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Lettre ouverte : L’Union européenne doit poursuivre le financement des logiciels libres

Par : egonnu
18 juillet 2024 à 08:16

L'April signe cette lettre ouverte adressée à la Commission européenne afin qu'elle maintienne le financement des logiciels libres, à travers les programmes Next Generation Internet (NGI).

Cette lettre a été publiée initialement par les petites singularités. Si vous souhaitez la signer, merci de la publier sur votre site et de compléter le tableau ici.

Lettre ouverte à la Commission européenne

Depuis 2020, les programmes Next Generation Internet (NGI), sous-branche du programme Horizon Europe de la Commission européenne financent en cascade (notamment, via les appels de NLnet) le logiciel libre en Europe. Cette année, à la lecture du brouillon du Programme de Travail de Horizon Europe détaillant les programmes de financement de la commission européenne pour 2025, nous nous apercevons que les programmes Next Generation Internet ne sont plus mentionnés dans le Cluster 4.

Les programmes NGI ont démontré leur force et leur importance dans le soutien à l’infrastructure logicielle européenne, formant un instrument générique de financement des communs numériques qui doivent être rendus accessibles dans la durée. Nous sommes dans l’incompréhension face à cette transformation, d’autant plus que le fonctionnement de NGI est efficace et économique puisqu’il soutient l’ensemble des projets de logiciel libre des plus petites initiatives aux mieux assises. La diversité de cet écosystème fait la grande force de l’innovation technologique européenne et le maintien de l’initiative NGI pour former un soutien structurel à ces projets logiciels, qui sont au cœur de l’innovation mondiale, permet de garantir la souveraineté d’une infrastructure européenne. Contrairement à la perception courante, les innovations techniques sont issues des communautés de programmeurs européens plutôt que nord-américains, et le plus souvent issues de structures de taille réduite.

Le Cluster 4 allouait 27.00 millions d’euros au service de :

  • « Human centric Internet aligned with values and principles commonly shared in Europe »1 ;
  • « A flourishing internet, based on common building blocks created within NGI, that enables better control of our digital life »2 ;
  • « A structured eco-system of talented contributors driving the creation of new internet commons and the evolution of existing internet commons »3.

Au nom de ces enjeux, ce sont plus de 500 projets qui ont reçu un financement NGI0 dans les 5 premières années d’exercice, ainsi que plus de 18 organisations collaborant à faire vivre ces consortia européens.

NGI contribue à un vaste écosystème puisque la plupart du budget est dévolu au financement de tierces parties par le biais des appels ouverts (open calls). Ils structurent des communs qui recouvrent l’ensemble de l’Internet, du matériel aux applications d’intégration verticale en passant par la virtualisation, les protocoles, les systèmes d’exploitation, les identités électroniques ou la supervision du trafic de données. Ce financement des tierces parties n’est pas renouvelé dans le programme actuel, ce qui laissera de nombreux projets sans ressources adéquates pour la recherche et l’innovation en Europe.

Par ailleurs, NGI permet des échanges et des collaborations à travers tous les pays de la zone euro et aussi avec les widening countries [1:1], ce qui est actuellement une réussite tout autant qu’un progrès en cours, comme le fut le programme Erasmus avant nous. NGI est aussi une initiative qui participe à l’ouverture et à l’entretien de relation sur un temps plus long que les financements de projets. NGI encourage également à l’implémentation des projets financés par le biais de pilotes, et soutient la collaboration au sein des initiatives, ainsi que l’identification et la réutilisation d’éléments communs au travers des projets, l’interopérabilité notamment des systèmes d’identification, et la mise en place de modèles de développement intégrant les autres sources de financements aux différentes échelles en Europe.

Alors que les États-Unis d’Amérique, la Chine ou la Russie déploient des moyens publics et privés colossaux pour développer des logiciels et infrastructures captant massivement les données des consommateurs, l’Union européenne ne peut pas se permettre ce renoncement. Les logiciels libres et open source tels que soutenus par les projets NGI depuis 2020 sont, par construction, à l’opposée des potentiels vecteurs d’ingérence étrangère. Ils permettent de conserver localement les données et de favoriser une économie et des savoirs-faire à l’échelle communautaire, tout en permettant à la fois une collaboration internationale. Ceci est d’autant plus indispensable dans le contexte géopolitique que nous connaissons actuellement. L’enjeu de la souveraineté technologique y est prépondérant et le logiciel libre permet d’y répondre sans renier la nécessité d’œuvrer pour la paix et la citoyenneté dans l’ensemble du monde numérique.

Dans ces perspectives, nous vous demandons urgemment de réclamer la préservation du programme NGI dans le programme de financement 2025.

  • 1. « d'un Internet centré sur l'humain, avec des valeurs et des principes généralement partagés en Europe », (traduction proposée par l'April)
  • 2. « d'un Internet prospère, fondé sur des briques communes créées au sein du NGI, permettant un meilleur contrôle de nos vies numériques », (traduction proposée par l'April)
  • 3. « un écosystème structuré de contributeurs et de contributrices talentueuses, œuvrant pour la création de nouveau communs d'internet et pour l'évolution des communs d'internet existants », (traduction proposée par l'April)

L’Union Européenne doit poursuivre le financement des logiciels libres

Par : Framasoft
14 juillet 2024 à 05:59

Le programme de financement européen NGI est en danger, alors qu’il s’agit probablement d’une des meilleures choses qui soit arrivée au logiciel libre durant ces dernières années. En effet, cette initiative permet de soutenir financièrement des centaines de projets libres communautaires, dont certaines briques fondamentales pour notre vie numérique quotidienne. Framasoft bénéficie depuis plusieurs années de ce type de fonds, notamment sur les projets PeerTube et Mobilizon.

Pour nous et pour d’autres, il s’agit d’un véritable accélérateur pour tous les logiciels libres, et le fait que ce programme soit en danger met en péril tout l’écosystème qu’il consolide et fortifie.

Nous vous invitons à contacter vos élu·es pour les alerter des enjeux et faire perdurer ce programme.

Cette lettre a été publiée initialement par les petites singularités. Si vous souhaitez la signer, merci de la publier sur votre site et de compléter le tableau ici.

Lettre ouverte à la Commission Européenne

Depuis 2020, les programmes Next Generation Internet (NGI), sous-branche du programme Horizon Europe de la Commission Européenne financent en cascade (via les appels de NLnet) le logiciel libre en Europe. Cette année, à la lecture du brouillon du Programme de Travail de Horizon Europe détaillant les programmes de financement de la commission européenne pour 2025, nous nous apercevons que les programmes Next Generation Internet ne sont plus mentionnés dans le Cluster 4.

Les programmes NGI ont démontré leur force et leur importance dans le soutien à l’infrastructure logicielle européenne, formant un instrument générique de financement des communs numériques qui doivent être rendus accessibles dans la durée. Nous sommes dans l’incompréhension face à cette transformation, d’autant plus que le fonctionnement de NGI est efficace et économique puisqu’il soutient l’ensemble des projets de logiciel libre des plus petites initiatives aux mieux assises. La diversité de cet écosystème fait la grande force de l’innovation technologique européenne et le maintien de l’initiative NGI pour former un soutien structurel à ces projets logiciels, qui sont au cœur de l’innovation mondiale, permet de garantir la souveraineté d’une infrastructure européenne. Contrairement à la perception courante, les innovations techniques sont issues des communautés de programmeurs européens plutôt que nord-américains, et le plus souvent issues de structures de taille réduite.

Le Cluster 4 allouait 27 millions d’euros au service de :

  • « Human centric Internet aligned with values and principles commonly shared in Europe » ;
  • « A flourishing internet, based on common building blocks created within NGI, that enables better control of our digital life » ;
  • « A structured eco-system of talented contributors driving the creation of new internet commons and the evolution of existing internet common« .

Au nom de ces enjeux, ce sont plus de 500 projets qui ont reçu un financement NGI0 dans les 5 premières années d’exercice, ainsi que plus de 18 organisations collaborant à faire vivre ces consortia européens.

NGI contribue à un vaste écosystème puisque la plupart du budget est dévolue au financement de tierces parties par le biais des appels ouverts (open calls). Ils structurent des communs qui recouvrent l’ensemble de l’Internet, du matériel aux applications d’intégration verticale en passant par la virtualisation, les protocoles, les systèmes d’exploitation, les identités électroniques ou la supervision du trafic de données. Ce financement des tierces parties n’est pas renouvelé dans le programme actuel, ce qui laissera de nombreux projets sans ressources adéquates pour la recherche et l’innovation en Europe.

Par ailleurs, NGI permet des échanges et des collaborations à travers tous les pays de la zone euro et aussi avec ceux des widening countries¹, ce qui est actuellement une réussite tout autant qu’un progrès en cours, comme le fut le programme Erasmus avant nous. NGI0 est aussi une initiative qui participe à l’ouverture et à l’entretien de relation sur un temps plus long que les financements de projets. NGI encourage également à l’implémentation des projets financés par le biais de pilotes, et soutient la collaboration au sein des initiatives, ainsi que l’identification et la réutilisation d’éléments communs au travers des projets, l’interopérabilité notamment des systèmes d’identification, et la mise en place de modèles de développement intégrant les autres sources de financements aux différentes échelles en Europe.

Alors que les États-Unis d’Amérique, la Chine ou la Russie déploient des moyens publics et privés colossaux pour développer des logiciels et infrastructures captant massivement les données des consommateurs, l’Union Européenne ne peut pas se permettre ce renoncement. Les logiciels libres et open source tels que soutenus par les projets NGI depuis 2020 sont, par construction, à l’opposée des potentiels vecteurs d’ingérence étrangère. Ils permettent de conserver localement les données et de favoriser une économie et des savoirs-faire à l’échelle communautaire, tout en permettant à la fois une collaboration internationale. Ceci est d’autant plus indispensable dans le contexte géopolitique que nous connaissons actuellement. L’enjeu de la souveraineté technologique y est prépondérant et le logiciel libre permet d’y répondre sans renier la nécessité d’œuvrer pour la paix et la citoyenneté dans l’ensemble du monde numérique.

Dans ces perspectives, nous vous demandons urgemment de réclamer la préservation du programme NGI dans le programme de financement 2025.

¹ Tels que définis par Horizon Europe, les États Membres élargis sont la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la République Tchèque, l’Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. Les pays associés élargies (sous conditions d’un accord d’association) l’Albanie, l’Arménie, la Bosnie Herzégovine, les Iles Féroé, la Géorgie, le Kosovo, la Moldavie, le Monténégro, le Maroc, la Macédoine du Nord, la Serbie, la Tunisie, la Turquie et l’Ukraine. Les régions élargies d’outre-mer sont : la Guadeloupe, la Guyane Française, la Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Martin, Les Açores, Madère, les Iles Canaries.

Rédaction d'un guide de mise en conformité avec le Cyber Resilience Act par le CNLL et le cabinet inno³

Par : fcouchet
12 juin 2024 à 08:17

Le CNLL (Union des entreprises du logiciel libre et du numérique ouvert) et le cabinet inno³ vont rédiger un guide de mise en conformité avec le Cyber Resilence Act. Le groupe de travail est lancé en juin et le travail va commencer cet été.

Voir l'annonce sur le compte Mastodon d'inno³ et sur le site du CNLL.

Il est indiqué que pour participer il est possible de s'inscrire directement sur la liste dédiée.

Élections européennes 2024

Par : fcouchet
30 mai 2024 à 10:19

À quelques jours du scrutin des élections européennes, le 9 juin 2024, l'April propose, sans les commenter, une liste, pas forcément exhaustive, des différentes propositions relatives aux sujets de l'association parmi les programmes des 38 listes candidates. Seules les mentions explicites en faveur du logiciel libre seront mises en gras. L'ordre retenu et les dénominations des listes sont telles qu'établies par le ministère de l'Intérieur.

Nous vous invitons à retrouver également l'important travail de synthèse publié sur LinuxFR.

De son côté, le CNLL (« les entreprises du numérique ouvert »), a publié un questionnaire à destination des listes candidates. À ce jour, Volt France, un parti politique participant à la liste EUROPE TERRITOIRES ÉCOLOGIE, a répondu à ce questionnaire (15 pages) ainsi que le Parti Pirate. Tous deux avec des prises de position marquées en faveur du logiciel libre. Stéfane Fermigier, co-président du CNLL, partage son analyse dans une tribune1.

Les listes France Insoumise - Union populaire, Europe Écologie et Esperanto langue commune mentionnent explicitement le logiciel libre dans leur programme. La liste Parti Pirate a un chapitre de son programme consacré à la question du logiciel libre et des données ouvertes.

LA FRANCE FIERE, MENEE PAR MARION MARECHAL ET SOUTENUE PAR ÉRIC ZEMMOUR

Programme : https://votezmarion.fr/wp-content/uploads/2024/05/Projet-2024-La-France-fiere.pdf

  • Viser la souveraineté hardware/software pour les institutions et certains secteurs stratégiques européenne (matériel informatique et cloud européen pour les institutions, lanceurs européens pour les satellites…)
  • Relocaliser sur le sol européen les données numériques des sociétés et particuliers européens (construction et sécurisation de data centers assurant notre souveraineté dans ce domaine)

LA FRANCE INSOUMISE - UNION POPULAIRE

Programme : https://lafranceinsoumise.fr/europeennes-2024/programme-de-lunion-populaire/

Refonder un service public de l’éducation et de l’enseignement supérieur pour l’émancipation

  • Défendre un autre modèle universitaire à l’échelle européenne pour une libre circulation du savoir, des étudiants et des enseignants, quelle que soit leur origine dans le cadre d’un enseignement public, ouvert à tous et toutes, émancipateur et indépendant des pressions économiques
  • S’opposer à la marchandisation du service public d’éducation et à sa privatisation ainsi qu’aux pressions des lobbies, GAFAM - Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - et intérêts économiques sous la forme par exemple de fondations financées par des entreprises, du mécénat, de la sponsorisation d’établissements, d’équipements informatiques – hardware et software – ou de diplômes
  • […]

Reprendre le contrôle sur les multinationales du numérique

  • Mesure-clé - Inscrire la neutralité du net, c’est-à-dire l’accès égal de chacun et l’égalité de traitement, dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne
  • Renforcer les dispositions des règlements sur les services numériques pour mieux encadrer l’activité des GAFAM et garantir la protection des citoyens
  • Refuser tout accord d’exfiltration de données personnelles et stratégiques en dehors de l’espace français et de l’Union européenne
  • Investir dans la recherche publique, notamment sur les nouvelles technologies, et développer les coopérations entre universités et centres de recherches européens en sortant de la logique des partenariats publics privés
  • Réformer le système mondial des droits de propriété intellectuelle pour soutenir le transfert des nouvelles technologies écologiquement durables
  • Planifier une politique ambitieuse de câbles internet sous-marins transcontinentaux alternatifs à ceux transitant pour le Royaume-Uni et les États-Unis et concurrençant la progression des câbles tirés par les grandes multinationales du numérique
  • Planifier une politique ambitieuse de super-calculateurs et de relocalisation des infrastructures numériques (nœuds internet, data centers) davantage décentralisée sur le territoire européen
  • Lutter contre l’introduction de brevets dans l’industrie logicielle qui sont un outil de domination pour les grandes entreprises au détriment de l’autonomie et de la capacité d’innovation des PME
  • Soutenir une planification numérique axée sur les secteurs du logiciel libre
  • Développer une politique de modération des contenus en ligne alternative et inclusive, transparente dans ses algorithmes et respectueuse des travailleurs des plateformes de microtravail (modération en ligne, assistance des intelligences artificielles) avec une rémunération décente
  • Inciter les États-membres à faire passer les « coffres à butin » payants (ou loot box payantes) dans la juridiction des régulateurs de jeux d’argent
  • Investir dans une planification écologique du numérique : favoriser le codage vert et le low tech, instaurer des critères techniques et environnementaux permettant aux utilisateurs d’opérer des choix éclairés de services de stockage en ligne

LA FRANCE REVIENT ! AVEC JORDAN BARDELLA ET MARINE LE PEN

Programme : https://vivementle9juin.fr/storage/Programme.pdf

  • Défendre la constitution d’un cloud souverain européen, et non d’un simple « cloud de confiance » perméable aux ingérences juridiques américaines et chinoises.
  • Revoir les règles de la concurrence européenne pour autoriser la concentration des acteurs et créer des champions européens du numérique qui atteindront ainsi une taille critique au niveau mondial.

EUROPE ECOLOGIE

Programme : https://ecologie2024.eu/document/4WSBbTscsgknLiwNWFXSva/eu24-socle-programmatique-vf.pdf

Mettre la révolution numérique au service de nos besoins et de l'intérêt général

  • Briser le monopole des GAFAM en Europe en garantissant l’interopérabilité des services numériques en s’appuyant sur les acquis du Digital Market Act, à élargir à d’autres activités monopolistiques que celles actuellement couvertes.
  • Soutenir le développement d’alternatives européennes aux GAFAM, en sortant de la logique de géants oligopolistiques, avec des investissements européens ciblés vers la souveraineté numérique européenne, le développement de logiciels libres et la contribution des acteurs du numériques à la transition juste (cf. 2.2 - Soutenir les entreprises engagées).
  • Taxer les GAFAM et confier à la Commission la vérification des impôts payés sur le continent pour qu’ils correspondent à l’activité qui y est réalisée.
  • Lutter contre le lobbying des Big tech companies au sein des institutions européennes en renforçant les obligations et contrôle de transparence pour dénoncer les conflits d’intérêt et ingérences étrangères sur le droit de l’Union.
  • Renforcer les actions antitrust pour éviter que des entreprises dominent l’ensemble de l’écosystème de la publicité en ligne.
  • Assurer aux Européen·ne·s un droit de ne pas être traqué·e en ligne, en encadrant la publicité ciblée privilégiant la publicité contextuelle et en assurant la gratuité du droit à la vie privée en ligne.
  • Garantir une réactivité législative en matière d’intelligence artificielle (IA) en créant une instance de suivi des innovations technologiques et une réadaptation rapide du cadre réglementaire en la matière. Cette gouvernance, composée d’experts, parlementaires et de citoyen·nes, devra à la fois s’assurer de la non-obsolescence des textes européens, mais aussi déclencher des alertes en cas de déploiements technologiques non conforme avec les objectifs environnementaux et la défense des droits humains.
  • Lutter contre l’automatisation de toutes les discriminations en encadrant l’impact sur les droits fondamentaux des systèmes algorithmiques et en faisant de la non-discrimination un principe obligatoire de tout traitement algorithmique.
  • Lutter contre les algorithmes de contrôle social en interdisant particulièrement le profilage/scoring des bénéficiaires d’aides et services publics.
  • Lutter contre le management automatisé par les algorithmes à travers la création d’une régulation européenne dédiée à l’IA sur le lieu de travail protectrice des droits des travailleur·euse·s
  • Interdire la reconnaissance biométrique afin de prévenir toute surveillance de masse (utilisation à des fins de maintien de l’ordre et militaire par un État membre, utilisation non encadrée en différé, usage au contrôle aux frontières au demeurant inefficace).

Lancer un Digital Green and Social Deal qui place les technologies numériques au service de la réalisation d’une vie décente pour tous·tes dans les limites de la planète :

  • Evaluer l’impact écologique des politiques européennes de soutien aux technologies numériques, avec une vigilance particulière sur les effets rebond, et leur contribution au Pacte vert passé et au Pacte social-écologique à venir ;
  • Renforcer l’European Green Data Space pour faciliter le partage des données non-personnelles d’intérêt public entre acteurs publics et privés, en particulier les données pertinentes pour l’action contre le réchauffement climatique ;
  • Orienter les pratiques numériques vers (1) la sobriété, la réparabilité (car l’empreinte environnementale du numérique est d’abord une empreinte matérielle - cf. 5.2 - Optimiser et encadrer le secteur du numérique pour en faire un outil de la sobriété et de l’efficacité), la circularité et l’efficacité énergétique et (2) la lutte contre les inégalités et les discriminations, la résilience des communautés face aux crises, la décentralisation des pouvoirs économiques et la lutte contre les oligopoles.

Optimiser et encadrer le secteur du numérique pour en faire un outil de la sobriété et de l'efficacité

  • Encadrer les consommations des datacenters sur le sol européen, sur l’énergie, l’eau et les gaz et substances de refroidissement. Nous devons garantir leur juste répartition sur le territoire et prendre en compte leur consommation au vue des ressources localement disponibles pour éviter que celles-ci soient soustraites aux besoins locaux. Le secteur numérique doit être alimenté en énergies renouvelables. Rendre la récupération de chaleur issue des datacenters obligatoire.
  • Interdire le surdimensionnement des centres de stockage qui dédoublent les données (parfois 6 ou 7 fois) et entraînent une consommation inutile mais massive en électricité : 30% des équipements sont allumés sans servir et certains datacenters gaspillent jusqu’à 90% de l’électricité qu’ils consomment. Systématiser les études d’impacts pour les grandes infrastructures afin de permettre une évaluation coût-bénéfice de leur impact environnemental et de leurs apports sociétaux. Exiger la transparence sur la localisation, le nombre et l’impact environnemental des data center.
  • Mettre en places de consultations et décisions citoyennes sur les grands projets d’infrastructures numériques et les financements publics dédiés au secteur.
  • Rendre obligatoire l’affichage de la performance environnementale des produits et services numériques pour que les consommateur·ice·s soient en mesure de consommer en connaissance de cause. Mettre fin au renouvellement prématuré des terminaux électroniques, qui représentent plusieurs millions d’objets chaque année et constituent la part majoritaire du secteur du numérique.
  • Établir des critères et des objectifs obligatoires de durabilité dans les achats publics.
  • S’appuyer sur le numérique pour améliorer la planification et la gestion des réseaux énergétiques, afin d’équilibrer les volumes de production des énergies renouvelables. Un grand plan de planification et de gestion doit être développé, basé sur le pilotage des données, pour optimiser les flux d’énergie et influer aussi sur les prix.

FREE PALESTINE

Programme : https://parti-udmf.fr/pdf/UDMF_eu2024.pdf

Nous préconisons la mise en place d'une directive européenne contre l'obsolescence programmée qui répondra à de nombreux défis

PARTI PIRATE

Programme : https://europeennes.partipirate.org/assets/pdf/programme/programme.pdf

Éducation et connaissance libre

  • Promouvoir un accès universel à une éducation de haute qualité dans toute l'UE, qui permette le développement personnel des individus, sans être entravé par leur milieu social et économique.
  • Encourager la création de biens communs, tels que les logiciels libres, les biens culturels gratuits, les outils de brevet ouvert et le matériel éducatif libre et ouvert.
  • Refonder le droit d'auteur afin qu’il reflète le paysage changeant de l'ère numérique et promeuve une société plus équitable
  • Réformer le droit des brevets existant afin de permettre une économie partagée, des marchés plus accessibles et durables. N’étouffons pas l'innovation en prétendant la stimuler par des monopoles.

Logiciel libre et données ouvertes

Les Pirates soutiennent la promotion de logiciels qui peuvent être utilisés, analysés, diffusés et modifiés par toutes et tous.

Les logiciels libres sont essentiels pour permettre aux utilisateurs de conserver la maîtrise de leurs propres systèmes techniques. Ils contribuent de manière significative au renforcement de l'autonomie, de la souveraineté personnelle et de la vie privée de tous les utilisateurs et à la diffusion des connaissances.

  • Soutenir financièrement les infrastructures qui innovent dans le domaine du logiciel libre directement ou par le biais d'une législation favorable
  • Encourager l'usage des logiciels libres dans les administrations publiques pour la communication avec les usagers et le traitement, la gestion et la sécurisation de leurs données
  • Rendre libres les logiciels développés par les pouvoirs publics selon le principe “argent public, code public”
  • Faire voter une loi sur la liberté d'information au niveau européen qui garantisse un accès libre et ouvert à toutes les données publiques, partagées dans un format ouvert et standard, gratuites et facilement accessibles à tous.

Politique du Net

  • Inclure le droit à la "participation numérique" dans la Charte européenne des droits fondamentaux
  • Préserver la neutralité du Net en interdisant la restriction ou la priorisation basée sur la nature du contenu/service et en limitant les mesures de gestion du trafic pour des raisons techniques et appliquées de manière claire et transparente
  • Renforcer l'interopérabilité entre les plateformes numériques, en particulier en étendant le droit de l'Union européenne en la matière aux réseaux sociaux
  • Obliger les fabricants d'appareils à fournir régulièrement des mises à jour de sécurité pendant une période raisonnable et les contraindre à rendre public le code source et les outils de développement nécessaires à la maintenance de solutions encore largement utilisées

BESOIN D’EUROPE

Programme : https://doc.besoindeurope.fr/programme-besoindeurope.pdf

  • Mieux protéger nos enfants avec la majorité numérique à 15 ans sur les réseaux sociaux, le contrôle parental par défaut sur les mobiles et la vérification systématique de l’âge pour l’accès aux sites internet interdits aux mineurs.
  • Créer un Pass culture européen
  • Mettre en œuvre un Plan Europe 2030.[…] Numérique : 5 ans pour des capacités de calcul de rang mondial, dont 3 des 5 supercalculateurs parmi les plus puissants au monde. […] Mobiliser 1 000 milliards d’euros d’investissements pour faire face aux chocs écologique, technologique et sécuritaire.

PACE - PARTI DES CITOYENS EUROPEENS, POUR L’ARMEE EUROPEENNE, POUR L’EUROPE SOCIALE, POUR LA PLANETE !

Programme : https://www.pace-europe.eu/wp-content/uploads/2024/03/Programme-europeennePACE-2024.pdf

  • Créer une véritable cyberdéfense européenne
  • Mettre en place une licence globale pour l’accès à la culture sur Internet. Les trois options de licence globale (universelle, optionnelle, par palier) peuvent être envisagées.
  • Inscrire l’accès pour tous au réseau internet dans la Charte des droits fondamentaux
  • Garantir l’accès de tous les citoyens aux « biens communs ». Un bien commun est un bien qui n’est pas susceptible d’être privatisé, qui doit être garanti à chacun quelle que soit sa fortune, et dont la disparition ou la suppression serait nuisible à l’humanité, à la collectivité. Concrètement il s’agit, notamment, de […] la neutralité du réseau

ÉQUINOXE : ÉCOLOGIE PRATIQUE ET RENOUVEAU DÉMOCRATIQUE

Programme : https://parti-equinoxe.fr/europeennes-2024-programme/

  • Encadrer plus strictement l’ensemble des acteurs numériques en interdisant notamment la collecte de données personnelles à but commercial et les techniques de captage de l’attention.
  • Réguler les services d’intelligence artificielle pour répondre aux enjeux éthiques, sociaux et économiques et exiger de la transparence sur les algorithmes. Numérique
  • Protéger les mineurs en obligeant l’ensemble des plateformes jugées à risque de vérifier l’âge des visiteurs.
  • Ré-humaniser les démarches du quotidien en préservant plusieurs modalités d’accès non dématérialisées aux services publics et aux achats courants.

ECOLOGIE POSITIVE ET TERRITOIRES

Programme : https://www.ecologiepositiveetterritoires.eu/nos-idees/

Promouvoir un développement économique associant créativité et sécurité

  • La Protection des données et vie privée : […] L'UE ne doit pas être qu'un arbitre ; elle doit aussi accompagner la mise en œuvre des réglementations.
  • La Cybersécurité :[…]Il va falloir que l'UE investisse dans le développement de compétences des technologies d'IA, seules capables de traiter un grand nombre de données et capables d'apprendre de leurs expériences.
  • L'Innovation et l'entrepreneuriat : L'UE reste une formidable opportunité pour soutenir l'innovation dans le secteur numérique en investissant dans la recherche et le développement, en encourageant l'esprit d'entreprise et en fournissant un soutien financier aux startups et aux entreprises technologiques.

Développer l'économie européenne pour la transition écologique et pour le développement social.

  • L'UE européenne doit s'engager : […] Sur une stratégie industrielle européenne avec des « secteurs stratégiques » : l'économie numérique et la cybersécurité , l'intelligence artificielle, la décarbonation de l'énergie, l'agroalimentaire et les secteurs de l'économie verte, doivent être des priorités.

LA DROITE POUR FAIRE ENTENDRE LA VOIX DE LA FRANCE EN EUROPE

Programme : https://republicains.fr/programme2024/

  • Investir massivement dans l’intelligence artificielle
  • Etablir à l’échelle de l’Union européenne un véritable droit de propriété sur nos données personnelles pour redonner de la maîtrise aux citoyens face à la domination des grandes entreprises américaines (GAFAM) et chinoises (Tiktok)

REVEILLER L’EUROPE

Programme : http://www.glucksmann2024.eu/programme

  • Développer des services de pointe de cybersécurité et de régulation de l’intelligence artificielle pour lutter contre les ingérences étrangères et la manipulation de l’information.
  • Assurer notre souveraineté numérique en menant une politique industrielle offensive, en créant un fonds souverain pour investir dans le numérique, en imposant des obligations de financement aux géants étrangers en contrepartie de l’accès à notre marché et en poussant un accord international sur l’intelligence artificielle.
  • Lutter contre la fracture numérique en imposant que tout investissement privé dans le numérique s’accompagne de financements pour renforcer les infrastructures et services numériques dans les territoires ruraux.
  • Réguler l’espace numérique et les réseaux sociaux pour lutter contre le cyberharcèlement, les pratiques abusives, la manipulation de l’information et les ingérences étrangères en ligne, assurer l’éducation aux médias et au numérique partout en Europe.
  • Sortir de la société du « tout jetable » en luttant contre l’obsolescence programmée, en créant un « droit à la réparabilité », en développant une filière européenne de la réparation et du recyclage.

EUROPE TERRITOIRES ÉCOLOGIE

Programme : https://europeterritoiresecologie.fr/programme

  • Instaurer un Pass Culture européen pour les 16-25 ans pour découvrir la richesse et la diversité culturelles européennes.
  • Créer un “Netflix européen” pour accéder à toutes les productions culturelles financées par les fonds publics.

Faire de l'UE le champion de l'IA humaniste, durable et maîtrisée en renforçant la sécurité des données à caractère personnel et la lutte contre le cybermalvaillance

  • Créer un Défenseur des droits européen pour développer des standards communs pour éviter les biais algorithmiques et garantir l’audit obligatoire des IA les plus sensibles pour empêcher les discriminations. Il sera aussi chargé de superviser la mise en œuvre de la réglementation sur l’IA, d'évaluer ses impacts sociétaux et de sanctionner les entreprises ne respectant pas les règles.
  • Accompagner l’évolution des métiers provoquée par l’IA à travers la création d’un fonds dédié. Celui-ci sera opéré par le Défenseur des droits numériques précédemment créé et soutiendra la formation et la requalification des travailleurs salariés ou indépendants, axé sur les compétences numériques.
  • Renforcer la mise en œuvre du RGPD et sa supervision afin de garantir le droit fondamental à la vie privée.
  • Éduquer et sensibiliser à l’échelle européenne à la valeur des données à caractère personnel et aux méthodes de protection de ces données car “on a tous quelque chose à cacher”.

GAUCHE UNIE POUR LE MONDE DU TRAVAIL SOUTENUE PAR FABIEN ROUSSEL

Programme : https://www.deffontaines2024.fr/programme

Pour la régulation d’Internet et la construction d’une souveraineté numérique

  • Ces dernières années, l’Union européenne a légiféré sur le numérique en partant d’un principe clair : ce qui est illégal hors ligne doit l’être aussi en ligne. Nous veillerons à ce qu’Internet ne soit pas une zone de non-droit et à ce que les règles françaises et européennes soient appliquées et ren- forcées. Nous devons mettre fin au monopole des Gafam et autres grandes plateformes, et les réguler. L’objectif est que leurs contenus ne portent pas atteinte à la dignité humaine (modération, retrait, interdiction...) et qu’ils ne puissent plus contourner la loi en instrumentalisant le droit de la concurrence ou en appliquant les règles nord-améri- caines au détriment des règles européennes. Nous voulons également construire une industrie européenne du numérique permettant de répondre aux besoins des populations et garantissant la neutralité du Net au niveau continental
  • Nous soutenons la construction d’un cloud européen. Des infrastructures publiques, fiables et sécurisées de stockage des données sensibles doivent être mises en place, afin que des agences ou gouvernements étrangers n’accèdent plus à nos services et données numériques sensibles. C’est pourquoi nous soutenons des projets tels que lecloud de nouvelle génération (PIIEC), qui réunit déjà 11 pays, dont la France.
  • Nous nous battons pour la participation des grandes entreprises consommatrices de flux numérique (Gafam, plateformes de type Netflix ou Amazon Prime) au financement des infrastructures Internet dans chaque État-membre, au prorata des flux consommés.
  • Nous voulons reconstruire une filière nationale et européenne des composants électroniques (processeurs, mémoires…). Elle devrait être orientée notamment vers les développements de l’intelligence artificielle et de la robotique (GPU, processeurs neuromorphiques)
  • Nous appelons à reconstruire des filières nationales et publiques coopérant à l’échelle européenne dans les équipements de télécom et de réseau. Il s’agit de garantir la souveraineté sur les développements techniques et technologiques.
  • Nous favoriserons la construction de filières in- dustrielles du numérique, autour des nouvelles technologiques telles que le quantique.
  • Nous défendons la taxation des flux et stockages de données numériques […]
  • Nous luttons contre l’obsolescence program- mée, en favorisant les matériels électroniques reconditionnés […]
  • Face à la vague de l’intelligence artificielle, nous voulons mettre en place des garde-fous démocratiques permettant d’assurer leur déploiement utile à la société et la maîtrise de leurs effets potentiellement destructeurs, notamment en termes d’emplois. […] La constitution d’une plateforme européenne d’audit des algorithmes, en favorisant pour cela les logiciels en source ouverte, et plus globalement en développant les moyens publics de suivi et anticipation des impacts sociaux et environnementaux des technologies numériques. Notre ambition est de mettre en place au plus tôt les réglementations nécessaires à la maîtrise sociale et démocratique de domaines en évolution rapide.

Pour libérer l’art, la culture et les médias des dogmes du marché et défendre l’exception culturelle

  • Nous nous opposons à l’uniformisation et à la standardisation des contenus. Afin de garantir notre souveraineté culturelle face aux attaques des Gafam, il convient de protéger nos industries culturelles
  • S’agissant de l’IA générative, nous proposerons que les propriétaires de droits d’auteur puissent réellement interdire l’utilisation de leur création pour la formation des IA

DEFENDRE LES ENFANTS

Programme : https://defendre-les-enfants.eu/europeennes-2024/notre-programme/

  • Nous défendons donc la mise en place d’accès internet “Enfance-adolescence” qui soit limité et adapté à nos enfants ou, à défaut, d’un système de confirmation de l’âge, anonyme et sans conservation de traces informatiques, pour le même résultat.

ÉCOLOGIE AU CENTRE

Programme : https://ecologieaucentre.com/programme/

  • Interdire tout ce qui peut être remplacé par du filaire (toutes formes d’internet sans fil).
  • Interdire le téléphone portable pour les moins de 15 ans.

DEMOCRATIE REPRESENTATIVE

Programme : https://aulnaycap.com/2024/05/11/hadama-traore-a-boucle-sa-liste-pour-les-europeennes-2024-et-presente-son-programme/

  • il est impératif de maintenir une gestion publique sur certains biens communs et de les mettre à l’abris des soubresauts de la financiarisation : la santé, l’éducation, les énergies, les transports, le développement durable, les services des eaux, télécommunications…
  • Valoriser un secteur de recherche, de formation, de qualification et économique innovant dans le domaine du développement durable et de nouveaux secteurs stratégiques, de pointe, émergents comme le numérique
  • Favoriser la culture pour tous et de tous afin de permettre l’émancipation humaine. Mener une politique culturelle publique qui pérennise et met au cœur de la société la culture, les arts, le savoir, la création. Ceci en soutenant ses acteurs, professionnels et en développant des lieux de diffusions diverses et accessibles par tous.

ESPERANTO LANGUE COMMUNE

Programme : https://europe2024.fr/notre-mouvement/notre-programme/

Parce que les logiciels libres et les standards ouverts jouent un rôle important dans la démocratisation de l’accès à l’informatique, qu’ils sont une source de liberté et de transparence pour les utilisateurs, par exemple en cas de vote électronique, leur utilisation dans le secteur public doit être encouragée.

La souveraineté numérique, grande absente de la campagne pour les Européennes en France

3 juin 2024 à 15:44

Le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL) déplore la sous-représentation de la souveraineté numérique dans le débat politique actuel en vue des élections européennes en France. Le CNLL a en effet élaboré et diffusé un questionnaire auprès des principaux partis candidats aux Européennes de juin. Aucun des "grands" partis sollicités à de multiples reprises et par différents canaux n'a donné suite. Cette absence de réponse des grands partis est la marque soit d'un désintérêt, soit d'une absence d'expertise, confirmés pour l'essentiel par l'analyse de Benoît Sibaud dans une dépêche précédente.

Seuls deux "petits" partis, Volt France (leur réponse) et le Parti Pirate (leur réponse), ont répondu à ce questionnaire, en reconnaissant pleinement l'importance de la souveraineté numérique et en proposant des stratégies claires pour intégrer davantage le logiciel libre dans la politique numérique européenne.

En comparaison, tous les grands partis allemands ont répondu à un questionnaire similaire de l'Open Source Business Alliance (OSBA), mettant en lumière le retard préoccupant des partis français en la matière.

Dans ces conditions, le CNLL appelle les électeurs français sensibles aux sujets de la souveraineté numérique européenne et du soutien au logiciel libre à considérer avec attention les listes de ces deux partis lors du scrutin du 9 juin prochain.

NB pratiques: Volt figure sur la liste « Europe Territoires Écologie » (n°31) avec d'autres partis de centre-gauche. Le Parti Pirate (n°10) invite ses électeurs à imprimer leur propre bulletin.

N. D. M. : l'April a aussi extrait les différentes propositions relatives aux sujets de l'association parmi les programmes des 38 listes candidates

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Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique

20 mai 2024 à 04:50

Les élections du Parlement européen ou élections européennes visent à élire les députés du Parlement européen. Les prochaines ont lieu du 6 au 9 juin 2024 (suivant les pays). Sur la mandature de 2019, il y avait 705 députés, et en juin ils seront 720. La répartition par pays est déterminée proportionnellement à la démographie du pays (par exemple 96 pour l’Allemagne, 81 pour la France et 6 pour le Luxembourg). Les députés se regroupent ensuite par groupes parlementaires (trans-pays, composés de blocs politiques informels ou encore des indépendants, constituant des coalitions).

Les 27 États membres choisissent chacun le mode de scrutin (scrutin à vote unique transférable, attribution des voix de préférence aux candidats de son choix, vote possible pour des candidats de différentes listes ou scrutin par liste bloquée).

Exemple pour la France : liste nationale par candidat, 5% minimum pour avoir un siège, scrutin en un tour par liste bloquée, chaque liste doit imprimer ses bulletins (coût supérieur à 1M€ remboursé si plus de 3%). D’autres pays demandent un nombre préalable de signatures par exemple.

La France vient de publier la liste des candidats : 37 listes de 81 noms ont été déposées. Elles sont numérotées et ordonnées, aléatoirement, et l’ordre retenu sera utilisé pour placer les bulletins, les affiches, les résultats, etc. Clairement le nombre créé des problèmes logistiques (espace nécessaire, contraintes de placement, types de machines à vote non utilisables, coût induit, etc.), voir par exemple cet article.

On peut aussi mentionner des spécificités nationales dans le comportement vis-à-vis de l’élection. Wikipedia mentionne par exemple que « en France, les partis politiques tendent à nationaliser les enjeux du scrutin. »

Et si on parlait des programmes ?

Sommaire

Déjà mentionné

Le collectif « Convergences Numériques », qui regroupe dix organisations professionnelles du numérique françaises, dont Numeum et le Cigref (mais pas le CNLL) a présenté un « manifeste » concernant la politique européenne du numérique, et pour auditionner des représentants des listes candidates. Voir la dépêche Élections européennes: bilan rapide de la conférence « Convergences numériques »

Si on regarde les thématiques européennes (Parlement ou non) abordées récemment sur le site :

Autres sujets non encore abordés

Il y a bien évidemment d’autres thématiques autour du numérique mais de mémoire non abordées sur le site jusqu’ici : la directive dite NIS2 sur la cybersécurité des réseaux et des systèmes d’information, le règlement dit DORA sur la résilience opérationnelle numérique du secteur financier, le programme d’action pour la décennie numérique à l’horizon 2030, etc.

Rectifications après recherche pour vérifier ma mémoire : NIS2 a été mentionnée dans cet entretien Degate : espionner un CPU depuis les waters, et son étiquette nis2 créée. Et DORA a été mentionnée via la revue de presse de novembre 2022 comme article dans MISC Magazine numéro 124.

Précisions avant de regarder les programmes

Je ne me préoccupe pas ici de la nature de la liste en tant que couleur politique, de ma sympathie/antipathie envers la liste ou autres. Je vais tâcher de parcourir les programmes (si je les trouve). En effet le site officiel avec la propagande électorale ne sera disponible que le 27 mai sur programme-candidats.interieur.gouv.fr.

Je ne vais pas mettre des liens actifs vers les programmes de partis politiques, pour plusieurs raisons : l’analyse des programmes est neutre mais n’implique pas de les aider en référencement web ou de faire leur promotion ; les sites de campagne à la EnzoBogoss2024 et autre HubertDeLaBath-votreMEP seront abandonnés et squattés par des sites pour adultes, jeux en ligne et revente de produits illicites sous peu…

Vu que nous sommes sur LinuxFr.org, je m’intéresse aux thématiques que l’on retrouve sur le site en parcourant les programmes. Électeurs et électrices choisiront évidemment (enfin j’espère) sur la totalité des thématiques abordées par la liste (ou du moins celles relevant du parlement européen). D’autres sites ou médias les compareront sur d’autres aspects : par exemple le « think tank proche de la droite libérale, voire ultra-libérale et du MEDEF » (dixit Wikipedia) ifrap.org (la seule comparaison disponible que j'ai trouvée au moment l'écriture de cet article).

Ajout post-publication : VoteFinder a aussi été mentionné sur LinuxFr.org (voir les limites mentionnées en commentaires du lien). À noter que le Parlement a aussi un outil de comparaison des résultats).

Il est possible que je manque des infos en parcourant les programmes, ou que les programmes soient complétés / modifiés entre-temps, ou que les listes aient apportées des précisions à d’autres endroits (entretiens dans les médias, etc.). N’hésitez pas à compléter dans les commentaires.

Dernier point : voir les programmes de tous y compris ceux dont on se sent très éloignés ou ceux dont on se dit qu’ils sont carrément déjantés permet aussi de voir les idées qui sont dans l’air du temps : de voir ce qui est proposé (à combattre ou faire avancer), sur quoi on veut revenir (donc peut-être ce qu’il faudrait défendre si jamais on est pour), etc.

Les programmes des listes en France ?

Je ne sais pas encore s’il y a une attribution de couleur politique pour les élections européennes (exemple pour les législatives 2022 et la circulaire du ministère de l’Intérieur sur l'attribution des nuances aux candidats aux élections législatives de 2022). Par couleur politique ici on entend le nom d’un parti ou d’une tendance genre extrême droite / divers gauche / divers centre / etc.
J’utilise donc la catégorisation des listes tirée de la page Wikipédia, partie « Positionnement et idéologie » du tableau.

J’ai conservé les noms de listes en majuscules en provenance du ministère de l’Intérieur (y compris l’absence d’accent sur les capitales).

1. POUR UNE HUMANITE SOUVERAINE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site non trouvé

2. POUR UNE DEMOCRATIE REELLE : DECIDONS NOUS-MEMES !

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site non trouvé

3. LA FRANCE FIERE, MENEE PAR MARION MARECHAL ET SOUTENUE PAR ÉRIC ZEMMOUR

Positionnement et idéologie : extrême droite

Site https://www.parti-reconquete.fr/programme

« Réformer la gestion du Fonds européen pour l’innovation en le mettant à la disposition des États (gestion déléguée sur le modèle du plan de relance), concentrer ses moyens vers le numérique, l’IA (…) », « Favoriser l’écosystème entrepreneurial européen, notamment dans le secteur clé de l’IA », Supprimer « Europe Creative », supprimer « Le Médiateur européen», « faut s’assurer que l’Euro-numérique, s’il est vraiment établi, ne remplace pas les autres moyens de paiement comme l’argent liquide ou le chèque, et ne bénéficie pas de primauté ou d’exclusivité pour certains usages par rapport aux autres moyens de paiement », « Viser la souveraineté hardware/software pour les institutions et certains secteurs stratégiques européenne (matériel informatique et cloud européen pour les institutions, lanceurs européens pour les satellites… », « Relocaliser sur le sol européen les données numériques des sociétés et particuliers européens (construction et sécurisation de data centers assurant notre souveraineté dans ce domaine). », « Lancer des programmes de recherche en robotique/IA/numérique et soutenir la modernisation des entreprises spécifiquement pour aider les « métiers en tension » et limiter l’immigration », « Garantir la liberté d’expression la plus large possible, sans biais politiquement corrects qui servent souvent à déguiser la censure », «  les trois fléaux majeurs qui menacent la santé mentale et physique de la jeunesse européenne : les drogues, l’addiction aux écrans et l’exposition à la pornographie »

4. LA FRANCE INSOUMISE - UNION POPULAIRE

Positionnement et idéologie : extrême gauche à gauche

Site https://lafranceinsoumise.fr/europeennes-2024/programme-de-lunion-populaire/

« Garantir un euro numérique 100% public, qui ne soit ni développé ni commercialisé par des plateformes privées, qui respecte la vie privée des usagers et ne remplace pas l’argent liquide », « Renforcer drastiquement la régulation européenne sur le secteur des crypto monnaies et interdire les pratiques les plus spéculatives ou nuisibles sur le plan environnemental », « Lutter contre les paradis fiscaux et la concurrence fiscale agressive au sein de l’Union européenne » (potentiel effet sur GAFAM et autres), « Demander leur [territoires ultramarins] intégration dans les réseaux transeuropéens de transport, d’énergie et de télécommunications », « Utiliser tous les outils (taxes, normes, quotas, interdiction…) pour protéger l’industrie européenne de la concurrence déloyale, notamment chinoise et états-unienne, en particulier dans les secteurs stratégiques (énergie, télécommunications, santé, transports, numérique, spatial…) », « Refuser les tribunaux d’arbitrage privés qui permettent aux grandes entreprises d’attaquer des États devant une justice privée lorsque des décisions publiques favorables à l’intérêt général s’opposent à leurs intérêts économiques », « Établir un plan européen de sobriété, mettre fin au gaspillage et à l’obsolescence programmée, renforcer le recyclage, garantir la réparabilité des objets électroniques, bannir la publicité lumineuse et la destruction des stocks de marchandises invendues »

« Interdire toute prise de contrôle de plus de 20 % du capital par une même personne physique ou morale dans les médias et industries culturelles les plus significatives (audiovisuel, musique, livre, jeu vidéo) comme le groupe Bolloré, et encourager la constitution d’acteurs européens alternatifs misant sur la diversité culturelle et la liberté de création pour résister face aux plateformes américaines », « Protéger et développer un service public de l’information de qualité, avec une augmentation des moyens mis à sa disposition et favorisant la diversité des programmes, la création et la diffusion de programmes européens et l’investigation », « Créer un système de protection de l’espace informationnel démocratique face aux régimes autoritaires. », « Défendre un autre modèle universitaire à l’échelle européenne pour une libre circulation du savoir, des étudiants et des enseignants, quelle que soit leur origine dans le cadre d’un enseignement public, ouvert à tous et toutes, émancipateur et indépendant des pressions économiques »

« S’opposer à la marchandisation du service public d’éducation et à sa privatisation ainsi qu’aux pressions des lobbies, GAFAM - Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - et intérêts économiques sous la forme par exemple de fondations financées par des entreprises, du mécénat, de la sponsorisation d’établissements, d’équipements informatiques – hardware et software – ou de diplôme », « Développer la liberté de création, la diversité et les échanges culturels au sein de l’Europe et avec le monde en rendant plus accessibles les financements européens, notamment ceux d’Europe Créative », « Inscrire la neutralité du net, c’est-à-dire l’accès égal de chacun et l’égalité de traitement, dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne », « Renforcer les dispositions des règlements sur les services numériques pour mieux encadrer l’activité des GAFAM et garantir la protection des citoyens », « Refuser tout accord d’exfiltration de données personnelles et stratégiques en dehors de l’espace français et de l’Union européenne », « Réformer le système mondial des droits de propriété intellectuelle pour soutenir le transfert des nouvelles technologies écologiquement durables », « Planifier une politique ambitieuse de câbles internet sous-marins transcontinentaux alternatifs à ceux transitant pour le Royaume-Uni et les États-Unis et concurrençant la progression des câbles tirés par les grandes multinationales du numérique »

« Planifier une politique ambitieuse de super-calculateurs et de relocalisation des infrastructures numériques (nœuds internet, data centers) davantage décentralisée sur le territoire européen », « Lutter contre l’introduction de brevets dans l’industrie logicielle qui sont un outil de domination pour les grandes entreprises au détriment de l’autonomie et de la capacité d’innovation des PME », « Soutenir une planification numérique axée sur les secteurs du logiciel libre », « Développer une politique de modération des contenus en ligne alternative et inclusive, transparente dans ses algorithmes et respectueuse des travailleurs des plateformes de microtravail (modération en ligne, assistance des intelligences artificielles) avec une rémunération décente », « Investir dans une planification écologique du numérique : favoriser le codage vert et le low tech, instaurer des critères techniques et environnementaux permettant aux utilisateurs d’opérer des choix éclairés de services de stockage en ligne »

5. LA FRANCE REVIENT ! AVEC JORDAN BARDELLA ET MARINE LE PEN

Positionnement et idéologie : extrême droite

Site https://vivementle9juin.fr/storage/Programme.pdf

« coopération industrielle et technique sur les grands projets d’avenir, notamment l’intelligence artificielle » « Développer des coopérations industrielles et techniques sur les grands projets d’avenir : aérospatial, Défense, intelligence artificielle, cloud européen pour stocker nos données stratégiques », « Défendre la constitution d’un cloud souverain européen, et non d’un simple "cloud de confiance" perméable aux ingérences juridiques américaines et chinoises. », « créer un environnement complet en faveur de l’Intelligence artificielle », « Revoir les règles de la concurrence européenne pour autoriser la concentration des acteurs et créer des champions européens du numérique qui atteindront ainsi une taille critique au niveau mondial »

6. EUROPE ECOLOGIE

Positionnement et idéologie : gauche radicale à centre gauche

Site https://ecologie2024.eu/document/4WSBbTscsgknLiwNWFXSva/eu24-socle-programmatique-vf.pdf

« Buy Green and European Act », « Digital Green and Social Deal », « Evaluer l’impact écologique des politiques européennes de soutien aux technologies numériques, avec une vigilance particulière sur les effets rebond, et leur contribution au Pacte vert passé et au Pacte social-écologique à venir », « Renforcer l’European Green Data Space pour faciliter le partage des données non-personnelles d’intérêt public entre acteurs publics et privés, en particulier les données pertinentes pour l’action contre le réchauffement climatique », « Orienter les pratiques numériques vers (1) la sobriété, la réparabilité(…), la circularité et l’efficacité énergétique et (2) la lutte contre les inégalités et les discriminations, la résilience des communautés face aux crises, la décentralisation des pouvoirs économiques et la lutte contre les oligopoles. », « Passer une nouvelle étape dans la réglementation des crypto-monnaies », « Supprimer les paradis fiscaux en Europe et interdire l’accès aux marchés publics et financiers des acteurs ayant des activités dans les paradis fiscaux » (effet potentiel sur les GAFAM et autres), « Définir une stratégie européenne de déploiement d’une économie circulaire industrialisée permettant la construction de filière de collecte, de tri, de prétraitement et de transformation des minerais et matières premières (ex : pour les batteries) », « contraintes sur la disponibilité des pièces de rechange et la priorité à la réparation dans le cadre des garanties légales et le soutien aux marchés de l’occasion », « passeport numérisé des produits informant les consommateurs sur les conditions de production et l’empreinte carbone, matière et sociale des produits »

« Mettre en place des politiques de lutte contre l’obsolescence prématurée pour lutter contre le renouvellement et la surconsommation forcée de matériels électriques et électroniques. Développer les services de réparation, la disponibilité des pièces détachées et garantir la compatibilité entre accessoires électroniques. Aussi, assurer la collecte systématique des déchets électroniques et établir des normes de recyclabilité efficaces, pour lutter contre l’épuisement des ressources et l’accumulation et la pollution des milieux par les déchets », « le numérique est plus matériel et plus impactant que l’image du “cloud”, du “nuage”, ne le laisse croire », « Le numérique ne doit pas être un outil pour nous permettre de consommer toujours plus, mais un outil pour consommer mieux : pour rendre plus durables et plus accessibles les consommations qui sont nécessaires. Il nous faut conditionner l’innovation numérique à sa plus-value sociale et environnementale. », « La sobriété que nous prônons doit donc pleinement intégrer le numérique et passer par la diminution de nos usages immatériels et des pratiques du secteur. », « Interdire le surdimensionnement des centres de stockage », « Encadrer le management par les algorithmes dans tous les emplois afin d’interdire la surveillance constante au travail, notamment la surveillance des espaces et communications privées sur le lieu de travail, et assurer la transparence sur les processus de gestion par les algorithmes. », « Intégrer la juste rémunération des artistes et des professionnel.le.s du secteur dans les lois de réglementation des plateformes (notamment de streaming ou musicale) ainsi que la transparence des algorithmes de recommandation que cela concerne les plateformes ou les télévisions connectées (télécommande, EPG ou applications). »

« Les évolutions technologiques doivent répondre à nos besoins et servir les intérêts de la société et pas uniquement les intérêts privés. », « La concentration des médias (…) est un risque pour notre droit à une information libre. », « lutte contre la désinformation environnementale », « lancer un plan européen d’éducation à la grammaire de l’image, du son, de l’information », « Briser le monopole des GAFAM en Europe en garantissant l’interopérabilité des services numériques », « Soutenir le développement d’alternatives européennes aux GAFAM, en sortant de la logique de géants oligopolistiques, avec des investissements européens ciblés vers la souveraineté numérique européenne, le développement de logiciels libres et la contribution des acteurs du numériques (sic) à la transition juste », « Taxer les GAFAM », « Lutter contre le lobbying des Big tech companies au sein des institutions européennes », « Renforcer les actions antitrust pour éviter que des entreprises dominent l’ensemble de l’écosystème de la publicité en ligne. », « Garantir une réactivité législative en matière d’intelligence artificielle(IA) », « Lutter contre l’automatisation de toutes les discriminations », « les algorithmes de contrôle social », « le management automatisé par les algorithmes », « Interdire la reconnaissance biométrique afin de prévenir toute surveillance de masse », « lutte contre la désinformation »

7. FREE PALESTINE

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://parti-udmf.fr/pdf/UDMF_eu2024.pdf

« mise en place d’une directive européenne contre l’obsolescence programmée », « traité devra être mis en place, interdisant aux États membres et à leurs entreprises d’utiliser les paradis fiscaux » (potentiel effet sur les GAFAM, non mentionnés contrairement à d’autres multinationales), « comité d’éthique pour contrôler l’indépendance de la presse » qui « veillera à l’intégrité de l’information » (y compris en ligne a priori), « des salons virtuels de recrutement en ligne dédiés aux demandeurs d’emplois handicapés »

8. PARTI ANIMALISTE - LES ANIMAUX COMPTENT, VOTRE VOIX AUSSI

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://parti-animaliste.fr/programme

lutte contre la « pollution lumineuse » et la « pollution électromagnétique par les appareils électriques », proposer une « directive sur la lutte contre la zoophilie et la zoopornographie » avec mise « en demeure les hébergeurs et les fournisseurs d’accès à Internet à retirer rapidement les contenus zoopornographiques », une « commission d’enquête sur le lobbying » et « en open data, toutes les rencontres entre lobbyistes et représentants de l’Union européenne (députés, commissaires, fonctionnaires, assistants, membres de cabinet…) », « Interdire la vente d’animaux sur des sites en ligne » et « possibilité de signaler en ligne des violences envers les animaux », « rendre public, en open data, tous ces rapports d’inspection [respect des règles de protection animale et visant tout détenteur d’animaux à des fins économiques] »

9. PARTI REVOLUTIONNAIRE COMMUNISTES

Positionnement et idéologie : extrême gauche

Site https://www.sitecommunistes.org/images/articles/2024/profession%20de%20foi%20PRC.pdf

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

10. PARTI PIRATE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://europeennes.partipirate.org/programme.html

« L'Internet, en tant que moyen de communication, offre de formidables opportunités de développement politique en surmontant la communication verticale et unidirectionnelle. Les Pirates défendront donc la liberté de l’Internet avec une détermination farouche au niveau européen et à l’échelle mondiale. », « Encourager la création de biens communs, tels que les logiciels libres, les biens culturels gratuits, les outils de brevet ouvert et le matériel éducatif libre et ouvert. », « Refonder le droit d’auteur afin qu’il reflète le paysage changeant de l’ère numérique et promeuve une société plus équitable. », « Réformer le droit des brevets existant afin de permettre une économie partagée, des marchés plus accessibles et durables. N’étouffons pas l’innovation en prétendant la stimuler par des monopoles. », une partie « Logiciel libre et données ouvertes », « Les Pirates soutiennent la promotion de logiciels qui peuvent être utilisés, analysés, diffusés et modifiés par toutes et tous », « Les logiciels libres sont essentiels pour permettre aux utilisateurs de conserver la maîtrise de leurs propres systèmes techniques. Ils contribuent de manière significative au renforcement de l’autonomie, de la souveraineté personnelle et de la vie privée de tous les utilisateurs et à la diffusion des connaissances »

« Soutenir financièrement les infrastructures qui innovent dans le domaine du logiciel libre directement ou par le biais d’une législation favorable », « _Encourager l’usage des logiciels libres dans les administrations publiques pour la communication avec les usagers et le traitement, la gestion et la sécurisation de leurs données », « Rendre libres les logiciels développés par les pouvoirs publics selon le principe “argent public, code public” », « Faire voter une loi sur la liberté d’information au niveau européen qui garantisse un accès libre et ouvert à toutes les données publiques, partagées dans un format ouvert et standard, gratuites et facilement accessibles à tous »

« Garantir l’accès à l’internet à haut débit à un prix abordable et dans des conditions favorables pour permettre aux personnes de participer aux affaires numériques », « Assurer de manière absolue le droit au respect de sa vie privée, ce qui inclut le droit des individus à contrôler leurs informations personnelles et à ne pas faire l’objet d’une surveillance omniprésente », « Préserver une liberté d’expression sans restriction dans la mesure où elle n’empiète pas sur les droits et libertés d’autrui en limitant les restrictions qui ne doivent intervenir que dans des circonstances extrêmes », « Interdire l’usage des données à caractère personnel à des fins de profilage dans des circonstances où il est possible de déterminer clairement le comportement et les attributs personnels des personnes »

« Inclure le droit à la “participation numérique” dans la Charte européenne des droits fondamentaux », « Préserver la neutralité du Net en interdisant la restriction ou la priorisation basée sur la nature du contenu/service et en limitant les mesures de gestion du trafic pour des raisons techniques et appliquées de manière claire et transparente », « Renforcer l’interopérabilité entre les plateformes numériques, en particulier en étendant le droit de l’Union européenne en la matière aux réseaux sociaux », « Obliger les fabricants d’appareils à fournir régulièrement des mises à jour de sécurité pendant une période raisonnable et les contraindre à rendre public le code source et les outils de développement nécessaires à la maintenance de solutions encore largement utilisées »

« Favoriser l’usage des données ouvertes pour garantir l’interopérabilité des systèmes de transport ; les rendre plus efficaces et plus accessibles dans tous les pays de l’Union européenne », « Renforcer la résilience de l’Europe face aux menaces actuelles et futures de guerres hybrides, de désinformation, de cyber-attaques et de coercition économique », « Soutenir les initiatives visant à interdire l’utilisation de systèmes d’armes autonomes létaux dans les guerres cinétiques et numériques, tout en préservant notre capacité européenne à rechercher et à développer des technologies émergentes », « Renforcer la transparence dans la gestion des fonds européens en utilisant pleinement les outils numériques interopérables pour le contrôle budgétaire. Publier des données non sensibles sur tous les marchés publics, y compris les rapports de mise en œuvre des projets »

11. BESOIN D’EUROPE

Positionnement et idéologie : centre gauche à centre droit ou attrape-tout

Site https://besoindeurope.fr/projet

« Réguler les géants du numérique, nous l’avons fait : pour lutter contre la diffusion des discours de haine et leur imposer le retrait des contenus terroristes », plain Europe 2030 avec « Numérique : 5 ans pour des capacités de calcul de rang mondial, dont 3 des 5 supercalculateurs parmi les plus puissants au monde », « Mobiliser 1 000 milliards d’euros d’investissements pour faire face aux chocs écologique, technologique et sécuritaire », « Adopter la “préférence européenne” (Buy European Act) », « Mieux protéger nos enfants avec la majorité numérique à 15 ans sur les réseaux sociaux, le contrôle parental par défaut sur les mobiles et la vérification systématique de l’âge pour l’accès aux sites internet interdits aux mineurs. », « Déployer un bouclier démocratique contre les ingérences étrangères : créer une cellule dédiée comme Viginum au niveau européen (…) », « Favoriser l’émergence de champions européens dans le développement des jeux vidéo et valoriser les talents du e-sport », « c’est dans une alliance entre investissement public et privé que nous serons à l’avant-garde de la croissance et des transitions de l’industrie verte et du numérique. », « En primaire : des jumelages numériques dans toutes les écoles européennes »

12. PACE - PARTI DES CITOYENS EUROPEENS, POUR L’ARMEE EUROPEENNE, POUR L’EUROPE SOCIALE, POUR LA PLANETE !

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://www.pace-europe.eu/wp-content/uploads/2024/03/Programme-europeennePACE-2024.pdf

« Créer une véritable cyberdéfense européenne » « Mettre en place une licence globale pour l’accès à la culture sur Internet », « Soutenir l’éducation des filles, y compris par l’enseignement à distance, dans les pays où elles sont discriminées. » « Inscrire l’accès pour tous au réseau internet dans la Charte des droits fondamentaux », « Garantir l’accès de tous les citoyens aux “biens communs” (…) la neutralité du réseau »

13. ÉQUINOXE : ÉCOLOGIE PRATIQUE ET RENOUVEAU DÉMOCRATIQUE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://parti-equinoxe.fr/europeennes-2024-programme/

« Atteindre nos objectifs climatiques via un système de quotas carbone individuels équitable » (probable effet sur le numérique), « Organiser une Convention citoyenne pour simplifier les normes européennes » (on ne sait pas si le numérique est concerné ou non), « Encadrer plus strictement les plateformes numériques, réguler l’intelligence artificielle et réhumaniser les démarches de la vie courante », « La technologie devient menaçante. Les moyens d’information et de communication numériques y contribuent pour beaucoup. Les algorithmes nous enferment dans des bulles informationnelles. De nombreux experts nous alertent sur les risques grandissants liés à l’intelligence artificielle et aux biotechnologies »

14. ECOLOGIE POSITIVE ET TERRITOIRES

Positionnement et idéologie : centre gauche à droite ou attrape-tout

Site https://www.ecologiepositiveetterritoires.eu/nos-idees/

« promouvoir la numérisation de tous les secteurs de l’économie, de l’industrie comme du bâtiment ou de l’agriculture, pour les petites et moyennes entreprises. », « L'UE ne doit pas être qu’un arbitre ; elle doit aussi accompagner la mise en œuvre des réglementations [autour de Protection des données et vie privée] », « Il va falloir que l’UE investisse dans le développement de compétences des technologies d’IA, seules capables de traiter un grand nombre de données et capables d’apprendre de leurs expériences [thème cybersécurité] », « soutenir l’innovation dans le secteur numérique en investissant dans la recherche et le développement, en encourageant l’esprit d’entreprise et en fournissant un soutien financier aux startups et aux entreprises technologiques. », « comme pour le secteur agricole, faciliter les transitions du secteur du bâtiment ; nous proposons que l’UE favorise la recherche et le développement de solutions digitales de ce secteur », « Sur une stratégie industrielle européenne avec des « secteurs stratégiques » : l’économie numérique et la cybersécurité, l’intelligence artificielle, (…), doivent être des priorités. », « Chaque pétition regroupant plus de 500 000 signatures devient un projet de directive européenne », « Soutenir la création d’une filière industrielle européenne de recyclage des batteries », « la création d’une société de production audiovisuelle publique européenne, à l’origine de programmes et émissions sur les actions menées. »

15. LISTE ASSELINEAU-FREXIT, POUR LE POUVOIR D’ACHAT ET POUR LA PAIX

Positionnement et idéologie : droite à extrême droite ou attrape-tout

Site https://www.upr.fr/

Pas de programme 2024

16. PAIX ET DECROISSANCE

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://www.decroissance-elections.fr/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

17. POUR UNE AUTRE EUROPE

Positionnement et idéologie : attrape-tout ou droite

Site https://pouruneautreeurope.fr/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

18. LA DROITE POUR FAIRE ENTENDRE LA VOIX DE LA FRANCE EN EUROPE

Positionnement et idéologie : droite

Site https://republicains.fr/programme2024/

« Mesure 4 : Investir massivement dans l’intelligence artificielle », « Mesure 5 : Mettre en place un plan « Made in Europe 2030 » (« Fabriqué en Europe 2030 ») pour relocaliser la production en Europe et réindustrialiser notre continent », « Mesure 9 : Créer un livret d’épargne européen (LEE) pour orienter l’épargne privée des ménages vers les secteurs stratégiques de notre économie (défense, cloud, biotechnologies, intelligence artificielle, transition écologique, etc.) », « Mesure 8 : Etablir à l’échelle de l’Union européenne un véritable droit de propriété sur nos données personnelles pour redonner de la maîtrise aux citoyens face à la domination des grandes entreprises américaines (GAFAM) et chinoises (Tiktok) »

19. LUTTE OUVRIERE LE CAMP DES TRAVAILLEURS

Positionnement et idéologie : extrême gauche

Site https://www.lutte-ouvriere.org/portail/documents/profession-foi-liste-lutte-ouvriere-camp-travailleurs-166794.html

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques

20. CHANGER L’EUROPE

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://changerleurope.com/le-programme/

« directive pour stopper les délocalisations et répondre à l’Inflation Réduction Act américain » (partie non rédigée), « directive sur la liberté et l’indépendance des médias » (partie non rédigée)

21. NOUS LE PEUPLE

Positionnement et idéologie : gauche ou attrape-tout

Site https://www.nous-le-peuple.fr/idees/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

22. POUR UN MONDE SANS FRONTIERES NI PATRONS, URGENCE REVOLUTION !

Positionnement et idéologie : extrême gauche

Site https://npa-jeunes-revolutionnaires.org/category/actu-campagnes/campagnes/campagne-europeennes-2024/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

23. « POUR LE PAIN, LA PAIX, LA LIBERTE ! » PRESENTEE PAR LE PARTI DES TRAVAILLEURS

Positionnement et idéologie : extrême gauche

Site https://parti-des-travailleurs.fr/les-documents-de-campagne-europeenne-du-pt/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

24. L’EUROPE ÇA SUFFIT !

Positionnement et idéologie : droite à extrême droite

Site https://les-patriotes.fr/europeennes2024/

« Rejeter l’identité́ numérique européenne », « Défendre la liberté d’expression contre la censure des réseaux sociaux », « refuser l’euro numérique »,

25. NON ! PRENONS-NOUS EN MAINS

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site non trouvé. (cf commentaire)
Site https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/05/20/prenons-nous-en-main-gouverner-la-france-est-une-affaire-trop-serieuse-pour-macron/

« Non à l’identité numérique » « Non à l’euro numérique »

26. FORTERESSE EUROPE - LISTE D’UNITE NATIONALISTE

Positionnement et idéologie : extrême droite

Site https://euronat.net/

« rejet de l’Euro numérique »

27. REVEILLER L’EUROPE

Positionnement et idéologie : gauche à centre gauche

Site https://www.glucksmann2024.eu/programme

« Taxer les superprofits des multinationales » (potentiellement les GAFAM et autres), « Créer un service public européen de lutte contre l’évasion fiscale », « Assurer notre souveraineté numérique en menant une politique industrielle offensive, en créant un fonds souverain pour investir dans le numérique, en imposant des obligations de financement aux géants étrangers en contrepartie de l’accès à notre marché et en poussant un accord international sur l’intelligence artificielle. », « stratégie du “Fabriqué en Europe“ », « “Buy European Act” qui réservera en priorité la commande publique européenne aux productions européennes », « _Sortir de la société du « tout jetable » en luttant contre l’obsolescence programmée, en créant un “droit à la réparabilité”, en développant une filière européenne de la réparation et du recyclage. », « Lutter contre la fracture numérique en imposant que tout investissement privé dans le numérique s’accompagne de financements pour renforcer les infrastructures et services numériques dans les territoires ruraux. », « créer un “défenseur des droits” élu par le Parlement européen. », « Affirmer une réelle exception culturelle européenne pour protéger notre création, doubler le budget européen de la culture pour qu’il atteigne 700 M€ par an, protéger les droits d’auteur. », « Instaurer un Erasmus universel accessible à toutes et tous, concrétiser l’Espace européen de l’éducation par une reconnaissance mutuelle des diplômes dans tous les domaines et par la mise en place d’un mécanisme européen de protection de la liberté académique », « Réguler l’espace numérique et les réseaux sociaux pour lutter contre le cyberharcèlement, les pratiques abusives, la manipulation de l’information et les ingérences étrangères en ligne, assurer l’éducation aux médias et au numérique partout en Europe. », « Assurer l’intégrité de la démocratie européenne et lutter contre l’influence des intérêts privés et étrangers en créant une agence coordonnant la lutte contre les ingérences et une haute autorité de l’intégrité de la vie publique européenne, dotée de pouvoirs d’enquête et de sanctions. », « Développer la démocratie participative via les Initiatives citoyennes européennes qui doivent déboucher sur projet de loi. »

28. NON A L’UE ET A L’OTAN, COMMUNISTES POUR LA PAIX ET LE PROGRES SOCIAL

Positionnement et idéologie : extrême gauche

Site non trouvé. Indirectement via http://www.communcommune.com/2024/05/europeennes-2024-la-liste-officielle-de-candidats-de-la-liste-non-a-l-ue-et-a-l-otan-communistes-pour-la-paix-et-le-progres-social-charles-hoareau.html

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

29 ALLIANCE RURALE

Positionnement et idéologie : centre ou attrape-tout

Site https://alliancerurale.fr/

« défend les libertés individuelles, la liberté d’entreprendre, la liberté de penser et combat les idéologies dogmatiques et liberticides », « défend le principe fondamental de propriété privée ». Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

30. FRANCE LIBRE

Positionnement et idéologie : extrême droite ou attrape-tout

Site https://www.francelibre-2024.fr/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

31. EUROPE TERRITOIRES ÉCOLOGIE

Positionnement et idéologie : centre gauche

Site https://europeterritoiresecologie.fr/

« doctrine de cyberdéfense », « Taxer les productions importées ne respectant pas des conditions sociales, environnementales ou climatiques minimales dans le pays d’origine. » (probable effet sur le numérique), « supprimant la concurrence fiscale et les paradis fiscaux au sein de l’Union » (probable effet sur les GAFAM et autres), « Créer un “Netflix européen” pour accéder à toutes les productions culturelles financées par les fonds publics. », « Créer un fonds européen pour lutter contre les violences faites aux femmes, y compris les violences numériques. », un « Défenseur des droits européen pour développer des standards communs pour éviter les biais algorithmiques et garantir l’audit obligatoire des IA les plus sensibles pour empêcher les discriminations », « Renforcer la mise en œuvre du RGPD et sa supervision afin de garantir le droit fondamental à la vie privée. », « Éduquer et sensibiliser à l’échelle européenne à la valeur des données à caractère personnel et aux méthodes de protection de ces données car “on a tous quelque chose à cacher” »

Volt, qui s'est engagé à répondre à Convergences numériques, fait partie de cette coalition.

Édition post-publication : ajouté en commentaire la réponse de Volt au questionnaire du CNLL.

32. LA RUCHE CITOYENNE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://www.laruchecitoyenne.eu/

« Pour la fin de l’obsolescence programmée, par la création d’un label européen “éco-durable” afin de promouvoir les biens de consommation les plus pérennes et ainsi réduire nos besoins de recyclage. », « Pour la mise en place des réglementations strictes concernant la gestion des déchets et imposer des normes plus élevées aux entreprises en matière de recyclage. »

33. GAUCHE UNIE POUR LE MONDE DU TRAVAIL SOUTENUE PAR FABIEN ROUSSEL

Positionnement et idéologie : gauche radicale

Site https://www.deffontaines2024.fr/programme

« L’objectif est aujourd’hui de conquérir la maîtrise des choix politiques, industriels, commerciaux, énergétiques, monétaires, agricoles, alimentaires, numériques et culturels. », « Nous nous battons pour la relocalisation, la création de nouvelles filières industrielles et la maîtrise des filières stratégiques grâce à des nationalisations et des coopérations renforcées entre services publics et entreprises industrielles (énergie, transports, télécommunications…) avec des objectifs sociaux et environnementaux. », « Nous sommes les défenseurs du “Made in Europe“ », « Nous veillerons à ce qu’Internet ne soit pas une zone de non-droit et à ce que les règles françaises et européennes soient appliquées et renforcées. Nous devons mettre fin au monopole des Gafam et autres grandes plateformes, et les réguler. », « construire une industrie européenne du numérique permettant de répondre aux besoins des populations et garantissant la neutralité du Net au niveau continental », lutte « contre la fraude dans le commerce électronique », « construction d’un cloud européen. », « participation des grandes entreprises consommatrices de flux numérique (Gafam, plateformes de type Netflix ou Amazon Prime) au financement des infrastructures Internet dans chaque État-membre, au prorata des flux consommés », « reconstruire une filière nationale et européenne des composants électroniques (processeurs, mémoires…). », « reconstruire des filières nationales et publiques coopérant à l’échelle européenne dans les équipements de télécom et de réseau. », « construction de filières industrielles du numérique, autour des nouvelles technologiques telles que le quantique »

« taxation des flux et stockages de données numériques », « numérique vienne appuyer la souveraineté agricole et soutenons un usage raisonné des technologies, notamment spatiales d’observation et géolocalisation. », « indépendance et notre souveraineté en matière de géolocalisation, observation et télécommunications spatiales, », lutte « contre l’obsolescence programmée, en favorisant les matériels électroniques reconditionnés », « face à la vague de l’intelligence artificielle, nous voulons mettre en place des garde-fous démocratiques », « une plateforme européenne d’audit des algorithmes, en favorisant pour cela les logiciels en source ouverte, et plus globalement en développant les moyens publics de suivi et anticipation des impacts sociaux et environnementaux des technologies numériques. », « créer des bridages spécialisées (sic) pour contraindre les plateformes numériques à retirer les contenus pédopornographiques », « réviser la directive sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes (…) y compris ses dispositions sur l’exploitation sexuelle et la cyber-violence à l’égard des femmes », « Afin de garantir notre souveraineté culturelle face aux attaques des Gafam, il convient de protéger nos industries culturelles », « conservation d’un nombre minimum de 30 % d’œuvres européennes sur les plateformes de vidéos à la demande (VOD) et les chaînes de télévision traditionnelles. », « S’agissant de l’IA générative, nous proposerons que les propriétaires de droits d’auteur puissent réellement interdire l’utilisation de leur création pour la formation des IA (données d’en-(sic) », « création de plates-formes numériques publiques doit être favorisée pour sortir de l’hégémonie des Gafam. » et « L’obligation de financement de la création audiovisuelle française et européenne par les services de médias audiovisuels doit être maintenue, et l’attribution des aides à la création par des professionnelles soutenue »

34. DEFENDRE LES ENFANTS

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://defendre-les-enfants.eu/candidats/

« la numérisation et l’automatisation de ce qui peut l’être [domaine protection des droits de l’enfant et des droits parentaux] », « jugements et suivis de plaintes devraient être accessibles via Internet », « outil web encadré permettrait aux parents de réaliser leurs contacts téléphoniques et en visio via cette interface. », « audiences familiales et de l’Enfance doivent être être  (sic) numérisées en vidéo et accessibles par huissiers, avec retranscription automatisés des débats en texte (notes d’audience). Toutes les décisions doivent être enregistrées numériquement et accessibles aux journalistes et aux universitaires. », « suivi statistique pour l’INSEE, les journalistes et les universitaires » (open data ?), « outil web informatique doit également permettre de suivre les remises en cause de l’autorité parentale par décision judiciaire » et « partage du suivi de santé (carnet de santé) accessible à tous les titulaires de l’autorité parentale », « protection des enfants par rapport à la pornographie comme à tous contenus pour adultes. Nous défendons donc la mise en place d’accès internet “Enfance-adolescence” qui soit limité et adapté à nos enfants ou, à défaut, d’un système de confirmation de l’âge, anonyme et sans conservation de traces informatiques, pour le même résultat »

35. ÉCOLOGIE AU CENTRE

Positionnement et idéologie : centre ou attrape-tout

Site https://ecologieaucentre.com/programme/propositions-europeennes-2024/

« Interdire tout ce qui peut être remplacé par du filaire (toutes formes d’internet sans fil). », « Interdire le téléphone portable pour les moins de 15 ans. »

36. DEMOCRATIE REPRESENTATIVE

Positionnement et idéologie : extrême gauche

Site non trouvé. Indirectement via https://aulnaycap.com/2024/05/11/hadama-traore-a-boucle-sa-liste-pour-les-europeennes-2024-et-presente-son-programme/

« impératif de maintenir une gestion publique sur certains biens communs et de les mettre à l’abris (sic) des soubresauts de la financiarisation : la santé, l’éducation, les énergies, les transports, le développement durable, les services des eaux, télécommunications… », « Valoriser un secteur de recherche, de formation, de qualification et économique innovant dans le domaine du développement durable et de nouveaux secteurs stratégiques, de pointe, émergents comme le numérique », « Mener une politique culturelle publique qui pérennise et met au cœur de la société la culture, les arts, le savoir, la création. Ceci en soutenant ses acteurs, professionnels et en développant des lieux de diffusions diverses et accessibles par tous. », « Défendre l’harmonisation fiscale en Europe » (potentiel effet sur les GAFAM et autres)

37. ESPERANTO LANGUE COMMUNE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://europe2024.fr/notre-mouvement/notre-programme/

Édition post-publication initiale : leur programme mentionne bien « Promouvoir une informatique libre» « Parce que les logiciels libres et les standards ouverts jouent un rôle important dans la démocratisation de l’accès à l’informatique, qu’ils sont une source de liberté et de transparence pour les utilisateurs, par exemple en cas de vote électronique, leur utilisation dans le secteur public doit être encouragée. »

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques, en dehors du multilinguisme.

Mes retours ?

  • 37 programmes à chercher et étudier c’est long, très long, et il ne s’agit que d’un simple parcours (il y a des programmes qui font plus de 170 pages par exemple).
  • a contrario c’est très intéressant de voir apparaître les vraies différences de positionnement
  • certaines listes sont actuellement très peu visibles en ligne
  • certains programmes sont incomplets ou en cours de rédaction. D’autres sont imprécis, que ça soit volontaire ou non (je pense en particulier à une proposition de « lutter (…) contre certains pays »…). Certaines mesures me semblent risibles, disons qu’il y a parfois à boire et à manger parmi ces 37 programmes. Certaines mesures ne relèvent pas de l’Union européenne. Certains programmes sont outranciers et parfois à la limite de la légalité sur la non-discrimination (à mon humble avis).
  • beaucoup de programmes n’abordent pas les thématiques autour du numérique (en particulier de nombreux partis dits « attrape-tout » ou les partis extrémistes
  • il y a des thématiques dans l’air du temps : la lutte contre l’évasion ou la fraude fiscale, contre la corruption, sur l’indépendance des médias, les fausses informations, les infrastructures ferroviaires et le train en général, la transparence des instances européennes ou leur réforme, etc.
  • côté numérique : l’intelligence artificielle est présente à toutes les sauces, la volonté de plus d’autonomie en matière de logiciel, matériel et infrastructure autour des données (dont datacenters et satellites), la production de contenus, le filtrage ou non de certains contenus (porno, désinformation), euro numérique et cryptomonnaies, identité numérique, fiscalité du numérique, sobriété et réparabilité, recyclage et obsolescence programmée, modération et biais algorithmiques, etc.
  • quelques partis mentionnent explicitement le logiciel libre (4. LA FRANCE INSOUMISE - UNION POPULAIRE, 6. EUROPE ECOLOGIE, 10. PARTI PIRATE, 37. ESPERANTO LANGUE COMMUNE). Notons aussi que Volt, et donc 31. EUROPE TERRITOIRES ÉCOLOGIE, s'ils ne mentionnent pas explicitement le logiciel libre dans leur programme s'est engagé à répondre à Convergences numériques. Ajout post-publication : Volt a aussi répondu au questionnaire du CNLL.
  • ça ne couvre que la France (n’hésitez pas si vous voulez vous livrer à l’exercice sur d’autres pays de l’Union européenne)
  • les exceptions françaises rendent les candidatures difficiles pour les nouveaux entrants (seuil de remboursement, seuil d’élection, barrière médiatique où seuls sont regardés/invités/analysés les 7 ou 8 premiers). Voir cet article Européennes 2024 : comment expliquer une telle profusion de listes ? avec des témoignages.
  • si j’ai aidé une personne électrice en faisant cette dépêche, ou inciter une seule personne à aller voter du 6 au 9 juin, ou contribué à ramener les sujets européens dans la discussion, alors je n’aurais pas perdu mon temps.
  • n’hésitez pas à compléter dans les commentaires. Et merci aux personnes qui ont lu jusqu'ici.

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Projets Libres! Episode 23 : financer le logiciel libre en Europe

Pour ce nouvel épisode, nous plongeons dans le programme de financement européen Next Generation Internet - NGI Zero !

Nous recevons Lwenn Bussière, Techonlogy Assessor à la fondation néerlandaise NLnet.

Ensemble nous abordons les thèmes suivants :

  • l’histoire de la fondation NLnet, son rôle dans l’écosystème européen depuis les débuts d’internet et son équipe
  • la création du fond européen Next Generation Internet et en particulier NGI Zero, celui dédié au financement du logiciel libre
  • les technologies et projets financés
  • vu d’un projet, le parcours depuis l’appel à financement jusqu’au paiement
  • vu de NLnet, toutes les étapes et la manière dont sont sélectionnés et suivis les projets
  • la mise en relation des projets entre eux et les évènements organisés
  • les défis à venir pour la fondation

Bonne écoute !

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European Court of Human Rights Confirms: Weakening Encryption Violates Fundamental Rights

In a milestone judgment—Podchasov v. Russiathe European Court of Human Rights (ECtHR) has ruled that weakening of encryption can lead to general and indiscriminate surveillance of the communications of all users and violates the human right to privacy.  

In 2017, the landscape of digital communication in Russia faced a pivotal moment when the government required Telegram Messenger LLP and other “internet communication” providers to store all communication data—and content—for specified durations. These providers were also required to supply law enforcement authorities with users’ data, the content of their communications, as well as any information necessary to decrypt user messages. The FSB (the Russian Federal Security Service) subsequently ordered Telegram to assist in decrypting the communications of specific users suspected of engaging in terrorism-related activities.

Telegram opposed this order on the grounds that it would create a backdoor that would undermine encryption for all of its users. As a result, Russian courts fined Telegram and ordered the blocking of its app within the country. The controversy extended beyond Telegram, drawing in numerous users who contested the disclosure orders in Russian courts. A Russian citizen, Mr Podchasov, escalated the issue to the European Court of Human Rights (ECtHR), arguing that forced decryption of user communication would infringe on the right to private life under Article 8 of the European Convention of Human Rights (ECHR), which reads as follows:  

Everyone has the right to respect for his private and family life, his home and his correspondence (Article 8 ECHR, right to respect for private and family life, home and correspondence) 

EFF has always stood against government intrusion into the private lives of users and advocated for strong privacy guarantees, including the right to confidential communication. Encryption not only safeguards users’ privacy but also protects their right to freedom of expression protected under international human rights law. 

In a great victory for privacy advocates, the ECtHR agreed. The Court found that the requirement of continuous, blanket storage of private user data interferes with the right to privacy under the Convention, emphasizing that the possibility for national authorities to access these data is a crucial factor for determining a human rights violation [at 53]. The Court identified the inherent risks of arbitrary government action in secret surveillance in the present case and found again—following its stance in Roman Zakharov v. Russiathat the relevant legislation failed to live up to the quality of law standards and lacked the adequate and effective safeguards against misuse [75].  Turning to a potential justification for such interference, the ECtHR emphasized the need of a careful balancing test that considers the use of modern data storage and processing technologies and weighs the potential benefits against important private-life interests [62-64]. 

In addressing the State mandate for service providers to submit decryption keys to security services, the court's deliberations culminated in the following key findings [76-80]:

  1. Encryption being important for protecting the right to private life and other fundamental rights, such as freedom of expression: The ECtHR emphasized the importance of encryption technologies for safeguarding the privacy of online communications. Encryption safeguards and protects the right to private life generally while also supporting the exercise of other fundamental rights, such as freedom of expression.
  2. Encryption as a shield against abuses: The Court emphasized the role of encryption to provide a robust defense against unlawful access and generally “appears to help citizens and businesses to defend themselves against abuses of information technologies, such as hacking, identity and personal data theft, fraud and the improper disclosure of confidential information.” The Court held that this must be given due consideration when assessing measures which could weaken encryption.
  3. Decryption of communications orders weakens the encryption for all users: The ECtHR established that the need to decrypt Telegram's "secret chats" requires the weakening of encryption for all users. Taking note again of the dangers of restricting encryption described by many experts in the field, the Court held that backdoors could be exploited by criminal networks and would seriously compromise the security of all users’ electronic communications. 
  4. Alternatives to decryption: The ECtHR took note of a range of alternative solutions to compelled decryption that would not weaken the protective mechanisms, such as forensics on seized devices and better-resourced policing.  

In light of these findings, the Court held that the mandate to decrypt end-to-end encrypted communications risks weakening the encryption mechanism for all users, which was a disproportionate to the legitimate aims pursued. 

In summary [80], the Court concluded that the retention and unrestricted state access to internet communication data, coupled with decryption requirements, cannot be regarded as necessary in a democratic society, and are thus unlawful. It emphasized that a direct access of authorities to user data on a generalized basis and without sufficient safeguards impairs the very essence of the right to private life under the Convention. The Court also highlighted briefs filed by the European Information Society Institute (EISI) and Privacy International, which provided insight into the workings of end-to-end encryption and explained why mandated backdoors represent an illegal and disproportionate measure. 

Impact of the ECtHR ruling on current policy developments 

The ruling is a landmark judgment, which will likely draw new normative lines about human rights standards for private and confidential communication. We are currently supporting Telegram in its parallel complaint to the ECtHR, contending that blocking its app infringes upon fundamental rights. As part of a collaborative efforts of international human rights and media freedom organisations, we have submitted a third-party intervention to the ECtHR, arguing that blocking an entire app is a serious and disproportionate restriction on freedom of expression. That case is still pending. 

The Podchasov ruling also directly challenges ongoing efforts in Europe to weaken encryption to allow access and scanning of our private messages and pictures.

For example, the controversial UK's Online Safety Act creates the risk that online platforms will use software to search all users’ photos, files, and messages, scanning for illegal content. We recently submitted comments to the relevant UK regulator (Ofcom) to avoid any weakening of encryption when this law becomes operational. 

In the EU, we are concerned about the European Commission’s message-scanning proposal (CSAR) as being a disaster for online privacy. It would allow EU authorities to compel online services to scan users’ private messages and compare users’ photos to against law enforcement databases or use error-prone AI algorithms to detect criminal behavior. Such detection measures will inevitably lead to dangerous and unreliable Client-Side Scanning practices, undermining the essence of end-to-end encryption. As the ECtHR deems general user scanning as disproportionate, specifically criticizing measures that weaken existing privacy standards, forcing platforms like WhatsApp or Signal to weaken security by inserting a vulnerability into all users’ devices to enable message scanning must be considered unlawful. 

The EU regulation proposal is likely to be followed by other proposals to grant law enforcement access to encrypted data and communications. An EU high level expert group on ‘access to data for effective law enforcement’ is expected to make policy recommendations to the next EU Commission in mid-2024. 

We call on lawmakers to take the Court of Human Rights ruling seriously: blanket and indiscriminate scanning of user communication and the general weakening of encryption for users is unacceptable and unlawful. 

Aboutissement du trilogue sur le Cyber Resilience Act : le pire est évité, mais des flous demeurent

Par : egonnu
15 janvier 2024 à 08:12

Le Cyber Resilience Act est un projet de règlement européen visant à renforcer les règles en matière de cybersécurité afin de garantir une plus grande sécurité des produits matériels et logiciels en Europe. Des communautés libristes avaient partagé leurs profondes inquiétudes quant au texte initial de la Commission européenne1. Depuis, la procédure législative a fait son chemin et ce qui devrait être le texte final a été publié et semble, dans les grandes lignes, avoir adressé les craintes portant sur le logiciel libre.

La procédure législative européenne a cela de particulier que les textes qu'elle produit sont le résultat d'un équilibre trouvé entre trois institutions : la Commission européenne qui propose des projets de directive ou de règlement, le Conseil de l'UE (réunion des représentants des gouvernements des différents États membres) et du Parlement. Après une navette législative plus ou moins longue entre ces deux dernières, les trois institutions mènent des négociations interinstitutionnelles, souvent appelées trilogues, dans l'objectif de produire un texte de consensus qui sera enfin ratifié par les parlementaires. Le trilogue relatif au Cyber Resilience Act a abouti le 20 décembre 2023, le texte est désormais en ligne (en anglais)

Stéfane Fermigier (coprésident du CNLL2) – une des personnes les plus impliquées sur ce dossier dans les communautés libristes en France – considère dans un billet publié sur LinuxFR que le « consensus des observateurs sur le document final semble être que celui-ci a "patché"3 les problèmes les plus graves qui ont été soulevés par les acteurs du logiciel libre au cours du processus législatif ».

Pour rappel, le texte initial, que l'April avait qualifié « d'épée de Damoclès » sur le logiciel libre, faisait peser une très lourde responsabilité sur toutes celles et ceux qui produisent du code et qui le diffusent, rendant de fait le développement de logiciels libres extrêmement risqué, donc économiquement intenable. Largement critiqué par les communautés libristes, et pas seulement, le texte a évolué au cours de la procédure législative. En particulier, en clarifiant la notion « d'activité commerciale » afin qu'elle intègre mieux les réalités, multiples, propres au développement de logiciels libres. Parallèlement, le texte semble mieux prendre en compte les petites et moyennes entreprises — majoritaires parmi les entreprises du libre. Nous mettrons à jour cette actu en renvoyant à des analyses détaillées de ces évolutions lorsqu'elles seront publiées.

Toutefois, comme le fait remarquer S. Fermigier, si le texte a indéniablement progressé, des flous demeurent, notamment sur la manière dont, de façon très pratique, seront mises en œuvre ces nouvelles obligations. Il partage également son interrogation sur la manière dont le texte définit le logiciel libre. S'il s'appuie sur les quatre libertés inscrites dans une licence, telles qu'elles sont définies par la FSF – ce qui est bienvenu – le projet de règlement fait potentiellement du mode de développement un critère juridique en affirmant que les logiciels sont développés, maintenus et distribués de manière ouverte 4. C'est indéniablement souhaitable, mais ce n'est pas constitutif de ce qu'est un logiciel libre. Il s'agira donc d'être vigilant sur ce point dans le futur.

Le texte doit encore être ratifié par le Parlement européen avant d'avoir force de loi et devrait entrer en application 36 mois après, à quelques exceptions près, tel que cela est stipulé à l'article 57 du texte. Ce délai est censé permettre aux acteurs, publics comme privés, de s'organiser pour répondre à leurs nouvelles obligations.

  • 1. Voire notamment une lettre ouverte signée en avril 2023 par « les principales institutions de gouvernance au sein de la communauté européenne et mondiale des logiciels open source »
  • 2. Union des entreprises du logiciel libre et du numérique ouvert
  • 3. « Patcher » est un anglicisme commun en informatique que l'on peut traduire par « corriger »
  • 4. Voir le considérant (10c) du texte. En anglais : « Free and open-source software is developed, maintained, and distributed openly, including via online platforms. »

Cyber Resilience Act : le futur du logiciel libre en suspend en attendant le trilogue

Par : egonnu
2 août 2023 à 09:50

Le Cyber Resilience Act est un projet de règlement européen visant à renforcer les règles en matière de cybersécurité afin de garantir une plus grande sécurité des produits matériels et logiciels en Europe. Projet, tel que présenté par la Commission européenne, que l'April avait qualifié d'épée de Damoclès sur le logiciel libre puisque il faisait peser une très lourde responsabilité sur toutes celles et ceux qui produisent du code et qui le diffusent. L'April a également relayé une lettre ouverte cosignée par un ensemble d'organisations actrices de l'écosystème du logiciel libre à l'échelle européenne. Point d'étape alors que le Parlement et le Conseil de l'Union européenne ont avancé sur le sujet et que les négociations interinstitutionnelles auront, semble-t-il, lieu à l'automne.

La procédure législative européenne a cela de particulier que les textes qu'elle produit sont le résultat d'un équilibre trouvé entre trois institutions : la Commission européenne qui propose des projets de directive ou de règlement, le Conseil de l'UE (réunion des représentants des gouvernements des différents États-membres) et du Parlement. Après une navette législative plus ou moins longue entre ces deux dernières, les trois institutions mènent des négociations interinstitutionnelles, souvent appelées trilogues, dans l'objectif de produire un texte de consensus qui sera enfin ratifié par les parlementaires.

Depuis que l'April a qualifié le Cyber Resilience Act d'« épée de Damoclès », la procédure législative a suivi son cours.

Au Parlement, c'est la commission ITRE (Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie) qui a été saisie au fond. Elle a donc la responsabilité de la conduite des travaux sur ce texte pour le Parlement, notamment dans le cadre du trilogue à venir. Le 19 juillet, cette commission a voté sa version amendée du texte. Malheureusement, ses amendements ne contribuent aucunement à clarifier la situation pour les logiciels libres. Plus précisément, elle a adopté deux nouveaux considérants – 10a et 10b – qui, d'une part, apportent de la confusion en prenant deux extrêmes en exemple : le cas d'une communauté de développement complètement décentralisée sans qu'aucune entreprise n'ait de pouvoir de décision et celui d'un logiciel libre développé majoritairement par une entreprise qui, elle seule, dégage des revenus. Il reste beaucoup d'incertitudes pour tout l'entre-deux existant, en particulier pour les petites et moyennes entreprises du Libre. D'autre part, les donations récurrentes par des entités commerciales seraient de nature à qualifier une activité commerciale… 1
Lire le texte de la commission ITRE (en anglais).

Particularité supplémentaire : là où, habituellement, le texte issu de la commission au fond devrait être débattu et voté en séance plénière, avant de poursuivre la navette législative, ITRE a simultanément voté, conformément à l'article 71 du règlement intérieur du Parlement, que le texte qu'elle a voté servirait directement de base aux négociations interinstitutionnelles. Cette entrée directement en négociation devra toutefois être adoptée par le Parlement qui siégera à nouveau à compter du 11 septembre 2023.

Il convient justement de noter que parallèlement à cela la commission IMCO (Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs), saisie pour avis, a également voté sa position sur le projet de règlement. Le texte voté semblerait constituer une sortie de crise intéressante, clarifiant les termes, particulièrement la notion « d'activité commerciale », et les responsabilités, notamment en les faisant avant tout reposer sur le fabricant d'un « produit final » incluant des composantes logicielles. Le texte d'IMCO a également le mérite d'amender non seulement le considérant 10, mais aussi l'article 2 sur le champ d'application du projet de règlement. Il serait donc regrettable que le Parlement ne puisse débattre et voter à la lumière de cette position divergente. Espérons que l'avis de la commission IMCO sera lu avec attention et qu'il éclairera utilement les travaux du trilogue le cas échéant. Lire le texte de la commission IMCO.

Du côté du Conseil de l'UE, la situation semble meilleure. Adopté le 13 juillet 2023, son texte reprend en profondeur le considérant 10 de la proposition de la Commission, afin de le rendre plus clair et didactique. Il pose en principe de base que c'est l'activité commerciale qui fait tomber sous le coup du règlement, il pose plus clairement ce qui caractérise une activité commerciale et il définit les logiciels libres tout en réaffirmant que ce n'est que s'ils sont fournis dans le cadre d'une activité commerciale qu'ils sont concernés. Le texte exclut par ailleurs explicitement les « gestionnaires de paquets », « hébergeurs de code » ou les « plateformes de collaboration » agissant en dehors d'activités commerciales. Le texte du Conseil n'amende en revanche pas l'article 2 sur le champ d'application. Lire le texte du Conseil (en anglais).

Il semble trop tôt pour dire que l'épée de Damoclès n'est plus suspendue au-dessus du logiciel libre, néanmoins ces réactions institutionnelles nous confirment à minima que les craintes de « l'écosystème du logiciel libre » ont été, si ce n'est écoutées, du moins entendues. Reste à voir sur quelles bases le Parlement participera au trilogue, et ce qui en ressortira… L'étape du trilogue étant, par ailleurs, notamment connue pour son faible niveau de transparence.

Le Cyber Resilience Act : une épée de Damoclès sur le logiciel libre

Par : egonnu
26 avril 2023 à 04:22

La Commission européenne porte un projet de règlement visant à renforcer les règles en matière de cybersécurité afin de garantir une plus grande sécurité des produits matériels et logiciels, le Cyber Resilience Act. Comme malheureusement trop souvent, l'approche de la Commission semble traduire une vision strictement industrielle, fondée sur le modèle verticalisé et centralisé des grandes entreprises éditrices d'une informatique privatrice. Ce projet représente une menace très sérieuse pour le logiciel libre, comme en témoigne notamment une lettre ouverte cosignée par un ensemble d'organisations actrices de l'écosystème du logiciel libre à l'échelle européenne.

La sécurité informatique, dès lors qu'elle est un outil au service des utilisatrices et utilisateurs, maîtrisée par elles et eux, est une condition importante de l'exercice des libertés informatiques dans leur ensemble. Les différentes méthodes de développement propres au logiciel libre, fondées notamment sur la transparence, la reproductibilité et la collaboration, qui s'apparentent le plus, en ce sens, à la méthode scientifique, sont bien davantage vectrices de sécurité qu'un modèle basé sur une approche verticale et opaque. Quoi qu'il en soit, la sécurité ne peut-être un prétexte suffisant par lui-même pour justifier la réduction des libertés fondamentales. Toute mesure de « sécurité » se doit de répondre aux principes de proportionnalité et de stricte nécessité, c'est vrai pour l'informatique comme partout ailleurs.

Agir pour une meilleure sécurité informatique est un objectif louable et, en tout état de cause, un levier politique que la Commission européenne a pleine légitimité à vouloir actionner. Toutefois, cela ne peut se faire de manière décorrélée de la réalité des pratiques et sans concertation. Dans une lettre ouverte adressée aux membres du Parlement européen et du Conseil de l’Union Européenne, aux représentants au Conseil de l'Union européenne, des organisations actrices de l'écosystème du logiciel libre à l'échelle européenne ont exprimé leur vive inquiétude et ont pointé l'absence de consultation des communautés du logiciel libre, alors même que « les logiciels libres représentent en Europe plus de 70 % des logiciels présents dans les produits contenant des éléments numériques ».

La Commission veut donc imposer de manière verticale une méthodologie basée sur un système de « norme CE », adossée à une très forte responsabilité de celles et ceux qui produisent du code et de celles et ceux qui le diffusent. Toute personne produisant ou diffusant du code serait ainsi individuellement responsable de la sécurité de ce code, dans le cadre des obligations découlant du règlement. Or, la plupart des logiciels libres sont développés avec des moyens dérisoires, par des bénévoles ou de petites structures, et n’ont pas la capacité financière et humaine de mettre en œuvre les processus lourds et complexes qu’induirait le projet de règlement, notamment en termes de certification.

Position d'autant plus paradoxale que la Commission européenne semble pourtant reconnaître l'importance des logiciels libres dans le socle technologique qui sous-tend Internet, notamment du point de vue des enjeux de sécurité. Elle avait ainsi mené des projets visant justement à soutenir la sécurité des logiciels libres critiques, notamment l'initiative EU-FOSSA, European Union Free and Open Source Software Auditing, qui accordait des primes pour la détection de failles de sécurité dans des logiciels libres utilisés par les institutions européennes1. Pourtant, le Cyber Resilience Act disqualifierait ce socle critique en Europe au lieu de participer à sa sécurisation. Dans le même temps, ce socle technologique continuera à être utilisé et développé dans le reste du monde. Par effet de bord, la Commission va sérieusement démunir et handicaper l’industrie européenne.

Les organisations signataires de la lettre ouverte et notamment le CNLL (l'Union des entreprises du numérique ouvert) dans son communiqué, s'alarment du risque que fait porter le Cyber Resilience Act sur la filière européenne du logiciel libre, qui représente, rappelle le CNLL, « 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires direct et environ 100 milliards d’euros d’impact économique total ». En forçant une responsabilité lourde sur les éditeurs de logiciels libres – sans considération de possible relation contractuelle avec les utilisateurs et utilisatrices –, ce projet semble témoigner d'une méconnaissance profonde des logiciels libres, des méthodes de développement qui leur sont propres, ainsi que des communautés qui les font vivre. On rappellera, par exemple, que les acteurs et actrices du logiciel libre n'ont pas attendu la Commission pour proposer des contrats de maintenance et/ou d'assurance, distincts du développement du code.

Dans son projet de règlement, la Commission cherche visiblement à donner des gages vis-à-vis des logiciels libres. Mais, loin de convaincre, celle-ci témoigne, ici encore, d'une méconnaissance importante. Ainsi, dans un des considérants de principe – et non pas dans un article à part entière – le règlement prévoit une exception pour les logiciels libres développés et distribués dans le cadre d'activités non commerciales. Ces activités non commerciales sont définies de manière très restrictive, ce qui rend presque inopérante l'exception2. À titre d'exemple, elle ferait, entre autres, tomber sous le coup des lourdes obligations prévues par le texte les codes publiés sur les plateformes type GitHub et GitLab puisque celles-ci proposent, par ailleurs, des services payants à leurs utilisateurs et utilisatrices.

Le Cyber Resilience Act risquerait d'avoir un effet dissuasif délétère sur le développement et l'utilisation des logiciels libres en Europe et sans doute, par répercussion, à une échelle plus globale. On imagine ainsi aisément que des entreprises puissent d'elles-mêmes exclure le recours à des composants libres, tiers, de leurs propres solutions au profit de logiciels privateurs, préférant laisser à l'éditeur le soin de se conformer aux obligations du règlement, plutôt que de se charger elles-mêmes d'une maintenance pro-active de ces composants tiers.

L'April rappelle la Commission européenne à ses prises de positions passées sur le logiciel libre 3, qui se voulaient, selon elle, ambitieuses, alors que la proposition de Cyber Resilience Act traduit plutôt une perception verticale et centralisée de l'informatique. Si elle ne veut pas porter un grave coup à l'ensemble des vertus du logiciel libre qu'elle prétend elle-même défendre (ouverture, souveraineté, innovation, etc.), elle se doit d'écouter très attentivement les actrices et acteurs concernés et amender en profondeur son projet.

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