mobilisent un certain nombre d’IA pour décortiquer des reproductions d’œuvres et des photographies.

Le Consortium IIIF a mis en place un groupe de travail et il existe une formation en ligne sur le sujet.

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QSPTAG #308 — 17 mai 2024

Par : robinson
17 mai 2024 à 11:13

Déjà une proposition de loi pour étendre la VSA dans les transports

C’est une logique que nous avions dénoncée comme un risque : la légalisation des « expérimentations » de vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le cadre des JO ouvrait la porte à une banalisation et à une extension de la VSA dans d’autres contextes. Cassandre avait raison, et l’extension de l’usage de la VSA, avant même son « évaluation », connaît déjà une nouvelle avancée.

Le Sénat a voté en février une proposition de loi que l’Assemblée nationale a commencé d’étudier en commission des lois ce mercredi 15 mai. Cette loi « relative au renforcement de la sûreté dans les transports » comporte un article 9 qui autoriserait l’utilisation de logiciels de VSA pour analyser a posteriori les images de vidéosurveillance prises dans les transports publics (SNCF et RATP en tête) dans le cadre d’enquêtes pénales. Les logiciels sont notamment capables d’isoler et de suivre une personne sur une grande quantité d’images et de reconstituer son trajet, sans que les agents aient besoin de visionner des heures d’enregistrements.

La stratégie est à la fois habile et grossière. On voit bien qu’elle avance à petits pas, autorisant un usage après l’autre, pour masquer la progression de la VSA en la disséminant dans une poussière de lois et de cas d’usages qui paraissent à chaque fois restreints. Mais il suffit d’un pas de recul pour voir que les prétentions à la sagesse et à la prudence, colportées par le terme « expérimentation » n’ont pas tenu très longtemps. Nous appelons évidemment les député·es à rejeter cet article qui veut légaliser des pratiques pour l’instant illégales dans la surveillance des transports en commun. Toutes les explications dans notre article.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/05/14/vsa-lassemblee-discute-deja-son-extension-aux-transports/
Notre page de campagne contre la VSA : laquadrature.net/vsa

Recours contre le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie

Dans un contexte de grande violence et de crise politique majeure en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement a décidé de couper d’autorité l’accès à TikTok sur le territoire calédonien. Par-delà les questions de sécurité invoquées, cette censure arbitraire constitue un précédent très inquiétant, et une application directe des intentions de censure exprimées par Emmanuel Macron et le gouvernement lors des révoltes urbaines de l’été 2023. Nous avons déposé un référé-liberté (procédure d’urgence) devant le Conseil d’État pour contester cette mesure de censure. Plus de détails dans notre communiqué de presse.

Lire le communiqué : https://www.laquadrature.net/2024/05/17/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvelle-caledonie/

Soutenir La Quadrature en 2024

Nous avons besoin de vous pour travailler en 2024, et nous avons pour le moment réuni 65% de notre objectif de collecte. N’hésitez pas à faire un don de soutien à l’association, ou à faire connaître notre campagne de dons autour de vous. Merci pour votre aide !

Présentation des grands chantiers de 2024 : https://www.laquadrature.net/donner/ et https://www.laquadrature.net/2023/11/15/de-nouveaux-combats-pour-2024/
Faire un don à La Quadrature : https://don.laquadrature.net/

Agenda

  • 18 mai 2024 : La Quadrature sera au Festival du livre et des cultures libres à l’espace autogéré des Tanneries, à Dijon. Plus d’infos ici.
  • 25 mai 2024 : Journées du logiciel libre à Lyon – Conférence « La vidéosurveillance algorithmique menace nos villes, contre-attaquons ! ». Plus d’infos sur la conférence et plus d’infos sur les JDLL.
  • 25 mai 2024 : La Quadrature participe à une table ronde organisée par le collectif Base Bleue dans le cadre de l’exposition « Les Yeux Olympiques ». Ce sera de 16h à 18h au Doc, 27 rue du Docteur Potain dans le 19e arrondissement de Paris.
  • 1er juin 2024 : Table ronde sur les réseaux sociaux dans l’environnement militant au festival Ma’Track à coté d’Angers. Plus d’informations ici.
  • 5 juin 2024 : Atelier-terrasse d’autodéfense numérique, LQDN convoquée Au Poste par David Dufresne.

La Quadrature dans les médias

Vidéosurveillance algorithmique (VSA)

Blocage de TikTok

Divers

QSPTAG #307 — 3 mai 2024

Par : robinson
3 mai 2024 à 10:55

Lancement de notre campagne contre la VSA

La loi JO de 2023 a légalisé des « expérimentations » de vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans un cadre précis : des événements « festifs, sportifs ou culturels », sur une période donnée (jusqu’en mars 2025), et pour surveiller seulement huit critères parmi lesquels les départs de feu, les franchissements de ligne ou les mouvements de foule par exemple. Mais on le sait depuis longtemps grâce à notre campagne Technopolice, la VSA est déjà présente et utilisée dans des dizaines de communes sans aucun cadre légal. La SNCF expérimente par exemple depuis plusieurs mois un dispositif appelé Prevent PCP et qui dépasse largement le cadre délimité par la loi JO.

C’est pourquoi nous lançons cette semaine une grande campagne contre la VSA légale et illégale, en profitant de l’intérêt suscité par les JO, pour dénoncer l’hypocrisie consistant à légaliser petit à petit, et à banaliser par le fait, un système de surveillance qui sert à la fois des intérêts électoraux, industriels et policiers au mépris complet des droits fondamentaux et sans aucun débat démocratique.

Première action de cette campagne : une plainte devant la CNIL contre le dispositif Prevent PCPC de la SNCF. Pour en savoir plus sur la campagne, lisez notre communiqué de lancement ! Et retrouvez sur notre page de campagne les éléments de communication et de sensibilisation que nous avons préparés. Ils seront complétés au fil de la campagne.

Lire le communiqué de lancement de la campagne : https://www.laquadrature.net/2024/05/02/contre-lempire-de-la-videosurveillance-algorithmique-la-quadrature-du-net-contre-attaque/
Le site de campagne : hhttps://www.laquadrature.net/vsa/

Hadopi : la CJUE renonce à protéger l’anonymat en ligne

C’est une affaire qui commence en 2019. Dans le cadre de nos actions contre Hadopi, nous avions soulevé devant le Conseil d’État le problème de l’absence de contrôle préalable à la collecte des adresses IP et de l’identité civile des internautes, et la question de la licéité de cette collecte au regard du droit de l’UE. Après un circuit complet, du Conseil d’État au Conseil constitutionnel et retour, le Conseil d’État avait décidé de transmettre le problème sous forme d’une « question préjudicielle » à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Celle-ci a rendu une décision très décevante ce mardi 30 avril. À rebours de sa décision de 2020, la CJUE autorise toujours la collecte massive de l’identité civile des internautes, et admet désormais que l’association de celle-ci avec l’adresse IP et une communication peut se faire pour n’importe quel motif. Elle semble valider de guerre lasse la pratique illicite des États européens depuis des années. Tous les détails de cette décision et de ses conséquences dans notre article de réaction.

Lire notre réaction : https://www.laquadrature.net/2024/04/30/surveillance-et-hadopi-la-justice-europeenne-enterre-un-peu-plus-lanonymat-en-ligne/

Soutenir La Quadrature en 2024

Nous avons besoin de vous pour travailler en 2024, et nous avons pour le moment atteint 60% de notre objectif de collecte. N’hésitez pas à faire un don de soutien à l’association, ou à faire connaître notre campagne de dons autour de vous. Merci pour votre aide !

Présentation des grands chantiers de 2024 : https://www.laquadrature.net/donner/ et https://www.laquadrature.net/2023/11/15/de-nouveaux-combats-pour-2024/
Faire un don à La Quadrature : https://don.laquadrature.net/

Agenda

  • 3 mai 2024 : Apéro public dans nos locaux, 115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris, à partir de 19h. Venez nous rencontrer !
  • 16 mai 2024 : Causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille, à partir de 19h au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, Marseille.
  • 18 mai 2024 : La Quadrature sera au Festival du livre et des cultures libres à l’espace autogéré des Tanneries, à Dijon. Plus d’infos ici : https://festivaldulivre.tanneries.org/.
  • 25 mai 2024 : Journées du logiciel libre à Lyon – Conférence « La vidéosurveillance algorithmique menace nos villes, contre-attaquons ! » à 13h. Plus d’infos sur la conférence et plus d’infos sur les JDLL.
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

La Quadrature dans les médias

VSA et JO

Hadopi

Divers

Lettre d'information XMPP de février 2024

NdT — Ceci est une traduction de la lettre d’information publiée régulièrement par l’équipe de communication de la XSF, essayant de conserver les tournures de phrase et l’esprit de l’original. Elle est réalisée et publiée conjointement sur les sites XMPP.org, LinuxFr.org et JabberFR.org selon une procédure définie.

Bienvenue dans la lettre d’information XMPP, nous sommes ravis de vous retrouver ici ! Ce numéro couvre le mois de février 2024. Merci à tous nos lecteurs et aux contributeurs de cette lettre d'information !

Comme la présente lettre d’information, de nombreux projets et leurs efforts au sein de la communauté XMPP sont le résultat du travail bénévole de personnes. Si vous êtes satisfait des services et des logiciels que vous utilisez, pensez à dire merci ou à aider ces projets ! Vous souhaitez soutenir l’équipe de la lettre d’information ? Lisez la suite en bas de page.

    Sommaire

    Annonces de la XSF

    Bienvenue aux personnes ayant renouvelé leur adhésion et aux nouvelles adhésions du 1er trimestre 2024 !

    Si vous souhaitez rejoindre la XMPP Standards Foundation, postulez maintenant.

    XMPP et le Google Summer of Code 2024

    La XSF a été acceptée à nouveau comme organisation hôte du GSoC en 2024 ! Si cela vous intéresse, n'hésitez pas à nous contacter !

    Les idées de projet GSoC émanant d'organisations liées à XMPP sont les suivantes :

    Projets hébergés fiscalement par la XSF

    La XSF peut offrir une domiciliation fiscale pour les projets XMPP. Les candidatures sont à réaliser via Open Collective. Pour plus d'information, voir le billet de blog. Projets actuels pouvant être supportés:

    Événements XMPP

    • XMPP happy hour italienne [IT]: rencontre XMPP mensuelle italienne, chaque 3e lundi du mois à 19h00 (heure locale) (évenèment en ligne, avec partage vidéo et web en direct).

    Articles

    Nous sommes heureux d'annoncer le lancement de l'instance PeerTube XMPP-IT, une plateforme dédiée au partage et à la découverte de vidéos autour du protocole XMPP et ses applications. Les membres de la communauté XMPP sont encouragés à contribuer en créant et partageant leurs propres vidéos. Qu'il s'agisse de tutoriels, illustration de projets ou discussions sur des sujets XMPP, vos contributions sont bienvenues !

    JMP a fêté son 7e anniversaire ! Félicitations ! Découvrez la passerelle mobile-friendly vers les fournisseurs SIP pour passer des appels de votre mobile vers un téléphone fixe.

    jmp-sip-gateway

    Nouvelles des logiciels

    Clients et applications

    monocles chat est disponible sur Google Play. Elle apporte de nombreuses mises à jour comme une vue des commandes fonctionnelle et un meilleur support des applications WebXDC, mais aussi une première intégration moderne des autocollants.

    Serveurs

    • La version ejabberd 24.02 a été publiée, et elle prend en charge les protocoles TLS 1.3 et SASL2 avancés. Cette version apporte des améliorations de performance avec Bind 2 pour des temps de connexion plus rapides, ce qui est particulièrement crucial pour les utilisateurs de réseaux mobiles. La prise en charge de XEP-0424 : Message Retraction permet aux utilisateurs de gérer l'historique de leurs messages et de supprimer ce qu'ils ont posté par erreur.

    Bibliothèques et outils

    • GitLab XMPP Bot, un bot XMPP qui envoie des messages basés sur les hooks de GitLab a eu sa version 1.0.0. Ce bot est basé sur python-nbxmpp et il est actif dans le chat de support de Gajim.

    • go-xmpp 0.1.0 a été publié.

    • python-nbxmpp 4.5.4 a été publié, ce qui corrige quelques problèmes concernant les changements de sujet et l'analyse de la date.

    • Slixfeed est un bot d'information proposé en tant que composant client et service ; il peut gérer plusieurs chats simultanément et afficher des médias en ligne, ce qui, en plus d'être destiné principalement aux chats privés, le rend exceptionnellement utile pour les groupchats où les contenus visuels sont essentiels.

    • StropheJS 2.0.0 a été publié.

    • xmpp-rs s'est enrichi d'un Code de conduite et d'un guide de contribution. N'hésitez pas à venir dire boujour !

    Extensions et spécifications

    La XMPP Standards Foundation développe des extensions XMPP dans sa série de XEPs en plus des RFCs XMPP.

    Les développeurs et développeuses, et autres experts ou expertes en normes du monde entier collaborent à ces extensions, en développant de nouvelles spécifications pour les pratiques émergentes et en affinant les façons de faire existantes. Proposées par n’importe qui, les plus réussies finissent finales ou actives – selon leur type – tandis que les autres sont soigneusement archivées en tant qu’ajournées. Ce cycle de vie est décrit dans la XEP-0001, qui contient les définitions formelles et canoniques des types, états et processus. Pour en savoir plus sur le processus de normalisation. La communication autour des normes et des extensions se fait sur la liste de diffusion des normes (archive en ligne).

    Extensions proposées

    Le processus de développement d'une XEP commence par la rédaction d'une idée et sa soumission à l'Éditeur XMPP. Dans les deux semaines qui suivent, le Conseil décide d'accepter ou non cette proposition en tant que XEP expérimentale.

    • Pas de XEP proposée ce mois-ci.

    Nouvelles extensions

    • Pas de nouvelle XEP ce mois-ci.

    Extensions ajournées

    Si une XEP expérimentale n'est pas mise à jour pendant plus de douze mois, elle sera déplacée d'expérimentale à ajournée. Si une nouvelle mise à jour est effectuée, la XEP redeviendra expérimentale.

    • Aucune XEP ajournée ce mois-ci.

    Extensions rejetées

    • XEP-0360: Nonzas (are not Stanzas)

    Extensions mises-à-jour

    • Aucune XEP mise-à-jour ce mois-ci.

    Dernier appel

    Les derniers appels sont lancés une fois que tout le monde semble satisfait de l'état actuel d'une XEP. Une fois que le Conseil a décidé que la XEP semblait prête, l'Éditeur XMPP lance un dernier appel pour recueillir des commentaires. Les commentaires recueillis lors du dernier appel peuvent permettre d'améliorer la XEP avant de la renvoyer au Conseil pour qu'il la passe à l'état stable.

    • Pas de dernier appel ce mois-ci.

    Extensions stables

    • Aucune XEP n’est passée à stable ce mois-ci.

    Extensions dépréciées

    • Aucune XEP déclarée dépréciée ce mois-ci.

    Diffuser la nouvelle

    N'hésitez pas à partager les nouvelles sur d'autres réseaux :

    Consultez également notre Flux RSS !

    Vous recherchez des offres d'emploi ou souhaitez engager une consultante ou un consultant pour votre projet XMPP ? Visitez notre tableau des offres d'emploi XMPP.

    Contributeurs & traducteurs

    Il s’agit d’un effort communautaire, et nous aimerions remercier les traducteurs et traductrices pour leurs contributions. Les volontaires sont les bienvenus ! Les traductions de la lettre d’information XMPP seront publiées ici (avec un certain retard) :

    • anglais (original) : xmpp.org

      • contributeurs généraux : Adrien Bourmault (neox), Alexander "PapaTutuWawa", Arne, cal0pteryx, emus, Federico, Jonas Stein, Kris "poVoq", Licaon_Kter, Ludovic Bocquet, Mario Sabatino, melvo, MSavoritias (fae,ve), nicola, Simone Canaletti, XSF iTeam
    • français : jabberfr.org et linuxfr.org

      • traduction : Adrien Bourmault (neox), alkino, anubis, Arkem, Benoît Sibaud, mathieui, nyco, Pierre Jarillon, Ppjet6, Ysabeau
    • italien : notes.nicfab.eu

      • traduction : nicola

    Aidez-nous à créer la lettre d’information

    Cette lettre d’information XMPP est produite collaborativement par la communauté XMPP. La lettre d’information de chaque mois est rédigé dans ce simple pad. À la fin de chaque mois, le contenu du pad est fusionné dans le dépôt Github de la XSF. Nous sommes toujours heureux d’accueillir des contributeurs et contributrices. N’hésitez pas à vous joindre à la discussion dans notre salon public Comm-Team (MUC) et ainsi nous aider à soutenir cet effort communautaire. Vous avez un projet et vous voulez en parler ? Pensez à partager vos nouvelles ou vos événements ici, et à les promouvoir auprès d’un large public.

    Tâches régulières :

    • rassembler les nouvelles dans l'univers XMPP
    • bref résumé des nouvelles et évènements
    • résumé de la communication mensuelle des extensions (XEPs)
    • relecture du brouillon de lettre d'information
    • préparation d'infographies
    • traductions
    • communication via les réseaux sociaux

    Licence

    Cette lettre d’information est publiée sous la licence CC BY-SA.

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    RootDB - une application web de reporting, auto-hebergée

    Logo de RootDB
    Présentation rapide de RootDB, une application auto-hébergeable open-source (AGPLv3), permettant de générer des rapports à base de requêtes SQL.

    Dashboard

    Sommaire

    Genèse du projet

    Pour les besoins d'un client, il fallait que je génère rapidement des statistiques d'usage diverses et variées (à bases de tableaux et graphiques), à partir de plusieurs base de données relationnelles classiques et que j'intègre ces rapports dans un backoffice.

    Le premier réflexe fut de me tourner vers une solution que j'ai utilisée pendant une dizaine d'années auparavant et qui se nomme MyDBR. Cela répondait parfaitement à son besoin tout en étant abordable. MyDBR, bien maitrisé, permet de faire énormément de choses, mais l'interface est vraiment datée et l'accès aux fonctionnalités des bibliothèques graphiques se fait par l’intermédiaire de wrappers en SQL.

    J'ai cherché des alternatives, auto-hébergeables, simples à mettre en place, maintenues et avec la même logique pour la création de rapport mais je n'ai pas trouvé mon bonheur. Il y a, évidemment, pleins de solutions qui existent mais il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas après essai, que ce soit dans la manière de générer des rapports ou bien les pré-requis, parfois compliqués, pour l'hébergement.

    D'ou l'idée de créer, avec un collègue, notre propre solution de reporting - parce que pourquoi pas, finalement.

    Open-source

    Ce projet n'était pas open-source à la base et nous pensions simplement vendre des licences d'utilisation.

    Sauf qu’aujourd’hui beaucoup de monde utilise le cloud, et ce dernier vient avec ses solutions intégrées de reporting, limitant de fait l'intérêt de ce genre de projet. Pour faire bref, je reste convaincu que tout le monde n'est pas sur le cloud et que ce genre de solution peut encore intéresser quelques personnes.
    À cause des doutes sur la pertinence même du projet, je n'ai jamais sérieusement cherché du financement, ce qui ne m'a jamais permis d'être à temps plein dessus. Nous avons donc mis du temps avant de produire quelque chose d'exploitable dans un environnement de production : un an et demi environ.
    À cela s'ajoute le fait que ce projet n'existerait pas sans toutes les briques open-source sur lesquelles il se base. Et comme c'est l'open-source qui me fait vivre depuis un certain nombre d'années, il me semblait finalement bien plus naturel de rendre ce projet open-source (licence AGPLv3) que d'essayer de le vendre en chiffrant le code source.

    RootDB ?

    Étant familier du SQL et du JavaScript, nous voulions avoir une solution qui ne mette pas de bâtons dans les roues du développeur, à savoir :

    • utiliser principalement le SQL pour la récupération et le traitement des données ;
    • avoir un accès intégral à la bibliothèque graphique choisie ;

    Ce choix de préférer un environnement de développement de rapport orienté développeur est assumé, d'où le nom du projet.

    Fonctionnalités

    Je ne vais pas vous présenter toutes les fonctionnalités car le site web principal et l'instance de démonstration les présentent déjà correctement. Je vais donc plutôt mettre en avant les spécificités du projet.

    Websocket

    Les requêtes SQL peuvent prendre du temps à tourner, surtout si les tables ne sont pas correctement optimisées. Par conséquent l'interface repose lourdement sur les websockets afin d'éviter les problèmes de timeout. Quand un rapport est exécuté, l'exécution des différentes requêtes est dispatchée de manière asynchrone et les vues affichent des résultats uniquement quand les données arrivent sur le websocket du rapport.
    D'une manière générale toute l'interface est rafraichie par websocket.

    Bibliothèques graphiques au choix

    Nous donnons accès à Chart.js ou D3.js, sans limitation, sans wrapper. Il est donc possible de se référer directement à la documentation officielle de ces deux bibliothèques.

    Onglets & Menu

    Nous aimons bien les menus. :)
    C'est simple, élégant et permet d'accéder à beaucoup d'options de manière claire.
    L'interface repose sur une barre de menu principale dynamique et une barre d'onglets dans lesquels s'affiche les différentes parties de l'application. Il est donc possible d'ouvrir plusieurs rapports (ou le même) dans le même onglet du navigateur web.

    Cache

    Il existe deux niveaux de cache :

    • un cache utilisateur, pratique pour cacher des résultats de manière temporaire afin de partager des résultats avec un autre utilisateur.
    • un cache système (jobs) ou il est possible de générer du cache de manière périodique. Nécessaire pour des rapports qui utilisent de très grosses tables qu'il n'est parfois pas possible d'optimiser.

    Paramètres en entrée

    Il est très facile de générer ses propres paramètres afin de filtrer les rapports, que ce soit sur une plage de date, une liste d'options sortie d'une base de données, des cases à cocher etc.

    Liens entre rapports

    Que ce soit avec Chart.js ou bien un tableau, vous pouvez créer des liens entre vos rapports ou bien sur le même rapport pour faire des rapports de type drill-down.

    Hébergement

    Côté API, RootDB est une application Laravel qui fonctionne sur du PHP en version 8.2.x (voir 8.3.x, mais pas encore bien testé) et utilise Memcached pour la gestion du cache.
    Le serveur de websocket est propulsé par Laravel Reverb.
    Côté Frontend, il s'agit d'une application React classique, en TypeScript, qui utilise PrimeReact pour la suite de composants prêt-à-l'emploi.

    Conclusion

    Concernant les fonctionnalités que nous aimerions mettre en place petit à petit :

    • une interface de configuration pour Chart.js - afin de, quand même, rendre plus simple la configuration des charts, tout en laissant la liberté au développeur de coder en javascript les fonctionnalités avancés ;
    • un nouveau type de connecteur pour supporter Microsoft SQL Server ;
    • une fonctionnalité d'auto-rafraichissement des rapports ;
    • l'import asynchrone de gros fichiers CSV ou Excel.

    Nous pouvons aider à l'utilisation, par l’intermédiaire :

    • d'un salon discord mais ce n'est pas forcément idéal pour ce genre de projet. Je suis donc entrain de regarder du côté de Matrix, éventuellement ;
    • un forum classique.

    Voilà, c'était une brève présentation de RootDB.
    C'est un projet qui n'a pas encore été testé par beaucoup de monde, d’où cette présentation pour le faire connaitre un peu plus.

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    Fibre optique au modem maintenant offert par un FAI indépendant

    Par : Crobert
    5 mai 2024 à 15:36

    Bonjour,

    Vous pouvez maintenant avoir une connexion residentielle fibre optique au modem sans faire affaire avec Bell ou une de ses filiales. www.oricom.ca , un fournisseur Internet indépendant depuis 1995 offre maintenant le service.

    Dans les dernières années, plusieurs FAI qui offrent maintenant la fibre optique au modem ont été acheté par Bell sans avoir changé de nom. Donc vous faites peut-être affaire avec Bell sans le savoir.

    10 messages - 6 participant(e)s

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    QSPTAG #306 — 26 avril 2024

    Par : robinson
    26 avril 2024 à 11:13

    VSA et JO : top départ

    Vous le savez, la loi JO votée en 2023 autorise la vidéosurveillance algorithmique (VSA) à titre « d’expérimentation » sur une période assez étendue, jusqu’à 2025. On attendait les arrêtés préfectoraux nécessaires pour les utilisations de la VSA lors des événements publics qui doivent servir de terrain d’essai. Les premiers arrêtés sont arrivés durant ce mois d’avril.

    La RATP et la SNCF ont ainsi pu surveiller automatiquement les personnes à l’occasion du match PSG-OL du 21 au 22 avril et lors du concert des Black Eyed Peas le 20 avril, sur des caméras installées à la Gare de Lyon et près du pont du Garigliano, ainsi que l’ensemble des caméras des stations de métro et de RER dans les gares de Nanterre Préfecture et de La Défense Grande Arche.

    La Quadrature du Net s’est mobilisée depuis 2019 contre cette technologie et continue sa bataille. Nous vous tiendrons au courant dans les prochaines semaines des actions à venir !

    Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/04/17/experimentation-de-la-vsa-les-premieres-autorisations-sont-tombees/

    La loi SREN aggravée en commission paritaire

    Nous avions suivi depuis mai 2023 les discussions de la loi pour « Sécuriser et réguler l’espace numérique » (SREN), qui était encore travaillée en mars dernier par la commission mixte paritaire – un groupe de membres de l’Assemblée nationale et du Sénat à parts égales – pour trouver un accord sur un texte commun entre les deux chambres.

    La commission a rendu son travail le 16 mars, et le résultat n’est pas bon. Vérification obligatoire de l’âge des internautes sur les plateformes, retrait des contenus signalés par la police sans validation par un juge (censure administrative), « délit d’outrage en ligne » mal défini, filtrage des sites au niveau du navigateur, etc.

    La plupart de ces mesures sont nocives parce qu’elles instaurent des exceptions ou des restrictions à la liberté de communication sous des prétextes populaires (protéger les enfants, en particulier), en autorisant des moyens d’action faciles à utiliser ensuite pour d’autres buts, et placés entre les mains de la police ou des caprices des gouvernements.

    Certaines mesures entrent même directement en conflit avec le droit de l’Union européenne. Le texte oblige par exemple les plateformes à vérifier l’âge des internautes. Une obligation qui ne peut être imposée qu’au niveau européen. Pour contourner l’obstacle, la dernière version du texte cible seulement les plateformes situées « en France ou hors de l’Union européenne »

    Découvrez tous les détails diaboliques du texte en lisant notre article.

    Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/04/09/projet-de-loi-sren-le-parlement-saccorde-pour-mettre-au-pas-internet/

    Surveillance des militants

    Soupçonnées de s’être introduites dans une cimenterie Lafarge en décembre 2023, dans le cadre d’une action écologiste, dix-sept personnes ont été arrêtées le 8 avril 2024. Dans le cadre d’un rassemblement de soutien organisé à Aix-en-Provence, un membre de La Quadrature a lu un texte pour exprimer l’inquiétude de l’association. Sous prétexte de « lutte contre le terrorisme », on a donné à la police et aux services de renseignement des moyens de surveillance numérique démesurés, très intrusifs, peu ou mal contrôlés, utilisés pour monter des dossiers criminels contre des citoyen·nes exerçant des droits politiques légitimes. De l’aveu même des services, la part des militant·es surveillé·es a doublé dans les cinq dernières années. Un texte à lire en intégralité sur notre site.

    Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/04/08/contre-la-criminalisation-et-la-surveillance-des-militant%c2%b7es-politiques/

    Soutenir La Quadrature en 2024

    Nous avons besoin de vous pour travailler en 2024 ! N’hésitez pas à faire un don de soutien à l’association, ou à faire connaître notre campagne de dons autour de vous. Merci pour votre aide !

    Présentation des grands chantiers de 2024 : https://www.laquadrature.net/donner/ et https://www.laquadrature.net/2023/11/15/de-nouveaux-combats-pour-2024/
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    Agenda

    • 2 mai 2024 : A-t-on besoin de la vidéosurveillance pour être en sécurité dans nos espaces publics ? À l’occasion d’une conférence à l’ENSAD Paris, nous essayerons d’y répondre en questionnant la notion de sécurité, et la place de la vidéosurveillance dans nos espaces publiques. École des Arts Décoratifs (amphithéatre Rodin), 31 rue d’Ulm, Paris 5e arrondissement, de 18h30 à 20h30. Plus d’informations : https://www.ensad.fr/fr/videosurveillance-espace-public.
    • 3 mai 2024 : Apéro public dans nos locaux, 115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris, à partir de 19h. Venez nous rencontrer !
    • 18 mai 2024 : Conférence « Surveillance de masse et gestion des données personnelles », de 16h à 17h30, Médiathèque Visages du Monde, 10 place du Nautilus, à Cergy. Détails dans le programme de la médiathèque.
    • 18 mai 2024 : La Quadrature sera au Festival du livre et des cultures libres à l’espace autogéré des Tanneries, à Dijon. Plus d’infos ici : https://festivaldulivre.tanneries.org/.
    • 25 mai 2024 : Journées du logiciel libre à Lyon – Conférence « La vidéosurveillance algorithmique menace nos villes, contre-attaquons ! », à 13h. Plus d’infos sur la conférence ici : https://pretalx.jdll.org/jdll2024/talk/ZNZL3Z/ et plus d’infos sur les JDLL : https://www.jdll.org/.
    • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

    La Quadrature dans les médias

    VSA et JO

    Algos de contrôle social

    Loi SREN

    Surveillance

    Divers

    Codeberg, la forge en devenir pour les projets libres ?

    Face aux risques que fait peser GitHub sur le monde des logiciels libres suite à son rachat par Microsoft en 2018, une alternative semble avoir percé. Cette dépêche propose un tour d'horizon des problèmes posés par GitHub et expose comment Codeberg pourrait y répondre.
    Logo Codeberg

      Sommaire

      Les points forts de Codeberg

      L'association Codeberg e.V. 1 et son projet Codeberg.org ont été fondés en janvier 2019, suite au rachat par Microsoft de GitHub. En plus d'un statut associatif à but non lucratif, ce qui limite les risques de disparition du jour au lendemain, Codeberg est basé en Europe (à Berlin), ce qui est un plus pour nos données personnelles.

      Son logo représente un sommet enneigé sur fond de ciel bleu. En effet, en Allemand, der Berg veut dire la montagne et on pourrait donc traduire Codeberg par une « montagne de code ». Et effectivement, la communauté compte fin avril 2024 plus de 102 000 utilisateurs et plus de 129 000 projets y sont hébergés. L'association qui dirige le projet compte plus de 400 membres. Le financement s'effectue par les dons (déductible des impôts en Allemagne) et/ou contributions aux projets sous-jacents à la forge.

      La forge est basée sur Forgejo, logiciel libre sous licence MIT, dont le nom vient de l'Esperanto forĝejo, ce qui est cohérent avec l'attention portée à la langue de l'utilisateur et aux problèmes de traduction (service Weblate). Comme avec GitLab, la licence libre implique qu'un projet peut posséder sa propre instance s'il le souhaite. On notera que Forgejo est un fork de Gitea, lui-même fork de Gogs, et est donc écrit en langage Go, langage sous licence BSD avec un brevet. Le projet Forgejo, évidemment hébergé sur Codeberg, est très actif avec plus de 900 Pull Requests acceptées depuis un an.

      La problématique du tout GitHub

      GitHub, lancé en 2008, est devenu la plus grosse plateforme d'hébergement de codes sources, utilisée par un grand nombre de projets majeurs du monde du libre (Firefox, Matrix, Yunohost…). Ce qui par effet d'attraction — et de réseau centralisant, contraire au choix de git décentralisé par nature — conduit souvent à faire de Github un choix par défaut, facilitant les interactions avec les autres projets et permettant d'accéder à une large base de contributeurs potentiels. Quand on cite une URL GitHub dans un réseau social, on peut d'ailleurs voir apparaître ce genre de message :

      Contribute to Someone/my_project development by creating an account on GitHub.

      Cependant, si ce service fourni par Microsoft est actuellement encore gratuit, il est soumis à son bon-vouloir, avec le risque de voir se répéter l'épisode SourceForge (publicités trompeuses, installateurs modifiés, usurpation d'identité de projets partis ailleurs, etc.).

      Par ailleurs, derrière une communication favorable à l'open source, le code de la forge GitHub est volontairement fermé. Vous ne pouvez donc pas avoir votre propre instance de GitHub. En outre, cela laisse un flou sur l'exploitation de nos données (au sens large, le code lui-même et nos données personnelles, l'hébergement étant délégué). Avec l'arrivée du projet Copilot, il est cependant certain que nos codes servent à alimenter un outil d'IA, permettant à Microsoft de monétiser des suggestions de code en faisant fi des questions de licence. Une partie d'un code sous licence libre pourrait potentiellement se retrouver injectée dans un projet avec une licence incompatible et de surcroît sans citation de l'auteur.

      Des alternatives possibles

      On pense tout d'abord à GitLab, logiciel lancé en 2011, qui permet d'avoir sa propre instance serveur pour maîtriser l'ensemble (client et serveur sont libres). Parmi les grands projets libres, on trouve en particulier GNOME et Debian qui utilisent leur propre instance GitLab CE (Community Edition), logiciel sous licence MIT. Mais il faut nuancer : la forge GitLab.com utilise GitLab EE (Enterprise Edition) qui est propriétaire et propose des fonctionnalités supplémentaires. GitLab suit donc un modèle dit open core. GitLab compterait plus de 30 millions d'utilisateurs inscrits et l'entreprise GitLab Inc., lancée en 2014, génère plusieurs centaines de millions de dollars de revenus. On notera enfin qu'en 2018, le site migre de Microsoft Azure à Google Cloud Platform (USA), ce qui a posé des problèmes d'accès dans certains pays.

      Autres projets de forges libres plus modestes :

      • Codingteam.net (une initiative française, service clôturé en 2019).
      • SourceHut http://sr.ht (et https://sourcehut.org/), initié par Drew DeVault.
      • Disroot basé sur Forgejo comme Codeberg, mais il ne semble pas avoir attiré de projets d'envergure (le portail, sorte de Framasoft néerlandais, est néanmoins à recommander).
      • Chez un Chaton (GitLab ou Gitea pour la plupart).
      • L'auto-hébergement : chez-vous, dans un fablab, en datacenter sur serveur dédié…

      Pour vous faire venir sur Codeberg

      Premières impressions

      La page principale est accueillante et annonce que Codeberg.org ne vous piste pas et n'utilise pas de cookies tiers. Les statistiques actuelles sont affichées : nombre de projets, d'utilisateurs et de membres de l'association. Chose agréable, vous avez la possibilité de choisir le français parmi les nombreuses langues proposées pour l'interface. Petite icône qui attire l'attention : l'activité de chaque dépôt peut être suivie grâce à un flux RSS. Sinon, l'organisation générale est très semblable à celle de GitHub ou GitLab et la prise en main de Codeberg se fait donc sans effort.

      Fonctionnalités avancées

      • Codeberg pages : permet de disposer d'un site web statique pour le projet
      • Forgejo actions : pour dérouler automatiquement les actions nécessaires à l'intégration continue (CI/CD)
      • Weblate : pour gérer les traductions de votre projet. On peut d'ailleurs y constater que parmi les traductions de Forgejo, le Français est dans le peloton de tête.

      Projets ayant migré ou ayant un miroir sur Codeberg

      Un certain nombre de projets importants utilisent désormais Codeberg, ce qui est à la fois un gage de confiance et assure une base de contributeurs a minima :

      • libreboot : remplacement libre de BIOS/UEFI.
      • Conversations : le client majeur XMPP sur Android.
      • WideLands : jeu libre basé sur le concept de Settlers II.
      • LibreWolf : fork de Firefox axé sur la vie privée.
      • F-Droid : magasin d'applications libres pour Android.
      • FreeBSD : miroir de https://cgit.freebsd.org/
      • FreeCAD : miroir officiel.
      • Forgejo : fork communautaire de Gitea suite à la privatisation de celui-ci en 2022.
      • Fedilab : client Android pour le Fediverse.
      • irssi : client IRC.
      • Peppermint OS : une distribution Linux avec bureau minimaliste.
      • DivestOS : un fork de LineageOS orienté sur la protection de la vie privée.
      • VeggieKarte : un service pour trouver des restaurants végétariens/végétaliens.

      Comment migrer vers Codeberg ?

      Migrer le code source et l'éventuel Wiki associé ne devrait pas poser de problème particulier. Il suffit de configurer git pour pusher vers la nouvelle forge. Cette page décrit comment migrer l'ensemble de votre projet (incluant les issues, le wiki, les Pull Request, etc.) vers Codeberg : https://docs.codeberg.org/advanced/migrating-repos/

      Concernant les Workflows (CI), bien qu'il n'y ait pas de garantie de compatibilité avec les Actions Github, la syntaxe se veut similaire pour faciliter la transition : https://forgejo.org/2023-02-27-forgejo-actions/

      Au-delà de l'aspect technique, il reste aussi à faire migrer la communauté d'utilisateurs (la présence fortement suivie sur Mastodon peut être un avantage).

      Conclusion

      Codeberg est un outil prometteur. Il reste pour la communauté du logiciel libre à le faire grandir. Rappelons les statistiques : 100 millions de développeurs sur GitHub, 30 millions utilisant GitLab et 100 000 pour Codeberg. Le potentiel est grand, l'un des enjeux est de financer l'association pour accompagner la croissance de la communauté, tout en faisant monter en puissance l'infrastructure informatique.

      Sources / Liens

      Controverse GitHub

      Forges diverses

      Codeberg


      1. e.V. est l'abréviation de eingetragener Verein (association déclarée). 

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      QSPTAG #305 — 22 mars 2024

      Par : robinson
      22 mars 2024 à 11:25

      Pour mieux surveiller ses allocataires, La CAF aura dorénavant accès aux revenus des Français en temps réel

      Notre travail d’enquête sur les algorithmes de contrôle social continue. Après avoir obtenu l’algorithme utilisé par la CAF pour contrôler ses allocataires en fonction d’un « score de risque », après avoir analysé cette méthode de calcul et démontré qu’elle ciblait volontairement les personnes les plus précaires, nous poursuivons nos recherches du côté des outils utilisés par d’autres services sociaux : assurance vieillesse, assurance maladie, assurance chômage, etc. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces travaux sur notre page de campagne.

      Mais les dernières nouvelles concernant les pratiques de la CAF nous sont arrivées par la presse : tout en se défendant des mauvaises intentions que nous lui prêtions, la CAF continuait/continu ? de demander l’accès à toujours plus de données, pour mieux surveiller ses allocataires. Elle a donc obtenu récemment le droit d’accéder au fichier du Dispositif des ressources mensuelles (DRM), qui recense quotidiennement pour chaque personne l’intégralité de ses sources de revenus : les salaires perçus et les prestations sociales touchées. Créé pour faciliter le calcul des aides personnalisées pour le logement (APL), le fichier connaît donc une déviation flagrante de sa finalité première. Et l’utilisation que compte en faire la CAF n’est pas brillante : il s’agit d’améliorer la « productivité » de son algorithme de contrôle.
      Les revenus des allocataires étaient jusqu’à présent connus annuellement au moment de la déclaration de revenus, ou chaque trimestre auprès des allocataires. La surveillance mensuelle des variations de revenus, en permettant une révision plus serrée des droits des allocataires, permettra sans doute de détecter de plus nombreux « trop perçus » – voilà pour la « productivité ». Et qui sont les personnes dont les revenus varient le plus, et ont le plus besoin des aides sociales ? Les plus pauvres, encore une fois.

      En plus de cette discrimination automatisée, cette annonce nous paraît révéler deux problèmes : d’une part l’inefficacité du contrôle opéré par la CNIL, pourtant créée pour surveiller l’usage des fichiers, et d’autre part le dévoiement du projet gouvernemental de « solidarité à la source », annoncé comme un moyen de lutter contre le « non recours » aux aides sociales, en passe de devenir un système de centralisation des donnée pléthorique et sans contrôle.

      Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/03/13/notation-des-allocataires-la-caf-etend-sa-surveillance-a-lanalyse-des-revenus-en-temps-reel/

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      Nous sommes toujours en campagne de soutien pour financer notre travail en 2024. C’est pour nous l’occasion de présenter les grands chantiers en cours, principalement la lutte contre les algorithmes de contrôle social dans les administrations, la défense du droit au chiffrement des communications, la promotion de l’interopérabilité des services Web, et la réflexion nécessaire autour du numérique dans le contexte de la crise écologique mondiale.

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      Agenda

      • 29 mars 2024 : apéro public dans nos locaux, 115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris, à partir de 19h.
      • 11 avril 2024 : causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille, au Manifesten, 59 rue Adolphe Thiers, 13001 Marseille, à partir de 19h.

      La Quadrature dans les médias

      Algos de contrôle social

      Surveillance

      Technopolice : police prédictive

      Technopolice : VSA et JO

      Divers

      Appel à participation - entrevue dans le cadre de mon projet de maîtrise

      Par : crobin
      22 février 2024 à 19:34

      Bonjour à tou.te.s ! Je suis une étudiante à la maîtrise en communication à l’UdeM et je cherche des contributeur.trice.s aux logiciels libres qui seraient intéressé.e.s à participer à une entrevue avec moi dans le cadre de mon projet de recherche :

      En quelques mots…

      Ma recherche est axée sur la convivialité des technologies, et des sens parfois opposés que peuvent prendre ce terme, soit 1) de décrire la simplicité d’utilisation d’une technologie ou 2) sa possibilité de favoriser une plus grande autonomie sociale par l’apprentissage en communauté. Je suis particulièrement intéressée à comprendre la manière dont les personnes utilisent la technologie (libre et non libre) pour simplifier/déléguer certaines tâches ou, au contraire, mettent certaines limites avec celle-ci comme d’accepter d’utiliser des technologies moins « instantanées » (comme les logiciels libres par rapport à des plateformes comme celles des GAFAM) pour des raisons de valeurs personnelles, environnementales.

      Votre participation prendrait la forme d’un entretien individuel enregistré sur support audio d’une durée allant d’une quarantaine de minutes à une heure. Cela pourrait se faire en personne ou via un logiciel de visioconférence (comme Jitsi).

      Si vous êtes intéressé.e à participer, je vous invite à me contacter ici en privé ; je pourrai ainsi vous envoyer par courriel le feuillet d’information et de consentement (validé par le Comité d’éthique à la recherche en arts et humanités de l’Université de Montréal) afin que vous puissiez avoir une meilleure idée des implications de l’entrevue. N’hésitez surtout pas à me contacter si vous avez des questions !

      Au plaisir de discuter avec vous,

      Chanel

      2 messages - 2 participant(e)s

      Lire le sujet en entier

      Sortie de passbolt v4.5 : Gestion de l'expiration des mots de passe et autres améliorations

      La version 4.5.0 de Passbolt, baptisée « Summer is Ending », vient de sortir. Elle introduit des fonctionnalités clés et des améliorations pour optimiser la gestion des mots de passe et de leurs cycles de vie de manière sécurisée et collaborative.

      Pour mémoire, Passbolt est un gestionnaire de mots de passe Opensource, sous licence AGPL, qui se veut orienté «équipe», avec notamment des possibilités de partage de mot de passe à des personnes ou des groupes.

      Nouvelles fonctionnalités

      Gestion de l’expiration des mots de passe

      Cette nouvelle fonctionnalité permet la gestion et le traçage des mots de passes expirés.
      Un mot de passe partagé, ayant été consommé par un utilisateur, expire automatiquement quand l’accès de cet utilisateur a été révoqué. Vous pouvez en savoir plus sur l’article de blog dédié à ce sujet (en).

      Animation montrant le fonctionnement de la fonctionnalité d’expiration des mots de passe

      Support du Russe

      Suite à une contribution communautaire, passbolt est maintenant disponible en langue Russe, ce qui amène le total des langues supportées à 14. Un énorme merci à notre communauté pour ses contributions de plus en plus fréquentes.

      Capture d’écran montrant la langue russe disponible dans passbolt

      Intégration de Microsoft 365 et Outlook dans les paramètres SMTP

      Enfin, les paramètres SMTP ont été améliorés afin de permettre un meilleur support de Microsoft 365 et de Outlook.

      En savoir plus sur la version 4.5.0

      Pour en savoir plus et mettre à jour vers passbolt 4.5.0, consultez les notes de version (en).

      Commentaires : voir le flux Atom ouvrir dans le navigateur

      QSPTAG #304 — 9 février 2024

      Par : robinson
      9 février 2024 à 12:17

      Un nouveau fichier de police pour les immigrées et les transgenres

      Un arrêté du ministre de l’Intérieur, dans les derniers jours de décembre 2023, crée un nouveau fichier pour « la consultation de l’identité des personnes ayant changé de nom ou de prénom »., à laquelle les services de police et de gendarmerie auront un accès direct. Vous êtes concernée si vous avez changé de nom à l’état civil, quelle qu’en soit la raison. Concrètement, qui va se retrouver dans ce fichier ? Des personnes dont le nom de famille était lourd à porter (les Connard qui aspirent à une vie plus apaisée), des immigrées qui ont francisé leur nom, et des personnes trans qui ont adopté un prénom en accord avec leur identité de genre. Pourquoi la police a-t-elle besoin de les rassembler dans un fichier ?

      On se met à la place des administrations : il est évidement important pour elles de connaître le changement d’état civil d’un personne. Mais des procédures efficace existent déjà et de façon entièrement décentralisée : la modification est signalée au cas par cas aux administrations concernées (impôts, caisses de sécurité sociale, employeur, permis de conduire, etc.), par l’INSEE ou par la personne concernée, et le système fonctionne très bien sans fichier centralisé de police.

      Les questions soulevées par la création de ce fichier sont nombreuses. D’abord, il réunit des données sensibles, au sens juridique, mais les précautions légales nécessaires pour ce genre de traitement n’ont pas été prises. La CNIL, créée en 1978 pour mettre un frein à la frénésie de fichage de l’État, semble avoir renoncé à s’en soucier. Non seulement les fichiers prolifèrent de manière spectaculaire depuis une vingtaine d’années, mais les possibilités de les croiser au moment de la consultation se sont démultipliées, à la demande d’une police dont la vision de la société n’est contre-balancée par aucun contre-pouvoir, et même vigoureusement encouragée par les gouvernements.

      Or, le comportement du corps policier, pris dans sa globalité statistique, démontre une hostilité marquée à l’égard des personnes d’origine étrangère (même lointainement) et à l’égard des personnes transgenres, fréquemment objets de moqueries, d’humiliations ou de brutalités physiques. Donner aux policiers, ces humains plein de défauts, un moyen de connaître l’origine étrangère ou la transidentité de quelqu’un, c’est exposer les personnes à des risques réels, pour un bénéfice d’enquête très marginal a priori. D’autant plus quand l’actualité montre un nombre croissant d’accès illégaux à des fichiers de police sensibles.

      Pour connaître le contexte de la création de ce fichier et notre analyse juridique et politique des risques qu’il comporte, lisez notre article de la semaine dernière !

      Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/30/la-france-cree-un-fichier-des-personnes-trans/

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      Agenda

      • 13 février 2024 : Conférence « Enquêter, s’organiser et lutter contre la surveillance numérique », dans le cadre du Festival international Filmer le travail. 17h30, Université de Poitiers (Amphi Bourdieu). Plus d’infos ici : Enquêter, s’organiser et lutter contre la surveillance numérique.
      • 14 mars 2024 : réunion mensuelle du groupe Technopolice Marseille, à 19h au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, Marseille. Présentations, discussions, préparations d’actions à venir. Venez nombreuses !

      La Quadrature dans les médias

      Algorithmes administratifs

      Divers

      QSPTAG #303 — 26 janvier 2024

      Par : robinson
      26 janvier 2024 à 10:29

      Comment les polices françaises utilisent les outils de « police prédictive »

      Dans le cadre d’une enquête européenne coordonnée par l’ONG Fair Trials, La Quadrature du Net s’est chargée d’enquêter sur les polices françaises et publie un rapport complet sur leurs pratiques numériques de « police prédictive ». Cinq logiciels sont étudiés, utilisés par la police nationale (PredVol, RTM), la gendarmerie (PAVED) ou des polices municipales (Smart Police, M-Pulse).

      La « police prédictive » est un rêve de policier : faire entrer dans un logiciel toutes les données possibles, des procès-verbaux de police, des mains courantes et des plaintes, des données fournies par les pompiers, les hôpitaux, le trafic routier, et même la météo, pour prévoir grâce à la puissance de l’intelligence artificielle (cette déesse) et des algorithmes (ses elfes), les lieux et les moments où les délinquants vont sévir. Agrégeant des montagnes de données et les passant à la moulinette de logiciels conçus dans d’autres buts plus sérieux (la prévision des tremblements de terre, par exemple), ces outils n’ont jamais démontré une efficacité supérieure à celle d’un agent expérimenté. Ils risquent en plus d’amplifier les discriminations structurelles auxquelles participe déjà l’institution policière. Cela n’a pas empêché, aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, que des sommes considérables leur soient consacrées, dans l’espoir d’affecter les effectifs de police au bon endroit au bon moment, grâce aux prophéties des logiciels.

      C’est une lecture en deux temps que nous vous proposons.

      D’une part le rapport en lui-même, qui présente avec beaucoup de précision les logiciels, leurs finalités, leur fonctionnement, les données qu’ils exploitent, et les conséquences pratiques qu’ils entraînent pour le travail des agents. Un document de référence sur le sujet, qui croise des informations techniques et opérationnelles, apporte des éléments historiques et met en lien ces « innovations » avec d’autres tendances qui traversent les politiques de sécurité.

      D’autre part, un article introductif qui propose une synthèse thématique des présupposés qui entourent ces outils policiers (préjugés sociaux, corrélations approximatives, choix techniques arbitraires) et de leurs conséquences (automatisation et renforcement des logiques de stigmatisation sociale, géographique, etc.). Malgré leur nullité et leur nocivité démontrées, ces outils continuent d’être en usage en France. Notre article se termine donc sur un appel à témoignages : aidez-nous à faire interdire les outils de la répression policière automatisée !

      Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/18/la-police-predictive-en-france-contre-lopacite-et-les-discriminations-la-necessite-dune-interdiction/
      Lire le rapport : https://www.laquadrature.net/wp-content/uploads/sites/8/2024/01/20240118_LQDN_policepredictive.pdf

      Jeux olympiques : la surveillance algorithmique à l’échauffement

      Légalisée par la loi Jeux Olympiques en mai 2023, l’utilisation « expérimentale » de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) est entrée dans sa phase d’application. Les entreprises candidates pour les essais préalables ont reçu leur part du marché : chacune sait désormais dans quelle zone (il y en a 4), et dans quel secteur d’activité elles pourront déployer leurs logiciels de surveillance automatisée (enceintes sportives, espaces publics, transports, etc.).

      N’ayant pas le temps ni les compétences de développer lui même ces solutions, le ministère de l’Intérieur a choisi la facilité, c’est-à-dire d’acheter sur le marché des outils déjà existants. Et sans surprise, on retrouve dans la liste des entreprises retenues tous les « suspects habituels » dont nous suivons le travail depuis plusieurs années dans notre campagne Technopolice.

      Rien d’étonnant bien sûr dans le fait de confier un travail à ceux qui le font déjà depuis plusieurs années, même si c’était jusqu’alors de manière illégale. Mais c’est surtout l’entérinement d’une logique purement opérationnelle où les fantasmes policiers et la stratégie industrielle marchent main dans la main. Cet état de fait entraîne à nos yeux les plus grands dangers : la discussion politique et la prudence démocratique sont évacuées et annulées par la logique unie de l’industrie et de la police, l’une répondant aux vœux de l’autre, l’autre validant seule les propositions techniques de l’une. Le « comité de pilotage » du dispositif au sein de ministère de l’Intérieur est d’ailleurs dirigé par une haute fonctionnaire spécialiste des « industries et innovations de sécurité », et chargée de faciliter les partenariats entre la puissance publique et les entreprises privées nationales. Les citoyens et leurs droits ne sont pas invités à la table.

      Les dispositifs de VSA vont donc se déployer dans les semaines qui viennent, et la période d’expérimentation durera bien au-delà des JO de Paris, jusqu’en mars 2025, lors d’évènements d’ordre « récréatif, sportif et culturel » (le délassement oui, mais sous surveillance). Un « comité d’évaluation » constitué de deux « collèges » aura son mot à dire sur les résultats de ces expériences. On n’attend rien de surprenant venant du collège des utilisateurs eux-mêmes (police et autres), et notre attention se portera sur le second collège qui doit réunir des chercheurs, des juristes et des parlementaires — nous verrons. Pour l’heure, tout est en place pour valider à l’avance le succès et la pérennisation de ces mesures exceptionnelles — « Plus vite, plus haut, plus fort ».

      Vous trouverez dans l’article le détail des cas d’usage, les noms des entreprises retenues, et le détail du dispositif d’évaluation, avec ses comités et ses collèges. Bonne lecture à vous !

      Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/26/vsa-et-jeux-olympiques-coup-denvoi-pour-les-entreprises-de-surveillance/

      L’Union européenne se couche devant les outils numériques de surveillance de masse

      L’Union européenne travaille sur un règlement autour de l’intelligence artificielle (IA), dont le texte a été rendu public en décembre 2023. Sous la pression de plusieurs États, la France en tête, le texte se contente d’encadrer l’utilisation des techniques de surveillance biométrique de masse (SBM), qui recoupent en partie les applications de la vidéosurveillance algorithmique (VSA), au lieu de les interdire. Le continent qui se targue d’avoir enfanté les droits de l’Homme et la liberté démocratique ne trouve donc aucune raison de s’opposer à la surveillance systématique et massive des citoyens.

      La reconnaissance des émotions ou des couleurs de peaux ont par exemple passé les filtres démocratiques et se retrouve autorisée par le règlement IA. De même pour la reconnaissance faciale a posteriori, d’abord réservée à des crimes graves et désormais acceptée dans bien d’autres cas, sans limites claires.

      La coalition européenne Reclaim Your Face, dont fait partie La Quadrature du Net, a publié le 18 janvier un communiqué de presse en anglais et en allemand pour avertir des dangers réels et imminents qui pèsent sur l’ensemble des Européens, quelques semaines avant des élections européennes dont on dit qu’elles verront probablement les partis d’extrême-droite sortir vainqueurs. Nous publions sur notre site la version française de ce communiqué.

      Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/19/le-reglement-europeen-sur-lia-ninterdira-pas-la-surveillance-biometrique-de-masse/

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      Comme bon nombre d’associations, nous sommes en campagne de soutien pour financer notre travail en 2024. C’est pour nous l’occasion de présenter les grands chantiers qui nous attendent, principalement la lutte contre les algorithmes de contrôle social dans les administrations, la défense du droit au chiffrement des communications, la promotion de l’interopérabilité des services Web, et la réflexion nécessaire autour du numérique dans le contexte de la crise écologique mondiale.

      Nous avons besoin de vous pour travailler en 2024 ! N’hésitez pas à faire un don de soutien à l’association, ou à faire connaître notre campagne de dons autour de vous. Merci pour votre aide !

      Présentation des grands chantiers de 2024 : https://www.laquadrature.net/donner/ et https://www.laquadrature.net/2023/11/15/de-nouveaux-combats-pour-2024/
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      Agenda

      • 27 janvier 2024 : La Quadrature sera aux 3ème Assises de l’attention, pour parler de démocratie à l’heure du numérique – de 9h à 18h30, Académie du Climat, 2 place Baudoyer, 75004 Paris. Détails ici : https://www.collectifattention.com/assises-de-lattention/assises-2024/.
      • 8 février 2024 : Causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille – à 19h00 au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers Marseille. Venez nombreuses !

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