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Voyage en Contributopia : ça nous a fait mûrir !

Par : Framasoft
4 octobre 2022 à 03:28

« Dégoogliser ne suffit pas ! », et c’est avec cette affirmation dans la tête que nous sommes parti⋅es explorer les mondes de Contributopia. Cette aventure de 5 ans (déjà ? !) se termine, et c’est maintenant le moment de confronter nos attentes du voyage et ce qu’on y a vraiment fait. Cap sur ces mondes numériques où l’humain⋅e et ses libertés fondamentales sont respectées !

Planète des services : créer et proposer des outils

En commençant ce voyage, l’association avait vraiment envie de s’impliquer davantage dans la conception de services et d’outils conçus pour favoriser des échanges apaisés. L’envie, c’est bien, mais la réalité peut aussi être autre chose. On vous raconte point par point les différents éléments qui étaient sur notre feuille de route initiale (et aussi comment on a fait bifurquer la barque !)

Bilan de la planète des services

PeerTube libère la vidéo

Alors là, on va se lancer quelques fleurs : PeerTube, c’est un succès !

Notre alternative aux grandes plateformes vidéos (YouTube pour n’en citer qu’une) est un logiciel libre et fédéré qui permet non seulement de visionner, publier et interagir avec des vidéos mais aussi de créer sa plateforme de vidéos. Un salarié de l’association (un seul !) est en charge de son développement, assisté en interne par d’autres salarié·es sur des aspects moins techniques.

La version 1.0 du logiciel, parue en octobre 2018, a remporté rapidement un vif succès. En quelques mois, on comptait déjà environ 14 000 comptes utilisateurs, et près de 100 000 vidéos réparties sur 350 installations recensées publiquement. Depuis, une nouvelle version majeure sort chaque année (la v5 est prévue pour la fin d’année 2022), et PeerTube va bientôt atteindre le million de vidéos hébergées.

On ne va pas refaire ici toute l’histoire de PeerTube (vous pouvez tout retrouver ici), mais dans les temps forts à mentionner : la possibilité de faire des vidéos en direct, le moteur de recherche Sépia Search permettant de chercher toutes les vidéos des instances publiques, la personnalisation de l’interface et de nombreuses améliorations réalisées aussi grâce à vos retours (merci !).

Sépia, mascotte de PeerTube

Mobilizon, pour faciliter rencontres et mobilisations

Pendant ce voyage en Contributopia, Mobilizon fut le deuxième logiciel libre et fédéré développé par l’association (par un seul salarié, là encore). Mobilizon est une alternative aux événements et groupes Facebook qui permet de facilement organiser ses événements et rencontres, sans passer par une entreprise qui raffole de surveillance.

La version 1.0 de Mobilizon, sortie pendant le confinement d’octobre 2020, n’a pour ainsi dire pas bénéficié de l’entrain espéré (Quoi ? Organiser des événements pendant un confinement, c’est pas une bonne idée ?). L’accueil du logiciel a toutefois été très positif. Comme PeerTube, une nouvelle version majeure sort chaque année, et la v3 est prévue pour fin 2022 (vous trouverez toutes les actualités par ici).

Quelques temps forts à mentionner : l’amélioration de l’accessibilité (un travail avec Koena), l’export de liste des participant·es (pratique !), la prise en compte des fuseaux horaires ou encore l’ajout possible de métadonnées pour mettre en avant certaines informations essentielles. Nous avons aussi rapidement décidé de mettre en place une instance dédiée et ouverte au public francophone : mobilizon.fr (essayez donc pour organiser votre prochaine fête d’anniversaire, rencontre-tricot ou manif-climat !).

Rȯse, mascotte de Mobilizon

Pytition : faire entendre les opinions

Après une rencontre bienvenue avec l’équipe de Résistance à l’Agression Publicitaire en 2017, nous avons décidé de ne pas entamer le travail de développement prévu sur un outil de pétitions en ligne. En effet, un de leurs administrateurs avait déjà avancé sur le développement d’un tel outil : Pytition.

L’enjeu restant pour nous particulièrement important, nous avons décidé de soutenir leur travail, plutôt que de créer un n-ième « Framatruc » (et ainsi ne pas tout centraliser chez nous). Framasoft a donc affecté un budget à Pytition. Cela a permis de financer une prestation de design, une partie du travail de développement (faire du temps bénévole investi de véritables journées de travail rémunérées) et la mise à disposition d’une machine virtuelle pour héberger le proto site web.

Cependant les emplois du temps de chacun (y compris du côté de Framasoft) n’ont pas concordé, et « l’usure » due à la pandémie s’est fortement ressentie. Le développement prend donc du temps, et, même si le Pytition actuel est « fonctionnel », il reste trop « frais » pour être proposé à tous les publics.

Nous qui pensions que gérer des projets de développements « extérieurs » nous prendrait moins de temps que des développements en interne, on a appris : l’accompagnement prend du temps, et il est indispensable. Cela nous a ainsi questionné⋅es : quelle énergie sommes-nous capables d’investir dans de tels projets ?

On se sentirait presque comme ces petits poissons dans l’eau, non ?

Framasite ou comment créer simplement son site (spoiler : ça n’existe plus !)

Permettre aux gens de créer leur propre site internet sans passer par une plateforme privée, ça donne envie non ?

Nous avons ouvert Framasite, service d’hébergement et de création de sites web, en 2018 et ainsi proposé un lieu d’expression libre en ligne, sans nécessité de connaissances techniques préalables.

Seulement, Framasite, c’était un service complexe qui reposait sur 3 logiciels libres et une surcouche maison, ce qui le rendait particulièrement difficile à maintenir sur la durée. Ainsi, malgré l’enthousiasme et l’utilité du service, nous nous sommes vite rendu compte qu’en laissant faire, le service pouvait croître de manière illimitée et infinie. Et le problème c’est que plusieurs de nos services en ligne nous ont amenés à cette même conclusion : la situation devenait ni tenable, ni gérable pour notre petite association.

Après de nombreux questionnements et réflexions, Framasoft a pris position en décidant de fermer progressivement certains de ces services, de manière planifiée (on vous en parle plus en détail en dernière partie de cet article). Framasite a donc fermé en juillet 2021.

Planète de l’essaimage : transmettre les savoir-faire

Un monde où chacun et chacune peut acquérir et approfondir son indépendance numérique, nous ça nous fait rêver. Nous avons souhaité favoriser des actions qui encouragent l’autonomie numérique, pour mettre à la portée du plus grand nombre un hébergement de confiance solidaire de nos vies numériques. Une belle vision, même si pas toujours facile à mettre en œuvre.

Bilan de la planète de l'essaimage

Des CHATONS pour favoriser les petits hébergeurs locaux

Le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (CHATONS) a été initié par Framasoft fin 2016 pour donner une suite au projet « Dégooglisons Internet » : permettre aux internautes de s’émanciper en utilisant des outils numériques de confiance (mais cette fois, sans passer par Framasoft).

C’est suite à l’embauche d’Angie en 2019 que la dynamique du collectif aura réellement pris : un tiers de son temps de travail est consacré à animer les échanges entre les membres et à donner davantage de visibilité au collectif et aux structures qui le composent.

Le collectif CHATONS, maintenant reconnu comme solution de confiance pour trouver un hébergeur éthique et des services libres, nous a permis d’essaimer notre projet « Dégooglisons Internet » et d’ainsi explorer d’autres horizons.

Le temps d’animation restant important pour Framasoft, la prochaine étape est la reprise en main progressive de l’animation du collectif… par le collectif lui-même ! Et il se trouve que le sujet est justement en pleine discussion parmi ses membres. Affaire à suivre… !

Trois chatons en pleine exploration

YunoHost ou l’auto-hébergement facile

YunoHost, c’est génial ! C’est un système d’exploitation pour serveur permettant d’installer des services (et leurs mises à jour) en auto-hébergement, facilement, par un clic. Le but de ce projet libre ? Permettre à quiconque d’auto-héberger ses services avec un minimum de connaissances techniques.

Pour soutenir ce projet bénévole, Framasoft, dès janvier 2017, a consacré du temps salarié au développement de YunoHost pour qu’un maximum de services libres de notre campagne « Dégooglisons Internet » puisse être disponible dans cette solution. En 2019 la majorité de ces services y sont présents (mission accomplie !).

Sauf que, si YunoHost a réussi à faciliter grandement l’auto-hébergement, le choix de gérer son propre serveur reste encore difficilement accessible à la majorité des personnes. Nous n’avons donc pas contribué davantage à ce projet pour consacrer nos énergies à explorer d’autres possibles. Et ça aussi, ça fait partie du voyage !

Quand la technique est poétique

Partager notre expérience hors des frontières

« Dégooglisons Internet » est un projet que nous avons volontairement ouvert exclusivement à un public francophone : une petite association française comme la nôtre n’avait pas les épaules pour prendre en charge les données du monde entier, et encore moins l’envie. Seulement, au vu de l’engouement qu’a généré « Dégooglisons Internet » et les questionnements particulièrement riches qu’il a amenés, nous nous sommes mis à rêver. Et si un projet comme « Dégooglisons Internet » pouvait essaimer dans d’autres pays, s’adapter à d’autres cultures, dans d’autres langues et inspirer d’autres collectifs ? Et si « Dégooglisons Internet » devenait un commun international ? (Rien que ça ? !)

Traduction. Le premier pas à franchir est la barrière de la langue : traduire certains contenus a donc été indispensable. Nous avons mené un gros chantier pour rendre différents supports multilangues : articles de blog, pages d’accueil de nos services, site du collectif CHATONS.

Conception d’outils comme des communs internationaux. Nous avons décidé de développer PeerTube et Mobilizon en anglais, puis de les traduire en français. Tout contenu en rapport avec ces logiciels (utilisation du logiciel, actualités, etc.) peut ainsi toucher un public non francophone. Nous avons aussi coordonné la vidéo « What is the Fediverse » en anglais (qui a rapidement été traduite par de nombreuses contributions – merci !). Nos tentatives d’animations sur le réseau social Reddit sont une autre initiative allant dans ce sens.

Interventions en anglais. Nous sommes intervenus en anglais à différentes reprises pour partager notre expérience assez unique : réussir à informer sur les enjeux actuels du numérique tout en proposant des alternatives à une si large échelle tout en restant une structure indépendante du monde capitaliste (sans se la péter, hein !). Nous continuons ces interventions en anglais (tout en assumant notre bel accent), que vous pourrez en partie retrouver sur notre Framatube.

On partait de (vraiment) loin, mais savoir vers où on avait envie d’aller, ça nous a aidées. Le but de tous ces efforts ? Fournir un compost riche, pour que les expérimentations de Framasoft puissent faire germer d’autres initiatives, un peu partout !

Le partage d’expérience, c’est toujours riche !

Contribulle : contribuer au libre

Alors même si on avait trouvé le super slogan « winter is coding », nous n’avons jamais réalisé le projet « Framasoft Winter of Code », un contrepied (de nez) au programme de formation « Google Summer of Code ». À la place, nous avons contribué à Contribulle, un projet qui a pour objectif d’informer sur les nombreuses manières de contribuer au Libre (sans forcément savoir coder) et de mettre en relation les talents et les besoins.

Derrière Contribulle, il y a le groupe de travail « Design et Libre » dont fait partie l’une des membres de Framasoft. Le groupe de travail a exprimé sa volonté de garder une certaine indépendance sur le niveau d’implication de Framasoft dans ce projet (et nous, on trouve ça super !). Nous fournissons ainsi l’infrastructure technique nécessaire à la bonne réalisation du projet (nom de domaine et machine virtuelle pour l’hébergement du site web).

Le projet a été officiellement annoncé en mars 2021 et vous pouvez dès maintenant consulter les différents projets cherchant un coup de pouce, ou proposer le vôtre sur contribulle.org.

Planète de l’éducation populaire : inspirer les possibles

Pour nous, l’éducation populaire, c’est la liberté de chacune et chacun de partager les connaissances et d’y accéder : la base d’un monde meilleur, quoi !

Bilan de la planète de l'éducation populaire

Actions de médiation pour faciliter l’accès à un web éthique

Notre constat de départ : trouver un service web libre et éthique qui corresponde à ses usages demande de nombreuses connaissances et reste difficile d’accès aux personnes les moins à l’aise avec l’outil numérique.

Nous avons donc continué et renforcé nos interventions et ateliers sur le sujet (en présentiel ou en ligne) pour garder un contact humain avec les personnes (c’est toujours bien plus impactant). Vous trouverez quelques-unes de ces interventions sur notre chaîne Framatube.

Nous avons aussi rédigé, soutenu ou participé à de nombreux contenus de sensibilisation et/ou pédagogiques autour du numérique. En voici quelques exemples :

Au fil du temps, nous avons pris conscience que soutenir, participer et réaliser de tels contenus est un levier essentiel pour une émancipation du plus grand nombre, même si un accompagnement humain reste probablement le moyen le plus efficace…

Annuaire « médiation numérique », pratique !

Contribateliers : contribuer au libre

Les Contrib’ateliers sont des rendez-vous de découverte de la contribution au logiciel libre, selon ses compétences et ses envies, et pas seulement sur du code (oui, c’est possible !). Ces ateliers ont commencé sans attente particulière, mais vraiment en se disant « on verra bien si ça prend » – et ça a pris !

Comment ça se passe ? Les co-organisateur·rices réfléchissent à des propositions (des pôles d’activités). Les participant·es choisissent à quel projet libre contribuer parmi ces pôles. Quelques exemples de Contrib’ateliers : participer à la cartographie libre OpenStreetMap, au projet de reconnaissance audio libre Common Voice, à la traduction de logiciels, mais aussi à des discussions autour de la vie privée en général…il y en a pour tous les goûts !

La pandémie passant par là, cette belle dynamique a été un peu chamboulée, mais, continuant sur sa lancée, l’équipe d’organisation a proposé des Confin’ateliers, la version en ligne des Contrib’ateliers.

L’expérimentation a été réellement intéressante, même si le rythme s’est, aujourd’hui, un peu essoufflé. Si l’envie vous prend de rejoindre l’aventure des Contrib’ateliers, sachez que toute l’équipe vous accueillera à bras ouverts !

Un Contrib’atelier pas si commun

MOOC CHATONS : saisir les enjeux des géants du web sur nos vies

Le premier module du MOOC CHATONS « Internet, Pourquoi et comment reprendre le contrôle ? » a été mis en ligne début 2020 (en nous ayant donné du fil à retordre…).

Ce fut particulièrement stressant pour nous de faire en sorte de respecter nos engagements avec notre partenaire (la Ligue de l’Enseignement) et le financeur (la fondation Afnic), tout en faisant face à de nombreux obstacles. Nous avons à différents moments pris de mauvaises décisions (sur la manière d’ordonner nos idées et de nous organiser à plusieurs) et nos équipes (Framasoft et la Ligue) se sont retrouvées en effectif réduit : des conditions non optimales qui nous ont fait prendre un an dans la vue. La sortie du MOOC a donc eu lieu quelques semaines avant l’annonce du tout premier confinement : les équipes de Framasoft ont très rapidement eu beaucoup d’urgences à traiter, prenant la priorité sur la promotion et l’animation du MOOC. Nous n’avons donc pas pu prendre soin du projet ou de sa communauté autant que nous l’aurions voulu.

Toutefois, nous sommes fier⋅ères du travail réalisé et du contenu créé qui correspondent tout à fait au discours porté par l’association autour des enjeux du numérique, et notamment celui de la toxicité des GAFAM.

Cours « hors ligne » des chatons

UPLOAD, un projet sur le long terme

L’Université Populaire Libre, Ouverte, Autonome, et Décentralisée (UPLOAD) est un grand projet d’éducation populaire initié et coordonné par Framasoft (pour le moment), mais dans une logique décentralisée et en réseau.

L’objectif ? Contribuer (à notre échelle) à rendre la société plus juste et notre monde plus vivable, en misant sur la formation des citoyen⋅nes par les citoyen⋅nes. Les sujets traités sont vastes, on inclut ainsi « tous les sujets qui intéressent la société », mais pour le moment surtout en lien avec le numérique (parce que c’est la génétique de Framasoft) et l’écologie (parce que c’est inévitable).

Les principaux projets que l’on trouve dans UPLOAD :

UPLOAD est ainsi un projet expérimental, où, pour le moment, la production de ressources et le tissage de liens prennent volontairement le pas sur la structuration formelle du projet.

Un voyage riche en apprentissages

Comme tout voyage, l’exploration des planètes de Contributopia nous a beaucoup appris. On a expérimenté, essayé, changé d’avis. On s’est formé, on s’est entraidé, on a partagé. Et on a aussi profité de tous ces moments, parce que c’est ça aussi le voyage !

État des lieux de Framasoft en 2022

« Déframasoftisons Internet » : une étape nécessaire et maintenant terminée !

Au fur et à mesure de notre exploration, nous nous sommes rendu compte que rester une petite association à taille humaine (moins de 40 membres dont 10 salarié⋅es) et continuer à un rythme si intense (près de 40 services en ligne à maintenir), ce n’est pas compatible. Nous tenons à notre petite taille, à la qualité des liens que nous avons entre membres et avec le public de l’association. Nous tenons surtout au soin que l’on peut s’apporter les un⋅es aux autres. Grossir n’étant pas une option, nous avons choisi une toute autre stratégie.

Nous avons ainsi, en 2019, annoncé une nouvelle étape : « Déframasoftisons Internet ». Une fermeture planifiée (jusqu’en 2022) de certains services, pour progressivement réduire la charge qui pesait sur nos épaules (tout en proposant des alternatives !). Nous avons pris le temps de détailler nos raisons (en ayant conscience qu’elles pouvaient paraître parfois contre-intuitives).

Maintenant, « Déframasoftisons Internet », c’est fini ! Les différentes fermetures ou restrictions de services sont bel et bien terminées. Nous avons ainsi mis à jour le site degooglisons-internet.org pour laisser une vitrine à l’ensemble de nos services libres et gratuits, à disposition de toutes et tous. Vous trouverez également les alternatives aux services expérimentaux dorénavant fermés sur la page alt.framasoft.org.

Quand Framasoft renvoie vers d’autres hébergeurs éthiques

Nos intentions ont évolué

En expérimentant généreusement sur la planète de l’éducation populaire, nous nous sommes rendu compte que l’association était en pleine mutation, et qu’il était temps de l’officialiser.

Ainsi, notre objet social a évolué pour passer « d’association de promotion de la culture libre en général et du logiciel libre en particulier » en « association d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels ».

Selon nous, le logiciel et la culture libre restent au cœur des actions de l’association, mais deviennent un moyen, et non une fin. L’objectif devient alors de réfléchir et mettre en place des actions diverses qui facilitent l’émancipation des internautes.

 

L’association réalisant qu’il est temps de changer l’objet social

Framasoft n’est pas bonne partout…

…et on l’assume !

On ne sait pas accueillir la contribution. Le comble ! Dans l’association, beaucoup de projets avancent en parallèle, menés par des membres qui sont déjà sur différents fronts. Nous sommes peu nombreux et nombreuses, nos énergies sont limitées, et quand on nous dit « J’aimerais vous aider », on ne sait jamais quoi répondre. Et c’est en partie parce que l’on sait qu’un accompagnement de qualité demande du temps, et on a plutôt tendance à en manquer !

On ne fait pas émerger une communauté comme par magie. On a voulu laisser Yakforms à la communauté, mais sans l’animer, ça ne fonctionne pas ! En 2020, nous avons fait le choix de séparer clairement Yakforms (le logiciel) et framaforms.org (l’instance de Yakforms gérée par Framasoft), pour faire émerger une communauté pouvant le maintenir quand nous n’en aurions plus les moyens. Seulement, à une période où l’équipe était déjà épuisée, nous n’avons pas eu l’énergie de « pousser » Yakforms pour justement faire émerger cette communauté. Raté !

On a du mal à avancer au rythme des autres. À Framasoft, on aime expérimenter, et en expérimentant souvent on va vite, on essaye, on se plante, on réessaye, on y arrive (ou pas !). En tout cas, les expériences de travail avec d’autres collectifs ou partenaires nous ont appris que souvent nous n’avons ni le même rythme, ni la même façon de travailler, et que ça peut être très frustrant (parce que nous on aime avancer plutôt vite, quitte à se planter…).

Oups !

Archipélisation : les liens avec les autres sont essentiels

On utilise depuis maintenant quelques années la notion d’archipélisation en référence à nos relations avec les autres. Chacun⋅e est une île avec son identité et baigne dans les mêmes eaux que ses voisines, et ça, ça nous parle beaucoup :

Chacun⋅e son identité, sa culture, sa raison d’être, ses objectifs, ses moyens.
Mais on se retrouve sur des valeurs ou des stratégies communes.
On fait le choix de coopérer, même ponctuellement.

Le problème général de notre société étant le système (capitalisme de surveillance), contribuer à un autre système (qui favorise les communs) nous semble une voie d’espoir. Alors, l’idée d’accompagner celles et ceux qui veulent changer le monde vers des usages numériques cohérents avec leurs valeurs, ça nous plaît !

Nous avons ainsi beaucoup expérimenté et tissé de liens avec d’autres acteurs et actrices dont l’objet social n’est pas nécessairement le numérique. Interconnecter différentes militances apporte énormément au savoir commun, et par ricochet au bénéfice commun.

La contribution aux communs, ça génère une sacrée énergie !

L’énergie humaine est la plus précieuse

On a beau s’investir et travailler sur des sujets en rapport avec le numérique, on se rend très bien compte que l’énergie des femmes et des hommes est indispensable.

Dans la force de notre collectif. Framasoft ne souhaite pas grossir pour bien des raisons, et prendre soin de ses membres est une des plus importantes. Garder des relations privilégiées où on peut échanger, débattre, ne pas être d’accord, s’écouter, prendre le temps de se comprendre, et avancer, c’est pour nous essentiel.

Dans l’animation de collectif et de communautés. Pour qu’une dynamique commune prenne, il faut y mettre de l’énergie et de l’énergie humaine ! CHATONS est un collectif qui a pris une fois qu’une personne y a consacré une partie de son temps. La communauté Yakforms n’a pas émergé, car pour le moment personne n’a pris les devants. Comme toute relation qui s’entretient, la vie d’un collectif doit être prise avec soin, où chacun⋅e y met de soi.

Dans l’accompagnement au changement d’outils. Un changement d’outil numérique, c’est un changement d’habitudes, et changer son quotidien c’est difficile. Nous nous rendons compte qu’un accompagnement humain est souvent plus « efficace », moins déstabilisant et plus facile à appréhender. Mais comment trouver un bon équilibre entre accompagner les bénéficiaires et les autonomiser ? Sans trop vous en dire, on va travailler sur la question prochainement.

Petits humain⋅es chatons très investis

Besoin d’affirmer à l’extérieur du pourquoi on fait tout ça

Ce long voyage nous a permis, en tant que collectif, de nous affirmer, d’évoluer et de donner du sens à notre projet associatif. Nous faisons des choix qui ne plaisent pas à tout le monde mais qui sont en accord avec le monde que l’on désire (eh oui, on va continuer à assumer l’écriture inclusive !), une dose de déconne ça nous motive à avancer (framaprout c’est la concrétisation d’une bonne blague), et notre positionnement politique se clarifie (on a de plus en plus envie de s’adresser à celles et ceux qui œuvrent pour plus de progrès social et de justice sociale).

Seulement, ces convictions internes ne sont pas toujours connues par nos bénéficiaires, et parfois en total décalage (non, nous ne sommes pas neutres : nous ne « devons » ni ne voulons cette place !). C’est pour clarifier tout ça au monde (rien que ça ?) que nous avons travaillé dernièrement à l’élaboration d’un manifeste qui exprimera clairement et sincèrement nos intentions aux yeux de toutes et tous. Et on nous glisse dans l’oreillette que très bientôt vous en verrez le bout du nez…

Framasoft, auto-portrait (presque) réaliste

Et maintenant ?

Ce passionnant voyage nous a permis d’expérimenter, d’essayer, de nous tromper, de réessayer, d’être plus à l’écoute de ce que nous voulons, ce à quoi nous aspirons, et ce vers quoi nous voulons aller.

Si nous avons pu l’entreprendre, c’est bien grâce à vous, grâce à vos dons.

On a maintenant envie d’embarquer toute la basse-cour sur notre radeau, parcourir les ruisseaux, les mares, les rivières. Prendre aussi le temps de barboter, de se prendre le bec ou de profiter. Aller plus loin avec celles et ceux qui partagent nos valeurs. Inviter les contributopistes à notre table, préparer ensemble le repas et confronter nos points de vue.

Bref, quelque chose de plus collectif, de plus convivial. Et on vous en parle très vite.

 

Soutenir Framasoft

 

Ressources

Formation Emancip’Asso : donner les clés aux hébergeurs de services éthiques pour accompagner les assos

Par : Framasoft
13 octobre 2022 à 07:10

Première étape du projet Emancip’Asso, la formation « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » se déroulera à Paris du 16 au 20 janvier 2023. Les inscriptions sont désormais possibles !

logo Emancip'Asso

Emancip’Asso, kesako ?

Déjà évoqué dans l’article Ce que Framasoft pourrait faire en 2022 grâce à vos dons en décembre 2021, le projet Emancip’Asso a pour principal objectif de favoriser l’émancipation numérique du monde associatif.

Pour atteindre cet objectif, le projet que nous coordonnons avec nos partenaires et ami⋅es d’Animafac s’est doté d’un comité de pilotage constitué d’acteurs impliqués dans le secteur de l’éducation populaire, de l’associatif et du numérique.

Ensemble, nous avons établi que pour atteindre son objectif, le projet devait se répartir en 4 actions :

  • une formation pour les hébergeurs de services alternatifs
  • un site web emancipasso.org qui permettra aux associations d’identifier des hébergeurs proposant des offres d’accompagnement des associations
  • un nouveau module pour le MOOC CHATONS (adaptation numérique de la formation) afin que de nombreux hébergeurs fassent émerger des offres
  • une campagne de communication de grande ampleur pour inciter les associations à prendre conscience de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant les outils du capitalisme.
les 4 étapes du projet Emancip'Asso

Les 4 étapes du projet Emancip’Asso

 

Grâce à vos dons sur soutenir.emancipasso.org et aux financements de deux fondations (la Fondation pour le Progrès de l’Homme et la Fondation Crédit Coopératif), nous avons pu travailler cette année à la mise en œuvre de la première étape de ce projet.

Une formation pour les hébergeurs de services alternatifs

Constatant que les hébergeurs éthiques sont peu nombreux à proposer des solutions prenant en compte les besoins des associations, et notamment l’accompagnement nécessaire pour mener à bien une démarche de transition vers des outils numériques libres, le projet Emancip’Asso souhaite accompagner la montée en compétence des hébergeurs de services alternatifs en leur proposant une formation.

Destinée en priorité aux hébergeurs alternatifs membres du Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS), cette formation intitulée « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » se déroulera à Paris du 16 au 20 janvier 2023. Son objectif principal est de permettre à ces hébergeurs d’acquérir les compétences nécessaires pour ensuite proposer des offres appropriées au milieu associatif.

Demandez le programme !

Élaborée par les membres du comité de pilotage, cette formation sera animée par des professionnel·les de la formation et intégrera de nombreux retours d’expériences et mises en pratique.

programme de la formation

Lundi 16 janvier 2023

La formation débutera à 13h30, pour permettre aux participant⋅es de rejoindre facilement le lieu de formation pendant la matinée. La première heure sera dédiée à l’installation et à la présentation des participant⋅es.

A partir de 14h30, Yannick Blanc (La Fonda) interviendra pour apporter des éléments de compréhension du monde associatif. A travers une présentation de l’écosystème associatif, nous pourrons mieux appréhender la diversité du monde associatif, ce qui définit une association, quels sont ses modes de fonctionnement, ses modèles économiques, ses types de gouvernance et ses modalités de financement.

L’objectif de cette première séquence est d’apporter aux participant⋅es une meilleure connaissance des organisations auxquelles iels vont s’adresser.

Mardi 17 janvier 2023

Après un petit temps collectif de retours sur les apprentissages de la journée précédente (de 9h à 9h30), Anne-Laure Michel (Animafac) et David Ratineau (Le Mouvement Associatif) viendront, au nom du dispositif PANA (Points d’appui au numérique associatif) nous présenter un panorama des usages numériques des associations.

S’appuyant sur les études sur le numérique et les associations réalisées par les équipes de Recherche & Solidarité et Solidatech, ce panorama permettra de mieux saisir la position des associations par rapport au numérique et leur réalité budgétaire. Ce sera l’occasion de mieux comprendre pourquoi elles rencontrent souvent des difficultés à adopter des outils libres et de se questionner sur comment dépasser ces freins à l’adoption. Cette réflexion sera alimentée par plusieurs retours de démarches de transition numérique qui ont abouti ou n’ont pas abouti (et pourquoi). La fin de la matinée sera dédiée à des échanges sur les différentes manières de soutenir une structure associative engagée dans une démarche de transition numérique à trouver les financements pour se faire accompagner.

Après une pause déjeuner bien méritée, Gaëlle Payet et Elsa Da Silva (Le Mouvement Associatif Centre-Val de Loire) nous expliqueront comment instaurer un dialogue stratégique avec une association. Comment faire comprendre que la question est politique et qu’elle doit donc être discutée dans les instances ad hoc ? Comment faire comprendre que la démarche doit être co-construite avec l’ensemble des utilisateur⋅ices ?

Nous découvrirons alors, via une méthodologie pratique, quelles sont les pistes pour mettre en capacité les associations, quelles sont les étapes nécessaires à la mise en place d’une stratégie libre réussie, quelles sont les principales clés qui fluidifient la démarche et quelles sont les erreurs à éviter. Nous parlerons aussi de démarche partenariale et d’accompagnement au changement.

Mercredi 18 janvier 2023

Après un petit temps collectif de retours sur les apprentissages de la journée précédente (de 9h à 9h30), nous passerons toute la journée avec Stéphanie Lucien-Brun (La Fabrique à liens) sur comment réaliser le diagnostic numérique d’une association.

Nous découvrirons ce qu’est un diagnostic numérique, ses étapes, et les différentes méthodes de diagnostic existantes (auto-diagnostic, entretiens dirigés, design thinking, etc.) en analysant plusieurs diagnostics. Nous réaliserons des mises en situation en groupes afin de mettre en œuvre les connaissances acquises et mieux comprendre ce qui se joue dans cette étape essentielle du processus d’accompagnement.

Nous verrons ensuite comment on passe d’un diagnostic à des préconisations et sous quelles formes celles-ci peuvent être communiquées. Un moment sera dédié à la co-production d’un cahier des charges type. La journée se terminera par un temps spécifique pour construire une réflexion commune sur la posture de l’accompagnant.

Jeudi 19 janvier 2023

Après un petit temps collectif de retours sur les apprentissages de la journée précédente (de 9h à 9h30), Pascal Gascoin (Zourit.net) nous parlera formation des utilisateur⋅ices et support / assistance. On le sait, la formation initiale et continue est un élément clé pour une adoption facilitée des outils. Nous découvrirons donc que se doter de techniques pédagogiques (vulgarisation scientifique et médiation numérique) est nécessaire pour accompagner dans la durée.

Un focus sera proposé sur la co-construction de ressources (documentation, FAQ) permettant d’établir une base de référence à disposition des utilisateur⋅ices et limiter le recours à la fonction support. Et nous terminerons la matinée sur la notion de communautés d’utilisateur⋅ices : comment la mettre en place ? quels outils utiliser pour cela ? comment animer ces espaces d’échanges ?

Après une pause déjeuner pour mieux recharger les batteries, Jean-Christophe Becquet (Apitux) nous expliquera comment designer une offre de service. Il définira ce qu’est une offre de service claire (au sens de facile à comprendre), cadrée (ce que l’on propose et ce qu’on ne propose pas) et complète (intégrant l’accompagnement, la maintenance et le support) à destination des associations. Nous découvrirons comment construire les conditions de confiance nécessaires (pérennité de service, place du financement des services, clarté sur les modalités de rupture) à un échange sain avec les associations.

À travers la découverte de plusieurs techniques de design d’offre de services, nous traiterons la question de comment fixer un tarif juste dans un contexte concurrentiel. La fin de la journée sera dédiée à la découverte de techniques de marketing et de communication pour rendre lisible et visible une offre auprès des clients associatifs potentiels. Nous travaillerons au packaging d’offres spécifiques (à destination de grosses associations, pour celles dont les membres sont à distance, etc.), à comment les adapter et les décliner.

Vendredi 20 janvier 2023

Après un petit temps collectif de retours sur les apprentissages de la journée précédente (de 9h à 9h30), nous terminerons cette semaine de formation avec Laurent Marseault (co-fondateur d’Outils-Réseaux et d’Animacoop) qui nous expliquera pendant 2 heures comment développer son réseau et penser le travail en complémentarité.

Comment développer son réseau en tant qu’hébergeur ? Comment ne pas rester, forcément, en solo ? Comment développer des partenariats entre hébergeurs pour mettre en commun des compétences ? Comment identifier et travailler avec des partenaires spécialisés dans l’accompagnement associatif et/ou dans la formation ? Comment proposer des offres communes ? Après avoir réfléchi à ces questions, nous aborderons la question des modèles économiques des réseaux et spécifiquement la question de l’économie non-marchande. Et nous conclurons sur la distinction entre l’Économie Cynique et Suicidaire et l’Économie Sociale et Solidaire.

La fin de la matinée sera dédiée à la réalisation d’un bilan collectif à chaud. Nous nous interrogerons sur le format de la formation et l’articulation entre les différentes séquences pour imaginer une version encore plus pertinente de la formation. Nous questionnerons les participant⋅es sur leur capacité / envie / besoin de mettre en œuvre les connaissances acquises et nous identifierons les freins pressentis à cette mise en œuvre.

Modalités d’inscription

Cette formation s’adresse à toutes les personnes actives au sein d’une structure (association, micro-entreprise / entreprise ou coopérative) proposant l’hébergement de services en ligne alternatifs. La formation est gratuite, mais les frais de déplacement (transport + hébergement + restauration) sont à la charge des participant⋅es.

Si le programme de cette formation vous intéresse, nous vous invitons à vous inscrire en complétant ce formulaire d’inscription. En vous inscrivant à cette formation, vous vous engagez à en suivre l’intégralité : il n’est pas possible de participer uniquement à certaines séquences. Cette formation étant limitée à 20 participant⋅es, nous serons sûrement amenés à devoir sélectionner parmi vos candidatures. C’est la raison pour laquelle, nous vous incitons à bien expliciter les raisons qui vous poussent à vous y inscrire.

capture d'écran du formulaire d'inscription

Première partie du formulaire d’inscription

Nous rappelons aussi que les membres du Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS) seront prioritaires. Cependant, si votre organisation n’est pas encore membre du collectif, nous vous recommandons de tout de même compléter le formulaire.

Et si vous n’êtes pas sélectionné pour cette session de formation, vous aurez toujours la possibilité de découvrir en détail les contenus qui y seront traités puisque nous publierons dans l’année un MOOC qui en sera la transposition. Et qui sait, si cette formation est un succès, peut-être pourrons-nous trouver de nouveaux financements pour organiser une seconde session ?

Convivialisons Internet, 3 ans pour ouvrir un coin de web nature aux canards sauvages

Par : Framasoft
19 octobre 2022 à 03:23

Les projets Frama.space, Emancip’Asso, ECHO Network et Peer.Tube forment notre nouvelle feuille de route, nommée : « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet ». Un vaste programme pour les 3 prochaines années de l’association Framasoft, qui va avoir besoin de tout votre soutien pour le réaliser.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Il y a deux articles qui présentent notre nouvelle feuille de route. L’article Convivialisons Internet 🦆 (celui-ci !) présente les actions que nous comptons mener. L’article Collectivisons Internet 🦆, quant à lui, situe les réflexions qui nous mènent à ces actions.

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Des coins de web dégooglisés

À Framasoft, nous aimons les plans d’actions sur 3 ans : ça nous permet de nous repérer, de nous donner des défis collectifs, mais aussi de prendre le temps pour expérimenter, apprendre et améliorer.

Si nous apprenons beaucoup lors de ces « campagnes », nous en gardons aussi des outils concrets qui, nous le constatons tous les jours, aident beaucoup de monde à se « Dégoogliser », c’est-à-dire à utiliser des outils numériques éthiques, qui ne participent pas au système du capitalisme de surveillance.

Ainsi, grâce au travail réalisé durant Dégooglisons Internet (2014-2017), nous proposons 16 outils en ligne (écriture collaborative, visio conférence, formulaires, agenda, etc.) qui aident chacun et chacune à utiliser des alternatives aux outils des géants du web.

De même, suite à notre travail sur la campagne Contributopia (2017-2022), nous développons ou contribuons à des outils décentralisés et fédérés (PeerTube, Mobilizon… mais aussi le collectif CHATONS) qui aident des communautés à s’émanciper en prenant en main la gestion de leur propre autonomie numérique.

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Profiter de l’effet « maman canard »

Les outils que nous mettons à disposition s’adressent donc soit aux individus, isolés dans leur démarche d’émancipation numérique ; soit à des communautés formées, informées, qui ont déjà les moyens et les connaissances pour tenter de gérer mutuellement leurs propres ressources numériques.

Lors de nos rencontres, nous avons constaté qu’il existe aussi des petits collectifs qui ont envie de sortir des Google Workspace et autres, sans forcément avoir les moyens de se lancer dans l’infogérance c’est-à-dire à gérer des logiciels sur un serveur, avec les sauvegardes, les mises à jour, les dépannages… Ces collectifs, qui changent le monde chacun à leur niveau, partagent les valeurs du libre (émancipation, partage, solidarité).

Mais surtout, la grande force des collectifs, c’est que ce sont… des collectifs. Ils ont parfois, en interne, la capacité de s’entraider pour adopter de nouveaux outils numériques, avec une geek ou un débrouillard pour aider le reste du groupe. Or, même si cette personne manque souvent, le collectif a déjà mené le travail de la solidarité, du lien interne. C’est l’effet « Maman Canard » sur lequel nous souhaitons nous appuyer. En se regroupant, on peut sortir de la fatigue et de la solitude face aux outils des GAFAM.

Ensemble, on peut se sentir plus fort·es pour trouver comment changer nos habitudes numériques et adopter des outils web à la hauteur de nos valeurs.

Cette nouvelle feuille de route aurait dû commencer en 2020, sauf qu’une pandémie a mobilisé nos énergies autrement. Mais aujourd’hui, nous annonçons de nouveau notre ambition de poursuivre le mouvement émancipateur lancé par Dégooglisons, approfondi par Contributopia, en misant cette fois-ci sur la force des collectifs (pour en savoir plus sur notre stratégie et nos réflexions, c’est dans l’article Collectivisons Internet !)

4 actions pour casser 3 pattes à un GAFAM

Voici donc les quatre grandes actions que nous voulons entreprendre sur les trois prochaines années. Ce sont des actions au long cours, qui vont chacune connaître plusieurs itérations.

Emancip’Asso, favoriser l’émancipation numérique du monde associatif

Conçu en partenariat avec Animafac et copiloté par un grand nombre d’organisations, le projet Emancip’Asso a pour objectif de mettre en lien des CHATONS (et autres hébergeurs éthiques) avec des associations qui ont besoin d’accompagnement pour établir une stratégie numérique émancipatrice.

Le projet repose donc sur une formation qui permettra aux hébergeurs de monter en compétences (formation dont vous pouvez  lire le programme ici), d’accompagner les associations dans l’élaboration de leur stratégie numérique, le diagnostic de leurs usages numériques et de leurs besoins, la recherche de financements et l’adoption d’outils web adaptés et ainsi de leur proposer une offre « tout en un ».

Ensuite, le site emancipasso.org permettra de recenser l’ensemble des hébergeurs qui proposent aux associations des offres sur mesure. Nous souhaitons aussi qu’il permette de publier des petites annonces (pour que des assos puissent exprimer et mutualiser le financement d’outils libres), ou encore de consulter un centre de ressources (pour faciliter la dégooglisation de son association), etc.

un chaton patissier qui présente un nuage-gâteau fait sur commande, tandis qu'en arrière-plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cette formation fera l’objet d’une captation vidéo pour servir de base au deuxième module du MOOC CHATONS, afin que d’autres hébergeurs puissent en bénéficier et proposer à leur tour des offres d’accompagnement des associations dans leur transition numérique.

Enfin, nous comptons mener une campagne de communication à destination des associations pour les inciter à mettre en cohérence leurs valeurs et leurs outils numériques en les informant qu’elles peuvent se faire accompagner par des professionnels qualifiés. Cette campagne se fera aussi bien en ligne (pour faire connaître le site web) que lors d’interventions (conférences, ateliers, etc.) notamment en travaillant avec de grandes organisations dont l’objet est déjà d’accompagner les associations.

Attention, si la première partie du projet (la formation) est financée pour l’instant, les fonds manquent pour financer les autres étapes du projet, alors même que celles-ci sont indispensables. Vous pouvez donc soutenir spécifiquement le projet Emancip’Asso par un don, ou si vous représentez une structure, devenir partenaire du projet.

🦆 Découvrir Émancip’Asso 🦆 Soutenir Framasoft

Frama.space, gros cloud pour petits collectifs

Avec Frama.space, Framasoft souhaite ouvrir des espaces numériques de partage, de travail et d’organisation à des collectifs qui n’ont pas les moyens d’en obtenir autrement. Basé sur le logiciel libre Nextcloud, Frama.space permettra d’obtenir :

  • Un espace moncollectif.frama.space ;
  • 40 Go de stockage à se partager entre 50 comptes (maximum) ;
  • Une suite bureautique (au choix : OnlyOffice ou Collabora Online) ;
  • Synchronisation des agendas, contacts, notes, etc. ;
  • Les outils de visio, de tchat, de kanban

L’idée dans cette proposition est d’autonomiser les associations et collectifs militants. Framasoft recevra une demande de la part d’un·e responsable de ce collectif, lui confiera cet espace et ensuite… ce sera au collectif d’organiser son espace !

Qu’il s’agisse de gérer les 40 Go mis en commun, donc à partager entre toutes les membres du collectif, ou encore d’aider les autres à s’emparer de l’outil Nextcloud, nous misons sur le fait que ces collectifs seront solidaires entre eux, et pourront s’emparer des outils d’autoformation et d’entraide que nous mettrons à leur disposition.

Rien n’est jamais aussi parfait, et il y aura forcément besoin d’espaces communautaires. C’est pour cela que nous allons aussi ouvrir un forum afin que la communauté francophone utilisant Nextcloud puisse y partager ses astuces, ses frustrations, ses envies.

Écouter les collectifs bénéficiant de Frama.space nous permettra de comprendre comment Framasoft pourra contribuer au développement de Nextcloud pour faciliter son adoption par le milieu associatif. Qu’il s’agisse d’outils de facilitation (documentation, tutoriels, démonstrations, webinaires, etc.) ou d’améliorations dans l’ergonomie et les fonctionnalités : nous comptons bien profiter de ces retours pour améliorer régulièrement ce projet.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Faire communauté autour d’un outil et de pratiques communes est un aspect essentiel du projet Frama.space. C’est pourquoi, nous comptons régulièrement demander aux bénéficiaires de répondre à des enquêtes sur leurs usages… voire, d’ici la fin du projet de monter un Observatoire des Pratiques et Expériences Numériques Libres (nom de code : OPEN-L !).

De même, parce que des collectifs très divers vont avoir en commun un outil et des pratiques numériques, nous souhaitons que cela puisse permettre de tisser des liens entre eux. Qu’il s’agisse de pouvoir partager des informations sur les domaines d’expertise et les actions de chacun, ou de partager des outils, des manières de faire, etc. nous voulons faire en sorte que Frama.space permette aux collectifs qui s’en serviront de partager leurs horizons avec leurs voisins de service !

Pour arriver à relever l’ensemble de ces défis, Frama.space sera ouvert et offert de manière très, très progressive. Nous proposerons un formulaire d’inscription lors de chaque temps d’ouverture de nouveaux espaces. Vous pouvez rester informé·es de ces campagnes d’ouvertures en vous inscrivant à la newsletter Frama.space.

Cette progressivité permettra d’améliorer le service régulièrement mais aussi d’éviter la centralisation des besoins sur Framasoft. Ainsi, nous comptons ouvrir la bêta de ce service d’ici quelques semaines, mais pour cent ou deux cents associations « pionnières » qui testeront le service dans son plus simple appareil. Nous avons hâte de vous présenter Frama.space plus en détail à cette occasion.

Disons-le franchement, Frama.space est un très gros projet qui va largement nous occuper sur les trois prochaines années. Nous sommes cependant persuadées que par cette initiative les associations permettront à de très nombreuses personnes d’avancer concrètement dans leur dégooglisation. Frama.space est aussi un projet qui peut coûter beaucoup d’argent (infrastructure, infogérance, etc.) et pour lequel nous aurons besoin de votre soutien.

🦆 Newsletter Frama.space 🦆 Soutenir Framasoft

ECHO Network, comprendre les besoins de l’éducation populaire hors de nos frontières

Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet, mais aussi un réseau associatif à échelle européenne. Mené par l’association d’éducation populaire des Céméa France, ce réseau se compose de 7 structures provenant de 5 pays européens :

Ce qui nous rassemble, c’est l’accompagnement des citoyen·nes : éducation populaire, éducation active, éducation nouvelle… Chacune des structures accompagne, à son niveau, des publics dans leur autonomie et leur émancipation. Mais comment accompagner cette émancipation dans (voire par) un monde numérique centralisé chez les géants du web ?

Est-ce que les arguments qui motivent à se dégoogliser en France fonctionnent également en Croatie ? Quelle est l’offre d’hébergement d’outils web libres en Allemagne ? Sur quelle communauté repose-t-elle ? Est-ce que les lois qui restreignent les libertés sur le Web sont les mêmes en Belgique et en Italie ? Comment, dès lors, construire un argumentaire à défendre auprès du Parlement européen ?

Pour dépasser ces interrogations, le projet ECHO Network se découpe en deux phases. Une première phase d’exploration de ces sujets aura lieu en 2023. Nous commencerons par un séminaire d’ouverture en janvier à Paris, puis des visites d’étude auront lieu dans chacun des 4 autres pays, organisées par la structure accueillante, sur un thème en particulier. Ainsi nous explorerons en :

  • France – Les enjeux du numérique pour les membres du réseau (présentation générale)
  • Allemagne – Les réseaux sociaux centralisés chez les jeunes, outil d’émancipation ou d’aliénation ?
  • Belgique – Pratiques d’Éducation Nouvelle pour sensibiliser aux outils éthiques
  • Italie – Entre présentiel et distanciel, quelle utilisation du numérique ?
  • Croatie – Inclusivité et accessibilité du Numérique
Dessin de cinq îles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

En 2024, nous passerons à la phase de mise en Communs. Chacun des membres du réseau produira une ressource appropriable et utilisable par d’autres associations européennes traversées par les mêmes questionnements. Évidemment, chacune de ces productions sera élevée dans les Communs par une licence libre.

Il s’agira aussi bien de lister les ressources d’éducation populaire à la transition numérique, que de cartographier les acteurs existants dans chacun des pays concernés, ou encore de créer un plaidoyer à l’intention de nos députées ainsi qu’un kit d’auto-défense numérique à l’intention des plus jeunes… la liste est longue (et elle continue !)

Nous sommes impatient·es d’avancer sur ce projet qui va nous permettre de mieux ouvrir nos horizons, de comprendre comment des circonstances différentes mènent à des expériences communes ou au contraire à des points de vue divergents sur l’émancipation via le numérique. Nous ne manquerons pas de partager chacune de nos avancées sur ce blog !

🦆 Suivre ECHO Network 🦆 Soutenir Framasoft

Peer.Tube, mettre en valeur le PeerTube pour lequel nous œuvrons

Alors non, nous ne parlons pas ici du logiciel PeerTube que nous développons pour que des geeks puissent l’installer sur un serveur et créer des plateformes fédérées de live et d’hébergement de vidéos… Nous parlons du site peer.tube, et plus exactement de l’ambition que nous avons pour ce site.

Le principe est simple : nous voulons en faire une vitrine des vidéos PeerTube qui nous enthousiasment. PeerTube pouvant être utilisé par toutes et n’importe qui, on peut parfois trouver tout et n’importe quoi dans cet univers de vidéos, dont des contenus qui ne nous correspondent pas du tout. Ce n’est pas notre rôle de les interdire, mais cela peut être notre rôle de promouvoir des vidéos sur PeerTube qui nous rendent fièr·es de tout ce travail que nous fournissons depuis plus de 5 ans sur ce logiciel.

Et au-delà de notre volonté, nous entendons régulièrement :

mais où est-ce que je peux aller voir des contenus intéressants, sur PeerTube ?

Nous souhaitons effectuer tout un travail de curation, de sélections de contenus, afin d’apporter notre réponse : essaye sur Peer.tube !

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une flotte entière de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Peer.Tube – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ce projet démarrera réellement à partir de 2023 et va lui aussi évoluer en plusieurs étapes, mais nous envisageons d’ores et déjà que notre travail de sélection pourra prendre plusieurs formes :

  • se fédérer et donc montrer des chaînes, des comptes ou d’autres instances au contenu original,
  • partager nos choix de fédération pour que d’autres instances puissent les suivre,
  • permettre à des créatrices de contenus qui ne trouvent pas leur place sur d’autres instances de candidater pour avoir un compte sur peer.tube
  • tenter de faire communauté avec les administratrices et administrateurs d’autres instances qui ont établi leur ligne éditoriale…

Nous en sommes encore à imaginer tous les possibles, tant qu’ils concourent à notre but : faire de la fédération PeerTube un endroit où il est facile et agréable de partager et de regarder des contenus de qualité. PeerTube étant développé en anglais, le travail sera présenté d’abord dans cette langue (et, dans une moindre priorité, en Français). Ce projet et sa stratégie se développeront en restant à l’écoute des retours et idées de la communauté PeerTube (tout comme nous écoutons déjà vos idées pour améliorer le logiciel PeerTube !).

🦆 Découvrir Peer.tube (2023) 🦆 Soutenir Framasoft

Et c’est marre ? Et Dégooglisons, PeerTube, Mobilizon… alors ?

Certes, 4 projets sur 3 ans, ça peut sembler maigre, on vous avait habituées à plus ;).

Seulement, il s’agit là de quatre très gros projets, que l’on va travailler progressivement sur 3 ans, en plusieurs itérations, en suivant un cycle qui fonctionne assez bien : proposer une première mouture, écouter les retours du premier public qui la teste, améliorer en fonction de ces retours, se relier à un public plus large et lui proposer une nouvelle version. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur nos méthodes, nos intentions et notre stratégie derrière cette campagne, on vous détaille tout cela dans l’article Collectivisons Internet.

Dessin d'un Canard qui sourit en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre nocturne sous des lampions

Coin-Coin – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais surtout ces quatre projets ne viennent pas remplacer les actions que nous menons déjà : ils s’y additionnent. Ainsi, pour les trois prochaines années, nous avons l’intention de :

Notre ambition, c’est que ces quatre projets au long cours viennent s’ajouter à toutes les propositions que nous avons construites, depuis près de vingt ans, dans le but que les humaines soient plus libres que le code.

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

On a besoin de sous #WeNeedCoins

Ce que nous avons construit toutes ces années, et l’ensemble des actions que nous menons, nous les menons grâce à vous.

C’est grâce à votre soutien, essentiellement grâce à vos dons, que Framasoft peut fonctionner. Notre budget 2021 représente environ 630 000 €, et celui de 2022 sera sensiblement le même, modulo l’inflation. Cet argent provient, à 98 % de vos dons, et nous permet de financer :

  • 10 emplois salariés dans l’association
  • 96 serveurs, sur 43 machines physiques
  • près de 100 conférences, ateliers et rencontres sur lesquelles nous nous déplaçons
  • 2 logiciels importants dans le monde décentralisé et fédéré
  • une lettre d’information qui est adressée à plus de 450 000 abonnées
  • 16 services en ligne, parmi plus de 50 projets divers, dont bénéficient plus de 1 000 000 de personnes chaque mois

Framasoft représente aujourd’hui une des grandes forces dans le monde du numérique éthique, et une des plus libres pour expérimenter et démontrer que d’autres choix numériques sont possibles lorsque l’on a le courage de faire d’autres choix de société. Cette force et cette liberté, c’est vous qui nous les donnez.

barre de dons de la page soutenir, à 0 € sur 200 000 €

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dépenses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un déficit de 60 000 € (que des dons plus généreux lors des confinements de 2020 nous ont, heureusement, permis d’absorber). À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 200 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

🦆 Soutenir Framasoft

Collectivisons Internet, 3 ans pour voler dans les plumes du capitalisme de surveillance

Par : Framasoft
19 octobre 2022 à 03:23

Si le problème majeur dans le monde numérique est systémique (le fameux capitalisme de surveillance), alors la réponse ne peut pas se limiter aux « petits gestes individuels de dégooglisation ». Notre nouvelle feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 » fait le pari de fournir des outils numériques aux associations, aux collectifs qui œuvrent pour le bien commun et le bien des Communs.

Laissez-nous vous expliquer pourquoi…

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Il y a deux articles qui présentent notre nouvelle feuille de route. L’article Collectivisons Internet 🦆 (celui-ci !) présente les réflexions et la méthode derrière nos actions. L’article Convivialisons Internet 🦆, quant à lui, expose les actions et projets concrets que nous voulons mener.

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

S’émanciper de la basse-cour industrielle de Google

À Framasoft, nous apprenons en faisant. Chaque nouvelle campagne, chaque nouvelle feuille de route triennale, nous essayons d’appliquer les leçons du passé. Et à chaque fois, nous en découvrons un peu plus sur nos idées reçues, nos erreurs, et comment les corriger pour la suite.

Lors de la campagne Dégooglisons Internet (2014-2017), nous avons appris que si notre petite association ne peut pas dégoogliser la terre entière, il y a malgré tout un grand nombre de personnes qui sont intéressées par des outils web qui respectent leurs valeurs et leur intégrité. Proposer ces services ouverts à un maximum de monde permet une large adoption, même si l’on risque de centraliser les attentions. C’est aussi durant cette période que nous avons initié le collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS, pour que d’autres hébergeurs nous rejoignent dans cette aventure.

Ensuite nous nous sommes lancé·es dans la feuille de route Contributopia (2017-2020), où nous avons contribué à de nombreux projets collectifs, populaires, fédérés. Nous y avons rencontré ces autres, avec qui nous avons en commun les valeurs de partage, d’équité, de soin et d’émancipation qui nous ont séduites dans le logiciel libre. Ces cheminements, rencontres et échanges nous ont aussi permis de réaliser que les choix numériques sont des choix de société, et que ceux faits par les GAFAM sont les piliers d’un système : le capitalisme de surveillance.

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

« Quitter la planète GAFAM NATU BATX » Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Il y a des livres entiers qui essayent de définir le capitalisme de surveillance, donc la compréhension que nous allons partager ici est forcément résumée. Le capitalisme de surveillance, c’est ce système qui, en priorisant le profit et le pouvoir par dessus tout, transforme nos comportements collectifs en des jeux de données. L’objectif étant de revendre la prédiction et la manipulation de nos comportements futurs, le plus souvent sous forme de propagande commerciale, culturelle, électorale, etc. Pour ce faire, des méga-entreprises essaient d’établir des monopoles sur des outils numériques qui maximisent l’appropriation et la monopolisation de notre attention.

Dit plus simplement, le capitalisme de surveillance crée des fermes à données industrielles dont nous sommes la volaille. D’un côté on nous gave d’une bouillie attentionnelle (enrichie à la pub), de l’autre on nous arrache nos comportements sociaux, des parties de nos vies, pour les revendre à des clients de luxe, au prix du foie gras.

Nous avons alors, au sein de Framasoft, développé des outils pensés hors des valeurs de ce système, dont PeerTube, logiciel de plateforme vidéo, et Mobilizon, pour annoncer ses événements et gérer ses groupes. Cependant, ces outils demandent à ce que tout un groupe s’implique sur leur maintien, leur fédération, leur politique éditoriale, leur modération : beaucoup de petites structures n’ont pas ces moyens humains en interne.

🦆 Découvrir les projets qu’on veut mener 🦆 Soutenir Framasoft

Besoin d’un numérique qui ne donne pas la chair de poule

De 2019 à 2022 nous avons aussi appliqué le plan d’action « Déframasoftisons Internet ». Nous avons fermé des projets qui étaient soit sous-utilisés, soit disponibles chez d’autres hébergeurs/chatons de confiance. Cela nous a permis de nous libérer de l’énergie pour de futurs projets, d’affirmer notre volonté de prendre soin de l’association en évitant une croissance déraisonnée qui modifierait notre collectif (et son fonctionnement qui nous permet d’être très efficaces !), mais surtout de promouvoir la décentralisation des outils numériques éthiques.

Entre 2020 et 2022, en plein cœur d’une pandémie qui a confiné une bonne partie du monde et souligné notre dépendance collective aux services en ligne, nous avons redoublé d’efforts pour maintenir nos actions. Nous avons d’ailleurs révisé nos plans de « Déframasoftisation », et fait le choix de maintenir une partie des outils que nous pensions restreindre, ou fermer (Framalistes, Framagit, Framateam, Framacalc…). Nous avons fait ce choix parce que nous ne voyions pas ou peu d’alternatives, et que nous n’allions pas laisser tant de personnes le bec dans l’eau.

C’est aussi durant cette période d’isolements forcés qu’un besoin fort s’est fait de plus en plus entendre :

Moi je veux bien me dégoogliser, mais j’ai besoin qu’une personne m’accompagne. Qu’elle soit là, physiquement, avec moi et qu’elle m’aide dans cette transition.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cela faisait un moment que nous entendions ce besoin d’accompagnement humain, physique, et ce n’est pas surprenant. Une des mécaniques du capitalisme est d’individualiser (« Le client est roi ») afin de mieux isoler et faire peser la responsabilité sur chacune et chacun d’entre nous. Par exemple, les informations que l’on nomme « données personnelles » ne sont ni données, ni personnelles : c’est, plus précisément, la captation numérique de nos vies en lien avec celles des autres. Ce sont nos comportements sociaux.

À l’inverse, si de nombreuses associations, fédérations, etc. sont aussi efficaces dans leur travail pour le bien commun (qu’il s’agisse de faire découvrir le tricot ou de combattre l’inaction climatique), c’est bien parce qu’elles reposent sur le plaisir d’être et de faire ensemble, sur la joie de se retrouver pour échanger, sur la chaleur humaine que l’on trouve dans le collectif.

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Sortir du marasme grâce à la coinvivialité

Le futur que les GAFAM sont en train de dessiner est un futur où les humain·es sont isolées (pour que les liens entre être humaines dépendent de leurs outils), exploités (pour créer encore plus d’outils à consommer), individualisées (pour éviter que des collectifs remettent en question leurs méthodes), dépendants (de leurs systèmes monopolistiques), cupides (pour mieux manipuler nos manques d’argent), compétitives (pour les mettre en concurrence et ainsi légitimer l’élaboration d’une élite).

Ce futur, que le capitalisme de surveillance dessine dès aujourd’hui, n’est ni séduisant, ni viable. Il considère les humain·es et la planète comme des ressources, et mène droit à leur destruction.

De l’autre côté, en essayant de sortir de notre confortable bulle de libristes pour aller à la rencontre d’autres communautés qui changent le monde, nous n’avons pas été très dépaysé·es… On retrouve souvent les mêmes manières de faire société autour de la contribution, et les mêmes utopies.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ces « contributopistes » désirent le même futur que nous : un futur où les humain·es sont fiers, autonomes, émancipées, savantes, solidaires, partageurs… et où le numérique est un outil maîtrisé, transparent et convivial qui contribue à cette émancipation.

Ainsi, si l’on résume les leçons tirées de nos cheminements passés :

  • Nous n’avions, jusqu’à présent, pas d’outil qui répondrait spécifiquement aux besoins des petits collectifs, de ces petites associations qui font beaucoup avec peu de moyens mais des tonnes de bonne volonté.
  • Nous décelons bien le piège de rester isolés, individualisées dans nos « petits gestes de dégooglisation » face à un système auquel on ne peut opposer qu’une force collective.
  • Nous voyons le besoin de remettre de l’humain, de la présence, de la chaleur dans l’accompagnement pour adopter des outils numériques éthiques.
  • Nous avons enfin pu confirmer qu’un bon nombre d’associations, de collectifs de la société civile qui œuvrent pour le bien commun partagent les valeurs des Communs.

Ces actrices et acteurs de la « société de contribution » travaillent à concrétiser des utopies que nous partageons.

Bref : il est grand temps de dégoogliser les contributopistes !

(…qui le désirent, hein, évidemment : on n’a jamais forcé quiconque, on ne va pas commencer maintenant !)

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Se réchauffer dans la joyeuse troupe

Les quatre actions au long cours (Frama.space, Émancip’Asso, ECHOnetwork, Peer.tube) que nous vous présentons en détail dans l’article Convivialisons Internet 🦆 ont un but commun : équiper des collectifs solidaires d’outils web à la hauteur de leurs valeurs.

Ces quatre projets misent chacun sur la force du collectif tout en ayant conscience des contraintes et des limites bien connues dans le milieu associatif. Ainsi, la chaleur humaine au sein de ces groupes n’est pas une baguette magique qui va miraculeusement leur libérer les connaissances, le temps et les moyens pour se former ensemble à adopter un Nextcloud, un PeerTube, ou d’autres outils éthiques.

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Peer.Tube – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

De même, les 39 membres (dont dix salariées) de l’association Framasoft ne vont pas pouvoir se démultiplier pour aller accompagner personnellement chaque nouveau collectif qu’on veut accueillir sur Frama.space, par exemple (d’autant plus qu’on se dit que, si vous nous en donnez les moyens, cela pourrait représenter des milliers de collectifs d’ici 3 ans !).

C’est pour cela que chacun de ces projets intègrent à la fois une dimension communautaire (avec des espaces et du temps d’animation pour faire communauté et échanger ensemble sur nos pratiques, nos obstacles, etc.) et une dimension d’accompagnement (avec de la formation de formateurs, des améliorations spécifiques aux besoins, des contenus pédagogiques pour s’autonomiser et s’approprier les outils etc.)

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Mener le radeau en un cercle vertueux

Pour être efficace, et pour que ces outils puissent être adoptés, notre objectif c’est qu’ils soient utiles (oui, faire des outils utiles, ça c’est de l’innovation disruptive de la tech for good souveraine et néanmoins digitale !). Arriver bille en tête avec des idées préconçues en clamant « nous savons mieux que vous ce dont vous avez besoin » ne semble pas la stratégie la mieux adaptée (ni la plus humaine).

Nous prévoyons donc de ne pas tout prévoir, si ce n’est des temps et des espaces de retours. Nous voulons aussi nous rendre disponibles pour répondre aux besoins que nous rencontrerons sur chacune de ces actions que nous nous sentons d’entreprendre. Ainsi, si nous planifions déjà que nous allons probablement coder des fonctionnalités, ainsi que créer des tutos, des webinaires ou autres supports pédagogiques… Nous n’avons pas tout prédéfini à l’avance, afin de pouvoir répondre aux retours des bénéficiaires, qui seront les premières personnes concernées.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

C’est un cercle vertueux que nous avons défini au fil de nos expérimentations et qui convient bien à notre manière de fonctionner :

1. Proposer une version imparfaite de notre projet

C’est OK si la peinture est fraîche, si c’est encore brouillon. C’est totalement OK aussi de commencer en s’adressant à un public très restreint. Nous avons trois ans pour améliorer tout cela, et nous avons prévu du temps et de l’énergie pour le faire.

Par exemple, si nous espérons pouvoir fournir du Frama.space à des milliers de collectifs dans 3 ans, ce sera déjà magnifique si on en ouvre pour deux ou trois cents collectifs d’ici fin 2022 !

2. Écouter les retours des bénéficiaires

Le forum Frama.space, la communauté PeerTube, les visites d’études ECHO Network et les retours sur la formation Emancip’Asso seront autant d’endroits pour écouter les retours sur ces outils. Parce qu’il est trop facile de tomber dans ses idées préconçues et de rater ainsi la réalité de celles et ceux qui sont sur le terrain.

Nous allons jusqu’à imaginer, en nous appuyant sur les collectifs qui bénéficieront de Frama.space, initier un Observatoire des Pratiques et Expériences Numériques Libres. Nom de code : OPEN-L, on vous en reparlera… si jamais on arrive à le mettre en place !

3. Améliorer progressivement

L’objectif est donc d’améliorer chacune de ces actions sur le long terme. Cela pourra passer par de la création de documentation et d’outils pédagogiques, de l’animation de communautés, un travail sur l’ergonomie ou sur de nouvelles fonctionnalités à coder…

Nous voulons nous réserver une complète liberté d’améliorer chaque action en fonction des retours que nous aurons eu en écoutant les bénéficiaires.

4. Relier les humain·es aux outils, et aux humain·es

C’est une partie importante et souvent négligée : le lien. C’est dommage car le Web est, dans ses fondements, fait pour faire du lien. Cette étape peut prendre plusieurs formes. Cela peut signifier prendre le temps de présenter les améliorations de chaque action à ses bénéficiaires. Ou bien élargir la communauté et les bénéficiaires de tel projet. Ou encore profiter que des collectifs partagent un outil commun pour leur partager/proposer/informer ce que peuvent faire leurs voisins de service…

Mais cela peut encore se traduire par un temps de documentation, afin de synthétiser l’expérience, les leçons apprises, les ressources rassemblées… et de verser tout cela dans les communs. Quelle qu’en soit la forme, l’étape du lien est un moment où on prend le temps de faire le point, de présenter un bilan pour mieux relancer le cercle vertueux et proposer une nouvelle itération du projet.

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Si vous ne voyez pas de couac, soutenez-nous !

On ne va pas y aller par quatre chemins : Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 est une feuille de route avec une ambition clairement politique, dans le sens où nous espérons qu’elle contribuera à changer le monde (ne serait-ce qu’un octet à la fois).

Après plus de huit ans à observer et informer sur le futur que les géants du web concrétisent chaque jour, sur les choix politiques qu’ils imposent dans nos sociétés, il nous semble de plus en plus essentiel de préserver un coin de web de leur influence. Et au-delà de leur résister, nous croyons que c’est aussi notre rôle de proposer des outils émancipateurs à celles et ceux qui contribuent à des utopies qui nous éloignent du capitalisme de surveillance, parce que ces personnes construisent un futur désirable.

C’est « aussi » notre rôle, car ces nouvelles actions ne remplacent pas celles que nous continuons de mener. Les services Dégooglisons ouverts à tous et toutes, les développements de PeerTube et Mobilizon, le collectif CHATONS, les communs culturels... tous ces projets restent d’actualité et vont nous demander du travail ces trois prochaines années.

Dessin d'un Canard qui sourie en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre

Coin-Coin – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Si ce cap que nous nous sommes fixé et cette stratégie vous plaisent, si les actions que nous continuons de maintenir vous semblent importantes, nous vous rappelons que Framasoft est exclusivement financée par… vous ! Ce sont vos dons, déductibles à 66 % des impôts pour les contribuables françaises, qui nous permettent d’agir en toute indépendance.

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dépenses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un déficit de 60 000 €, que des dons plus généreux lors des confinements de 2020 nous ont permis d’absorber.

barre de dons de la page soutenir, à 0 € sur 200 000 €

Cependant, à l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 200 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

🦆 Soutenir Framasoft

Framasoft.org : un site en cohérence avec qui nous sommes et ce que nous faisons

Par : Framasoft
2 novembre 2022 à 04:21

« Ah oui, Framasoft, je connais, c’est les framatrucs ! ». Alors oui, mais pas que. Ces dernières années, notre association a évolué en affirmant ses positions et en étendant ses actions. Il était temps de rendre notre projet associatif clair, fluide et facilement compréhensible. Et quoi de mieux pour cela qu’une refonte de notre site internet principal framasoft.org ? C’est parti pour la visite !

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Nos valeurs affirmées

Après 3 ans de travail, d’ateliers guidés par Marie-Cécile Godwin et de peaufinage par l’association, nous publions aujourd’hui notre manifeste.

Cette publication est particulièrement importante pour nous : elle clarifie notre raison d’être, le cadre de nos actions et les valeurs qui nous poussent à agir.

En cours de route, nous nous sommes dit : « Et si on faisait en sorte que les intentions du manifeste se comprennent dès l’arrivée sur framasoft.org ? ». C’est avec cette idée en tête que nous avons construit ce nouveau site.

 

Accueil framasoft.org

Pourquoi nous faisons tout ça ?

Ce qui nous motive (changer le monde pour plus de justice sociale !), pour qui nous le faisons (celles et ceux qui veulent aussi de ce monde meilleur) et qui nous sommes (une petite association, un groupe d’ami⋅es), c’est en fait essentiel pour bien comprendre notre projet associatif. Alors on le précise !

capture d'écran "Vous avez dit Framasoft ?"

C’est pas un peu politique ?

La politique, dans son sens premier, désigne ce qui est relatif à l’organisation d’une cité. Vouloir changer notre monde actuel pour un monde meilleur, où les Communs sont favorisés, où la justice sociale est une base, où les libertés sont préservées, c’est politique ! L’élaboration de notre manifeste nous permet de mettre en avant une évidence : notre projet associatif est politique.

capture d'écran "C'est pas un peu politique ?"

Remise au point de certaines idées reçues

Framasoft est une petite association, qui n’est pas neutre (et ne souhaite pas l’être), et qui dépend de vous, de vos dons. Cela n’est pas toujours connu par nos bénéficiaires, et le rappeler est toujours utile. On en profite pour glisser une vidéo qui parle un peu plus de l’association. En images, c’est quand même plus sympa !

capture d'écran "Idées reçues"

L’étendue de nos actions éclaircie

En 2021, notre objet social a évolué. Nous sommes passés « d’association de promotion de la culture libre en général et du logiciel libre en particulier » à une « association d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels ». Réfléchir et mettre en place des actions qui facilitent l’émancipation des citoyens et citoyennes, c’est notre objectif, et les actions qui en découlent peuvent prendre différentes formes, que l’on voulait rendre visibles.

Montrer nos différents axes d’action

Depuis quelques mois, nous présentons ce que nous faisons en 3 catégories : l’éducation populaire, l’émancipation numérique et l’archipélisation. Cette catégorisation nous permet de mieux expliquer nos actions : nous avons ainsi créé des sous-pages, permettant de rentrer dans le détail.

capture d'écran "On agit concrètement pour"

Des exemples concrets, ça parle toujours plus que de longs discours. La page d’accueil est parsemée d’actions concrètes que nous menons : services en ligne, exemples de communs culturels auxquels nous avons contribué ou encore articles et conférences que nous avons réalisées.

capture d'écran "On nous connaît souvent pour"

Trouver ce que nous disons et où nous retrouver

Du contenu que l’on peut actualiser pour rendre le site plus « vivant » ? Nous, on dit oui ! Que ce soit une actualité mise en avant, la vidéo d’une conférence ou des articles de blog dernièrement publiés : nous allons pouvoir faire de notre site internet une vitrine régulièrement renouvelée, pour exposer ce qui se passe dans l’association.

capture d'écran "à voir et à lire"

Nous avons aussi envie de mieux valoriser nos participations à différents événements. Après quelques réflexions, il nous a semblé plus que judicieux d’utiliser le logiciel de gestion de groupes et d’événements que nous développons, Mobilizon, pour valoriser nos interventions. Nous avons ainsi mis en place un groupe sur notre instance Mobilizon.fr, où nous ajoutons au fur et à mesure les prochains événements auxquels nous participerons. Nous avons ensuite relié ces événements à notre nouveau site internet : tadaaa, la partie « On se voit bientôt » s’actualise « toute seule ». Pratique, non ?

capture d'écran "On se voit bientôt ?"

Nos actions réalisables grâce à vos dons

Dès le haut de page, nous avons voulu mettre en avant que si tout cela est possible, c’est bien grâce à vous, grâce à vos dons. Le budget de notre association repose en effet à plus de 98 % sur des dons (dont 86 % sont des dons de particuliers). En bas de page, un formulaire de dons permet d’apporter plus de précisions (quelques chiffres, comment nous utilisons les dons et des réponses à des questions plus générales).

Soutenir Framasoft

Un joli coup de pinceau

Notre image a bien évolué au fil des ans

Tout comme nos actions ont évolué ces dernières années, notre image a, elle aussi, quelque peu changé. Entre 2014 et 2016 (lors du lancement de la campagne « Dégooglisons Internet »), nos illustrations étaient plutôt humoristiques, voire satiriques, notre but étant de dénoncer les dérives des géants du web (vous trouverez quelques archives par ici).

Depuis 2017 (avec le lancement de Contributopia), nous avons commencé à travailler avec David Revoy, dans un univers plus poétique. Nous avons, au fil des années, poursuivi cette ligne plus optimiste, où nous voyons qu’une co-construction est possible. Nous voulons montrer des imaginaires où nous ne nous prenons pas au sérieux, où nous essayons des choses et où nous avons le droit à l’erreur. Quelque chose qui représente aussi nos valeurs, quoi !

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Une mise en pratique progressive

L’année dernière, nous avons entamé une grande mise à jour des pages d’accueil de nos services en ligne. Le but ? Comprendre rapidement comment accéder au service, informer de ce qu’il fait, ses conditions, et préciser qui est derrière tout ça… tout en actualisant la page à notre image.

Nous avons ensuite entamé un travail de mise à jour de nos contenus imprimés (que vous pouvez retrouver par ici) et l’identité visuelle de Framasoft s’est peu à peu peaufinée : couleurs, illustrations, polices… Nous avons recherché plus d’unité dans nos différents supports pour mieux nous représenter.

Documents imprimés de Framasoft - octobre 2022

Dépliants, affiche et stickers de Framasoft

 

Nous avons ensuite, durant l’été, remis en beauté notre site degooglisons-internet.org. Un nouveau pas pour appliquer l’évolution de notre image à nos outils en ligne.

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

C’est maintenant la figure de proue de notre association, framasoft.org que nous avons mise à jour, en reprenant tous ces éléments qui nous représentent plus sincèrement. De quoi mieux comprendre ce que fait, ce que veut mais aussi qui est cette association Framasoft.

Un travail à plusieurs mains

Nous avons fait à nouveau appel à Marie-Cécile Godwin pour travailler la trame de la page d’accueil, et nous permettre d’y intégrer le manifeste (et que nos valeurs puissent transparaître entre les lignes). Notre équipe salariée s’est mobilisée pour rendre tout cela pertinent, agréable à utiliser, et agréable à regarder tandis que l’équipe bénévole s’évertuait à peaufiner et préciser notre manifeste.

On espère que le site vous sera utile, que ce soit pour chercher du contenu, comprendre ce que l’on fait ou creuser certains sujets. En tout cas, on prend le temps de vous remercier encore une fois de votre soutien, qui a rendu cette refonte possible !

 

 

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 184 500 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Soutenir Framasoft

 

Ressources à consulter :

Mobilizon v3 : trouver des événements et groupes dans tout le fédiverse !

Par : Framasoft
8 novembre 2022 à 02:52

Mobilizon, c’est l’alternative que nous développons depuis 2019 pour que chacun·e puisse émanciper ses événements et groupes de Facebook. Sauf qu’à l’inverse de Facebook, Mobilizon n’est pas une plateforme unique. C’est un logiciel que des spécialistes peuvent installer sur un serveur pour créer leur propre plateforme d’événements et de groupe (appelée une « instance »). Ces instances peuvent se relier entre elles au sein d’une fédération.

Vous pouvez donc utiliser Mobilizon en vous inscrivant sur Mobilizon.fr, l’instance que nous hébergeons, mais vous pouvez aussi vous inscrire sur d’autres hébergements de Mobilizon (nous proposons une sélection sur Mobilizon.org).

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Voilà un peu moins d’un an que nous avons publié la seconde version (la « v2 ») de Mobilizon. Celle-ci apportait son lot de mises à jour (prise en compte des fuseaux horaires, amélioration de l’affichage des langues, etc.), de nouvelles fonctionnalités (suivre les activités publiques d’un groupe sans avoir besoin de s’y inscrire, exporter la liste des participantes d’un événement que l’on organise, recherche parmi les événements passés, etc.) et de petites retouches (apparence des emails, design des cartes présentant les événements ou les groupes, etc.).

Rose, Fennec et mascotte de Mobilizon, sculpte le "pin" symbole qui pointe un endroit sur une carte en ligne. D'autres fennecs envoient des rayons de lumière sur la scupture pour la faire briller

Mobilizon – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Nous l’annoncions déjà à l’époque, nous souhaitions développer en 2022 des fonctionnalités permettant d’améliorer la découverte des contenus (les événements, les groupes, leur page publique, les articles publics de ces groupes). C’est bien cette voie que nous avons suivie (enfin quand on dit nous, c’est surtout UN développeur salarié qui consacre une partie de son temps sur le projet) .

Petit tour des nouveautés de cette V3…

Mobilizon Search Index, un moteur de recherche d’événements et de groupes Mobilizon

Comme nous savons qu’il n’a pas toujours été facile de trouver des événements ou des groupes sur Mobilizon, nous avons travaillé une bonne partie de l’année à la réalisation de Mobilizon Search Index, une nouvelle porte d’entrée vers Mobilizon.

Ce que Mobilizon Search Index peut faire pour vous

Ce nouveau site vous permet de rechercher et d’explorer Mobilizon de différentes manières :

  • via la barre de recherche
  • en parcourant les catégories pour découvrir des événements par sujet
  • en vous géolocalisant pour trouver des événements à proximité
  • en vous laissant guider par notre sélection de groupes populaires
  • en découvrant la liste des événements en ligne
page d'accueil de Mobilizon Search Index

page d’accueil de Mobilizon Search Index

Mobilizon Search Index a été conçu pour vous apporter de l’information en respectant votre attention :

  • Les résultats seront les mêmes pour tout le monde, en fonction uniquement de votre recherche (et de la langue de votre navigateur), et absolument pas pré-triés selon un profil (parce qu’il n’y a pas de profilage !).
  • Les résultats sont présentés de manière claire et détaillée, afin d’éviter la course à la vignette racoleuse et aux titres criards tout en majuscules.
  • Les filtres de recherches vous donnent le pouvoir de trier l’affichage des résultats de manière avancée.
  • Si vous voulez voir en détail le contenu d’un événement ou d’un groupe, Mobilizon Search Index vous redirigera directement sur l’instance où il est hébergé (puisque nous n’avons aucun intérêt à vous enfermer dans le site web du moteur de recherche). Cela permet au passage de montrer concrètement la notion de fédération.

Regardons maintenant plus en détail les fonctionnalités proposées sur la page de résultats de recherche. Tout d’abord, vous pouvez choisir le mode d’affichage des résultats (liste ou carte) en cliquant sur le bouton en haut à droite.

affichage des résultats en mode carte

Vous pouvez aussi filtrer les résultats en fonction de plusieurs critères. Regardez dans la colonne de gauche pour voir quels filtres sont déjà actifs et modifiez-les si nécessaire :

  • type de contenu (événements, groupes ou les deux)
  • en ligne (ou pas)
  • date de l’événement
  • distance
  • catégorie
  • statut (confirmé, provisoire ou annulé)
  • langue

Vous pouvez également trier les résultats en utilisant le bouton « Tri » situé en haut à droite (uniquement dans l’affichage de type « Liste »). Si les résultats proposent des événements et des groupes, cette fonctionnalité ne s’applique pas, il faut d’abord filtrer par type de contenu.

Si vous affichez des événements, vous pouvez les trier selon 6 critères différents :

  • pertinence
  • date de l’événement (par ordre chronologique)
  • le plus récemment publié
  • le moins récemment publié
  • avec le plus de participant⋅es

Si vos résultats sont des groupes, vous pouvez les trier selon 2 critères différents :

  • pertinence
  • nombre de membres (du plus grand au plus petit)

Une porte d’entrée pour découvrir la diversité des contenus sur Mobilizon

Nous sommes conscients qu’en proposant une porte d’entrée unique vers la fédération Mobilizon, la structure qui détient les clés de cette porte prend le pouvoir. Elle prend le pouvoir de décider ce qui sera accepté (ou refusé) dans l’annuaire de recherche, elle prend le pouvoir de noter qui a cherché quoi, quand, depuis où, et elle prend le pouvoir d’intervenir dans l’affichage et l’ordre des résultats.

C’est d’ailleurs sur de tels mécanismes de pouvoir que Facebook a construit son monopole. Autant vous dire que, chez Framasoft, nous ne cherchons pas à être en situation de pouvoir… et encore moins à suivre le (mauvais) exemple de Méta ! Pour autant, nous voulons montrer le potentiel émancipateur de ce logiciel qui permet de se réapproprier les moyens de mobilisation.

Comme nous l’avons fait auparavant avec Sepia Search (notre moteur de recherche pour découvrir les contenus publiés sur PeerTube), nous prenons donc la responsabilité de vous proposer Mobilizon Search Index, notre porte d’entrée vers Mobilizon.

Rose Recherche – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un moteur de recherche modéré a posteriori

Toutes les instances de Mobilizon ne seront pas référencées sur Mobilizon Search Index. Ce moteur de recherche opérera sur la liste d’instances que nous maintenons sur https://instances.joinmobilizon.org. À ce jour, cette liste est composée de 83 instances, mais nous espérons vivement que de plus en plus d’organisations utilisent Mobilizon.

Cette liste est modérée en fonction de plusieurs critères :

Ainsi, si nous sommes informés d’une instance dont le contenu fait explicitement l’apologie du terrorisme ou promeut le révisionnisme historique, nous la supprimerons de l’index. Cette suppression aura pour effet d’éliminer des résultats de recherche tous les événements et groupes hébergés par cette instance.

D’autre part, si une ou plusieurs personnes viennent abuser du temps de nos modérateur⋅ices avec des signalements inappropriés et abusifs, leurs propos seront discrédités et ignorés (comme indiqué dans notre charte de modération).

Nous espérons cependant ne pas avoir à beaucoup modérer cette liste afin de proposer à toustes de découvrir la multitude d’événements et de groupes créés sur Mobilizon.

Mobilizon – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un outil d’indexation public, reproductible et adaptable à vos conditions

Le code source (la « recette ») de Mobilizon Search Index est transparent. Il est publié sur notre forge logicielle et nous fournissons une API que d’autres logiciels (y compris les instances de Mobilizon) peuvent utiliser.

Ainsi, toute personne qui le souhaite est libre de créer et d’héberger sa propre liste d’instances, son moteur d’indexation et son site de recherche, en copiant et en adaptant ce que nous avons créé. C’est à vous de prendre le pouvoir (et les responsabilités) en hébergeant votre propre moteur de recherche Mobilizon, configuré et modéré selon votre culture, votre politique d’indexation et vos valeurs !

Une V3 pour améliorer la découverte des contenus

Un nouveau design pour la page d’accueil et la page de résultats de recherche

C’est la nouveauté principale de cette V3, puisqu’il était évident pour nous que nous allions implémenter dans le logiciel Mobilizon tout le travail effectué sur Mobilizon Search Index. Cette V3 vous propose donc un nouveau design de la page d’accueil et de la page de résultats de recherche.

Nouvelle page d'accueil de Mobilizon v3

Page d’accueil de notre instance Mobilizon.fr

Sur cette nouvelle page d’accueil, outre un total relooking de l’environnement graphique (ça vous plaît ?), nous avons modifié l’ordre d’affichage des différents contenus. Le menu « Explorer » a disparu au profit d’une barre de recherche plus visible qui vous permet de préciser votre localisation. Sous celle-ci, nous affichons les trois catégories qui proposent le plus d’événements au sein de votre fédération. Nous proposons ensuite deux sections qui mettent en avant les événements et les groupes populaires à proximité de votre position (si vous utilisez le bouton « Me Géolocaliser » ou si vous précisez dans les préférences de votre compte une ville ou une région). Une nouvelle section est consacrée aux événements en ligne à venir et nous terminons sur une section dédiée aux derniers événements publiés sur votre instance et sa fédération.

Notre objectif : augmenter vos possibilités de découvrir des événements et des groupes dont vous ne soupçonneriez pas l’existence, de rendre davantage visible la diversité des contenus publiés sur Mobilizon.

Lorsque vous utilisez la barre de recherche de la page d’accueil, Mobilizon affiche une nouvelle page de résultats utilisant un design similaire à Mobilizon Search Index. Vous y retrouvez toutes les fonctionnalités détaillées ci-dessus (vue carte/liste, système de filtre, système de tri). Vous disposez même d’un critère supplémentaire dans la colonne de gauche : vous pouvez choisir les résultats dans le réseau de votre instance ou sur le Fediverse.

Si vous êtes administrateur⋅ice d’une instance Mobilizon, vous pouvez choisir et paramétrer le moteur de recherche que vous souhaitez utiliser par défaut.

Enfin, la section « Ces événements peuvent vous intéresser », placée en bas des événements, utilise de nouveaux critères (catégories, langue de l’événement et distance si l’événement a une adresse physique) en plus des tags pour vous recommander des événements plus pertinents.

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Mobilizon v3 – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Des modifications de fond nécessaires

Cette année, nous avons modifié de nombreux éléments de Mobilizon afin de ne pas accumuler de dette technique (passage à VueJS 3, migration du framework CSS de Bulma à Tailwind, etc.). Ces modifications ne sont pas visibles lorsqu’on utilise Mobilizon mais sont pourtant nécessaires. Elles nous permettent déjà de vous offrir la possibilité d’utiliser un thème sombre. Elles nous permettront, à l’avenir, de vous offrir plus facilement d’autres fonctionnalités (par exemple un système de thèmes).

Et nous offrons désormais la possibilité aux administrateur⋅ices d’utiliser des outils de métriques (Matomo et Plausible) sur leur instance Mobilizon qui leur permettent d’avoir des données complémentaires (le nombre de vues sur une page ou le nombre de vues d’un événement par exemple) en plus des éléments statistiques fournis par le logiciel lui-même .

Mobilizon est toujours financé grâce à vos dons

Cette v3 de Mobilizon a été en partie financée sur notre budget 2022, donc directement grâce aux dons des personnes qui soutiennent Framasoft, et en partie par la Fondation NLnet.

Nous ne savons pas encore exactement ce que nous allons faire sur Mobilizon en 2023, mais nous savons que vous aimeriez beaucoup une fonctionnalité d’import pour les événements, la possibilité pour les organisateur⋅ices d’événements de contacter de manière privée les participant⋅es et de pouvoir renseigner des coordonnées arbitraires pour la localisation d’un événement.

Notre nouvelle campagne Collectivisons Internet / Convivialisons Internet va nous demander beaucoup d’énergie mais nous ferons en sorte que l’outil évolue pour toujours plus prendre en compte les besoins dont vous nous faites part.

 

Barre de dons de Framasoft au 8 novembre 2022 à 21744 € sur 200000€.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 178 200 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Soutenir Framasoft

 

Liens utiles

Mobilizon v3 : Find events and groups throughout the fediverse !

Par : Framasoft
8 novembre 2022 à 02:53

Mobilizon is the alternative we have been developing since 2019 so that everyone can emancipate their events and groups from Facebook. Except, unlike Facebook, Mobilizon is not a single platform. It is a software that specialists can install on a server to create multiple events and groups platforms (called « instances »), which can be linked together within a federation.

We do host Mobilizon.fr, but it is restricted to French speaking users (otherwise we wouldn’t be able to moderate). But we’ve got you covered : we propose a selection of other Mobilizon hosters on Mobilizon.org.

« Collectivise Internet / Convivialise Internet 🦆🦆 »Our new 3-year roadmap is funded by your donations. You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.

➡️ Read all blogposts of this campaign (oct. – déc. 2022, mostly in French)

It has been just under a year since we published the second version (« v2 ») of Mobilizon. That release brings us updates (time zones adjustment, improvements on language display, etc.), new features (possibility to follow the public activities of a group without having to join, exporting the attendants list of my event, possibility to search among past events, etc.) and some small tweaks (emails design, cards presenting events or groups appearance, etc.).

Rose, Fennec et mascotte de Mobilizon, sculpte le "pin" symbole qui pointe un endroit sur une carte en ligne. D'autres fennecs envoient des rayons de lumière sur la scupture pour la faire briller

Mobilizon – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

As we announced at the time, we wanted to develop in 2022 features that would improve content discovery (events, groups, their public pages, public articles of these groups). This is the path we have followed (well, when we say « we », we mean mainly ONE paid developer who devotes a part of his time to the project).

Let’s look around and see what this new version brings us !

Mobilizon Search Index, a global search engine to explore events and groups

As we know it was not always easy to find events or groups on Mobilizon, we worked for most of the year on creating Mobilizon Search Index, a new gateway to Mobilizon.

What can Mobilizon Search Index do for you

This tool allows you to search and explore Mobilizon by different ways :

  • if you are looking for a specific event or group, use the search bar
  • if you want to discover events by subject, browse through categories cards
  • if you want to find events nearby, geolocate yourself
  • if you want to discover popular groups, there is a category for that !
  • if you want to attend online events, we also highlight them

 

Mobilizon Search Index Homepage

Mobilizon Search Index Homepage

Mobilizon Search Index has been designed to inform you while respecting your attention :

  • The results will be the same for everyone, based only on your search (and your browser’s language), and absolutely not pre-sorted according to a profile (because there is no profiling, here !).
  • The results are presented in a clear and detailed way, to avoid the attention war leading to clickbait thumbnails and all caps over-the-top titles.
  • Search filters give you the power to sort the results out and display those you really want.
  • If you want to see in detail the content of an event or a group, Mobilizon Search Index will redirect you directly to the instance where it is hosted (since we have no interest in locking you into the search engine’s website). This is a way to help anyone experience and understand the notion of federation.

Let’s have a look at the new features of this search results page. First of all, you can choose the results display mode (list or map) by clicking on the top-right button.

results display in map mode

results display in map mode

 

Then you can filter the results according to several criteria. Look at the left-hand column to see which filters are already active and change them if needed :

  • type of content (events, groups or both)
  • online events
  • event date
  • distance
  • categories
  • event status (confirme, tentative or cancelled)
  • language

You can also sort the results by using the top right button (only in the « List » mode display). If your results are events and groups, this feature does not apply, you must first filter by content type.

If your results are events, you can sort by 6 different criteria :

  • best match (only relevant when using the search bar)
  • event date (from earliest to latest)
  • most recently published
  • least recently published
  • with the most participants

If your results are groups, you can sort by 2 different criteria :

  • best match (only relevant when using the search bar)
  • number of members (from largest to smallest)

Our gateway to explore Mobilizon contents

We know that by offering a single gateway to the Mobilizon federation, the structure that holds the keys to that gate gets great powers. They get the power to decide what will be accepted (or rejected) in the search directory. They get the power to record who searched for what, when, from where. And they get the power to intervene in the order and display of the results.

It is on such power mechanisms that Facebook has built its monopoly. Obviously, at Framasoft, we do not seek to be in a position of power… and even less to follow Meta’s (bad) example ! Nevertheless, we want to show the emancipating potential of this software which allows to reclaim the means to gather.

As we already did with Sepia Search (our search engine to explore contents upload on PeerTube), we take the responsibility of opening Mobilizon Search Index, our gateway to Mobilizon.

Rose searches – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

An a posteriori moderated search engine

Not all Mobilizon instances will be referenced on Mobilizon Search Index. This search engine will be based on the list of instances we maintain at https://instances.joinmobilizon.org. To date, this list consists of 83 instances, but we hope that more and more organizations will use Mobilizon.

This list is aligned with the policy for all of the services we offer :

Thus, if we are notified of an instance where contents explicitly condone terrorism or promote historical revisionism, we will remove it from the index (non-compliance with French laws, which we insist on in our TOS). Such removal will eliminate all events and groups hosted by that instance from the search results.

On the other hand, if one or more people come to abuse the time of our moderators with inappropriate and abusive reports, their words will be discredited and ignored (as indicated in our moderation policy (FR)).

However, we hope not to have to moderate this list too much in order to offer everyone the opportunity to discover the multitude of events and groups created on Mobilizon.

Mobilizon – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

A public indexing tool, reproducible and adaptable to your conditions

The source code, the « recipe » of Mobilizon Search Index, is transparent. We publish it on our software forge and we provides an API that other software (including Mobilizon instances) can use.

So anyone is free to set and host their own instance list, indexing engine and search site, by copying and adapting what we have created. It is up to you to take the power (and responsibilities) by hosting your own Mobilizon search engine, set up and moderated according to your culture, your indexing policy and your values !

A V3 to improve content discovery

A new design for the homepage and the search results page

This is the main new feature of this V3, as it was obvious to us that we would implement all the work done on Mobilizon Search Index in Mobilizon software. This V3 offers you new homepage and the search results page design.

Mobilizon v3 new homepage

Homepage of our French-speaking instance, Mobilizon.fr

On this new homepage, in addition to a total makeover of the graphic interface (do you like it ?), we have changed the order in which the different contents are displayed :

  • the search bar is now more visible and you can precise a localization
  • you have 3 categories cards displayed (we highlight those with the most events)
  • 2 sections highlight events nearby and popular groups nearby your location (if you use the Geolocate me button or if you precise in your account’s preferences a city or region)
  • a new section is dedicated to upcoming online events
  • a section for the last published events on your instance and its federation

Our goal is to increase your chances of discovering events and groups that you never knew existed, to make the diversity of content published on Mobilizon more visible.

When you use the homepage search bar, Mobilizon displays a new search results page using Mobilizon Search Index design on which you can find all the features detailed above (map/list vue, filter system, sorting sytem). You even have one more critera in the left-hand column : you can choose results in your instance’s network or on the Fediverse.

If you are a Mobilizon instance’s administrator, you can choose and set up which search engine you want to use by default.

Also, the section « These events may interest you », placed at the bottom of events, uses new criteria (categories, event language and distance if the event has a physical address) in addition to tags to recommend you more relevant events.

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Mobilizon v3 – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

Necessary substantive changes

During this year, we have modified many elements of Mobilizon in order not to build up technical debt (switch to VueJS 3, migration of the CSS framework from Bulma to Tailwind, etc.). Those changes are not visible when using Mobilizon but are necessary. They already give you the possibility of using a dark theme and they will make it easier for us to offer you more features (e.g. a theme system) in the future.

And we now offer administrators the possibility to use metrics tools (Matomo and Plausible) on their Mobilizon instance that allow them to have additional data (e.g. number of views on a page or number of views of an event) in addition to the stats provided by the software itself.

Mobilizon is still financed thanks to your donations

This v3 of Mobilizon has been partly financed on our 2022 budget, so directly thanks to the donations of the people who support Framasoft, and partly by the NLnet Foundation.

We don’t yet know exactly what we’re going to do on Mobilizon in 2023, but we know you’d love us to develop a feature for events import, ability for event organizers to privately contact attendees, and ability to fill in arbitrary contact information for event location.

Our new campaign Collectivize Internet / Convivialize Internet (in French) is going to require a lot of our energy, but be sure that we will hear your feedback to take them into account. So if you can (at the period we are aware that it is particularly complicated), and if you want to, please support the actions of our association.

Framasoft donation bar on 2022 11 8th, at 21744€ overs 200000

At the time of publishing, we are still missing 178 200 € to finance our yearly budget and make everything we want to do in 2023 happen.

If you can (especially in these hard times) and if you want to, thanks for supporting our non-profit and our actions.

 

Soutenir Framasoft

 

Helpful links

Les Connards Pro™, l’épisode perdu (Facebook)

Par : Framasoft
10 novembre 2022 à 02:51

Les Connards Professionnels nous reviennent après des années d’absence. Découvrez aujourd’hui un épisode qui parodie et explicite le fonctionnement de Facebook, écrit en 2015 et pourtant jamais publié avant maintenant.

Les Connards Pros™ vous forment au capitalisme de surveillance !

Entre 2014 et 2015, Gee et Pouhiou ont écrit un OWNI (objet webesque non identifiable) mi roman, mi BD et mi guide managérial parodique, intitulé Le Guide du connard professionnel. Le principe est de former le lectorat au design de la malveillance, une activité hautement lucrative. Des ouvertures « faciles » rageantes aux dark patterns en passant par l’argent-dette : tout est de la faute des Connards™ !

Sept ans plus tard, nos frama-comparses ravivent le projet avec une pseudo-masterclass de connards qui vous dévoile les mécanismes de l’économie de l’attention pour mieux comprendre le capitalisme de surveillance : Framasoft s’y est d’ailleurs infiltrée pour mieux la capter en vidéo !

Depuis, les Connards Pro™ n’ont pas chômé et vous proposent :

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

19. Donner de l’exercice à ses cobayes

Les expérimentations sur les animaux n’ont plus bonne presse, au grand dam des industries cosmétiques qui se sont vues obligées d’inventer le rouge à lèvres virtuel, le mascara pour bactérie ou la crème de jour pour cadavre… Par chance, pratiquer des tests sur les humains reste encore possible, pour peu que vous le fassiez dans une posture socialement acceptable. Sociologie, anthropologie, ethnologie : les sciences sociales nous offrent ce plaisir mais demandent un investissement coûteux (sous forme d’harassantes études) pour une rémunération de gagne-petit. Un bon connard préférera donc monter sa start-up du web.

On ne le répétera jamais assez, un bon connard est un flemmard intelligent (voir notre 6e leçon : Ne faites plus, faites faire). Votre travail ne doit consister, en somme, qu’à créer les règles du jeu, le code faisant Loi. Une application de réseau-sociotage fluide, belle, réactive ne suffit pas : il faut qu’elle attire le chaland. Si votre code-concept de base consiste à mettre en valeur les egos dans un positivisme aussi forcé que le sourire d’une hôtesse de l’air en plein crash aérien ; vous avez déjà fait beaucoup. Reposez-vous donc, et laissez les autres travailler pour vous en leur ouvrant votre outil, comme tout internaute débonnaire le ferait.

Parler avec des astérisques est un talent réservé aux connards professionnels de haut vol. Peu d’entre nous savent présenter leurs arguments sans qu’on n’y voie les conditions écrites à l’encre antipathique et lisibles au microscope atomique. Le jour où vous pouvez inclure l’intégralité du texte de Mein Kampf dans des Conditions Générales d’Utilisation et voir votre clientèle cliquer sur « je suis d’accord et j’accepte », c’est que vous êtes parvenu à une telle maîtrise de votre position dominante. Vous n’avez plus qu’à changer les conditions pour virer les projets extérieurs (ceux qui vous ont aidé à appâter le chaland) et garder les cobayes dans votre labyrinthe de plus en plus

Dès lors que vos cobayes sont piégés dans votre labyrinthe, libre à vous de les exploiter comme bon vous semble. Bien entendu, vous placerez de la publicité à chaque cul-de-sac et leur demanderez de plus en plus de données à chaque tournant… Mais, outre ce pré-requis de base, c’est là que vos expériences peuvent vraiment commencer. Par exemple, vous prenez deux groupes de cobayes identiques, et montrez des infos positives aux uns tandis que les autres ne verront que le pire des infos qui les entourent…

L’avantage d’avoir des cobayes piégés dans cette avalanche incessante d’informations nivelées et formatées, dans votre infinite scrolling, c’est que tôt ou tard ils participeront au bruit ambiant. Ainsi, leur moindre clic et statut vous permettra de récolter les données du résultat de votre expérimentation sociale.

« Du pain et des jeux… » voilà les besoins du bas-peuple, comme nous l’expliquait un antique Connard. Maintenant que nous sommes civilisés et connectés, on peut mettre à jour l’adage : « si vous avez assez de jeux, oubliez le pain ». Avoir le monde entier au creux de votre main n’est pas une responsabilité, c’est un hobby. Une fois leurs êtres et états bien rangés dans votre ferme de serveurs, vous n’avez plus qu’a vous assurer de repeindre régulièrement les murs de votre prison dorée afin qu’ils n’aient plus jamais besoin d’en sortir. Médias, infos, vidéos, sorties, articles, musiques, dialogues et coup de fil… pourquoi utiliser internet quand on a populr.com ?

Liens utiles

Mastodon, fin de (première) partie ?

Par : Framasoft
12 novembre 2022 à 01:42

L’afflux récent d’inscriptions sur Mastodon, sous forme de vague inédite de cette ampleur, a largement retenti dans les médias.

Beaucoup se sont penchés sur le réseau social fédéré avec une curiosité nouvelle, pour expliquer (parfois de façon maladroite ou fragmentaire, mais c’est habituel1) de quoi il retourne aux nombreux « migrants » qui ont réagi vivement à la prise de contrôle de l’oiseau bleu par E. Musk.

L’événement, car c’en est un tant les réseaux sociaux sont devenus un enjeu crucial, a suscité, et c’est tout à fait sain, beaucoup d’interrogations, mais souvent selon une seule perspective : « Vous venez de l’oiseau qui a du plomb dans l’aile, que pouvez-vous trouver et que devez-vous craindre en vous inscrivant sur Mastodon ? ». Et en effet cela répond plus ou moins à une forte demande.

Cependant il nous est apparu intéressant  d’adopter le temps d’un article une sorte de contre-champ : « que peuvent espérer ou redouter les mastonautes (ben oui on peut les appeler ainsi) avec de massives nouvelles arrivées ? »

C’est ce que propose d’analyser Hugh Rundle dans le billet que nous avons traduit ci-dessous. Il connaît bien Mastodon, dont il administre une instance depuis plusieurs années. Sa position pourra sembler exagérément pessimiste, car il estime qu’il faudra faire le deuil de Mastodon tel qu’on l’a connu depuis les débuts du Fédiverse. Qui sait ce qu’apporteront les prochains mois à la fédération de serveurs minuscules ou obèses qui par leur interconnexion fédèrent des êtres humains, hors de portée du capitalisme de surveillance ? Comme d’habitude, les commentaires sont ouverts et modérés.

Article original sur le blog de l’auteur : Mastodon’s Eternal September begins

Licence CC BY 4.0

L’éternel septembre de Mastodon commence…

par Hugh Rundle

 

Plus personne n’y va. Il y a trop de monde.

Yogi Berra, et alii

Cette fois, on dirait bien que c’est arrivé. Alors que les sites d’information commençaient à annoncer qu’Elon Musk avait finalisé l’achat de Twitter, l’éternel septembre du Fediverse – espéré et redouté en proportions égales par sa base d’utilisateurs existante – a commencé.

Nous avons déjà connu des vagues de nouvelles arrivées – la plus récente au début de cette année, lorsque Musk a annoncé son offre d’achat – mais ce qui se passe depuis une semaine est différent, tant par son ampleur que par sa nature. Il est clair qu’une partie non négligeable des utilisateurs de Twitter choisissent de se désinscrire en masse, et beaucoup ont été dirigés vers Mastodon, le logiciel le plus célèbre et le plus peuplé du Fediverse.

Deux types de fêtes

À Hobart, à la fin des années 1990, il y avait essentiellement trois boîtes de nuit. Elles étaient toutes plus ou moins louches, plus ou moins bruyantes, mais les gens y allaient parce que c’était là que les autres se trouvaient – pour s’amuser avec leurs amis, pour attirer l’attention, pour affirmer leur statut social, etc. Ça, c’est Twitter.

J’avais un ami qui vivait dans une colocation au coin d’un de ces clubs populaires. Il organisait des fêtes à la maison les week-ends. De petites fêtes, juste entre amis avec quelques amis d’amis. Ça, c’est le Fediverse.

Déferlement

Pour ceux d’entre nous qui utilisent Mastodon depuis un certain temps (j’ai lancé mon propre serveur Mastodon il y a 4 ans), cette semaine a été accablante. J’ai pensé à des métaphores pour essayer de comprendre pourquoi j’ai trouvé cela si bouleversant.

C’est censé être ce que nous voulions, non ? Pourtant, ça ressemble à autre chose. Comme lorsque vous êtes assis dans un wagon tranquille, discutant doucement avec quelques amis, et qu’une bande entière de supporters de football monte à la gare de Jolimont après la défaite de leur équipe. Ils n’ont pas l’habitude de prendre le train et ne connaissent pas le protocole. Ils supposent que tout le monde dans le train était au match ou du moins suit le football. Ils se pressent aux portes et se plaignent de la configuration des sièges.

Ce n’est pas entièrement la faute des personnes de Twitter. On leur a appris à se comporter d’une certaine manière. À courir après les likes et les retweets. À se mettre en valeur. À performer. Tout ce genre de choses est une malédiction pour la plupart des personnes qui étaient sur Mastodon il y a une semaine. C’est en partie la raison pour laquelle beaucoup sont venues à Mastodon en premier lieu, il y a quelques années.

Cela signifie qu’il s’est produit un choc culturel toute la semaine, pendant qu’une énorme déferlement de tweetos descendait sur Mastodon par vagues de plus en plus importantes chaque jour. Pour les utilisateurs de Twitter, c’est comme un nouveau monde déroutant, tandis qu’ils font le deuil de leur ancienne vie sur Twitter. Ils se qualifient de « réfugiés », mais pour les habitants de Mastodon, c’est comme si un bus rempli de touristes de Kontiki venait d’arriver, et qu’ils se baladaient en hurlant et en se plaignant de ne pas savoir comment commander le service d’étage. Nous aussi, nous regrettons le monde que nous sommes en train de perdre.

Viral

Samedi soir, j’ai publié un billet expliquant deux ou trois choses sur l’histoire de Mastodon concernant la gestion des nœuds toxiques sur le réseau. Puis tout s’est emballé. À 22 heures, j’avais verrouillé mon compte pour exiger que les abonnés soient approuvés et mis en sourdine tout le fil de discussion que j’avais moi-même créé.

Avant novembre 2022, les utilisateurs de Mastodon avaient l’habitude de dire pour blaguer que vous étiez « devenu viral » si vous obteniez plus de 5 repouets ou étoiles sur un post.

Au cours d’une semaine moyenne, une ou deux personnes pouvaient suivre mon compte. Souvent, personne ne le faisait. Et voilà que mon message recevait des centaines d’interactions. Des milliers. J’ai reçu plus de 250 demandes de suivi depuis lors – tellement que je ne peux pas supporter de les regarder, et je n’ai aucun critère pour juger qui accepter ou rejeter. En début de semaine, je me suis rendu compte que certaines personnes avaient crossposté mon billet sur le Mastodon sur Twitter. Quelqu’un d’autre en avait publié une capture d’écran sur Twitter.

Personne n’a pensé à me demander si je le voulais.

Pour les utilisateurs d’applications d’entreprise comme Twitter ou Instagram, cela peut ressembler à de la vantardise. Le but n’est-il pas de « devenir viral » et d’obtenir un grand nombre d’abonnés ? Mais pour moi, c’était autre chose. J’ai eu du mal à comprendre ce que je ressentais, ou à trouver le mot pour le décrire. J’ai finalement réalisé lundi que le mot que je cherchais était “traumatique”.

En octobre, j’avais des contacts réguliers avec une douzaine de personnes par semaine sur Mastodon, sur 4 ou 5 serveurs différents. Soudain, le fait que des centaines de personnes demandent (ou non) à se joindre à ces conversations sans s’être acclimatées aux normes sociales a été ressenti comme une violation, une agression. Je sais que je ne suis pas le seul à avoir ressenti cela.

Le fait que tous les administrateurs de serveurs Mastodon que je connais, y compris moi-même, aient été soudainement confrontés à un déluge de nouveaux inscrits, de demandes d’inscription (s’ils n’avaient pas d’inscription ouverte), puis aux inévitables surcharges des serveurs, n’a probablement pas aidé. Aus.social a cédé sous la pression, se mettant hors ligne pendant plusieurs heures alors que l’administrateur essayait désespérément de reconfigurer les choses et de mettre à niveau le matériel. Chinwag a fermé temporairement les inscriptions. Même l’instance phare mastodon.social publiait des messages plusieurs heures après leur envoi, les messages étant créés plus vite qu’ils ne pouvaient être envoyés. J’observais nerveusement le stockage des fichiers sur ausglam.space en me demandant si j’arriverais à la fin du week-end avant que le disque dur ne soit plein, et je commençais à rédiger de nouvelles règles et conditions d’utilisation pour le serveur afin de rendre explicites des choses que « tout le monde savait » implicitement parce que nous pouvions auparavant acculturer les gens un par un.

Consentement

Jusqu’à cette semaine, je n’avais pas vraiment compris – vraiment apprécié – à quel point les systèmes de publication des entreprises orientent le comportement des gens. Twitter encourage une attitude très extractive de la part de tous ceux qu’il touche. Les personnes qui ont republié mes articles sur Mastodon sur Twitter n’ont pas pensé à me demander si j’étais d’accord pour qu’ils le fassent. Les bibliothécaires qui s’interrogent bruyamment sur la manière dont ce “nouvel” environnement de médias sociaux pourrait être systématiquement archivé n’ont demandé à personne s’ils souhaitaient que leurs pouets sur le Fediverse soient capturés et stockés par les institutions gouvernementales. Les universitaires qui réfléchissent avec enthousiasme à la manière de reproduire leurs projets de recherche sur Twitter sur un nouveau corpus de pouets “Mastodon” n’ont pas pensé à se demander si nous voulions être étudiés par eux. Les personnes créant, publiant et demandant des listes publiques de noms d’utilisateurs Mastodon pour certaines catégories de personnes (journalistes, universitaires dans un domaine particulier, activistes climatiques…) ne semblaient pas avoir vérifié si certaines de ces personnes se sentait en sécurité pour figurer sur une liste publique. Ils ne semblent pas avoir pris en compte le fait qu’il existe des noms pour le type de personne qui établit des listes afin que d’autres puissent surveiller leurs communications. Et ce ne sont pas des noms sympathiques.

Les outils, les protocoles et la culture du Fediverse ont été construits par des féministes trans et queer. Ces personnes avaient déjà commencé à se sentir mises à l’écart de leur propre projet quand des personnes comme moi ont commencé à y apparaître il y a quelques années. Ce n’est pas la première fois que les utilisateurs de Fediverse ont dû faire face à un changement d’état significatif et à un sentiment de perte. Néanmoins, les principes de base ont été maintenus jusqu’à présent : la culture et les systèmes techniques ont été délibérément conçus sur des principes de consentement, d’organisation et de sécurité communautaires. Bien qu’il y ait certainement des améliorations à apporter à Mastodon en termes d’outils de modération et de contrôle plus fin des publications, elles sont en général nettement supérieures à l’expérience de Twitter. Il n’est guère surprenant que les personnes qui ont été la cible de trolls fascistes pendant la plus grande partie de leur vie aient mis en place des protections contre une attention non désirée lorsqu’elles ont créé une nouvelle boîte à outils pour médias sociaux. Ce sont ces mêmes outils et paramètres qui donnent beaucoup plus d’autonomie aux utilisateurs qui, selon les experts, rendent Mastodon « trop compliqué ».

Si les personnes qui ont construit le Fediverse cherchaient généralement à protéger les utilisateurs, les plateformes d’entreprise comme Twitter cherchent à contrôler leurs utilisateurs. Twitter revendique la juridiction sur tout le « contenu » de la plateforme. Les plaintes les plus vives à ce sujet proviennent de personnes qui veulent publier des choses horribles et qui sont tristes lorsque la bureaucratie de Twitter finit, parfois, par leur dire qu’elles n’y sont pas autorisées. Le vrai problème de cet arrangement, cependant, est qu’il modifie ce que les gens pensent du consentement et du contrôle de nos propres voix. Les universitaires et les publicitaires qui souhaitent étudier les propos, les graphiques sociaux et les données démographiques des utilisateurs de Twitter n’ont qu’à demander la permission à la société Twitter. Ils peuvent prétendre que, légalement, Twitter a le droit de faire ce qu’il veut de ces données et que, éthiquement, les utilisateurs ont donné leur accord pour que ces données soient utilisées de quelque manière que ce soit lorsqu’ils ont coché la case « J’accepte » des conditions de service. Il s’agit bien sûr d’une idiotie complète (les Condition Générales d’Utilisation sont impénétrables, changent sur un coup de tête, et le déséquilibre des pouvoirs est énorme), mais c’est pratique. Les chercheurs se convainquent donc qu’ils y croient, ou bien ils s’en fichent tout simplement.

Cette attitude a évolué avec le nouvel afflux. On proclame haut et fort que les avertissements de contenu sont de la censure, que les fonctionnalités qui ont été délibérément non mises en œuvre pour des raisons de sécurité de la communauté sont « manquantes » ou « cassées », et que les serveurs gérés par des bénévoles qui contrôlent qui ils autorisent et dans quelles conditions sont « excluants ». Aucune considération n’est donnée à la raison pour laquelle les normes et les possibilités de Mastodon et du Fediverse plus large existent, et si l’acteur contre lequel elles sont conçues pour se protéger pourrait être vous. Les gens de Twitter croient au même fantasme de « place publique » que la personne qu’ils sont censés fuir. Comme les Européens du quatorzième siècle, ils apportent la contagion avec eux lorsqu’ils fuient.

Anarchisme

L’ironie de tout cela est que mon « fil de discussion viral » était largement consacré à la nature anarchiste et consensuelle du Fediverse. Beaucoup de nouveaux arrivants ont vu très vite que les administrateurs de leurs serveurs se battaient héroïquement pour que tout fonctionne, et ont donné de l’argent ou se sont inscrits sur un compte Patreon pour s’assurer que les serveurs puissent continuer à fonctionner ou être mis à niveau pour faire face à la charge. Les administrateurs se sont envoyés des messages de soutien privés et publics, partageant des conseils et des sentiments de solidarité. Les anciens partageaient des #FediTips pour aider à orienter les comportements dans une direction positive. Il s’agit, bien sûr, d’entraide.

C’est très excitant de voir autant de personnes expérimenter des outils sociaux en ligne anarchistes. Les personnes intelligentes qui ont conçu ActivityPub et d’autres protocoles et outils Fediverse l’ont fait de manière à échapper à la prédation monopolistique. Le logiciel est universellement libre et open source, mais les protocoles et les normes sont également ouverts et extensibles. Alors que beaucoup seront heureux d’essayer de reproduire ce qu’ils connaissent de Twitter – une sorte de combinaison de LinkedIn et d’Instagram, avec les 4chan et #auspol toujours menaçants – d’autres exploreront de nouvelles façons de communiquer et de collaborer. Nous sommes, après tout, des créatures sociales. Je suis surpris de constater que je suis devenu un contributeur régulier (comme dans « contributeur au code » 😲) à Bookwyrm, un outil de lecture sociale (pensez à GoodReads) construit sur le protocole ActivityPub utilisé par Mastodon. Ce n’est qu’une des nombreuses applications et idées dans le Fediverse élargi. D’autres viendront, qui ne seront plus simplement des « X pour Fedi » mais plutôt de toutes nouvelles idées. Alors qu’il existe déjà des services commerciaux utilisant des systèmes basés sur ActivityPub, une grande partie des nouvelles applications seront probablement construites et exploitées sur la même base d’entraide et de volontariat qui caractérise actuellement la grande majorité du Fediverse.

Chagrin

Beaucoup de personnes ont été enthousiasmées par ce qui s’est passé cette semaine. Les nouveaux arrivants ont vu les possibilités du logiciel social fédéré. Les anciens ont vu les possibilités de la masse critique.

Mais il est important que ce ne soit pas la seule chose qu’on retienne du début de novembre 2022. Mastodon et le reste du Fediverse peuvent être très nouveaux pour ceux qui sont arrivés cette semaine, mais certaines personnes œuvrent et jouent dans le Fediverse depuis presque dix ans. Il existait déjà des communautés sur le Fediverse, et elles ont brusquement changé pour toujours.

J’ai été un utilisateur relativement précoce de Twitter, tout comme j’ai été un utilisateur relativement précoce de Mastodon. J’ai rencontré certains de mes meilleurs amis grâce à Twitter, qui a contribué à façonner mes opportunités de carrière. Je comprends donc et je compatis avec ceux qui ont fait le deuil de leur expérience sur Twitter – une vie qu’ils savent désormais terminée. Mais Twitter s’est lentement dégradé depuis des années – j’ai moi-même traversé ce processus de deuil il y a quelques années et, franchement, je ne comprends pas vraiment ce qui est si différent maintenant par rapport à il y a deux semaines.

Il y a un autre groupe, plus restreint, de personnes qui pleurent une expérience des médias sociaux qui a été détruite cette semaine – les personnes qui étaient actives sur Mastodon et plus largement le Fediverse, avant novembre 2022. La boîte de nuit a un nouveau propriétaire impétueux, et la piste de danse s’est vidée. Les gens affluent vers la fête tranquille du coin, cocktails à la main, demandant que l’on monte le volume de la musique, mettent de la boue sur le tapis, et crient par-dessus la conversation tranquille.

Nous avons tous perdu quelque chose cette semaine. Il est normal d’en faire le deuil.

Frama.space : du cloud pour renforcer le pouvoir d’agir des associations

Par : Framasoft
15 novembre 2022 à 03:14

Framasoft souhaite mettre à disposition, d’ici 3 ans,  jusqu’à 10 000 espaces « cloud » collaboratifs, gratuitement, à destination des associations et collectifs militants. 40 Go et de nombreuses fonctionnalités à se partager entre 50 comptes sur un espace de type https://monasso.frama.space. Voici pourquoi nous nous lançons ce défi technique, humain, et politique.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Basé sur la solution collaborative libre Nextcloud, votre espace Frama.space vous permettra de gérer (sur votre ordinateur ou smartphone) :

  • des fichiers de tous types et de les partager
  • des agendas, publics ou privés
  • des contacts
  • des photos (partageables sous forme d’albums)
  • des projets (méthode Kanban)
  • de la documentation (en mode wiki)
  • des visioconférences (jusqu’à une dizaine de personnes)
  • l’édition en ligne ou à plusieurs, de documents bureautiques (textes, feuilles de calculs, présentations, etc.)

Tout ça gratuitement.

Gif de Barack Obama faisant un mic drop

Mais derrière cet objectif technique déjà ambitieux (et coûteux : soutenez-nous !), un autre, politique, l’est plus encore : nous voulons accroître les capacités de collaboration numérique libre de ces structures, afin de renforcer leur pouvoir d’agir.

 

Soutenir ce projet

 

Image d'accueil du service Frama.space, avec une choupi-licorne (choupicorne ?) soufflant des bulles de liberté et de collaboration.

Page d’accueil du service Frama.space. Illustration CC by-sa David Revoy

 

Pourquoi Frama.space ?

Pour comprendre la volonté de Framasoft d’investir autant d’énergie dans un projet aussi ambitieux, il va nous falloir prendre un peu de hauteur et de recul historique sur la question associative.

D’abord, nous affirmons sans ambage que nous constatons, ces dernières années, une volonté politique de l’État de… dépolitiser le champ associatif.

Les gouvernements et les institutions n’apprécient que moyennement de voir des militant·es associatifs leur réclamer des comptes, les bousculer pour lever le voile et élever la voix sur les indignités et injustices. Qu’il s’agisse d’environnement, de logement, de santé publique, etc., les associations sont, depuis la loi de 1901, l’un des fers de lance des luttes sociales.

Afin de leur ôter cette épine du pied, nous assistons depuis des années à une forme de « ringardisation » du statut associatif par les grandes institutions publiques. Pour cela, elles n’ont pas hésité à supprimer les emplois aidés, à réduire le montant des subventions ou à les orienter sur du financement « d’investissement » en finançant des appels à projets spécifiques, plutôt que du financement de « fonctionnement » (participant par exemple aux salaires ou aux frais associatifs, et donc plus pérenne). Le discours ambiant et médiatique décrédibilise peu à peu le rôle et les actions des associations, actrices du contrat social.

À cela s’ajoute un mouvement de « marchandisation » des associations. Elles sont d’une part de plus en plus mises en concurrence, notamment par la communication qui devient un élément central — parfois au détriment des actions associatives — pour pouvoir être plus visibles et compenser la perte de subventions par des crowdfundings, collectes, et campagnes. Framasoft n’y échappe d’ailleurs pas.

D’autre part, le courant de l’entrepreneuriat social engage les associations à copier les modèles de l’entreprise privée jugée plus efficace, plus moderne, plus innovante…

Enfin, de belles saloperies et machineries comme les « contrats à impacts » transforment les associations en blanchisseuses sociales des entreprises du CAC40.

Schéma du Contrat à Impact Social

Vous avez bien compris ce schéma (officiel) du « Contrat à Impact Social » : ce sont des entreprises (pardon « des investisseurs privés » ) qui décident quelles sont les associations (pardon « acteurs sociaux » ) à soutenir, et vont financer leur action (pardon « besoin social » ). Mais cette action sera remboursée par l’État (pardon « puissance publique » ), donc avec nos impôts, à l’entreprise en cas de « succès » 😱 . Vous voyez venir les problèmes que cela pose ? Parce que nous, oui ! Ce fonctionnement dit tellement de choses sur notre société et sa façon de percevoir les associations qu’il mériterait un article à part entière.

 

Mème Drake : "Signer un Contrat à Impact Social" non. "Faire vivre le contrat social" : oui.

 

Mais en plus d’assécher les capacités d’action des associations, il y a maintenant la volonté de les faire « marcher au pas », par exemple en les contraignants à signer des textes tels que le « Contrat d’Engagement Républicain » , aux contours flous et sujet à interprétation, dans lequel les associations doivent s’engager formellement à respecter les lois et les symboles de la République sous peine de se voir refuser toute subvention publique. Cela place de facto toute structure qui, par exemple, refuserait de chanter la Marseillaise, dans une situation où elle pourrait perdre des financements publics.

Pour résumer, on peut dire qu’il y a une volonté à ne garder que les « bonnes » associations : celles qui se tiennent sages et ne viennent pas questionner les pouvoirs en place. Une espèce de paternalisme, si ce n’est de caporalisation, de la part de l’État envers le mouvement associatif. Pas de souci pour les collectivités à soutenir un club de bridge, ou une association sportive d’aïkido. Mais pour les associations d’aide aux migrants, ou pour une association de défense de l’environnement, l’État semble avoir acté que toute structure qui ne va pas dans le sens de sa politique est nécessairement contre lui, et devient potentiellement ennemie.

Dépolitisation, caporalisation, ringardisation, marchandisation sont autant d’attaques contre les libertés associatives, et donc contre leur capacité à faire évoluer le contrat social et la société toute entière.

mème du choix entre deux boutons. Bouton 1 "se vendre aux entreprises", bouton 2 : "se prosterner devant l'État" En dessous, les associations ne savant pas sur quel bouton appuyer.

Or, nous pensons que dans un monde où les crises se multiplient, et sont amenées à se multiplier encore, l’importance des actions de la société civile, et notamment des associations, permettent d’envisager des réponses réellement innovantes et résilientes, adaptées aux terrains, proches des citoyen⋅nes, impliquées, et éloignées des propositions tièdes et centralisées portées par les gouvernements (ex. : numéros verts, Grenelle de MachinTruc, …) ou le système capitaliste (ex : greenwashing, start-ups « à impact », tech « for good »…).

Framasoft est une association, fière de son statut, et souhaite soutenir — autant que possible et dans la mesure de ses moyens — les associations les plus fragiles, mais dont la société a radicalement besoin.

Mais… quel rapport avec le numérique ?

Aujourd’hui, les pratiques collaboratives numériques peuvent permettre aux associations d’être plus réactives et efficaces, en actionnant des réseaux et des personnes plus rapidement, en facilitant l’implication de bénévoles ou de partenaires, en permettant de mieux répartir les pouvoirs et la responsabilité, en encourageant la transparence, etc.

Cependant, ces collectifs et associations sont parfois à la peine avec les outils numériques, qui permettent parfois (ce n’est pas systématique) d’accroître leur pouvoir d’agir. Notamment, elles disposent rarement de parcours de formation adaptés à leurs besoins ou leurs moyens et elles doivent composer avec des niveaux de compétences numériques très différents dans leurs structures.

Par ailleurs, même lorsqu’elles ont des connaissances et des facilités avec le numérique, elles sont poussées à utiliser des outils toxiques (ex : Google Workspace, Microsoft 365, Zoom, etc) dont elles n’ont pas réellement la maîtrise, et qui, surtout, sont rarement en cohérence avec leurs objectifs et leurs valeurs.

Formulé autrement : les associations sont souvent consommatrices d’un numérique pensé par des acteurs qui veulent créer un monde dont les associations ne veulent pas. La réciproque est aussi vraie : le monde rêvé par ces acteurs du numérique ne veut pas d’associations puissantes, politiques, proposant d’autres façons de vivre ensemble.

En effet ces entreprises (notamment les GAFAM) ont une vision du monde très libérale où l’argent compte plus que la générosité. Où le succès compte plus que la solidarité. Où un profit immédiat vaut plus qu’un impact à long terme sur la planète.

Leurs outils comportent donc, dans leur code même, une partie de cette vision du monde. Et les utiliser revient non seulement à renforcer le pouvoir de ces entreprises et à leur donner raison, mais empêche aussi le développement de pratiques adaptées à des structures dont l’objet n’est pas la croissance ou le profit.

Les associations sont passées en « mode survie »

Les associations sont coincées entre ces entreprises qui les utilisent pour blanchir leurs pratiques, et l’État qui a rompu la confiance avec elles en jouant du bâton et de la carotte. Elles sont passées en mode « survie ».

Nous pensons qu’il s’agit réel danger pour une société bien portante et une démocratie vivante. Mais c’est peut-être, aussi, une occasion d’agir.

Alors : on fait quoi ?

On prend un risque.

On tire la langue au diable. On lui montre qu’on existe, qu’on est là, et qu’on est prêt à en découdre, comme à se lever et se casser. Qu’il ne nous impressionne pas. Qu’on est libres.

Pour Framasoft, à notre modeste hauteur, cela se traduit par un acte qu’on pense politique, une « recette » en quatre étapes : 1) rendre visibles les alternatives ; 2) faciliter leur découverte et leur usage ; 3) aider à faire émerger des communautés ; 4) participer avec humilité à leur donner du pouvoir, de la confiance, et soyons dingues – un peu d’espoir.

C’est ce que pratique Framasoft depuis 20 ans (Framalibre, Framakey, Framabook, etc), et sans doute plus encore ces 10 dernières années avec notre campagne « Dégooglisons Internet ».

Et c’est ce que nous comptons faire dans les prochaines années avec notre feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet » (COIN COIN pour les intimes), qui s’adresse particulièrement aux associations et collectifs militants.

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Dans ce cadre, si on applique la recette ci-dessus à une offre d’espace « cloud associatifs » cela pourrait se traduire comme suit.

1) Rendre visible Nextcloud

Le service Frama.space repose sur la suite collaborative libre Nextcloud. Il existe plusieurs logiciels libres pour faire du « cloud », mais aucun ne nous semble aussi riche en fonctionnalités et en promesses que celui-ci.

Partage de fichiers, agendas, gestion de tâches et de projets, documentations collectives, visio-conférences, … Nextcloud, même s’il est perfectible, permet de répondre immédiatement à un grand nombre de besoins.

Cependant, si vous prenez au hasard 100 personnes dans la rue, il est peu probable que plus de 5 (et encore, on est sympas) vous disent avoir déjà entendu parler de ce logiciel. D’ailleurs, si vous faites partie des 95 %, rassurez-vous, la suite est justement faite pour vous :)

1️⃣ Donc, notre première mission sera de faire connaître et d’accroître la notoriété de Nextcloud aux personnes francophones. Par des conférences de sensibilisation, des webinaires, des ateliers, la production de vidéos et tutoriels ou… en offrant la possibilité d’utiliser gracieusement Nextcloud via le service Frama.space.

Graphique (en allemand) présentant les parts de marché des suites collaboratives en ligne en 2022. Microsoft 365 représente 48,1%, Google Apps 46,4%, "Autres" 4,2%. Sources : Statista, Enlyft

Bon, c’est de l’allemand certes, mais le graphique est plutôt parlant : sur les marchés des suites collaboratives en ligne en 2022, Microsoft 365 représente 48,1 %, Google Apps 46,4 %, « Autres » 4,2 %. Nextcloud ne représentant lui même qu’un petit pourcentage de ces 4,2 %. Duopole, vous avez dit ?

 

2) Faciliter l’accès à Nextcloud

Il existe déjà des centaines d’hébergeurs proposant une offre Nextcloud. De Gandi à OVH ou Hetzner (pour les « gros » hébergeurs), d’IndieHosters à Zaclys, en passant par Paquerette (pour les membres du collectif CHATONS).

Mais, dès qu’il s’agit d’avoir accès à un espace collaboratif dédié (pour une entreprise, une association, une collectivité), il faut être prêt à payer. Et c’est bien normal : libre ne veut pas dire gratuit, et ces hébergeurs ont des coûts (humains, matériels et financiers) qu’ils doivent bien répercuter.

Cependant, le problème financier reste entier pour les petites associations ou les collectifs militants que nous évoquions en début d’article. Certaines ont un budget inférieur à 1 000€ par an pour leurs actions, et ne peuvent tout simplement pas consacrer 10 % ou 20 % de ce budget à un outil numérique. Donc : elles utilisent massivement Microsoft 365 ou Google Workspace (souvent en version limitée gratuite, ou à prix cassé).

À Framasoft, nous sommes convaincu⋅es qu’il faut faire comprendre le prix des choses, mais nous sommes aussi convaincu⋅es que le prix ne doit pas être la barrière qui empêche les gens de s’émanciper. Nous avons donc mis en place sur Frama.space une infrastructure technique capable d’accueillir gratuitement des milliers d’espaces Nextcloud (type https://mon-asso.frama.space), à destination des structures qui n’ont pas ou peu de moyens.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un autre frein identifié au passage au libre, est la relative difficulté technique à mettre en place et à maintenir une solution logicielle. Avec Frama.space, la gestion technique de votre espace est déléguée à Framasoft. Nous nous chargeons de fournir une instance à jour, correctement sécurisée, directement utilisable, et à la maintenir dans le temps.

Ces espaces Frama.space comportent la plupart des outils nécessaires pour collaborer entre membres, y compris une suite bureautique collaborative en ligne (par défaut Collabora Online), mais le référent du Frama.space pourra lui préférer OnlyOffice).

Pour préserver le modèle économique des entreprises ou CHATONS déjà en place, nous limiterons cette offre à des structures ayant des besoins mesurés (50 comptes max, 40Go d’espace tous utilisateurs confondus) et des moyens modestes (c’est-à-dire n’étant pas prêtes à franchir le cap de payer chez un autre hébergeur).

2️⃣ C’est pourquoi notre seconde mission est de mettre gratuitement à disposition, sur les trois ans à venir, jusqu’à 10 000 espaces Nextcloud, pour des petites structures associatives ou militantes.

Capture écran montrant le fonctionnement de Collabora Online au sein de Nextcloud

Les espaces Frama.space sont livrés avec Collabora Online par défaut (OnlyOffice en alternative), ce qui permet une collaboration à plusieurs au sein d’un même document bureautique (texte, tableur, présentation, etc)

3) Aider à faire émerger une communauté Nextcloud francophone

Nextcloud est un logiciel complet, mais parfois complexe (« Comment synchroniser mon agenda sur mon smartphone ? », « Comment faire pour partager mon budget prévisionnel en ligne ? » « Comment rédiger collaborativement le compte-rendu de notre Assemblée Générale ? »).

Il existe de nombreuses documentations en ligne. Mais encore faut-il les trouver, et pouvoir se les approprier. Par ailleurs, certaines personnes sont à l’aise avec les documentations écrites, d’autres avec les courtes vidéos explicatives, d’autres encore préfèrent être accompagnées par des formations.

Or, aujourd’hui, alors que Nextcloud compte plus de 40 millions d’utilisateur⋅ices dans le monde, il n’existe pas réellement de communauté francophone autour de ce logiciel. Il existe certes des espaces plutôt réservés aux personnes administrant techniquement le logiciel, mais reconnaissons qu’il ne s’agit pas vraiment de lieux d’entraide destinés aux personnes découvrant le logiciel.

Par ailleurs, chaque hébergeur et utilisateur a tendance à exploiter ses espaces Nextcloud « dans son coin ». Nous voudrions d’une part qu’ils puissent se connaître, partager leurs expériences (leurs difficultés comme leurs succès). Mais nous souhaitons aussi pouvoir réfléchir collectivement aux apports que cette communauté souhaiterait apporter au logiciel. Par exemple, pouvoir importer une liste d’utilisateurs sans passer par la ligne de commande, améliorer l’onboarding, c’est-à-dire l’accueil des nouveaux utilisateurs, etc. Discuter ensemble de nos besoins communs nous permettra d’améliorer ensemble Nextcloud pour qu’il corresponde mieux à nos attentes et nos pratiques.

3️⃣ C’est pourquoi notre troisième mission consistera à faire émerger une communauté Nextcloud francophone, notamment par le biais d’un forum d’entraide.

Capture écran du forum d'entraide de Frama.space

https://forum.frama.space : le forum d’entraide Frama.space, et plus largement autour des usages de Nextcloud

4) Utiliser Nextcloud comme outil d’empuissantement

Vous l’aurez compris, notre objectif est ici avant tout politique : fournir des planches, des marteaux et des clous à des associations, afin qu’elles puissent construire et développer leurs projets, leurs envies, sans être liées à des entreprises dont la vision du monde est aux antipodes de la leur.

Le fait que Frama.space ne s’adresse qu’à des petites associations ou collectifs permet aussi d’envisager d’autres possibilités intéressantes.

Par exemple, cela nous permet d’envisager de mettre les associations en contact entre elles beaucoup plus facilement, puisqu’elles utiliseront le même outil (petite parenthèse technique : Nextcloud est un outil fédéré, c’est à dire qu’il est simple de « connecter » entre eux différents espaces associatifs pour partager par exemple des dossiers privés pour une action ou des communiqués de presse en communs).

Cela nous permet aussi de faire circuler de l’information relative aux questions associatives très facilement (par exemple en informant sur un nouveau texte de loi, sur une mobilisation spécifique, etc.).

Par ailleurs, en interrogeant régulièrement les utilisatrices et utilisateurs par le biais de courtes enquêtes, Framasoft pourra développer, ou faire développer, de nouvelles fonctionnalités à Frama.space. Par exemple, en intégrant une application de gestion de membres et cotisations, ou une application de comptabilité basique. Notre volonté est de faire en sorte que l’outil corresponde au mieux aux besoins réels et exprimés des personnes qui utilisent Frama.space.

Enfin, nous souhaitons permettre à chacune et chacun d’améliorer sa capacité à collaborer et à coopérer. Nous savons qu’il faudra, pour cela, faire évoluer certaines pratiques. Par exemple, il existe de nombreux outils de prises de notes collaboratives (de Google Docs à Framapad, en passant par… Nextcloud), mais combien d’associations expérimentent au quotidien une situation de réunion à distance ? Une transparence radicale de l’information ? Une gestion de projet en ligne ?

Nous pensons que Frama.space peut être une formidable porte d’entrée pour réfléchir (avec d’autres ?) à ces changements de pratiques, sans pour autant laisser sur le carreau celles et ceux qui ont du mal avec les outils numériques.

L’objectif étant ici de faire en sorte que Frama.space ne soit pas qu’un simple outil numérique de plus, mais plutôt le support à l’expérimentation de pratiques numériques nouvelles, qui pourront se refléter dans des changements au sein de l’organisation (par exemple en finir avec Le-président-tout-puissant, ou La-secrétaire-qu’on-cantonne-aux-compte-rendus).

4️⃣ Notre quatrième mission (le boss de fin de jeu) sera donc d’accompagner les bénéficiaires de Frama.space vers un accroissement de leurs compétences coopératives, afin d’amplifier leur pouvoir d’agir.

Vidéo (© Nextcloud GmbH) de présentation de Nextcloud Hub, représentative des outils que vous pourrez retrouver dans Frama.space (hors Nextcloud mail).

Agrandir la taille du gâteau

Une autre façon de comprendre Frama.space, c’est que Framasoft ne souhaite pas prendre une part du gâteau du « marché de Nextcloud » : nous ne vendons rien, et nous souhaitons au contraire que l’écosystème autour de Nextcloud se développe et se renforce, y compris pour les structures commerciales.

Nous essayons plutôt d’agrandir la taille du gâteau, pour que chaque entreprise ou chaton puisse en avoir une part raisonnable.

Nous pensons en effet qu’en augmentant significativement la base d’utilisateur⋅ices de Nextcloud à l’aide de Frama.space, qu’en travaillant les aspects entraide et accompagnement, et qu’en favorisant les développements et améliorations du logiciel, cela crédibilisera cette solution libre par rapport à celles de Microsoft ou de Google.

Comment ça va se passer ?

Bien. Enfin… on l’espère !

Tout d’abord, si vous êtes un ou une responsable d’une association correspondant aux critères de sélection, vous pouvez d’ores et déjà candidater. Nous prévoyons d’ouvrir quelques centaines d’espaces d’ici fin décembre 2022, puis nous ferons une pause de 3 mois environ dans les inscriptions afin de stabiliser les choses, récolter les premiers retours, et apporter les corrections et améliorations les plus demandées.

Si la candidature de votre association correspond aux critères mais n’est pas validée, pas de souci : nous rouvrirons les inscriptions régulièrement à partir du second trimestre 2023 afin d’atteindre 10 000 espaces actifs fin 2025. Inscrivez-vous à la Newsletter Framaspace pour avoir les dates des périodes d’inscription.

Si vous êtes une entreprise, une école, une mairie, une « grosse » association, alors nous sommes sincèrement désolé·es, mais nous ne pouvons vous accueillir sur Frama.space. Cependant, comme nous vous le disions, de nombreuses autres alternatives à Frama.space existent ! Voir notamment cette réponse dans notre Foire Aux Questions qui pourra vous orienter.

Une fois votre candidature validée (le processus étant manuel, cela peut prendre jusqu’à 30 jours !), vous recevrez un lien vous permettant de vous identifier sur votre espace (de type https://mon-asso.frama.space) et commencer à utiliser votre espace Frama.space. Vos membres pourront s’y inscrire (par lien d’invitation) ou vous pourrez directement créer leurs comptes.

Par dessus les nuages un groupe de licornes volent et ont des activités que l'on peut avoir dans le cloud (lire, compter, clamer, faire de la musique, peindre, planter des graines, partager des fichiers, chercher, réparer, etc.)

Frama.space accueil – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais…

À ce stade, nous ne pouvons que vous féliciter de nous avoir lu jusqu’ici. :) Cependant, nous imaginons qu’il vous reste pas mal de questionnements.

« Quelles sont les applications utilisables ? », « Comment protégez-vous mes données et mes utilisateurs ? », « Comment personnaliser mon espace ? », « Frama.space, c’est centraliser des données, mais je croyais que Framasoft voulait décentraliser Internet ? ! »

Nous avons tenté de répondre à ces questions (et bien d’autres) dans notre Foire Aux Questions. N’hésitez pas à aller y jeter un œil. Si vous n’y trouvez pas votre réponse, posez nous vos questions en commentaire de cet article, nous tâcherons d’y répondre de notre mieux.

Découvrir Frama.space

Nous avons besoin de vous

Nous pensons qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens.

Frama.space est, techniquement, le projet le plus ambitieux mené par Framasoft à ce jour.

C’est aussi le plus coûteux. C’est aussi une des raisons qui explique que, contrairement aux services « Dégooglisons Internet » type Framapad ou Framadate, nous ne pouvons pas l’ouvrir sans limite ni discrimination.

Offrir jusqu’à 10 000 espaces, pouvant accueillir jusqu’à 500 000 personnes, c’est clairement une prise de risque financière pour Framasoft.

Surtout quand nous voulons les offrir, justement, à un public désargenté. Ajoutez à cela des crises sociales, énergétiques, économiques qui ont déjà mis plus que le pied dans la porte, et vous comprendrez que ce projet se fera très probablement à perte pour Framasoft. Nous rappelons que 98 % des ressources de l’association provient de vos dons.

Barre de dons de Framasoft au 15 novembre 2022 à 33821 € sur 200000€.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 166 200 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Nous avons donc besoin de votre soutien pour réussir le pari Frama.space, mais nous pensons sincèrement qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens.

Si vous le pensez aussi, que vous bénéficiez d’un Frama.space ou pas, nous avons donc besoin de votre soutien, dès maintenant, afin de nous « aider à aider » ces milliers de structures non seulement à quitter les GAFAM et à mettre leurs outils en cohérence avec leurs valeurs, mais aussi et surtout à mieux agir, à mieux coopérer, à mieux créer du lien. À mieux faire société, ensemble.

🦆 Découvrir Frama.space 🦆 Soutenir ce projet

(Médias : lire notre communiqué de presse)

Les Connards Pro™, capter les données des cons–

Par : Framasoft
17 novembre 2022 à 01:58

–sommateurs. Les données des consommateurs. Cet épisode inédit des Connards Professionnels™ vous invite à découvrir le monde merveilleux du capitalisme de surveillance, où l’on donne ce qui nous est le plus personnel : notre attention.

Le retour des Connards Pros™ avec des épisodes inédits !

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

En attendant, voici un nouvel épisode du guide, intitulé :

20. Capter l’attention des cons

Ce que l’on apprend lorsqu’on expérimente sur les humains, c’est que ce n’est qu’une première étape. C’est un marchepied, en quelque sorte, qui vous le mettra à l’étrier d’une aventure à laquelle tout Connard dans l’âme se doit d’aspirer : manipuler une culture, une civilisation entière.

Pour ce faire, il vous faudra œuvrer à façonner un système si complexe, si ingénieux, si empreint de tout votre art que tout apprenti connard ne pourra que vous considérer comme un Maître.

Le chef-d’œuvre qui m’a pris tout mon temps, durant ces quelques années de hiatus, a été nommé par des spécialistes le : « Capitalisme de surveillance ».

Il va de soi qu’un système aussi raffiné se doit d’être exhaustif et intègre. Il est ici nullement question de créer une mécanique dont moi et les miens serions exempts. Cela indiquerait aux rouages de ce système qu’ils pourraient s’en extraire, rendant tout le système caduc dès le départ.

Or, si l’on pense en bon connard, un bon système est un système où l’on se soustrait à toutes les contraintes, souffrances et autre pénibilités… en les faisant ruisseler sur autrui. Dans un système de type capitaliste, l’astuce consiste à être riche, pour se nicher au sommet de la pyramide, quitte à chier sur les épaules de ceux d’en dessous.

Ainsi, seuls les pauvres seront affectés par la pénibilité du système. Or, ne nous le cachons pas, ils l’ont bien mérité : ils (ou, pour user de leur argot vernaculaire : « iels ») sont pauvres.

Tout comme il est inutile de deviner qui de la poule ou de l’œuf… Ne perdons pas de temps à savoir qui était là en premier : la pauvreté ou la bêtise. Le fait est qu’il s’agit d’un cycle naturel où l’un entraîne l’autre.

C’est en profitant de ce cercle vertueux que j’ai pu imposer à la populace mes termes, mon vocabulaire. C’est ainsi grâce à ma connardise que l’on parle communément de « données personnelles ».

C’est intéressant d’appeler nos comportements des données. Cela fait penser à quelque chose que l’on donne. Comme si le commun des consommateurs avaient le pouvoir. Le choix. La responsabilité de leurs données.

En tant que connards professionnels, il ne faut jamais laisser nos cibles penser avec leurs propres mots : cela pourrait leur donner des idées. Ainsi, n’oublions pas que dans « données personnelles », j’ai ajouté le mot personnelles.

Voilà que le consommateur moyen va se dire que ses comportements sont ses données à lui, presque sa propriété. D’un simple mot, j’isole cette personne, je le condamne à être un individu, séparé des autres individus, ne pouvant plus s’allier à eux pour remettre collectivement en cause mon beau système.

Or, si l’on regarde d’un pur point de vue technique, le web a été fait par et pour des animaux sociaux, et n’existe que pour faire du lien. Aucun de vos comportements ne concerne que vous, ils racontent votre rapport aux autres, aux choses, au monde.

De votre date de naissance (qui indique ce que faisaient, ce jour-là, les corps qui vous ont fait naître), à votre géolocalisation (qui indique qui vous allez voir, avec qui, et souvent pourquoi), vos comportements sont quasi exclusivement sociaux.

De ces comportements sociaux, on peut très vite déduire un portrait assez fin de chaque personne dans sa relation aux autres. Dans le jargon, on appelle cela un « graphe social ».

Vous avez certainement, sur votre smartphone, des applications qui ont accès à votre carnet de contact (elles vous remercient, d’ailleurs). Ce qui signifie que si vous tournez autour d’un nouveau crush, cette application saura quand vous rentrez son 06 dans vos contacts.

Si, par ailleurs, j’ai accès à un autre fichier qui note la géolocalisation de téléphones identifiés par leur numéro, je peux donc savoir qui tourne autour de qui, quand est-ce que les téléphones passent la nuit ensemble et donc à quel moment leur faire afficher des publicités pour des sous-vêtements affriolants, des préservatifs ou des pilules du lendemain.

C’est bien là l’avantage des comportements sociaux : on peut noter ce que l’on veut sur qui l’on veut, car même les personnes qui n’ont pas de smartphone ou de comptes sur les plateformes ont des amis qui en ont.

Notez bien cependant qu’il est important de respecter la loi comme un connard. Ainsi, puisqu’en France il est interdit de ficher les opinions politiques ou orientations sexuelles, je m’interdis scrupuleusement de ficher quiconque comme « votant à droite » ou comme « pédé comme un sac à dos ». Par contre, j’ai beaucoup de monde dans les cases « souhaite la réduction de ces charges qui nous étouffent » et « intéressé par la culture gaie ».

Ne désespérons pas : la route est longue mais la loi change, et même un pas après l’autre : on avance. Récemment, le fichage des opinions politiques et orientations sexuelles a été autorisé à la police française. C’est là un signe d’espoir qui nous permet de rêver.

Il faut dire que, à l’instar de la délation et de la collaboration, le fichage est une tradition culturelle forte. Pour le web, cela a commencé avec les cookies. Le principe de base était simple : des nerds et des gratte-papier faisaient des sites web qui attiraient l’attention de gens, qui consommaient les contenus.

Les premiers connards du web s’en sont rendu compte, et sont allé à la source. Tiens petit nerd qui se dit webmestre, tu veux des belles statistiques pour savoir ce qui est lu ? Voici Bastards Analytics, tu le mets sur ton site web et ça ajoute juste un petit cookie. Et toi, gratte-papier, tu veux des jolies polices d’écriture pour ton blog ? Alors utilise mes Bastards fonts, y’aura juste un cookie, mais ce sera tellement joli.

Et puis… puis ça a explosé. Les cookies de mes copains installaient mes cookies, les pisteurs se partageaient des données entre eux… Ah, ça ! Quand on a pas connu on ne se rend pas compte, mais aux débuts du web marchand, y’en avait partout, c’était beau, c’était… hyper communautaire, en fait.

Et c’est là qu’est arrivée la tuile. LE truc que nos lobbyistes n’ont pas pu dérailler.

RGPD.

Il fallait demander aux consommateurs leur consentement, comme s’ils savaient ce qui est bon pour eux ! Alors oui, bien sûr, au début c’était la tuile, mais cela fut en fait un bon défi de connard. Comment faire en sorte que les consommateurs détestent le consentement au moins autant que nous ?

On peut vous dire que pour arriver à un tel résultat, y’a des années d’expérience et (oui, osons le mot) du talent.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Liens utiles

Les Connards Pro™, exploiter les données des cons–

Par : Framasoft
24 novembre 2022 à 03:22

–sommateurs. Les données des consommateurs. Ce nouvel épisode inédit des Connards Professionnels™ vous explique à quoi cela sert de capter un maximum de données, comment manipuler les masses, et ainsi comment gagner au grand jeu du capitalisme de surveillance.

Le retour des Connards Pros™ avec des épisodes inédits !

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

Réservez votre place pour la conf théâtralisée (6 & 8 déc. à Paris)

L’épisode que vous allez voir aujourd’hui est une adaptation de la conférence théâtralisée où les Connards Profesionnels vulgarisent le Capitalisme de Surveillance et l’économie de l’attention.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Depuis cette captation, Gee et Pouhiou ont intégralement retravaillé le texte de cette conférence théâtralisée, afin de le rendre moins dense, plus entraînant, bref : plus facile à aborder pour des personnes qui ne se passionnent pas forcément pour le numérique éthique !

Si les comparses comptent faire tourner cette conférence théâtralisée, nous n’avons pour l’instant que deux dates de programmées pour cette version Deluxe, Remasterisée, avec 13,37 % de connardise en plus garantie. Cela se passera sur Paris :

Nous ignorons s’il y aura des captations vidéos, donc nous vous conseillons vivement de réserver en signalant votre présence sur les événements Mobilizon ci-dessus (ou de les contacter, par email : leur pseudo chez connard point pro, pour voir à quelles conditions les faire venir près de chez vous !)

En attendant, voici un nouvel épisode du guide, intitulé :

21. Que faire de l’attention des cons ?

La pensée de connard systémique a ceci de beau qu’elle permet d’exprimer sa connardise à tous les niveaux.

Qu’il s’agisse de manipuler le langage en faisant passer des comportements sociaux pour des « données personnelles », de manipuler les consommateurs pour qu’ils nous offrent leurs interactions sur un plateau et se mettent à haïr le respect de leur consentement… Tout cela demande un soin du détail que seul un maître connard peut offrir.

Si vous réussissez cette première étape, bravo, vous êtes devenu Éleveur-Entrepreneur, responsable d’une belle usine qui gère 15 bestiaux au mètre carré. Et les cons dans tout ça… ? Ben c’est le bétail !

En bon éleveur, vous l’avez gavé de votre foin attentionnel, produit localement par d’autres bestiaux (les créateurs de contenus), et enrichi à la pub. C’est ainsi que vous le trayez régulièrement pour avoir de bon gros jeux de données comportements tout frais.

Cependant, chacun son métier : vous êtes fermier, pas boucher ni fromager. Donc ces comportements tout frais, vous allez les confier au Marché. Ça tombe sous le sens.

Dans le milieu, ceux qui transforment les datas, ce sont les courtiers de données. Et si vous les regardez attentivement, ils ont tous une tête à s’appeler Adam. Ne me demandez pas pourquoi : c’est la loi du Marché.

Avoir de beaux jeux de données croisés entre plusieurs sources, c’est donc avoir des informations très précises sur les cons, leurs futurs votes, leurs futurs crédits, leurs futures baises, leurs futurs achats…

Alors qu’est-ce qu’on leur fourgue à tous ces consommateurs qu’on connaît si bien, comme si on les avait espionnés ? C’est quoi la base, le pain quotidien de tout connard digital ? C’est quoi le gras qui huile les rouages de notre système et arrondit nos ventres insatiables, hein… ? C’est… la publicité.

La publicité, tout le monde y goûte, tout le monde en dépend. On a aiguisé les esprits, on a filé des arguments à gauche comme à droite, bref : la publicité, c’est inattaquable.

Alors la publicité c’est bien, mais ce n’est qu’une base à partir de laquelle on va commencer à élever le niveau de la connardise.

Ainsi, si on veut sortir des techniques de gagne petits de la data, ce qui marche bien en ce moment c’est d’aller vendre du consommateur aux banques et aux assurances.

Il faut dire que vu le pognon qu’elles brassent, ces entreprises n’aiment pas beaucoup le risque. Donc quand nous on se pointe devant elles avec des comportements tout frais, tout croisés, tout prédictibles… Pour elles c’est les moissons, Noël et la chandeleur en même temps… bref : c’est la fête du blé.

Quand votre niveau de pognon engrangé commence à faire honneur à votre niveau de connardise, et qu’au passage vous vous êtes faits quelques amis dans la finance… c’est le moment de passer aux choses sérieuses.

Par exemple en commençant à vous faire ami-ami avec les états en leur vendant vos services. Alors ils appellent ça « partenariat public-privé », mais pour nous c’est juste un moyen de leur vendre à prix d’or de quoi mieux espionner leurs cons à eux (ils appellent ça des contribuables, mais en bons connards nous ne jugeons pas : chacun ses perversions).

L’objectif, ici, c’est d’arriver à augmenter votre degré de connardise, améliorer votre influence et vos connaissances dans les services de l’État, pour finir par aller prendre le pognon chez ceux qui le captent le mieux : les politiques.

On l’a vu avec Cambridge Analytica, influencer des élections, telles que le Brexit ou l’accession de Trump au trône, c’est simple comme une pub Facebook. Encore faut-il trouver des laquais pour rémunérer pour notre connardise.

Or, les hommes et femmes politiques, c’est en quelque sorte notre petit personnel à nous. Un qui l’a bien compris, c’est le milliardaire Steve Bannon (respect et dividendes à lui ✊🤌), qui a commandité à Cambridge Analytica des expériences scientifiques pour trouver comment manipuler en masse les étatsuniens, puis qui a appliqué les résultats avec ses sites de propagande tels que BreitBartNews.

De moindres connards s’arrêteraient là, satisfaits d’avoir influencé des états, et la conscience politique de nations entières. Mais ce serait louper le coche, le point d’orgue, l’apogée d’une carrière de connard professionnel : la capacité d’influencer une culture toute entière.

Les champions sur la question, c’est Google. À l’époque où « blogosphère » était un mot moderne, ils ont inventé le score des blogs, le « blog rank », qui te permet de grimper dans les recherches Google. Pour faire grimper ton blog rank, il fallait faire grimper toutes les statistiques… mises en avant par Google.

Bref, il fallait souscrire à la course au clic. C’est ainsi que tout le monde s’est mis à écrire de la même manière, le fameux « web rédactionnel », qui fait que vous pouvez pas lire deux paragraphes tranquille sans qu’un truc vous saute aux yeux.

Le blog rank, et plus tard les affichages des visites avec Google Analytics, c’est au cœur de la méthode de Google. Donner des outils statistiques aux personnes qui créent et publient du contenu, et leur afficher bien en gros les courbes des statistiques qui intéressent Google et ses annonceurs.

Il n’en faudra pas plus à un homo numéricus normalement constitué : il n’aura plus d’autre envie que de voir les chiffres grossir.

C’est ce qu’il s’est passé avec le phénomène des YouTubers. Grâce à ses manipulations statistiques, Google a transformé une bande de joyeux drilles qui se croyaient revenus au temps des radios libres, en de jolies marionnettes, bien soumises au sacro-saint algorithme.

Liens utiles

Pour comprendre et commencer avec PeerTube, découvrez le nouveau Joinpeertube.org

Par : Framasoft
29 novembre 2022 à 03:21

L’année 2022 est décidément celle des refontes de nos sites web : après l’évolution des pages d’accueil de nos services, de notre site degooglisons-internet.org et dernièrement de framasoft.org, c’est au site joinpeertube.org de se refaire une beauté.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Ce site, lancé le 28 février 2018 et déjà refondu une première fois fin 2019, a pour objectif de faire découvrir et comprendre ce qu’est PeerTube à toute personne qui en aurait entendu parler. Il n’est en effet pas toujours simple pour les internautes habitué⋅es aux plateformes de vidéo centralisées des géants du web de comprendre les spécificités de PeerTube. Si la version 2019 de ce site permettait à des personnes ayant un bon niveau de culture numérique de comprendre ce qu’est PeerTube, ce n’était pas toujours le cas pour une majorité d’internautes.

Afin de confirmer cette impression, nous avons travaillé avec l’agence web La Coopérative des Internets qui a réalisé un audit du site via des tests utilisateur⋅ices et nous a suggéré des pistes d’amélioration. Le JoinPeerTube auquel vous accédez aujourd’hui est le résultat de ce travail en collaboration.

On vous explique ce qui a changé.

Des informations moins nombreuses et plus faciles à comprendre

Les tests utilisateur⋅ices ont mis en évidence que la page d’accueil était trop longue et qu’on y trouvait trop d’informations, dont certaines étaient trop techniques. Pour vous donner un exemple, la phrase d’accroche « un logiciel libre pour reprendre le contrôle de vos vidéos » n’était pas bien comprise. En l’utilisant, nous supposions que les personnes arrivant sur le site étaient familières avec le fait qu’un logiciel peut fournir un service en ligne (mode Software as a service). Ce qui n’est évidemment pas le cas d’un nombre important d’internautes.

Nous avons donc simplifié le vocabulaire utilisé : vous ne trouverez plus mention de « logiciel », PeerTube est désormais un outil qui permet la création d’une plateforme vidéo (et pas d’une « instance », terme que seul⋅es les connaisseurs comprenaient).

Nous avons aussi simplifié les textes pour qu’ils contiennent moins d’explications. La longueur de la page d’accueil s’en voit grandement réduite ! Et pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus, nous avons ajouté en bas de chaque page une section incitant à consulter la F.A.Q. (foire aux questions). Celle-ci est très complète et facile d’utilisation et est désormais directement accessible depuis le menu.

 

screenshot de l'ancienne et de la nouvelle page de JoinPeerTube

A gauche, l’ancienne page d’accueil de JoinPeerTube, à droite la nouvelle.

Un nouveau menu pour différencier les usages

Sur ce nouveau JoinPeerTube, de nouvelles pages sont apparues, d’autres ont été supprimées ou modifiées. L’objectif de cette restructuration est d’accompagner davantage les internautes dans leurs usages spécifiques (par exemple, ne pas proposer des informations sur la publication de contenus à une personne qui veut simplement regarder des vidéos).

Screenshot de l'ancien et du nouveau menu de JoinPeerTube

A gauche, l’ancien menu de JoinPeerTube, à droite le nouveau.

 

La nouvelle page d’accueil s’intitule désormais C’est quoi PeerTube ? car nous avons limité à l’essentiel les informations y apparaissant. Utile à tout le monde, cette page permet, en quelques lignes, de comprendre ce qu’est PeerTube (enfin on l’espère !). La section Qu’est-ce qu’on trouve sur PeerTube ? permet de découvrir des contenus de qualité sélectionnés par nos soins. En proposant deux sélections différentes (l’une vous recommande des plateformes PeerTube, l’autre des vidéos hébergées sur différentes plateformes), nous espérons permettre une meilleure compréhension de l’outil.

screenshot de la nouvelel section présentant nos sélections

La nouvelle section présentant nos sélections de contenus (plateformes et vidéos)

 

La nouvelle page Parcourir les contenus propose de chercher parmi les 600 000 vidéos et 1 000 plateformes du réseau PeerTube. Ce moteur de recherche intégré utilise SepiaSearch, le moteur de recherche que nous proposons depuis septembre 2020. Les résultats y sont désormais affichés en fonction de leur type (parmi vidéos, chaînes et listes de lecture), ce qui est vraiment pratique.

La page Publier des vidéos s’adresse aux vidéastes. Après avoir expliqué en quelques lignes l’intérêt de diffuser ses vidéos via PeerTube lorsqu’on est vidéaste, on y explicite les deux manières de rejoindre PeerTube :

  • en créant un compte sur une plateforme PeerTube
  • en créant sa propre plateforme PeerTube.

screenshot de la section "Je me lance sur PeerTube"

La première méthode vous dirige sur la page Trouver une plateforme PeerTube qui vous affiche une liste de plateformes en fonction de plusieurs critères : type de profil (le profil vidéaste ne propose que des plateformes ouvertes à l’inscription), thématique(s), mode de traitement des vidéos sensibles et langue.

La seconde méthode vous dirige vers le site de documentation technique de PeerTube (principalement en anglais) où les personnes ayant des compétences techniques trouveront tous les éléments pour se lancer dans l’hébergement de leur propre plateforme PeerTube.

La page dédiée aux actualités de PeerTube est, elle, toujours accessible dans le menu. Si vous souhaitez connaître les fonctionnalités offertes par les dernières versions, c’est là qu’il faut cliquer !

Développer la contribution

On le rappelle, PeerTube est un outil libre auquel vous pouvez contribuer de nombreuses manières. La communauté de contribution autour de PeerTube est déjà bien active, que ce soit pour suggérer de nouvelles fonctionnalités ou améliorations, nous transmettre des rapports de bugs, créer des plugins et des thèmes, traduire les interfaces, améliorer la documentation, réaliser des tutoriels d’utilisation ou répondre à celles et ceux qui rencontrent des difficultés à l’utilisation de l’outil.

En cliquant sur le beau bouton orange Contribuer situé dans le menu, on vous propose de découvrir trois manières de contribuer facilement au projet :

screenshot de la section "Contribuer à PeerTube"

Première proposition : suggérer une fonctionnalité ou une amélioration de l’outil sur le site Let’s improve PeerTube ! (en anglais), lancé en juillet dernier. Nous avons besoin de savoir ce qui manque aux créateurs de contenu, aux amateurs de vidéo et aux personnes non-tech. Selon vous, quelles fonctionnalités pourrions-nous développer pour rendre l’usage de PeerTube encore plus simple et agréable ? Si vous n’êtes pas forcément inspiré⋅es, vous pouvez toujours voter pour l’une des 90 propositions déjà postées. On en profite pour remercier toutes les personnes à l’origine de ces propositions et toutes celles qui sont allées voter.

Deuxième proposition : participer au financement de PeerTube. Vous le savez sûrement déjà, PeerTube est un projet financé par Framasoft, donc par les dons des personnes qui nous soutiennent. Framasoft assure, entre autres, la gestion budgétaire et le développement du projet. Le succès croissant de PeerTube implique un travail toujours plus important de maintenance et de réponses aux personnes qui l’utilisent. Vous pensez que nous allons dans le bon sens ? Alors, si vous en avez l’envie et les moyens, nous vous invitons à faire un don.

Troisième proposition : participer au développement de PeerTube. Que vous ayez des compétences en programmation ou non, il y aura toujours de quoi faire pour contribuer. Nous avons listé sur une page dédiée (en anglais) comment vous pouvez nous aider. N’hésitez pas !

Faciliter l’utilisation de PeerTube

Les premières versions de JoinPeerTube mettaient en évidence en quoi PeerTube est un chouette outil technique et nous a permis de le valoriser auprès des personnes ayant des profils techniques. Maintenant qu’il existe plus de 1000 plateformes PeerTube, notre nouveau cap est de toucher un public plus vaste, moins à l’aise avec le numérique, afin de lui permettre de comprendre aisément ce qu’est PeerTube. On espère donc que cette nouvelle version du site vous sera utile et facilitera l’utilisation de PeerTube.

Pour celles et ceux d’entre vous qui se demanderaient où on en est du côté du développement de PeerTube, on vous rappelle qu’une version 4.3 est sortie en septembre dernier. Sachez aussi qu’une version RC (Release Candidate) de la V5 est désormais disponible. Si tout va bien, nous publierons la nouvelle version majeure de PeerTube d’ici deux ou trois semaines (le temps de corriger les bugs que la RC va faire remonter). Nous vous annoncerons par ici toutes ses nouveautés très prochainement…

Barre de dons de Framasoft au 29 novembre 2022 à 54 808 € sur 200000€.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 145 100 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 🦆 Soutenir Framasoft

Ressources à consulter

To understand and get started with PeerTube, check out the new Joinpeertube.org

Par : Framasoft
29 novembre 2022 à 03:22

2022 is definitely the year of our websites’ redesign : after the evolution of our services homepages, degooglisons-internet.org website and recently framasoft.org, it is now time for joinpeertube.org to get a makeover.

« Collectivise Internet / Convivialise Internet 🦆🦆 » Our new 3-year roadmap is funded by your donations.

You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.

➡️ Read all blogposts of this campaign (oct. – déc. 2022, mostly in French)

This website was launched on 28 February 2018 and redesigned once at the end of 2019. Its aim is to help those who have heard of PeerTube discover more about it and understand what it is. Indeed, it is not always easy for Internet users used to the web giants centralised video platforms to understand PeerTube specifics. The 2019 version of this website made possible to understand what PeerTube is for people with a good digital literacy. But we felt that was not always the case for a larger majority of Internet users.

In order to confirm this impression, we worked with the web agency La Coopérative des Internets, which conducted an audit of the website via user tests and suggested ways of improving it. The JoinPeerTube you are accessing today is the result of this collaborative work.

Let see what changed…

Less information, easier to understand

User testing revealed the homepage was too long and contained too much information, and that some informations were too technical. To give you an example, the tagline « free software to take back control of your videos » was not well understood. By using it, we assumed that people arriving on the website were familiar with the fact that software can provide online service (Software as a service mode). This is obviously not true for a large number of Internet users.

We have therefore simplified the wording : you will no longer find a mention of « software », PeerTube is now a tool that allows the creation of a video platform (and not an « instance », a term that only those in the know understood).

We have also simplified the texts so that they contain fewer explanations. This has greatly reduced the length of the homepage ! And for those who would like to know more, we have added a section at the bottom of each page inviting you to consult the F.A.Q. (frequently asked questions). Very thorough and easy to use, the F.A.Q. is now directly accessible from the menu.

old and new JoinPeerTube homepages

On the left, the old JoinPeerTube homepage, on the right the new one.

A new menu to differentiate use cases

On this updated JoinPeerTube, new pages have been created, others have been deleted or modified. The aim of this restructuring is to provide more support for users in their specific use cases (e.g. not offering information about publishing content to someone who just wants to watch videos).

Old and new JoinPeerTube Menu

On the left, the old JoinPeerTube menu, on the right the new one.

 

The new homepage is now called What is PeerTube ? because we have limited the information on it to the essentials. Useful for everyone, this page presents, in a few lines (and hopefully !), what PeerTube is. The section What do we find on PeerTube ? encourages you to discover our own selection of quality content. By offering two different selections (one recommending PeerTube platforms, the other videos hosted on different platforms), we hope to provide a better understanding of the tool.

screenshot of the new section presenting our content selections (platforms and videos)

The new section presenting our content selections (platforms and videos)

The new Browse Content page allows you to search through the 600,000 videos and 1,000 platforms in the PeerTube network.This integrated search engine uses SepiaSearch, the search engine we have been maintaining since September 2020. The results are now displayed according to their type (among videos, channels and playlists), which is really convenient.

The Publish videos page is intended for video makers. After explaining in a few lines the interest of distributing your videos via PeerTube when you are a content creator, we present the two ways to join PeerTube :

  • by creating an account on an existing PeerTube platform
  • by creating your own PeerTube platform

screenshot section I'm getting started on PeerTube

The first proposal takes you to the Find a PeerTube Platform page which displays a list of platforms based on several criteria : profile type (the videomaker profile only offers platforms open to registration), topic(s), sensitive videos mode and language.

The second proposal takes you to the PeerTube technical documentation site where those with technical skills will find everything they need to start hosting their own PeerTube platform.

The PeerTube news page is still accessible from the menu. If you want to know about the features of the latest versions, and suscribe to the PeerTube newsletter, it is just one click away !

Expanding Contribution

As you know, PeerTube is a free-libre tool to which you can contribute in many ways. The PeerTube community is already very active, whether it be suggesting new features or improvements, submitting bug reports, creating plugins and themes, translating interfaces, improving documentation, creating tutorials, or responding to those who have difficulty using the tool.

By clicking on the Contribute orange button in the menu, you can discover three easy ways to contribute to the project.

screenshot page Contribute on JoinPeerTube

First way : suggest an idea or improvement on Let’s Improve PeerTube !, launched last July. We want to know what content creators, video-lovers and non-tech-savvy people miss from PeerTube or what changes/new experiences they would like to have. If you are not necessarily inspired, you can always vote for one of the 90+ ideas already posted. We’d like to take this opportunity to thank all the people who made these proposals and all those who voted.

Second way : participate in the funding of PeerTube. As you probably already know, PeerTube is a project financed by Framasoft, so funded by donations from our (mostly French and French-speaking) supporters. Framasoft is in charge of the financial management and the development of the project, among other things. The growing success of PeerTube means that we have to do more and more work to maintain and respond to the people who use it. Do you think we are going in the right direction ? Then, if you have the desire and the means, we invite you to make a donation.

Third way : participate in PeerTube development. Whether you have programming skills or not, there will always be something to contribute. We have listed on a dedicated page how you can help. Don’t hesitate !

Making PeerTube easier to use

JoinPeerTube first versions highlighted how PeerTube is a great technical tool and allowed us to promote it to people with technical skills. Now that there are over 1000 PeerTube platforms, our new focus is to reach a wider, less digitally savvy audience to make it easy for them to understand what PeerTube is all about. We hope that this new version of the site will be useful and make PeerTube easier to use.

For those of you who are wondering where we are with PeerTube development, we remind you that a version 4.3 was released last September. You should also know that an RC (Release Candidate) version of V5 is now available. If all goes well, we will release the new major version of PeerTube within two or three weeks (time to fix the bugs that the RC will bring up). We will announce all the new features here very soon…

Framasoft donation bar on 2022 11 29th, at 54808€ over 200000

At the time of publishing, we are still missing 145 100 € to finance our yearly budget and make everything we want to do in 2023 happen. If you can (especially in these hard times) and if you want to, thanks for supporting our non-profit and our actions.

 🦆 Support Framasoft

Helpful links

Les Connards Pro™, le système qui enferme les cons–

Par : Framasoft
1 décembre 2022 à 02:35

–sommateurs. Qui enferme les consommateurs. Ce dernier épisode inédit des Connards Professionnels™ vous explique les forces du capitalisme de surveillance, mais aussi ses faiblesses, et comment les consommateurs pourraient s’en émanciper (ce qui fait très très peur à nos chers Connards™).

L’ultime épisode inédit des Connards Pros™ sur le framablog !

Toute bonne chose a une fin, nous publions donc aujourd’hui le dernier des 4 épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

Ce livre libre est co-édité avec notre maison d’édition Des Livres en Communs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

Réservez votre place pour la conf théâtralisée (8 déc. à Paris)

L’épisode que vous allez voir aujourd’hui est une adaptation de la conférence théâtralisée où les Connards Professionnels vulgarisent le Capitalisme de Surveillance et l’économie de l’attention.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Depuis cette captation, Gee et Pouhiou ont intégralement retravaillé le texte de cette conférence théâtralisée, afin de le rendre moins dense, plus entraînant, bref : plus facile à aborder pour des personnes qui ne se passionnent pas forcément pour le numérique éthique !

Si les comparses comptent faire tourner cette conférence théâtralisée, nous n’avons pour l’instant que deux dates de programmées pour cette version Deluxe, Remasterisée, avec 13,37 % de connardise en plus garantie. Cela se passera sur Paris :

Nous espérons qu’il y aura des captations vidéos mais surtout d’autres représentations de cette conférence théâtralisée.

En attendant, voici le dernier épisode du guide, intitulé :

22. Conclusion : le SWOT de la connardise

Si vous regardez bien le capitalisme de surveillance, vous devez vous dire que ce système que j’ai peaufiné depuis des années est parfait.

Et vous avez raison, merci.

Pourtant, ce n’est pas parce qu’il est parfait qu’il est éternel. Pour qu’un système soit durable et résilient, il n’est pas inutile de revenir aux outils transmis en première année d’école du commerce, et de lui appliquer un bon vieux SWOT des familles.

Analysons donc ensemble les forces et faiblesses intrinsèques au capitalisme de surveillance (Strenghts and Weaknesses) ainsi que les opportunités et les menaces extérieures (Opportunities and Threats) dont nous devons nous préoccuper.

Une des grandes forces de ce système, c’est qu’il est très systémique : c’est-à-dire que tout se tient.

Ainsi, le pognon permet d’acheter de nouvelles technologies, pour capter plus de comportements, pour augmenter son influence culturelle et politique ce qui in fine rapporte plus de pognon.

C’est le cercle vertueux du capitalisme : tant qu’il y a des cons à essorer, y’a du liquide à se faire.

Or avec la surveillance par le numérique, l’essorage atteint des vitesses record. Parce que bon, mon papy, du temps béni de la Stasi, il gagnait déjà sa vie honnêtement en fichant ses congénères. Mais papy (respect et dividendes à lui ✊🤌) il fichait à la main, à l’ancienne : il faisait dans l’artisanal.

Si on compare son travail avec le fichage réalisé par la NSA aujourd’hui, on se rend compte que les services secrets des champions de la liberté sont beaucoup plus efficaces que ceux de la RDA.

L’autre force de ce système, c’est qu’il a désormais l’allure d’une évidence, d’une fatalité, d’une des lois naturelles qui régissent notre monde.

Car si l’informatique est partout et que ce que l’on code fait force de loi, alors pour contrôler le monde, il suffit de contrôler les petits cons qui codent.

Du coup, dès qu’on a un peu de pognon, on peut les acheter, les gamins. Et si vous ne voulez pas qu’ils se posent trop de questions sur les conséquences de ce qu’ils sont en train de coder, j’ai un secret : la méthode Agile.

Une des faiblesses qui existent dans notre beau système, ce sont ces va-nu-pieds en sandales bio qui prônent « l’hygiène numérique ».

Quand on leur donne le choix de la liberté entre Google Chrome, Apple Safari ou Microsoft Edge… ces salopiauds répondent « Firefox, parce que c’est pas fait pour le pognon ».

Quand on fait en sorte que leur téléphone Android ne soit plus qu’un gros capteur Google avec option agenda, ces malotrus répondent « non, j’ai un téléphone dégooglisé grâce à Murena ».

Heureusement qu’ils ne sont que quelques poignées d’hurluberlus, car ne nous cachons rien : c’est dégoûtant, l’hygiène numérique.

Une autre faiblesse que l’on doit éradiquer au plus vite : les bloqueurs de pub. Car la pub, c’est la base, c’est notre gagne-pain ! Sans la pub, tout le beau système de connard que j’ai construit s’effondre.

Or j’ai fait des efforts contre les bloqueurs de pubs. D’abord j’ai fait de la pédagogie pour bien faire rentrer dans le crâne des cons que bloquer la pub, c’est méchant. Que ça enlève le pain de la bouche des gratte-papier, qu’il faut que monde accepte de se javelliser le cerveau, sinon c’est tirer une balle dans le ventre creux des pauvres journaleux…

Puis j’ai carrément connardisé Adblock Plus. Pour bien expliquer aux cons : vous voulez bloquer la pub, prenez notre bloqueur de connards, c’est celui qui est le plus marketé, et promis : il ne laissera passer que la gentille pub.

Mais non : il se trouve toujours des hygiénistes dégoûtants pour dire aux cons d’installer Ublock Origin.

Heureusement, il reste de belles opportunités dans ce système de connard. Ainsi, la position de monopole permet de réécrire ce que doit être le numérique dans la tête des cons.

Ainsi, si vous dites « je veux une plateforme de diffusion de vidéos » à un informaticien, il pensera à PeerTube : un outil efficace pour faire un site où on peut créer des comptes, y mettre ses vidéos et les partager avec le reste du monde, sans avoir besoin d’une ferme de serveurs.

Mais si vous dites la même chose à un consommateur, il pensera monétisation, publicité, recommandations, suite du programme, émissions régulières… Bref, il pensera à une chaîne de télé, parce que c’est comme ça que fonctionnent les monopoles du domaine, à savoir YouTube et Twitch.

Une autre opportunité, c’est d’exploiter encore plus le petit personnel politique. Non parce qu’ils y prennent goût, à mes gros jeux de données. Ils ont bien compris que cela augmente la taille de leur petit pouvoir.

Car le pouvoir, c’est un peu comme le pognon : plus on en a, plus on en veut.

De fait le petit personnel politique, ça fait quelques piges qu’ils nous pondent deux lois sécuritaires par an. À vouloir copier mon beau modèle, ils finissent par le légitimer, et nous ouvrir la fenêtre des possibles.

Cependant, le Capitalisme de Surveillance est sous le coup de plusieurs menaces qui pourraient égratigner mon beau système : il s’agit donc de ne pas les ignorer.

En gros, ces menaces, ce sont tous les paltoquets, saligauds et autres pignoufs d’hygiénistes du logiciel libre, de l’anti-pub ou l’anti-surveillance… mais quand ils se multiplient entre eux.

Non parce que moi les libristes, tant qu’ils sont 15 dans leur slip en raphia, à se battre entre eux pour savoir si « Vim ou Debian », « Ubuntu ou chocolatine »… ça ne m’affole pas le pacemaker.

D’ailleurs, j’ai même essayé de récupérer leur mouvement d’un coup de rebranding. J’ai viré tous leurs bons sentiments politiques de « ouiiiii il faut que l’humain maîtrise l’informatique, il faut partager le savoir sous forme de communs », j’ai gardé la méthode de production, et j’ai collé un nom angliche qui pète bien : l’open source.

Alors ça a bien réussi, mon coup : l’open source est partout, le logiciel libre n’a plus une thune et est exsangue… Malgré ces efforts, tu as toujours des faquins de bisounours du code qui essaient de sortir du droit chemin des plateformes géantes.

Et voilà qu’ils te codent des PeerTube, des Mastodon, des Mobilizon, des NextCloud… des logiciels décentralisés que n’importe quel excité du clavier peut installer sur un serveur pour créer un cloud autonome, auto-géré, et synchronisé avec le reste de leur univers fédéré.

Non mais si ça prend leurs bêtises, les cons vont fuir les belles plateformes centralisatrices des géants du web pour aller héberger leurs vies numériques chez plein de petits hébergeurs à qui ils font confiance.

Une autre menace potentielle au capitalisme de surveillance, ce sont les associations qui s’organisent pour montrer les conséquences et les rouages de mon beau système.

Et que je peux pas vendre mes drones de surveillance à la police sans que La Quadrature du Net ne s’en mêle, et que je peux pas signer un contrat juteux entre Microsoft et l’Éducation Nationale sans que l’April ne gueule…

Or le capitalisme de surveillance est pudique : si l’on montre ses dessous, il devient timoré et peut presque (j’en frémis…) s’enfuir.

Alors certes, ces menaces sont réelles, mais pour qu’elles commencent à me faire peur, il faudrait que les cons se renseignent, se prennent en main, et rejoignent par milliers les zigotos qui font des associations d’utopistes : bref, faute de lutte collective à lui opposer, mon système de connard a de beaux jours devant lui.

C’est pourquoi, cher apprenti connard (et, ne nous interdisons aucune modernité : « chère apprentie connasse ») mon dernier mot sera pour toi : la balle est dans ton camp. Moi, c’est bon, j’ai construit mon bunker pour trinquer au frais lorsque le monde va cramer. Je te confie donc mon beau système.

C’est à toi désormais de prendre la relève. Ta mission, c’est de te sortir les doigts du fion, et de connardiser le digital pour que perdure le capitalisme de surveillance.

(Et que je touche mes dividendes.)

#OnCompteSurVous

#JeSuisCharlesHyppolite

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Framasoft 2022 : une tambouille mijotée grâce à vous, grâce à vos dons

Par : Framasoft
6 décembre 2022 à 04:19

Le saviez-vous ? 98 % du budget de Framasoft repose sur des dons (dont 86 % sont des dons de particuliers). C’est donc bien grâce à vous et à votre soutien (merci !) que toutes nos actions sont réalisables. Nous avons ainsi voulu vous faire un résumé de la tambouille concoctée sur cette année 2022. Retour sur 12 mois d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels, que l’on a voulu riches en saveurs pour le bonheur de vos (et nos !) papilles.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Illustration CC BY David Revoy

Mais qui est derrière les fourneaux ?

Derrière ce petit festin, il y a qui ? Un petit groupe de 38 personnes : 28 bénévoles et 10 salarié⋅es, convaincu⋅es qu’un monde où le numérique nous permet de gagner en liberté est possible ! On vous raconte ici ce qu’on a fait, réfléchi et avancé dans les cuisines. Et les fours sont encore tout chauds !

Partager nos valeurs, nos intentions et nos actions haut et fort

Après 3 ans de travail, d’ateliers guidés par Marie-Cécile Godwin et de peaufinage par l’association, nous avons publié notre manifeste en novembre. Ce travail de longue haleine nous a fait longuement réfléchir et nous a permis de mettre en évidence très simplement la dimension politique de notre projet associatif : nous voulons changer le monde actuel pour un monde meilleur, où les Communs sont favorisés, où la justice sociale est une valeur fondamentale et où nos libertés sont préservées.

La deuxième partie de cet important travail a été de faire en sorte que nos intentions du manifeste se comprennent dès l’arrivée sur framasoft.org. Nous avons ainsi refondu entièrement notre site internet principal pour rendre notre projet associatif clair, fluide et facilement compréhensible.

Illustration CC BY David Revoy

Collectivisons Internet / Convivialisons Internet : notre nouvelle feuille de route 2023-2025

Après 5 ans de cap sur Contributopia, nous avions besoin de réaffiner notre compas et revoir notre direction : vers où voulons-nous poursuivre notre exploration pour les prochaines années ? C’est ainsi qu’a été créée la nouvelle feuille de route Collectivisons Internet / Convivialisons Internet (nom de code : COIN / COIN) : nous souhaitons nous adresser plus directement aux collectifs et associations engagées pour un monde meilleur (sans pour autant mettre de côté les milliers de personnes qui utilisent nos outils !).

4 projets ont ainsi été dévoilés et seront progressivement améliorés aux fils des mois grâce aux retours des bénéficiaires, dans l’idée de créer plus de liens entre les outils et les humain⋅es :

  • Frama.space : proposer du cloud libéré aux petits collectifs militants
  • Peer.tube : mettre en valeur le PeerTube pour lequel nous œuvrons
  • Emancip’Asso : favoriser l’émancipation numérique du monde associatif
  • ECHO Network : comprendre les besoins de l’éducation populaire dans différents pays d’Europe.

Nous avons détaillé les actions de cette feuille de route et pourquoi nous les entreprenons sur le Framablog.

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Illustration CC BY David Revoy

Se revoir et vous revoir : ça requinque !

Cette année 2022 aura aussi été marquée par la reprise plus intense des moments partagés, en chair et en os (avec de bonnes aérations !) : AG, Framacamp, événements, salons, conférences, festivals, projections de cinéma, tables rondes… Parce que bien que l’on aime faire tout ça, vous voir et nous voir, ça nous motive, ça nous booste et ça nous encourage à continuer à tester de nouveaux projets ambitieux, farfelus et drôles (Vous vous souvenez de Proutify ? L’extension vient d’être mise à jour par un de nos bénévoles)… c’est si important de prendre plaisir à faire tout cela !

Dessin d'un Canard qui sourie en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre

Illustration CC BY David Revoy

 

Sans vous, tout ce que nous faisons ne serait pas réalisable : 98 % des ressources de l’association sont des dons. Vous trouvez que nos réflexions vont dans la bonne direction ? Si vous en avez les moyens, si vous en avez l’envie, nous vous remercions grandement d’avance de votre soutien.

 

Je soutiens les actions de Framasoft

 

 

En entrée : buffet d’éduc pop’

Pour nous, l’éducation populaire, c’est la base d’un monde meilleur : chacun et chacune peut partager ses connaissances et y accéder, en toute simplicité. On vous présente ici les différentes actions d’éduc pop’ menées cette année.

Partage de connaissances et de points de vue

Pour commencer, Framasoft est intervenue, en présentiel ou à distance, dans divers espaces, pour parler d’émancipation numérique, de numérique alternatif, ou encore de comment se libérer en ligne. C’est plus de 70 interventions que nos membres ont réalisées, pour différentes structures, associations, ou collectifs, dans différentes régions de France. Vous trouverez quelques unes de ces interventions à visionner sur notre chaîne Framatube.

Ensuite, Framasoft garde la plume active sur le Framablog. Plus de 100 articles ont été publiés cette année, entre présentations de nos différentes actions, traductions de Framalang, revue de presse hebdomadaire, claviers invités, interviews de divers projets émancipateurs, articles audio… Le Framablog est un espace où nous nous exprimons sans limite.

Nous sommes aussi intervenues une vingtaine de fois dans les médias lorsque nous avons été sollicité⋅es pour partager nos points de vues sur le numérique : interview vidéos, podcasts, articles… Vous trouverez les différents liens accessibles sur cette page.

Illustration CC BY David Revoy

Des Livres en Communs : la maison d’édition qui chamboule les codes

Notre maison d’édition Des Livres en Communs (anciennement Framabook), chamboule les codes de l’édition en proposant une bourse aux autrices et auteurs en amont de l’écriture, ainsi qu’une publication de l’ouvrage sous licence libre, uniquement en version numérique.

Suite au premier appel à publication lancé en janvier : « Vers un monde plus contributif, plus solidaire, plus éthique et plus libre : comment s’outiller et s’organiser ensemble ? », le projet « L’amour en Commun », de Margaux Lallemant et Timothé Allanche a été sélectionné. L’objectif de cette publication est de questionner comment le commun de l’amour, en tant que moyen d’organisation et moteur d’engagement, permet de construire une alternative à la société capitaliste.

L’ouvrage est actuellement en création, entre travail de terrain et immersions, tout en étant accompagné par notre comité d’édition.

Des Livres en Communs a également participé à la coédition et aux relectures du « Guide du connard professionnel », travail mené avec PtiloukEditions.

Illustration CC BY David Revoy

UPLOAD : une université libre qui se garnit

L’Université Populaire Libre, Ouverte, Autonome, et Décentralisée (UPLOAD) est un grand projet d’éducation populaire initié et coordonné par Framasoft (pour le moment), dans une logique décentralisée et en réseau. L’objectif est de contribuer (à notre échelle) à rendre la société plus juste et notre monde plus vivable, en misant sur la formation des citoyen⋅nes par les citoyen⋅nes.

Ce projet est en grande partie formé par les LibreCours, cours en ligne permettant d’accéder à différents savoirs et connaissances. Stéph nous a proposé une conférence pour présenter le sujet lors des Journées du Logiciel Libre.

Les Librecours de cette année auront été rythmés par la thématique «  Low-technicisation et numérique » : une première session entre avril et juin et une seconde entre novembre et janvier 2023. Vous trouvez aussi que la croissance exponentielle du numérique est problématique ? Chercher à réduire l’empreinte technique d’un outil vous intéresse ? Vous pouvez retrouver les vidéos des cours par ici.

Illustration CC BY David Revoy

Peer.tube : une vitrine pour PeerTube qui nous ressemble

Avec Peer.tube, nous souhaitons créer une vitrine de PeerTube, avec du contenu de qualité préalablement sélectionné. C’est notre réponse à une question que l’on peut souvent nous poser : « Mais où est-ce que je trouve du contenu intéressant sur PeerTube ? ». Le site Peer.tube est déjà accessible avec une première sélection de chaînes et vidéos, mais le projet ne va réellement avancer que l’année prochaine.

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Illustration CC BY David Revoy

 

Notre buffet d’éducation populaire a titillé votre curiosité ? Vous trouvez que nos contributions vont dans le bon sens ? Alors nous vous re-glissons par ici que tout ça nous a été possible grâce à vous et à vos dons – merci !

 

Je soutiens les actions d’éduc pop’ de Framasoft

 

En plat : poêlée d’émancipation numérique

Permettre aux citoyens et citoyennes de s’émanciper par le numérique et de libérer leurs pratiques, c’est le cœur de nos actions. Mais, de quoi est composée cette bonne poêlée ? D’ingrédients libérés, de qualité, et d’une bonne pincée d’amour. On vous détaille tout ça.

Des services en ligne pour se passer des géants du numérique

Nos services en ligne sont souvent la raison pour laquelle on nous connaît : vous êtes plus de 9 personnes sur 10 à nous l’avoir confié lors de notre enquête « Ce que vous pensez de Framasoft » lancée fin mai. Et à vrai dire, nous n’avons pas été très étonné⋅es. Pour vous donner quelques chiffres, nous comptons plus de 50 millions de visites sur l’ensemble de nos sites depuis le début d’année, plus de 350 sondages sont créés chaque jour sur Framadate, près de 15 000 formulaires sont créés chaque mois sur Framaforms, près de 110 000 pads d’écriture collaborative sont actifs sur Framapad. Nous, on trouve toujours ça incroyable !

Entre 2014 et 2019, notre petite association a mis à disposition des internautes une quarantaine de services en ligne libres et de confiance (oui, 40 !). Pour de nombreuses raisons, c’était trop, et nous avons fermé progressivement, entre 2019 et 2022, une partie de ces services, tout en proposant des alternatives. Cette période de fermetures est maintenant terminée : nos 16 services en ligne sont disponibles pour toute personne souhaitant utiliser des outils qui respectent nos libertés. Nous avons ainsi décidé de mettre à jour et refondre le site degooglisons-internet.org pour en faire une porte d’entrée facilement accessible, la mettre à notre image et surtout pour rassurer nos utilisateurs et utilisatrices.

Maintenir ces services à jour, gérer les machines qui les font tourner ou encore répondre à vos questions sur le support, c’est un travail du quotidien, et on essaye d’y mettre nos meilleures énergies !

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration CC BY David Revoy

 

PeerTube : libérer ses vidéos et ses chaînes est de plus en plus facile

PeerTube, c’est le logiciel que nous développons (enfin, un de nos salarié⋅es, oui, un seul !) pour proposer une alternative aux plateformes vidéos. Et 2022 aura été une année bien riche en évolutions, où on compte maintenant plus de 1000 plateformes PeerTube actives.

Cap sur la V5 !

Pour commencer, la version 4.1 est sortie en février, apportant des améliorations de l’interface, de nouvelles fonctionnalités sur mobile, le système de plugins amélioré, de nouveaux filtres pour faire des recherches ou encore de nouvelles possibilités de personnalisation des instances pour les admins.

En juin, nous sortions la version 4.2, qui a amené une grande nouveauté : le Studio, ou la possibilité de modifier des vidéos directement depuis l’interface web. Cette version aura aussi apporté des statistiques de visionnage plus détaillées, la possibilité de régler la latence lors d’une diffusion ou encore l’édition directe de sous-titres (merci Lutangar !)

En septembre, c’est la version 4.3 qui a été publiée, permettant l’import automatique des vidéos d’une chaîne distante (Un grand merci à Florent, l’un des administrateurs de l’instance PeerTube Skeptikón) et de nouvelles améliorations de l’interface et de l’intégration des vidéos en direct (un travail en collaboration avec une designeuse de la Coopérative des Internets).

Et on peut déjà vous dire que la nouvelle version majeure, la v5, sera publiée dans quelques jours avec (attention : exclu !) de l’authentification à double facteur ou encore la possibilité d’envoyer les fichiers lives dans le cloud pour les admins…

Edit du 13 décembre : la V5 est sortie ! Retrouvez toutes les infos sur cet article.

Récolte de vos idées pour enrichir le logiciel

Vous créez du contenu sur PeerTube ? Vous aimez regarder des vidéos sur PeerTube ? En juillet, nous avons lancé l’outil ideas.joinpeertube.org (en anglais) pour récolter vos besoins sur le logiciel et ainsi nous permettre d’identifier les nouvelles fonctionnalités à développer pour rendre PeerTube plus agréable à utiliser.

N’hésitez pas à y faire un tour, pour voter pour une des fonctionnalités déjà proposées ou en proposer une nouvelle. Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de partager leur avis !

joinpeertube.org : un accès facilité à PeerTube

joinpeertube.org, c’est LE site qui présente PeerTube, LA porte d’entrée pour s’informer sur cette alternative aux plateformes vidéo centralisatrices et nous, on souhaite la laisser grande ouverte !

La version précédente de joinpeertube.org était surtout axée sur les caractéristiques techniques de PeerTube, et donc adressée à des profils techniques. Hors, maintenant qu’il existe plus de 1 000 plateformes PeerTube, valoriser le logiciel auprès d’un public plus vaste et potentiellement moins à l’aise avec le numérique nous a paru une nouvelle orientation nécessaire.

Après un audit du site via des tests utilisateurs réalisés par La Coopérative des Internets, l’agence web nous a proposé des pistes d’amélioration pour permettre une meilleure compréhension de PeerTube. Vous trouverez tout le détail de cette version sur cet article du Framablog : et on espère que cette refonte vous sera utile et facilitera l’utilisation de PeerTube !

Illustration CC BY David Revoy

Mobilizon : on vous facilite les recherches

Mobilizon, c’est le logiciel que Framasoft développe (enfin, un de nos salarié⋅es et même pas à temps plein !) pour proposer une alternative aux événements et groupes Facebook.

Mobilizon Search Index, un moteur de recherche dans le fédiverse

Comme nous l’avons fait auparavant avec Sepia Search (notre moteur de recherche pour découvrir les contenus publiés sur PeerTube), nous souhaitons proposer une porte d’entrée vers Mobilizon pour montrer son potentiel émancipateur.

Mobilizon Search Index référence les événements et groupes de serveurs que nous avons approuvés sur instances.joinmobilizon.org (aujourd’hui un peu plus de 80 instances, et on espère que la liste s’allongera !). Le moteur de recherche permet ensuite d’explorer les événements et groupes de tous ces serveurs, et de différentes manières : barre de recherche (bon là c’est plutôt classique), par catégories (intéressant, non ?) ou même en se géolocalisant pour trouver des événements à proximité (c’est fou ça !).

Le code source est libre : toute personne (avec un certain bagage informatique tout de même… !) peut installer un Mobilizon Search Index, et l’adapter selon ses besoins.

Alors, ça vous donne envie de tester ?

Une v3 axée sur la recherche

Nous avons publié la 3ème version majeure de Mobilizon en novembre. Le logiciel a atteint la maturité que nous souhaitions lui donner, et ça, c’est très motivant !

Dans les nouveautés : de nombreux éléments du logiciel ont été modifiés pour ne pas accumuler de dette technique, le design de la page d’accueil a évolué dans le design, et la page de résultats de recherche a aussi été revue (coucou Mobilizon Search Index !). Augmenter les possibilités de découvrir des événements et des groupes pour rendre davantage visible la diversité des contenus publiés sur Mobilizon, c’était aussi l’objectif de cette v3.

Cette v3 a pu évoluer grâce aux différentes contributions (merci à la communauté !), a été financée en partie par une bourse de NLNet (merci à eux !), et bien sûr par vous, et vos dons (encore un grand merci).

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Illustration CC BY David Revoy

Frama.space : émanciper les petites assos et collectifs militants

Frama.space, c’est un nouveau service que nous proposons aux petites associations et collectifs militants, pour leur permettre d’accorder leurs valeurs internes fortes (de justice sociale et d’émancipation) avec des outils numériques allant dans le même sens (outils libres et non monopolistiques). Nous souhaitons ainsi autonomiser les associations et collectifs militants en ouvrant des espaces numériques de partage, de travail et d’organisation (jusqu’à 50 comptes par collectif, basés sur le logiciel libre Nextcloud avec : suite bureautique, 40 Go de stockage, synchronisation d’agendas et de contacts, outils de visio, etc.).

Annoncées le 15 octobre lors de la sortie de notre feuille de route Collectivisons / Convivialisons Internet, les pré-inscriptions sont ouvertes depuis le 18 novembre. Actuellement, les candidatures sont révisées (par des vrai⋅es humain⋅es !) pour ouvrir 250 premiers espaces d’ici la fin d’année. Notre objectif final (un poil ambitieux, oui !) étant de mettre à disposition 10 000 espaces Frama.space d’ici fin 2025.

Vous voulez en lire plus sur la visée politique du projet ? Nous vous invitons à lire cet article ou à visionner cette conférence, apportant tous les détails importants.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Illustration CC BY David Revoy

 

Nos actions pour permettre aux citoyens et citoyennes de s’émanciper par le numérique vous semblent intéressantes ? Vous pensez que nous allons dans la bonne direction ? Tout cela a été possible aussi grâce à vous et grâce à vos dons. Merci !

 

Je soutiens les actions d’émancipation numérique de Framasoft

 

En dessert : farandole d’un monde meilleur (à partager !)

Parce qu’un bon repas est toujours meilleurs quand on le partage. Et parce que c’est en partageant nos savoirs-faire et savoirs-être que l’on avance plus loin. Nous agissons avec d’autres structures, qui, telles des îles indépendantes, baignent dans des eaux communes d’un même archipel (vous aussi vous imaginez des îles flottantes avec une bonne crème anglaise ?) : nous gardons notre indépendance tout en partageant des valeurs de justice sociale. Agir ensemble est évident !

Du côté des chatons

Le collectif CHATONS, c’est un peu comme un réseau d’AMAP du service en ligne. Là où Google, Facebook ou Microsoft représenteraient l’industrie agro-alimentaire, les membres de CHATONS seraient des paysans informatiques proposant des services en ligne bio sans OGM, sans pesticide, sans marketing agressif, bref : sans une « course au pouvoir d’achat ».

Cette fin d’année, après déjà 14 portées de chatons, nous comptons 97 membres au collectif, soit 97 hébergeurs alternatifs travaillant dans la même direction : résister à la gafamisation d’Internet et proposer des alternatives respectueuses de nos vies privées.

Le collectif a été présent sur différents événements durant l’année (Journées du Logiciel Libre, contrib’atelier sur l’accessibilité numérique, Geek Faeries, Freedom Not Fear, Fête de l’Huma, Capitole du Libre), pour présenter ses actions. Le deuxième camp CHATONS a eu lieu cet été, un temps fort pour se retrouver et relancer de belles dynamiques collectives. Différents groupes de travail ont vu le jour, notamment le groupe « Une asso pour le collectif CHATONS » visant une autonomisation du collectif dans le but que nous (Framasoft) laissions peu à peu la coordination du collectif au collectif lui-même.

Illustration CC BY David Revoy

Emancip’Asso : favoriser l’émancipation numérique du monde associatif

Le but d’Emancip’Asso, c’est d’aider les associations à trouver de l’accompagnement pour faire évoluer leurs pratiques numériques vers des pratiques plus éthiques. Conçu en partenariat avec Animafac, 2022 aura été une année de… paperasse (eh oui, c’est souvent ça le début de projets ambitieux !).

Nous avons passé un moment à constituer un comité de pilotage (20 membres) varié, hétérogène et , représentatif de la diversité du monde associatif. Ensuite, le projet se voulant indépendant financièrement, les 6 premiers mois de l’année ont été consacrés à de la recherche de financements, qui a porté ses fruits (hourra !). Nous comptons actuellement quatre financeurs (et on espère que la liste continuera à grandir !) : la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme, la Fondation Crédit Coopératif, la Fondation Un monde par Tous et l’Association Libérons nos ordis.

Les premiers financements nous ont permis de travailler sur la première étape du projet : une formation à destination des hébergeurs éthiques pour les aider à accompagner des associations dans leur transition numérique. Recherche d’intervenant⋅es, préparation du programme et de la logistique : la formation (c’est complet !) aura lieu à Paris, du 16 au 20 janvier 2023 (le programme en détails est par ici).

Enfin, en cette fin d’année, nous avons postulé à différents programmes étudiants pour constituer deux groupes de travail : un premier sur l’identité graphique d’Émancip’Asso (c’est en cours !), et un second sur la réalisation du site internet emancipasso.org (à venir).

Vous pouvez retrouver Angie et Anne-Laure présentant le projet en vidéo par ici.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Illustration CC BY David Revoy

ECHO Network : comprendre les besoins numériques de l’éduc pop, ici et ailleurs

2022 aura aussi été l’année de l’élaboration du projet européen « Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network » (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) (ECHO Network, c’est un peu plus facile à mémoriser…). Mené par le mouvement d’éducation populaire des CEMÉA France, le projet rassemble 7 structures de 5 pays d’Europe (France, Belgique, Croatie, Allemagne, Italie). Leur point commun ? L’accompagnement, chacune à son niveau, des publics dans leur autonomie et leur émancipation.

L’objectif du projet est d’échanger sur les difficultés, les opportunités et les façons d’accompagner vers une transition numérique des publics que nos associations servent. Et la toile de fond : comment accompagner cette émancipation dans (voire par) un monde numérique centralisé chez les géants du web ?

La première rencontre de l’échange aura lieu à Paris du 14 au 17 janvier 2023. Ce séminaire d’ouverture va nous permettre de déblayer la thématique générale : accompagner la transition numérique des associations formant des citoyens et citoyennes. En savoir plus par ici.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

Illustration CC BY David Revoy

Et ce n’est pas tout !

Transmission de connaissances

Avec Hubikoop (hub territorial de la région Nouvelle Aquitaine pour un numérique inclusif) nous avons débuté en septembre l’animation du parcours « Accompagnement à la découverte de services numériques éthiques  » : 8 ateliers pour les acteurs et actrices de la médiation numérique en Nouvelle Aquitaine. Ce partenariat commence à faire émerger de nouvelles idées, que l’on vous racontera l’année prochaine !

Dans le cadre du projet PENSA avec l’Aix-Marseille Université, nous sommes intervenu⋅es en juin pour une formation de formateurs et formatrices sur la thématique « Logiciels et services libres pour l’émancipation numérique des citoyennes ». L’objectif final est de permettre aux enseignant⋅es de développer leurs compétences pour une utilisation critique du numérique en éducation.

Nous avons aussi mené diverses actions en lien avec l’AFPA et plus spécifiquement les personnes en charge de la formation des Responsables d’Espace de Médiation Numérique, pour transmettre davantage de connaissances sur le numérique éthique.

Framasoft est aussi entrée au sociétariat de la MedNum. Nos ambitions derrière ça ? Sensibiliser les acteurs de la médiation numérique aux outils libres, former les médiateurs numériques aux alternatives éthiques et outiller la coopérative elle-même d’outils libres.

Vous nous retrouverez enfin dans le livret « Le temps des conquêtes, les nouveaux horizons de l’ESS » publié par ESS France.

Des prises de positions importantes

L.A. Coalition (dont Framasoft est membre) s’est positionnée en avril sur le contrat d’engagement républicain : le collectif dénonce une source potentielle de litiges et de sanctions abusives de la part de l’administration ou des collectivités publiques au détriment des associations et fondations.

Les premières dérives du contrat d’engagement républicain ont rapidement vu le jour. Nous avons signé la tribune « La désobéissance civile relève de la liberté d’expression et du répertoire d’actions légitimes des associations », publiée dans l’Humanité en septembre : les libertés associatives sont essentielles et actuellement en danger.

Nous avons aussi signé la tribune « Pour que les communs numériques deviennent un pilier de la souveraineté numérique européenne » de Wikimédia France en juin. Les communs culturels font partie intégrante de l’objet social de Framasoft, les défendre est primordial !

Soutiens par convictions

Suite à l’annonce de sa situation financière très difficile cet été, nous avons soutenu le média NextINpact (veille numérique très qualitative) en achetant des abonnements « suspendus » que nous avons tirés au sort.

Nous avons aussi soutenu affordance.info (contenus qualitatifs sur le numérique et réflexions pertinentes de société) en migrant son blog d’un outil non libre (Typepad) à un outil libre (WordPress), le tout hébergé par nos soins.

Nous avons proposé un proxy Signal (messagerie libre) suite à un appel de la structure informant du blocage de son application par le régime iranien face aux révoltes actuelles.

Illustration CC BY David Revoy

 

Notre dessert partagé vous a plu ? Vous pensez que ces actions réalisées avec d’autres îles de notre archipel sont à encourager ? Sachez qu’elles aussi sont uniquement réalisables grâce à vous et à vos dons. Encore un grand merci !

 

Je soutiens les actions d’archipélisation de Framasoft

 

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dépenses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un déficit de 60 000 € (que des dons – plus généreux lors des confiprouts de 2020 – nous ont, heureusement, permis d’absorber).

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 133 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.
Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Je soutiens les actions de Framasoft

 

 

Framasoft 2022 : a casserole cooked up thanks to you, thanks to your donations

Par : Framasoft
8 décembre 2022 à 10:27

Did you know that 98 % of Framasoft’s budget is based on donations (86 % of which are from individuals). It is therefore thanks to you and your support (thank you !) that all our actions are possible. So we wanted to give you a summary of what we have done in 2022. A look back at 12 months of popular education on the challenges of digital and cultural commons, which we wanted to be rich in flavours to please your (and our !) taste buds.

« Collectivise Internet / Convivialise Internet🦆🦆 » The actions of our new roadmap are funded by your donations, You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.

➡️ Read all blogposts of this campaign (oct. – déc. 2022, mostly in French)

Illustration CC BY David Revoy

But who is behind the stove ?

Behind this little feast, who is there ? A small group of 38 people : 28 volunteers and 10 employees, convinced that a world where digital technology allows us to gain freedom is possible ! We tell you here what we did, thought about and moved forward in the kitchens. And the ovens are still hot !

Sharing our values, intentions and actions loud and clear

After 3 years of work, workshops guided by Marie-Cécile Godwin and fine-tuning by the association, we published our manifesto in November. This long work made us think a lot and allowed us to highlight very simply the political dimension of our associative project : we want to change the current world for a better one, where the Commons are favoured, where social justice is a fundamental value and where our liberties are preserved.

The second part of this important work was to make sure that our manifesto intentions are understood as soon as they arrive on framasoft.org. We have therefore completely redesigned our main website to make our associative project clear, fluid and easily understandable.

Illustration CC BY David Revoy

Collectivise Internet / Convivialise Internet : our new roadmap 2023-2025

After 5 years on course with Contributopia, we needed to refine our compass and review our direction : where do we want to continue our exploration for the next few years ? This is how the new roadmap Collectivise Internet / Convivialise Internet (code name : COIN / COIN – quack in french) was created : we want to address more directly the collectives and associations committed to a better world (without putting aside the thousands of people who use our tools !).

4 projects have been unveiled and will be progressively improved as the months go by thanks to the beneficiaries’ feedback, with the idea of creating more links between the tools and the people :

  • Frama.space : offering liberated cloud to small activist collectives
  • Peer.tube : to promote the PeerTube for which we are working
  • Emancip’Asso : to promote the digital emancipation of the associative world
  • ECHO Network : to understand the needs of popular education in different European countries.

We have detailed the actions of this roadmap and why we are undertaking them on the Framablog (in french… !).

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Illustration CC BY David Revoy

Seeing each other again and seeing you again : it’s a real boost !

This year 2022 will also have been marked by a more intense resumption of shared moments, in the flesh (with good airing !) : GAs, Framacamp, events, fairs, conferences, festivals, film screenings, round tables… Because as much as we love doing all this, seeing you and us motivates us, boosts us and encourages us to continue testing new, ambitious, wacky and funny projects (Remember Proutify ? The extension has just been updated by one of our volunteers)… it’s so important to have fun doing all this !

Dessin d'un Canard qui sourie en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre

Illustration CC BY David Revoy

 

Without you, everything we do would not be possible : 98 % of the association’s resources come from donations. Do you think that our reflections are going in the right direction ? If you have the means, if you have the desire, we thank you in advance for your support.

 

Support Framasoft

 

As an appetizer : popular education buffet

For us, popular education is the basis for a better world : everyone can share their knowledge and access it, in all simplicity. We present here the different popular education actions carried out this year.

Sharing knowledge and points of view

To begin with, Framasoft intervened, in person or remotely, in various spaces, to talk about digital emancipation, alternative digital, or how to be free online. Our members have made more than 70 interventions, for different structures, associations or groups, in different regions of France. You can watch some of these interventions on our Framatube channel.

Then, Framasoft keeps the pen active on the Framablog. More than 100 articles have been published this year, between presentations of our different actions, translations of Framalang, weekly press review, guest keyboards, interviews of various emancipatory projects, audio articles… The Framablog is a space where we express ourselves without limits.

We also intervened about twenty times in the media when we were asked to share our points of view on digital issues : video interviews, podcasts, articles… You will find the different links accessible on this page.

Illustration CC BY David Revoy

Des Livres en Communs : the publishing house that breaks the rules

Our publishing house, Des Livres en Communs (formerly Framabook), is turning the publishing codes upside down by offering a grant to authors upstream of the writing process, as well as the publication of the work under a free licence, in digital form only.

Following the first call for publication launched in January : « Towards a more contributive, more united, more ethical and more free world : how to equip and organise ourselves together », the project « L’amour en Commun », by Margaux Lallemant and Timothé Allanche was selected. The objective of this publication is to question how the commonality of love, as a means of organisation and a motor of commitment, allows us to build an alternative to capitalist society.

The book is currently being created, between fieldwork and immersions, while being accompanied by our publishing committee.

Des Livres en Communs also participated in the co-editing and proofreading of the « Guide du connard professionnel  », a work carried out with PtiloukEditions.

Illustration CC BY David Revoy

UPLOAD : a free university that is growing

The Free, Open, Autonomous and Decentralised Popular University (UPLOAD : standing for Université Populaire Libre, Ouverte, Autonome, et Décentralisée in french) is a large popular education project initiated and coordinated by Framasoft (for the moment), in a decentralised and networked logic. The objective is to contribute (on our scale) to making society more just and our world more liveable, by focusing on the training of citizens by citizens.

This project is largely formed by the LibreCourses, online courses allowing access to different knowledge and skills. Stéph offered us a conference (in french) to present the topic during the Free Software Days.

This year’s Librecourses will have been punctuated by the theme «  Low-tech and digital  » : a first session between April and June and a second between November and January 2023. Do you also find the exponential growth of digital technology problematic ? Are you interested in reducing the technical footprint of a tool ? You can find the videos of the courses here.

Illustration CC BY David Revoy

Peer.tube : a showcase for PeerTube that looks like us

With Peer.tube, we want to create a showcase for PeerTube, with quality content selected in advance. It’s our answer to a question we’re often asked : « But where do I find interesting content on PeerTube ? The Peer.tube site is already available with a first selection of channels and videos, but the project will only really move forward next year.

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Illustration CC BY David Revoy

 

Has our popular education buffet piqued your curiosity ? Do you think our contributions are going in the right direction ? Then we’d like to reiterate that all this was made possible thanks to you and your donations – thank you !

I support Framasoft’s popular education actions

 

Main course : digital empowerment frying pan

Enabling citizens to become digitally empowered and free their practices is the core of our actions. But what is this good pan made of ? Liberated ingredients, quality, and a good pinch of love. We tell you all about it.

Online services to do without the digital giants

Our online services are often the reason why people know us : more than 9 out of 10 people told us so during our survey « What you think of Framasoft » launched at the end of May. And to tell the truth, we were not very surprised. To give you some figures, we count more than 50 million visits on all our sites since the beginning of the year, more than 350 surveys are created every day on Framadate, nearly 15,000 forms are created every month on Framaforms, nearly 110,000 collaborative writing pads are active on Framapad. We still find this incredible !

Between 2014 and 2019, our little association has made around 40 free and trusted online services available to Internet users (yes, 40 !). For many reasons, this was too much, and we have gradually closed, between 2019 and 2022, a part of these services, while proposing alternatives. This period of closure is now over : our 16 online services are available to anyone who wants to use tools that respect our freedoms. We have therefore decided to update and redesign the degooglisons-internet.org website to make it an easily accessible gateway, to make it reflect our image and above all to reassure our users.

Keeping these services up to date, managing the machines that run them or answering your questions about support, is a daily job, and we try to put our best efforts into it !

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration CC BY David Revoy

 

PeerTube : freeing your videos and channels is getting easier

PeerTube is the software we develop (well, one of our employees, yes, one !) to offer an alternative to video platforms. And 2022 will have been a year rich in evolutions, where we now count more than 1000 active PeerTube platforms.

Let’s go to V5 !

To begin with, version 4.1 was released in February, bringing interface improvements, new mobile features, an improved plugin system, new search filters and new instance customization possibilities for admins.

In June, we released version 4.2, which brought a great new feature : the Studio, or the possibility to edit videos directly from the web interface. This version also brought more detailed viewing statistics, the possibility to adjust the latency during a broadcast or the direct editing of subtitles (thanks Lutangar !)

In September, version 4.3 was released, allowing the automatic import of videos from a remote channel (thanks to Florent, one of the administrators of the PeerTube Skeptikón instance) and new improvements to the interface and the integration of live videos (a collaborative effort with a designer from la Coopérative des Internets).

And we can already tell you that the new major version, v5, will be released in a few days with (exclusive information !) two-factor authentication or the possibility to send live files to the cloud for admins…

Edit of December 13th : V5 is released ! Find all the information on this article.

Collecting your ideas to enrich the software

Do you create content on PeerTube ? Do you enjoy watching videos on PeerTube ? In July, we launched the ideas.joinpeertube.org tool (in english) to collect your needs for the software and help us identify new features to develop to make PeerTube more enjoyable to use.

Please feel free to take a look around, to vote for one of the features already proposed or to propose a new one. A big thank you to everyone who took the time to share their opinion !

joinpeertube.org : easier access to PeerTube

joinpeertube.org is THE site that introduces PeerTube, THE gateway to information about this alternative to centralized video platforms, and we want to leave it wide open !

The previous version of joinpeertube.org was mainly focused on the technical features of PeerTube, and therefore addressed to technical profiles. However, now that there are more than 1,000 PeerTube platforms, we felt that it was necessary to promote the software to a wider audience who may be less digitally literate.

After an audit of the site via user tests carried out by La Coopérative des Internets, the web agency proposed improvements to allow a better understanding of PeerTube. You will find all the details of this version on this article of the Framablog : and we hope that this redesign will be useful and will facilitate the use of PeerTube !

Illustration CC BY David Revoy

Mobilizon : we make it easy for you to search

Mobilizon is the software that Framasoft is developing (well, one of our employees⋅es and not even full time !) to offer an alternative to Facebook events and groups.

Mobilizon Search Index, a search engine in the fediverse

As we did before with Sepia Search (our search engine for discovering content published on PeerTube), we want to offer a gateway to Mobilizon to show its emancipatory potential.

Mobilizon Search Index references the events and server groups that we have approved on instances.joinmobilizon.org (currently a little over 80 instances, and we hope the list will grow !). The search engine then allows you to explore the events and groups of all these servers, and in different ways : search bar (well, it’s rather classic), by categories (interesting, isn’t it ?) or even by geolocating yourself to find events nearby (crazy !).

The source code is free-libre  : anyone (with some computer skills, anyway… !) can install a Mobilizon Search Index, and adapt it to their needs.

So, does this make you want to test it ?

A v3 focused on research

We released the 3rd major version of Mobilizon in November. The software has reached the maturity we wanted it to have, and that is very motivating !

In the new features : many elements of the software have been modified to avoid accumulating technical debt, the design of the homepage has evolved in design, and the search results page has also been revised (hello Mobilizon Search Index !). Increasing the possibilities of discovering events and groups to make the diversity of content published on Mobilizon more visible was also the goal of this v3.

This v3 was able to evolve thanks to the various contributions (thanks to the community !), was partly financed by a grant from NLNet (thanks to them !), and of course by you, and your donations (again a big thank you).

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Illustration CC BY David Revoy

Frama.space : emancipating small associations and activist collectives

Frama.space is a new service (in french) that we offer to small associations and activist collectives, to allow them to match their strong internal values (of social justice and emancipation) with digital tools in the same direction (free and non-monopolistic tools). We want to empower associations and activist collectives by opening digital spaces for sharing, working and organising (up to 50 accounts per collective, based on the free software Nextcloud with : office suite, 40 GB of storage, synchronisation of diaries and contacts, video tools, etc.).

Announced on 15 October when our roadmap Collectivisons / Convivialisons Internet was released, pre-registration has been open since 18 November. Currently, applications are being reviewed (by real⋅es human⋅es !) to open 250 first spaces by the end of the year. Our ultimate goal (a tad ambitious, yes !) being to make 10,000 Frama.space spaces available by the end of 2025.

Do you want to read more about the political aim of the project ? We invite you to read this article or to watch this conference, which provides all the important details.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Illustration CC BY David Revoy

 

Do you find our actions to empower citizens through digital technology interesting ? Do you think we are going in the right direction ? All this was possible thanks to you and your donations. Thank you !

 

I support Framasoft’s digital empowerment actions

 

For dessert : farandole of a better world (to share !)

Because a good meal is always better when shared. And because it’s by sharing our know-how that we can go further. We act with other structures, which, like independent islands, bathe in the common waters of the same archipelago (can you also imagine floating islands with a good custard ?) : we keep our independence while sharing values of social justice. Acting together is obvious !

From the kittens’ side

The CHATONS (kittens in french) collective is a bit like a network of online service CSA(Community Supported Agriculture). Where Google, Facebook or Microsoft would represent the agri-food industry, the members of CHATONS would be computer farmers offering organic online services without GMOs, pesticides, aggressive marketing, in short : without a « race for purchasing power ».

At the end of this year, after already 14 litters of kittens, we count 97 members in the collective, i.e. 97 alternative hosts working in the same direction : resisting the gafamisation of the Internet and proposing alternatives respectful of our private lives.

The collective was present on different events during the year (Free Software Days, Digital Accessibility Workshop, Geek Faeries, Freedom Not Fear, Fête de l’Huma, Capitole du Libre), to present its actions. The second CHATONS camp took place this summer, a great time to meet and to relaunch great collective dynamics. Different working groups were created, in particular the group « An association for the CHATONS collective » aiming at an autonomization of the collective with the aim that we (Framasoft) leave little by little the coordination of the collective to the collective itself.

Illustration CC BY David Revoy

Emancip’Asso : promoting the digital emancipation of the associative world

The aim of Emancip’Asso is to help associations to find support to help their digital practices evolve towards more ethical practices. Designed in partnership with Animafac, 2022 will have been a year of… paperwork (yes, this is often the beginning of ambitious projects !).

We spent some time putting together a steering committee (20 members) that was varied, heterogeneous and representative of the diversity of the associative world. Then, as the project was intended to be financially independent, the first six months of the year were devoted to fundraising, which bore fruit (hurrah !). We currently have four funders (and we hope that the list will continue to grow !) : the Charles Léopold Mayer Foundation for the Progress of Humankind, the Crédit Coopératif Foundation, the Un monde par Tous Foundation and the Libérons nos ordis Association.

The first funding allowed us to work on the first stage of the project : a training course for ethical hosts to help them accompany associations in their digital transition. Search for speakers, preparation of the programme and logistics : the training (it’s full !) will take place in Paris, from 16 to 20 January 2023 (the programme in detail is here).

Finally, at the end of this year, we applied to different student programs to set up two working groups : one on the graphic identity of Emancip’Asso (in progress !), and a second one on the realization of the emancipasso.org website (to come).

You can find Angie and Anne-Laure presenting the project on video here.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Illustration CC BY David Revoy

ECHO Network : understanding the digital needs of popular education, here and elsewhere

2022 will also have been the year of the development of the European project « Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network » (ECHO Network, it’s a bit easier to remember…). Led by the popular education movement CEMÉA France, the project brings together 7 structures from 5 European countries (France, Belgium, Croatia, Germany, Italy). What do they have in common ? The support, each at its own level, of the public in their autonomy and emancipation.

The objective of the project is to exchange on the difficulties, opportunities and ways to accompany the public that our associations serve towards a digital transition. And the background : how to accompany this emancipation in (or even by) a digital world centralised by the web giants ?

The first meeting of the exchange will take place in Paris from 14 to 17 January 2023. This opening seminar will allow us to unpack the general theme : supporting the digital transition of associations that train citizens. Read more here.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

Illustration CC BY David Revoy

And that’s not all !

Knowledge transfer

With Hubikoop (territorial hub of the New Aquitaine region for an inclusive digital environment) we started in September the animation of the course « Accompaniment to the discovery of ethical digital services »  : 8 workshops for the actors of the digital mediation in New Aquitaine. This partnership is starting to give rise to new ideas, which we will tell you about next year !

In the framework of the PENSA project with Aix-Marseille University, we intervened in June for a training of trainers on the theme « Free software and services for the digital emancipation of citizens ». The final objective is to enable teachers to develop their skills for a critical use of digital technology in education.

We have also carried out various actions in connection with AFPA and more specifically the people in charge of the training of Digital Mediation Space Managers, to transmit more knowledge on ethical digital.

Framasoft also became a member of the MedNum. Our ambitions behind this ? To raise awareness of free tools among digital mediation actors, to train digital mediators in ethical alternatives and to equip the cooperative itself with free tools.

Finally, you will find us in the booklet « Le temps des conquêtes, les nouveaux horizons de l’ESS » published by ESS France.

Important statements taken

The L.A. Coalition (of which Framasoft is a member) took a position in April on the Republican Commitment Contract : the collective denounced it as a potential source of litigation and abusive sanctions by the administration or public authorities to the detriment of associations and foundations.

The first abuses of the republican commitment contract quickly emerged. We signed the tribune « Civil disobedience is part of the freedom of expression and the repertoire of legitimate actions of associations  », published in l’Humanité in September : associative freedoms are essential and currently in danger.

We also signed the tribune « For the digital commons to become a pillar of European digital sovereignty » by Wikimedia France in June. Cultural commons are an integral part of Framasoft’s social purpose, defending them is essential !

Support by conviction

Following the announcement of its very difficult financial situation this summer, we supported the media NextINpact (very qualitative digital watch) by buying « suspended » subscriptions that we drew at random.

We also supported affordance.info (qualitative content on digital and relevant social issues) by migrating its blog from a non-free tool (Typepad) to a free tool (WordPress), all hosted by us.

We proposed a Signal proxy (free messaging) following a call from the structure informing of the blocking of its application by the Iranian regime in the face of the current revolts.

Illustration CC BY David Revoy

 

Did you like our shared dessert ? You think that these actions carried out with other islands of our archipelago are to be encouraged ? Know that they are also only possible thanks to you and your donations. Thank you again !

 

I support Framasoft’s archipelago actions

 

Framasoft, today, is more than 50 000 € of expenses per month. We closed the 2021 accounting year with a deficit of €60,000 (which donations – more generous during the 2020 confinements – fortunately allowed us to absorb).

At the time of writing, we estimate that we are €127,500 short of our annual budget and can confidently launch our actions in 2023.
If you can (yes, at the moment it is particularly complicated), and if you want to, please support the actions of our association.

I support the actions of Framasoft

 

 

PeerTube v5 : le résultat de 5 ans de travail artisanal

Par : Framasoft
13 décembre 2022 à 02:41

Fin 2017, nous annoncions notre volonté de créer un outil alternatif à YouTube qui soit libre, décentralisé et fédéré.

Cinq ans plus tard, nous publions la v5 de PeerTube, un outil utilisé par des centaines de milliers de personnes sur un millier de plateformes interconnectées pour partager ensemble plus de 850 000 vidéos.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »
Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Illustration PeerTube V5

Illustration CC BY David Revoy

Cinq années à façonner PeerTube

Depuis 5 ans, notre unique développeur consacré à PeerTube (et à d’autres tâches dans Framasoft) a publié une nouvelle version majeure par an :

  • PeerTube v1 (oct. 2018) permet de créer une plateforme vidéo avec fédération, diffusion en pair à pair, redondance, outils de recherche et interface multilingue.
  • PeerTube v2 (nov. 2019) apporte les notifications, les playlists, les plugins.
  • PeerTube v3 (jan. 2021) ajoute la recherche fédérée, mais surtout le streaming en direct et en pair à pair.
  • PeerTube v4 (dec. 2021) permet de personnaliser l’accueil de sa plateforme, de trier et filtrer les vidéos affichées, et de les gérer plus facilement.

Tout au long de ces années, ce développeur a pris soin d’améliorer les outils de modération et de fédération, le lecteur vidéo, l’interface, le code, l’accessibilité et de réparer les bugs tout en répondant aux questions et besoins exprimés par la communauté.

L’écosystème PeerTube

PeerTube est un travail artisanal, au sens noble du terme. C’est un outil façonné à la main, qui sert aujourd’hui un vaste écosystème alternatif pour les vidéos en ligne. En voici les détails :

Une fois encore, nous tenons à rappeler que notre petite association crée et maintient tout cela avec un seul développeur sur le projet, aidé :

  • par des salarié·es et bénévoles de Framasoft pour la communication, la stratégie, l’administratif ;
  • par la communauté qui contribue régulièrement sous forme de code, de plugin, de traductions, de suggestions, de partages et de dons (merci et plein de datalove à vous <3) ;
  • par des prestataires qui vont intervenir sur des domaines spécialisés (design UX ou UI, accessibilité, création d’applications mobiles, etc.).

Pourtant, PeerTube n’est qu’un projet parmi les dizaines que nous maintenons, à Framasoft, même si c’est l’un des projets les plus conséquents.

Et comme tout ce que nous faisons, PeerTube est principalement financé par vos dons (et des dons de fondations telles que NLnet).

Soutenir PeerTube par un don à Framasoft

Un an de travail pour faciliter les usages

Depuis le début de l’année 2022, nous continuons le travail sur PeerTube afin qu’il devienne de plus en plus facile à aborder pour les vidéastes et leurs publics.

En février, la version 4.1 apporte plusieurs améliorations attendues : de l’interface, du lecteur vidéo sur les mobiles, du système de plugins, des filtres de recherches, ou de la personnalisation des instances.

En juin, la version 4.2 présente deux grandes nouveautés : le Studio, pour modifier des vidéos directement depuis PeerTube ; et la publication de replay pour les directs « à la Twitch ». Notons aussi les statistiques vidéos détaillées, la gestion de la latence pour les directs et l’édition de sous-titres directement depuis l’interface.

En septembre, avec la version 4.3, on peut enfin automatiser l’import des vidéos depuis une chaîne YouTube (ou Viméo). Nous avons aussi complètement retravaillé l’interface de création de compte PeerTube et amélioré l’affichage des directs sur un site externe.

Le studio PeerTube

PeerTube v5 : améliorer et sécuriser pour mieux vous empuissanter

Nous sommes en décembre 2022, et la v5 de PeerTube est désormais disponible ! C’est une version qui renforce la sécurité de plusieurs manières.

Le système de fichiers a été repensé afin de sécuriser les vidéos internes et privées. C’était un travail de fond assez complexe qui pose les bases pour de futures fonctionnalités très demandées.

Autre amélioration technique très émancipatrice : la possibilité de stocker les directs « sur le cloud », avec le système « object storage ». Ainsi, les plateformes PeerTube hébergées sur un serveur avec peu d’espace disque ne sont plus limitées pour proposer du live.

Il est désormais possible d’utiliser l’authentification à deux facteurs afin de se connecter à sa plateforme PeerTube. Nous utilisons ici la méthode OTP (One Time Password) qui permet, via une application externe, de générer un code unique pour valider la connexion à son compte.

Cette nouvelle version vient aussi avec son lot de corrections de bugs et d’améliorations. Ainsi, nous avons ajouté plus de possibilités au niveau de l’API, afin que les contributrices PeerTube puissent développer des plugins toujours plus puissants.

De même, l’interface de PeerTube a reçu de nombreuses évolutions, avec par exemple, dans l’espace Mes Vidéos, l’apparition des chaînes, ou la mention de la playlist dans laquelle se trouve une vidéo.

Enfin, nous avons pu détailler la documentation d’OpenTelemetry (fonctionnalité apparue dans la version 4.2) qui permet d’obtenir des statistiques de maintenance et d’observation avancées.

Soutien, stagiaire, défis techniques et questions à l’horizon

Illustration : David Revoy (CC-By)

D’une part nous avons cette année encore soutenu le travail de John Livingston sur le plugin PeerTube Live Chat, et on peut vous annoncer que l’installation facilitée arrive très prochainement !

Début 2023, nous comptons travailler sur une fonctionnalité assez technique mais très enthousiasmante, qui devrait permettre d’alléger la charge sur les serveurs et donc abaisser la puissance nécessaire pour créer une plateforme PeerTube : on vous en dévoile plus dès qu’on aura avancé dessus.

Toujours en 2023, nous allons accueillir un stagiaire en développement. Nous souhaitons en effet que de plus en plus de personnes se familiarisent avec le cœur du code de PeerTube. Nous allons ainsi expérimenter d’agrandir, temporairement, l’équipe qui travaille dessus.

Enfin, dès le lendemain de la parution de cet article, nous répondrons, en anglais, à toutes vos questions sur reddit. Rejoignez nous le 14 décembre dès 16h (Heure de Paris) sur r/opensource pour une AMA (Ask Me Anything – demandez-nous ce que vous voulez) sur PeerTube et Framasoft !

Soutenir PeerTube par un don à Framasoft

Partagez vos idées pour PeerTube v6 !

Le futur proche de PeerTube est clair à nos yeux, mais pour la suite, ce sont vos suggestions qui vont nous guider. Nous n’avons pas d’idée de ce que sera la feuille de route de PeerTube en 2023. Pour la définir, nous avons besoin de vous !

Allez proposer vos idées (et voter pour les idées qui vous enthousiasment) sur Let’s Improve PeerTube (en anglais uniquement). Nous voulons savoir quels sont les besoins, quelles sont les envies du public de PeerTube, et plus particulièrement le public « non-geek », qui se fiche éperdument des mots « serveur » ou « instance », et qui souhaite juste voir et partager des vidéos sur cet outil.

Plus de 90 suggestions sont déjà présentes sur Let’s improve Peertube. ajoutez la vôtre !

Début 2023, nous irons voir les suggestions les plus plébiscitées et nous sélectionnerons celles qui correspondent à notre vision de PeerTube et à nos capacités de développement, afin de construire la feuille de route de PeerTube v6.

C’est donc à vous de nous dire quel avenir vous souhaitez pour PeerTube !

Un outil international…

Cette année, nous avons eu la chance d’avoir deux prestations en développement qui nous ont aidés à financer une partie de notre travail sur PeerTube.

Le ministère de l’Éducation nationale a financé le Studio (outil pour modifier les vidéos) afin de l’implémenter sur sa plateforme d’outils libre apps.education.fr (si vous dépendez du MEN, pensez à utiliser et promouvoir cette plateforme !).

Howlround, un média universitaire de Boston autour des arts scéniques, a, quant à lui, financé les statistiques détaillées des vidéos et des directs, ainsi que le replay pour les live permanents.

Enfin, nous avons bénéficié d’une bourse exceptionnelle de la fondation Néerlandaise NLnet pour le travail sur la v5 de PeerTube.

…financé par les dons francophones

Mises bout à bout, ces sommes représentent une petite moitié de notre budget annuel consacré à PeerTube (que nous estimons à 70 000 €). Le reste de l’argent provient donc du budget de Framasoft, c’est-à-dire des dons que notre association reçoit de son public principalement francophone. Cela nous semble presque injuste que ce soit majoritairement les francophones qui financent un outil qui a une véritable portée internationale

Mais voilà : le fait est qu’on n’est déjà pas hyper douées pour « se vendre », promouvoir notre travail et aller chercher les dons, alors s’il faut faire du marketing international, on n’est pas rendus !

Nous n’avons pas de service marketing : nous n’avons que vous.

Nous avons donc besoin de votre aide. Faites marcher le bouche-à-oreille pour faire connaître notre campagne de dons autour de vous, spécifiquement hors de la francophonie.

N’hésitez pas à partager l’adresse soutenir.framasoft.org autour de vous, sur vos plateformes PeerTube, dans vos communautés qui bénéficient de cette alternative.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque un peu plus de 115 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

Soutenir Framasoft

PeerTube v5 : the result of 5 years’ handcrafting

Par : Framasoft
13 décembre 2022 à 02:41

Late 2017, we announced our desire to create a free, decentralised and federated alternative to YouTube.

Five years later, we are releasing PeerTube v5, a tool used by hundreds of thousands people on a thousand interconnected platforms to share over 850,000 videos.

« Collectivise Internet / Convivialise Internet 🦆🦆 »
Our new 3-year roadmap is funded by your donations.

You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.

➡️ Read all blogposts of this campaign (oct. – déc. 2022, mostly in French)

Illustration PeerTube V5

Illustration CC BY David Revoy

Five years of shaping PeerTube by hand

For the past 5 years, our only developer dedicated to PeerTube (and to other tasks in Framasoft) has released one new major version per year :

    • PeerTube v1 (Oct. 2018) allows you to create a video platform with federation, peer-to-peer streaming, redundancy, search tools and multilingual interface.
    • PeerTube v2 (Nov 2019) brings notifications, playlists and plugins.
    • PeerTube v3 (Jan. 2021) adds federated search, live and peer-to-peer streaming.
    • PeerTube v4 (Dec. 2021) allows to customise each platform’s homepage, to sort and filter displayed videos, and to manage them more easily.

Throughout these years, this developer has taken care to improve moderation and federation tools, the video player, the interface, the code and the accessibility and also to fix bugs while answering community questions and needs.

PeerTube ecosytem

PeerTube is an artisanal work, in the noble sense of the word. It is a handcrafted tool that now serves a large alternative ecosystem for online video.

Once again, we would like to remind you that our small non-profit creates and maintains all this with only one developer on the project, helped by :

  • Framasoft employees and volunteers for communication, strategy, administration ;
  • PeerTube community which regularly contributes to code, plugins, translations, suggestions, sharing and donations (thanks and lots of datalove to you <3) ;
  • Service providers in specialized areas (UX or UI design, accessibility, creation of mobile applications, etc.).

However PeerTube is only one of dozens of projects we maintain at Framasoft, even though it is one of the largest.

Like every thing we do, PeerTube is mainly funded by your donations (and donations from foundations like NLnet).

 Support PeerTube by donating to Framasoft

A year of work to make PeerTube easier to use

Since the beginning of 2022, we have been working on PeerTube to make it easier and easier to use for videomakers and their communities.

In February, version 4.1 brings several expected improvements : of the interface, of the video player on mobile devices, of the plugin system, of the search filters or of the instance customization.

In June, version 4.2 introduces two major new features : the Studio, for light video editing directly from PeerTube ; and replay publication for « Twitch-like » live streams. Other new features include detailed video statistics, latency management for live streaming and subtitle editing directly from the interface.

In September, with version 4.3, you can now automate video import from a YouTube (or Vimeo) channel. We have also completely reworked the interface for creating a PeerTube account and improved the live streams display on external website.

PeerTube Studio

PeerTube v5 : improving and securing to empower yourself better

It’s now December 2022, and PeerTube v5 is now available ! This version enhances security in several ways.

The file system has been redesigned to secure internal and private videos. This was a fairly complex work that lays a basis for some much asked future features.

Another very emancipating technical improvement is the possibility of storing live streams in the cloud, with « object storage » system. This means that PeerTube platforms hosted on a server with limited disk storage and bandwidth are no longer limited in their ability to offer live streams.

It is now possible to use two-factor authentication to connect to a PeerTube platform. We use the OTP (One Time Password) method which allows, via an external application, to generate a unique code to validate the connection to its account.

This new version also comes with a lot of bug fixes and improvements. For example, we have added more possibilities to the API, so that PeerTube contributors can develop even more powerful plugins.

Also, the PeerTube interface has received many changes. For example, in the My Videos menu now displays channels, and a mention of the playlist in which a video has been added to.

Finally, we have now a detailed OpenTelemetry documentation (feature released in version 4.2) which brings advanced statistics and observability.

Support, intern, technical challenges and questions on our horizon

Right now, we only have a clear vision for the near future of PeerTube.

Illustration : David Revoy (CC-By)

This year again, we have supported John Livingston‘s work on PeerTube Live Chat plugin, and we can announce that the easy plugin set-up is coming very soon !

In early 2023, we plan to work on a rather technical but very exciting feature, which should reduce the servers’ load and thus to lower the power needed to create a PeerTube platform : we’ll tell you more as soon as we’ve made progress.

Also in 2023, we will welcome a developer intern. We want more and more people to become familiar with PeerTube core code. We want to expermient with temporarily expanding the team working on it.

Finally, the day after this article is published, we will answer all your questions on reddit. Join us on December 14th at 4pm (CEST) on r/opensource for an AMA (Ask Me Anything) about PeerTube and Framasoft !

 Support PeerTube by donating to Framasoft

Share your ideas for PeerTube v6 !

These few points aside… we have no idea what the PeerTube roadmap will be in 2023. We need you to help us define it !

Please go to Let’s Improve PeerTube and publish your ideas (and vote for the ones you’re excited about). We want to know what the PeerTube community needs and wants, especially the « non-geek » audience who doesn’ t care about words like « server » or « instance » and just want to watch and share videos.

More than 90 ideas have been already published on Let’s improve Peertube

In early 2023, we will go through the most popular suggestions and select those that fit our vision for PeerTube and our development capabilities, in order to build the PeerTube v6 roadmap.

So it’s up to you to tell us what future you want for PeerTube !

An international tool…

This year, we were lucky enough to have two development contracts that helped us to fund some of our work on PeerTube.

The French Ministry of Education funded the Studio (a tool for editing videos) to be implemented on its platform apps.education.fr (a free-libre service platform provided by the Ministry to all teachers and staff).

Howlround, a Boston-based open platform for theatremakers worldwide, funded detailed video and live stats, but also replay feature for permanent lives.

Finally, we received an exceptional grant from the Dutch foundation NLnet to work on PeerTube v5.

…funded by French-speaking donations

Put together, these amounts represent a small half of our annual budget dedicated to PeerTube (which we estimate at 70 000 €). The other part comes from Framasoft’s budget, i.e. from the donations that our non profit receives from its mainly French-speaking community. To us, it seems almost unfair that it is mainly French speakers who finance a tool that has a truly international scope

But here’s the thing : we’re already not very good at « selling ourselves », promoting our work and getting donations, so if we have to do international marketing, we’re not out of the woods !

We don’t have a marketing department : we only have you.

So we need your help. Spread the word about our donation campaign around you, especially outside the French-speaking world.

Do not hesitate to share the address support.joinpeertube.org around you, on your PeerTube platforms, in your communities that benefit from this alternative.

At the time of publishing, we are still missing 115 000 € to finance our yearly budget and make everything we want to do in 2023 happen.

If you can (especially in these hard times) and if you want to, thanks for supporting our non-profit and our actions.

 🦆 Support Framasoft

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