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Recommandations de lecture: RE2020, CSTB, STD, ACV, FDES, INIES, HQE, coup de gueule et FOSS

En passant dernièrement dans l’espace de rédaction de LinuxFr.org, au sujet de FreeCad 1.0 (dépêche en cours de rédaction, mais la RC1 est pour dans quelques jours), un intervenant parle de Gestion du Cycle de Vie d'un Produit.

Dans le domaine du bâtiment / BTP, on est en plein dedans et depuis quelque temps déjà. Effectivement, un logiciel libre comme FreeCad pourrait, à priori, tout à fait trouver sa place dans ce domaine, mais les obstacles sont nombreux et pour certains, très difficiles à surmonter.

Je vous propose un petit tour parmi ces acronymes pour vous en convaincre.

Et en commençant par un petit rappel à la loi si vous ne suivez pas l’actualité :)

    Sommaire

    La RE2020 est en vigueur

    RE2020

    C’est l'arrêté du 4 août 2021 qui a définitivement activé la Réglementation Environnementale 2020.

    Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, tous les nouveaux projets de construction de bâtiment doivent être conformes à la RE2020. Elle reprend dans son volet « Énergie » l’esprit de la Réglementation Thermique RT2012 (et des Réglementations Thermiques précédentes, RT2008, RT2004) en vigueur jusqu’à cette date. Elle y ajoute à présent un volet « bilan Carbone » sur le cycle de vie de l’ouvrage (50 ans minimum).

    Je vous recommande ce guide plutôt complet de 93 pages (à ouvrir et à garder sous le coude pour la suite ;).

    Remarque: Ce document (2.2 page 26/93) contextualise la RE2020 par rapport à la précédente RT2012.
    L’objectif initial des RT était (et est toujours) de réduire les pertes d’énergie entre l’intérieur et l’extérieur. Une bonne idée, tout le monde en convient.
    Les RT2004 et RT2008 étaient plutôt « prescriptives » (« obligation de moyens » dans le jargon du BTP) tandis que la RT2012 impose une « obligation de résultats » suivant des critères qui lui sont propres.

    Sur le site du Ministère du Développement durable, on peut trouver énormément d’infos utiles et ces liens spécifiques à la suite du propos :

    Bien que le mot logiciel ait attisé votre curiosité, parlons de la référence en matière de bâtiment en France: le CSTB.

    Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB)

    Présentation

    Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment a été créé en 1947 et fonctionne aujourd’hui sous le statut d’Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). Son existence est entérinée dans le Code de la Construction et de l’Habitat, (en particulier, ses missions dans l’article 121-1)

    I.
    - réaliser ou faire réaliser des recherches touchant à la technique, l’économie, l’environnement, la performance énergétique, la qualité sanitaire, la sociologie et, plus largement, au développement durable dans la construction et l’habitat ;
    - réaliser, pour le compte des services du ministre chargé de la construction et des autres ministères, des études contribuant à la définition, la mise en œuvre ou l’évaluation des politiques publiques dans le champ de la construction et de l’habitat. En particulier, il participe aux travaux d’une commission, constituée auprès du ministre chargé de la construction par arrêté de ce ministre, et chargée de formuler les avis techniques et les documents techniques d’application sur des procédés, matériaux, éléments, ou équipements utilisés dans la construction, lorsque leur nouveauté ou celle de l’emploi qui en est fait nécessite une expertise collective pour en apprécier l’aptitude à l’emploi.

    Il contribue à la diffusion et à la valorisation des connaissances scientifiques et techniques en matière d’habitation et de construction durable produites dans le cadre de ses recherches et études, par des publications et toutes autres mesures appropriées, dont la normalisation. Il participe également, en liaison avec les services intéressés et sous le contrôle du ministre chargé de la construction, aux activités de coopération technique internationale concernant l’habitation et la construction. Il peut se voir confier toutes missions ayant trait à ces mêmes matières dans le domaine international.

    II. - Parallèlement à ses missions d’intérêt général décrites à l’article L. 121-1, le Centre scientifique et technique du bâtiment apporte son concours aux organismes, groupements, collectivités et personnes physiques ou morales qui le sollicitent pour des missions se rattachant à l’objet de ses activités, notamment par la réalisation de prestations d’études et de conseil, d’essais, et la délivrance de certifications.

    C’est donc un acteur incontournable dans le domaine de la construction tant son champ d’intervention est vaste.

    En particulier, en ce qui nous intéresse, il lui revient la responsabilité d’évaluer la conformité d’une application destinée à faire une étude RE2020.
    Cet audit par le CSTB dure de 3 à 7 mois et se réalise suivant des règles.

    En voici un extrait (page 14/16):

    12 TARIFS
    Tarif pour l’évaluation d’un logiciel thermique : 5 700 € HT, dont 700 € HT de frais administratifs.
    Tarif pour l’évaluation d’un logiciel environnement : 4 000 € HT

    Ce n’est pas donné, mais supposons que je sois riche et venons-en enfin à nos logiciels.

    Calculs « Partie énergie »

    C’est peut-être la partie la plus simple à priori puisqu’il n’y a pas de moteur de calcul à programmer. Il n’y en a qu’un seul et il est fourni par le CSTB en version compilée appliquant les règles dites « Th-BCE 2020 ».

    Cela tombe bien car l’annexe III le pavé décrivant les modalités du calcul fait plus de 1800 pages.

    La figure 1 sur la page 5 du règlement d’évaluation (voir ci-dessus) présente l’architecture globale d’une application. Elle consiste à arranger des données synthétiques sur l’ouvrage, dans un format XML en entrée du moteur et à présenter convenablement les synthèses des résultats en sortie.

    Ainsi, toutes les applications « pro » ne différent que par leur interface utilisateur. FreeCad est tout à fait adapté à agréger les données pour générer le XML attendu en entrée par le moteur de calcul. Le module « Schedule » de l’atelier « BIM » pourrait être une bonne base de départ.

    Mais il n’y a ni accès direct à ce moteur de calcul (distribué en tant que *.dll semble-t-il !), ni a sa documentation.

    Toutefois, le CSTB met gratuitement à disposition l’application (sous Windows donc) COMETH. Il faut ouvrir cette plaquette PDF de 2 pages pour trouver l’adresse mél à qui écrire pour savoir comment accéder à l’application.

    Th-BCE != STD

    À noter que les règles Th-BCE utilisées par le moteur de calcul et présentées dans l’annexe III demandent la saisie d’un nombre assez conséquent d’informations. Pourtant, à quelques modifications près, rien de nouveau sous le soleil, car ce sont sensiblement les mêmes que pour la RT2012.

    Elles permettent de qualifier, après un passage à la moulinette logicielle, la performance de l’enveloppe du bâtiment (grosso modo: isolation+fenêtres/portes+étanchéité à l’air) avec un Bbio, une consommation en énergie avec un Cep, etc qui devront respecter certains seuils (voir 4.1 page 49/93 du guide RE2020) pour avoir le certificat.

    C’est une méthode approchée qui n’a rien d’une Simulation Thermique Dynamique.

    Ainsi, concernant les scénarios d’occupation, pour les règles Th-BCE (voir page 10/93 du guide RE2020)

    …, il s’agit toujours de scénarios conventionnels et de profils moyens, de sorte que les résultats ne peuvent être utilisés comme outil de prédiction des consommations.

    Une STD prendra en compte les « vrais cas d’usage » en fonction de scénarios bien plus précis (comme la variation journalière et saisonnière de la fréquentation, de l’utilisation des équipements, des apports naturels solaires etc).

    Pour cela, le CSTB vend le logiciel TRNSYS v18 en 1ʳᵉ installation à 4 500 € HT.

    Calculs « partie Carbone »

    C’est un grand changement réglementaire qu’introduit la RE2020. L’objectif affiché par le législateur est celui de la lutte contre le réchauffement climatique et pour cela considère que le « bilan carbone sur le cycle de vie » est un bon indicateur.
    En vérité, le seul terme « Carbone » est un peu réducteur. Si le « bilan Carbone » est bien l’unique critère environnemental qu’il faudra respecter selon les termes de la RE2020, l’étude porte en elle-même sur 36 données environnementales (voir page 39/93 du guide RE2020):

    Le calcul réglementaire réalise donc simultanément le calcul de 36 indicateurs
    correspondant aux 36 indicateurs inclus dans les données environnementales

    NDR: tout est en place pour une prise en compte ultérieure par le législateur d’autres critères environnementaux (eutrophisation des sols, impacts sur l’eau…)

    Le calcul est on ne peut plus simple: récupérer les quantités des différents types de produits et les multiplier par les données environnementales correspondantes (à peu de choses près, voir illustration 12 page 56/93 du guide RE2020).

    Avant de quitter brièvement le CSTB et de partir à la recherche de ces « données environnementales », je signale que son logiciel COMENV fait ces calculs d’impact « Carbone ». Il faut ouvrir cette plaquette PDF de 2 pages pour savoir qu’il vous en coûtera 100 € HT/an et pour trouver l'adresse du formulaire de contact (mais il y a une erreur de certificat) !

    L’Analyse du Cycle de Vie (ACV)

    Si vous avez lu Gestion du Cycle de Vie d’un Produit, vous n’apprendrez pas grand-chose de plus en lisant la page Wikipedia pour l'Analyse du Cycle de Vie.

    Il s’agit du même concept: évaluer suivant différents indicateurs l’impact environnemental d’un produit sur l’ensemble de sa durée de vie.

    Les grandes étapes du cycle de vie d’un produit

    Dans notre cas il faut distinguer deux types d’ACV.

    ACV Globale

    C’est ce que fait la RE2020 (voir 4.2 page 53/93 du guide) en ventilant l’impact « carbone » sur les différentes étapes du cycle de vie de l’ouvrage et sur des indicateurs Ic.. hybrides décrivant la part des composants, du chantier, de l’énergie en exploitation, de l’eau en exploitation (page 39/93).

    ACV Unitaire

    Comme on l’a vu, la RE2020 s’appuie sur des quantités (que FreeCad pourrait provisionner) et des données environnementales unitaires pour un produit donné (ou d’un type, d’une gamme). Par exemple 1 m³ de béton, 1 m² de placo BA13, 1 kg de colle à placo, etc. Dans le jargon de l’ACV, c’est une UF, Unité Fonctionnelle.

    Ces données environnementales, dans le cadre d’une étude RE2020 proviennent de plusieurs sources tel que précisé dans cette note explicative page 3/10.

    L’esprit est que si le fabricant n’a pas fourni de données environnementales pour son produit, des valeurs par défaut ou forfaitaires sont prises en compte dans le calcul. Ces valeurs sont volontairement défavorables pour inciter les acteurs de la fourniture de « composants » à publier des FDES.
    (voir également page 43/93 et l’organigramme page 44/93 du guide RE2020)

    Les FDES

    Les Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire sont donc la base d’une étude RE2020 sur son aspect environnemental.

    Pour plus d’info sur les FDES

    Elles doivent répondre aux exigences de la Norme NF EN 15804+A2 (Contribution des ouvrages de construction au développement durable - Déclarations environnementales sur les produits - Règles régissant les catégories de produits de construction), à retrouver sur la boutique de l’AFNOR.
    Oui, ce n’est pas donné pour à peu près 25 pages franchement pertinentes sur un total de 51.

    La Loi n’impose pas aux fabricants des produits utilisés dans une opération de construction à publier une FDES mais, comme on l’a vu, cherche à les y inciter.

    Pour faire établir une FDES, il faut passer par un organisme agréé comme le CSTB: https://www.cstb.fr/nos-offres/toutes-nos-offres/declaration-environnementale-fdes

    Le ticket d’entrée est à partir de 6 500 € HT d’après cette plaquette PDF.

    Exemple de FDES pour un complexe plaque de plâtre 13 mm + isolant de 140 mm:
    https://www.base-inies.fr/iniesV4/dist/infos-produit/40016

    Les 36 données environnementales sont dans l’onglet « indicateurs » et sont ordonnées de la manière suivante:

    • en catégories: Impacts environnementaux, Consommation des ressources, Déchets, Flux sortants, Stockage du carbone
    • et chaque indicateur est détaillé pour chaque étape de son cycle de vie.

    Le lecteur perspicace aura relevé dans les adresses la chaîne de caractères inies, alors allons-y.

    L’INIES

    La base de données environnementales

    Appelée INIES, elle permet de consulter les FDES. Elle est déclarée en accès libre. https://www.base-inies.fr/ vous renvoie l’erreur 403 de l’Apache « Tomcat » pas content, il faut aller librement sur https://www.base-inies.fr/iniesV4/dist/consultation.html .

    Pas mal de changements depuis mes dernières visites il y a 10 ans au moins.

    • l’interface s’est modernisée (javascript) pour le meilleur. Ça marche très bien.
    • il y a beaucoup plus de produits référencés.
    • il y a maintenant des « configurateurs »
    • mais malgré tout, en connaissant la diversité de l’offre, il reste plein de trous dans la raquette: https://www.inies.fr/la-re2020-booster-de-la-production-des-fdes-et-des-pep/ (fin 2023: 3630 FDES et 961 PEP seulement)
    • et puis comment utiliser tout ça dans le cadre de l’ACV Globale pour pouvoir vérifier la conformité à la RE2020 ?

    Le webservice de l’INIES

    Par un service web bien entendu: https://www.inies.fr/programmes-et-services/le-webservice-des-donnees-numerisees/

    Il faut d’abord demander l’accès au service: https://www.inies.fr/ressource/formulaire-de-demande-dacces-au-webservice/

    Dans ce formulaire, le cas du logiciel libre est envisagé.
    Mais il faudra passer l’examen de la demande par le CSIB (d’après les CGV):

    Le Conseil de surveillance de la base INIES (CSIB) : désigne les membres constitutifs de ce comité qui définissent la politique générale en matière de contenu de la base INIES et approuvent les demandes d’accès au webservice.

    Plus d’informations sur la base INIES, son utilisation (stats et logiciels qui l’utilisent), les configurateurs de FDES, les PEP et l’ICV dans cette présentation synthétique de 35 pages.

    L’organisme INIES

    Organisation INIES

    Source: https://www.inies.fr/inies-et-ses-donnees/qui-sommes-nous/

    l’Alliance HQE-GBC a un rôle central aux côtés de l’AFNOR, du CSTB, de l’ADEME, de la FFB, de la CAPEB…

    HQE

    Logo marque HQE

    Source: https://www.hqegbc.org/qui-sommes-nous-alliance-hqe-gbc/usage-de-la-marque-hqe/

    Obtenir un label HQE est une démarche volontaire de la part du Maître d’Ouvrage (celui qui paye). Cela nécessite une certification délivrée par l’alliance HQE-GBC.

    J’en ai entendu parler (par la presse spécialisée) quand les premières certifications ont eu lieu vers 2005/2006

    https://www.hqegbc.org/qui-sommes-nous-alliance-hqe-gbc/notre-histoire-alliance-hqe-gbc/

    Quand soudain, patatras,

    Le coup de gueule de Rudy Riccioti

    Le bonhomme

    Résidence Argo

    Résidence Argo, Source: https://rudyricciotti.com/

    RR (son acronyme ;) est un architecte plutôt connu, qui aime le béton et a le verbe haut des gens du midi. Un sacré numéro.

    Comme d’autres qui ne sont pas du tout débordés dans leur vie de tous les jours (Ministre, moule de LinuxFr.org, etc), il aime aussi écrire: 14 bouquins pour sa part (!) dont

    La trilogie « HQE »

    Les liens sont vers le site Babelio

    1. HQE Transbordeurs (22/03/2007)
    2. HQE les renards du temple Al Dante (21/11/2009)
    3. HQE - La HQE brille comme ses initiales sur la chevalière au doigt Le Gac Press (25/04/2013) Le Gac Press (25/04/2013)

    Citations de Babelio aussi:

    « La HQE, véritable privilège des pays riches de niquer davantage la nature en paraissant vertueux. »
    R.R., conférence 12.07.27, Palembang

    « Le sigle le plus démagogue jamais inventé protège ses initiales, confirmant là ce désir de pouvoir sur un territoire d’intérêt public… »

    Ce que j’en pense

    C’est un pamphlet pas bien épais. Le numéro 2 est une version revue et légèrement augmentée du 1 (pour répondre à la polémique sans doute ;) et le troisième reprend les deux premiers en y ajoutant un épilogue.
    Comme conseil de lecture je dirais de prendre le trois.

    Le ton est incisif et rentre dedans jusqu’à parfois paraître outrancier. Mais sur le fond, l’essentiel du propos me semblait pertinent à l’époque: HQE, un lobby technico-scientifico-économique a mis la main sur une usine à gaz (qu’il va construire et imposer) qui demande à « numériser » l’acte de construire et à en décomposer le moindre élément constitutif (FDES, ACV).

    J’y ai vu « pff, encore plus d’informatique quoi ». La RT2012 (obligatoire contrairement à une labellisation HQE) étant dans les tuyaux à cette époque-là, il y avait déjà de quoi faire. RR y voit un appauvrissement des savoirs et de la créativité par des règles aux origines douteuses qui produiront des solutions technico-économiques toutes faites pour des résultats médiocres en tous points.

    RR a raison

    Source: https://qualiteconstruction.com/ressource/batiment/decollement-ite-renovation/

    Conseil de lecture: N’hésitez pas à visiter ce site, il regorge d’excellentes fiches techniques.

    Sur ce point, il est vrai que l’on voit pas mal d’immeubles de 10/15 ans d’âge dans un état assez pitoyable. C’est plutôt rageant.

    Ce qui est paradoxal dans le propos de RR, c’est que l’industrie du béton (qui pèse très lourd), son matériau de prédilection, a été en pointe sur ce sujet. Les premières FDES en étaient toutes issues (parpaing, bordure de trottoir, prédalle…) suivie par les plaques de plâtre et les isolants.
    Pour le premier concerné, le bilan carbone est au centre de ses préoccupations au vu des quantités astronomiques mises en œuvre et du mode de production du ciment, très énergivore. Être au plus près des faiseurs de lois était une décision naturelle. Avec ses gros moyens elle a pu s’adapter sans trop de mal à cette nouvelle donne.

    Aujourd’hui de quelques adhérents à HQE (c’est une association, rapport moral et activité 2023 en date de juin 2024) le panel s’est bien diversifié et on y trouve tous les aspects du métier.

    La base INIES s’est bien diversifiée et (cela m’intéresse) j’ai eu la bonne surprise de trouver cette FDES:

    https://www.base-inies.fr/iniesV4/dist/consultation.html?id=28898

    Mur en Adobe (Terre crue + paille + granulats éventuels)

    UF: Assurer la fonction de mur porteur sur 1 m² de paroi, pour une épaisseur comprise entre 14,5 et 35 cm, une conductivité thermique comprise entre 0,4 et 0,6, et une durée de vie de référence (DVR) de 100 ans.

    Cette FDES (que je vous recommande de lire si le(s) sujet(s) vous intéress(ent), elle est dans l’onglet « Documents ») est générique pour toute opération mettant en œuvre cette technique en France. Ce qui est remarquable.
    Elle est à l’initiative de la Confédération Nationale de Construction en Terre Crue.

    Une FDES doit être renouvelée et affinée, ils continuent donc de collecter des données relatives aux chantiers auprès des acteurs de la filière

    Lien vers le questionnaire

    Bravo les gars, avec peu de moyens ils ont fait rentrer une méthode de construction ancestrale et à l’impact carbone très faible dans l’ère de la numérisation à tout-va.

    Sur ces bonnes nouvelles, passons à

    La suite et la fin

    Formats ouverts IFC, BCF, le BIM, les BET, la MOE, et autres acronymes

    Dans une prochaine dépêche sans doute. On y retrouvera FreeCad. Il n’a pas dit son dernier mot.

    Et le logiciel pour faire l’étude et émettre des attestations RE2020 ?

    Aux problèmes d’accès aux ressources et services qui ont été abordés, il faut ajouter que les cahiers des charges sont bien entendu plus touffus que ce qui a été présenté et surtout, que la RE2020 évolue régulièrement. Par exemple ce qui y est intégré au fur et à mesure au nom du titre V (des systèmes: VMC, PAC… 66 à ce jour, chacun avec sa façon d’être pris en charge par la RE2020 pour calculer les différents Ic..)

    https://rt-re-batiment.developpement-durable.gouv.fr/titre-v-r322.html

    Question bonus

    https://mdegd.dimn-cstb.fr/tickets

    Il y a un lien avec le propos ci-dessus, lequel ?

    Commentaires : voir le flux Atom ouvrir dans le navigateur

    Argos Panoptès : la supervision de sites web simple et efficace

    Par : Luc
    16 mai 2024 à 07:37

    Un nouvel outil de supervision de sites web vient de sortir de la forge de Framasoft, tout beau, tout neuf, tout simple. Mais pourquoi ? On vous explique tout !

    Le problème

    Chez Framasoft, nous avons beaucoup de sites web. Vous connaissez les adresses de nos services, https://framacarte.org pour Framacarte, https://framapad.org pour les pads, etc.

    Mais il y en a bien plus sous le manteau : nos outils associatifs (un Nextcloud, un Odoo, des wikis…), les versions de test des services (soit pour tester un nouvel outil, soit pour vérifier que la mise à jour se passera bien…), les sites des amis qu’on héberge (coucou Grisebouille, Affordance et les autres 👋), etc.

    Comme je (nda : Luc) suis quelqu’un de plutôt méticuleux, tous nos sites sont supervisés, c’est-à-dire que nous avons un système qui vérifie périodiquement qu’ils fonctionnent bien, de façon à détecter rapidement un souci et le résoudre au plus vite.

    Jusque là, nous utilisions Shinken pour toute notre supervision : aussi bien celle des sites web que celle des serveurs. Mais nous commencions à nous heurter à différents problèmes :

    • Shinken est en Python 2, une version totalement obsolète de Python, ce qui n’augure pas bien de la pérennité de l’outil (il est question d’une version en Python 3, mais qui se fait largement attendre)
    • nous avons trop de sondes (c-à-d de choses à superviser) pour que la vérification des sites se fasse suffisamment régulièrement à mon goût (je veux des tests toutes les 5 minutes, pas tous les quarts d’heure)

    Nous devons migrer vers une autre solution de supervision, mais pour ça, il faut du temps que nous n’avons pas. Et Shinken fonctionne toujours, donc ce n’est pas une chose que je juge urgente.

    Cependant, avec l’ouverture de Framaspace, le nombre de sites à surveiller allait nécessairement exploser (plus de 1 000 espaces à l’heure actuelle).

    Il nous fallait donc une solution de supervision pour les sites pour éviter d’augmenter les problèmes de délai entre chaque vérification de site.

    Anakin : « J’ai besoin d’un logiciel de supervision ». Padme, tout sourire : « Donc tu vas en prendre un qui existe ? ». Anakin ne dit rien et la regarde avec un rictus. Padme, inquiète : « Tu vas en prendre un qui existe, hein ? »

    Une devise du monde Unix est « Un outil qui fait une chose et qui le fait bien ». Suivant cela, j’ai cherché des outils de supervision de sites web et de rien d’autre. J’ai trouvé statping-ng et Uptime Kuma.

    Malgré leurs qualités, ces solutions souffrent du même problème : l’affichage sur la page d’accueil des résultats de toutes les sondes, avec l’historique des résultats sous forme d’une petite frise chronologique. Avec quelques sites à superviser, pas de souci. Avec plus de 100 sites, soit c’est l’affichage qui ne fonctionne plus, soit c’est le service lui-même qui peine… très fort !

    Il nous fallait donc créer nous-même notre outil de supervision !

    La solution

    Comme la plupart des développeurs, j’ai commencé par le plus important : trouver un nom à notre logiciel ! 😅

    Pour rester dans la thématique de la mythologie grecque des développements faits pour Framaspace, j’ai cherché sur le web et suis tombé sur Argos Panoptès, géant aux cent yeux, dont l’épithète Panoptès signifie « celui qui voit tout » (on se contentera de l’appeler « Argos » dans cet article)

    La deuxième chose la plus importante dans le développement est… le temps disponible. Et nous n’en disposions pas. C’est pourquoi nous avons pris un prestataire, Alexis Métaireau, développeur entre autres du générateur de site statique Pelican, et de l’outil de gestion de dépenses à plusieurs I Hate money (repris dans l’app cospend sur Nextcloud), pour poser les bases d’Argos, en suivant notre cahier des charges.

    Pour voir comment s’est passée notre collaboration, je vous renvoie à l’interview croisée d’Alexis et de votre serviteur.

    La simplicité

    Argos devait être simple pour être efficace. L’écran d’accueil est donc dépouillé du superflu et n’indique que le nombre de sites surveillés regroupés par état (inconnu, OK, attention, critique).

    Capture d’écran de la page de statut d’Argos

    Les mêmes informations sont aussi disponibles en JSON via un point d’API. À vous d’en faire ce que vous voulez, comme par exemple afficher une notification sur votre bureau si tout n’est pas au vert, déclencher un son… voire intégrer le résultat d’Argos dans votre solution de supervision pour tout avoir au même endroit ! L’API est auto-documentée sur le logiciel (la documentation est accessible depuis l’interface d’Argos).

    La simplicité d’Argos réside aussi dans son mode d’installation : un simple pip install argos-monitoring aussi bien pour le serveur central que pour l’agent, une création d’une base de données PostgreSQL, un fichier de configuration en YAML et c’est tout. Avec ça, on a tout ce qu’il faut pour faire tourner le service.

    La robustesse

    Un mot : PostgreSQL. J’ai toute confiance en PostgreSQL pour encaisser une forte charge comme pourrait lui envoyer Argos.

    Quelqu’un susurre « PostgreSQL » à l’oreille d’une autre personne, on voit un bras couvert de chair de poule

    Plus concrètement, nous sommes passés de ±300 vérifications avant Framaspace à près de 2 000 en surveillant les espaces créés et Argos ne bronche pas.

    Cela fait plusieurs mois maintenant que nous utilisons Argos en conditions réelles et passé la phase de débogage, ça se passe parfaitement bien 🥰

    L’évolutivité

    Vous ajoutez plein de sites et l’agent qui s’occupe de faire les vérifications et de les envoyer au serveur central ne suffit plus ? On peut ajouter autant d’agents supplémentaires que nécessaire en quelques minutes.

    Vous voulez créer une nouvelle manière de vérifier que votre site fonctionne bien ? Le site de documentation est riche d’informations pour les développeur·euses et vous tend les bras 🙂

    Les moyens de notifications actuels (mail et Gotify à l’heure de l’écriture de cet article) ne vous conviennent pas ? Le code, en Python, est très propre et il est très simple d’ajouter… à peu près n’importe quel moyen de communication, d’un webhook Mattermost à un SMS via une plate-forme quelconque.

    Conclusion

    Nous avons maintenant une solution de supervision spécialisée simple et efficace, flexible de par la simplicité de son code et qui nous donne déjà entière satisfaction.

    Moins de fonctionnalités, moins de code. Moins de code, plus facile à modifier. Plus facile à modifier, plus facile à modifier.

    Si Argos est déjà pleinement fonctionnel, il ne tient qu’à nous (et à la communauté !) de l’améliorer. Il y a déjà quelques tickets, majoritairement pour améliorer la documentation, mais pas que.

    Est-ce qu’Argos Panoptès sera adopté par les administrateurices systèmes, du dimanche ou pas ? On verra bien !

    Liens

    Pour celleux qui se demandent pourquoi une queue de paon en image d’illustration de cet article : la déesse Héra a préservé, sur une queue de paon, les cent yeux d’Argos Panoptès après sa mort.

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