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Hier — 27 avril 2024Flux principal
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L'April présente aux Journées du Logiciel Libre (JDLL) les 25 et 26 mai 2024 à Lyon

Par : ivanni
10 avril 2024 à 09:35
25 Mai 2024 - 10:00
26 Mai 2024 - 18:00

Journées du Logiciel Libre

Une nouvelle édition des Journées du Logiciel Libre (JDLL) aura lieu le week-end des 25 et 26 mai 2024 à Lyon. Lieu de rencontre bouillonnant depuis 1998, les JDLL accueillent le temps d'un week-end les curieuses et curieux de tout bord. Au menu : conférences, ateliers, fêtes d'installation, démonstrations de fablab, activités pour les enfants. Le thème de l'édition 2024 est "Éducation populaire : enfin libre !". Plus d'informations sur le site de la manifestation.

Stand April

À cette occasion, l'April sera présente avec un stand au village associatif et plusieurs interventions.
Nous sommes actuellement à la recherche de bénévoles pour assurer notre présence. Ainsi, si vous avez des disponibilités pour tenir le stand, que ce soit pour une 1/2 journée, une journée entière, voire tout le week-end, n'hésitez pas à vous inscrire ! ;)

Interventions de l'April

  • Conférence "Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l'April", par Isabella Vanni, samedi 25 mai 2024 de 14 h 00 à 14 h 55, Conf 1 - Amphi Decartes.
    Présentation des actions que l'April mène pour essayer d'être une association plus inclusive. Résumé
  • Conférence "Vous êtes la bonne personne" par Magali Garnero (Bookynette, samedi 25 mai de 16 h 00 à 16 h 25, Conf 3 - salle D2.004.Il est parfois compliqué de s'épanouir dans un milieu où l'on craint le regard des autres... Résumé
  • Conférence "Comment agir avec l'April pour promouvoir et défendre le Logiciel Libre ?", par Magali Garnero et Isabella Vanni, samedi 25 mai de 17 h 00 à 17 h 55, Conf 1 - Amphi Decartes.
    Venez découvrir les milles eu une façons de s'impliquer dans l'association ! Résumé

Dévoilement du programme de l’édition 2024 de ConFoo à Montréal !

10 janvier 2024 à 04:25

ConFoo

Voulez-vous être à l’avant-garde de l’industrie ? Réservez votre calendrier pour la 22ᵉ édition de ConFoo en février 2024 à Montréal !

Avec plus de 170 présentations, offertes par des conférenciers de partout à travers le monde, ConFoo est une conférence destinée aux développeurs Full-Stack, couvrant tout, du backend au frontend : JavaScript, PHP, Java, Dotnet, Sécurité, Intelligence Artificielle, DevOps et bien plus encore.

ConFoo apporte une remarquable diversité de contenu pour élargir vos connaissances, augmenter votre productivité et amener vos compétences en développement au niveau supérieur.

Avec un choix de présentations axé sur les technologies de pointe, il y a une raison pour laquelle les participants qui reviennent de ConFoo disent avoir appris davantage en ces trois jours que pendant trois années à l’université !

Inscrivez-vous dès maintenant pour participer, rencontrer les conférenciers de renom qui contribuent aux projets Open Source que vous utilisez tous les jours.

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Présentation « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l'April »

Par : fcouchet
11 décembre 2023 à 09:18

À l'occasion du salon « Open Source expérience » 2023 1 Isabella Vanni et Frédéric Couchet, de l'équipe salariée de l'April, ont donné une présentation de 20 minutes « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l'April ».

La présentation n'a pas été enregistrée. Vous trouverez ci-dessous le diaporama ainsi que quelques ressources (liste non exhaustive). Isabella Vanni a fait la présentation pour toutes les diapos, Frédéric Couchet a fait la présentation pour la diapo « Les hommes ? ».

Précisons que nous ne prétendons avoir une expertise sur le sujet. Nous avons une connaissance de par les actions que nous avons entreprises. L'idée de cette présentation est vous raconter ce que nous avons fait à notre niveau, en sachant que nous avons encore beaucoup à apprendre et à améliorer, que nous sommes dans un cheminement.

Diaporama

Quelques ressources

Quelques ressources en lien avec la présentation « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l'April ». Cette liste n'est pas exhaustive sur le sujet.

  • 1.

    L'Open Source Experience (OSXP) est le salon professionnel qui a remplacé le Paris Open Source Summit (POSS) à compter de 2021. L'édition 2023 de l'Open Source Experience a eu lieu les mercredi 6 et jeudi 7 décembre au Palais des Congrès à Paris

L'April présente au salon Open Source Experience les 6 et 7 décembre 2023 à Paris 17e

Par : ivanni
23 novembre 2023 à 11:18
6 Décembre 2023 - 09:00
7 Décembre 2023 - 18:00
Logo de l'Open Source Experience

L'Open Source Experience (OSXP) est le salon professionnel qui a remplacé le Paris Open Source Summit (POSS) à compter de 2021. L'édition 2023 de l'Open Source Experience aura lieu les mercredi 6 et jeudi 7 décembre au Palais des Congrès à Paris, 2 place de la Porte-Maillot (17e arrondissement).

Au programme : 90 stands d'entreprises et d'associations et pas moins de 150 conférences. Plusieurs temps forts communautaires sont également prévus : la remise des labels du Territoire Numérique Libre porté par l’Adullact ; la remise des prix Acteurs du Libre porté par le CNLL, une journée Bluehats organisée par la DINUM, un moment de détente festif porté par plusieurs associations.

Le programme complet est disponible sur le site de l'Open Source Experience.

À cette occasion, l'April participera avec un stand au village associatif (emplacement B14) et une conférence.

Vous avez des disponibilités pour nous aider à tenir notre stand ? N'hésitez pas à vous inscrire sur le wiki. En alternative, vous pouvez nous indiquer vos disponibilités par courriel. Pour des raisons d'organisation logistique, nous ne pouvons pas assurer la prise en compte des inscriptions qui nous parviendront après vendredi 1er décembre à 10 h.

Informations pratiques sur notre conférence :

  • « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l'April », présentation de 20 minutes donnée par Isabella Vanni et Frédéric Couchet, de l'équipe salariée de l'April, jeudi 7 décembre 2023 de 15 h 50 à 16 h 10, salle 153b

En outre, Étienne Gonnu, salarié de l'April, animera la table ronde « Les collectivités, actrices d’une informatique plus libre et plus durable », avec la participation de Loïc Dayot, administrateur de l'April, Nicolas Vivant et Claudine Chassagne, jeudi 7 décembre 2023 de 10 h 30 à 11 h 10, salle 143b.

Présentation « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l'April »

Diaporama

Quelques ressources

Quelques ressources en lien avec la présentation « Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l'April »

L'April présente au Capitole du Libre les 18 et 19 novembre 2023 à Toulouse

Par : fcouchet
25 octobre 2023 à 08:14
18 Novembre 2023 - 10:00
19 Novembre 2023 - 18:30

Le Capitole du Libre revient les samedi 18 et dimanche 19 novembre 2023 dans les locaux de l'INP-N7 à Toulouse. Village associatif, conférences, ateliers, aide concrète à l'installation et à l'utilisation de logiciel libre, etc. : le programme est varié et s'adresse à toute personne, que ce soit son degré de connaissance de l'univers du logiciel libre et son implication au sein de celui-ci. L'évènement est ouvert à toutes et à tous sur inscription en ligne gratuite préalable obligatoire.

Plus d'informations sur le site web du Capitole du Libre.

À cette occasion, l'April participera avec un stand et deux conférences.

Si vous avez des disponibilités, vous pouvez venir nous aider à tenir le stand quelques heures ! Vous pouvez vous inscrire sur le wiki. En alternative, vous pouvez nous indiquer vos disponibilités par courriel.

Informations pratiques sur nos conférences :

Notre présidente Magali Garnero animera également la table ronde sur la sobriété énergétique prévue samedi 18 novembre de 19 h 00 à 19 h 50, salle B00, avec Gaël Duval, Agnès Crepet et Philippe Latombe.

Après-midi du numérique et de la culture libres à la médiathèque José Cabanis

Par : mgarnero
8 septembre 2023 à 10:23
1 Octobre 2023 - 14:00
1 Octobre 2023 - 18:00

Toulibre et la médiathèque José Cabanis organisent un aprés-midi du numérique et de la culture Libres!

Quatre rendez et des ateliers en continu

  • 14h15: Conférence autour du logiciel libre Stellarium avec Isabelle Santos
  • 15h: Projection du film documentaire LOL, un affaire sérieuse
  • 16h: Débat autour du Documentaire avec trois associations Toulibre,Tétraneutrale et l'April représentée par Bookynette.
  • 17h: Conférence: Libérez l'imagination: les danger du Fan-art! par David Revoy

Et en continu des démonstrations du logiciel OpenStreetMap et de plein d'autres outils, une install party, des jeux vidéo et un atelier créatif dans l'univers du Khanat.

Entrée libre et gratuite à la médiathèque José Cabanis, 1 allée Jacques Chablan-Delmas à Toulouse.

Zoom et les politiques de confidentialité

Par : Framalang
17 août 2023 à 01:42

Cet article a été publié à l’origine par THE MARKUP, il est traduit et republié avec l’accord de l’auteur selon les termes de la licence CC BY-NC-ND 4.0

 

Publication originale sur le site themarkup.org

 

Traduction Framalang : goofy, MO, Henri-Paul, Wisi_eu

 

Voilà ce qui arrive quand on se met à lire vraiment les politiques de confidentialité

Une récente polémique sur la capacité de Zoom à entraîner des intelligences artificielles avec les conversations des utilisateurs montre l’importance de lire les petits caractères

par Aaron Sankin

 

Photo de l'extérieur du siège de Zoom le 07 février 2023 à San José, Californie. Les côtés droit et gauche de la photo sont masqués par deux zones sombres qui ne sont pas mises au point.

Justin Sullivan/Getty Images

 

photo de l'auteurBonjour, je m’appelle Aaron Sankin, je suis journaliste d’investigation à The Markup. J’écris ici pour vous expliquer que si vous faites quelque chose de très pénible (lire les documents dans lesquels les entreprises expliquent ce qu’elles peuvent faire avec vos données), vous pourrez ensuite faire quelque chose d’un peu drôle (piquer votre crise en ligne).

Au cours du dernier quart de siècle, les politiques de protection de la vie privée – ce langage juridique long et dense que l’on parcourt rapidement avant de cliquer sans réfléchir sur « J’accepte » – sont devenues à la fois plus longues et plus touffues. Une étude publiée l’année dernière a montré que non seulement la longueur moyenne des politiques de confidentialité a quadruplé entre 1996 et 2021, mais qu’elles sont également devenues beaucoup plus difficiles à comprendre.

Voici ce qu’a écrit Isabel Wagner, professeur associé à l’université De Montfort, qui a utilisé l’apprentissage automatique afin d’analyser environ 50 000 politiques de confidentialité de sites web pour mener son étude :

« En analysant le contenu des politiques de confidentialité, nous identifions plusieurs tendances préoccupantes, notamment l’utilisation croissante de données de localisation, l’exploitation croissante de données collectées implicitement, l’absence de choix véritablement éclairé, l’absence de notification efficace des modifications de la politique de confidentialité, l’augmentation du partage des données avec des parties tierces opaques et le manque d’informations spécifiques sur les mesures de sécurité et de confidentialité »

Si l’apprentissage automatique peut être un outil efficace pour comprendre l’univers des politiques de confidentialité, sa présence à l’intérieur d’une politique de confidentialité peut déclencher un ouragan. Un cas concret : Zoom.

En début de semaine dernière, Zoom, le service populaire de visioconférence devenu omniprésent lorsque les confinements ont transformé de nombreuses réunions en présentiel en réunions dans de mini-fenêtres sur des mini-écrans d’ordinateurs portables, a récemment fait l’objet de vives critiques de la part des utilisateurs et des défenseurs de la vie privée, lorsqu’un article du site d’actualités technologiques Stack Diary a mis en évidence une section des conditions de service de l’entreprise indiquant qu’elle pouvait utiliser les données collectées auprès de ses utilisateurs pour entraîner l’intelligence artificielle.

version anglaise début août, capturée par la Wayback Machine d’Internet Archive

le texte précise bien l'usage consenti par l'utilisateur de ses données pour l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle

version française fin juillet, capturée par la Wayback Machine d’Internet Archive

 

Le contrat d’utilisation stipulait que les utilisateurs de Zoom donnaient à l’entreprise « une licence perpétuelle, non exclusive, libre de redevances, susceptible d’être cédée en sous-licence et transférable » pour utiliser le « Contenu client » à des fins diverses, notamment « de marketing, d’analyse des données, d’assurance qualité, d’apprentissage automatique, d’intelligence artificielle, etc. ». Cette section ne précisait pas que les utilisateurs devaient d’abord donner leur consentement explicite pour que l’entreprise puisse le faire.

Une entreprise qui utilise secrètement les données d’une personne pour entraîner un modèle d’intelligence artificielle est particulièrement controversée par les temps qui courent. L’utilisation de l’IA pour remplacer les acteurs et les scénaristes en chair et en os est l’un des principaux points d’achoppement des grèves en cours qui ont paralysé Hollywood. OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT, a fait l’objet d’une vague de poursuites judiciaires l’accusant d’avoir entraîné ses systèmes sur le travail d’écrivains sans leur consentement. Des entreprises comme Stack Overflow, Reddit et X (le nom qu’Elon Musk a décidé de donner à Twitter) ont également pris des mesures énergiques pour empêcher les entreprises d’IA d’utiliser leurs contenus pour entraîner des modèles sans obtenir elles-mêmes une part de l’activité.

La réaction en ligne contre Zoom a été féroce et immédiate, certaines organisations, comme le média Bellingcat, proclamant leur intention de ne plus utiliser Zoom pour les vidéoconférences. Meredith Whittaker, présidente de l’application de messagerie Signal spécialisée dans la protection de la vie privée, a profité de l’occasion pour faire de la publicité :

« HUM : Les appels vidéo de @signalapp fonctionnent très bien, même avec une faible bande passante, et ne collectent AUCUNE DONNÉE SUR VOUS NI SUR LA PERSONNE À QUI VOUS PARLEZ ! Une autre façon tangible et importante pour Signal de s’engager réellement en faveur de la vie privée est d’interrompre le pipeline vorace de surveillance des IA. »

Zoom, sans surprise, a éprouvé le besoin de réagir.

Dans les heures qui ont suivi la diffusion de l’histoire, le lundi même, Smita Hashim, responsable des produits chez Zoom, a publié un billet de blog visant à apaiser des personnes qui craignent de voir  leurs propos et comportements être intégrés dans des modèles d’entraînement d’IA, alors qu’elles souhaitent virtuellement un joyeux anniversaire à leur grand-mère, à des milliers de kilomètres de distance.

« Dans le cadre de notre engagement en faveur de la transparence et du contrôle par l’utilisateur, nous clarifions notre approche de deux aspects essentiels de nos services : les fonctions d’intelligence artificielle de Zoom et le partage de contenu avec les clients à des fins d’amélioration du produit », a écrit Mme Hashim. « Notre objectif est de permettre aux propriétaires de comptes Zoom et aux administrateurs de contrôler ces fonctions et leurs décisions, et nous sommes là pour faire la lumière sur la façon dont nous le faisons et comment cela affecte certains groupes de clients ».

Mme Hashim écrit que Zoom a mis à jour ses conditions d’utilisation pour donner plus de contexte sur les politiques d’utilisation des données par l’entreprise. Alors que le paragraphe sur Zoom ayant « une licence perpétuelle, non exclusive, libre de redevances, pouvant faire l’objet d’une sous-licence et transférable » pour utiliser les données des clients pour « l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle, la formation, les tests » est resté intact [N de T. cependant cette mention semble avoir disparu dans la version du 11 août 2023], une nouvelle phrase a été ajoutée juste en dessous :

« Zoom n’utilise aucun Contenu client audio, vidéo, chat, partage d’écran, pièces jointes ou autres communications comme le Contenu client (tels que les résultats des sondages, les tableaux blancs et les réactions) pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle de Zoom ou de tiers. »

Comment utilisons-nous vos données à caractère personnel ?Les employés de Zoom n’accèdent pas au Contenu client des réunions, des webinaires, des messageries ou des e-mails (en particulier, l’audio, la vidéo, les fichiers, les tableaux blancs en réunion et les contenus des messageries ou des e-mails), ni au contenu généré ou partagé dans le cadre d’autres fonctions de collaboration (comme les tableaux blancs hors réunion), et ne les utilisent pas, à moins que le titulaire du compte hébergeant le produit ou Service Zoom où le Contenu client a été généré ne le demande ou que cela ne soit nécessaire pour des raisons juridiques, de sûreté ou de sécurité. Zoom n’utilise aucun Contenu client audio, vidéo, chat, partage d’écran, pièces jointes ou autres communications comme le Contenu client (tels que les résultats des sondages, les tableaux blancs et les réactions) pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle de Zoom ou de tiers.

copie d’écran du 16/08/2023, page https://explore.zoom.us/fr/privacy/

 

Dans son billet de blog, Mme Hashim insiste sur le fait que Zoom n’utilise le contenu des utilisateurs que pour former l’IA à des produits spécifiques, comme un outil qui génère automatiquement des résumés de réunions, et seulement après que les utilisateurs auront explicitement choisi d’utiliser ces produits. « Un exemple de service d’apprentissage automatique pour lequel nous avons besoin d’une licence et de droits d’utilisation est notre analyse automatisée des invitations et des rappels de webinaires pour s’assurer que nous ne sommes pas utilisés involontairement pour spammer ou frauder les participants », écrit-elle. « Le client est propriétaire de l’invitation au webinaire et nous sommes autorisés à fournir le service à partir de ce contenu. En ce qui concerne l’IA, nous n’utilisons pas de contenus audios, de vidéos ou de chats pour entraîner nos modèles sans le consentement du client. »

La politique de confidentialité de Zoom – document distinct de ses conditions de service – ne mentionne l’intelligence artificielle ou l’apprentissage automatique que dans le contexte de la fourniture de « fonctions et produits intelligents (sic), tels que Zoom IQ ou d’autres outils pour recommander le chat, le courrier électronique ou d’autres contenus ».

Pour avoir une idée de ce que tout cela signifie, j’ai échangé avec Jesse Woo, un ingénieur spécialisé en données de The Markup qui, en tant qu’avocat spécialisé dans la protection de la vie privée, a participé à la rédaction de politiques institutionnelles d’utilisation des données.

M. Woo explique que, bien qu’il comprenne pourquoi la formulation des conditions d’utilisation de Zoom touche un point sensible, la mention suivant laquelle les utilisateurs autorisent l’entreprise à copier et à utiliser leur contenu est en fait assez standard dans ce type d’accord d’utilisation. Le problème est que la politique de Zoom a été rédigée de manière à ce que chacun des droits cédés à l’entreprise soit spécifiquement énuméré, ce qui peut sembler beaucoup. Mais c’est aussi ce qui se passe lorsque vous utilisez des produits ou des services en 2023, désolé, bienvenue dans le futur !

Pour illustrer la différence, M. Woo prend l’exemple de la politique de confidentialité du service de vidéoconférence concurrent Webex, qui stipule ce qui suit : « Nous ne surveillerons pas le contenu, sauf : (i) si cela est nécessaire pour fournir, soutenir ou améliorer la fourniture des services, (ii) pour enquêter sur des fraudes potentielles ou présumées, (iii) si vous nous l’avez demandé ou autorisé, ou (iv) si la loi l’exige ou pour exercer ou protéger nos droits légaux ».

Cette formulation semble beaucoup moins effrayante, même si, comme l’a noté M. Woo, l’entraînement de modèles d’IA pourrait probablement être mentionné par une entreprise sous couvert de mesures pour « soutenir ou améliorer la fourniture de services ».

L’idée que les gens puissent paniquer si les données qu’ils fournissent à une entreprise dans un but évident et simple (comme opérer un appel de vidéoconférence) sont ensuite utilisées à d’autres fins (comme entraîner un algorithme) n’est pas nouvelle. Un rapport publié par le Forum sur le futur de la vie privée (Future of Privacy Forum), en 2018, avertissait que « le besoin de grandes quantités de données pendant le développement en tant que « données d’entraînement » crée des problèmes de consentement pour les personnes qui pourraient avoir accepté de fournir des données personnelles dans un contexte commercial ou de recherche particulier, sans comprendre ou s’attendre à ce qu’elles soient ensuite utilisées pour la conception et le développement de nouveaux algorithmes. »

Pour Woo, l’essentiel est que, selon les termes des conditions de service initiales, Zoom aurait pu utiliser toutes les données des utilisateurs qu’elle souhaitait pour entraîner l’IA sans demander leur consentement et sans courir de risque juridique dans ce processus.

Ils sont actuellement liés par les restrictions qu’ils viennent d’inclure dans leurs conditions d’utilisation, mais rien ne les empêche de les modifier ultérieurement.
Jesse Woo, ingénieur en données chez The Markup

« Tout le risque qu’ils ont pris dans ce fiasco est en termes de réputation, et le seul recours des utilisateurs est de choisir un autre service de vidéoconférence », explique M. Woo. « S’ils avaient été intelligents, ils auraient utilisé un langage plus circonspect, mais toujours précis, tout en proposant l’option du refus, ce qui est une sorte d’illusion de choix pour la plupart des gens qui n’exercent pas leur droit de refus. »

Changements futurs mis à part, il y a quelque chose de remarquable dans le fait qu’un tollé public réussisse à obtenir d’une entreprise qu’elle déclare officiellement qu’elle ne fera pas quelque chose d’effrayant. L’ensemble de ces informations sert d’avertissement à d’autres sur le fait que l’entraînement de systèmes d’IA sur des données clients sans leur consentement pourrait susciter la colère de bon nombre de ces clients.

Les conditions d’utilisation de Zoom mentionnent la politique de l’entreprise en matière d’intelligence artificielle depuis le mois de mars, mais cette politique n’a attiré l’attention du grand public que la semaine dernière. Ce décalage suggère que les gens ne lisent peut-être pas les données juridiques, de plus en plus longues et de plus en plus denses, dans lesquelles les entreprises expliquent en détail ce qu’elles font avec vos données.

Heureusement, Woo et Jon Keegan, journalistes d’investigation sur les données pour The Markup, ont récemment publié un guide pratique (en anglais) indiquant comment lire une politique de confidentialité et en  identifier rapidement les parties importantes, effrayantes ou révoltantes.

Bonne lecture !


Sur le même thème, on peut s’intéresser à :

 

L'April participe à l'Université d'Été des Mouvements Sociaux et des Solidarités co-organisée par l'association ATTAC

Par : mgarnero
27 juillet 2023 à 14:56
26 Août 2023 - 09:30
26 Août 2023 - 16:00

Les Universités d’Été des Mouvements Sociaux et des Solidarités (UEMSS) sont organisées tous les deux ans depuis 2018 par un large collectif d’associations, de syndicats, de collectifs citoyens. En 2018 à Grenoble, elles ont rassemblé plus de 2 200 participant.e.s, et en 2021 à Nantes, plus de 1 800 malgré la crise sanitaire.

Les organisations qui constituent le comité de pilotage du projet sont ATTAC France et le CRID (ces deux structures sont les animatrices du comité de pilotage), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), l’Union Syndicale Solidaires, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fondation Danielle Mitterrand (FDM), France Amérique Latine (FAL), Action Aid France, Assemblée Européenne des Citoyens (AEC), Initiatives pour un Autre Monde (IPAM), Ritimo, entre autres.

Ce processus est ouvert à tous les mouvements sociaux intéressés par l’organisation du prochain rendez-vous prévu à Bobigny du 23 au 27 août 2023. L’objectif premier de cette dynamique est de permettre aux associations et mouvements de se rencontrer dans un espace politique construit ensemble et de renforcer leur capacité d’action commune. Dans le contexte actuel, national et international, marqué par les attaques antisociales et répressives du gouvernement, par la montée des idées d’extrême-droite, par la crise climatique et ses conséquences, par la guerre en Ukraine et les tensions internationales, nous retrouver dans la diversité de nos mouvements est indispensable ! Cette rencontre pourrait mettre en commun nos réflexions sur les sujets qui nous animent et sur nos diverses stratégies d’actions pour renforcer les possibilités d’alliances, de convergences et de travail commun.

L'April participera au forum ouvert 1 «Comment s’organiser contre la domination assistée par ordinateur??» qui s'étirera sur toute la journée du samedi 26 août de 9h30 à 16h. Salle 1.141

Dans de nombreuses luttes, le numérique apparaît comme un outil maîtrisé et utilisé par celleux d’en face. La domination est maintenant assistée par ordinateur. Pouvons-nous retourner les outils numériques contre le capitalisme ? Comment mieux nous protéger face à la surveillance généralisée ? Comment reconnaître, déjouer et s’émanciper de cette domination ? Le programme sera établi par les participant·es dès le matin, avec de nombreuses discussions en parallèle tout au long de la journée.

Plus d'informations sur le forum

Infos pratiques:

L’édition 2023 de l’UEMSS aura lieu sur le campus de Bobigny de l’Université Sorbonne Paris Nord situé au 74 rue Marcel Cachin 93000. Pour y accéder les transports en commun sont à privilégier.

  • Métro Ligne 7 direction La Courneuve-8 mai 1945 jusqu’à la station Fort d’Aubervilliers puis Bus 134 / 234, arrêt Les Courtillières ou 15 min. à pied.
  • Métro Ligne 5 jusqu’au terminus Bobigny-Pablo Picasso puis Tramway 1 [direction St-Denis] jusqu’à l’arrêt Drancy Avenir.
  • Métro Ligne 7 jusqu’au terminus La Courneuve-8 mai 1945 puis Tramway 1 [direction Bobigny-Pablo Picasso] jusqu’à l’arrêt Drancy Avenir.

L’intégralité du site est accessibles aux PMR.

Inscription obligatoire sur le site de l'UEMSS

Et comme tout événement de cette envergure, ils sont à la recherche de bénévoles

  • 1. Un forum ouvert se remplit des sujets que les personnes participant souhaitent aborder. Le programme est élaboré ensemble au début de l’événement. Le reste se déroule ensuite au rythme des différents groupes qui travaillent en parallèle et des nombreuses discussions informelles qui habitent les couloirs. 4 principes gouvernent un forum ouvert : - les personnes qui se présentent sont les bonnes personnes ; - quoi qu’il arrive, c’est la seule chose qui pouvait arriver ; - ça commence quand ça commence ; - quand c’est fini, c’est fini. La loi de la mobilité permet à une personne qui n’est ni en train d’apprendre, ni de contribuer, d’aller voir autre chose.

L'April présente avec un stand au Pas Sage en Seine le 17 juin 2023 à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne)

Par : trivoire
8 juin 2023 à 03:53
17 Juin 2023 - 10:00
17 Juin 2023 - 18:00

Pas Sage en Seine (PSES) est une rencontre consacrée aux logiciels libres, au hacking et sa culture qui se déroule tous les ans depuis 2008 au mois de juin, en Île-de-France. L'édition 2023 de Pas Sage en Seine aura lieu les jeudi 15, vendredi 16 et samedi 17 juin à Choisy-le-Roi (94). Le programme d'ateliers et conférences est disponible en ligne.

Plus d'information sur le site de Pas Sage en Seine.

À cette occasion, l'April participera avec un stand, deux conférences et un atelier dans la journée de samedi 17 juin. Si vous avez des disponibilités, vous pouvez venir nous aider à tenir le stand quelques heures. Vous pouvez vous inscrire sur le wiki. En alternative, vous pouvez nous indiquer vos disponibilités par courriel.

Informations pratiques sur nos interventions :
  • conférence « Ces plate-formes du Libre qui soutiennent les communautés », par Bookynette, oumph , echarp , samedi 17 Juin de 17 h à 17 h 30, salle cinéma
  • conférence « Contribuer au Libre (même sans savoir coder) », par Bookynette, samedi 17 Juin de 17 h 30 à 18 h, salle cinéma
  • atelier « Jeu du Gnou », par Bookynette & cioccolisa, samedi 17 juin de 12 h 30 à 13 h 30, village des associations

Il y aura des diffusions d'ateliers en direct sur le site de Pas Sage en Seine

L'April présente aux Geek Faëries les 3 et 4 juin 2023 à Selles-sur-Cher (41)

Par : trivoire
26 mai 2023 à 05:33
2 Juin 2023 - 18:00
4 Juin 2023 - 18:00

L'April sera présente avec un stand et l'Expolibre aux Geek Faëries - festival consacré aux cultures de l'imaginaire (SF, manga, jeux de rôle…) - le week-end des 2, 3 et 4 juin 2023 à Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher).

L'April partagera la tente du Village du Libre avec, entre autres, Framasoft, Mozilla et la Contre-voie.

    Les ateliers qui seront proposés:
  • Common Voice : donnez de la voix pour les communs (Mozilla)
  • Créons une œuvre libre (April & Contre-Voie)
  • Life Phone : votre prochain téléphone doit vous durer toute
    votre vie... il ressemblera à quoi ? (Framasoft)
  • Dessine-moi le numérique dont tu rêves ! (Framasoft)
  • Expo du Libre (April)
  • Les Hubs : la réalité virtuelle que tu contrôles (Mozilla)
  • Diffusion des films d’animation libres de la Blender Foundation

Dimanche de 11h à 12h aura lieu la Conf-FaQ "Vous méritez un meilleur Internet !" dans la Tente Acule.

Le site de la manifestation.

Intervention de l'April dans le Rendez-vous Éduc « Éducation au numérique éthique et responsable » le 5 avril 2023 à Paris (19e)

Par : ivanni
28 mars 2023 à 12:03
5 Avril 2023 - 10:30
5 Avril 2023 - 11:30

Les Rendez-vous Éduc, organisées par Universcience, ce sont deux journées professionnelles d’échanges, de partages d’expérience et de création autour d'une problématique éducative, à destination de toute la communauté éducative.

Un Rendez-vous Éduc sur la thématique « Éducation au numérique éthique et responsable » aura lieu les 5 et 12 avril 2023 à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris (19e). Le programme de l'événement.

À cette occasion, Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets à l'April, interviendra avec une présentation sur le thème « Le logiciel libre : quand l'informatique est vecteur d'émancipation et de coopération », le 5 avril de 10 h 30 à 11 h 30 au Centre des congrès de la Villette, salle 1 (niv. -3).

Les ateliers, conférences et animations sont gratuits, sur inscription obligatoire et dans la limite des places disponibles. Il est possible de s'inscrire uniquement pour les interventions retransmises en ligne - celles signalées par une icône en forme de caméra dans le programme. La conférence de l'April ne fait pas partie des ces interventions.

Le lien direct au formulaire d'inscription.

Les Connards Pro™, le système qui enferme les cons–

Par : Framasoft
1 décembre 2022 à 02:35

–sommateurs. Qui enferme les consommateurs. Ce dernier épisode inédit des Connards Professionnels™ vous explique les forces du capitalisme de surveillance, mais aussi ses faiblesses, et comment les consommateurs pourraient s’en émanciper (ce qui fait très très peur à nos chers Connards™).

L’ultime épisode inédit des Connards Pros™ sur le framablog !

Toute bonne chose a une fin, nous publions donc aujourd’hui le dernier des 4 épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

Ce livre libre est co-édité avec notre maison d’édition Des Livres en Communs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

Réservez votre place pour la conf théâtralisée (8 déc. à Paris)

L’épisode que vous allez voir aujourd’hui est une adaptation de la conférence théâtralisée où les Connards Professionnels vulgarisent le Capitalisme de Surveillance et l’économie de l’attention.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Depuis cette captation, Gee et Pouhiou ont intégralement retravaillé le texte de cette conférence théâtralisée, afin de le rendre moins dense, plus entraînant, bref : plus facile à aborder pour des personnes qui ne se passionnent pas forcément pour le numérique éthique !

Si les comparses comptent faire tourner cette conférence théâtralisée, nous n’avons pour l’instant que deux dates de programmées pour cette version Deluxe, Remasterisée, avec 13,37 % de connardise en plus garantie. Cela se passera sur Paris :

Nous espérons qu’il y aura des captations vidéos mais surtout d’autres représentations de cette conférence théâtralisée.

En attendant, voici le dernier épisode du guide, intitulé :

22. Conclusion : le SWOT de la connardise

Si vous regardez bien le capitalisme de surveillance, vous devez vous dire que ce système que j’ai peaufiné depuis des années est parfait.

Et vous avez raison, merci.

Pourtant, ce n’est pas parce qu’il est parfait qu’il est éternel. Pour qu’un système soit durable et résilient, il n’est pas inutile de revenir aux outils transmis en première année d’école du commerce, et de lui appliquer un bon vieux SWOT des familles.

Analysons donc ensemble les forces et faiblesses intrinsèques au capitalisme de surveillance (Strenghts and Weaknesses) ainsi que les opportunités et les menaces extérieures (Opportunities and Threats) dont nous devons nous préoccuper.

Une des grandes forces de ce système, c’est qu’il est très systémique : c’est-à-dire que tout se tient.

Ainsi, le pognon permet d’acheter de nouvelles technologies, pour capter plus de comportements, pour augmenter son influence culturelle et politique ce qui in fine rapporte plus de pognon.

C’est le cercle vertueux du capitalisme : tant qu’il y a des cons à essorer, y’a du liquide à se faire.

Or avec la surveillance par le numérique, l’essorage atteint des vitesses record. Parce que bon, mon papy, du temps béni de la Stasi, il gagnait déjà sa vie honnêtement en fichant ses congénères. Mais papy (respect et dividendes à lui ✊🤌) il fichait à la main, à l’ancienne : il faisait dans l’artisanal.

Si on compare son travail avec le fichage réalisé par la NSA aujourd’hui, on se rend compte que les services secrets des champions de la liberté sont beaucoup plus efficaces que ceux de la RDA.

L’autre force de ce système, c’est qu’il a désormais l’allure d’une évidence, d’une fatalité, d’une des lois naturelles qui régissent notre monde.

Car si l’informatique est partout et que ce que l’on code fait force de loi, alors pour contrôler le monde, il suffit de contrôler les petits cons qui codent.

Du coup, dès qu’on a un peu de pognon, on peut les acheter, les gamins. Et si vous ne voulez pas qu’ils se posent trop de questions sur les conséquences de ce qu’ils sont en train de coder, j’ai un secret : la méthode Agile.

Une des faiblesses qui existent dans notre beau système, ce sont ces va-nu-pieds en sandales bio qui prônent « l’hygiène numérique ».

Quand on leur donne le choix de la liberté entre Google Chrome, Apple Safari ou Microsoft Edge… ces salopiauds répondent « Firefox, parce que c’est pas fait pour le pognon ».

Quand on fait en sorte que leur téléphone Android ne soit plus qu’un gros capteur Google avec option agenda, ces malotrus répondent « non, j’ai un téléphone dégooglisé grâce à Murena ».

Heureusement qu’ils ne sont que quelques poignées d’hurluberlus, car ne nous cachons rien : c’est dégoûtant, l’hygiène numérique.

Une autre faiblesse que l’on doit éradiquer au plus vite : les bloqueurs de pub. Car la pub, c’est la base, c’est notre gagne-pain ! Sans la pub, tout le beau système de connard que j’ai construit s’effondre.

Or j’ai fait des efforts contre les bloqueurs de pubs. D’abord j’ai fait de la pédagogie pour bien faire rentrer dans le crâne des cons que bloquer la pub, c’est méchant. Que ça enlève le pain de la bouche des gratte-papier, qu’il faut que monde accepte de se javelliser le cerveau, sinon c’est tirer une balle dans le ventre creux des pauvres journaleux…

Puis j’ai carrément connardisé Adblock Plus. Pour bien expliquer aux cons : vous voulez bloquer la pub, prenez notre bloqueur de connards, c’est celui qui est le plus marketé, et promis : il ne laissera passer que la gentille pub.

Mais non : il se trouve toujours des hygiénistes dégoûtants pour dire aux cons d’installer Ublock Origin.

Heureusement, il reste de belles opportunités dans ce système de connard. Ainsi, la position de monopole permet de réécrire ce que doit être le numérique dans la tête des cons.

Ainsi, si vous dites « je veux une plateforme de diffusion de vidéos » à un informaticien, il pensera à PeerTube : un outil efficace pour faire un site où on peut créer des comptes, y mettre ses vidéos et les partager avec le reste du monde, sans avoir besoin d’une ferme de serveurs.

Mais si vous dites la même chose à un consommateur, il pensera monétisation, publicité, recommandations, suite du programme, émissions régulières… Bref, il pensera à une chaîne de télé, parce que c’est comme ça que fonctionnent les monopoles du domaine, à savoir YouTube et Twitch.

Une autre opportunité, c’est d’exploiter encore plus le petit personnel politique. Non parce qu’ils y prennent goût, à mes gros jeux de données. Ils ont bien compris que cela augmente la taille de leur petit pouvoir.

Car le pouvoir, c’est un peu comme le pognon : plus on en a, plus on en veut.

De fait le petit personnel politique, ça fait quelques piges qu’ils nous pondent deux lois sécuritaires par an. À vouloir copier mon beau modèle, ils finissent par le légitimer, et nous ouvrir la fenêtre des possibles.

Cependant, le Capitalisme de Surveillance est sous le coup de plusieurs menaces qui pourraient égratigner mon beau système : il s’agit donc de ne pas les ignorer.

En gros, ces menaces, ce sont tous les paltoquets, saligauds et autres pignoufs d’hygiénistes du logiciel libre, de l’anti-pub ou l’anti-surveillance… mais quand ils se multiplient entre eux.

Non parce que moi les libristes, tant qu’ils sont 15 dans leur slip en raphia, à se battre entre eux pour savoir si « Vim ou Debian », « Ubuntu ou chocolatine »… ça ne m’affole pas le pacemaker.

D’ailleurs, j’ai même essayé de récupérer leur mouvement d’un coup de rebranding. J’ai viré tous leurs bons sentiments politiques de « ouiiiii il faut que l’humain maîtrise l’informatique, il faut partager le savoir sous forme de communs », j’ai gardé la méthode de production, et j’ai collé un nom angliche qui pète bien : l’open source.

Alors ça a bien réussi, mon coup : l’open source est partout, le logiciel libre n’a plus une thune et est exsangue… Malgré ces efforts, tu as toujours des faquins de bisounours du code qui essaient de sortir du droit chemin des plateformes géantes.

Et voilà qu’ils te codent des PeerTube, des Mastodon, des Mobilizon, des NextCloud… des logiciels décentralisés que n’importe quel excité du clavier peut installer sur un serveur pour créer un cloud autonome, auto-géré, et synchronisé avec le reste de leur univers fédéré.

Non mais si ça prend leurs bêtises, les cons vont fuir les belles plateformes centralisatrices des géants du web pour aller héberger leurs vies numériques chez plein de petits hébergeurs à qui ils font confiance.

Une autre menace potentielle au capitalisme de surveillance, ce sont les associations qui s’organisent pour montrer les conséquences et les rouages de mon beau système.

Et que je peux pas vendre mes drones de surveillance à la police sans que La Quadrature du Net ne s’en mêle, et que je peux pas signer un contrat juteux entre Microsoft et l’Éducation Nationale sans que l’April ne gueule…

Or le capitalisme de surveillance est pudique : si l’on montre ses dessous, il devient timoré et peut presque (j’en frémis…) s’enfuir.

Alors certes, ces menaces sont réelles, mais pour qu’elles commencent à me faire peur, il faudrait que les cons se renseignent, se prennent en main, et rejoignent par milliers les zigotos qui font des associations d’utopistes : bref, faute de lutte collective à lui opposer, mon système de connard a de beaux jours devant lui.

C’est pourquoi, cher apprenti connard (et, ne nous interdisons aucune modernité : « chère apprentie connasse ») mon dernier mot sera pour toi : la balle est dans ton camp. Moi, c’est bon, j’ai construit mon bunker pour trinquer au frais lorsque le monde va cramer. Je te confie donc mon beau système.

C’est à toi désormais de prendre la relève. Ta mission, c’est de te sortir les doigts du fion, et de connardiser le digital pour que perdure le capitalisme de surveillance.

(Et que je touche mes dividendes.)

#OnCompteSurVous

#JeSuisCharlesHyppolite

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Les Connards Pro™, exploiter les données des cons–

Par : Framasoft
24 novembre 2022 à 03:22

–sommateurs. Les données des consommateurs. Ce nouvel épisode inédit des Connards Professionnels™ vous explique à quoi cela sert de capter un maximum de données, comment manipuler les masses, et ainsi comment gagner au grand jeu du capitalisme de surveillance.

Le retour des Connards Pros™ avec des épisodes inédits !

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

Réservez votre place pour la conf théâtralisée (6 & 8 déc. à Paris)

L’épisode que vous allez voir aujourd’hui est une adaptation de la conférence théâtralisée où les Connards Profesionnels vulgarisent le Capitalisme de Surveillance et l’économie de l’attention.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Depuis cette captation, Gee et Pouhiou ont intégralement retravaillé le texte de cette conférence théâtralisée, afin de le rendre moins dense, plus entraînant, bref : plus facile à aborder pour des personnes qui ne se passionnent pas forcément pour le numérique éthique !

Si les comparses comptent faire tourner cette conférence théâtralisée, nous n’avons pour l’instant que deux dates de programmées pour cette version Deluxe, Remasterisée, avec 13,37 % de connardise en plus garantie. Cela se passera sur Paris :

Nous ignorons s’il y aura des captations vidéos, donc nous vous conseillons vivement de réserver en signalant votre présence sur les événements Mobilizon ci-dessus (ou de les contacter, par email : leur pseudo chez connard point pro, pour voir à quelles conditions les faire venir près de chez vous !)

En attendant, voici un nouvel épisode du guide, intitulé :

21. Que faire de l’attention des cons ?

La pensée de connard systémique a ceci de beau qu’elle permet d’exprimer sa connardise à tous les niveaux.

Qu’il s’agisse de manipuler le langage en faisant passer des comportements sociaux pour des « données personnelles », de manipuler les consommateurs pour qu’ils nous offrent leurs interactions sur un plateau et se mettent à haïr le respect de leur consentement… Tout cela demande un soin du détail que seul un maître connard peut offrir.

Si vous réussissez cette première étape, bravo, vous êtes devenu Éleveur-Entrepreneur, responsable d’une belle usine qui gère 15 bestiaux au mètre carré. Et les cons dans tout ça… ? Ben c’est le bétail !

En bon éleveur, vous l’avez gavé de votre foin attentionnel, produit localement par d’autres bestiaux (les créateurs de contenus), et enrichi à la pub. C’est ainsi que vous le trayez régulièrement pour avoir de bon gros jeux de données comportements tout frais.

Cependant, chacun son métier : vous êtes fermier, pas boucher ni fromager. Donc ces comportements tout frais, vous allez les confier au Marché. Ça tombe sous le sens.

Dans le milieu, ceux qui transforment les datas, ce sont les courtiers de données. Et si vous les regardez attentivement, ils ont tous une tête à s’appeler Adam. Ne me demandez pas pourquoi : c’est la loi du Marché.

Avoir de beaux jeux de données croisés entre plusieurs sources, c’est donc avoir des informations très précises sur les cons, leurs futurs votes, leurs futurs crédits, leurs futures baises, leurs futurs achats…

Alors qu’est-ce qu’on leur fourgue à tous ces consommateurs qu’on connaît si bien, comme si on les avait espionnés ? C’est quoi la base, le pain quotidien de tout connard digital ? C’est quoi le gras qui huile les rouages de notre système et arrondit nos ventres insatiables, hein… ? C’est… la publicité.

La publicité, tout le monde y goûte, tout le monde en dépend. On a aiguisé les esprits, on a filé des arguments à gauche comme à droite, bref : la publicité, c’est inattaquable.

Alors la publicité c’est bien, mais ce n’est qu’une base à partir de laquelle on va commencer à élever le niveau de la connardise.

Ainsi, si on veut sortir des techniques de gagne petits de la data, ce qui marche bien en ce moment c’est d’aller vendre du consommateur aux banques et aux assurances.

Il faut dire que vu le pognon qu’elles brassent, ces entreprises n’aiment pas beaucoup le risque. Donc quand nous on se pointe devant elles avec des comportements tout frais, tout croisés, tout prédictibles… Pour elles c’est les moissons, Noël et la chandeleur en même temps… bref : c’est la fête du blé.

Quand votre niveau de pognon engrangé commence à faire honneur à votre niveau de connardise, et qu’au passage vous vous êtes faits quelques amis dans la finance… c’est le moment de passer aux choses sérieuses.

Par exemple en commençant à vous faire ami-ami avec les états en leur vendant vos services. Alors ils appellent ça « partenariat public-privé », mais pour nous c’est juste un moyen de leur vendre à prix d’or de quoi mieux espionner leurs cons à eux (ils appellent ça des contribuables, mais en bons connards nous ne jugeons pas : chacun ses perversions).

L’objectif, ici, c’est d’arriver à augmenter votre degré de connardise, améliorer votre influence et vos connaissances dans les services de l’État, pour finir par aller prendre le pognon chez ceux qui le captent le mieux : les politiques.

On l’a vu avec Cambridge Analytica, influencer des élections, telles que le Brexit ou l’accession de Trump au trône, c’est simple comme une pub Facebook. Encore faut-il trouver des laquais pour rémunérer pour notre connardise.

Or, les hommes et femmes politiques, c’est en quelque sorte notre petit personnel à nous. Un qui l’a bien compris, c’est le milliardaire Steve Bannon (respect et dividendes à lui ✊🤌), qui a commandité à Cambridge Analytica des expériences scientifiques pour trouver comment manipuler en masse les étatsuniens, puis qui a appliqué les résultats avec ses sites de propagande tels que BreitBartNews.

De moindres connards s’arrêteraient là, satisfaits d’avoir influencé des états, et la conscience politique de nations entières. Mais ce serait louper le coche, le point d’orgue, l’apogée d’une carrière de connard professionnel : la capacité d’influencer une culture toute entière.

Les champions sur la question, c’est Google. À l’époque où « blogosphère » était un mot moderne, ils ont inventé le score des blogs, le « blog rank », qui te permet de grimper dans les recherches Google. Pour faire grimper ton blog rank, il fallait faire grimper toutes les statistiques… mises en avant par Google.

Bref, il fallait souscrire à la course au clic. C’est ainsi que tout le monde s’est mis à écrire de la même manière, le fameux « web rédactionnel », qui fait que vous pouvez pas lire deux paragraphes tranquille sans qu’un truc vous saute aux yeux.

Le blog rank, et plus tard les affichages des visites avec Google Analytics, c’est au cœur de la méthode de Google. Donner des outils statistiques aux personnes qui créent et publient du contenu, et leur afficher bien en gros les courbes des statistiques qui intéressent Google et ses annonceurs.

Il n’en faudra pas plus à un homo numéricus normalement constitué : il n’aura plus d’autre envie que de voir les chiffres grossir.

C’est ce qu’il s’est passé avec le phénomène des YouTubers. Grâce à ses manipulations statistiques, Google a transformé une bande de joyeux drilles qui se croyaient revenus au temps des radios libres, en de jolies marionnettes, bien soumises au sacro-saint algorithme.

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Les Connards Pro™, capter les données des cons–

Par : Framasoft
17 novembre 2022 à 01:58

–sommateurs. Les données des consommateurs. Cet épisode inédit des Connards Professionnels™ vous invite à découvrir le monde merveilleux du capitalisme de surveillance, où l’on donne ce qui nous est le plus personnel : notre attention.

Le retour des Connards Pros™ avec des épisodes inédits !

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

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Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

En attendant, voici un nouvel épisode du guide, intitulé :

20. Capter l’attention des cons

Ce que l’on apprend lorsqu’on expérimente sur les humains, c’est que ce n’est qu’une première étape. C’est un marchepied, en quelque sorte, qui vous le mettra à l’étrier d’une aventure à laquelle tout Connard dans l’âme se doit d’aspirer : manipuler une culture, une civilisation entière.

Pour ce faire, il vous faudra œuvrer à façonner un système si complexe, si ingénieux, si empreint de tout votre art que tout apprenti connard ne pourra que vous considérer comme un Maître.

Le chef-d’œuvre qui m’a pris tout mon temps, durant ces quelques années de hiatus, a été nommé par des spécialistes le : « Capitalisme de surveillance ».

Il va de soi qu’un système aussi raffiné se doit d’être exhaustif et intègre. Il est ici nullement question de créer une mécanique dont moi et les miens serions exempts. Cela indiquerait aux rouages de ce système qu’ils pourraient s’en extraire, rendant tout le système caduc dès le départ.

Or, si l’on pense en bon connard, un bon système est un système où l’on se soustrait à toutes les contraintes, souffrances et autre pénibilités… en les faisant ruisseler sur autrui. Dans un système de type capitaliste, l’astuce consiste à être riche, pour se nicher au sommet de la pyramide, quitte à chier sur les épaules de ceux d’en dessous.

Ainsi, seuls les pauvres seront affectés par la pénibilité du système. Or, ne nous le cachons pas, ils l’ont bien mérité : ils (ou, pour user de leur argot vernaculaire : « iels ») sont pauvres.

Tout comme il est inutile de deviner qui de la poule ou de l’œuf… Ne perdons pas de temps à savoir qui était là en premier : la pauvreté ou la bêtise. Le fait est qu’il s’agit d’un cycle naturel où l’un entraîne l’autre.

C’est en profitant de ce cercle vertueux que j’ai pu imposer à la populace mes termes, mon vocabulaire. C’est ainsi grâce à ma connardise que l’on parle communément de « données personnelles ».

C’est intéressant d’appeler nos comportements des données. Cela fait penser à quelque chose que l’on donne. Comme si le commun des consommateurs avaient le pouvoir. Le choix. La responsabilité de leurs données.

En tant que connards professionnels, il ne faut jamais laisser nos cibles penser avec leurs propres mots : cela pourrait leur donner des idées. Ainsi, n’oublions pas que dans « données personnelles », j’ai ajouté le mot personnelles.

Voilà que le consommateur moyen va se dire que ses comportements sont ses données à lui, presque sa propriété. D’un simple mot, j’isole cette personne, je le condamne à être un individu, séparé des autres individus, ne pouvant plus s’allier à eux pour remettre collectivement en cause mon beau système.

Or, si l’on regarde d’un pur point de vue technique, le web a été fait par et pour des animaux sociaux, et n’existe que pour faire du lien. Aucun de vos comportements ne concerne que vous, ils racontent votre rapport aux autres, aux choses, au monde.

De votre date de naissance (qui indique ce que faisaient, ce jour-là, les corps qui vous ont fait naître), à votre géolocalisation (qui indique qui vous allez voir, avec qui, et souvent pourquoi), vos comportements sont quasi exclusivement sociaux.

De ces comportements sociaux, on peut très vite déduire un portrait assez fin de chaque personne dans sa relation aux autres. Dans le jargon, on appelle cela un « graphe social ».

Vous avez certainement, sur votre smartphone, des applications qui ont accès à votre carnet de contact (elles vous remercient, d’ailleurs). Ce qui signifie que si vous tournez autour d’un nouveau crush, cette application saura quand vous rentrez son 06 dans vos contacts.

Si, par ailleurs, j’ai accès à un autre fichier qui note la géolocalisation de téléphones identifiés par leur numéro, je peux donc savoir qui tourne autour de qui, quand est-ce que les téléphones passent la nuit ensemble et donc à quel moment leur faire afficher des publicités pour des sous-vêtements affriolants, des préservatifs ou des pilules du lendemain.

C’est bien là l’avantage des comportements sociaux : on peut noter ce que l’on veut sur qui l’on veut, car même les personnes qui n’ont pas de smartphone ou de comptes sur les plateformes ont des amis qui en ont.

Notez bien cependant qu’il est important de respecter la loi comme un connard. Ainsi, puisqu’en France il est interdit de ficher les opinions politiques ou orientations sexuelles, je m’interdis scrupuleusement de ficher quiconque comme « votant à droite » ou comme « pédé comme un sac à dos ». Par contre, j’ai beaucoup de monde dans les cases « souhaite la réduction de ces charges qui nous étouffent » et « intéressé par la culture gaie ».

Ne désespérons pas : la route est longue mais la loi change, et même un pas après l’autre : on avance. Récemment, le fichage des opinions politiques et orientations sexuelles a été autorisé à la police française. C’est là un signe d’espoir qui nous permet de rêver.

Il faut dire que, à l’instar de la délation et de la collaboration, le fichage est une tradition culturelle forte. Pour le web, cela a commencé avec les cookies. Le principe de base était simple : des nerds et des gratte-papier faisaient des sites web qui attiraient l’attention de gens, qui consommaient les contenus.

Les premiers connards du web s’en sont rendu compte, et sont allé à la source. Tiens petit nerd qui se dit webmestre, tu veux des belles statistiques pour savoir ce qui est lu ? Voici Bastards Analytics, tu le mets sur ton site web et ça ajoute juste un petit cookie. Et toi, gratte-papier, tu veux des jolies polices d’écriture pour ton blog ? Alors utilise mes Bastards fonts, y’aura juste un cookie, mais ce sera tellement joli.

Et puis… puis ça a explosé. Les cookies de mes copains installaient mes cookies, les pisteurs se partageaient des données entre eux… Ah, ça ! Quand on a pas connu on ne se rend pas compte, mais aux débuts du web marchand, y’en avait partout, c’était beau, c’était… hyper communautaire, en fait.

Et c’est là qu’est arrivée la tuile. LE truc que nos lobbyistes n’ont pas pu dérailler.

RGPD.

Il fallait demander aux consommateurs leur consentement, comme s’ils savaient ce qui est bon pour eux ! Alors oui, bien sûr, au début c’était la tuile, mais cela fut en fait un bon défi de connard. Comment faire en sorte que les consommateurs détestent le consentement au moins autant que nous ?

On peut vous dire que pour arriver à un tel résultat, y’a des années d’expérience et (oui, osons le mot) du talent.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

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Les Connards Pro™, l’épisode perdu (Facebook)

Par : Framasoft
10 novembre 2022 à 02:51

Les Connards Professionnels nous reviennent après des années d’absence. Découvrez aujourd’hui un épisode qui parodie et explicite le fonctionnement de Facebook, écrit en 2015 et pourtant jamais publié avant maintenant.

Les Connards Pros™ vous forment au capitalisme de surveillance !

Entre 2014 et 2015, Gee et Pouhiou ont écrit un OWNI (objet webesque non identifiable) mi roman, mi BD et mi guide managérial parodique, intitulé Le Guide du connard professionnel. Le principe est de former le lectorat au design de la malveillance, une activité hautement lucrative. Des ouvertures « faciles » rageantes aux dark patterns en passant par l’argent-dette : tout est de la faute des Connards™ !

Sept ans plus tard, nos frama-comparses ravivent le projet avec une pseudo-masterclass de connards qui vous dévoile les mécanismes de l’économie de l’attention pour mieux comprendre le capitalisme de surveillance : Framasoft s’y est d’ailleurs infiltrée pour mieux la capter en vidéo !

Depuis, les Connards Pro™ n’ont pas chômé et vous proposent :

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

19. Donner de l’exercice à ses cobayes

Les expérimentations sur les animaux n’ont plus bonne presse, au grand dam des industries cosmétiques qui se sont vues obligées d’inventer le rouge à lèvres virtuel, le mascara pour bactérie ou la crème de jour pour cadavre… Par chance, pratiquer des tests sur les humains reste encore possible, pour peu que vous le fassiez dans une posture socialement acceptable. Sociologie, anthropologie, ethnologie : les sciences sociales nous offrent ce plaisir mais demandent un investissement coûteux (sous forme d’harassantes études) pour une rémunération de gagne-petit. Un bon connard préférera donc monter sa start-up du web.

On ne le répétera jamais assez, un bon connard est un flemmard intelligent (voir notre 6e leçon : Ne faites plus, faites faire). Votre travail ne doit consister, en somme, qu’à créer les règles du jeu, le code faisant Loi. Une application de réseau-sociotage fluide, belle, réactive ne suffit pas : il faut qu’elle attire le chaland. Si votre code-concept de base consiste à mettre en valeur les egos dans un positivisme aussi forcé que le sourire d’une hôtesse de l’air en plein crash aérien ; vous avez déjà fait beaucoup. Reposez-vous donc, et laissez les autres travailler pour vous en leur ouvrant votre outil, comme tout internaute débonnaire le ferait.

Parler avec des astérisques est un talent réservé aux connards professionnels de haut vol. Peu d’entre nous savent présenter leurs arguments sans qu’on n’y voie les conditions écrites à l’encre antipathique et lisibles au microscope atomique. Le jour où vous pouvez inclure l’intégralité du texte de Mein Kampf dans des Conditions Générales d’Utilisation et voir votre clientèle cliquer sur « je suis d’accord et j’accepte », c’est que vous êtes parvenu à une telle maîtrise de votre position dominante. Vous n’avez plus qu’à changer les conditions pour virer les projets extérieurs (ceux qui vous ont aidé à appâter le chaland) et garder les cobayes dans votre labyrinthe de plus en plus

Dès lors que vos cobayes sont piégés dans votre labyrinthe, libre à vous de les exploiter comme bon vous semble. Bien entendu, vous placerez de la publicité à chaque cul-de-sac et leur demanderez de plus en plus de données à chaque tournant… Mais, outre ce pré-requis de base, c’est là que vos expériences peuvent vraiment commencer. Par exemple, vous prenez deux groupes de cobayes identiques, et montrez des infos positives aux uns tandis que les autres ne verront que le pire des infos qui les entourent…

L’avantage d’avoir des cobayes piégés dans cette avalanche incessante d’informations nivelées et formatées, dans votre infinite scrolling, c’est que tôt ou tard ils participeront au bruit ambiant. Ainsi, leur moindre clic et statut vous permettra de récolter les données du résultat de votre expérimentation sociale.

« Du pain et des jeux… » voilà les besoins du bas-peuple, comme nous l’expliquait un antique Connard. Maintenant que nous sommes civilisés et connectés, on peut mettre à jour l’adage : « si vous avez assez de jeux, oubliez le pain ». Avoir le monde entier au creux de votre main n’est pas une responsabilité, c’est un hobby. Une fois leurs êtres et états bien rangés dans votre ferme de serveurs, vous n’avez plus qu’a vous assurer de repeindre régulièrement les murs de votre prison dorée afin qu’ils n’aient plus jamais besoin d’en sortir. Médias, infos, vidéos, sorties, articles, musiques, dialogues et coup de fil… pourquoi utiliser internet quand on a populr.com ?

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