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QSPTAG #314 — 18 octobre 2024

Par : robinson
18 octobre 2024 à 10:24

CNAF : recours collectif contre l’algo de la galère

La Quadrature travaille depuis des années sur les algorithmes utilisés par les administrations et les services sociaux, et en particulier sur l’algorithme de « scoring » de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF). Il a fallu d’abord batailler contre l’administration pour obtenir la communication du code source, avant de publier en novembre 2023 l’analyse de la version n-1 de cet algo, la CNAF ayant refusé de fournir le code de l’algorithme en usage aujourd’hui. Et ce 16 octobre, La Quadrature et 14 autres associations de défense des droits attaquent donc l’algorithme de la CNAF devant le Conseil d’État, pour discrimination et surveillance excessive.

Cet algorithme analyse chaque mois les données personnelles (et intimes) de 13 millions de foyers touchant des allocations familiales, soit environ 32 millions de personnes en France, pour leur attribuer un « score de risque ». Si ce score est trop élevé, un contrôle est déclenché.
La CNAF présente cet outil comme un « algorithme de lutte contre la fraude ». En réalité, l’algorithme n’est évidemment pas capable de détecter des fraudes, qui supposent un mensonge intentionnel impossible à traduire en calcul. En revanche, que peut faire un algorithme ? Il peut identifier les personnes les plus susceptibles d’avoir reçu des « indus » ou des « trop-perçus », c’est-à-dire des sommes supérieures à ce que le calcul de leurs droits leur destine. Comment ? En identifiant les personnes dont la situation est la plus susceptible de provoquer des erreurs de déclaration. Qui sont ces personnes ? Celles qui changent souvent d’adresse, de travail, de situation familiale, qui sont mères célibataires, qui bénéficient de minima sociaux ou ont de faibles revenus. C’est-à-dire celles dont la vie est la plus marquée par la précarité.
Voici comment, sous couvert de « lutter contre la fraude », on traque systématiquement les personnes en difficulté.

L’analyse du code source a confirmé sans ambiguïté la fonction discriminatoire de cet algorithme. Les critères choisis et leur pondération ciblent de façon délibérée les personnes les plus précaires : famille monoparentale, bénéficiaires du RSA, personnes sans emploi, au domicile instable, etc.
Cette discrimination, couplée à une surveillance de masse (près de la moitié de la population française est concernée), nous ont poussées à saisir le Conseil d’État. Si vous voulez comprendre le raisonnement juridique qui structure le recours, tout est dans le communiqué de la coalition. Et si vous voulez suivre notre campagne de long cours contre les algorithmes administratifs, visitez notre page France Contrôle.

Lire le communiqué : https://www.laquadrature.net/2024/10/16/lalgorithme-de-notation-de-la-cnaf-attaque-devant-le-conseil-detat-par-15-organisations/

Livre : une histoire de la Technopolice

Notre campagne Technopolice a cinq ans. Félix Tréguer, chercheur et membre de La Quadrature, raconte à la première personne, dans Technopolice, la surveillance policière à l’ère de l’intelligence artificielle, ce long travail d’enquête collective sur les pratiques de surveillance numérique de la police, depuis la découverte de « l’observatoire du Big Data de de la tranquillité publique » de Marseille fin 2017, jusqu’à la légalisation de la VSA par la loi Jeux Olympiques en 2023, en passant par le récit étonnant et éclairant du quotidien d’un policier dans la ville de Denver au Colorado.

Croisant les analyses politiques et sociologiques, les enquêtes de terrain et les chiffres, l’ouvrage analyse la Technopolice comme un fait social complexe, qui met en jeu des idéologies politiques, des ambitions industrielles, des fantasmes policiers, au prise avec des problèmes matériels, économiques et humains. Et si vous voulez rencontrer l’auteur et lui poser des questions, le site recense les nombreuses rencontres en librairie à venir pour les mois d’octobre, novembre et décembre.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/202fondateur4/10/11/parution-du-livre-technopolice/

Action à Marseille contre le data center de trop

Le 16 septembre dernier, La Quadrature du Net et le collectif local Le nuage est sous nos pieds ont organisé une conférence de presse pour alerter au sujet de la construction d’un data center géant dans l’agglomération de Marseille : gourmand en énergie et en eau potable, ce projet s’incrit dans une logique d’inflation numérique dispendieuse, dont la nécessité n’est jamais questionnée ni soumise à la délibération démocratique de la population qu’elle touche directement. Lisez le communiqué du collectif Le nuage et sous nos pieds sur notre site.

Lire le communiqué : https://www.laquadrature.net/2024/09/16/conference-de-presse-a-marseille-contre-les-data-centers/

Agenda

La Quadrature dans les médias

Livre « Technopolice »

Algo de la CNAF

Data center à Marseille

Divers

QSPTAG #312 — 13 septembre 2024

Par : robinson
13 septembre 2024 à 11:26

Telegram stop

Paul Durov, fondateur et président de la société qui édite la messagerie Telegram, a été arrêté en France le 24 août 2024. Le parquet lui reprocherait de ne pas modérer les contenus échangés sur la messagerie. On a aussitôt crié au mépris de la liberté d’expression et du secret des correspondances. Mais c’est mal connaître la messagerie, largement utilisée aussi comme un réseau social, avec des chaînes ouvertes ou publiques suivies par des milliers d’abonnés. De ce côté-là, rien à redire : tous les réseaux sociaux sont placés devant la même obligation de retirer les contenus illicites qui leur ont été signalés. En refusant de le faire, Telegram est en faute.

Mais le parquet est volontairement ambigu. Une ambiguïté inquiétante, parce qu’elle laisse planer le soupçon que Telegram devrait surveiller aussi le contenu des conversations privées tenues sur la messagerie. Cette attaque contre le secret des correspondances s’inscrit dans la continuité d’autres pressions judiciaires allant jusqu’à la criminalisation de l’usage du chiffrement, comme l’a montré le dossier du procès du « 8 décembre », tandis que le gouvernement a récemment multiplié les attaques contre les réseaux sociaux lors des émeutes urbaines de 2023 et cette année en Nouvelle-Calédonie. Lisez notre première analyse de ce dossier encore très nébuleux.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/09/03/affaire-telegram-des-inquietudes-dans-un-contexte-de-guerre-contre-les-messageries-les-reseaux-sociaux-et-le-chiffrement/

La surveillance, grande gagnante des JO

Les JO de Paris 2024 ont été un tremplin pour des pratiques de surveillance sans précédent. On pense évidemment à la vidéosurveillance algorithmique (VSA), les JO ayant servi de prétexte à des législateurs opportunistes pour une « expérimentation » dont les conclusions sont tirées d’avance. Mais la surenchère sécuritaire a été l’occasion de mobiliser tous les moyens récemment acquis par la police, et notamment la grande quantité de nouveaux fichiers créés depuis vingt ans (il en existe aujourd’hui plus de 100).

C’est la lecture de la presse qui a attiré notre attention : des personnes qui devaient travailler durant les JO, en tant que bénévoles ou salariées, avaient été écartées au dernier moment — leur accréditation refusée sans plus d’explication. Après un appel à témoignages, nous avons réuni des récits individuels qui présentent plusieurs points communs : les employeurs sont avisés du refus d’accréditation sans en connaître la raison, et les personnes concernées ont toutes eu une activité politique ou militante qui a pu occasionner une interaction — même brève — avec la police.

Les fichiers de police permettent aujourd’hui d’entraver l’activité professionnelle des personnes en fonction de leur couleur politique. Une médaille de plus pour la France ? Lisez notre article pour lire les témoignages et tout savoir sur le processus de « criblage » appliqué lors des JO.

Lire l’article  : https://www.laquadrature.net/2024/07/30/jeux-olympiques-fichage-de-masse-et-discrimination-politique/

VSA en supermarché : des algorithmes illégaux et bidons ?

Les supermarchés sont des temples de la vidéosurveillance et les fabricants de VSA ne pouvaient pas laisser échapper ce juteux marché. Tandis que les grands groupes industriels s’adressent aux polices et aux États, certaines entreprises, dont la start-up française Veesion, s’adressent plus spécifiquement aux supermarchés en leur proposant des logiciels soi-disant capables d’identifier les comportements « suspects » de leurs clients. Le système offrirait deux avantages : améliorer la détection des vols, et soulager les pauvres agents de surveillance qui doivent passer la journée à s’user les yeux devant des écrans trop nombreux. Petit problème que nous avions soulevé l’an dernier : filmer les gens et analyser leur comportement avec un logiciel, c’est un traitement illégal de données biométriques.

La CNIL s’en est mêlée, confirmant notre analyse et exigeant que les magasins qui utilisent les logiciels de Veesion affichent un panneau pour informer leurs clients de ce traitement illégal. Veesion a essayé de bloquer l’intervention de la CNIL, mais le Conseil d’État lui a donné tort en juin dernier. Une bonne nouvelle, même si ce dernier rempart juridique nous semble malheureusement un peu trop fragile, dans un contexte politique plus large où la police a obtenu le droit d’utiliser les mêmes outils pour surveiller les JO et bientôt les transports en commun.

Par ailleurs, nous avons de bonnes raisons de penser que les algorithmes de Veesion sont du vent, et reposent en réalité sur des travailleurs pauvres qui vivent à Madagascar et passent leurs journées à s’user les yeux devant des écrans trop nombreux…

Lire l’article  : https://www.laquadrature.net/2024/07/18/veesion-et-surveillance-en-supermarches-vraie-illegalite-faux-algorithmes/

Pas d’oreilles numériques à Orléans

Nous avions déposé un recours il y a trois ans contre le projet de la ville d’Orléans, qui voulait installer des micros dans les rues « sensibles » , en plus des caméras déjà en place, pour détecter des situations « anormales ». Le tribunal administratif a rendu son jugement en juillet : le couplage des images et du son est illégal. Un soutien précieux dans notre lutte, quand l’État ferme les yeux sur les pratiques ordinaires des municipalités qui achètent des systèmes de VSA en toute illégalité depuis des années. Lisez notre analyse complète de cette victoire !

Lire l’article  : https://www.laquadrature.net/2024/07/17/premiere-victoire-contre-laudiosurveillance-algorithmique-devant-la-justice/

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  • 14 septembre 2024 :« J’t’ai à l’oeil », triathlon vidéosurveillé à Montreuil, rendez-vous à Croix de Chavaux à 14h. Événement organisé par la LDH-section de Montreuil, avec la participation d’Amnesty international, de l’orchestre Le Grand Marcel et de La Quadrature du Net. Voir ici.
  • 25 septembre 2024 : Conférence « Vidéosurveillance algorithmique, dangers et contre-attaque » de La Quadrature du Net, à 18h15 à la Faculté des Sciences et Technologies de Nancy (bâtiment Victor Grignard, amphi 8), Vandoeuvre-lès-Nancy. Conférence organisée par le collectif Stop Vidéosurveillance 54.
  • 2 octobre 2024 : Réunion mensuelle du groupe Technopolice Paris-Banlieue au Bar commun, 135 rue des poissonniers à Paris 18e, à partir de 19h.
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

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Divers

Telegram

VSA (et JO)

Orléans

Algorithmes de France Travail

Veesion et supermarchés

QSPTAG #311 — 28 juin 2024

Par : robinson
28 juin 2024 à 11:37

Les algorithmes punitifs de France Travail

À France Travail (ex-Pôle Emploi) comme à la CNAF, sous prétexte de « lutter contre la fraude » ou de pouvoir « individualiser » les dossiers, des algorithmes viennent noter, classer, et juger les bénéficiaires. Expérimentés chez France Travail depuis 2013, généralisés depuis 2018, ces algorithmes partent du principe que les allocataires sont malhonnêtes et abusent du système de l’assurance chômage, et leur attribuent un « score de suspicion » (le terme est utilisée par France Travail).

Mais l’agence a aussi imaginé d’utiliser des algorithmes pour remplacer la travail des conseiller·es et proposer des offres d’emplois — après tout, c’est déjà le cas pour Parcoursup et sur les applis de rencontre amoureuse… Loin de l’application d’un droit simple, on entre dans une politique de profilage et de tri des bénéficiaires. Scores « d’employabilité », « traitements des aspects motivationnels », « détection de signaux psychologiques » sont mobilisés pour détecter les « signes de perte de confiance » ou les « risques de dispersion ». Le calvaire social et intime qu’est le chômage devient un objet d’étude statistique affranchi de toute relation humaine, où les vies les plus fragiles sont normées, standardisées, formatées. Le même algorithmique qui diagnostiquera une « Dynamique de recherche faible » conseillera aussi l’employé·e de France Travail sur les actions à demander au bénéficiaire concerné… L’analyse détaillée est disponible sur notre site.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/06/25/a-france-travail-lessor-du-controle-algorithmique/

Mobilisation contre les partisans de la surveillance totale

Nous le disons depuis des années : les outils numériques de la surveillance, sur Internet et dans les pratiques policières, sont des outils dangereux par essence. Ils ont pourtant toujours été adoptés, légalisés et encouragés par des gouvernements qui se présentaient comme des ennemis des positions « extrêmes » et promettaient la main sur le cœur qu’ils surveillaient les habitant·es du pays pour leur bien.

Aujourd’hui, l’extrême droite est à la veille de prendre le pouvoir. La responsabilité de ses prédécesseurs est énorme : ils offrent à un parti champion du racisme, de l’inégalité entre les personnes, de la violence et de la restriction des droits politiques, une magnifique machinerie de surveillance et de répression. Pour ces raisons, nous appelons chacune et chacun à se mobiliser le 30 juin, le 7 juillet et après, contre celles et ceux qui ont bâti ce système technique totalitaire, et contre celles et ceux qui comptent bien l’utiliser contre la population du pays.

Lire notre prise de position : https://www.laquadrature.net/2024/06/28/legislatives-la-surveillance-sur-un-plateau-brun/

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Divers

QSPTAG #310 — 21 juin 2024

Par : robinson
21 juin 2024 à 10:13

Bloquez la VSA dans votre commune !

Vous connaissez notre campagne contre la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Le moment est venu de nous dresser tous et toutes contre ces dispositifs de surveillance totale. Pour l’heure, la VSA est toujours illégale, en dehors du périmètre expérimental tracé par la loi Jeux Olympiques. Mais de nombreuses communes sont déjà équipées, dans une opacité organisée, sans demander l’avis des habitant·es. Et les décrets préfectoraux récupérés par notre outil Attrap’Surveillance montrent chaque jour les abus. Alors, il faut donner de la voix. Il faut se faire entendre. Écrivez à votre maire !

Aux États-Unis, où les pratiques de VSA sont en avance sur les nôtres, de grandes villes ont déjà exprimé leur refus catégorique de les utiliser pour surveiller la population. En France, Montpellier a courageusement franchi le pas en 2022. Aujourd’hui, il est temps d’interpeller le plus grand nombre possible de communes, petites ou grandes, pour faire nombre et faire entendre que nous ne voulons pas laisser ce choix de société, totalitaire et déshumanisant, s’installer partout par inertie. La surveillance n’est pas une fatalité et nous pouvons l’arrêter.

N’hésitez pas : faites entendre votre voix et celle d’un très grand nombre d’habitant·es de ce pays. Nous avons préparé un modèle de lettre à envoyer à votre mairie, que vous pouvez personnaliser comme vous voulez. Vous trouverez aussi des flyers et des affiches très faciles à adapter à votre commune, pour faire passer le message dans les rues et tout autour de vous. Tout est rassemblé sur cette page. Aidez le pays à lutter contre la surveillance et l’enfermement sur lui-même. Nous n’avons aucune raison ni aucune envie de vivre dans une prison à ciel ouvert. La liberté est collective !

Lire l’article  : https://www.laquadrature.net/2024/06/18/faites-interdire-la-videosurveillance-algorithmique-dans-votre-ville/
Trouver les éléments d’action : https://www.laquadrature.net/pasdevsadansmaville/
La page de la campagne contre la VSA : https://www.laquadrature.net/vsa/

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  • Vendredi 5 juillet 2024 : Apéro public dans nos locaux, au 115 rue de Ménilmontant à Paris, de 19h à 23h, entrée libre.
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

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Vidéosurveillance algorithmiquee

Règlement CSAR

Divers

QSPTAG #309 — 7 juin 2024

Par : robinson
7 juin 2024 à 12:30

Pourquoi le blocage de TikTok est un précédent inquiétant

Lors des événements violents qui ont secoué la Kanaky-Nouvelle-Calédonie au mois de mai, le gouvernement avait décidé de bloquer sur ce territoire l’accès au réseau social TikTok, accusé d’être un moyen d’entretenir la révolte d’une partie de ses habitant·es. Pleinement conscients de la toxicité de ce réseau social comme de nombreux autres, nous avions pourtant attaqué la décision du gouvernement devant le Conseil d’État, en raison de son atteinte exceptionnelle au régime de l’État de droit et de la liberté d’expression, une première dans un pays démocratique de l’Union européenne.

Le Conseil d’État a rejeté notre demande, validant la légalité confuse invoquée par le gouvernement pour justifier son geste, flottant entre « état d’urgence » et « circonstances exceptionnelles », tout autant que la légèreté des preuves qu’il apportait pour appuyer ses affirmations sur le rôle joué par TikTok dans les émeutes. Depuis cette décision, l’état d’urgence a été levé et l’accès au réseau rétabli.

Mais la décision du Conseil d’État, que nous avions sollicité dans la cadre d’un recours en référé-liberté, portait sur l’urgence à maintenir ou à suspendre la décision du gouvernement. C’est ce caractère d’urgence qui a été refusé, mais la décision ne portait pas sur le fond de la légalité ou de l’illégalité de l’action du gouvernement, pourtant condamnée sur le principe par les plus hautes cours européennes (CEDH) ou les instances internationales (Nations Unies). C’est pourquoi nous avons décidé de déposer un nouveau recours devant le Conseil d’État, pour l’obliger à statuer a posteriori sur la légalité de la coupure arbitraire d’une partie d’Internet par un gouvernement. L’enjeu n’a évidemment rien à voir avec TikTok, mais concerne directement le droit des habitant·es de l’Union européenne à ne pas être privé·es à l’avenir de leurs moyens de communication, du jour au lendemain, par un gouvernement livré à ses plus bas instincts répressifs.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/06/05/blocage-de-tiktok-en-nouvelle-caledonie-retour-sur-un-fiasco-democratique/

Analyse du règlement IA

Le règlement européen sur l’Intelligence artificielle (IA Act) a été adopté le 21 mai dernier. Au début des négociations autour de ce texte en 2021, les intentions annoncées pouvaient laisser espérer qu’il encadrerait ou interdirait l’usage des techniques d’IA les plus attentatoires aux droits individuels et collectifs, comme la reconnaissance faciale, ou les algorithmes de contrôle policier, administratif et de « notation sociale ». Mais l’insistance des États membres, la France en tête, a eu raison de ces bonnes intentions.

Cette approche de l’IA comme « marché » et comme moyen de croissance économique réduit délibérément les garde-fous censés encadrer l’usage de l’IA pour la surveillance des populations, en créant de nombreuses exceptions par lesquelles l’industrie et les gouvernements pourront justifier les pires usages policiers. Une analyse détaillée à lire sur notre site.

Lire l’analyse du règlement IA : https://www.laquadrature.net/2024/05/22/le-reglement-ia-adopte-la-fuite-en-avant-techno-solutionniste-peut-se-poursuivre/

Loi contre les ingérences étrangères

Dans le contexte géopolitique que l’on connaît, le gouvernement a décidé de soutenir, par l’intermédiaire du député Sacha Houlié (Renaissance), une proposition de loi pour « Prévenir les ingérences étrangères en France ». Parmi les diverses dispositions envisagées, dont un contrôle serré des financements associatifs venus de l’étranger, il s’agit d’autoriser les services de renseignement à utiliser pour de nouvelles finalités les fameuses « boîtes noires » légalisées en 2015 par la loi Renseignement.

Ces « sondes » surveillent les réseaux de télécommunication (Internet et téléphonie) à la recherche de signaux susceptibles d’attirer l’attention des service de renseignement. Le loi de 2015 imposait quelques limites fragiles à cette surveillance de masse, en le limitant à la lutte antiterroriste, avec des obligations d’évaluation et de contrôle, mais avec une définition trop tolérante de ce qui est considéré comme du terrorisme, pouvant englober l’activisme écologique par exemple. La nouvelle proposition de loi viendrait encore élargir ce cadre, avec des champs mal définis comme « l’indépendance nationale » ou « les intérêts majeurs de la politique étrangère ».

L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN), un collectif d’association de défense des libertés dont La Quadrature fait partie, a rédigé un communiqué pour dénoncer le risque que cette surveillance accrue fait peser sur nos libertés collectives. Nous signons et publions ce communiqué sur notre site.

Lire le communiqué de l’OLN : https://www.laquadrature.net/2024/05/30/proposition-de-loi-ingerences-etrangeres-une-nouvelle-etape-dans-lescalade-securitaire/

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Agenda

  • 13 juin 2024 : Causerie mensuelle Technopolice Marseille. Rendez-vous à 19h au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

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À voir

Blocage de TikTok

Recours

Délai

Décision

Déblocage

Conséquences

Vidéosurveillance algorithmique (VSA)

Loi SREN

Loi sur les ingérences étrangères

QSPTAG #308 — 17 mai 2024

Par : robinson
17 mai 2024 à 11:13

Déjà une proposition de loi pour étendre la VSA dans les transports

C’est une logique que nous avions dénoncée comme un risque : la légalisation des « expérimentations » de vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le cadre des JO ouvrait la porte à une banalisation et à une extension de la VSA dans d’autres contextes. Cassandre avait raison, et l’extension de l’usage de la VSA, avant même son « évaluation », connaît déjà une nouvelle avancée.

Le Sénat a voté en février une proposition de loi que l’Assemblée nationale a commencé d’étudier en commission des lois ce mercredi 15 mai. Cette loi « relative au renforcement de la sûreté dans les transports » comporte un article 9 qui autoriserait l’utilisation de logiciels de VSA pour analyser a posteriori les images de vidéosurveillance prises dans les transports publics (SNCF et RATP en tête) dans le cadre d’enquêtes pénales. Les logiciels sont notamment capables d’isoler et de suivre une personne sur une grande quantité d’images et de reconstituer son trajet, sans que les agents aient besoin de visionner des heures d’enregistrements.

La stratégie est à la fois habile et grossière. On voit bien qu’elle avance à petits pas, autorisant un usage après l’autre, pour masquer la progression de la VSA en la disséminant dans une poussière de lois et de cas d’usages qui paraissent à chaque fois restreints. Mais il suffit d’un pas de recul pour voir que les prétentions à la sagesse et à la prudence, colportées par le terme « expérimentation » n’ont pas tenu très longtemps. Nous appelons évidemment les député·es à rejeter cet article qui veut légaliser des pratiques pour l’instant illégales dans la surveillance des transports en commun. Toutes les explications dans notre article.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/05/14/vsa-lassemblee-discute-deja-son-extension-aux-transports/
Notre page de campagne contre la VSA : laquadrature.net/vsa

Recours contre le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie

Dans un contexte de grande violence et de crise politique majeure en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement a décidé de couper d’autorité l’accès à TikTok sur le territoire calédonien. Par-delà les questions de sécurité invoquées, cette censure arbitraire constitue un précédent très inquiétant, et une application directe des intentions de censure exprimées par Emmanuel Macron et le gouvernement lors des révoltes urbaines de l’été 2023. Nous avons déposé un référé-liberté (procédure d’urgence) devant le Conseil d’État pour contester cette mesure de censure. Plus de détails dans notre communiqué de presse.

Lire le communiqué : https://www.laquadrature.net/2024/05/17/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvelle-caledonie/

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Agenda

  • 18 mai 2024 : La Quadrature sera au Festival du livre et des cultures libres à l’espace autogéré des Tanneries, à Dijon. Plus d’infos ici.
  • 25 mai 2024 : Journées du logiciel libre à Lyon – Conférence « La vidéosurveillance algorithmique menace nos villes, contre-attaquons ! ». Plus d’infos sur la conférence et plus d’infos sur les JDLL.
  • 25 mai 2024 : La Quadrature participe à une table ronde organisée par le collectif Base Bleue dans le cadre de l’exposition « Les Yeux Olympiques ». Ce sera de 16h à 18h au Doc, 27 rue du Docteur Potain dans le 19e arrondissement de Paris.
  • 1er juin 2024 : Table ronde sur les réseaux sociaux dans l’environnement militant au festival Ma’Track à coté d’Angers. Plus d’informations ici.
  • 5 juin 2024 : Atelier-terrasse d’autodéfense numérique, LQDN convoquée Au Poste par David Dufresne.

La Quadrature dans les médias

Vidéosurveillance algorithmique (VSA)

Blocage de TikTok

Divers

QSPTAG #307 — 3 mai 2024

Par : robinson
3 mai 2024 à 10:55

Lancement de notre campagne contre la VSA

La loi JO de 2023 a légalisé des « expérimentations » de vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans un cadre précis : des événements « festifs, sportifs ou culturels », sur une période donnée (jusqu’en mars 2025), et pour surveiller seulement huit critères parmi lesquels les départs de feu, les franchissements de ligne ou les mouvements de foule par exemple. Mais on le sait depuis longtemps grâce à notre campagne Technopolice, la VSA est déjà présente et utilisée dans des dizaines de communes sans aucun cadre légal. La SNCF expérimente par exemple depuis plusieurs mois un dispositif appelé Prevent PCP et qui dépasse largement le cadre délimité par la loi JO.

C’est pourquoi nous lançons cette semaine une grande campagne contre la VSA légale et illégale, en profitant de l’intérêt suscité par les JO, pour dénoncer l’hypocrisie consistant à légaliser petit à petit, et à banaliser par le fait, un système de surveillance qui sert à la fois des intérêts électoraux, industriels et policiers au mépris complet des droits fondamentaux et sans aucun débat démocratique.

Première action de cette campagne : une plainte devant la CNIL contre le dispositif Prevent PCPC de la SNCF. Pour en savoir plus sur la campagne, lisez notre communiqué de lancement ! Et retrouvez sur notre page de campagne les éléments de communication et de sensibilisation que nous avons préparés. Ils seront complétés au fil de la campagne.

Lire le communiqué de lancement de la campagne : https://www.laquadrature.net/2024/05/02/contre-lempire-de-la-videosurveillance-algorithmique-la-quadrature-du-net-contre-attaque/
Le site de campagne : hhttps://www.laquadrature.net/vsa/

Hadopi : la CJUE renonce à protéger l’anonymat en ligne

C’est une affaire qui commence en 2019. Dans le cadre de nos actions contre Hadopi, nous avions soulevé devant le Conseil d’État le problème de l’absence de contrôle préalable à la collecte des adresses IP et de l’identité civile des internautes, et la question de la licéité de cette collecte au regard du droit de l’UE. Après un circuit complet, du Conseil d’État au Conseil constitutionnel et retour, le Conseil d’État avait décidé de transmettre le problème sous forme d’une « question préjudicielle » à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Celle-ci a rendu une décision très décevante ce mardi 30 avril. À rebours de sa décision de 2020, la CJUE autorise toujours la collecte massive de l’identité civile des internautes, et admet désormais que l’association de celle-ci avec l’adresse IP et une communication peut se faire pour n’importe quel motif. Elle semble valider de guerre lasse la pratique illicite des États européens depuis des années. Tous les détails de cette décision et de ses conséquences dans notre article de réaction.

Lire notre réaction : https://www.laquadrature.net/2024/04/30/surveillance-et-hadopi-la-justice-europeenne-enterre-un-peu-plus-lanonymat-en-ligne/

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  • 3 mai 2024 : Apéro public dans nos locaux, 115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris, à partir de 19h. Venez nous rencontrer !
  • 16 mai 2024 : Causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille, à partir de 19h au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, Marseille.
  • 18 mai 2024 : La Quadrature sera au Festival du livre et des cultures libres à l’espace autogéré des Tanneries, à Dijon. Plus d’infos ici : https://festivaldulivre.tanneries.org/.
  • 25 mai 2024 : Journées du logiciel libre à Lyon – Conférence « La vidéosurveillance algorithmique menace nos villes, contre-attaquons ! » à 13h. Plus d’infos sur la conférence et plus d’infos sur les JDLL.
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

La Quadrature dans les médias

VSA et JO

Hadopi

Divers

QSPTAG #306 — 26 avril 2024

Par : robinson
26 avril 2024 à 11:13

VSA et JO : top départ

Vous le savez, la loi JO votée en 2023 autorise la vidéosurveillance algorithmique (VSA) à titre « d’expérimentation » sur une période assez étendue, jusqu’à 2025. On attendait les arrêtés préfectoraux nécessaires pour les utilisations de la VSA lors des événements publics qui doivent servir de terrain d’essai. Les premiers arrêtés sont arrivés durant ce mois d’avril.

La RATP et la SNCF ont ainsi pu surveiller automatiquement les personnes à l’occasion du match PSG-OL du 21 au 22 avril et lors du concert des Black Eyed Peas le 20 avril, sur des caméras installées à la Gare de Lyon et près du pont du Garigliano, ainsi que l’ensemble des caméras des stations de métro et de RER dans les gares de Nanterre Préfecture et de La Défense Grande Arche.

La Quadrature du Net s’est mobilisée depuis 2019 contre cette technologie et continue sa bataille. Nous vous tiendrons au courant dans les prochaines semaines des actions à venir !

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/04/17/experimentation-de-la-vsa-les-premieres-autorisations-sont-tombees/

La loi SREN aggravée en commission paritaire

Nous avions suivi depuis mai 2023 les discussions de la loi pour « Sécuriser et réguler l’espace numérique » (SREN), qui était encore travaillée en mars dernier par la commission mixte paritaire – un groupe de membres de l’Assemblée nationale et du Sénat à parts égales – pour trouver un accord sur un texte commun entre les deux chambres.

La commission a rendu son travail le 16 mars, et le résultat n’est pas bon. Vérification obligatoire de l’âge des internautes sur les plateformes, retrait des contenus signalés par la police sans validation par un juge (censure administrative), « délit d’outrage en ligne » mal défini, filtrage des sites au niveau du navigateur, etc.

La plupart de ces mesures sont nocives parce qu’elles instaurent des exceptions ou des restrictions à la liberté de communication sous des prétextes populaires (protéger les enfants, en particulier), en autorisant des moyens d’action faciles à utiliser ensuite pour d’autres buts, et placés entre les mains de la police ou des caprices des gouvernements.

Certaines mesures entrent même directement en conflit avec le droit de l’Union européenne. Le texte oblige par exemple les plateformes à vérifier l’âge des internautes. Une obligation qui ne peut être imposée qu’au niveau européen. Pour contourner l’obstacle, la dernière version du texte cible seulement les plateformes situées « en France ou hors de l’Union européenne »

Découvrez tous les détails diaboliques du texte en lisant notre article.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/04/09/projet-de-loi-sren-le-parlement-saccorde-pour-mettre-au-pas-internet/

Surveillance des militants

Soupçonnées de s’être introduites dans une cimenterie Lafarge en décembre 2023, dans le cadre d’une action écologiste, dix-sept personnes ont été arrêtées le 8 avril 2024. Dans le cadre d’un rassemblement de soutien organisé à Aix-en-Provence, un membre de La Quadrature a lu un texte pour exprimer l’inquiétude de l’association. Sous prétexte de « lutte contre le terrorisme », on a donné à la police et aux services de renseignement des moyens de surveillance numérique démesurés, très intrusifs, peu ou mal contrôlés, utilisés pour monter des dossiers criminels contre des citoyen·nes exerçant des droits politiques légitimes. De l’aveu même des services, la part des militant·es surveillé·es a doublé dans les cinq dernières années. Un texte à lire en intégralité sur notre site.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/04/08/contre-la-criminalisation-et-la-surveillance-des-militant%c2%b7es-politiques/

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Agenda

  • 2 mai 2024 : A-t-on besoin de la vidéosurveillance pour être en sécurité dans nos espaces publics ? À l’occasion d’une conférence à l’ENSAD Paris, nous essayerons d’y répondre en questionnant la notion de sécurité, et la place de la vidéosurveillance dans nos espaces publiques. École des Arts Décoratifs (amphithéatre Rodin), 31 rue d’Ulm, Paris 5e arrondissement, de 18h30 à 20h30. Plus d’informations : https://www.ensad.fr/fr/videosurveillance-espace-public.
  • 3 mai 2024 : Apéro public dans nos locaux, 115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris, à partir de 19h. Venez nous rencontrer !
  • 18 mai 2024 : Conférence « Surveillance de masse et gestion des données personnelles », de 16h à 17h30, Médiathèque Visages du Monde, 10 place du Nautilus, à Cergy. Détails dans le programme de la médiathèque.
  • 18 mai 2024 : La Quadrature sera au Festival du livre et des cultures libres à l’espace autogéré des Tanneries, à Dijon. Plus d’infos ici : https://festivaldulivre.tanneries.org/.
  • 25 mai 2024 : Journées du logiciel libre à Lyon – Conférence « La vidéosurveillance algorithmique menace nos villes, contre-attaquons ! », à 13h. Plus d’infos sur la conférence ici : https://pretalx.jdll.org/jdll2024/talk/ZNZL3Z/ et plus d’infos sur les JDLL : https://www.jdll.org/.
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

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VSA et JO

Algos de contrôle social

Loi SREN

Surveillance

Divers

QSPTAG #305 — 22 mars 2024

Par : robinson
22 mars 2024 à 11:25

Pour mieux surveiller ses allocataires, La CAF aura dorénavant accès aux revenus des Français en temps réel

Notre travail d’enquête sur les algorithmes de contrôle social continue. Après avoir obtenu l’algorithme utilisé par la CAF pour contrôler ses allocataires en fonction d’un « score de risque », après avoir analysé cette méthode de calcul et démontré qu’elle ciblait volontairement les personnes les plus précaires, nous poursuivons nos recherches du côté des outils utilisés par d’autres services sociaux : assurance vieillesse, assurance maladie, assurance chômage, etc. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces travaux sur notre page de campagne.

Mais les dernières nouvelles concernant les pratiques de la CAF nous sont arrivées par la presse : tout en se défendant des mauvaises intentions que nous lui prêtions, la CAF continuait/continu ? de demander l’accès à toujours plus de données, pour mieux surveiller ses allocataires. Elle a donc obtenu récemment le droit d’accéder au fichier du Dispositif des ressources mensuelles (DRM), qui recense quotidiennement pour chaque personne l’intégralité de ses sources de revenus : les salaires perçus et les prestations sociales touchées. Créé pour faciliter le calcul des aides personnalisées pour le logement (APL), le fichier connaît donc une déviation flagrante de sa finalité première. Et l’utilisation que compte en faire la CAF n’est pas brillante : il s’agit d’améliorer la « productivité » de son algorithme de contrôle.
Les revenus des allocataires étaient jusqu’à présent connus annuellement au moment de la déclaration de revenus, ou chaque trimestre auprès des allocataires. La surveillance mensuelle des variations de revenus, en permettant une révision plus serrée des droits des allocataires, permettra sans doute de détecter de plus nombreux « trop perçus » – voilà pour la « productivité ». Et qui sont les personnes dont les revenus varient le plus, et ont le plus besoin des aides sociales ? Les plus pauvres, encore une fois.

En plus de cette discrimination automatisée, cette annonce nous paraît révéler deux problèmes : d’une part l’inefficacité du contrôle opéré par la CNIL, pourtant créée pour surveiller l’usage des fichiers, et d’autre part le dévoiement du projet gouvernemental de « solidarité à la source », annoncé comme un moyen de lutter contre le « non recours » aux aides sociales, en passe de devenir un système de centralisation des donnée pléthorique et sans contrôle.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/03/13/notation-des-allocataires-la-caf-etend-sa-surveillance-a-lanalyse-des-revenus-en-temps-reel/

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  • 29 mars 2024 : apéro public dans nos locaux, 115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris, à partir de 19h.
  • 11 avril 2024 : causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille, au Manifesten, 59 rue Adolphe Thiers, 13001 Marseille, à partir de 19h.

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Algos de contrôle social

Surveillance

Technopolice : police prédictive

Technopolice : VSA et JO

Divers

QSPTAG #304 — 9 février 2024

Par : robinson
9 février 2024 à 12:17

Un nouveau fichier de police pour les immigrées et les transgenres

Un arrêté du ministre de l’Intérieur, dans les derniers jours de décembre 2023, crée un nouveau fichier pour « la consultation de l’identité des personnes ayant changé de nom ou de prénom »., à laquelle les services de police et de gendarmerie auront un accès direct. Vous êtes concernée si vous avez changé de nom à l’état civil, quelle qu’en soit la raison. Concrètement, qui va se retrouver dans ce fichier ? Des personnes dont le nom de famille était lourd à porter (les Connard qui aspirent à une vie plus apaisée), des immigrées qui ont francisé leur nom, et des personnes trans qui ont adopté un prénom en accord avec leur identité de genre. Pourquoi la police a-t-elle besoin de les rassembler dans un fichier ?

On se met à la place des administrations : il est évidement important pour elles de connaître le changement d’état civil d’un personne. Mais des procédures efficace existent déjà et de façon entièrement décentralisée : la modification est signalée au cas par cas aux administrations concernées (impôts, caisses de sécurité sociale, employeur, permis de conduire, etc.), par l’INSEE ou par la personne concernée, et le système fonctionne très bien sans fichier centralisé de police.

Les questions soulevées par la création de ce fichier sont nombreuses. D’abord, il réunit des données sensibles, au sens juridique, mais les précautions légales nécessaires pour ce genre de traitement n’ont pas été prises. La CNIL, créée en 1978 pour mettre un frein à la frénésie de fichage de l’État, semble avoir renoncé à s’en soucier. Non seulement les fichiers prolifèrent de manière spectaculaire depuis une vingtaine d’années, mais les possibilités de les croiser au moment de la consultation se sont démultipliées, à la demande d’une police dont la vision de la société n’est contre-balancée par aucun contre-pouvoir, et même vigoureusement encouragée par les gouvernements.

Or, le comportement du corps policier, pris dans sa globalité statistique, démontre une hostilité marquée à l’égard des personnes d’origine étrangère (même lointainement) et à l’égard des personnes transgenres, fréquemment objets de moqueries, d’humiliations ou de brutalités physiques. Donner aux policiers, ces humains plein de défauts, un moyen de connaître l’origine étrangère ou la transidentité de quelqu’un, c’est exposer les personnes à des risques réels, pour un bénéfice d’enquête très marginal a priori. D’autant plus quand l’actualité montre un nombre croissant d’accès illégaux à des fichiers de police sensibles.

Pour connaître le contexte de la création de ce fichier et notre analyse juridique et politique des risques qu’il comporte, lisez notre article de la semaine dernière !

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/30/la-france-cree-un-fichier-des-personnes-trans/

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  • 13 février 2024 : Conférence « Enquêter, s’organiser et lutter contre la surveillance numérique », dans le cadre du Festival international Filmer le travail. 17h30, Université de Poitiers (Amphi Bourdieu). Plus d’infos ici : Enquêter, s’organiser et lutter contre la surveillance numérique.
  • 14 mars 2024 : réunion mensuelle du groupe Technopolice Marseille, à 19h au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, Marseille. Présentations, discussions, préparations d’actions à venir. Venez nombreuses !

La Quadrature dans les médias

Algorithmes administratifs

Divers

QSPTAG #303 — 26 janvier 2024

Par : robinson
26 janvier 2024 à 10:29

Comment les polices françaises utilisent les outils de « police prédictive »

Dans le cadre d’une enquête européenne coordonnée par l’ONG Fair Trials, La Quadrature du Net s’est chargée d’enquêter sur les polices françaises et publie un rapport complet sur leurs pratiques numériques de « police prédictive ». Cinq logiciels sont étudiés, utilisés par la police nationale (PredVol, RTM), la gendarmerie (PAVED) ou des polices municipales (Smart Police, M-Pulse).

La « police prédictive » est un rêve de policier : faire entrer dans un logiciel toutes les données possibles, des procès-verbaux de police, des mains courantes et des plaintes, des données fournies par les pompiers, les hôpitaux, le trafic routier, et même la météo, pour prévoir grâce à la puissance de l’intelligence artificielle (cette déesse) et des algorithmes (ses elfes), les lieux et les moments où les délinquants vont sévir. Agrégeant des montagnes de données et les passant à la moulinette de logiciels conçus dans d’autres buts plus sérieux (la prévision des tremblements de terre, par exemple), ces outils n’ont jamais démontré une efficacité supérieure à celle d’un agent expérimenté. Ils risquent en plus d’amplifier les discriminations structurelles auxquelles participe déjà l’institution policière. Cela n’a pas empêché, aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, que des sommes considérables leur soient consacrées, dans l’espoir d’affecter les effectifs de police au bon endroit au bon moment, grâce aux prophéties des logiciels.

C’est une lecture en deux temps que nous vous proposons.

D’une part le rapport en lui-même, qui présente avec beaucoup de précision les logiciels, leurs finalités, leur fonctionnement, les données qu’ils exploitent, et les conséquences pratiques qu’ils entraînent pour le travail des agents. Un document de référence sur le sujet, qui croise des informations techniques et opérationnelles, apporte des éléments historiques et met en lien ces « innovations » avec d’autres tendances qui traversent les politiques de sécurité.

D’autre part, un article introductif qui propose une synthèse thématique des présupposés qui entourent ces outils policiers (préjugés sociaux, corrélations approximatives, choix techniques arbitraires) et de leurs conséquences (automatisation et renforcement des logiques de stigmatisation sociale, géographique, etc.). Malgré leur nullité et leur nocivité démontrées, ces outils continuent d’être en usage en France. Notre article se termine donc sur un appel à témoignages : aidez-nous à faire interdire les outils de la répression policière automatisée !

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/18/la-police-predictive-en-france-contre-lopacite-et-les-discriminations-la-necessite-dune-interdiction/
Lire le rapport : https://www.laquadrature.net/wp-content/uploads/sites/8/2024/01/20240118_LQDN_policepredictive.pdf

Jeux olympiques : la surveillance algorithmique à l’échauffement

Légalisée par la loi Jeux Olympiques en mai 2023, l’utilisation « expérimentale » de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) est entrée dans sa phase d’application. Les entreprises candidates pour les essais préalables ont reçu leur part du marché : chacune sait désormais dans quelle zone (il y en a 4), et dans quel secteur d’activité elles pourront déployer leurs logiciels de surveillance automatisée (enceintes sportives, espaces publics, transports, etc.).

N’ayant pas le temps ni les compétences de développer lui même ces solutions, le ministère de l’Intérieur a choisi la facilité, c’est-à-dire d’acheter sur le marché des outils déjà existants. Et sans surprise, on retrouve dans la liste des entreprises retenues tous les « suspects habituels » dont nous suivons le travail depuis plusieurs années dans notre campagne Technopolice.

Rien d’étonnant bien sûr dans le fait de confier un travail à ceux qui le font déjà depuis plusieurs années, même si c’était jusqu’alors de manière illégale. Mais c’est surtout l’entérinement d’une logique purement opérationnelle où les fantasmes policiers et la stratégie industrielle marchent main dans la main. Cet état de fait entraîne à nos yeux les plus grands dangers : la discussion politique et la prudence démocratique sont évacuées et annulées par la logique unie de l’industrie et de la police, l’une répondant aux vœux de l’autre, l’autre validant seule les propositions techniques de l’une. Le « comité de pilotage » du dispositif au sein de ministère de l’Intérieur est d’ailleurs dirigé par une haute fonctionnaire spécialiste des « industries et innovations de sécurité », et chargée de faciliter les partenariats entre la puissance publique et les entreprises privées nationales. Les citoyens et leurs droits ne sont pas invités à la table.

Les dispositifs de VSA vont donc se déployer dans les semaines qui viennent, et la période d’expérimentation durera bien au-delà des JO de Paris, jusqu’en mars 2025, lors d’évènements d’ordre « récréatif, sportif et culturel » (le délassement oui, mais sous surveillance). Un « comité d’évaluation » constitué de deux « collèges » aura son mot à dire sur les résultats de ces expériences. On n’attend rien de surprenant venant du collège des utilisateurs eux-mêmes (police et autres), et notre attention se portera sur le second collège qui doit réunir des chercheurs, des juristes et des parlementaires — nous verrons. Pour l’heure, tout est en place pour valider à l’avance le succès et la pérennisation de ces mesures exceptionnelles — « Plus vite, plus haut, plus fort ».

Vous trouverez dans l’article le détail des cas d’usage, les noms des entreprises retenues, et le détail du dispositif d’évaluation, avec ses comités et ses collèges. Bonne lecture à vous !

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/26/vsa-et-jeux-olympiques-coup-denvoi-pour-les-entreprises-de-surveillance/

L’Union européenne se couche devant les outils numériques de surveillance de masse

L’Union européenne travaille sur un règlement autour de l’intelligence artificielle (IA), dont le texte a été rendu public en décembre 2023. Sous la pression de plusieurs États, la France en tête, le texte se contente d’encadrer l’utilisation des techniques de surveillance biométrique de masse (SBM), qui recoupent en partie les applications de la vidéosurveillance algorithmique (VSA), au lieu de les interdire. Le continent qui se targue d’avoir enfanté les droits de l’Homme et la liberté démocratique ne trouve donc aucune raison de s’opposer à la surveillance systématique et massive des citoyens.

La reconnaissance des émotions ou des couleurs de peaux ont par exemple passé les filtres démocratiques et se retrouve autorisée par le règlement IA. De même pour la reconnaissance faciale a posteriori, d’abord réservée à des crimes graves et désormais acceptée dans bien d’autres cas, sans limites claires.

La coalition européenne Reclaim Your Face, dont fait partie La Quadrature du Net, a publié le 18 janvier un communiqué de presse en anglais et en allemand pour avertir des dangers réels et imminents qui pèsent sur l’ensemble des Européens, quelques semaines avant des élections européennes dont on dit qu’elles verront probablement les partis d’extrême-droite sortir vainqueurs. Nous publions sur notre site la version française de ce communiqué.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/19/le-reglement-europeen-sur-lia-ninterdira-pas-la-surveillance-biometrique-de-masse/

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  • 27 janvier 2024 : La Quadrature sera aux 3ème Assises de l’attention, pour parler de démocratie à l’heure du numérique – de 9h à 18h30, Académie du Climat, 2 place Baudoyer, 75004 Paris. Détails ici : https://www.collectifattention.com/assises-de-lattention/assises-2024/.
  • 8 février 2024 : Causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille – à 19h00 au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers Marseille. Venez nombreuses !

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À écouter

Algorithmes administratifs

GAFAM et données personnelles

Divers

QSPTAG #302 — 12 janvier 2024

Par : robinson
12 janvier 2024 à 09:45

Société de contrôle (1) : les outils illégaux de la surveillance municipale

Notre campagne Technopolice a déjà quatre ans, et les acteurs de l’industrie française de la surveillance sont bien identifiés. Lobby industriel, député porte-cause, discours sécuritaire dicté par la police, on connaît le paysage. Voici venu le temps de s’intéresser plus en détail aux entreprises privées qui fleurissent dans le sillage de ce marché économique considérable, où les fonds publics abondent sans discussion pour mieux nous surveiller.

Cette semaine, penchons-nous sur le cas de la société Edicia, basée à Nantes. Elle s’engraisse en fournissant à de nombreuses polices municipales françaises une « solution » baptisée Smart Police, logiciel embarqué sur terminal mobile qui permet aux agents de prendre des notes, de rédiger des rapports, et à leur supérieur resté au commissariat de mieux les manager. Nous avons obtenu le manuel d’utilisation de Smart Police, grâce auquel nous pouvons avoir une idée précise de ce que les agents municipaux peuvent faire, et des conséquences pratiques de ces nouvelles facilités opérationnelles. Une lecture édifiante : l’outil, dans sa grande variété et sa grande souplesse, permet des pratiques contraires au cadre réglementaire qui régit les polices municipales.

Fichage sans autorisation, croisement de données, photographies des personnes contrôlées : là où l’idéologie sécuritaire voit du bon sens, nous voyons des usages clairement illégaux et une victoire de facto de la surveillance systématisée. Pour en savoir plus, lisez l’article, qui s’inscrit dans une enquête sur les outils numériques de la « police prédictive » et sera suivi par d’autres publications.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/10/smart-police-dedicia-le-logiciel-a-tout-faire-des-polices-municipales/

Société de contrôle (2) : la CAF défend son programme de chasse aux pauvres

Notre enquête sur les algorithmes de contrôle social n’en est encore qu’à son début, mais elle a déjà produit quelques effets : après notre analyse de son algorithme de notation des allocataires, la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) est bien obligée de se justifier publiquement au sujet de ses pratiques discriminatoires.

La réponse du directeur de la CNAF, entre déni et diversion, relève de la communication de crise. Mais les faits que nous constatons dans l’analyse de l’algorithme lui-même restent irréfutables. Et derrière l’autosatisfaction de l’institution, saluée aussi par les députés de la majorité présidentielle pour son efficacité dans la chasse aux pauvres, on voit un jeu de dupes : loin d’une rentabilité réelle, et à rebours de la « fraternité » républicaine de la société avec ses membres les plus précaires, le contrôle systématique par algorithme sert l’idéologie d’une efficacité gestionnaire où le recours aux outils numériques habille de modernité des choix politiques et sociaux inégalitaires. Analyse du discours de la CNAF et réponse point par point dans notre article !

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2024/01/11/notation-des-allocataires-face-aux-faits-la-caf-senferme-dans-le-deni-et-la-mauvaise-foi/

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Agenda

  • 13 janvier 2024 : atelier sur Internet, l’anonymat et la Technopolice, en collaboration avec la Compagnie RYBN.org – 14h-20h, à La Compagnie, 19 rue Francis de Pressensé, Marseille. Détails  : https://www.la-compagnie.org/portfolio/rybncapitalismsxit/.
  • 19 janvier 2024 : Quadrapéro parisien à partir de 19h dans nos locaux au 115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris.
  • 25 janvier 2024 : soirée sur la vidéosurveillance algorithmique organisée par le groupe ATTAC Nord Ouest à 19h30 à la Maison des associations du 18e, 15 Passage Ramey, 75018 Paris.
  • 27 janvier 2024 : La Quadrature sera aux 3e Assises de l’Attention, pour parler de démocratie à l’heure du numérique – 9h-18h30, Académie du Climat, 2 place Baudoyer, 75004 Paris. Détails ici : https://www.collectifattention.com/assises-de-lattention/assises-2024/.

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QSPTAG #301 — 15 décembre 2023

Par : robinson
15 décembre 2023 à 12:28

Procès du « 8 décembre » : le compte-rendu

Le procès de l’affaire du « 8 décembre » s’est tenu du 3 au 27 octobre dernier au tribunal de Paris. Nous en avions longuement parlé dans plusieurs articles avant l’audience, car la DGSI et le parquet national antiterroriste (PNAT), faute de trouver le moindre projet antiterroriste, reprochaient entre autres aux inculpé·es de chiffrer leurs données (disques durs et communications numériques), ce qui prouverait leur goût pour la « clandestinité ».

Bien entendu, la criminalisation du chiffrement des données est à la fois une aberration, puisque tout le monde utilise le chiffrement cent fois par jour, dans les messageries chiffrées (WhatsApp, Telegram, Signal ou autre), dans les connexions https ou dans le simple fait de protéger son disque dur ou son téléphone avec un mot de passe — et un vrai danger pour le droit fondamental à la vie privé et au secret des communications.
Les délires interprétatifs du PNAT et de la DGSI, payés pour voir le mal partout, pourraient passer pour une plaisanterie si d’une part leur suspicion n’avait pas bousillé la vie des sept inculpé·es, et si d’autre part le droit au chiffrement n’était pas remis en cause de façon concomitante par les États à tous les niveaux, aussi bien en France qu’en Europe.

Mais quelle place la question du chiffrement des communications a-t-elle réellement occupée lors des audiences du procès ? Nous y étions. Vous pouvez lire notre compte-rendu sur notre site.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2023/12/14/outils-de-chiffrement-lors-du-proces-du-8-decembre-du-fantasme-a-la-realite/

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Comme bon nombre d’associations, nous avons lancé fin novembre notre campagne de soutien pour l’année qui vient. C’est pour nous l’occasion de présenter les grands chantiers qui nous attendent en 2024, principalement la lutte contre les algorithmes de contrôle social dans les administrations, la défense du droit au chiffrement des communications, la promotion de l’interopérabilité des services Web, et la réflexion nécessaire autour du numérique dans le contexte de la crise écologique mondiale.

Cette semaine, nos publications ont mis l’accent sur la question de la dimension écologique du numérique, ou plutôt de sa nuisance écologique. Vous pouvez retrouver l’ensemble de nos « fils » sur nos réseaux sociaux : le numérique, à cause de la fabrication du matériel et de la consommation effrénée qu’entraîne une course artificielle à « l’innovation », participe aujourd’hui de façon très notable à la destruction de notre environnement, et se fait le vecteur privilégié de la publicité, qui a envahi le web au point de menacer son équilibre et son fonctionnement.

Nous avons besoin de vous pour travailler en 2024 ! N’hésitez pas à faire un don de soutien à l’association, ou à faire connaître notre campagne de dons autour de vous. Merci pour votre aide !

Présentation des grands chantiers de 2024 : https://www.laquadrature.net/donner/ et https://www.laquadrature.net/2023/11/15/de-nouveaux-combats-pour-2024/
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  • 27-30 décembre 2023 : La Quadrature du Net sera au 37e Chaos Communication Congress (37C3) à Hambourg et tiendra une conférence le 28 décembre à midi (sauf changement de dernière minute par l’organisation) : https://events.ccc.de/congress/2023/infos/startpage.html.
  • 11 janvier 2024 : Causerie mensuelle Technopolice Marseille – 19h – au Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, à Marseille.

QSPTAG #300 — 8 décembre 2023

Par : robinson
8 décembre 2023 à 12:21

Interopérabilité : la voie à ouvrir pour le Web en 2024

L’interopérabilité des services Web, on vous en parle depuis un bail : en mai 2019, on signait une lettre commune avec 75 autres organisations européennes pour que l’idée soit inscrite dans les lois au niveau de l’Union, en juin 2019 on expliquait comment cette ouverture des réseaux sociaux permettrait d’échapper à l’algorithmisation des contenus haineux, et on republiait l’article de Stéphane Bortzmeyer qui vulgarisait excellemment bien la notion technique et politique d’interopérabilité.
En septembre 2020, nous saisissions l’opportunité d’une consultation en vue du Digital Service Act (DSA) pour pousser cette idée au sein de la Commission européenne.

Depuis lors, l’idée a fait son chemin. Nous n’avons cessé de l’affiner et de la proposer, sous forme d’élément d’analyse du débat et d’amendements législatifs, lors des débats parlementaires qui ont eu lieu à l’occasion de la loi Avia « contre la haine en ligne » ou de bien d’autres, à chaque fois en vérité que le gouvernement a préféré confier aux GAFAM et aux grands réseaux sociaux privés un pouvoir de censure et de surveillance supplémentaire, sans réfléchir aux mécanismes qui donnent à ces plateformes géantes une responsabilité démesurée dans le pourrissement du débat démocratique.

L’idée est mûre et doit maintenant s’inscrire dans la loi française et européenne. Mais c’est quoi l’interopérabilité ? Un principe tout simple, qui est à la racine d’Internet et à permis son essor incroyable : les services similaires utilisent les mêmes protocoles, ou les mêmes standards techniques, pour communiquer entre eux. L’exemple classique est celui de l’e-mail : sans un protocole commun, les utilisateurs de GMail ne pourraient pas écrire à ceux de Microsoft Outlook ou de ProtonMail. Or, à l’heure actuelle, les utilisateurs de Twitter, de Facebook, d’Instagram ou de BlueSky ne peuvent pas échanger entre eux. Chacun est captif chez soi, enfermé dans son « silo », à l’encontre de l’idée même du réseau ouvert et décentralisé d’Internet.

Les conséquences de cet enfermement sont innombrables et toutes sont toxiques. D’abord, ce public captif est soumis à une exploitation débridée (et illégale) de ses données personnelles, pour être ensuite gavé de publicités soi-disant « ciblées ». Ensuite, chaque personne étant enfermée avec des personnes qu’elle n’a pas forcément envie de fréquenter, des adversaires politiques radicaux par exemple, la plateforme en tire un avantage cynique : les algorithmes promeuvent en priorité les messages qui suscitent le plus « d’engagement », c’est-à-dire d’hostilité et de réactions outrées, afin de retenir les gens collés à l’écran, et de leur infliger encore plus de publicité… Enfin, quand on veut quitter cet enfer de polémiques stériles, de consumérisme abyssal et de conflictualité exacerbée, on doit laisser derrière soi tous ses contacts, « amis » ou « followers », c’est-à-dire renoncer à tout un pan de sa sociabilité, qui n’a rien de « virtuel » ou d’inférieur, dans son degré de réalité et d’importance, avec la sociabilité quotidienne ordinaire.

Imposer à ces plateformes toxiques une obligation d’être interopérables, c’est mettre fin à ces trois poisons que sont la surveillance publicitaire, l’antagonisation de la société, et la confiscation des liens amicaux. Quand on pourra s’inscrire à un réseau social libre, Mastodon par exemple, avec la garantie de ne pas y subir de publicité, d’y suivre des règles de modération auxquelles on adhère et auxquelles on peut même participer, et qu’on pourra y retrouver ses contacts qui utilisent d’autres services, alors la tyrannie de Twitter, de Facebook ou d’Instagram aura cessé d’exister.

Pour poser et expliquer très finement les mécanismes un peu expédiés ici, nous avons écrit un article exhaustif, qui sera notre référence dans les mois qui viennent et pour tous nos plaidoyers en faveur de l’interopérabilité. Une lecture solide à garder dans vos signets !

Notre argumentaire complet sur l’interopérabilité : https://www.laquadrature.net/interop/

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Comme bon nombre d’associations, nous avons lancé fin novembre notre campagne de soutien pour l’année qui vient. C’est pour nous l’occasion de présenter les grands chantiers qui nous attendent en 2024, principalement la lutte contre les algorithmes de contrôle social dans les administrations, la réflexion nécessaire autour du numérique dans le contexte de la crise écologique, la défense du droit au chiffrement des communications, et la promotion de l’interopérabilité des services Web.

Cette semaine, nos publications ont mis l’accent sur les enjeux de l’interopérabilité, seule à même de briser le carcan des GAFAM et de nuire à l’envahissement de la publicité. Vous pouvez retrouver l’ensemble de nos « fils » sur nos réseaux sociaux : comment les grandes plateformes sont fermées grâce à leur structure technique, comment la fermeture des plateformes convient à leur nature de régies publicitaires géantes, comment la centralisation dans les grands réseaux sociaux privés favorise la censure d’État, et comment on peut imaginer les services alternatifs et interopérables de demain, et même d’aujourd’hui.

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Présentation des grands chantiers de 2024 : https://www.laquadrature.net/donner/ et https://www.laquadrature.net/2023/11/15/de-nouveaux-combats-pour-2024/
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Algo de la CAF

Divers

Agenda

  • 8 décembre 2023 : Réunion d’information Technopolice à Rouen — à partir de 18h30, Maison des associations et la solidarité, 22 bis rue Dumont d’Urville, Rouen.
  • 14 décembre 2023 : Causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille — à partir de 19h, Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, Marseille.
  • 14 décembre 2023 : Table ronde au festival OSINT à La Gaité Lyrique – à 11h, à La Gaité Lyrique, 259 rue Saint-Martin 75003 Paris. Plus d’informations sur cette page.
  • 27-30 décembre 2023 : La Quadrature sera au 37e Chaos Communication Congress à Hambourg.

QSPTAG #299 — 1 décembre 2023

Par : robinson
1 décembre 2023 à 11:15

Algorithmes de suspicion de la CAF : la preuve par les faits

C’est une enquête qui a duré 18 mois. Dès avril 2022, conjointement avec le collectif Changer de Cap, nous demandions l’arrêt des pratiques discriminatoires de la Caisse d’allocations familiales (CAF), qui utilise un algorithme pour attribuer un « score de suspicion » aux bénéficiaires des aides sociales, pour détecter les personnes les plus susceptibles de percevoir des sommes indues. Sous prétexte de lutter contre la « fraude sociale » — une ambition très populaire dans l’idéologie de la chasse à « l’assistanat » — fraude réelle dont toutes les études au sein même des agences de l’État ont depuis longtemps démontré qu’elle est majoritairement une fraude aux cotisations de la part des employeurs notamment, il s’agit avec cet algorithme de débusquer plutôt les bénéficiaires qui, du fait de la complexité des règles relatives aux minima sociaux, auraient touché des sommes plus importantes que celles à quoi ils et elles auraient droit.

Le « bon sens » tel qu’il s’exprime sur les réseaux sociaux, et nous avons pu le constater à chaque publication de nos articles, ne trouve pas d’inconvénient à ce procédé : « Il faut bien attraper les fraudeurs ! Vous préférez ne rien faire ? ». On peut discuter le principe, mais ce n’est pas le sujet. Le problème, comme souvent, est dans la manière de faire.

En pratique, la CAF dispose d’environ 1 000 types de données différents sur les allocataires et en utilise une quarantaine pour passer au crible la vie d’environ 13 millions de personnes. Leur vie personnelle et intime, sous prétexte de leur donner ou non de l’argent public, devient l’objet d’une analyse et d’un jugement, de fond en comble. Le logiciel mouline cette masse d’informations avec son petit mécanisme et sort à la fin pour chaque bénéficiaire un « score de suspicion » compris entre 0 et 1. S’il se rapproche de 1, le risque de fraude est considéré comme étant plus grand, et la personne concernée fera l’objet d’un contrôle humain par des agents soumis à une pression de rentabilité. En pratique, la sanction algorithmique touche d’abord les personnes les plus pauvres, soit que l’allocation retirée ou réduite représente une partie importante de leurs revenus de survie, soit qu’elle en représente la totalité.

Plus grave encore : nous avions l’intuition, après l’étude de plusieurs cas particuliers, que les critères qui faisaient augmenter le score de suspicion incluaient le fait d’être d’origine étrangère, de toucher le RSA, ou d’être une femme seule qui élève des enfants. Pour en avoir le cœur net, nous avions demandé à la CAF, par l’intermédiaire d’une « demande Cada », de publier son algorithme de calcul. La CAF a refusé autant qu’elle a pu de fournir le code-source logiciel, sous prétexte que sa publication permettrait aux « fraudeurs » de le contourner — peut-être en arrêtant fourbement d’être une femme noire au RSA, par exemple ?

Mais, faute d’avoir accès à la version actuelle, nous avons enfin obtenu la communication d’une ancienne version de cet algorithme de « scoring », et notre analyse est sans appel : oui, l’algo de flicage de la CAF pénalise, dans sa structure même et dans le poids qu’il donne aux critères d’évaluation, les personnes à l’emploi précaire, qui doivent changer de logement souvent et, de manière générale, qui ont des parcours de vie compliqués. Autrement dit, les personnes les plus précaires se retrouvent traquées et sanctionnées par une administration sociale. Nous demandons par conséquent l’interdiction de cette technologie numérique de contrôle social, qui cache sous la prétendue neutralité de la technique une politique sociale discriminatoire, dégradante et injuste.

Notre analyse complète de l’algorithme de la CAF : https://www.laquadrature.net/2023/11/27/notation-des-allocataires-lindecence-des-pratiques-de-la-caf-desormais-indeniable/

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Comme bon nombre d’associations, nous avons lancé il y a quinze jours notre campagne de soutien pour l’année qui vient. C’est pour nous l’occasion de présenter les grands chantiers qui nous attendent en 2024, principalement la promotion de l’interopérabilité des services Web, la lutte contre les algorithmes de contrôle social dans les administrations, la réflexion nécessaire autour du numérique dans le contexte de la crise écologique, et la défense du droit au chiffrement des communications.

Cette semaine, nos publications ont mis l’accent sur la question des algorithmes administratifs, dont notre travail sur l’algo de suspicion de la CAF était le point culminant. Vous pouvez retrouver l’ensemble de nos « fils » sur nos réseaux sociaux : la présentation de notre travail sur la CAF, une invitation à rejoindre la lutte contre les algos administratifs en demandant votre propre « score de risque », et un panorama du travail mené par ou avec nos partenaires européens.

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Algo de la CAF

Divers

Agenda

  • 2 décembre 2023 : le groupe Saccage 2024 appelle à une journée d’action contre les Jeux Olympiques de Paris 2024, notamment en raison des mesures de surveillance numérique prévues par la loi JO. Plus d’informations : https://saccage2024.noblogs.org/archives/2480.
  • 8 décembre 2023 : Réunion d’information Technopolice à Rouen — à partir de 18h30, Maison des associations et la solidarité, 22 bis rue Dumont d’Urville, Rouen.
  • 14 décembre 2023 : Causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille — à partir de 19h, Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, Marseille.
  • 14 décembre 2023 : Table ronde au festival OSINT à La Gaité Lyrique – à 11h, à La Gaité Lyrique, 259 rue Saint-Martin 75003 Paris. Plus d’informations sur https://www.gaite-lyrique.net/evenement/festival-osint
  • 27-30 décembre 2023 : La Quadrature sera au 37e Chaos Communication Congress à Hambourg : https://events.ccc.de/category/37c3/.

QSPTAG #298 — 24 novembre 2023

Par : robinson
24 novembre 2023 à 11:40

Campagne de soutien 2024 : gros plan sur le Chiffrement

Comme bon nombre d’associations, vous le savez, nous avons lancé la semaine dernière notre campagne de soutien pour l’année qui vient. C’est pour nous l’occasion de présenter les grands chantiers qui nous attendent en 2024, principalement la promotion de l’interopérabilité des services Web, la lutte contre les algorithmes de contrôle social dans les administrations, la réflexion nécessaire autour du numérique nécessaire dans le contexte de la crise écologique, et la défense du droit au chiffrement des communications.

Cette semaine, nos publications ont mis l’accent sur la défense du chiffrement. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces « fils » sur nos réseaux sociaux : ici la présentation générale de la problématique, ici la nécessité du chiffrement pour que les réseaux soient structurellement compatibles avec le droit fondamental à la vie privée, ici les risques que le règlement européen CSAR, surnommé « Chat Control », fait peser sur le chiffrement de bout en bout des messageries instantanées, ici le rappel des fantasmes du ministre de l’Intérieur selon qui le chiffrement des communications par les militant·es politiques couvre la prolifération des projets « clandestins » fomentés par « les extrêmes », et enfin ici nous racontons comment le chiffrement, dans la logique de la DGSI, est carrément devenu un élément à charge dans le procès des inculpé·es de l’affaire du « 8 décembre ».

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Censure constitutionnelle des mouchards audio, mais la géolocalisation passe l’épreuve

Le 16 novembre dernier, le Conseil constitutionnel, après avoir examiné la loi de programmation et d’orientation du ministère de la justice (LOPJ), a censuré la disposition qui autorisait les services de renseignement et de police à transformer les objets connectés en « mouchards » en les activant à distance (avec des techniques d’intrusion), pour utiliser leur micro ou leur caméra en toute discrétion dans le cadre de leurs enquêtes.

L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN), dont La Quadrature du Net fait partie, s’était prononcé contre cette légalisation de l’espionnage policier, mal bordée par des conditions trop faciles à élargir dans l’usage, une fois l’idée rendue acceptable et banalisée.

Aujourd’hui, l’OLN se réjouit donc de la censure des « mouchards » comme micros ou comme caméras à distance, tout en soulignant le gros défaut de cette censure : l’activation à distance des objets connectés pour géo-localiser leur propriétaire reste autorisée par la loi. Si cela paraît moins grave, alors la stratégie du « chiffon rouge » chère au gouvernement aura fonctionné encore une fois : introduire une mesure inacceptable pour camoufler une mesure tout aussi contestable mais moins scandaleuse. Vous ne voulez pas être légalement écouté·es par les services de renseignement ? D’accord, d’accord… Mais vous serez légalement localisé·es.

La réaction de l’OLN : https://www.laquadrature.net/2023/11/23/censure-de-la-surveillance-par-mouchard-loln-ne-crie-pas-victoire/

La Quadrature dans les médias

Reconnaissance faciale et police

Agenda

  • 30 novembre 2023 : Rencontre autour de Contre-histoire d’Internet — à partir de 19h, La Carmagnole, Montpellier.
  • 2 décembre 2023 : le groupe Saccage 2024 appelle à une journée d’action contre les Jeux Olympiques de Paris 2024, notamment en raison des mesures de surveillance numérique prévues par la loi JO. Plus d’informations : https://saccage2024.noblogs.org/archives/2480.
  • 8 décembre 2023 : Réunion d’information Technopolice à Rouen — à partir de 18h30, Maison des associations et la solidarité, 22 bis rue Dumont d’Urville, Rouen.
  • 14 décembre 2023 : Causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille — à partir de 19h, Manifesten, 59 Rue Adolphe Thiers, Marseille.
  • 14 décembre 2023 : Table ronde au festival OSINT à La Gaité Lyrique – à 11h, à La Gaité Lyrique, 259 rue Saint-Martin 75003 Paris. Plus d’informations sur https://www.gaite-lyrique.net/evenement/festival-osint
  • 27-30 décembre 2023 : La Quadrature sera au 37e Chaos Communication Congress à Hambourg : https://events.ccc.de/category/37c3/.

QSPTAG #297 — 16 novembre 2023

Par : robinson
17 novembre 2023 à 12:10

Campagne 2024 : c’est le moment de soutenir La Quadrature !

Comme chaque fin d’année à l’approche de l’hiver, nous lançons notre campagne de soutien pour financer l’année qui vient. Si vous pouvez faire un don pour nous aider à travailler en 2024, c’est maintenant, et c’est ici !

Pour nous, c’est bien sûr aussi un moment important pour réfléchir aux chantiers qui nous attendent, en plus de ceux qui nous occupent déjà beaucoup. Sans cesse il faut faire des choix, décider où mettre le temps et l’énergie qui ne sont pas illimitées. Alors on se donne une sorte de « feuille de route » pour garder le cap, sans s’interdire bien sûr de se consacrer aux surprises bonnes ou mauvaises de l’actualité quand elles se présenteront. Cette « feuille de route » est ici.

Nous porterons plus haut que jamais l’idée et la nécessité d’obliger les services web à l’interopérabilité, seul moyen de lutter contre la recentralisation du Web et la tyrannie de l’économie de l’attention. Nous lutterons autant que nécessaire contre les algorithmes utilisés par les administrations pour criminaliser et punir les bénéficiaires des services sociaux. Nous défendrons le droit au chiffrement des communications, attaqué de toutes parts par les gouvernements français et européens sous prétexte de lutter contre le terrorisme, au mépris du droit fondamental qu’est le secret des correspondances, vital pour les démocraties. Et enfin, nous réfléchirons à ce que le numérique fait au monde, non seulement selon les points de vues sociaux et politiques qui sont les nôtres depuis toujours, mais aussi du point de vue écologique, dans le contexte bien connu de la destruction de l’écosystème par les activités humaines. Quels usages faut-il promouvoir et lesquels abandonner ? Il nous semble que La Quadrature à quelque chose à en dire : « l’écologie sans la politique, c’est du jardinage », dit le dicton.

Nous aurons donc beaucoup à faire dans l’année qui vient. Alors si vous le pouvez, soutenez-nous ! Tous les dons sont les bienvenus, même les tout petits, et les dons mensuels même minimes auront toujours notre prédilection parce qu’ils nous permettent d’envisager le budget de l’année avec plus de sérénité. Merci pour tout ce que vous pourrez faire, et merci aussi de faire connaître cette campagne de soutien sur vos réseaux sociaux !

Lire notre feuille de route pour 2024 : https://www.laquadrature.net/2023/11/15/de-nouveaux-combats-pour-2024/
Faire un don pour soutenir La Quadrature : https://www.laquadrature.net/donner/

Révélation : la police nationale utilise de manière illégale les logiciels de VSA de la société Briefcam

C’est l’association Disclose qui a publié l’information après une enquête approfondie : la police nationale utilise en toute illégalité et en toute connaissance de cause les logiciels de la société Briefcam, qui appliquent un traitement algorithmique aux photos et aux flux de vidéosurveillance pour analyser les images et identifier des personnes par reconnaissance faciale.

Nous avons documenté depuis quelque temps l’utilisation de ce logiciel ou d’outils similaires par les polices municipales, mais nous n’avions pas de preuves concernant les pratiques de la police nationale. C’est aujourd’hui chose faite>. Nous rappelons dans un article de réaction à cette publication de Disclose les éléments juridiques qui posent l’illégalité du dispositif, et nous en appelons aussi à la CNIL, beaucoup trop conciliante jusqu’à présent avec les usages illégaux de la reconnaissance faciale et de logiciels d’analyse par les forces de police.

Lire l’article de Disclose : https://disclose.ngo/fr/article/la-police-nationale-utilise-illegalement-un-logiciel-israelien-de-reconnaissance-faciale/
Notre réaction : https://www.laquadrature.net/2023/11/14/videosurveillance-algorithmique-a-la-police-nationale-des-revelations-passibles-du-droit-penal/

Une coalition d’associations européennes attaque le Règlement Terro en France

Le 8 novembre denier, six organisations européennes — La Quadrature du Net, Access Now, ARTICLE 19, European Center for Not-for-Profit Law, EDRi et Wikimedia France — ont déposé devant le Conseil d’État un recours contre le décret qui doit adapter dans le droit français les dispositions du « règlement Terro » européen (ou TERREG) adopté en 2021.

Mais en quoi ce contentieux français concerne-t-il nos partenaires européens ? C’est que ce recours en France est pour nous un point d’entrée : nous demandons au Conseil d’État de transmettre à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) une « question préjudicielle » sur la validité du TERREG. Nous pensons que ce règlement, qui permet aux forces de police d’un pays de l’UE d’ordonner à un site web de bloquer dans un délai d’une heure (oui, une heure) tout contenu supposé être à caractère terroriste, contrevient au regard des droits fondamentaux protégés par le droit de l’UE.

La procédure durera plusieurs mois, avant que le gouvernement français produise sa réponse, et probablement plusieurs années avant que la CJUE ne rende sa décision. Mais comme nous rejetons les dispositions numériques du TERREG depuis sa première ébauche en 2018, on peut dire que La Quadrature a les idées longues. On suit l’affaire et on vous tiendra au courant !

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2023/11/09/une-coalition-de-6-organisations-attaque-en-justice-le-dangereux-reglement-de-lue-sur-les-contenus-terroristes/

La Quadrature dans les médias

Reconnaissance faciale et VSA

JO et VSA

Surveillance

Recours contre le TERREG

Loi SREN

Procès du 8 décembre

Divers

Agenda

QSPTAG #296 — 13 octobre 2023

Par : robinson
13 octobre 2023 à 08:15

Filtre anti-arnaques : la censure administrative embarquée dans le navigateur ?

Parmi les mesures contestables et contestées de la loi « visant à sécuriser et réguler l’espace numérique » (SREN), l’obligation des filtres anti-arnaques n’est pas la moindre. L’article 6 du projet de loi oblige les navigateurs web à bloquer les sites identifiés par les autorités administratives (la police) comme étant des arnaques (phishing, mineurs de Bitcoin, usurpation d’identité, etc.).

Aujourd’hui déjà, la police peut exiger que les plateformes et les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) censurent les contenus terroristes ou pédocriminels. Dans ce cas, les FAI paramètrent leurs serveurs DNS, chargés de traduire les URL des sites (www.laquadrature.net) en adresses IP (185.34.33.4). Après cette modification, le site n’est plus trouvable à partir de son URL et se trouve donc hors d’atteinte pour la grande majorité des internautes. Sauf si.
Sauf si l’internaute sait choisir son DNS et contourner l’interdiction en passant par un autre serveur. Il est donc tout à fait possible, et pas très difficile à vrai dire, de contourner une censure par DNS. C’est un procédé utilisé lorsque certains États bloquent les DNS nationaux, comme cela s’est vu lors des révoltes du Printemps arabe en 2011 par exemple.

Mais la solution choisie dans le projet de loi pour les « arnaques » implique directement le navigateur web de l’internaute. Les navigateurs incluent déjà des listes de sites ou de pages web malhonnêtes, sur lesquelles les utilisateurs pourraient croiser des virus ou des scripts malveillants. Si le navigateur détecte une tentative de connexion à l’une de ces pages « dangereuses », il prévient l’internaute, qui a le choix de passer outre à ses risques et périls. L’outil est donc envisagé à l’heure actuelle comme un service que les navigateurs choisissent de rendre à l’utilisateur, qui garde la main sur la décision finale.

Avec ce que le projet de loi SREN propose, les listes seraient non seulement tenues par la police, mais s’imposeraient surtout aux navigateurs. Une pratique très différente dans sa philosophie, et qui ouvre la porte à tous les excès possibles, à la censure de sites politiques par exemple, quand le fait sera installé et qu’il suffira de l’étendre pour censurer à discrétion tous les sites « gênants ».
Plus de détails dans notre article paru le 5 octobre dernier, avant le vote de l’article 6 à l’Assemblée ce mercredi 11 octobre.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2023/10/05/projet-de-loi-sren-et-filtre-anti-arnaque-les-navigateurs-comme-auxiliaires-de-police/

La Quadrature dans les médias

Vidéosurveillance algorithmique

Divers

Agenda

  • 3-27 octobre : procès de l’affaire du « 8 décembre », audiences publiques les après-midis du mardi au vendredi à partir de 13h30 au tribunal de Paris (porte de Clichy). Les débats sur la question du chiffrement devraient commencer aux alentours du mercredi 18, mais le calendrier des audiences change sans cesse au gré des retards pris dans les auditions.
  • 13 octobre : Félix Tréguer sera l’invité de David Dufresne dans « Au Poste », à l’occasion de la publication de son livre « Contre-histoire d’Internet » aux éditions Agone : https://www.auposte.fr/convocation/contre-histoire-de-linternet-avec-felix-treguer/
  • 2 novembre : rencontre avec Félix Tréguer à 18h à la librairie L’Hydre aux mille têtes à Marseille (96 rue Saint-Savournin, 13001) dans le cadre de la parution de son livre « Contre-histoire d’Internet » aux éditions Agone.

QSPTAG #295 — 6 octobre 2023

Par : robinson
6 octobre 2023 à 10:03

Sensivic, couic

Voilà déjà deux ans que nous avons attaqué en justice et devant la CNIL l’initiative de la mairie d’Orléans qui voulait installer dans certaines rues les micros de surveillance de l’entreprise Sensivic pour détecter « des sons anormaux ». Des cris de misère, des ventres qui gargouillent, des protestations contre la suppression des services publics ? Non : des bruits de bombe de peinture, de bagarre, de verre brisé ou des éclats de voix. Petit problème : le système implique « d’analyser en permanence le son ambiant pour pouvoir détecter des anomalies ». N’allez pas raconter votre dernier secret amoureux dans les rues d’Orléans.

Suite à notre action, Sensivic (aujourd’hui en redressement judiciaire) et la ville d’Orléans ont reçu la visite de la CNIL qui a étudié de près cette surveillance. Finalement, par un courrier du 27 septembre dernier, l’autorité nous a informé qu’elle considère illégal le couple maléfique constitué par les caméras et les micros dans les rues. On détaille dans l’article pourquoi cette position est insatisfaisante à nos oreilles – les micros tout seuls seraient-ils donc plus acceptables ?

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2023/09/30/audiosurveillance-algorithmique-a-orleans-la-cnil-donne-raison-a-la-quadrature-sur-lillegalite-du-dispositif/

Affaire du « 8 décembre » : le chiffrement mis en procès

C’est un sujet grave dont nous parlons depuis le mois de juin dernier. Un groupe de sept personnes est inculpé du chef de terrorisme, pour diverses raisons sans lien apparent, et surtout sans trace d’un projet terroriste avéré. Mais les enquêteurs de la DGSI et le parquet national antiterroriste ne doutent pas de leur intuition et pensent que les intentions terroristes des inculpé·es sont d’autant plus certaines qu’elles sont cachées.

Et ce n’est même pas une blague : pour l’accusation, le fait que les accusé·es utilisaient des messageries chiffrées (Signal par exemple) et des disques durs chiffrés est la marque évidente d’une « culture de la clandestinité ». Encore plus fort : alors qu’elle a saisi tous les appareils électroniques des accusé·es, ordinateurs et téléphones, et qu’elle a pu lire 80 à 90 % de leur contenu, l’accusation prétend que les preuves d’un projet terroriste se cachent forcément dans les 10% restants, qui sont chiffrés. Comme le dit l’un des avocats d’une inculpée, « l’absence de preuve devient une preuve ».

L’histoire serait absurde si elle n’était pas très grave. D’abord, des vies ont été détruites : surveillance, prison, procès, emplois perdus, désastre psychologique. Et pour nous, les prémisses et les conséquences du raisonnement policier et judiciaire concernent tout le monde : tout le monde utilise des messageries chiffrées. Whatsapp par exemple, qui est le moyen de communication utilisé pour un très grand nombre de conversations amicales et familiales, est une messagerie chiffrée. Les journalistes, les lanceur·euses d’alerte, les militant·es politiques et syndicales, les chercheur·euses, les industriel·les, ont besoin de protéger leurs communications. Au quotidien, le secret des correspondances est protégé par le droit, comme principe de base de libertés civiles et du débat démocratique. Le droit à la vie privée est la condition sine qua non à l’exercice d’autres libertés fondamentales.

Si l’utilisation d’outils de chiffrement devenait, lors de ce procès et de son verdict, un élément incriminant ou aggravant, alors nous serions toutes et tous des terroristes, des malfaiteurs ou des comploteurs en puissance. Et si les outils de chiffrement était interdits, alors nos échanges numériques seraient accessibles à toutes les personnes malintentionnées et à toutes les polices. Cela n’est pas envisageable. C’est pourquoi nous suivons de très près ce procès, pour les droits de toutes et tous.

Lire l’article : https://www.laquadrature.net/2023/10/02/affaire-du-8-decembre-le-droit-au-chiffrement-et-a-la-vie-privee-en-proces/

La Quadrature dans les médias

Technopolice (reconnaissance faciale)

Technopolice (audiosurveillance algorithmique)

Technopolice (police prédictive)

Loi SREN (Espace numérique)

Règlement CSAR (Chat control)

Chiffrement et « 8 décembre »

Agenda

  • 6 octobre : rencontre avec Félix Tréguer à 19h à la librairie Le Monte-en-l’air à Paris (2 rue de la Mare, 75020) dans le cadre de la parution de son livre Contre-histoire d’Internet aux éditions Agone.
  • 6 octobre : Rencontres Radicales d’Alternatiba – Table ronde sur la répression. Césure – 13 rue Santeuil 75005, 19h.
  • 3-27 octobre : procès de l’affaire du « 8 décembre », audiences publiques les après-midis du mardi au vendredi à partir de 13h30 au tribunal de Paris (Porte de Clichy).
  • 12 octobre : causerie mensuelle Technopolice Marseille, de 19h à 20h, au Manifesten (59 rue Adolphe Thiers, Marseille).

QSPTAG #294 — 22 septembre 2023

Par : robinson
22 septembre 2023 à 12:19

Loi SREN : un catalogue de mauvaises nouvelles

Le projet de loi « visant à sécuriser et réguler l’espace numérique » (SREN), voté en juillet dernier par le Sénat mais actuellement en discussion à l’Assemblée, est dans son état actuel un grand fourre-tout de mesures pour « civiliser » le « Far-West » qu’est encore aujourd’hui le web dans l’esprit des politiques.

De nombreux faits divers sont venus alimenter cette vision noire d’internet, coupable de tous les maux de la société : après le terrorisme, la pédophilie, la désinformation, les mouvements sociaux spontanés ou les émeutes de banlieue, les maux qui justifient une action énergique sont aujourd’hui le harcèlement scolaire et la pornographie accessible aux enfants. Et comme à chaque fois, on n’imagine rien d’autre que davantage de répression, de censure et de surveillance, confiées à des acteurs privés (les grandes plateformes de réseaux sociaux, en général) sans contrôle de la justice et avec les encouragements des services administratifs et policiers de l’État.

Bien sûr, personne ne songe à nier ou à minimiser les problèmes ni les faits de société qui sont à l’œuvre. En revanche, il est de notre rôle de prendre la parole quand les moyens imaginés pour les résoudre sont démesurés, inefficaces, ou carrément dangereux : surveiller tout et tout le monde présente beaucoup de risques pour une société démocratique… Nous avons donc publié le 12 septembre un long article d’analyse — aussi dense et copieux que la loi — pour présenter les points qui nous inquiètent.

Le projet de loi aborde la problématique du harcèlement en ligne par la manière autoritaire : une personne condamnée, donc bien connue et punie en proportion de ses actes, serait désormais bannie des réseaux sociaux. À charge aux plateformes de se débrouiller pour identifier les nouveaux comptes créés par une personne condamnée. Comment y arriver, si chacun ne doit pas fournir son identité civile pour créer le moindre compte ?
Même logique encore contre les arnaques en ligne (phishing et autres) : une liste de sites identifiés à bloquer serait fournie par l’État et intégrée directement dans les navigateurs web. Un moyen parfait pour créer des listes à tout faire où se retrouveraient des sites à teneur politique ou contestataire.

Par ailleurs, le projet de loi ne propose aucune solution favorisant l’autogestion des contenus en ligne, comme l’interopérabilité des réseaux sociaux que nous défendons depuis plusieurs années. En permettant la création d’instances spécifiques, gérées par une communauté qui se dote de règles, elle permettrait pourtant aux internautes jeunes et vieux d’évoluer dans des espaces modérés où les contenus haineux et pédopornographiques seraient exclus, et au pire cantonnés à des espaces plus faciles à identifier et à isoler. La promotion des plateformes géantes entraîne le recours à des moyens massifs qui attentent aux droits du plus grand nombre.

Le texte présente enfin des mesures contre l’accès jugé trop facile des enfants et des jeunes à la pornographie en ligne. L’obligation faite aux sites depuis 2020 de filtrer l’entrée aux mineurs n’ayant rien changé, le projet de loi SREN introduit une nouvelle obligation de prouver son âge. Devoir faire usage de son identité civile pour naviguer sur Internet, voilà une nouveauté très dérangeante. Comme chaque point de cette loi mérite une analyse particulière, nous avons également publié le 19 septembre un article consacré à la question de l’accès au porno, écrit en partenariat avec l’association Act-Up.

Passé en commission des lois cette semaine, le projet de loi sera discuté en séance par l’Assemblée à partir du 4 octobre prochain.

L’analyse complète de la loi : https://www.laquadrature.net/2023/09/12/projet-de-loi-sren-le-gouvernement-sourd-a-la-realite-dinternet/

L’article sur l’accès au porno : https://www.laquadrature.net/2023/09/19/projet-de-loi-sren-et-acces-au-porno-identifier-les-internautes-ne-resoudra-rien/

Règlement CSAR : la fin des échanges confidentiels ?

Les instances de l’Union européenne travaillent en ce moment sur un projet de règlement contre la pédopornographie intitulé « Child Sexual Abuse Regulation » (CSAR) et souvent appelé « Chat control » par les acteurs européens. Idée forte du texte : pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants, il est demandé aux hébergeurs de contenus en ligne de détecter les contenus pédopornographiques et de surveiller les conversations des utilisateurs.

En réalité, l’analyse des images postées par les utilisateurs de services en ligne existe déjà, pratiquée par Meta, envisagée par Apple, et encouragée à titre expérimental, pour 3 ans, par un précédent règlement européen de 2021. Le CSAR doit justement prendre le relais et inscrire cette obligation d’analyse et de filtrage dans le marbre. L’enjeu est colossal. Dans ce cadre comme dans celui de la loi SREN, la lutte contre la pédopornographie, totem inattaquable et légitime, justifie l’abolition de la confidentialité de tous les échanges en ligne.

Le pseudonymat, le chiffrement des échanges, le secret des correspondances, la vie privée qui va de pair avec la liberté d’expression, tout disparaît devant une seule cause élevée en absolu — et pour des résultats que des études et des services de police ne jugent même pas probants.

Lire l’article complet :
https://www.laquadrature.net/2023/09/18/reglement-csar-la-surveillance-de-nos-communications-se-joue-maintenant-a-bruxelles/

La Quadrature dans les médias

Loi SREN

VSA et JO

Divers

Agenda

  • 23 septembre : soirée de soutien aux inculpé·es du « 8 décembre » au Centre Paris Anim’ Montparnasse (Jardin Atlantique, 26 allée du Chef d’Escadron de Guillebon, 75014) — discussion à 16h avec L’Envolée et La Quadrature du Net, puis grand concert de 18h à 23h : https://www.agendamilitant.org/Concert-de-soutien-aux-inculpee-es-du-8-12.html.
  • 25 septembre : discussion «  Affaire du « 8 décembre » : antiterrorisme et criminalisation du chiffrement » à la Bourse du Travail à Paris (29 boulevard du Temple, 75003) — à partir de 19h avec La Quadrature du Net, le SNJ, N0thing to Hide et les avocats des inculpé·es.
  • 26 septembre : La Quadrature participera à une discussion sur le chiffrement et la surveillance organisée par EDRi à partir de 16h30 à Bruxelles (lieu à préciser) : https://edri.org/take-action/events/save-the-date-join-edri-to-talk-encryption-surveillance-and-privacy/.
  • du 28 septembre au 1er octobre : deuxième édition du Festival Technopolice à Marseille ! Films, ateliers et débats, toutes les infos ici : https://technopolice.fr/festival-2023/.
  • 28 septembre : rencontre avec Félix Tréguer à 18h à la librairie L’Hydre aux mille têtes à Marseille (96 rue Saint-Savournin, 13001) dans le cadre de la parution de son livre Contre-histoire d’Internet aux éditions Agone.
  • 29 septembre : apéro mensuel au Garage (115 rue de Ménilmontant, 75020 Paris) à partir de 19h : apportez un petit truc à manger ou à boire si vous pouvez et venez discuter avec nous !
  • 6 octobre : rencontre avec Félix Tréguer à 19h à la librairie Le Monte-en-l’air à Paris (2 rue de la Mare, 75020) dans le cadre de la parution de son livre Contre-histoire d’Internet aux éditions Agone.
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