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Voyage en Contributopia : ça nous a fait mûrir !

Par : Framasoft
4 octobre 2022 à 03:28

« Dégoogliser ne suffit pas ! », et c’est avec cette affirmation dans la tête que nous sommes parti⋅es explorer les mondes de Contributopia. Cette aventure de 5 ans (déjà ? !) se termine, et c’est maintenant le moment de confronter nos attentes du voyage et ce qu’on y a vraiment fait. Cap sur ces mondes numériques où l’humain⋅e et ses libertés fondamentales sont respectées !

Planète des services : créer et proposer des outils

En commençant ce voyage, l’association avait vraiment envie de s’impliquer davantage dans la conception de services et d’outils conçus pour favoriser des échanges apaisés. L’envie, c’est bien, mais la réalité peut aussi être autre chose. On vous raconte point par point les différents éléments qui étaient sur notre feuille de route initiale (et aussi comment on a fait bifurquer la barque !)

Bilan de la planète des services

PeerTube libère la vidéo

Alors là, on va se lancer quelques fleurs : PeerTube, c’est un succès !

Notre alternative aux grandes plateformes vidéos (YouTube pour n’en citer qu’une) est un logiciel libre et fédéré qui permet non seulement de visionner, publier et interagir avec des vidéos mais aussi de créer sa plateforme de vidéos. Un salarié de l’association (un seul !) est en charge de son développement, assisté en interne par d’autres salarié·es sur des aspects moins techniques.

La version 1.0 du logiciel, parue en octobre 2018, a remporté rapidement un vif succès. En quelques mois, on comptait déjà environ 14 000 comptes utilisateurs, et près de 100 000 vidéos réparties sur 350 installations recensées publiquement. Depuis, une nouvelle version majeure sort chaque année (la v5 est prévue pour la fin d’année 2022), et PeerTube va bientôt atteindre le million de vidéos hébergées.

On ne va pas refaire ici toute l’histoire de PeerTube (vous pouvez tout retrouver ici), mais dans les temps forts à mentionner : la possibilité de faire des vidéos en direct, le moteur de recherche Sépia Search permettant de chercher toutes les vidéos des instances publiques, la personnalisation de l’interface et de nombreuses améliorations réalisées aussi grâce à vos retours (merci !).

Sépia, mascotte de PeerTube

Mobilizon, pour faciliter rencontres et mobilisations

Pendant ce voyage en Contributopia, Mobilizon fut le deuxième logiciel libre et fédéré développé par l’association (par un seul salarié, là encore). Mobilizon est une alternative aux événements et groupes Facebook qui permet de facilement organiser ses événements et rencontres, sans passer par une entreprise qui raffole de surveillance.

La version 1.0 de Mobilizon, sortie pendant le confinement d’octobre 2020, n’a pour ainsi dire pas bénéficié de l’entrain espéré (Quoi ? Organiser des événements pendant un confinement, c’est pas une bonne idée ?). L’accueil du logiciel a toutefois été très positif. Comme PeerTube, une nouvelle version majeure sort chaque année, et la v3 est prévue pour fin 2022 (vous trouverez toutes les actualités par ici).

Quelques temps forts à mentionner : l’amélioration de l’accessibilité (un travail avec Koena), l’export de liste des participant·es (pratique !), la prise en compte des fuseaux horaires ou encore l’ajout possible de métadonnées pour mettre en avant certaines informations essentielles. Nous avons aussi rapidement décidé de mettre en place une instance dédiée et ouverte au public francophone : mobilizon.fr (essayez donc pour organiser votre prochaine fête d’anniversaire, rencontre-tricot ou manif-climat !).

Rȯse, mascotte de Mobilizon

Pytition : faire entendre les opinions

Après une rencontre bienvenue avec l’équipe de Résistance à l’Agression Publicitaire en 2017, nous avons décidé de ne pas entamer le travail de développement prévu sur un outil de pétitions en ligne. En effet, un de leurs administrateurs avait déjà avancé sur le développement d’un tel outil : Pytition.

L’enjeu restant pour nous particulièrement important, nous avons décidé de soutenir leur travail, plutôt que de créer un n-ième « Framatruc » (et ainsi ne pas tout centraliser chez nous). Framasoft a donc affecté un budget à Pytition. Cela a permis de financer une prestation de design, une partie du travail de développement (faire du temps bénévole investi de véritables journées de travail rémunérées) et la mise à disposition d’une machine virtuelle pour héberger le proto site web.

Cependant les emplois du temps de chacun (y compris du côté de Framasoft) n’ont pas concordé, et « l’usure » due à la pandémie s’est fortement ressentie. Le développement prend donc du temps, et, même si le Pytition actuel est « fonctionnel », il reste trop « frais » pour être proposé à tous les publics.

Nous qui pensions que gérer des projets de développements « extérieurs » nous prendrait moins de temps que des développements en interne, on a appris : l’accompagnement prend du temps, et il est indispensable. Cela nous a ainsi questionné⋅es : quelle énergie sommes-nous capables d’investir dans de tels projets ?

On se sentirait presque comme ces petits poissons dans l’eau, non ?

Framasite ou comment créer simplement son site (spoiler : ça n’existe plus !)

Permettre aux gens de créer leur propre site internet sans passer par une plateforme privée, ça donne envie non ?

Nous avons ouvert Framasite, service d’hébergement et de création de sites web, en 2018 et ainsi proposé un lieu d’expression libre en ligne, sans nécessité de connaissances techniques préalables.

Seulement, Framasite, c’était un service complexe qui reposait sur 3 logiciels libres et une surcouche maison, ce qui le rendait particulièrement difficile à maintenir sur la durée. Ainsi, malgré l’enthousiasme et l’utilité du service, nous nous sommes vite rendu compte qu’en laissant faire, le service pouvait croître de manière illimitée et infinie. Et le problème c’est que plusieurs de nos services en ligne nous ont amenés à cette même conclusion : la situation devenait ni tenable, ni gérable pour notre petite association.

Après de nombreux questionnements et réflexions, Framasoft a pris position en décidant de fermer progressivement certains de ces services, de manière planifiée (on vous en parle plus en détail en dernière partie de cet article). Framasite a donc fermé en juillet 2021.

Planète de l’essaimage : transmettre les savoir-faire

Un monde où chacun et chacune peut acquérir et approfondir son indépendance numérique, nous ça nous fait rêver. Nous avons souhaité favoriser des actions qui encouragent l’autonomie numérique, pour mettre à la portée du plus grand nombre un hébergement de confiance solidaire de nos vies numériques. Une belle vision, même si pas toujours facile à mettre en œuvre.

Bilan de la planète de l'essaimage

Des CHATONS pour favoriser les petits hébergeurs locaux

Le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (CHATONS) a été initié par Framasoft fin 2016 pour donner une suite au projet « Dégooglisons Internet » : permettre aux internautes de s’émanciper en utilisant des outils numériques de confiance (mais cette fois, sans passer par Framasoft).

C’est suite à l’embauche d’Angie en 2019 que la dynamique du collectif aura réellement pris : un tiers de son temps de travail est consacré à animer les échanges entre les membres et à donner davantage de visibilité au collectif et aux structures qui le composent.

Le collectif CHATONS, maintenant reconnu comme solution de confiance pour trouver un hébergeur éthique et des services libres, nous a permis d’essaimer notre projet « Dégooglisons Internet » et d’ainsi explorer d’autres horizons.

Le temps d’animation restant important pour Framasoft, la prochaine étape est la reprise en main progressive de l’animation du collectif… par le collectif lui-même ! Et il se trouve que le sujet est justement en pleine discussion parmi ses membres. Affaire à suivre… !

Trois chatons en pleine exploration

YunoHost ou l’auto-hébergement facile

YunoHost, c’est génial ! C’est un système d’exploitation pour serveur permettant d’installer des services (et leurs mises à jour) en auto-hébergement, facilement, par un clic. Le but de ce projet libre ? Permettre à quiconque d’auto-héberger ses services avec un minimum de connaissances techniques.

Pour soutenir ce projet bénévole, Framasoft, dès janvier 2017, a consacré du temps salarié au développement de YunoHost pour qu’un maximum de services libres de notre campagne « Dégooglisons Internet » puisse être disponible dans cette solution. En 2019 la majorité de ces services y sont présents (mission accomplie !).

Sauf que, si YunoHost a réussi à faciliter grandement l’auto-hébergement, le choix de gérer son propre serveur reste encore difficilement accessible à la majorité des personnes. Nous n’avons donc pas contribué davantage à ce projet pour consacrer nos énergies à explorer d’autres possibles. Et ça aussi, ça fait partie du voyage !

Quand la technique est poétique

Partager notre expérience hors des frontières

« Dégooglisons Internet » est un projet que nous avons volontairement ouvert exclusivement à un public francophone : une petite association française comme la nôtre n’avait pas les épaules pour prendre en charge les données du monde entier, et encore moins l’envie. Seulement, au vu de l’engouement qu’a généré « Dégooglisons Internet » et les questionnements particulièrement riches qu’il a amenés, nous nous sommes mis à rêver. Et si un projet comme « Dégooglisons Internet » pouvait essaimer dans d’autres pays, s’adapter à d’autres cultures, dans d’autres langues et inspirer d’autres collectifs ? Et si « Dégooglisons Internet » devenait un commun international ? (Rien que ça ? !)

Traduction. Le premier pas à franchir est la barrière de la langue : traduire certains contenus a donc été indispensable. Nous avons mené un gros chantier pour rendre différents supports multilangues : articles de blog, pages d’accueil de nos services, site du collectif CHATONS.

Conception d’outils comme des communs internationaux. Nous avons décidé de développer PeerTube et Mobilizon en anglais, puis de les traduire en français. Tout contenu en rapport avec ces logiciels (utilisation du logiciel, actualités, etc.) peut ainsi toucher un public non francophone. Nous avons aussi coordonné la vidéo « What is the Fediverse » en anglais (qui a rapidement été traduite par de nombreuses contributions – merci !). Nos tentatives d’animations sur le réseau social Reddit sont une autre initiative allant dans ce sens.

Interventions en anglais. Nous sommes intervenus en anglais à différentes reprises pour partager notre expérience assez unique : réussir à informer sur les enjeux actuels du numérique tout en proposant des alternatives à une si large échelle tout en restant une structure indépendante du monde capitaliste (sans se la péter, hein !). Nous continuons ces interventions en anglais (tout en assumant notre bel accent), que vous pourrez en partie retrouver sur notre Framatube.

On partait de (vraiment) loin, mais savoir vers où on avait envie d’aller, ça nous a aidées. Le but de tous ces efforts ? Fournir un compost riche, pour que les expérimentations de Framasoft puissent faire germer d’autres initiatives, un peu partout !

Le partage d’expérience, c’est toujours riche !

Contribulle : contribuer au libre

Alors même si on avait trouvé le super slogan « winter is coding », nous n’avons jamais réalisé le projet « Framasoft Winter of Code », un contrepied (de nez) au programme de formation « Google Summer of Code ». À la place, nous avons contribué à Contribulle, un projet qui a pour objectif d’informer sur les nombreuses manières de contribuer au Libre (sans forcément savoir coder) et de mettre en relation les talents et les besoins.

Derrière Contribulle, il y a le groupe de travail « Design et Libre » dont fait partie l’une des membres de Framasoft. Le groupe de travail a exprimé sa volonté de garder une certaine indépendance sur le niveau d’implication de Framasoft dans ce projet (et nous, on trouve ça super !). Nous fournissons ainsi l’infrastructure technique nécessaire à la bonne réalisation du projet (nom de domaine et machine virtuelle pour l’hébergement du site web).

Le projet a été officiellement annoncé en mars 2021 et vous pouvez dès maintenant consulter les différents projets cherchant un coup de pouce, ou proposer le vôtre sur contribulle.org.

Planète de l’éducation populaire : inspirer les possibles

Pour nous, l’éducation populaire, c’est la liberté de chacune et chacun de partager les connaissances et d’y accéder : la base d’un monde meilleur, quoi !

Bilan de la planète de l'éducation populaire

Actions de médiation pour faciliter l’accès à un web éthique

Notre constat de départ : trouver un service web libre et éthique qui corresponde à ses usages demande de nombreuses connaissances et reste difficile d’accès aux personnes les moins à l’aise avec l’outil numérique.

Nous avons donc continué et renforcé nos interventions et ateliers sur le sujet (en présentiel ou en ligne) pour garder un contact humain avec les personnes (c’est toujours bien plus impactant). Vous trouverez quelques-unes de ces interventions sur notre chaîne Framatube.

Nous avons aussi rédigé, soutenu ou participé à de nombreux contenus de sensibilisation et/ou pédagogiques autour du numérique. En voici quelques exemples :

Au fil du temps, nous avons pris conscience que soutenir, participer et réaliser de tels contenus est un levier essentiel pour une émancipation du plus grand nombre, même si un accompagnement humain reste probablement le moyen le plus efficace…

Annuaire « médiation numérique », pratique !

Contribateliers : contribuer au libre

Les Contrib’ateliers sont des rendez-vous de découverte de la contribution au logiciel libre, selon ses compétences et ses envies, et pas seulement sur du code (oui, c’est possible !). Ces ateliers ont commencé sans attente particulière, mais vraiment en se disant « on verra bien si ça prend » – et ça a pris !

Comment ça se passe ? Les co-organisateur·rices réfléchissent à des propositions (des pôles d’activités). Les participant·es choisissent à quel projet libre contribuer parmi ces pôles. Quelques exemples de Contrib’ateliers : participer à la cartographie libre OpenStreetMap, au projet de reconnaissance audio libre Common Voice, à la traduction de logiciels, mais aussi à des discussions autour de la vie privée en général…il y en a pour tous les goûts !

La pandémie passant par là, cette belle dynamique a été un peu chamboulée, mais, continuant sur sa lancée, l’équipe d’organisation a proposé des Confin’ateliers, la version en ligne des Contrib’ateliers.

L’expérimentation a été réellement intéressante, même si le rythme s’est, aujourd’hui, un peu essoufflé. Si l’envie vous prend de rejoindre l’aventure des Contrib’ateliers, sachez que toute l’équipe vous accueillera à bras ouverts !

Un Contrib’atelier pas si commun

MOOC CHATONS : saisir les enjeux des géants du web sur nos vies

Le premier module du MOOC CHATONS « Internet, Pourquoi et comment reprendre le contrôle ? » a été mis en ligne début 2020 (en nous ayant donné du fil à retordre…).

Ce fut particulièrement stressant pour nous de faire en sorte de respecter nos engagements avec notre partenaire (la Ligue de l’Enseignement) et le financeur (la fondation Afnic), tout en faisant face à de nombreux obstacles. Nous avons à différents moments pris de mauvaises décisions (sur la manière d’ordonner nos idées et de nous organiser à plusieurs) et nos équipes (Framasoft et la Ligue) se sont retrouvées en effectif réduit : des conditions non optimales qui nous ont fait prendre un an dans la vue. La sortie du MOOC a donc eu lieu quelques semaines avant l’annonce du tout premier confinement : les équipes de Framasoft ont très rapidement eu beaucoup d’urgences à traiter, prenant la priorité sur la promotion et l’animation du MOOC. Nous n’avons donc pas pu prendre soin du projet ou de sa communauté autant que nous l’aurions voulu.

Toutefois, nous sommes fier⋅ères du travail réalisé et du contenu créé qui correspondent tout à fait au discours porté par l’association autour des enjeux du numérique, et notamment celui de la toxicité des GAFAM.

Cours « hors ligne » des chatons

UPLOAD, un projet sur le long terme

L’Université Populaire Libre, Ouverte, Autonome, et Décentralisée (UPLOAD) est un grand projet d’éducation populaire initié et coordonné par Framasoft (pour le moment), mais dans une logique décentralisée et en réseau.

L’objectif ? Contribuer (à notre échelle) à rendre la société plus juste et notre monde plus vivable, en misant sur la formation des citoyen⋅nes par les citoyen⋅nes. Les sujets traités sont vastes, on inclut ainsi « tous les sujets qui intéressent la société », mais pour le moment surtout en lien avec le numérique (parce que c’est la génétique de Framasoft) et l’écologie (parce que c’est inévitable).

Les principaux projets que l’on trouve dans UPLOAD :

UPLOAD est ainsi un projet expérimental, où, pour le moment, la production de ressources et le tissage de liens prennent volontairement le pas sur la structuration formelle du projet.

Un voyage riche en apprentissages

Comme tout voyage, l’exploration des planètes de Contributopia nous a beaucoup appris. On a expérimenté, essayé, changé d’avis. On s’est formé, on s’est entraidé, on a partagé. Et on a aussi profité de tous ces moments, parce que c’est ça aussi le voyage !

État des lieux de Framasoft en 2022

« Déframasoftisons Internet » : une étape nécessaire et maintenant terminée !

Au fur et à mesure de notre exploration, nous nous sommes rendu compte que rester une petite association à taille humaine (moins de 40 membres dont 10 salarié⋅es) et continuer à un rythme si intense (près de 40 services en ligne à maintenir), ce n’est pas compatible. Nous tenons à notre petite taille, à la qualité des liens que nous avons entre membres et avec le public de l’association. Nous tenons surtout au soin que l’on peut s’apporter les un⋅es aux autres. Grossir n’étant pas une option, nous avons choisi une toute autre stratégie.

Nous avons ainsi, en 2019, annoncé une nouvelle étape : « Déframasoftisons Internet ». Une fermeture planifiée (jusqu’en 2022) de certains services, pour progressivement réduire la charge qui pesait sur nos épaules (tout en proposant des alternatives !). Nous avons pris le temps de détailler nos raisons (en ayant conscience qu’elles pouvaient paraître parfois contre-intuitives).

Maintenant, « Déframasoftisons Internet », c’est fini ! Les différentes fermetures ou restrictions de services sont bel et bien terminées. Nous avons ainsi mis à jour le site degooglisons-internet.org pour laisser une vitrine à l’ensemble de nos services libres et gratuits, à disposition de toutes et tous. Vous trouverez également les alternatives aux services expérimentaux dorénavant fermés sur la page alt.framasoft.org.

Quand Framasoft renvoie vers d’autres hébergeurs éthiques

Nos intentions ont évolué

En expérimentant généreusement sur la planète de l’éducation populaire, nous nous sommes rendu compte que l’association était en pleine mutation, et qu’il était temps de l’officialiser.

Ainsi, notre objet social a évolué pour passer « d’association de promotion de la culture libre en général et du logiciel libre en particulier » en « association d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels ».

Selon nous, le logiciel et la culture libre restent au cœur des actions de l’association, mais deviennent un moyen, et non une fin. L’objectif devient alors de réfléchir et mettre en place des actions diverses qui facilitent l’émancipation des internautes.

 

L’association réalisant qu’il est temps de changer l’objet social

Framasoft n’est pas bonne partout…

…et on l’assume !

On ne sait pas accueillir la contribution. Le comble ! Dans l’association, beaucoup de projets avancent en parallèle, menés par des membres qui sont déjà sur différents fronts. Nous sommes peu nombreux et nombreuses, nos énergies sont limitées, et quand on nous dit « J’aimerais vous aider », on ne sait jamais quoi répondre. Et c’est en partie parce que l’on sait qu’un accompagnement de qualité demande du temps, et on a plutôt tendance à en manquer !

On ne fait pas émerger une communauté comme par magie. On a voulu laisser Yakforms à la communauté, mais sans l’animer, ça ne fonctionne pas ! En 2020, nous avons fait le choix de séparer clairement Yakforms (le logiciel) et framaforms.org (l’instance de Yakforms gérée par Framasoft), pour faire émerger une communauté pouvant le maintenir quand nous n’en aurions plus les moyens. Seulement, à une période où l’équipe était déjà épuisée, nous n’avons pas eu l’énergie de « pousser » Yakforms pour justement faire émerger cette communauté. Raté !

On a du mal à avancer au rythme des autres. À Framasoft, on aime expérimenter, et en expérimentant souvent on va vite, on essaye, on se plante, on réessaye, on y arrive (ou pas !). En tout cas, les expériences de travail avec d’autres collectifs ou partenaires nous ont appris que souvent nous n’avons ni le même rythme, ni la même façon de travailler, et que ça peut être très frustrant (parce que nous on aime avancer plutôt vite, quitte à se planter…).

Oups !

Archipélisation : les liens avec les autres sont essentiels

On utilise depuis maintenant quelques années la notion d’archipélisation en référence à nos relations avec les autres. Chacun⋅e est une île avec son identité et baigne dans les mêmes eaux que ses voisines, et ça, ça nous parle beaucoup :

Chacun⋅e son identité, sa culture, sa raison d’être, ses objectifs, ses moyens.
Mais on se retrouve sur des valeurs ou des stratégies communes.
On fait le choix de coopérer, même ponctuellement.

Le problème général de notre société étant le système (capitalisme de surveillance), contribuer à un autre système (qui favorise les communs) nous semble une voie d’espoir. Alors, l’idée d’accompagner celles et ceux qui veulent changer le monde vers des usages numériques cohérents avec leurs valeurs, ça nous plaît !

Nous avons ainsi beaucoup expérimenté et tissé de liens avec d’autres acteurs et actrices dont l’objet social n’est pas nécessairement le numérique. Interconnecter différentes militances apporte énormément au savoir commun, et par ricochet au bénéfice commun.

La contribution aux communs, ça génère une sacrée énergie !

L’énergie humaine est la plus précieuse

On a beau s’investir et travailler sur des sujets en rapport avec le numérique, on se rend très bien compte que l’énergie des femmes et des hommes est indispensable.

Dans la force de notre collectif. Framasoft ne souhaite pas grossir pour bien des raisons, et prendre soin de ses membres est une des plus importantes. Garder des relations privilégiées où on peut échanger, débattre, ne pas être d’accord, s’écouter, prendre le temps de se comprendre, et avancer, c’est pour nous essentiel.

Dans l’animation de collectif et de communautés. Pour qu’une dynamique commune prenne, il faut y mettre de l’énergie et de l’énergie humaine ! CHATONS est un collectif qui a pris une fois qu’une personne y a consacré une partie de son temps. La communauté Yakforms n’a pas émergé, car pour le moment personne n’a pris les devants. Comme toute relation qui s’entretient, la vie d’un collectif doit être prise avec soin, où chacun⋅e y met de soi.

Dans l’accompagnement au changement d’outils. Un changement d’outil numérique, c’est un changement d’habitudes, et changer son quotidien c’est difficile. Nous nous rendons compte qu’un accompagnement humain est souvent plus « efficace », moins déstabilisant et plus facile à appréhender. Mais comment trouver un bon équilibre entre accompagner les bénéficiaires et les autonomiser ? Sans trop vous en dire, on va travailler sur la question prochainement.

Petits humain⋅es chatons très investis

Besoin d’affirmer à l’extérieur du pourquoi on fait tout ça

Ce long voyage nous a permis, en tant que collectif, de nous affirmer, d’évoluer et de donner du sens à notre projet associatif. Nous faisons des choix qui ne plaisent pas à tout le monde mais qui sont en accord avec le monde que l’on désire (eh oui, on va continuer à assumer l’écriture inclusive !), une dose de déconne ça nous motive à avancer (framaprout c’est la concrétisation d’une bonne blague), et notre positionnement politique se clarifie (on a de plus en plus envie de s’adresser à celles et ceux qui œuvrent pour plus de progrès social et de justice sociale).

Seulement, ces convictions internes ne sont pas toujours connues par nos bénéficiaires, et parfois en total décalage (non, nous ne sommes pas neutres : nous ne « devons » ni ne voulons cette place !). C’est pour clarifier tout ça au monde (rien que ça ?) que nous avons travaillé dernièrement à l’élaboration d’un manifeste qui exprimera clairement et sincèrement nos intentions aux yeux de toutes et tous. Et on nous glisse dans l’oreillette que très bientôt vous en verrez le bout du nez…

Framasoft, auto-portrait (presque) réaliste

Et maintenant ?

Ce passionnant voyage nous a permis d’expérimenter, d’essayer, de nous tromper, de réessayer, d’être plus à l’écoute de ce que nous voulons, ce à quoi nous aspirons, et ce vers quoi nous voulons aller.

Si nous avons pu l’entreprendre, c’est bien grâce à vous, grâce à vos dons.

On a maintenant envie d’embarquer toute la basse-cour sur notre radeau, parcourir les ruisseaux, les mares, les rivières. Prendre aussi le temps de barboter, de se prendre le bec ou de profiter. Aller plus loin avec celles et ceux qui partagent nos valeurs. Inviter les contributopistes à notre table, préparer ensemble le repas et confronter nos points de vue.

Bref, quelque chose de plus collectif, de plus convivial. Et on vous en parle très vite.

 

Soutenir Framasoft

 

Ressources

Convivialisons Internet, 3 ans pour ouvrir un coin de web nature aux canards sauvages

Par : Framasoft
19 octobre 2022 à 03:23

Les projets Frama.space, Emancip’Asso, ECHO Network et Peer.Tube forment notre nouvelle feuille de route, nommée : « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet ». Un vaste programme pour les 3 prochaines années de l’association Framasoft, qui va avoir besoin de tout votre soutien pour le réaliser.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Il y a deux articles qui présentent notre nouvelle feuille de route. L’article Convivialisons Internet 🦆 (celui-ci !) présente les actions que nous comptons mener. L’article Collectivisons Internet 🦆, quant à lui, situe les réflexions qui nous mènent à ces actions.

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Des coins de web dégooglisés

À Framasoft, nous aimons les plans d’actions sur 3 ans : ça nous permet de nous repérer, de nous donner des défis collectifs, mais aussi de prendre le temps pour expérimenter, apprendre et améliorer.

Si nous apprenons beaucoup lors de ces « campagnes », nous en gardons aussi des outils concrets qui, nous le constatons tous les jours, aident beaucoup de monde à se « Dégoogliser », c’est-à-dire à utiliser des outils numériques éthiques, qui ne participent pas au système du capitalisme de surveillance.

Ainsi, grâce au travail réalisé durant Dégooglisons Internet (2014-2017), nous proposons 16 outils en ligne (écriture collaborative, visio conférence, formulaires, agenda, etc.) qui aident chacun et chacune à utiliser des alternatives aux outils des géants du web.

De même, suite à notre travail sur la campagne Contributopia (2017-2022), nous développons ou contribuons à des outils décentralisés et fédérés (PeerTube, Mobilizon… mais aussi le collectif CHATONS) qui aident des communautés à s’émanciper en prenant en main la gestion de leur propre autonomie numérique.

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Profiter de l’effet « maman canard »

Les outils que nous mettons à disposition s’adressent donc soit aux individus, isolés dans leur démarche d’émancipation numérique ; soit à des communautés formées, informées, qui ont déjà les moyens et les connaissances pour tenter de gérer mutuellement leurs propres ressources numériques.

Lors de nos rencontres, nous avons constaté qu’il existe aussi des petits collectifs qui ont envie de sortir des Google Workspace et autres, sans forcément avoir les moyens de se lancer dans l’infogérance c’est-à-dire à gérer des logiciels sur un serveur, avec les sauvegardes, les mises à jour, les dépannages… Ces collectifs, qui changent le monde chacun à leur niveau, partagent les valeurs du libre (émancipation, partage, solidarité).

Mais surtout, la grande force des collectifs, c’est que ce sont… des collectifs. Ils ont parfois, en interne, la capacité de s’entraider pour adopter de nouveaux outils numériques, avec une geek ou un débrouillard pour aider le reste du groupe. Or, même si cette personne manque souvent, le collectif a déjà mené le travail de la solidarité, du lien interne. C’est l’effet « Maman Canard » sur lequel nous souhaitons nous appuyer. En se regroupant, on peut sortir de la fatigue et de la solitude face aux outils des GAFAM.

Ensemble, on peut se sentir plus fort·es pour trouver comment changer nos habitudes numériques et adopter des outils web à la hauteur de nos valeurs.

Cette nouvelle feuille de route aurait dû commencer en 2020, sauf qu’une pandémie a mobilisé nos énergies autrement. Mais aujourd’hui, nous annonçons de nouveau notre ambition de poursuivre le mouvement émancipateur lancé par Dégooglisons, approfondi par Contributopia, en misant cette fois-ci sur la force des collectifs (pour en savoir plus sur notre stratégie et nos réflexions, c’est dans l’article Collectivisons Internet !)

4 actions pour casser 3 pattes à un GAFAM

Voici donc les quatre grandes actions que nous voulons entreprendre sur les trois prochaines années. Ce sont des actions au long cours, qui vont chacune connaître plusieurs itérations.

Emancip’Asso, favoriser l’émancipation numérique du monde associatif

Conçu en partenariat avec Animafac et copiloté par un grand nombre d’organisations, le projet Emancip’Asso a pour objectif de mettre en lien des CHATONS (et autres hébergeurs éthiques) avec des associations qui ont besoin d’accompagnement pour établir une stratégie numérique émancipatrice.

Le projet repose donc sur une formation qui permettra aux hébergeurs de monter en compétences (formation dont vous pouvez  lire le programme ici), d’accompagner les associations dans l’élaboration de leur stratégie numérique, le diagnostic de leurs usages numériques et de leurs besoins, la recherche de financements et l’adoption d’outils web adaptés et ainsi de leur proposer une offre « tout en un ».

Ensuite, le site emancipasso.org permettra de recenser l’ensemble des hébergeurs qui proposent aux associations des offres sur mesure. Nous souhaitons aussi qu’il permette de publier des petites annonces (pour que des assos puissent exprimer et mutualiser le financement d’outils libres), ou encore de consulter un centre de ressources (pour faciliter la dégooglisation de son association), etc.

un chaton patissier qui présente un nuage-gâteau fait sur commande, tandis qu'en arrière-plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cette formation fera l’objet d’une captation vidéo pour servir de base au deuxième module du MOOC CHATONS, afin que d’autres hébergeurs puissent en bénéficier et proposer à leur tour des offres d’accompagnement des associations dans leur transition numérique.

Enfin, nous comptons mener une campagne de communication à destination des associations pour les inciter à mettre en cohérence leurs valeurs et leurs outils numériques en les informant qu’elles peuvent se faire accompagner par des professionnels qualifiés. Cette campagne se fera aussi bien en ligne (pour faire connaître le site web) que lors d’interventions (conférences, ateliers, etc.) notamment en travaillant avec de grandes organisations dont l’objet est déjà d’accompagner les associations.

Attention, si la première partie du projet (la formation) est financée pour l’instant, les fonds manquent pour financer les autres étapes du projet, alors même que celles-ci sont indispensables. Vous pouvez donc soutenir spécifiquement le projet Emancip’Asso par un don, ou si vous représentez une structure, devenir partenaire du projet.

🦆 Découvrir Émancip’Asso 🦆 Soutenir Framasoft

Frama.space, gros cloud pour petits collectifs

Avec Frama.space, Framasoft souhaite ouvrir des espaces numériques de partage, de travail et d’organisation à des collectifs qui n’ont pas les moyens d’en obtenir autrement. Basé sur le logiciel libre Nextcloud, Frama.space permettra d’obtenir :

  • Un espace moncollectif.frama.space ;
  • 40 Go de stockage à se partager entre 50 comptes (maximum) ;
  • Une suite bureautique (au choix : OnlyOffice ou Collabora Online) ;
  • Synchronisation des agendas, contacts, notes, etc. ;
  • Les outils de visio, de tchat, de kanban

L’idée dans cette proposition est d’autonomiser les associations et collectifs militants. Framasoft recevra une demande de la part d’un·e responsable de ce collectif, lui confiera cet espace et ensuite… ce sera au collectif d’organiser son espace !

Qu’il s’agisse de gérer les 40 Go mis en commun, donc à partager entre toutes les membres du collectif, ou encore d’aider les autres à s’emparer de l’outil Nextcloud, nous misons sur le fait que ces collectifs seront solidaires entre eux, et pourront s’emparer des outils d’autoformation et d’entraide que nous mettrons à leur disposition.

Rien n’est jamais aussi parfait, et il y aura forcément besoin d’espaces communautaires. C’est pour cela que nous allons aussi ouvrir un forum afin que la communauté francophone utilisant Nextcloud puisse y partager ses astuces, ses frustrations, ses envies.

Écouter les collectifs bénéficiant de Frama.space nous permettra de comprendre comment Framasoft pourra contribuer au développement de Nextcloud pour faciliter son adoption par le milieu associatif. Qu’il s’agisse d’outils de facilitation (documentation, tutoriels, démonstrations, webinaires, etc.) ou d’améliorations dans l’ergonomie et les fonctionnalités : nous comptons bien profiter de ces retours pour améliorer régulièrement ce projet.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Faire communauté autour d’un outil et de pratiques communes est un aspect essentiel du projet Frama.space. C’est pourquoi, nous comptons régulièrement demander aux bénéficiaires de répondre à des enquêtes sur leurs usages… voire, d’ici la fin du projet de monter un Observatoire des Pratiques et Expériences Numériques Libres (nom de code : OPEN-L !).

De même, parce que des collectifs très divers vont avoir en commun un outil et des pratiques numériques, nous souhaitons que cela puisse permettre de tisser des liens entre eux. Qu’il s’agisse de pouvoir partager des informations sur les domaines d’expertise et les actions de chacun, ou de partager des outils, des manières de faire, etc. nous voulons faire en sorte que Frama.space permette aux collectifs qui s’en serviront de partager leurs horizons avec leurs voisins de service !

Pour arriver à relever l’ensemble de ces défis, Frama.space sera ouvert et offert de manière très, très progressive. Nous proposerons un formulaire d’inscription lors de chaque temps d’ouverture de nouveaux espaces. Vous pouvez rester informé·es de ces campagnes d’ouvertures en vous inscrivant à la newsletter Frama.space.

Cette progressivité permettra d’améliorer le service régulièrement mais aussi d’éviter la centralisation des besoins sur Framasoft. Ainsi, nous comptons ouvrir la bêta de ce service d’ici quelques semaines, mais pour cent ou deux cents associations « pionnières » qui testeront le service dans son plus simple appareil. Nous avons hâte de vous présenter Frama.space plus en détail à cette occasion.

Disons-le franchement, Frama.space est un très gros projet qui va largement nous occuper sur les trois prochaines années. Nous sommes cependant persuadées que par cette initiative les associations permettront à de très nombreuses personnes d’avancer concrètement dans leur dégooglisation. Frama.space est aussi un projet qui peut coûter beaucoup d’argent (infrastructure, infogérance, etc.) et pour lequel nous aurons besoin de votre soutien.

🦆 Newsletter Frama.space 🦆 Soutenir Framasoft

ECHO Network, comprendre les besoins de l’éducation populaire hors de nos frontières

Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet, mais aussi un réseau associatif à échelle européenne. Mené par l’association d’éducation populaire des Céméa France, ce réseau se compose de 7 structures provenant de 5 pays européens :

Ce qui nous rassemble, c’est l’accompagnement des citoyen·nes : éducation populaire, éducation active, éducation nouvelle… Chacune des structures accompagne, à son niveau, des publics dans leur autonomie et leur émancipation. Mais comment accompagner cette émancipation dans (voire par) un monde numérique centralisé chez les géants du web ?

Est-ce que les arguments qui motivent à se dégoogliser en France fonctionnent également en Croatie ? Quelle est l’offre d’hébergement d’outils web libres en Allemagne ? Sur quelle communauté repose-t-elle ? Est-ce que les lois qui restreignent les libertés sur le Web sont les mêmes en Belgique et en Italie ? Comment, dès lors, construire un argumentaire à défendre auprès du Parlement européen ?

Pour dépasser ces interrogations, le projet ECHO Network se découpe en deux phases. Une première phase d’exploration de ces sujets aura lieu en 2023. Nous commencerons par un séminaire d’ouverture en janvier à Paris, puis des visites d’étude auront lieu dans chacun des 4 autres pays, organisées par la structure accueillante, sur un thème en particulier. Ainsi nous explorerons en :

  • France – Les enjeux du numérique pour les membres du réseau (présentation générale)
  • Allemagne – Les réseaux sociaux centralisés chez les jeunes, outil d’émancipation ou d’aliénation ?
  • Belgique – Pratiques d’Éducation Nouvelle pour sensibiliser aux outils éthiques
  • Italie – Entre présentiel et distanciel, quelle utilisation du numérique ?
  • Croatie – Inclusivité et accessibilité du Numérique
Dessin de cinq îles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

En 2024, nous passerons à la phase de mise en Communs. Chacun des membres du réseau produira une ressource appropriable et utilisable par d’autres associations européennes traversées par les mêmes questionnements. Évidemment, chacune de ces productions sera élevée dans les Communs par une licence libre.

Il s’agira aussi bien de lister les ressources d’éducation populaire à la transition numérique, que de cartographier les acteurs existants dans chacun des pays concernés, ou encore de créer un plaidoyer à l’intention de nos députées ainsi qu’un kit d’auto-défense numérique à l’intention des plus jeunes… la liste est longue (et elle continue !)

Nous sommes impatient·es d’avancer sur ce projet qui va nous permettre de mieux ouvrir nos horizons, de comprendre comment des circonstances différentes mènent à des expériences communes ou au contraire à des points de vue divergents sur l’émancipation via le numérique. Nous ne manquerons pas de partager chacune de nos avancées sur ce blog !

🦆 Suivre ECHO Network 🦆 Soutenir Framasoft

Peer.Tube, mettre en valeur le PeerTube pour lequel nous œuvrons

Alors non, nous ne parlons pas ici du logiciel PeerTube que nous développons pour que des geeks puissent l’installer sur un serveur et créer des plateformes fédérées de live et d’hébergement de vidéos… Nous parlons du site peer.tube, et plus exactement de l’ambition que nous avons pour ce site.

Le principe est simple : nous voulons en faire une vitrine des vidéos PeerTube qui nous enthousiasment. PeerTube pouvant être utilisé par toutes et n’importe qui, on peut parfois trouver tout et n’importe quoi dans cet univers de vidéos, dont des contenus qui ne nous correspondent pas du tout. Ce n’est pas notre rôle de les interdire, mais cela peut être notre rôle de promouvoir des vidéos sur PeerTube qui nous rendent fièr·es de tout ce travail que nous fournissons depuis plus de 5 ans sur ce logiciel.

Et au-delà de notre volonté, nous entendons régulièrement :

mais où est-ce que je peux aller voir des contenus intéressants, sur PeerTube ?

Nous souhaitons effectuer tout un travail de curation, de sélections de contenus, afin d’apporter notre réponse : essaye sur Peer.tube !

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une flotte entière de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Peer.Tube – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ce projet démarrera réellement à partir de 2023 et va lui aussi évoluer en plusieurs étapes, mais nous envisageons d’ores et déjà que notre travail de sélection pourra prendre plusieurs formes :

  • se fédérer et donc montrer des chaînes, des comptes ou d’autres instances au contenu original,
  • partager nos choix de fédération pour que d’autres instances puissent les suivre,
  • permettre à des créatrices de contenus qui ne trouvent pas leur place sur d’autres instances de candidater pour avoir un compte sur peer.tube
  • tenter de faire communauté avec les administratrices et administrateurs d’autres instances qui ont établi leur ligne éditoriale…

Nous en sommes encore à imaginer tous les possibles, tant qu’ils concourent à notre but : faire de la fédération PeerTube un endroit où il est facile et agréable de partager et de regarder des contenus de qualité. PeerTube étant développé en anglais, le travail sera présenté d’abord dans cette langue (et, dans une moindre priorité, en Français). Ce projet et sa stratégie se développeront en restant à l’écoute des retours et idées de la communauté PeerTube (tout comme nous écoutons déjà vos idées pour améliorer le logiciel PeerTube !).

🦆 Découvrir Peer.tube (2023) 🦆 Soutenir Framasoft

Et c’est marre ? Et Dégooglisons, PeerTube, Mobilizon… alors ?

Certes, 4 projets sur 3 ans, ça peut sembler maigre, on vous avait habituées à plus ;).

Seulement, il s’agit là de quatre très gros projets, que l’on va travailler progressivement sur 3 ans, en plusieurs itérations, en suivant un cycle qui fonctionne assez bien : proposer une première mouture, écouter les retours du premier public qui la teste, améliorer en fonction de ces retours, se relier à un public plus large et lui proposer une nouvelle version. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur nos méthodes, nos intentions et notre stratégie derrière cette campagne, on vous détaille tout cela dans l’article Collectivisons Internet.

Dessin d'un Canard qui sourit en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre nocturne sous des lampions

Coin-Coin – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais surtout ces quatre projets ne viennent pas remplacer les actions que nous menons déjà : ils s’y additionnent. Ainsi, pour les trois prochaines années, nous avons l’intention de :

Notre ambition, c’est que ces quatre projets au long cours viennent s’ajouter à toutes les propositions que nous avons construites, depuis près de vingt ans, dans le but que les humaines soient plus libres que le code.

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

On a besoin de sous #WeNeedCoins

Ce que nous avons construit toutes ces années, et l’ensemble des actions que nous menons, nous les menons grâce à vous.

C’est grâce à votre soutien, essentiellement grâce à vos dons, que Framasoft peut fonctionner. Notre budget 2021 représente environ 630 000 €, et celui de 2022 sera sensiblement le même, modulo l’inflation. Cet argent provient, à 98 % de vos dons, et nous permet de financer :

  • 10 emplois salariés dans l’association
  • 96 serveurs, sur 43 machines physiques
  • près de 100 conférences, ateliers et rencontres sur lesquelles nous nous déplaçons
  • 2 logiciels importants dans le monde décentralisé et fédéré
  • une lettre d’information qui est adressée à plus de 450 000 abonnées
  • 16 services en ligne, parmi plus de 50 projets divers, dont bénéficient plus de 1 000 000 de personnes chaque mois

Framasoft représente aujourd’hui une des grandes forces dans le monde du numérique éthique, et une des plus libres pour expérimenter et démontrer que d’autres choix numériques sont possibles lorsque l’on a le courage de faire d’autres choix de société. Cette force et cette liberté, c’est vous qui nous les donnez.

barre de dons de la page soutenir, à 0 € sur 200 000 €

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dépenses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un déficit de 60 000 € (que des dons plus généreux lors des confinements de 2020 nous ont, heureusement, permis d’absorber). À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 200 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

🦆 Soutenir Framasoft

Collectivisons Internet, 3 ans pour voler dans les plumes du capitalisme de surveillance

Par : Framasoft
19 octobre 2022 à 03:23

Si le problème majeur dans le monde numérique est systémique (le fameux capitalisme de surveillance), alors la réponse ne peut pas se limiter aux « petits gestes individuels de dégooglisation ». Notre nouvelle feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 » fait le pari de fournir des outils numériques aux associations, aux collectifs qui œuvrent pour le bien commun et le bien des Communs.

Laissez-nous vous expliquer pourquoi…

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Il y a deux articles qui présentent notre nouvelle feuille de route. L’article Collectivisons Internet 🦆 (celui-ci !) présente les réflexions et la méthode derrière nos actions. L’article Convivialisons Internet 🦆, quant à lui, expose les actions et projets concrets que nous voulons mener.

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

S’émanciper de la basse-cour industrielle de Google

À Framasoft, nous apprenons en faisant. Chaque nouvelle campagne, chaque nouvelle feuille de route triennale, nous essayons d’appliquer les leçons du passé. Et à chaque fois, nous en découvrons un peu plus sur nos idées reçues, nos erreurs, et comment les corriger pour la suite.

Lors de la campagne Dégooglisons Internet (2014-2017), nous avons appris que si notre petite association ne peut pas dégoogliser la terre entière, il y a malgré tout un grand nombre de personnes qui sont intéressées par des outils web qui respectent leurs valeurs et leur intégrité. Proposer ces services ouverts à un maximum de monde permet une large adoption, même si l’on risque de centraliser les attentions. C’est aussi durant cette période que nous avons initié le collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS, pour que d’autres hébergeurs nous rejoignent dans cette aventure.

Ensuite nous nous sommes lancé·es dans la feuille de route Contributopia (2017-2020), où nous avons contribué à de nombreux projets collectifs, populaires, fédérés. Nous y avons rencontré ces autres, avec qui nous avons en commun les valeurs de partage, d’équité, de soin et d’émancipation qui nous ont séduites dans le logiciel libre. Ces cheminements, rencontres et échanges nous ont aussi permis de réaliser que les choix numériques sont des choix de société, et que ceux faits par les GAFAM sont les piliers d’un système : le capitalisme de surveillance.

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

« Quitter la planète GAFAM NATU BATX » Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Il y a des livres entiers qui essayent de définir le capitalisme de surveillance, donc la compréhension que nous allons partager ici est forcément résumée. Le capitalisme de surveillance, c’est ce système qui, en priorisant le profit et le pouvoir par dessus tout, transforme nos comportements collectifs en des jeux de données. L’objectif étant de revendre la prédiction et la manipulation de nos comportements futurs, le plus souvent sous forme de propagande commerciale, culturelle, électorale, etc. Pour ce faire, des méga-entreprises essaient d’établir des monopoles sur des outils numériques qui maximisent l’appropriation et la monopolisation de notre attention.

Dit plus simplement, le capitalisme de surveillance crée des fermes à données industrielles dont nous sommes la volaille. D’un côté on nous gave d’une bouillie attentionnelle (enrichie à la pub), de l’autre on nous arrache nos comportements sociaux, des parties de nos vies, pour les revendre à des clients de luxe, au prix du foie gras.

Nous avons alors, au sein de Framasoft, développé des outils pensés hors des valeurs de ce système, dont PeerTube, logiciel de plateforme vidéo, et Mobilizon, pour annoncer ses événements et gérer ses groupes. Cependant, ces outils demandent à ce que tout un groupe s’implique sur leur maintien, leur fédération, leur politique éditoriale, leur modération : beaucoup de petites structures n’ont pas ces moyens humains en interne.

🦆 Découvrir les projets qu’on veut mener 🦆 Soutenir Framasoft

Besoin d’un numérique qui ne donne pas la chair de poule

De 2019 à 2022 nous avons aussi appliqué le plan d’action « Déframasoftisons Internet ». Nous avons fermé des projets qui étaient soit sous-utilisés, soit disponibles chez d’autres hébergeurs/chatons de confiance. Cela nous a permis de nous libérer de l’énergie pour de futurs projets, d’affirmer notre volonté de prendre soin de l’association en évitant une croissance déraisonnée qui modifierait notre collectif (et son fonctionnement qui nous permet d’être très efficaces !), mais surtout de promouvoir la décentralisation des outils numériques éthiques.

Entre 2020 et 2022, en plein cœur d’une pandémie qui a confiné une bonne partie du monde et souligné notre dépendance collective aux services en ligne, nous avons redoublé d’efforts pour maintenir nos actions. Nous avons d’ailleurs révisé nos plans de « Déframasoftisation », et fait le choix de maintenir une partie des outils que nous pensions restreindre, ou fermer (Framalistes, Framagit, Framateam, Framacalc…). Nous avons fait ce choix parce que nous ne voyions pas ou peu d’alternatives, et que nous n’allions pas laisser tant de personnes le bec dans l’eau.

C’est aussi durant cette période d’isolements forcés qu’un besoin fort s’est fait de plus en plus entendre :

Moi je veux bien me dégoogliser, mais j’ai besoin qu’une personne m’accompagne. Qu’elle soit là, physiquement, avec moi et qu’elle m’aide dans cette transition.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cela faisait un moment que nous entendions ce besoin d’accompagnement humain, physique, et ce n’est pas surprenant. Une des mécaniques du capitalisme est d’individualiser (« Le client est roi ») afin de mieux isoler et faire peser la responsabilité sur chacune et chacun d’entre nous. Par exemple, les informations que l’on nomme « données personnelles » ne sont ni données, ni personnelles : c’est, plus précisément, la captation numérique de nos vies en lien avec celles des autres. Ce sont nos comportements sociaux.

À l’inverse, si de nombreuses associations, fédérations, etc. sont aussi efficaces dans leur travail pour le bien commun (qu’il s’agisse de faire découvrir le tricot ou de combattre l’inaction climatique), c’est bien parce qu’elles reposent sur le plaisir d’être et de faire ensemble, sur la joie de se retrouver pour échanger, sur la chaleur humaine que l’on trouve dans le collectif.

🦆 Découvrir les projets qu’on veut mener 🦆 Soutenir Framasoft

Sortir du marasme grâce à la coinvivialité

Le futur que les GAFAM sont en train de dessiner est un futur où les humain·es sont isolées (pour que les liens entre être humaines dépendent de leurs outils), exploités (pour créer encore plus d’outils à consommer), individualisées (pour éviter que des collectifs remettent en question leurs méthodes), dépendants (de leurs systèmes monopolistiques), cupides (pour mieux manipuler nos manques d’argent), compétitives (pour les mettre en concurrence et ainsi légitimer l’élaboration d’une élite).

Ce futur, que le capitalisme de surveillance dessine dès aujourd’hui, n’est ni séduisant, ni viable. Il considère les humain·es et la planète comme des ressources, et mène droit à leur destruction.

De l’autre côté, en essayant de sortir de notre confortable bulle de libristes pour aller à la rencontre d’autres communautés qui changent le monde, nous n’avons pas été très dépaysé·es… On retrouve souvent les mêmes manières de faire société autour de la contribution, et les mêmes utopies.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ces « contributopistes » désirent le même futur que nous : un futur où les humain·es sont fiers, autonomes, émancipées, savantes, solidaires, partageurs… et où le numérique est un outil maîtrisé, transparent et convivial qui contribue à cette émancipation.

Ainsi, si l’on résume les leçons tirées de nos cheminements passés :

  • Nous n’avions, jusqu’à présent, pas d’outil qui répondrait spécifiquement aux besoins des petits collectifs, de ces petites associations qui font beaucoup avec peu de moyens mais des tonnes de bonne volonté.
  • Nous décelons bien le piège de rester isolés, individualisées dans nos « petits gestes de dégooglisation » face à un système auquel on ne peut opposer qu’une force collective.
  • Nous voyons le besoin de remettre de l’humain, de la présence, de la chaleur dans l’accompagnement pour adopter des outils numériques éthiques.
  • Nous avons enfin pu confirmer qu’un bon nombre d’associations, de collectifs de la société civile qui œuvrent pour le bien commun partagent les valeurs des Communs.

Ces actrices et acteurs de la « société de contribution » travaillent à concrétiser des utopies que nous partageons.

Bref : il est grand temps de dégoogliser les contributopistes !

(…qui le désirent, hein, évidemment : on n’a jamais forcé quiconque, on ne va pas commencer maintenant !)

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Se réchauffer dans la joyeuse troupe

Les quatre actions au long cours (Frama.space, Émancip’Asso, ECHOnetwork, Peer.tube) que nous vous présentons en détail dans l’article Convivialisons Internet 🦆 ont un but commun : équiper des collectifs solidaires d’outils web à la hauteur de leurs valeurs.

Ces quatre projets misent chacun sur la force du collectif tout en ayant conscience des contraintes et des limites bien connues dans le milieu associatif. Ainsi, la chaleur humaine au sein de ces groupes n’est pas une baguette magique qui va miraculeusement leur libérer les connaissances, le temps et les moyens pour se former ensemble à adopter un Nextcloud, un PeerTube, ou d’autres outils éthiques.

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Peer.Tube – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

De même, les 39 membres (dont dix salariées) de l’association Framasoft ne vont pas pouvoir se démultiplier pour aller accompagner personnellement chaque nouveau collectif qu’on veut accueillir sur Frama.space, par exemple (d’autant plus qu’on se dit que, si vous nous en donnez les moyens, cela pourrait représenter des milliers de collectifs d’ici 3 ans !).

C’est pour cela que chacun de ces projets intègrent à la fois une dimension communautaire (avec des espaces et du temps d’animation pour faire communauté et échanger ensemble sur nos pratiques, nos obstacles, etc.) et une dimension d’accompagnement (avec de la formation de formateurs, des améliorations spécifiques aux besoins, des contenus pédagogiques pour s’autonomiser et s’approprier les outils etc.)

🦆 Découvrir les projets qu’on veut mener 🦆 Soutenir Framasoft

Mener le radeau en un cercle vertueux

Pour être efficace, et pour que ces outils puissent être adoptés, notre objectif c’est qu’ils soient utiles (oui, faire des outils utiles, ça c’est de l’innovation disruptive de la tech for good souveraine et néanmoins digitale !). Arriver bille en tête avec des idées préconçues en clamant « nous savons mieux que vous ce dont vous avez besoin » ne semble pas la stratégie la mieux adaptée (ni la plus humaine).

Nous prévoyons donc de ne pas tout prévoir, si ce n’est des temps et des espaces de retours. Nous voulons aussi nous rendre disponibles pour répondre aux besoins que nous rencontrerons sur chacune de ces actions que nous nous sentons d’entreprendre. Ainsi, si nous planifions déjà que nous allons probablement coder des fonctionnalités, ainsi que créer des tutos, des webinaires ou autres supports pédagogiques… Nous n’avons pas tout prédéfini à l’avance, afin de pouvoir répondre aux retours des bénéficiaires, qui seront les premières personnes concernées.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

C’est un cercle vertueux que nous avons défini au fil de nos expérimentations et qui convient bien à notre manière de fonctionner :

1. Proposer une version imparfaite de notre projet

C’est OK si la peinture est fraîche, si c’est encore brouillon. C’est totalement OK aussi de commencer en s’adressant à un public très restreint. Nous avons trois ans pour améliorer tout cela, et nous avons prévu du temps et de l’énergie pour le faire.

Par exemple, si nous espérons pouvoir fournir du Frama.space à des milliers de collectifs dans 3 ans, ce sera déjà magnifique si on en ouvre pour deux ou trois cents collectifs d’ici fin 2022 !

2. Écouter les retours des bénéficiaires

Le forum Frama.space, la communauté PeerTube, les visites d’études ECHO Network et les retours sur la formation Emancip’Asso seront autant d’endroits pour écouter les retours sur ces outils. Parce qu’il est trop facile de tomber dans ses idées préconçues et de rater ainsi la réalité de celles et ceux qui sont sur le terrain.

Nous allons jusqu’à imaginer, en nous appuyant sur les collectifs qui bénéficieront de Frama.space, initier un Observatoire des Pratiques et Expériences Numériques Libres. Nom de code : OPEN-L, on vous en reparlera… si jamais on arrive à le mettre en place !

3. Améliorer progressivement

L’objectif est donc d’améliorer chacune de ces actions sur le long terme. Cela pourra passer par de la création de documentation et d’outils pédagogiques, de l’animation de communautés, un travail sur l’ergonomie ou sur de nouvelles fonctionnalités à coder…

Nous voulons nous réserver une complète liberté d’améliorer chaque action en fonction des retours que nous aurons eu en écoutant les bénéficiaires.

4. Relier les humain·es aux outils, et aux humain·es

C’est une partie importante et souvent négligée : le lien. C’est dommage car le Web est, dans ses fondements, fait pour faire du lien. Cette étape peut prendre plusieurs formes. Cela peut signifier prendre le temps de présenter les améliorations de chaque action à ses bénéficiaires. Ou bien élargir la communauté et les bénéficiaires de tel projet. Ou encore profiter que des collectifs partagent un outil commun pour leur partager/proposer/informer ce que peuvent faire leurs voisins de service…

Mais cela peut encore se traduire par un temps de documentation, afin de synthétiser l’expérience, les leçons apprises, les ressources rassemblées… et de verser tout cela dans les communs. Quelle qu’en soit la forme, l’étape du lien est un moment où on prend le temps de faire le point, de présenter un bilan pour mieux relancer le cercle vertueux et proposer une nouvelle itération du projet.

🦆 Découvrir les projets qu’on veut mener 🦆 Soutenir Framasoft

Si vous ne voyez pas de couac, soutenez-nous !

On ne va pas y aller par quatre chemins : Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 est une feuille de route avec une ambition clairement politique, dans le sens où nous espérons qu’elle contribuera à changer le monde (ne serait-ce qu’un octet à la fois).

Après plus de huit ans à observer et informer sur le futur que les géants du web concrétisent chaque jour, sur les choix politiques qu’ils imposent dans nos sociétés, il nous semble de plus en plus essentiel de préserver un coin de web de leur influence. Et au-delà de leur résister, nous croyons que c’est aussi notre rôle de proposer des outils émancipateurs à celles et ceux qui contribuent à des utopies qui nous éloignent du capitalisme de surveillance, parce que ces personnes construisent un futur désirable.

C’est « aussi » notre rôle, car ces nouvelles actions ne remplacent pas celles que nous continuons de mener. Les services Dégooglisons ouverts à tous et toutes, les développements de PeerTube et Mobilizon, le collectif CHATONS, les communs culturels... tous ces projets restent d’actualité et vont nous demander du travail ces trois prochaines années.

Dessin d'un Canard qui sourie en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre

Coin-Coin – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Si ce cap que nous nous sommes fixé et cette stratégie vous plaisent, si les actions que nous continuons de maintenir vous semblent importantes, nous vous rappelons que Framasoft est exclusivement financée par… vous ! Ce sont vos dons, déductibles à 66 % des impôts pour les contribuables françaises, qui nous permettent d’agir en toute indépendance.

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dépenses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un déficit de 60 000 €, que des dons plus généreux lors des confinements de 2020 nous ont permis d’absorber.

barre de dons de la page soutenir, à 0 € sur 200 000 €

Cependant, à l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 200 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

🦆 Soutenir Framasoft

Framasoft.org : un site en cohérence avec qui nous sommes et ce que nous faisons

Par : Framasoft
2 novembre 2022 à 04:21

« Ah oui, Framasoft, je connais, c’est les framatrucs ! ». Alors oui, mais pas que. Ces dernières années, notre association a évolué en affirmant ses positions et en étendant ses actions. Il était temps de rendre notre projet associatif clair, fluide et facilement compréhensible. Et quoi de mieux pour cela qu’une refonte de notre site internet principal framasoft.org ? C’est parti pour la visite !

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Nos valeurs affirmées

Après 3 ans de travail, d’ateliers guidés par Marie-Cécile Godwin et de peaufinage par l’association, nous publions aujourd’hui notre manifeste.

Cette publication est particulièrement importante pour nous : elle clarifie notre raison d’être, le cadre de nos actions et les valeurs qui nous poussent à agir.

En cours de route, nous nous sommes dit : « Et si on faisait en sorte que les intentions du manifeste se comprennent dès l’arrivée sur framasoft.org ? ». C’est avec cette idée en tête que nous avons construit ce nouveau site.

 

Accueil framasoft.org

Pourquoi nous faisons tout ça ?

Ce qui nous motive (changer le monde pour plus de justice sociale !), pour qui nous le faisons (celles et ceux qui veulent aussi de ce monde meilleur) et qui nous sommes (une petite association, un groupe d’ami⋅es), c’est en fait essentiel pour bien comprendre notre projet associatif. Alors on le précise !

capture d'écran "Vous avez dit Framasoft ?"

C’est pas un peu politique ?

La politique, dans son sens premier, désigne ce qui est relatif à l’organisation d’une cité. Vouloir changer notre monde actuel pour un monde meilleur, où les Communs sont favorisés, où la justice sociale est une base, où les libertés sont préservées, c’est politique ! L’élaboration de notre manifeste nous permet de mettre en avant une évidence : notre projet associatif est politique.

capture d'écran "C'est pas un peu politique ?"

Remise au point de certaines idées reçues

Framasoft est une petite association, qui n’est pas neutre (et ne souhaite pas l’être), et qui dépend de vous, de vos dons. Cela n’est pas toujours connu par nos bénéficiaires, et le rappeler est toujours utile. On en profite pour glisser une vidéo qui parle un peu plus de l’association. En images, c’est quand même plus sympa !

capture d'écran "Idées reçues"

L’étendue de nos actions éclaircie

En 2021, notre objet social a évolué. Nous sommes passés « d’association de promotion de la culture libre en général et du logiciel libre en particulier » à une « association d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels ». Réfléchir et mettre en place des actions qui facilitent l’émancipation des citoyens et citoyennes, c’est notre objectif, et les actions qui en découlent peuvent prendre différentes formes, que l’on voulait rendre visibles.

Montrer nos différents axes d’action

Depuis quelques mois, nous présentons ce que nous faisons en 3 catégories : l’éducation populaire, l’émancipation numérique et l’archipélisation. Cette catégorisation nous permet de mieux expliquer nos actions : nous avons ainsi créé des sous-pages, permettant de rentrer dans le détail.

capture d'écran "On agit concrètement pour"

Des exemples concrets, ça parle toujours plus que de longs discours. La page d’accueil est parsemée d’actions concrètes que nous menons : services en ligne, exemples de communs culturels auxquels nous avons contribué ou encore articles et conférences que nous avons réalisées.

capture d'écran "On nous connaît souvent pour"

Trouver ce que nous disons et où nous retrouver

Du contenu que l’on peut actualiser pour rendre le site plus « vivant » ? Nous, on dit oui ! Que ce soit une actualité mise en avant, la vidéo d’une conférence ou des articles de blog dernièrement publiés : nous allons pouvoir faire de notre site internet une vitrine régulièrement renouvelée, pour exposer ce qui se passe dans l’association.

capture d'écran "à voir et à lire"

Nous avons aussi envie de mieux valoriser nos participations à différents événements. Après quelques réflexions, il nous a semblé plus que judicieux d’utiliser le logiciel de gestion de groupes et d’événements que nous développons, Mobilizon, pour valoriser nos interventions. Nous avons ainsi mis en place un groupe sur notre instance Mobilizon.fr, où nous ajoutons au fur et à mesure les prochains événements auxquels nous participerons. Nous avons ensuite relié ces événements à notre nouveau site internet : tadaaa, la partie « On se voit bientôt » s’actualise « toute seule ». Pratique, non ?

capture d'écran "On se voit bientôt ?"

Nos actions réalisables grâce à vos dons

Dès le haut de page, nous avons voulu mettre en avant que si tout cela est possible, c’est bien grâce à vous, grâce à vos dons. Le budget de notre association repose en effet à plus de 98 % sur des dons (dont 86 % sont des dons de particuliers). En bas de page, un formulaire de dons permet d’apporter plus de précisions (quelques chiffres, comment nous utilisons les dons et des réponses à des questions plus générales).

Soutenir Framasoft

Un joli coup de pinceau

Notre image a bien évolué au fil des ans

Tout comme nos actions ont évolué ces dernières années, notre image a, elle aussi, quelque peu changé. Entre 2014 et 2016 (lors du lancement de la campagne « Dégooglisons Internet »), nos illustrations étaient plutôt humoristiques, voire satiriques, notre but étant de dénoncer les dérives des géants du web (vous trouverez quelques archives par ici).

Depuis 2017 (avec le lancement de Contributopia), nous avons commencé à travailler avec David Revoy, dans un univers plus poétique. Nous avons, au fil des années, poursuivi cette ligne plus optimiste, où nous voyons qu’une co-construction est possible. Nous voulons montrer des imaginaires où nous ne nous prenons pas au sérieux, où nous essayons des choses et où nous avons le droit à l’erreur. Quelque chose qui représente aussi nos valeurs, quoi !

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Une mise en pratique progressive

L’année dernière, nous avons entamé une grande mise à jour des pages d’accueil de nos services en ligne. Le but ? Comprendre rapidement comment accéder au service, informer de ce qu’il fait, ses conditions, et préciser qui est derrière tout ça… tout en actualisant la page à notre image.

Nous avons ensuite entamé un travail de mise à jour de nos contenus imprimés (que vous pouvez retrouver par ici) et l’identité visuelle de Framasoft s’est peu à peu peaufinée : couleurs, illustrations, polices… Nous avons recherché plus d’unité dans nos différents supports pour mieux nous représenter.

Documents imprimés de Framasoft - octobre 2022

Dépliants, affiche et stickers de Framasoft

 

Nous avons ensuite, durant l’été, remis en beauté notre site degooglisons-internet.org. Un nouveau pas pour appliquer l’évolution de notre image à nos outils en ligne.

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

C’est maintenant la figure de proue de notre association, framasoft.org que nous avons mise à jour, en reprenant tous ces éléments qui nous représentent plus sincèrement. De quoi mieux comprendre ce que fait, ce que veut mais aussi qui est cette association Framasoft.

Un travail à plusieurs mains

Nous avons fait à nouveau appel à Marie-Cécile Godwin pour travailler la trame de la page d’accueil, et nous permettre d’y intégrer le manifeste (et que nos valeurs puissent transparaître entre les lignes). Notre équipe salariée s’est mobilisée pour rendre tout cela pertinent, agréable à utiliser, et agréable à regarder tandis que l’équipe bénévole s’évertuait à peaufiner et préciser notre manifeste.

On espère que le site vous sera utile, que ce soit pour chercher du contenu, comprendre ce que l’on fait ou creuser certains sujets. En tout cas, on prend le temps de vous remercier encore une fois de votre soutien, qui a rendu cette refonte possible !

 

 

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 184 500 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Soutenir Framasoft

 

Ressources à consulter :

Mobilizon v3 : trouver des événements et groupes dans tout le fédiverse !

Par : Framasoft
8 novembre 2022 à 02:52

Mobilizon, c’est l’alternative que nous développons depuis 2019 pour que chacun·e puisse émanciper ses événements et groupes de Facebook. Sauf qu’à l’inverse de Facebook, Mobilizon n’est pas une plateforme unique. C’est un logiciel que des spécialistes peuvent installer sur un serveur pour créer leur propre plateforme d’événements et de groupe (appelée une « instance »). Ces instances peuvent se relier entre elles au sein d’une fédération.

Vous pouvez donc utiliser Mobilizon en vous inscrivant sur Mobilizon.fr, l’instance que nous hébergeons, mais vous pouvez aussi vous inscrire sur d’autres hébergements de Mobilizon (nous proposons une sélection sur Mobilizon.org).

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Voilà un peu moins d’un an que nous avons publié la seconde version (la « v2 ») de Mobilizon. Celle-ci apportait son lot de mises à jour (prise en compte des fuseaux horaires, amélioration de l’affichage des langues, etc.), de nouvelles fonctionnalités (suivre les activités publiques d’un groupe sans avoir besoin de s’y inscrire, exporter la liste des participantes d’un événement que l’on organise, recherche parmi les événements passés, etc.) et de petites retouches (apparence des emails, design des cartes présentant les événements ou les groupes, etc.).

Rose, Fennec et mascotte de Mobilizon, sculpte le "pin" symbole qui pointe un endroit sur une carte en ligne. D'autres fennecs envoient des rayons de lumière sur la scupture pour la faire briller

Mobilizon – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Nous l’annoncions déjà à l’époque, nous souhaitions développer en 2022 des fonctionnalités permettant d’améliorer la découverte des contenus (les événements, les groupes, leur page publique, les articles publics de ces groupes). C’est bien cette voie que nous avons suivie (enfin quand on dit nous, c’est surtout UN développeur salarié qui consacre une partie de son temps sur le projet) .

Petit tour des nouveautés de cette V3…

Mobilizon Search Index, un moteur de recherche d’événements et de groupes Mobilizon

Comme nous savons qu’il n’a pas toujours été facile de trouver des événements ou des groupes sur Mobilizon, nous avons travaillé une bonne partie de l’année à la réalisation de Mobilizon Search Index, une nouvelle porte d’entrée vers Mobilizon.

Ce que Mobilizon Search Index peut faire pour vous

Ce nouveau site vous permet de rechercher et d’explorer Mobilizon de différentes manières :

  • via la barre de recherche
  • en parcourant les catégories pour découvrir des événements par sujet
  • en vous géolocalisant pour trouver des événements à proximité
  • en vous laissant guider par notre sélection de groupes populaires
  • en découvrant la liste des événements en ligne
page d'accueil de Mobilizon Search Index

page d’accueil de Mobilizon Search Index

Mobilizon Search Index a été conçu pour vous apporter de l’information en respectant votre attention :

  • Les résultats seront les mêmes pour tout le monde, en fonction uniquement de votre recherche (et de la langue de votre navigateur), et absolument pas pré-triés selon un profil (parce qu’il n’y a pas de profilage !).
  • Les résultats sont présentés de manière claire et détaillée, afin d’éviter la course à la vignette racoleuse et aux titres criards tout en majuscules.
  • Les filtres de recherches vous donnent le pouvoir de trier l’affichage des résultats de manière avancée.
  • Si vous voulez voir en détail le contenu d’un événement ou d’un groupe, Mobilizon Search Index vous redirigera directement sur l’instance où il est hébergé (puisque nous n’avons aucun intérêt à vous enfermer dans le site web du moteur de recherche). Cela permet au passage de montrer concrètement la notion de fédération.

Regardons maintenant plus en détail les fonctionnalités proposées sur la page de résultats de recherche. Tout d’abord, vous pouvez choisir le mode d’affichage des résultats (liste ou carte) en cliquant sur le bouton en haut à droite.

affichage des résultats en mode carte

Vous pouvez aussi filtrer les résultats en fonction de plusieurs critères. Regardez dans la colonne de gauche pour voir quels filtres sont déjà actifs et modifiez-les si nécessaire :

  • type de contenu (événements, groupes ou les deux)
  • en ligne (ou pas)
  • date de l’événement
  • distance
  • catégorie
  • statut (confirmé, provisoire ou annulé)
  • langue

Vous pouvez également trier les résultats en utilisant le bouton « Tri » situé en haut à droite (uniquement dans l’affichage de type « Liste »). Si les résultats proposent des événements et des groupes, cette fonctionnalité ne s’applique pas, il faut d’abord filtrer par type de contenu.

Si vous affichez des événements, vous pouvez les trier selon 6 critères différents :

  • pertinence
  • date de l’événement (par ordre chronologique)
  • le plus récemment publié
  • le moins récemment publié
  • avec le plus de participant⋅es

Si vos résultats sont des groupes, vous pouvez les trier selon 2 critères différents :

  • pertinence
  • nombre de membres (du plus grand au plus petit)

Une porte d’entrée pour découvrir la diversité des contenus sur Mobilizon

Nous sommes conscients qu’en proposant une porte d’entrée unique vers la fédération Mobilizon, la structure qui détient les clés de cette porte prend le pouvoir. Elle prend le pouvoir de décider ce qui sera accepté (ou refusé) dans l’annuaire de recherche, elle prend le pouvoir de noter qui a cherché quoi, quand, depuis où, et elle prend le pouvoir d’intervenir dans l’affichage et l’ordre des résultats.

C’est d’ailleurs sur de tels mécanismes de pouvoir que Facebook a construit son monopole. Autant vous dire que, chez Framasoft, nous ne cherchons pas à être en situation de pouvoir… et encore moins à suivre le (mauvais) exemple de Méta ! Pour autant, nous voulons montrer le potentiel émancipateur de ce logiciel qui permet de se réapproprier les moyens de mobilisation.

Comme nous l’avons fait auparavant avec Sepia Search (notre moteur de recherche pour découvrir les contenus publiés sur PeerTube), nous prenons donc la responsabilité de vous proposer Mobilizon Search Index, notre porte d’entrée vers Mobilizon.

Rose Recherche – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un moteur de recherche modéré a posteriori

Toutes les instances de Mobilizon ne seront pas référencées sur Mobilizon Search Index. Ce moteur de recherche opérera sur la liste d’instances que nous maintenons sur https://instances.joinmobilizon.org. À ce jour, cette liste est composée de 83 instances, mais nous espérons vivement que de plus en plus d’organisations utilisent Mobilizon.

Cette liste est modérée en fonction de plusieurs critères :

Ainsi, si nous sommes informés d’une instance dont le contenu fait explicitement l’apologie du terrorisme ou promeut le révisionnisme historique, nous la supprimerons de l’index. Cette suppression aura pour effet d’éliminer des résultats de recherche tous les événements et groupes hébergés par cette instance.

D’autre part, si une ou plusieurs personnes viennent abuser du temps de nos modérateur⋅ices avec des signalements inappropriés et abusifs, leurs propos seront discrédités et ignorés (comme indiqué dans notre charte de modération).

Nous espérons cependant ne pas avoir à beaucoup modérer cette liste afin de proposer à toustes de découvrir la multitude d’événements et de groupes créés sur Mobilizon.

Mobilizon – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un outil d’indexation public, reproductible et adaptable à vos conditions

Le code source (la « recette ») de Mobilizon Search Index est transparent. Il est publié sur notre forge logicielle et nous fournissons une API que d’autres logiciels (y compris les instances de Mobilizon) peuvent utiliser.

Ainsi, toute personne qui le souhaite est libre de créer et d’héberger sa propre liste d’instances, son moteur d’indexation et son site de recherche, en copiant et en adaptant ce que nous avons créé. C’est à vous de prendre le pouvoir (et les responsabilités) en hébergeant votre propre moteur de recherche Mobilizon, configuré et modéré selon votre culture, votre politique d’indexation et vos valeurs !

Une V3 pour améliorer la découverte des contenus

Un nouveau design pour la page d’accueil et la page de résultats de recherche

C’est la nouveauté principale de cette V3, puisqu’il était évident pour nous que nous allions implémenter dans le logiciel Mobilizon tout le travail effectué sur Mobilizon Search Index. Cette V3 vous propose donc un nouveau design de la page d’accueil et de la page de résultats de recherche.

Nouvelle page d'accueil de Mobilizon v3

Page d’accueil de notre instance Mobilizon.fr

Sur cette nouvelle page d’accueil, outre un total relooking de l’environnement graphique (ça vous plaît ?), nous avons modifié l’ordre d’affichage des différents contenus. Le menu « Explorer » a disparu au profit d’une barre de recherche plus visible qui vous permet de préciser votre localisation. Sous celle-ci, nous affichons les trois catégories qui proposent le plus d’événements au sein de votre fédération. Nous proposons ensuite deux sections qui mettent en avant les événements et les groupes populaires à proximité de votre position (si vous utilisez le bouton « Me Géolocaliser » ou si vous précisez dans les préférences de votre compte une ville ou une région). Une nouvelle section est consacrée aux événements en ligne à venir et nous terminons sur une section dédiée aux derniers événements publiés sur votre instance et sa fédération.

Notre objectif : augmenter vos possibilités de découvrir des événements et des groupes dont vous ne soupçonneriez pas l’existence, de rendre davantage visible la diversité des contenus publiés sur Mobilizon.

Lorsque vous utilisez la barre de recherche de la page d’accueil, Mobilizon affiche une nouvelle page de résultats utilisant un design similaire à Mobilizon Search Index. Vous y retrouvez toutes les fonctionnalités détaillées ci-dessus (vue carte/liste, système de filtre, système de tri). Vous disposez même d’un critère supplémentaire dans la colonne de gauche : vous pouvez choisir les résultats dans le réseau de votre instance ou sur le Fediverse.

Si vous êtes administrateur⋅ice d’une instance Mobilizon, vous pouvez choisir et paramétrer le moteur de recherche que vous souhaitez utiliser par défaut.

Enfin, la section « Ces événements peuvent vous intéresser », placée en bas des événements, utilise de nouveaux critères (catégories, langue de l’événement et distance si l’événement a une adresse physique) en plus des tags pour vous recommander des événements plus pertinents.

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Mobilizon v3 – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Des modifications de fond nécessaires

Cette année, nous avons modifié de nombreux éléments de Mobilizon afin de ne pas accumuler de dette technique (passage à VueJS 3, migration du framework CSS de Bulma à Tailwind, etc.). Ces modifications ne sont pas visibles lorsqu’on utilise Mobilizon mais sont pourtant nécessaires. Elles nous permettent déjà de vous offrir la possibilité d’utiliser un thème sombre. Elles nous permettront, à l’avenir, de vous offrir plus facilement d’autres fonctionnalités (par exemple un système de thèmes).

Et nous offrons désormais la possibilité aux administrateur⋅ices d’utiliser des outils de métriques (Matomo et Plausible) sur leur instance Mobilizon qui leur permettent d’avoir des données complémentaires (le nombre de vues sur une page ou le nombre de vues d’un événement par exemple) en plus des éléments statistiques fournis par le logiciel lui-même .

Mobilizon est toujours financé grâce à vos dons

Cette v3 de Mobilizon a été en partie financée sur notre budget 2022, donc directement grâce aux dons des personnes qui soutiennent Framasoft, et en partie par la Fondation NLnet.

Nous ne savons pas encore exactement ce que nous allons faire sur Mobilizon en 2023, mais nous savons que vous aimeriez beaucoup une fonctionnalité d’import pour les événements, la possibilité pour les organisateur⋅ices d’événements de contacter de manière privée les participant⋅es et de pouvoir renseigner des coordonnées arbitraires pour la localisation d’un événement.

Notre nouvelle campagne Collectivisons Internet / Convivialisons Internet va nous demander beaucoup d’énergie mais nous ferons en sorte que l’outil évolue pour toujours plus prendre en compte les besoins dont vous nous faites part.

 

Barre de dons de Framasoft au 8 novembre 2022 à 21744 € sur 200000€.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 178 200 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Soutenir Framasoft

 

Liens utiles

Mobilizon v3 : Find events and groups throughout the fediverse !

Par : Framasoft
8 novembre 2022 à 02:53

Mobilizon is the alternative we have been developing since 2019 so that everyone can emancipate their events and groups from Facebook. Except, unlike Facebook, Mobilizon is not a single platform. It is a software that specialists can install on a server to create multiple events and groups platforms (called « instances »), which can be linked together within a federation.

We do host Mobilizon.fr, but it is restricted to French speaking users (otherwise we wouldn’t be able to moderate). But we’ve got you covered : we propose a selection of other Mobilizon hosters on Mobilizon.org.

« Collectivise Internet / Convivialise Internet 🦆🦆 »Our new 3-year roadmap is funded by your donations. You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.

➡️ Read all blogposts of this campaign (oct. – déc. 2022, mostly in French)

It has been just under a year since we published the second version (« v2 ») of Mobilizon. That release brings us updates (time zones adjustment, improvements on language display, etc.), new features (possibility to follow the public activities of a group without having to join, exporting the attendants list of my event, possibility to search among past events, etc.) and some small tweaks (emails design, cards presenting events or groups appearance, etc.).

Rose, Fennec et mascotte de Mobilizon, sculpte le "pin" symbole qui pointe un endroit sur une carte en ligne. D'autres fennecs envoient des rayons de lumière sur la scupture pour la faire briller

Mobilizon – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

As we announced at the time, we wanted to develop in 2022 features that would improve content discovery (events, groups, their public pages, public articles of these groups). This is the path we have followed (well, when we say « we », we mean mainly ONE paid developer who devotes a part of his time to the project).

Let’s look around and see what this new version brings us !

Mobilizon Search Index, a global search engine to explore events and groups

As we know it was not always easy to find events or groups on Mobilizon, we worked for most of the year on creating Mobilizon Search Index, a new gateway to Mobilizon.

What can Mobilizon Search Index do for you

This tool allows you to search and explore Mobilizon by different ways :

  • if you are looking for a specific event or group, use the search bar
  • if you want to discover events by subject, browse through categories cards
  • if you want to find events nearby, geolocate yourself
  • if you want to discover popular groups, there is a category for that !
  • if you want to attend online events, we also highlight them

 

Mobilizon Search Index Homepage

Mobilizon Search Index Homepage

Mobilizon Search Index has been designed to inform you while respecting your attention :

  • The results will be the same for everyone, based only on your search (and your browser’s language), and absolutely not pre-sorted according to a profile (because there is no profiling, here !).
  • The results are presented in a clear and detailed way, to avoid the attention war leading to clickbait thumbnails and all caps over-the-top titles.
  • Search filters give you the power to sort the results out and display those you really want.
  • If you want to see in detail the content of an event or a group, Mobilizon Search Index will redirect you directly to the instance where it is hosted (since we have no interest in locking you into the search engine’s website). This is a way to help anyone experience and understand the notion of federation.

Let’s have a look at the new features of this search results page. First of all, you can choose the results display mode (list or map) by clicking on the top-right button.

results display in map mode

results display in map mode

 

Then you can filter the results according to several criteria. Look at the left-hand column to see which filters are already active and change them if needed :

  • type of content (events, groups or both)
  • online events
  • event date
  • distance
  • categories
  • event status (confirme, tentative or cancelled)
  • language

You can also sort the results by using the top right button (only in the « List » mode display). If your results are events and groups, this feature does not apply, you must first filter by content type.

If your results are events, you can sort by 6 different criteria :

  • best match (only relevant when using the search bar)
  • event date (from earliest to latest)
  • most recently published
  • least recently published
  • with the most participants

If your results are groups, you can sort by 2 different criteria :

  • best match (only relevant when using the search bar)
  • number of members (from largest to smallest)

Our gateway to explore Mobilizon contents

We know that by offering a single gateway to the Mobilizon federation, the structure that holds the keys to that gate gets great powers. They get the power to decide what will be accepted (or rejected) in the search directory. They get the power to record who searched for what, when, from where. And they get the power to intervene in the order and display of the results.

It is on such power mechanisms that Facebook has built its monopoly. Obviously, at Framasoft, we do not seek to be in a position of power… and even less to follow Meta’s (bad) example ! Nevertheless, we want to show the emancipating potential of this software which allows to reclaim the means to gather.

As we already did with Sepia Search (our search engine to explore contents upload on PeerTube), we take the responsibility of opening Mobilizon Search Index, our gateway to Mobilizon.

Rose searches – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

An a posteriori moderated search engine

Not all Mobilizon instances will be referenced on Mobilizon Search Index. This search engine will be based on the list of instances we maintain at https://instances.joinmobilizon.org. To date, this list consists of 83 instances, but we hope that more and more organizations will use Mobilizon.

This list is aligned with the policy for all of the services we offer :

Thus, if we are notified of an instance where contents explicitly condone terrorism or promote historical revisionism, we will remove it from the index (non-compliance with French laws, which we insist on in our TOS). Such removal will eliminate all events and groups hosted by that instance from the search results.

On the other hand, if one or more people come to abuse the time of our moderators with inappropriate and abusive reports, their words will be discredited and ignored (as indicated in our moderation policy (FR)).

However, we hope not to have to moderate this list too much in order to offer everyone the opportunity to discover the multitude of events and groups created on Mobilizon.

Mobilizon – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

A public indexing tool, reproducible and adaptable to your conditions

The source code, the « recipe » of Mobilizon Search Index, is transparent. We publish it on our software forge and we provides an API that other software (including Mobilizon instances) can use.

So anyone is free to set and host their own instance list, indexing engine and search site, by copying and adapting what we have created. It is up to you to take the power (and responsibilities) by hosting your own Mobilizon search engine, set up and moderated according to your culture, your indexing policy and your values !

A V3 to improve content discovery

A new design for the homepage and the search results page

This is the main new feature of this V3, as it was obvious to us that we would implement all the work done on Mobilizon Search Index in Mobilizon software. This V3 offers you new homepage and the search results page design.

Mobilizon v3 new homepage

Homepage of our French-speaking instance, Mobilizon.fr

On this new homepage, in addition to a total makeover of the graphic interface (do you like it ?), we have changed the order in which the different contents are displayed :

  • the search bar is now more visible and you can precise a localization
  • you have 3 categories cards displayed (we highlight those with the most events)
  • 2 sections highlight events nearby and popular groups nearby your location (if you use the Geolocate me button or if you precise in your account’s preferences a city or region)
  • a new section is dedicated to upcoming online events
  • a section for the last published events on your instance and its federation

Our goal is to increase your chances of discovering events and groups that you never knew existed, to make the diversity of content published on Mobilizon more visible.

When you use the homepage search bar, Mobilizon displays a new search results page using Mobilizon Search Index design on which you can find all the features detailed above (map/list vue, filter system, sorting sytem). You even have one more critera in the left-hand column : you can choose results in your instance’s network or on the Fediverse.

If you are a Mobilizon instance’s administrator, you can choose and set up which search engine you want to use by default.

Also, the section « These events may interest you », placed at the bottom of events, uses new criteria (categories, event language and distance if the event has a physical address) in addition to tags to recommend you more relevant events.

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Mobilizon v3 – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

Necessary substantive changes

During this year, we have modified many elements of Mobilizon in order not to build up technical debt (switch to VueJS 3, migration of the CSS framework from Bulma to Tailwind, etc.). Those changes are not visible when using Mobilizon but are necessary. They already give you the possibility of using a dark theme and they will make it easier for us to offer you more features (e.g. a theme system) in the future.

And we now offer administrators the possibility to use metrics tools (Matomo and Plausible) on their Mobilizon instance that allow them to have additional data (e.g. number of views on a page or number of views of an event) in addition to the stats provided by the software itself.

Mobilizon is still financed thanks to your donations

This v3 of Mobilizon has been partly financed on our 2022 budget, so directly thanks to the donations of the people who support Framasoft, and partly by the NLnet Foundation.

We don’t yet know exactly what we’re going to do on Mobilizon in 2023, but we know you’d love us to develop a feature for events import, ability for event organizers to privately contact attendees, and ability to fill in arbitrary contact information for event location.

Our new campaign Collectivize Internet / Convivialize Internet (in French) is going to require a lot of our energy, but be sure that we will hear your feedback to take them into account. So if you can (at the period we are aware that it is particularly complicated), and if you want to, please support the actions of our association.

Framasoft donation bar on 2022 11 8th, at 21744€ overs 200000

At the time of publishing, we are still missing 178 200 € to finance our yearly budget and make everything we want to do in 2023 happen.

If you can (especially in these hard times) and if you want to, thanks for supporting our non-profit and our actions.

 

Soutenir Framasoft

 

Helpful links

Les Connards Pro™, l’épisode perdu (Facebook)

Par : Framasoft
10 novembre 2022 à 02:51

Les Connards Professionnels nous reviennent après des années d’absence. Découvrez aujourd’hui un épisode qui parodie et explicite le fonctionnement de Facebook, écrit en 2015 et pourtant jamais publié avant maintenant.

Les Connards Pros™ vous forment au capitalisme de surveillance !

Entre 2014 et 2015, Gee et Pouhiou ont écrit un OWNI (objet webesque non identifiable) mi roman, mi BD et mi guide managérial parodique, intitulé Le Guide du connard professionnel. Le principe est de former le lectorat au design de la malveillance, une activité hautement lucrative. Des ouvertures « faciles » rageantes aux dark patterns en passant par l’argent-dette : tout est de la faute des Connards™ !

Sept ans plus tard, nos frama-comparses ravivent le projet avec une pseudo-masterclass de connards qui vous dévoile les mécanismes de l’économie de l’attention pour mieux comprendre le capitalisme de surveillance : Framasoft s’y est d’ailleurs infiltrée pour mieux la capter en vidéo !

Depuis, les Connards Pro™ n’ont pas chômé et vous proposent :

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

19. Donner de l’exercice à ses cobayes

Les expérimentations sur les animaux n’ont plus bonne presse, au grand dam des industries cosmétiques qui se sont vues obligées d’inventer le rouge à lèvres virtuel, le mascara pour bactérie ou la crème de jour pour cadavre… Par chance, pratiquer des tests sur les humains reste encore possible, pour peu que vous le fassiez dans une posture socialement acceptable. Sociologie, anthropologie, ethnologie : les sciences sociales nous offrent ce plaisir mais demandent un investissement coûteux (sous forme d’harassantes études) pour une rémunération de gagne-petit. Un bon connard préférera donc monter sa start-up du web.

On ne le répétera jamais assez, un bon connard est un flemmard intelligent (voir notre 6e leçon : Ne faites plus, faites faire). Votre travail ne doit consister, en somme, qu’à créer les règles du jeu, le code faisant Loi. Une application de réseau-sociotage fluide, belle, réactive ne suffit pas : il faut qu’elle attire le chaland. Si votre code-concept de base consiste à mettre en valeur les egos dans un positivisme aussi forcé que le sourire d’une hôtesse de l’air en plein crash aérien ; vous avez déjà fait beaucoup. Reposez-vous donc, et laissez les autres travailler pour vous en leur ouvrant votre outil, comme tout internaute débonnaire le ferait.

Parler avec des astérisques est un talent réservé aux connards professionnels de haut vol. Peu d’entre nous savent présenter leurs arguments sans qu’on n’y voie les conditions écrites à l’encre antipathique et lisibles au microscope atomique. Le jour où vous pouvez inclure l’intégralité du texte de Mein Kampf dans des Conditions Générales d’Utilisation et voir votre clientèle cliquer sur « je suis d’accord et j’accepte », c’est que vous êtes parvenu à une telle maîtrise de votre position dominante. Vous n’avez plus qu’à changer les conditions pour virer les projets extérieurs (ceux qui vous ont aidé à appâter le chaland) et garder les cobayes dans votre labyrinthe de plus en plus

Dès lors que vos cobayes sont piégés dans votre labyrinthe, libre à vous de les exploiter comme bon vous semble. Bien entendu, vous placerez de la publicité à chaque cul-de-sac et leur demanderez de plus en plus de données à chaque tournant… Mais, outre ce pré-requis de base, c’est là que vos expériences peuvent vraiment commencer. Par exemple, vous prenez deux groupes de cobayes identiques, et montrez des infos positives aux uns tandis que les autres ne verront que le pire des infos qui les entourent…

L’avantage d’avoir des cobayes piégés dans cette avalanche incessante d’informations nivelées et formatées, dans votre infinite scrolling, c’est que tôt ou tard ils participeront au bruit ambiant. Ainsi, leur moindre clic et statut vous permettra de récolter les données du résultat de votre expérimentation sociale.

« Du pain et des jeux… » voilà les besoins du bas-peuple, comme nous l’expliquait un antique Connard. Maintenant que nous sommes civilisés et connectés, on peut mettre à jour l’adage : « si vous avez assez de jeux, oubliez le pain ». Avoir le monde entier au creux de votre main n’est pas une responsabilité, c’est un hobby. Une fois leurs êtres et états bien rangés dans votre ferme de serveurs, vous n’avez plus qu’a vous assurer de repeindre régulièrement les murs de votre prison dorée afin qu’ils n’aient plus jamais besoin d’en sortir. Médias, infos, vidéos, sorties, articles, musiques, dialogues et coup de fil… pourquoi utiliser internet quand on a populr.com ?

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Le Fédivers est tellement plus grand que Mastodon

11 novembre 2022 à 03:10

Mastodon fait partie du Fédivers. Tous les serveurs Mastodon se parlent ainsi entre eux mais ils ne composent qu’une toute petite partie de cet écosystème qui comporte de nombreux autres services :

 

Tous ces réseaux sociaux, tous leurs contenus, tous leurs utilisateurs sont connectés entre eux sans qu’aucun intermédiaire ne soit impliqué. Et ça c’est grand.

 

Avec toute l’effervescence actuelle autour de Twitter, Mastodon est aujourd’hui n°1 des tendances Twitter en France. À nouveau.

C’est donc le moment d’écrire un article sur Mastodon, Castopod et le Fédivers. Castopod est connecté à Mastodon depuis avril 2021 (lire « Votre podcast est votre propre réseau social » et « Vers le Fédivers et au-delà ! ».)

Interest-over-time_Mastodon (Source : Google Trends)

La première fois que nous avons été témoins d’un tel enthousiasme pour Mastodon, c’était lorsque nous l’avons vu émerger en 2017. Beaucoup s’y sont créé un compte à l’époque, y voyant un refuge contre tout ce que l’on reprochait à Twitter. Depuis, nombreux sont restés, certains sont partis. Mais au final, il n’a pas remplacé Twitter. Et comme il ne le remplacera probablement pas cette fois non plus, mettons tout de suite les choses au clair : Mastodon n’est pas l’alternative ultime à Twitter.

Néanmoins, ce que nous pouvons lire ces jours-ci à propos de Mastodon – que ce soit dans un article, un fil de discussion ou un article de blog – part généralement du principe que Mastodon vise à remplacer Twitter, et 9 fois sur 10, le propos tombe dans l’une de ces deux catégories :

#1 “Mastodon est notre Sauveur, quittez Twitter sur le champs et rejoignez immédiatement Mastodon et vous connaîtrez alors le Bonheur éternel ! 😍”

ou bien…

#2 “Mastodon c’est tout pourri, c’est super compliqué et les messages privés ne sont pas chiffrés de bout en bout et les admins ont le pouvoir de vous bannir quand ils le veulent et ils vont manger vos enfants ! 💀”

Alerte divulgâchage : Ces deux déclarations sont un tantinet exagérées et tout autant inexactes l’une que l’autre.

Mastodon est un outil de microblogage, comme Twitter, mais la comparaison pourrait s’arrêter là.

Twitter est une propriété privée. Lorsque vous créez un compte sur Twitter, vous vous engagez à respecter les CGU de son propriétaire. Si vous ne les acceptez pas, vous pouvez – et vous devriez – partir. Mais Twitter est aussi une plate-forme fermée : rien n’entre, rien ne sort.


(Tiré de « Comment le podcast sauvera le Web ouvert »)

De l’autre côté, Mastodon est un logiciel. Il n’y a pas un serveur Mastodon. Il y a plein d’instances. Chacune de ces instances appartient également à quelqu’un — cette personne pourrait être vous — qui a installé le logiciel Mastodon, l’exécute et paie les factures du serveur. Comme sur Twitter, lorsque vous créez un compte sur un serveur Mastodon (ou instance Mastodon), vous vous engagez à respecter les CGU de son propriétaire. Encore une fois, si vous ne les acceptez pas, vous pouvez – et vous devriez – partir.

Mais la grande différence est que tandis que Twitter est une plate-forme fermée, Mastodon est une plate-forme ouverte du Fédivers : tout peut entrer dedans, tout peut en sortir. Tous les serveurs Mastodon peuvent se connecter entre eux. Tous les serveurs Mastodon peuvent se connecter à n’importe quel serveur du Fédivers.

(Tiré de « Comment le podcast sauvera le Web ouvert »)

Vous voyez la différence ?

Si vous êtes banni de Twitter, c’est la fin de la partie. Si vous êtes banni d’une instance de Mastodon, vous pouvez en rejoindre une autre. Ou vous pouvez lancer votre propre instance avec vos propres règles.

Pour autant, avoir votre propre instance Mastodon privée ne signifie pas que vous serez seul. Comme Mastodon est fédéré, chaque utilisateur de chaque serveur Mastodon pourra interagir avec chaque utilisateur de toutes les autres instances. Bien sûr, en tant qu’utilisateur ou administrateur, vous pouvez bloquer qui vous voulez. Ce choix vous appartient.

La nature ouverte du Fédivers, son interopérabilité, vous donne le pouvoir de comparer, de sélectionner et de choisir. Cela vous permet de quitter un service qui ne répondrait pas à vos critères.

Lorsque vous avez besoin de dentifrice, vous devez choisir celui que vous allez mettre dans votre bouche. Il en va de même pour le Fédivers : non seulement vous avez le pouvoir de choisir une instance, mais vous devez en choisir une.
Les écosystèmes que les GAFAM bâtissent sont comme l’Europe de l’Est des années 80 : l’absence de choix peut être rassurante mais elle dénote surtout une absence de liberté.

On se prive aussi de conditions loyales de concurrence. Des lois visant à empêcher les monopoles ont été mises en place au XXe siècle. Pourquoi n’applique-t-on pas la même logique au monde des plateformes ?

(De la Tribune « Il est urgent de reprendre le contrôle sur nos plateformes numériques »)

Alors quelle instance choisir pour créer un compte ? Je n’en ai aucune idée. Selon votre pays, votre langue, vos centres d’intérêt, et caetera, vous devriez trouver celle qui est faite pour vous. Cela nécessite un peu de recherche de votre part. joinmastodon.org/fr/servers peut être un bon endroit pour commencer la quête.

Notez que vous pouvez également avoir plusieurs comptes sur différentes instances. Cela peut être utile si vous avez plusieurs centres d’intérêt, parlez plusieurs langues… L’expérience en sera meilleure pour vous et pour vos abonnés. Par exemple, j’écris principalement en Anglais à propos de Podcasting 2.0 depuis mon compte @benjaminbellamy@podcastindex.social, alors que j’écris principalement en Français à propos d’open-source depuis mon autre compte @benjaminbellamy@framapiaf.org. Tout ce qui concerne Castopod est posté depuis notre propre instance : @castopod@podlibre.social. Ainsi personne ne peut bannir Castopod de Mastodon. (De la même manière que toutes les entreprises ont leur propre nom de domaine pour leur e-mail, elles devraient avoir leur propre instance. Ou alors cela revient à utiliser hotmail.com pour tous ses employés.)

Si vous utilisez une application mobile, telle que Fedilab, il y a de fortes chances que vous puissiez vous connecter à plusieurs comptes en même temps.

Mais le véritable avantage du Fédivers est l’interopérabilité totale entre des réseaux sociaux hétérogènes. Lorsque vous êtes sur Mastodon, vous pouvez lire les posts de vos voisins et des voisins de vos voisins, mais surtout vous pourrez voir, entendre, toucher, sentir ou goûter (pourquoi pas ?) des contenus provenant de plates-formes extérieures à Mastodon.

Lorsque vous publiez un tweet avec un lien vers une vidéo que vous avez mise sur Youtube, tous les likes, RT ou commentaires resteront sur Twitter et sur Twitter uniquement. Si Twitter supprime votre compte Twitter, toutes ces interactions seront perdues. Tout ces contenus ne vous appartiennent pas : il appartiennent à Twitter. Twitter fournit son audience. Ce n’est pas la vôtre.

Sur le Fédivers, les choses sont totalement différentes : si vous postez une vidéo sur Peertube, cette vidéo apparaîtra également sur Mastodon, et tous les likes, RT ou commentaires faits sur Mastodon iront également sur votre instance Peertube. Mastodon ne fournit pas l’audience, il apporte juste la connexion. Par conséquent, votre audience est vraiment la vôtre.

Revenons-en au podcasting, c’est la même chose : si votre podcast est hébergé sur Anchor et que vous demandez à votre public de poster des commentaires sur Apple Podcasts, ces commentaires appartiennent à Apple, pas à vous. Si Apple décide de dé-référencer votre podcast, vous perdrez tout contact avec votre audience et tous les commentaires qui y avaient été postés seront perdus.
En revanche, si votre podcast est hébergé sur Castopod et que vous demandez à votre audience de poster des commentaires sur Mastodon (ou n’importe quel autre réseau social du Fédivers), ces commentaires se retrouveront sur votre serveur et n’appartiendront à aucun intermédiaire. Personne ne pourra couper votre contenu de votre audience.

Le même mécanisme s’applique à tous les formats de contenus : Pleroma (microblogage), Peertube (vidéos), Pixelfed (photographies), Funkwhale (musiques), Mobilizon (événements), WriteFreely (blogging), BookWyrm (critiques littéraires), Castopod (podcasts)…

De le même manière que vous pouvez avoir un compte pour chaque usage (Twitter, Instagram, Soundcloud, Youtube…) vous pouvez avoir un compte sur chacune de ces plateformes, toutes connectées les unes aux autres. (Et gardez à l’esprit que chacune d’elles a plusieurs instances.)

@axbom@social.xbm.se a dessiné un très bel arbre pour représenter le Fédivers : fediverse-branches-axbom-12-CC-BY-SA (axbom.com/fediverse)

Alors devriez-vous envisager d’aller faire un tour sur le Fédivers dès maintenant ?
Si vous entendez garder le contrôle sur les contenus que vous créez, assurément oui.

Photo par Pixabay.

 

English version of this article : The Fediverse is so much bigger than Mastodon

Edit du 18/11/2022 : Ajout de Pleroma

Frama.space : du cloud pour renforcer le pouvoir d’agir des associations

Par : Framasoft
15 novembre 2022 à 03:14

Framasoft souhaite mettre à disposition, d’ici 3 ans,  jusqu’à 10 000 espaces « cloud » collaboratifs, gratuitement, à destination des associations et collectifs militants. 40 Go et de nombreuses fonctionnalités à se partager entre 50 comptes sur un espace de type https://monasso.frama.space. Voici pourquoi nous nous lançons ce défi technique, humain, et politique.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Basé sur la solution collaborative libre Nextcloud, votre espace Frama.space vous permettra de gérer (sur votre ordinateur ou smartphone) :

  • des fichiers de tous types et de les partager
  • des agendas, publics ou privés
  • des contacts
  • des photos (partageables sous forme d’albums)
  • des projets (méthode Kanban)
  • de la documentation (en mode wiki)
  • des visioconférences (jusqu’à une dizaine de personnes)
  • l’édition en ligne ou à plusieurs, de documents bureautiques (textes, feuilles de calculs, présentations, etc.)

Tout ça gratuitement.

Gif de Barack Obama faisant un mic drop

Mais derrière cet objectif technique déjà ambitieux (et coûteux : soutenez-nous !), un autre, politique, l’est plus encore : nous voulons accroître les capacités de collaboration numérique libre de ces structures, afin de renforcer leur pouvoir d’agir.

 

Soutenir ce projet

 

Image d'accueil du service Frama.space, avec une choupi-licorne (choupicorne ?) soufflant des bulles de liberté et de collaboration.

Page d’accueil du service Frama.space. Illustration CC by-sa David Revoy

 

Pourquoi Frama.space ?

Pour comprendre la volonté de Framasoft d’investir autant d’énergie dans un projet aussi ambitieux, il va nous falloir prendre un peu de hauteur et de recul historique sur la question associative.

D’abord, nous affirmons sans ambage que nous constatons, ces dernières années, une volonté politique de l’État de… dépolitiser le champ associatif.

Les gouvernements et les institutions n’apprécient que moyennement de voir des militant·es associatifs leur réclamer des comptes, les bousculer pour lever le voile et élever la voix sur les indignités et injustices. Qu’il s’agisse d’environnement, de logement, de santé publique, etc., les associations sont, depuis la loi de 1901, l’un des fers de lance des luttes sociales.

Afin de leur ôter cette épine du pied, nous assistons depuis des années à une forme de « ringardisation » du statut associatif par les grandes institutions publiques. Pour cela, elles n’ont pas hésité à supprimer les emplois aidés, à réduire le montant des subventions ou à les orienter sur du financement « d’investissement » en finançant des appels à projets spécifiques, plutôt que du financement de « fonctionnement » (participant par exemple aux salaires ou aux frais associatifs, et donc plus pérenne). Le discours ambiant et médiatique décrédibilise peu à peu le rôle et les actions des associations, actrices du contrat social.

À cela s’ajoute un mouvement de « marchandisation » des associations. Elles sont d’une part de plus en plus mises en concurrence, notamment par la communication qui devient un élément central — parfois au détriment des actions associatives — pour pouvoir être plus visibles et compenser la perte de subventions par des crowdfundings, collectes, et campagnes. Framasoft n’y échappe d’ailleurs pas.

D’autre part, le courant de l’entrepreneuriat social engage les associations à copier les modèles de l’entreprise privée jugée plus efficace, plus moderne, plus innovante…

Enfin, de belles saloperies et machineries comme les « contrats à impacts » transforment les associations en blanchisseuses sociales des entreprises du CAC40.

Schéma du Contrat à Impact Social

Vous avez bien compris ce schéma (officiel) du « Contrat à Impact Social » : ce sont des entreprises (pardon « des investisseurs privés » ) qui décident quelles sont les associations (pardon « acteurs sociaux » ) à soutenir, et vont financer leur action (pardon « besoin social » ). Mais cette action sera remboursée par l’État (pardon « puissance publique » ), donc avec nos impôts, à l’entreprise en cas de « succès » 😱 . Vous voyez venir les problèmes que cela pose ? Parce que nous, oui ! Ce fonctionnement dit tellement de choses sur notre société et sa façon de percevoir les associations qu’il mériterait un article à part entière.

 

Mème Drake : "Signer un Contrat à Impact Social" non. "Faire vivre le contrat social" : oui.

 

Mais en plus d’assécher les capacités d’action des associations, il y a maintenant la volonté de les faire « marcher au pas », par exemple en les contraignants à signer des textes tels que le « Contrat d’Engagement Républicain » , aux contours flous et sujet à interprétation, dans lequel les associations doivent s’engager formellement à respecter les lois et les symboles de la République sous peine de se voir refuser toute subvention publique. Cela place de facto toute structure qui, par exemple, refuserait de chanter la Marseillaise, dans une situation où elle pourrait perdre des financements publics.

Pour résumer, on peut dire qu’il y a une volonté à ne garder que les « bonnes » associations : celles qui se tiennent sages et ne viennent pas questionner les pouvoirs en place. Une espèce de paternalisme, si ce n’est de caporalisation, de la part de l’État envers le mouvement associatif. Pas de souci pour les collectivités à soutenir un club de bridge, ou une association sportive d’aïkido. Mais pour les associations d’aide aux migrants, ou pour une association de défense de l’environnement, l’État semble avoir acté que toute structure qui ne va pas dans le sens de sa politique est nécessairement contre lui, et devient potentiellement ennemie.

Dépolitisation, caporalisation, ringardisation, marchandisation sont autant d’attaques contre les libertés associatives, et donc contre leur capacité à faire évoluer le contrat social et la société toute entière.

mème du choix entre deux boutons. Bouton 1 "se vendre aux entreprises", bouton 2 : "se prosterner devant l'État" En dessous, les associations ne savant pas sur quel bouton appuyer.

Or, nous pensons que dans un monde où les crises se multiplient, et sont amenées à se multiplier encore, l’importance des actions de la société civile, et notamment des associations, permettent d’envisager des réponses réellement innovantes et résilientes, adaptées aux terrains, proches des citoyen⋅nes, impliquées, et éloignées des propositions tièdes et centralisées portées par les gouvernements (ex. : numéros verts, Grenelle de MachinTruc, …) ou le système capitaliste (ex : greenwashing, start-ups « à impact », tech « for good »…).

Framasoft est une association, fière de son statut, et souhaite soutenir — autant que possible et dans la mesure de ses moyens — les associations les plus fragiles, mais dont la société a radicalement besoin.

Mais… quel rapport avec le numérique ?

Aujourd’hui, les pratiques collaboratives numériques peuvent permettre aux associations d’être plus réactives et efficaces, en actionnant des réseaux et des personnes plus rapidement, en facilitant l’implication de bénévoles ou de partenaires, en permettant de mieux répartir les pouvoirs et la responsabilité, en encourageant la transparence, etc.

Cependant, ces collectifs et associations sont parfois à la peine avec les outils numériques, qui permettent parfois (ce n’est pas systématique) d’accroître leur pouvoir d’agir. Notamment, elles disposent rarement de parcours de formation adaptés à leurs besoins ou leurs moyens et elles doivent composer avec des niveaux de compétences numériques très différents dans leurs structures.

Par ailleurs, même lorsqu’elles ont des connaissances et des facilités avec le numérique, elles sont poussées à utiliser des outils toxiques (ex : Google Workspace, Microsoft 365, Zoom, etc) dont elles n’ont pas réellement la maîtrise, et qui, surtout, sont rarement en cohérence avec leurs objectifs et leurs valeurs.

Formulé autrement : les associations sont souvent consommatrices d’un numérique pensé par des acteurs qui veulent créer un monde dont les associations ne veulent pas. La réciproque est aussi vraie : le monde rêvé par ces acteurs du numérique ne veut pas d’associations puissantes, politiques, proposant d’autres façons de vivre ensemble.

En effet ces entreprises (notamment les GAFAM) ont une vision du monde très libérale où l’argent compte plus que la générosité. Où le succès compte plus que la solidarité. Où un profit immédiat vaut plus qu’un impact à long terme sur la planète.

Leurs outils comportent donc, dans leur code même, une partie de cette vision du monde. Et les utiliser revient non seulement à renforcer le pouvoir de ces entreprises et à leur donner raison, mais empêche aussi le développement de pratiques adaptées à des structures dont l’objet n’est pas la croissance ou le profit.

Les associations sont passées en « mode survie »

Les associations sont coincées entre ces entreprises qui les utilisent pour blanchir leurs pratiques, et l’État qui a rompu la confiance avec elles en jouant du bâton et de la carotte. Elles sont passées en mode « survie ».

Nous pensons qu’il s’agit réel danger pour une société bien portante et une démocratie vivante. Mais c’est peut-être, aussi, une occasion d’agir.

Alors : on fait quoi ?

On prend un risque.

On tire la langue au diable. On lui montre qu’on existe, qu’on est là, et qu’on est prêt à en découdre, comme à se lever et se casser. Qu’il ne nous impressionne pas. Qu’on est libres.

Pour Framasoft, à notre modeste hauteur, cela se traduit par un acte qu’on pense politique, une « recette » en quatre étapes : 1) rendre visibles les alternatives ; 2) faciliter leur découverte et leur usage ; 3) aider à faire émerger des communautés ; 4) participer avec humilité à leur donner du pouvoir, de la confiance, et soyons dingues – un peu d’espoir.

C’est ce que pratique Framasoft depuis 20 ans (Framalibre, Framakey, Framabook, etc), et sans doute plus encore ces 10 dernières années avec notre campagne « Dégooglisons Internet ».

Et c’est ce que nous comptons faire dans les prochaines années avec notre feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet » (COIN COIN pour les intimes), qui s’adresse particulièrement aux associations et collectifs militants.

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Dans ce cadre, si on applique la recette ci-dessus à une offre d’espace « cloud associatifs » cela pourrait se traduire comme suit.

1) Rendre visible Nextcloud

Le service Frama.space repose sur la suite collaborative libre Nextcloud. Il existe plusieurs logiciels libres pour faire du « cloud », mais aucun ne nous semble aussi riche en fonctionnalités et en promesses que celui-ci.

Partage de fichiers, agendas, gestion de tâches et de projets, documentations collectives, visio-conférences, … Nextcloud, même s’il est perfectible, permet de répondre immédiatement à un grand nombre de besoins.

Cependant, si vous prenez au hasard 100 personnes dans la rue, il est peu probable que plus de 5 (et encore, on est sympas) vous disent avoir déjà entendu parler de ce logiciel. D’ailleurs, si vous faites partie des 95 %, rassurez-vous, la suite est justement faite pour vous :)

1️⃣ Donc, notre première mission sera de faire connaître et d’accroître la notoriété de Nextcloud aux personnes francophones. Par des conférences de sensibilisation, des webinaires, des ateliers, la production de vidéos et tutoriels ou… en offrant la possibilité d’utiliser gracieusement Nextcloud via le service Frama.space.

Graphique (en allemand) présentant les parts de marché des suites collaboratives en ligne en 2022. Microsoft 365 représente 48,1%, Google Apps 46,4%, "Autres" 4,2%. Sources : Statista, Enlyft

Bon, c’est de l’allemand certes, mais le graphique est plutôt parlant : sur les marchés des suites collaboratives en ligne en 2022, Microsoft 365 représente 48,1 %, Google Apps 46,4 %, « Autres » 4,2 %. Nextcloud ne représentant lui même qu’un petit pourcentage de ces 4,2 %. Duopole, vous avez dit ?

 

2) Faciliter l’accès à Nextcloud

Il existe déjà des centaines d’hébergeurs proposant une offre Nextcloud. De Gandi à OVH ou Hetzner (pour les « gros » hébergeurs), d’IndieHosters à Zaclys, en passant par Paquerette (pour les membres du collectif CHATONS).

Mais, dès qu’il s’agit d’avoir accès à un espace collaboratif dédié (pour une entreprise, une association, une collectivité), il faut être prêt à payer. Et c’est bien normal : libre ne veut pas dire gratuit, et ces hébergeurs ont des coûts (humains, matériels et financiers) qu’ils doivent bien répercuter.

Cependant, le problème financier reste entier pour les petites associations ou les collectifs militants que nous évoquions en début d’article. Certaines ont un budget inférieur à 1 000€ par an pour leurs actions, et ne peuvent tout simplement pas consacrer 10 % ou 20 % de ce budget à un outil numérique. Donc : elles utilisent massivement Microsoft 365 ou Google Workspace (souvent en version limitée gratuite, ou à prix cassé).

À Framasoft, nous sommes convaincu⋅es qu’il faut faire comprendre le prix des choses, mais nous sommes aussi convaincu⋅es que le prix ne doit pas être la barrière qui empêche les gens de s’émanciper. Nous avons donc mis en place sur Frama.space une infrastructure technique capable d’accueillir gratuitement des milliers d’espaces Nextcloud (type https://mon-asso.frama.space), à destination des structures qui n’ont pas ou peu de moyens.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un autre frein identifié au passage au libre, est la relative difficulté technique à mettre en place et à maintenir une solution logicielle. Avec Frama.space, la gestion technique de votre espace est déléguée à Framasoft. Nous nous chargeons de fournir une instance à jour, correctement sécurisée, directement utilisable, et à la maintenir dans le temps.

Ces espaces Frama.space comportent la plupart des outils nécessaires pour collaborer entre membres, y compris une suite bureautique collaborative en ligne (par défaut Collabora Online), mais le référent du Frama.space pourra lui préférer OnlyOffice).

Pour préserver le modèle économique des entreprises ou CHATONS déjà en place, nous limiterons cette offre à des structures ayant des besoins mesurés (50 comptes max, 40Go d’espace tous utilisateurs confondus) et des moyens modestes (c’est-à-dire n’étant pas prêtes à franchir le cap de payer chez un autre hébergeur).

2️⃣ C’est pourquoi notre seconde mission est de mettre gratuitement à disposition, sur les trois ans à venir, jusqu’à 10 000 espaces Nextcloud, pour des petites structures associatives ou militantes.

Capture écran montrant le fonctionnement de Collabora Online au sein de Nextcloud

Les espaces Frama.space sont livrés avec Collabora Online par défaut (OnlyOffice en alternative), ce qui permet une collaboration à plusieurs au sein d’un même document bureautique (texte, tableur, présentation, etc)

3) Aider à faire émerger une communauté Nextcloud francophone

Nextcloud est un logiciel complet, mais parfois complexe (« Comment synchroniser mon agenda sur mon smartphone ? », « Comment faire pour partager mon budget prévisionnel en ligne ? » « Comment rédiger collaborativement le compte-rendu de notre Assemblée Générale ? »).

Il existe de nombreuses documentations en ligne. Mais encore faut-il les trouver, et pouvoir se les approprier. Par ailleurs, certaines personnes sont à l’aise avec les documentations écrites, d’autres avec les courtes vidéos explicatives, d’autres encore préfèrent être accompagnées par des formations.

Or, aujourd’hui, alors que Nextcloud compte plus de 40 millions d’utilisateur⋅ices dans le monde, il n’existe pas réellement de communauté francophone autour de ce logiciel. Il existe certes des espaces plutôt réservés aux personnes administrant techniquement le logiciel, mais reconnaissons qu’il ne s’agit pas vraiment de lieux d’entraide destinés aux personnes découvrant le logiciel.

Par ailleurs, chaque hébergeur et utilisateur a tendance à exploiter ses espaces Nextcloud « dans son coin ». Nous voudrions d’une part qu’ils puissent se connaître, partager leurs expériences (leurs difficultés comme leurs succès). Mais nous souhaitons aussi pouvoir réfléchir collectivement aux apports que cette communauté souhaiterait apporter au logiciel. Par exemple, pouvoir importer une liste d’utilisateurs sans passer par la ligne de commande, améliorer l’onboarding, c’est-à-dire l’accueil des nouveaux utilisateurs, etc. Discuter ensemble de nos besoins communs nous permettra d’améliorer ensemble Nextcloud pour qu’il corresponde mieux à nos attentes et nos pratiques.

3️⃣ C’est pourquoi notre troisième mission consistera à faire émerger une communauté Nextcloud francophone, notamment par le biais d’un forum d’entraide.

Capture écran du forum d'entraide de Frama.space

https://forum.frama.space : le forum d’entraide Frama.space, et plus largement autour des usages de Nextcloud

4) Utiliser Nextcloud comme outil d’empuissantement

Vous l’aurez compris, notre objectif est ici avant tout politique : fournir des planches, des marteaux et des clous à des associations, afin qu’elles puissent construire et développer leurs projets, leurs envies, sans être liées à des entreprises dont la vision du monde est aux antipodes de la leur.

Le fait que Frama.space ne s’adresse qu’à des petites associations ou collectifs permet aussi d’envisager d’autres possibilités intéressantes.

Par exemple, cela nous permet d’envisager de mettre les associations en contact entre elles beaucoup plus facilement, puisqu’elles utiliseront le même outil (petite parenthèse technique : Nextcloud est un outil fédéré, c’est à dire qu’il est simple de « connecter » entre eux différents espaces associatifs pour partager par exemple des dossiers privés pour une action ou des communiqués de presse en communs).

Cela nous permet aussi de faire circuler de l’information relative aux questions associatives très facilement (par exemple en informant sur un nouveau texte de loi, sur une mobilisation spécifique, etc.).

Par ailleurs, en interrogeant régulièrement les utilisatrices et utilisateurs par le biais de courtes enquêtes, Framasoft pourra développer, ou faire développer, de nouvelles fonctionnalités à Frama.space. Par exemple, en intégrant une application de gestion de membres et cotisations, ou une application de comptabilité basique. Notre volonté est de faire en sorte que l’outil corresponde au mieux aux besoins réels et exprimés des personnes qui utilisent Frama.space.

Enfin, nous souhaitons permettre à chacune et chacun d’améliorer sa capacité à collaborer et à coopérer. Nous savons qu’il faudra, pour cela, faire évoluer certaines pratiques. Par exemple, il existe de nombreux outils de prises de notes collaboratives (de Google Docs à Framapad, en passant par… Nextcloud), mais combien d’associations expérimentent au quotidien une situation de réunion à distance ? Une transparence radicale de l’information ? Une gestion de projet en ligne ?

Nous pensons que Frama.space peut être une formidable porte d’entrée pour réfléchir (avec d’autres ?) à ces changements de pratiques, sans pour autant laisser sur le carreau celles et ceux qui ont du mal avec les outils numériques.

L’objectif étant ici de faire en sorte que Frama.space ne soit pas qu’un simple outil numérique de plus, mais plutôt le support à l’expérimentation de pratiques numériques nouvelles, qui pourront se refléter dans des changements au sein de l’organisation (par exemple en finir avec Le-président-tout-puissant, ou La-secrétaire-qu’on-cantonne-aux-compte-rendus).

4️⃣ Notre quatrième mission (le boss de fin de jeu) sera donc d’accompagner les bénéficiaires de Frama.space vers un accroissement de leurs compétences coopératives, afin d’amplifier leur pouvoir d’agir.

Vidéo (© Nextcloud GmbH) de présentation de Nextcloud Hub, représentative des outils que vous pourrez retrouver dans Frama.space (hors Nextcloud mail).

Agrandir la taille du gâteau

Une autre façon de comprendre Frama.space, c’est que Framasoft ne souhaite pas prendre une part du gâteau du « marché de Nextcloud » : nous ne vendons rien, et nous souhaitons au contraire que l’écosystème autour de Nextcloud se développe et se renforce, y compris pour les structures commerciales.

Nous essayons plutôt d’agrandir la taille du gâteau, pour que chaque entreprise ou chaton puisse en avoir une part raisonnable.

Nous pensons en effet qu’en augmentant significativement la base d’utilisateur⋅ices de Nextcloud à l’aide de Frama.space, qu’en travaillant les aspects entraide et accompagnement, et qu’en favorisant les développements et améliorations du logiciel, cela crédibilisera cette solution libre par rapport à celles de Microsoft ou de Google.

Comment ça va se passer ?

Bien. Enfin… on l’espère !

Tout d’abord, si vous êtes un ou une responsable d’une association correspondant aux critères de sélection, vous pouvez d’ores et déjà candidater. Nous prévoyons d’ouvrir quelques centaines d’espaces d’ici fin décembre 2022, puis nous ferons une pause de 3 mois environ dans les inscriptions afin de stabiliser les choses, récolter les premiers retours, et apporter les corrections et améliorations les plus demandées.

Si la candidature de votre association correspond aux critères mais n’est pas validée, pas de souci : nous rouvrirons les inscriptions régulièrement à partir du second trimestre 2023 afin d’atteindre 10 000 espaces actifs fin 2025. Inscrivez-vous à la Newsletter Framaspace pour avoir les dates des périodes d’inscription.

Si vous êtes une entreprise, une école, une mairie, une « grosse » association, alors nous sommes sincèrement désolé·es, mais nous ne pouvons vous accueillir sur Frama.space. Cependant, comme nous vous le disions, de nombreuses autres alternatives à Frama.space existent ! Voir notamment cette réponse dans notre Foire Aux Questions qui pourra vous orienter.

Une fois votre candidature validée (le processus étant manuel, cela peut prendre jusqu’à 30 jours !), vous recevrez un lien vous permettant de vous identifier sur votre espace (de type https://mon-asso.frama.space) et commencer à utiliser votre espace Frama.space. Vos membres pourront s’y inscrire (par lien d’invitation) ou vous pourrez directement créer leurs comptes.

Par dessus les nuages un groupe de licornes volent et ont des activités que l'on peut avoir dans le cloud (lire, compter, clamer, faire de la musique, peindre, planter des graines, partager des fichiers, chercher, réparer, etc.)

Frama.space accueil – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais…

À ce stade, nous ne pouvons que vous féliciter de nous avoir lu jusqu’ici. :) Cependant, nous imaginons qu’il vous reste pas mal de questionnements.

« Quelles sont les applications utilisables ? », « Comment protégez-vous mes données et mes utilisateurs ? », « Comment personnaliser mon espace ? », « Frama.space, c’est centraliser des données, mais je croyais que Framasoft voulait décentraliser Internet ? ! »

Nous avons tenté de répondre à ces questions (et bien d’autres) dans notre Foire Aux Questions. N’hésitez pas à aller y jeter un œil. Si vous n’y trouvez pas votre réponse, posez nous vos questions en commentaire de cet article, nous tâcherons d’y répondre de notre mieux.

Découvrir Frama.space

Nous avons besoin de vous

Nous pensons qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens.

Frama.space est, techniquement, le projet le plus ambitieux mené par Framasoft à ce jour.

C’est aussi le plus coûteux. C’est aussi une des raisons qui explique que, contrairement aux services « Dégooglisons Internet » type Framapad ou Framadate, nous ne pouvons pas l’ouvrir sans limite ni discrimination.

Offrir jusqu’à 10 000 espaces, pouvant accueillir jusqu’à 500 000 personnes, c’est clairement une prise de risque financière pour Framasoft.

Surtout quand nous voulons les offrir, justement, à un public désargenté. Ajoutez à cela des crises sociales, énergétiques, économiques qui ont déjà mis plus que le pied dans la porte, et vous comprendrez que ce projet se fera très probablement à perte pour Framasoft. Nous rappelons que 98 % des ressources de l’association provient de vos dons.

Barre de dons de Framasoft au 15 novembre 2022 à 33821 € sur 200000€.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 166 200 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Nous avons donc besoin de votre soutien pour réussir le pari Frama.space, mais nous pensons sincèrement qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens.

Si vous le pensez aussi, que vous bénéficiez d’un Frama.space ou pas, nous avons donc besoin de votre soutien, dès maintenant, afin de nous « aider à aider » ces milliers de structures non seulement à quitter les GAFAM et à mettre leurs outils en cohérence avec leurs valeurs, mais aussi et surtout à mieux agir, à mieux coopérer, à mieux créer du lien. À mieux faire société, ensemble.

🦆 Découvrir Frama.space 🦆 Soutenir ce projet

(Médias : lire notre communiqué de presse)

Les Connards Pro™, capter les données des cons–

Par : Framasoft
17 novembre 2022 à 01:58

–sommateurs. Les données des consommateurs. Cet épisode inédit des Connards Professionnels™ vous invite à découvrir le monde merveilleux du capitalisme de surveillance, où l’on donne ce qui nous est le plus personnel : notre attention.

Le retour des Connards Pros™ avec des épisodes inédits !

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

En attendant, voici un nouvel épisode du guide, intitulé :

20. Capter l’attention des cons

Ce que l’on apprend lorsqu’on expérimente sur les humains, c’est que ce n’est qu’une première étape. C’est un marchepied, en quelque sorte, qui vous le mettra à l’étrier d’une aventure à laquelle tout Connard dans l’âme se doit d’aspirer : manipuler une culture, une civilisation entière.

Pour ce faire, il vous faudra œuvrer à façonner un système si complexe, si ingénieux, si empreint de tout votre art que tout apprenti connard ne pourra que vous considérer comme un Maître.

Le chef-d’œuvre qui m’a pris tout mon temps, durant ces quelques années de hiatus, a été nommé par des spécialistes le : « Capitalisme de surveillance ».

Il va de soi qu’un système aussi raffiné se doit d’être exhaustif et intègre. Il est ici nullement question de créer une mécanique dont moi et les miens serions exempts. Cela indiquerait aux rouages de ce système qu’ils pourraient s’en extraire, rendant tout le système caduc dès le départ.

Or, si l’on pense en bon connard, un bon système est un système où l’on se soustrait à toutes les contraintes, souffrances et autre pénibilités… en les faisant ruisseler sur autrui. Dans un système de type capitaliste, l’astuce consiste à être riche, pour se nicher au sommet de la pyramide, quitte à chier sur les épaules de ceux d’en dessous.

Ainsi, seuls les pauvres seront affectés par la pénibilité du système. Or, ne nous le cachons pas, ils l’ont bien mérité : ils (ou, pour user de leur argot vernaculaire : « iels ») sont pauvres.

Tout comme il est inutile de deviner qui de la poule ou de l’œuf… Ne perdons pas de temps à savoir qui était là en premier : la pauvreté ou la bêtise. Le fait est qu’il s’agit d’un cycle naturel où l’un entraîne l’autre.

C’est en profitant de ce cercle vertueux que j’ai pu imposer à la populace mes termes, mon vocabulaire. C’est ainsi grâce à ma connardise que l’on parle communément de « données personnelles ».

C’est intéressant d’appeler nos comportements des données. Cela fait penser à quelque chose que l’on donne. Comme si le commun des consommateurs avaient le pouvoir. Le choix. La responsabilité de leurs données.

En tant que connards professionnels, il ne faut jamais laisser nos cibles penser avec leurs propres mots : cela pourrait leur donner des idées. Ainsi, n’oublions pas que dans « données personnelles », j’ai ajouté le mot personnelles.

Voilà que le consommateur moyen va se dire que ses comportements sont ses données à lui, presque sa propriété. D’un simple mot, j’isole cette personne, je le condamne à être un individu, séparé des autres individus, ne pouvant plus s’allier à eux pour remettre collectivement en cause mon beau système.

Or, si l’on regarde d’un pur point de vue technique, le web a été fait par et pour des animaux sociaux, et n’existe que pour faire du lien. Aucun de vos comportements ne concerne que vous, ils racontent votre rapport aux autres, aux choses, au monde.

De votre date de naissance (qui indique ce que faisaient, ce jour-là, les corps qui vous ont fait naître), à votre géolocalisation (qui indique qui vous allez voir, avec qui, et souvent pourquoi), vos comportements sont quasi exclusivement sociaux.

De ces comportements sociaux, on peut très vite déduire un portrait assez fin de chaque personne dans sa relation aux autres. Dans le jargon, on appelle cela un « graphe social ».

Vous avez certainement, sur votre smartphone, des applications qui ont accès à votre carnet de contact (elles vous remercient, d’ailleurs). Ce qui signifie que si vous tournez autour d’un nouveau crush, cette application saura quand vous rentrez son 06 dans vos contacts.

Si, par ailleurs, j’ai accès à un autre fichier qui note la géolocalisation de téléphones identifiés par leur numéro, je peux donc savoir qui tourne autour de qui, quand est-ce que les téléphones passent la nuit ensemble et donc à quel moment leur faire afficher des publicités pour des sous-vêtements affriolants, des préservatifs ou des pilules du lendemain.

C’est bien là l’avantage des comportements sociaux : on peut noter ce que l’on veut sur qui l’on veut, car même les personnes qui n’ont pas de smartphone ou de comptes sur les plateformes ont des amis qui en ont.

Notez bien cependant qu’il est important de respecter la loi comme un connard. Ainsi, puisqu’en France il est interdit de ficher les opinions politiques ou orientations sexuelles, je m’interdis scrupuleusement de ficher quiconque comme « votant à droite » ou comme « pédé comme un sac à dos ». Par contre, j’ai beaucoup de monde dans les cases « souhaite la réduction de ces charges qui nous étouffent » et « intéressé par la culture gaie ».

Ne désespérons pas : la route est longue mais la loi change, et même un pas après l’autre : on avance. Récemment, le fichage des opinions politiques et orientations sexuelles a été autorisé à la police française. C’est là un signe d’espoir qui nous permet de rêver.

Il faut dire que, à l’instar de la délation et de la collaboration, le fichage est une tradition culturelle forte. Pour le web, cela a commencé avec les cookies. Le principe de base était simple : des nerds et des gratte-papier faisaient des sites web qui attiraient l’attention de gens, qui consommaient les contenus.

Les premiers connards du web s’en sont rendu compte, et sont allé à la source. Tiens petit nerd qui se dit webmestre, tu veux des belles statistiques pour savoir ce qui est lu ? Voici Bastards Analytics, tu le mets sur ton site web et ça ajoute juste un petit cookie. Et toi, gratte-papier, tu veux des jolies polices d’écriture pour ton blog ? Alors utilise mes Bastards fonts, y’aura juste un cookie, mais ce sera tellement joli.

Et puis… puis ça a explosé. Les cookies de mes copains installaient mes cookies, les pisteurs se partageaient des données entre eux… Ah, ça ! Quand on a pas connu on ne se rend pas compte, mais aux débuts du web marchand, y’en avait partout, c’était beau, c’était… hyper communautaire, en fait.

Et c’est là qu’est arrivée la tuile. LE truc que nos lobbyistes n’ont pas pu dérailler.

RGPD.

Il fallait demander aux consommateurs leur consentement, comme s’ils savaient ce qui est bon pour eux ! Alors oui, bien sûr, au début c’était la tuile, mais cela fut en fait un bon défi de connard. Comment faire en sorte que les consommateurs détestent le consentement au moins autant que nous ?

On peut vous dire que pour arriver à un tel résultat, y’a des années d’expérience et (oui, osons le mot) du talent.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Liens utiles

Les Connards Pro™, exploiter les données des cons–

Par : Framasoft
24 novembre 2022 à 03:22

–sommateurs. Les données des consommateurs. Ce nouvel épisode inédit des Connards Professionnels™ vous explique à quoi cela sert de capter un maximum de données, comment manipuler les masses, et ainsi comment gagner au grand jeu du capitalisme de surveillance.

Le retour des Connards Pros™ avec des épisodes inédits !

Afin de fêter leur retour, le Framablog souhaite publier, chaque semaine pendant un mois, un des épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

Réservez votre place pour la conf théâtralisée (6 & 8 déc. à Paris)

L’épisode que vous allez voir aujourd’hui est une adaptation de la conférence théâtralisée où les Connards Profesionnels vulgarisent le Capitalisme de Surveillance et l’économie de l’attention.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Depuis cette captation, Gee et Pouhiou ont intégralement retravaillé le texte de cette conférence théâtralisée, afin de le rendre moins dense, plus entraînant, bref : plus facile à aborder pour des personnes qui ne se passionnent pas forcément pour le numérique éthique !

Si les comparses comptent faire tourner cette conférence théâtralisée, nous n’avons pour l’instant que deux dates de programmées pour cette version Deluxe, Remasterisée, avec 13,37 % de connardise en plus garantie. Cela se passera sur Paris :

Nous ignorons s’il y aura des captations vidéos, donc nous vous conseillons vivement de réserver en signalant votre présence sur les événements Mobilizon ci-dessus (ou de les contacter, par email : leur pseudo chez connard point pro, pour voir à quelles conditions les faire venir près de chez vous !)

En attendant, voici un nouvel épisode du guide, intitulé :

21. Que faire de l’attention des cons ?

La pensée de connard systémique a ceci de beau qu’elle permet d’exprimer sa connardise à tous les niveaux.

Qu’il s’agisse de manipuler le langage en faisant passer des comportements sociaux pour des « données personnelles », de manipuler les consommateurs pour qu’ils nous offrent leurs interactions sur un plateau et se mettent à haïr le respect de leur consentement… Tout cela demande un soin du détail que seul un maître connard peut offrir.

Si vous réussissez cette première étape, bravo, vous êtes devenu Éleveur-Entrepreneur, responsable d’une belle usine qui gère 15 bestiaux au mètre carré. Et les cons dans tout ça… ? Ben c’est le bétail !

En bon éleveur, vous l’avez gavé de votre foin attentionnel, produit localement par d’autres bestiaux (les créateurs de contenus), et enrichi à la pub. C’est ainsi que vous le trayez régulièrement pour avoir de bon gros jeux de données comportements tout frais.

Cependant, chacun son métier : vous êtes fermier, pas boucher ni fromager. Donc ces comportements tout frais, vous allez les confier au Marché. Ça tombe sous le sens.

Dans le milieu, ceux qui transforment les datas, ce sont les courtiers de données. Et si vous les regardez attentivement, ils ont tous une tête à s’appeler Adam. Ne me demandez pas pourquoi : c’est la loi du Marché.

Avoir de beaux jeux de données croisés entre plusieurs sources, c’est donc avoir des informations très précises sur les cons, leurs futurs votes, leurs futurs crédits, leurs futures baises, leurs futurs achats…

Alors qu’est-ce qu’on leur fourgue à tous ces consommateurs qu’on connaît si bien, comme si on les avait espionnés ? C’est quoi la base, le pain quotidien de tout connard digital ? C’est quoi le gras qui huile les rouages de notre système et arrondit nos ventres insatiables, hein… ? C’est… la publicité.

La publicité, tout le monde y goûte, tout le monde en dépend. On a aiguisé les esprits, on a filé des arguments à gauche comme à droite, bref : la publicité, c’est inattaquable.

Alors la publicité c’est bien, mais ce n’est qu’une base à partir de laquelle on va commencer à élever le niveau de la connardise.

Ainsi, si on veut sortir des techniques de gagne petits de la data, ce qui marche bien en ce moment c’est d’aller vendre du consommateur aux banques et aux assurances.

Il faut dire que vu le pognon qu’elles brassent, ces entreprises n’aiment pas beaucoup le risque. Donc quand nous on se pointe devant elles avec des comportements tout frais, tout croisés, tout prédictibles… Pour elles c’est les moissons, Noël et la chandeleur en même temps… bref : c’est la fête du blé.

Quand votre niveau de pognon engrangé commence à faire honneur à votre niveau de connardise, et qu’au passage vous vous êtes faits quelques amis dans la finance… c’est le moment de passer aux choses sérieuses.

Par exemple en commençant à vous faire ami-ami avec les états en leur vendant vos services. Alors ils appellent ça « partenariat public-privé », mais pour nous c’est juste un moyen de leur vendre à prix d’or de quoi mieux espionner leurs cons à eux (ils appellent ça des contribuables, mais en bons connards nous ne jugeons pas : chacun ses perversions).

L’objectif, ici, c’est d’arriver à augmenter votre degré de connardise, améliorer votre influence et vos connaissances dans les services de l’État, pour finir par aller prendre le pognon chez ceux qui le captent le mieux : les politiques.

On l’a vu avec Cambridge Analytica, influencer des élections, telles que le Brexit ou l’accession de Trump au trône, c’est simple comme une pub Facebook. Encore faut-il trouver des laquais pour rémunérer pour notre connardise.

Or, les hommes et femmes politiques, c’est en quelque sorte notre petit personnel à nous. Un qui l’a bien compris, c’est le milliardaire Steve Bannon (respect et dividendes à lui ✊🤌), qui a commandité à Cambridge Analytica des expériences scientifiques pour trouver comment manipuler en masse les étatsuniens, puis qui a appliqué les résultats avec ses sites de propagande tels que BreitBartNews.

De moindres connards s’arrêteraient là, satisfaits d’avoir influencé des états, et la conscience politique de nations entières. Mais ce serait louper le coche, le point d’orgue, l’apogée d’une carrière de connard professionnel : la capacité d’influencer une culture toute entière.

Les champions sur la question, c’est Google. À l’époque où « blogosphère » était un mot moderne, ils ont inventé le score des blogs, le « blog rank », qui te permet de grimper dans les recherches Google. Pour faire grimper ton blog rank, il fallait faire grimper toutes les statistiques… mises en avant par Google.

Bref, il fallait souscrire à la course au clic. C’est ainsi que tout le monde s’est mis à écrire de la même manière, le fameux « web rédactionnel », qui fait que vous pouvez pas lire deux paragraphes tranquille sans qu’un truc vous saute aux yeux.

Le blog rank, et plus tard les affichages des visites avec Google Analytics, c’est au cœur de la méthode de Google. Donner des outils statistiques aux personnes qui créent et publient du contenu, et leur afficher bien en gros les courbes des statistiques qui intéressent Google et ses annonceurs.

Il n’en faudra pas plus à un homo numéricus normalement constitué : il n’aura plus d’autre envie que de voir les chiffres grossir.

C’est ce qu’il s’est passé avec le phénomène des YouTubers. Grâce à ses manipulations statistiques, Google a transformé une bande de joyeux drilles qui se croyaient revenus au temps des radios libres, en de jolies marionnettes, bien soumises au sacro-saint algorithme.

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Les Connards Pro™, le système qui enferme les cons–

Par : Framasoft
1 décembre 2022 à 02:35

–sommateurs. Qui enferme les consommateurs. Ce dernier épisode inédit des Connards Professionnels™ vous explique les forces du capitalisme de surveillance, mais aussi ses faiblesses, et comment les consommateurs pourraient s’en émanciper (ce qui fait très très peur à nos chers Connards™).

L’ultime épisode inédit des Connards Pros™ sur le framablog !

Toute bonne chose a une fin, nous publions donc aujourd’hui le dernier des 4 épisodes inédits de ce travail… de connards, il faut bien le dire !

Le Guide du Connard Professionnel est un livre-BD scénarisé par Pouhiou et dessiné par Gee, placé dans le domaine public volontaire. Nos comparses viennent d’ailleurs de le publier en un joli livre, qui se télécharge librement mais s’achète aussi dans sa version papier si vous voulez soutenir les auteurs.

Ce livre libre est co-édité avec notre maison d’édition Des Livres en Communs.

couverture du guide du connard professionnel, le livre

Cliquez sur l’image pour télécharger et/ou acheter le livre.

 

Pour réussir à votre tour dans la profession de consultant en connardise, vous pouvez :

Réservez votre place pour la conf théâtralisée (8 déc. à Paris)

L’épisode que vous allez voir aujourd’hui est une adaptation de la conférence théâtralisée où les Connards Professionnels vulgarisent le Capitalisme de Surveillance et l’économie de l’attention.

Appuyez sur play pour voir l’extrait de la conférence correspondant à cet épisode

 

Depuis cette captation, Gee et Pouhiou ont intégralement retravaillé le texte de cette conférence théâtralisée, afin de le rendre moins dense, plus entraînant, bref : plus facile à aborder pour des personnes qui ne se passionnent pas forcément pour le numérique éthique !

Si les comparses comptent faire tourner cette conférence théâtralisée, nous n’avons pour l’instant que deux dates de programmées pour cette version Deluxe, Remasterisée, avec 13,37 % de connardise en plus garantie. Cela se passera sur Paris :

Nous espérons qu’il y aura des captations vidéos mais surtout d’autres représentations de cette conférence théâtralisée.

En attendant, voici le dernier épisode du guide, intitulé :

22. Conclusion : le SWOT de la connardise

Si vous regardez bien le capitalisme de surveillance, vous devez vous dire que ce système que j’ai peaufiné depuis des années est parfait.

Et vous avez raison, merci.

Pourtant, ce n’est pas parce qu’il est parfait qu’il est éternel. Pour qu’un système soit durable et résilient, il n’est pas inutile de revenir aux outils transmis en première année d’école du commerce, et de lui appliquer un bon vieux SWOT des familles.

Analysons donc ensemble les forces et faiblesses intrinsèques au capitalisme de surveillance (Strenghts and Weaknesses) ainsi que les opportunités et les menaces extérieures (Opportunities and Threats) dont nous devons nous préoccuper.

Une des grandes forces de ce système, c’est qu’il est très systémique : c’est-à-dire que tout se tient.

Ainsi, le pognon permet d’acheter de nouvelles technologies, pour capter plus de comportements, pour augmenter son influence culturelle et politique ce qui in fine rapporte plus de pognon.

C’est le cercle vertueux du capitalisme : tant qu’il y a des cons à essorer, y’a du liquide à se faire.

Or avec la surveillance par le numérique, l’essorage atteint des vitesses record. Parce que bon, mon papy, du temps béni de la Stasi, il gagnait déjà sa vie honnêtement en fichant ses congénères. Mais papy (respect et dividendes à lui ✊🤌) il fichait à la main, à l’ancienne : il faisait dans l’artisanal.

Si on compare son travail avec le fichage réalisé par la NSA aujourd’hui, on se rend compte que les services secrets des champions de la liberté sont beaucoup plus efficaces que ceux de la RDA.

L’autre force de ce système, c’est qu’il a désormais l’allure d’une évidence, d’une fatalité, d’une des lois naturelles qui régissent notre monde.

Car si l’informatique est partout et que ce que l’on code fait force de loi, alors pour contrôler le monde, il suffit de contrôler les petits cons qui codent.

Du coup, dès qu’on a un peu de pognon, on peut les acheter, les gamins. Et si vous ne voulez pas qu’ils se posent trop de questions sur les conséquences de ce qu’ils sont en train de coder, j’ai un secret : la méthode Agile.

Une des faiblesses qui existent dans notre beau système, ce sont ces va-nu-pieds en sandales bio qui prônent « l’hygiène numérique ».

Quand on leur donne le choix de la liberté entre Google Chrome, Apple Safari ou Microsoft Edge… ces salopiauds répondent « Firefox, parce que c’est pas fait pour le pognon ».

Quand on fait en sorte que leur téléphone Android ne soit plus qu’un gros capteur Google avec option agenda, ces malotrus répondent « non, j’ai un téléphone dégooglisé grâce à Murena ».

Heureusement qu’ils ne sont que quelques poignées d’hurluberlus, car ne nous cachons rien : c’est dégoûtant, l’hygiène numérique.

Une autre faiblesse que l’on doit éradiquer au plus vite : les bloqueurs de pub. Car la pub, c’est la base, c’est notre gagne-pain ! Sans la pub, tout le beau système de connard que j’ai construit s’effondre.

Or j’ai fait des efforts contre les bloqueurs de pubs. D’abord j’ai fait de la pédagogie pour bien faire rentrer dans le crâne des cons que bloquer la pub, c’est méchant. Que ça enlève le pain de la bouche des gratte-papier, qu’il faut que monde accepte de se javelliser le cerveau, sinon c’est tirer une balle dans le ventre creux des pauvres journaleux…

Puis j’ai carrément connardisé Adblock Plus. Pour bien expliquer aux cons : vous voulez bloquer la pub, prenez notre bloqueur de connards, c’est celui qui est le plus marketé, et promis : il ne laissera passer que la gentille pub.

Mais non : il se trouve toujours des hygiénistes dégoûtants pour dire aux cons d’installer Ublock Origin.

Heureusement, il reste de belles opportunités dans ce système de connard. Ainsi, la position de monopole permet de réécrire ce que doit être le numérique dans la tête des cons.

Ainsi, si vous dites « je veux une plateforme de diffusion de vidéos » à un informaticien, il pensera à PeerTube : un outil efficace pour faire un site où on peut créer des comptes, y mettre ses vidéos et les partager avec le reste du monde, sans avoir besoin d’une ferme de serveurs.

Mais si vous dites la même chose à un consommateur, il pensera monétisation, publicité, recommandations, suite du programme, émissions régulières… Bref, il pensera à une chaîne de télé, parce que c’est comme ça que fonctionnent les monopoles du domaine, à savoir YouTube et Twitch.

Une autre opportunité, c’est d’exploiter encore plus le petit personnel politique. Non parce qu’ils y prennent goût, à mes gros jeux de données. Ils ont bien compris que cela augmente la taille de leur petit pouvoir.

Car le pouvoir, c’est un peu comme le pognon : plus on en a, plus on en veut.

De fait le petit personnel politique, ça fait quelques piges qu’ils nous pondent deux lois sécuritaires par an. À vouloir copier mon beau modèle, ils finissent par le légitimer, et nous ouvrir la fenêtre des possibles.

Cependant, le Capitalisme de Surveillance est sous le coup de plusieurs menaces qui pourraient égratigner mon beau système : il s’agit donc de ne pas les ignorer.

En gros, ces menaces, ce sont tous les paltoquets, saligauds et autres pignoufs d’hygiénistes du logiciel libre, de l’anti-pub ou l’anti-surveillance… mais quand ils se multiplient entre eux.

Non parce que moi les libristes, tant qu’ils sont 15 dans leur slip en raphia, à se battre entre eux pour savoir si « Vim ou Debian », « Ubuntu ou chocolatine »… ça ne m’affole pas le pacemaker.

D’ailleurs, j’ai même essayé de récupérer leur mouvement d’un coup de rebranding. J’ai viré tous leurs bons sentiments politiques de « ouiiiii il faut que l’humain maîtrise l’informatique, il faut partager le savoir sous forme de communs », j’ai gardé la méthode de production, et j’ai collé un nom angliche qui pète bien : l’open source.

Alors ça a bien réussi, mon coup : l’open source est partout, le logiciel libre n’a plus une thune et est exsangue… Malgré ces efforts, tu as toujours des faquins de bisounours du code qui essaient de sortir du droit chemin des plateformes géantes.

Et voilà qu’ils te codent des PeerTube, des Mastodon, des Mobilizon, des NextCloud… des logiciels décentralisés que n’importe quel excité du clavier peut installer sur un serveur pour créer un cloud autonome, auto-géré, et synchronisé avec le reste de leur univers fédéré.

Non mais si ça prend leurs bêtises, les cons vont fuir les belles plateformes centralisatrices des géants du web pour aller héberger leurs vies numériques chez plein de petits hébergeurs à qui ils font confiance.

Une autre menace potentielle au capitalisme de surveillance, ce sont les associations qui s’organisent pour montrer les conséquences et les rouages de mon beau système.

Et que je peux pas vendre mes drones de surveillance à la police sans que La Quadrature du Net ne s’en mêle, et que je peux pas signer un contrat juteux entre Microsoft et l’Éducation Nationale sans que l’April ne gueule…

Or le capitalisme de surveillance est pudique : si l’on montre ses dessous, il devient timoré et peut presque (j’en frémis…) s’enfuir.

Alors certes, ces menaces sont réelles, mais pour qu’elles commencent à me faire peur, il faudrait que les cons se renseignent, se prennent en main, et rejoignent par milliers les zigotos qui font des associations d’utopistes : bref, faute de lutte collective à lui opposer, mon système de connard a de beaux jours devant lui.

C’est pourquoi, cher apprenti connard (et, ne nous interdisons aucune modernité : « chère apprentie connasse ») mon dernier mot sera pour toi : la balle est dans ton camp. Moi, c’est bon, j’ai construit mon bunker pour trinquer au frais lorsque le monde va cramer. Je te confie donc mon beau système.

C’est à toi désormais de prendre la relève. Ta mission, c’est de te sortir les doigts du fion, et de connardiser le digital pour que perdure le capitalisme de surveillance.

(Et que je touche mes dividendes.)

#OnCompteSurVous

#JeSuisCharlesHyppolite

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Framasoft 2022 : une tambouille mijotée grâce à vous, grâce à vos dons

Par : Framasoft
6 décembre 2022 à 04:19

Le saviez-vous ? 98 % du budget de Framasoft repose sur des dons (dont 86 % sont des dons de particuliers). C’est donc bien grâce à vous et à votre soutien (merci !) que toutes nos actions sont réalisables. Nous avons ainsi voulu vous faire un résumé de la tambouille concoctée sur cette année 2022. Retour sur 12 mois d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels, que l’on a voulu riches en saveurs pour le bonheur de vos (et nos !) papilles.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Illustration CC BY David Revoy

Mais qui est derrière les fourneaux ?

Derrière ce petit festin, il y a qui ? Un petit groupe de 38 personnes : 28 bénévoles et 10 salarié⋅es, convaincu⋅es qu’un monde où le numérique nous permet de gagner en liberté est possible ! On vous raconte ici ce qu’on a fait, réfléchi et avancé dans les cuisines. Et les fours sont encore tout chauds !

Partager nos valeurs, nos intentions et nos actions haut et fort

Après 3 ans de travail, d’ateliers guidés par Marie-Cécile Godwin et de peaufinage par l’association, nous avons publié notre manifeste en novembre. Ce travail de longue haleine nous a fait longuement réfléchir et nous a permis de mettre en évidence très simplement la dimension politique de notre projet associatif : nous voulons changer le monde actuel pour un monde meilleur, où les Communs sont favorisés, où la justice sociale est une valeur fondamentale et où nos libertés sont préservées.

La deuxième partie de cet important travail a été de faire en sorte que nos intentions du manifeste se comprennent dès l’arrivée sur framasoft.org. Nous avons ainsi refondu entièrement notre site internet principal pour rendre notre projet associatif clair, fluide et facilement compréhensible.

Illustration CC BY David Revoy

Collectivisons Internet / Convivialisons Internet : notre nouvelle feuille de route 2023-2025

Après 5 ans de cap sur Contributopia, nous avions besoin de réaffiner notre compas et revoir notre direction : vers où voulons-nous poursuivre notre exploration pour les prochaines années ? C’est ainsi qu’a été créée la nouvelle feuille de route Collectivisons Internet / Convivialisons Internet (nom de code : COIN / COIN) : nous souhaitons nous adresser plus directement aux collectifs et associations engagées pour un monde meilleur (sans pour autant mettre de côté les milliers de personnes qui utilisent nos outils !).

4 projets ont ainsi été dévoilés et seront progressivement améliorés aux fils des mois grâce aux retours des bénéficiaires, dans l’idée de créer plus de liens entre les outils et les humain⋅es :

  • Frama.space : proposer du cloud libéré aux petits collectifs militants
  • Peer.tube : mettre en valeur le PeerTube pour lequel nous œuvrons
  • Emancip’Asso : favoriser l’émancipation numérique du monde associatif
  • ECHO Network : comprendre les besoins de l’éducation populaire dans différents pays d’Europe.

Nous avons détaillé les actions de cette feuille de route et pourquoi nous les entreprenons sur le Framablog.

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Illustration CC BY David Revoy

Se revoir et vous revoir : ça requinque !

Cette année 2022 aura aussi été marquée par la reprise plus intense des moments partagés, en chair et en os (avec de bonnes aérations !) : AG, Framacamp, événements, salons, conférences, festivals, projections de cinéma, tables rondes… Parce que bien que l’on aime faire tout ça, vous voir et nous voir, ça nous motive, ça nous booste et ça nous encourage à continuer à tester de nouveaux projets ambitieux, farfelus et drôles (Vous vous souvenez de Proutify ? L’extension vient d’être mise à jour par un de nos bénévoles)… c’est si important de prendre plaisir à faire tout cela !

Dessin d'un Canard qui sourie en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre

Illustration CC BY David Revoy

 

Sans vous, tout ce que nous faisons ne serait pas réalisable : 98 % des ressources de l’association sont des dons. Vous trouvez que nos réflexions vont dans la bonne direction ? Si vous en avez les moyens, si vous en avez l’envie, nous vous remercions grandement d’avance de votre soutien.

 

Je soutiens les actions de Framasoft

 

 

En entrée : buffet d’éduc pop’

Pour nous, l’éducation populaire, c’est la base d’un monde meilleur : chacun et chacune peut partager ses connaissances et y accéder, en toute simplicité. On vous présente ici les différentes actions d’éduc pop’ menées cette année.

Partage de connaissances et de points de vue

Pour commencer, Framasoft est intervenue, en présentiel ou à distance, dans divers espaces, pour parler d’émancipation numérique, de numérique alternatif, ou encore de comment se libérer en ligne. C’est plus de 70 interventions que nos membres ont réalisées, pour différentes structures, associations, ou collectifs, dans différentes régions de France. Vous trouverez quelques unes de ces interventions à visionner sur notre chaîne Framatube.

Ensuite, Framasoft garde la plume active sur le Framablog. Plus de 100 articles ont été publiés cette année, entre présentations de nos différentes actions, traductions de Framalang, revue de presse hebdomadaire, claviers invités, interviews de divers projets émancipateurs, articles audio… Le Framablog est un espace où nous nous exprimons sans limite.

Nous sommes aussi intervenues une vingtaine de fois dans les médias lorsque nous avons été sollicité⋅es pour partager nos points de vues sur le numérique : interview vidéos, podcasts, articles… Vous trouverez les différents liens accessibles sur cette page.

Illustration CC BY David Revoy

Des Livres en Communs : la maison d’édition qui chamboule les codes

Notre maison d’édition Des Livres en Communs (anciennement Framabook), chamboule les codes de l’édition en proposant une bourse aux autrices et auteurs en amont de l’écriture, ainsi qu’une publication de l’ouvrage sous licence libre, uniquement en version numérique.

Suite au premier appel à publication lancé en janvier : « Vers un monde plus contributif, plus solidaire, plus éthique et plus libre : comment s’outiller et s’organiser ensemble ? », le projet « L’amour en Commun », de Margaux Lallemant et Timothé Allanche a été sélectionné. L’objectif de cette publication est de questionner comment le commun de l’amour, en tant que moyen d’organisation et moteur d’engagement, permet de construire une alternative à la société capitaliste.

L’ouvrage est actuellement en création, entre travail de terrain et immersions, tout en étant accompagné par notre comité d’édition.

Des Livres en Communs a également participé à la coédition et aux relectures du « Guide du connard professionnel », travail mené avec PtiloukEditions.

Illustration CC BY David Revoy

UPLOAD : une université libre qui se garnit

L’Université Populaire Libre, Ouverte, Autonome, et Décentralisée (UPLOAD) est un grand projet d’éducation populaire initié et coordonné par Framasoft (pour le moment), dans une logique décentralisée et en réseau. L’objectif est de contribuer (à notre échelle) à rendre la société plus juste et notre monde plus vivable, en misant sur la formation des citoyen⋅nes par les citoyen⋅nes.

Ce projet est en grande partie formé par les LibreCours, cours en ligne permettant d’accéder à différents savoirs et connaissances. Stéph nous a proposé une conférence pour présenter le sujet lors des Journées du Logiciel Libre.

Les Librecours de cette année auront été rythmés par la thématique «  Low-technicisation et numérique » : une première session entre avril et juin et une seconde entre novembre et janvier 2023. Vous trouvez aussi que la croissance exponentielle du numérique est problématique ? Chercher à réduire l’empreinte technique d’un outil vous intéresse ? Vous pouvez retrouver les vidéos des cours par ici.

Illustration CC BY David Revoy

Peer.tube : une vitrine pour PeerTube qui nous ressemble

Avec Peer.tube, nous souhaitons créer une vitrine de PeerTube, avec du contenu de qualité préalablement sélectionné. C’est notre réponse à une question que l’on peut souvent nous poser : « Mais où est-ce que je trouve du contenu intéressant sur PeerTube ? ». Le site Peer.tube est déjà accessible avec une première sélection de chaînes et vidéos, mais le projet ne va réellement avancer que l’année prochaine.

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Illustration CC BY David Revoy

 

Notre buffet d’éducation populaire a titillé votre curiosité ? Vous trouvez que nos contributions vont dans le bon sens ? Alors nous vous re-glissons par ici que tout ça nous a été possible grâce à vous et à vos dons – merci !

 

Je soutiens les actions d’éduc pop’ de Framasoft

 

En plat : poêlée d’émancipation numérique

Permettre aux citoyens et citoyennes de s’émanciper par le numérique et de libérer leurs pratiques, c’est le cœur de nos actions. Mais, de quoi est composée cette bonne poêlée ? D’ingrédients libérés, de qualité, et d’une bonne pincée d’amour. On vous détaille tout ça.

Des services en ligne pour se passer des géants du numérique

Nos services en ligne sont souvent la raison pour laquelle on nous connaît : vous êtes plus de 9 personnes sur 10 à nous l’avoir confié lors de notre enquête « Ce que vous pensez de Framasoft » lancée fin mai. Et à vrai dire, nous n’avons pas été très étonné⋅es. Pour vous donner quelques chiffres, nous comptons plus de 50 millions de visites sur l’ensemble de nos sites depuis le début d’année, plus de 350 sondages sont créés chaque jour sur Framadate, près de 15 000 formulaires sont créés chaque mois sur Framaforms, près de 110 000 pads d’écriture collaborative sont actifs sur Framapad. Nous, on trouve toujours ça incroyable !

Entre 2014 et 2019, notre petite association a mis à disposition des internautes une quarantaine de services en ligne libres et de confiance (oui, 40 !). Pour de nombreuses raisons, c’était trop, et nous avons fermé progressivement, entre 2019 et 2022, une partie de ces services, tout en proposant des alternatives. Cette période de fermetures est maintenant terminée : nos 16 services en ligne sont disponibles pour toute personne souhaitant utiliser des outils qui respectent nos libertés. Nous avons ainsi décidé de mettre à jour et refondre le site degooglisons-internet.org pour en faire une porte d’entrée facilement accessible, la mettre à notre image et surtout pour rassurer nos utilisateurs et utilisatrices.

Maintenir ces services à jour, gérer les machines qui les font tourner ou encore répondre à vos questions sur le support, c’est un travail du quotidien, et on essaye d’y mettre nos meilleures énergies !

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration CC BY David Revoy

 

PeerTube : libérer ses vidéos et ses chaînes est de plus en plus facile

PeerTube, c’est le logiciel que nous développons (enfin, un de nos salarié⋅es, oui, un seul !) pour proposer une alternative aux plateformes vidéos. Et 2022 aura été une année bien riche en évolutions, où on compte maintenant plus de 1000 plateformes PeerTube actives.

Cap sur la V5 !

Pour commencer, la version 4.1 est sortie en février, apportant des améliorations de l’interface, de nouvelles fonctionnalités sur mobile, le système de plugins amélioré, de nouveaux filtres pour faire des recherches ou encore de nouvelles possibilités de personnalisation des instances pour les admins.

En juin, nous sortions la version 4.2, qui a amené une grande nouveauté : le Studio, ou la possibilité de modifier des vidéos directement depuis l’interface web. Cette version aura aussi apporté des statistiques de visionnage plus détaillées, la possibilité de régler la latence lors d’une diffusion ou encore l’édition directe de sous-titres (merci Lutangar !)

En septembre, c’est la version 4.3 qui a été publiée, permettant l’import automatique des vidéos d’une chaîne distante (Un grand merci à Florent, l’un des administrateurs de l’instance PeerTube Skeptikón) et de nouvelles améliorations de l’interface et de l’intégration des vidéos en direct (un travail en collaboration avec une designeuse de la Coopérative des Internets).

Et on peut déjà vous dire que la nouvelle version majeure, la v5, sera publiée dans quelques jours avec (attention : exclu !) de l’authentification à double facteur ou encore la possibilité d’envoyer les fichiers lives dans le cloud pour les admins…

Edit du 13 décembre : la V5 est sortie ! Retrouvez toutes les infos sur cet article.

Récolte de vos idées pour enrichir le logiciel

Vous créez du contenu sur PeerTube ? Vous aimez regarder des vidéos sur PeerTube ? En juillet, nous avons lancé l’outil ideas.joinpeertube.org (en anglais) pour récolter vos besoins sur le logiciel et ainsi nous permettre d’identifier les nouvelles fonctionnalités à développer pour rendre PeerTube plus agréable à utiliser.

N’hésitez pas à y faire un tour, pour voter pour une des fonctionnalités déjà proposées ou en proposer une nouvelle. Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de partager leur avis !

joinpeertube.org : un accès facilité à PeerTube

joinpeertube.org, c’est LE site qui présente PeerTube, LA porte d’entrée pour s’informer sur cette alternative aux plateformes vidéo centralisatrices et nous, on souhaite la laisser grande ouverte !

La version précédente de joinpeertube.org était surtout axée sur les caractéristiques techniques de PeerTube, et donc adressée à des profils techniques. Hors, maintenant qu’il existe plus de 1 000 plateformes PeerTube, valoriser le logiciel auprès d’un public plus vaste et potentiellement moins à l’aise avec le numérique nous a paru une nouvelle orientation nécessaire.

Après un audit du site via des tests utilisateurs réalisés par La Coopérative des Internets, l’agence web nous a proposé des pistes d’amélioration pour permettre une meilleure compréhension de PeerTube. Vous trouverez tout le détail de cette version sur cet article du Framablog : et on espère que cette refonte vous sera utile et facilitera l’utilisation de PeerTube !

Illustration CC BY David Revoy

Mobilizon : on vous facilite les recherches

Mobilizon, c’est le logiciel que Framasoft développe (enfin, un de nos salarié⋅es et même pas à temps plein !) pour proposer une alternative aux événements et groupes Facebook.

Mobilizon Search Index, un moteur de recherche dans le fédiverse

Comme nous l’avons fait auparavant avec Sepia Search (notre moteur de recherche pour découvrir les contenus publiés sur PeerTube), nous souhaitons proposer une porte d’entrée vers Mobilizon pour montrer son potentiel émancipateur.

Mobilizon Search Index référence les événements et groupes de serveurs que nous avons approuvés sur instances.joinmobilizon.org (aujourd’hui un peu plus de 80 instances, et on espère que la liste s’allongera !). Le moteur de recherche permet ensuite d’explorer les événements et groupes de tous ces serveurs, et de différentes manières : barre de recherche (bon là c’est plutôt classique), par catégories (intéressant, non ?) ou même en se géolocalisant pour trouver des événements à proximité (c’est fou ça !).

Le code source est libre : toute personne (avec un certain bagage informatique tout de même… !) peut installer un Mobilizon Search Index, et l’adapter selon ses besoins.

Alors, ça vous donne envie de tester ?

Une v3 axée sur la recherche

Nous avons publié la 3ème version majeure de Mobilizon en novembre. Le logiciel a atteint la maturité que nous souhaitions lui donner, et ça, c’est très motivant !

Dans les nouveautés : de nombreux éléments du logiciel ont été modifiés pour ne pas accumuler de dette technique, le design de la page d’accueil a évolué dans le design, et la page de résultats de recherche a aussi été revue (coucou Mobilizon Search Index !). Augmenter les possibilités de découvrir des événements et des groupes pour rendre davantage visible la diversité des contenus publiés sur Mobilizon, c’était aussi l’objectif de cette v3.

Cette v3 a pu évoluer grâce aux différentes contributions (merci à la communauté !), a été financée en partie par une bourse de NLNet (merci à eux !), et bien sûr par vous, et vos dons (encore un grand merci).

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Illustration CC BY David Revoy

Frama.space : émanciper les petites assos et collectifs militants

Frama.space, c’est un nouveau service que nous proposons aux petites associations et collectifs militants, pour leur permettre d’accorder leurs valeurs internes fortes (de justice sociale et d’émancipation) avec des outils numériques allant dans le même sens (outils libres et non monopolistiques). Nous souhaitons ainsi autonomiser les associations et collectifs militants en ouvrant des espaces numériques de partage, de travail et d’organisation (jusqu’à 50 comptes par collectif, basés sur le logiciel libre Nextcloud avec : suite bureautique, 40 Go de stockage, synchronisation d’agendas et de contacts, outils de visio, etc.).

Annoncées le 15 octobre lors de la sortie de notre feuille de route Collectivisons / Convivialisons Internet, les pré-inscriptions sont ouvertes depuis le 18 novembre. Actuellement, les candidatures sont révisées (par des vrai⋅es humain⋅es !) pour ouvrir 250 premiers espaces d’ici la fin d’année. Notre objectif final (un poil ambitieux, oui !) étant de mettre à disposition 10 000 espaces Frama.space d’ici fin 2025.

Vous voulez en lire plus sur la visée politique du projet ? Nous vous invitons à lire cet article ou à visionner cette conférence, apportant tous les détails importants.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Illustration CC BY David Revoy

 

Nos actions pour permettre aux citoyens et citoyennes de s’émanciper par le numérique vous semblent intéressantes ? Vous pensez que nous allons dans la bonne direction ? Tout cela a été possible aussi grâce à vous et grâce à vos dons. Merci !

 

Je soutiens les actions d’émancipation numérique de Framasoft

 

En dessert : farandole d’un monde meilleur (à partager !)

Parce qu’un bon repas est toujours meilleurs quand on le partage. Et parce que c’est en partageant nos savoirs-faire et savoirs-être que l’on avance plus loin. Nous agissons avec d’autres structures, qui, telles des îles indépendantes, baignent dans des eaux communes d’un même archipel (vous aussi vous imaginez des îles flottantes avec une bonne crème anglaise ?) : nous gardons notre indépendance tout en partageant des valeurs de justice sociale. Agir ensemble est évident !

Du côté des chatons

Le collectif CHATONS, c’est un peu comme un réseau d’AMAP du service en ligne. Là où Google, Facebook ou Microsoft représenteraient l’industrie agro-alimentaire, les membres de CHATONS seraient des paysans informatiques proposant des services en ligne bio sans OGM, sans pesticide, sans marketing agressif, bref : sans une « course au pouvoir d’achat ».

Cette fin d’année, après déjà 14 portées de chatons, nous comptons 97 membres au collectif, soit 97 hébergeurs alternatifs travaillant dans la même direction : résister à la gafamisation d’Internet et proposer des alternatives respectueuses de nos vies privées.

Le collectif a été présent sur différents événements durant l’année (Journées du Logiciel Libre, contrib’atelier sur l’accessibilité numérique, Geek Faeries, Freedom Not Fear, Fête de l’Huma, Capitole du Libre), pour présenter ses actions. Le deuxième camp CHATONS a eu lieu cet été, un temps fort pour se retrouver et relancer de belles dynamiques collectives. Différents groupes de travail ont vu le jour, notamment le groupe « Une asso pour le collectif CHATONS » visant une autonomisation du collectif dans le but que nous (Framasoft) laissions peu à peu la coordination du collectif au collectif lui-même.

Illustration CC BY David Revoy

Emancip’Asso : favoriser l’émancipation numérique du monde associatif

Le but d’Emancip’Asso, c’est d’aider les associations à trouver de l’accompagnement pour faire évoluer leurs pratiques numériques vers des pratiques plus éthiques. Conçu en partenariat avec Animafac, 2022 aura été une année de… paperasse (eh oui, c’est souvent ça le début de projets ambitieux !).

Nous avons passé un moment à constituer un comité de pilotage (20 membres) varié, hétérogène et , représentatif de la diversité du monde associatif. Ensuite, le projet se voulant indépendant financièrement, les 6 premiers mois de l’année ont été consacrés à de la recherche de financements, qui a porté ses fruits (hourra !). Nous comptons actuellement quatre financeurs (et on espère que la liste continuera à grandir !) : la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme, la Fondation Crédit Coopératif, la Fondation Un monde par Tous et l’Association Libérons nos ordis.

Les premiers financements nous ont permis de travailler sur la première étape du projet : une formation à destination des hébergeurs éthiques pour les aider à accompagner des associations dans leur transition numérique. Recherche d’intervenant⋅es, préparation du programme et de la logistique : la formation (c’est complet !) aura lieu à Paris, du 16 au 20 janvier 2023 (le programme en détails est par ici).

Enfin, en cette fin d’année, nous avons postulé à différents programmes étudiants pour constituer deux groupes de travail : un premier sur l’identité graphique d’Émancip’Asso (c’est en cours !), et un second sur la réalisation du site internet emancipasso.org (à venir).

Vous pouvez retrouver Angie et Anne-Laure présentant le projet en vidéo par ici.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Illustration CC BY David Revoy

ECHO Network : comprendre les besoins numériques de l’éduc pop, ici et ailleurs

2022 aura aussi été l’année de l’élaboration du projet européen « Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network » (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) (ECHO Network, c’est un peu plus facile à mémoriser…). Mené par le mouvement d’éducation populaire des CEMÉA France, le projet rassemble 7 structures de 5 pays d’Europe (France, Belgique, Croatie, Allemagne, Italie). Leur point commun ? L’accompagnement, chacune à son niveau, des publics dans leur autonomie et leur émancipation.

L’objectif du projet est d’échanger sur les difficultés, les opportunités et les façons d’accompagner vers une transition numérique des publics que nos associations servent. Et la toile de fond : comment accompagner cette émancipation dans (voire par) un monde numérique centralisé chez les géants du web ?

La première rencontre de l’échange aura lieu à Paris du 14 au 17 janvier 2023. Ce séminaire d’ouverture va nous permettre de déblayer la thématique générale : accompagner la transition numérique des associations formant des citoyens et citoyennes. En savoir plus par ici.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

Illustration CC BY David Revoy

Et ce n’est pas tout !

Transmission de connaissances

Avec Hubikoop (hub territorial de la région Nouvelle Aquitaine pour un numérique inclusif) nous avons débuté en septembre l’animation du parcours « Accompagnement à la découverte de services numériques éthiques  » : 8 ateliers pour les acteurs et actrices de la médiation numérique en Nouvelle Aquitaine. Ce partenariat commence à faire émerger de nouvelles idées, que l’on vous racontera l’année prochaine !

Dans le cadre du projet PENSA avec l’Aix-Marseille Université, nous sommes intervenu⋅es en juin pour une formation de formateurs et formatrices sur la thématique « Logiciels et services libres pour l’émancipation numérique des citoyennes ». L’objectif final est de permettre aux enseignant⋅es de développer leurs compétences pour une utilisation critique du numérique en éducation.

Nous avons aussi mené diverses actions en lien avec l’AFPA et plus spécifiquement les personnes en charge de la formation des Responsables d’Espace de Médiation Numérique, pour transmettre davantage de connaissances sur le numérique éthique.

Framasoft est aussi entrée au sociétariat de la MedNum. Nos ambitions derrière ça ? Sensibiliser les acteurs de la médiation numérique aux outils libres, former les médiateurs numériques aux alternatives éthiques et outiller la coopérative elle-même d’outils libres.

Vous nous retrouverez enfin dans le livret « Le temps des conquêtes, les nouveaux horizons de l’ESS » publié par ESS France.

Des prises de positions importantes

L.A. Coalition (dont Framasoft est membre) s’est positionnée en avril sur le contrat d’engagement républicain : le collectif dénonce une source potentielle de litiges et de sanctions abusives de la part de l’administration ou des collectivités publiques au détriment des associations et fondations.

Les premières dérives du contrat d’engagement républicain ont rapidement vu le jour. Nous avons signé la tribune « La désobéissance civile relève de la liberté d’expression et du répertoire d’actions légitimes des associations », publiée dans l’Humanité en septembre : les libertés associatives sont essentielles et actuellement en danger.

Nous avons aussi signé la tribune « Pour que les communs numériques deviennent un pilier de la souveraineté numérique européenne » de Wikimédia France en juin. Les communs culturels font partie intégrante de l’objet social de Framasoft, les défendre est primordial !

Soutiens par convictions

Suite à l’annonce de sa situation financière très difficile cet été, nous avons soutenu le média NextINpact (veille numérique très qualitative) en achetant des abonnements « suspendus » que nous avons tirés au sort.

Nous avons aussi soutenu affordance.info (contenus qualitatifs sur le numérique et réflexions pertinentes de société) en migrant son blog d’un outil non libre (Typepad) à un outil libre (WordPress), le tout hébergé par nos soins.

Nous avons proposé un proxy Signal (messagerie libre) suite à un appel de la structure informant du blocage de son application par le régime iranien face aux révoltes actuelles.

Illustration CC BY David Revoy

 

Notre dessert partagé vous a plu ? Vous pensez que ces actions réalisées avec d’autres îles de notre archipel sont à encourager ? Sachez qu’elles aussi sont uniquement réalisables grâce à vous et à vos dons. Encore un grand merci !

 

Je soutiens les actions d’archipélisation de Framasoft

 

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dépenses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un déficit de 60 000 € (que des dons – plus généreux lors des confiprouts de 2020 – nous ont, heureusement, permis d’absorber).

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 133 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.
Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Je soutiens les actions de Framasoft

 

 

Framasoft 2022 : a casserole cooked up thanks to you, thanks to your donations

Par : Framasoft
8 décembre 2022 à 10:27

Did you know that 98 % of Framasoft’s budget is based on donations (86 % of which are from individuals). It is therefore thanks to you and your support (thank you !) that all our actions are possible. So we wanted to give you a summary of what we have done in 2022. A look back at 12 months of popular education on the challenges of digital and cultural commons, which we wanted to be rich in flavours to please your (and our !) taste buds.

« Collectivise Internet / Convivialise Internet🦆🦆 » The actions of our new roadmap are funded by your donations, You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.

➡️ Read all blogposts of this campaign (oct. – déc. 2022, mostly in French)

Illustration CC BY David Revoy

But who is behind the stove ?

Behind this little feast, who is there ? A small group of 38 people : 28 volunteers and 10 employees, convinced that a world where digital technology allows us to gain freedom is possible ! We tell you here what we did, thought about and moved forward in the kitchens. And the ovens are still hot !

Sharing our values, intentions and actions loud and clear

After 3 years of work, workshops guided by Marie-Cécile Godwin and fine-tuning by the association, we published our manifesto in November. This long work made us think a lot and allowed us to highlight very simply the political dimension of our associative project : we want to change the current world for a better one, where the Commons are favoured, where social justice is a fundamental value and where our liberties are preserved.

The second part of this important work was to make sure that our manifesto intentions are understood as soon as they arrive on framasoft.org. We have therefore completely redesigned our main website to make our associative project clear, fluid and easily understandable.

Illustration CC BY David Revoy

Collectivise Internet / Convivialise Internet : our new roadmap 2023-2025

After 5 years on course with Contributopia, we needed to refine our compass and review our direction : where do we want to continue our exploration for the next few years ? This is how the new roadmap Collectivise Internet / Convivialise Internet (code name : COIN / COIN – quack in french) was created : we want to address more directly the collectives and associations committed to a better world (without putting aside the thousands of people who use our tools !).

4 projects have been unveiled and will be progressively improved as the months go by thanks to the beneficiaries’ feedback, with the idea of creating more links between the tools and the people :

  • Frama.space : offering liberated cloud to small activist collectives
  • Peer.tube : to promote the PeerTube for which we are working
  • Emancip’Asso : to promote the digital emancipation of the associative world
  • ECHO Network : to understand the needs of popular education in different European countries.

We have detailed the actions of this roadmap and why we are undertaking them on the Framablog (in french… !).

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Illustration CC BY David Revoy

Seeing each other again and seeing you again : it’s a real boost !

This year 2022 will also have been marked by a more intense resumption of shared moments, in the flesh (with good airing !) : GAs, Framacamp, events, fairs, conferences, festivals, film screenings, round tables… Because as much as we love doing all this, seeing you and us motivates us, boosts us and encourages us to continue testing new, ambitious, wacky and funny projects (Remember Proutify ? The extension has just been updated by one of our volunteers)… it’s so important to have fun doing all this !

Dessin d'un Canard qui sourie en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre

Illustration CC BY David Revoy

 

Without you, everything we do would not be possible : 98 % of the association’s resources come from donations. Do you think that our reflections are going in the right direction ? If you have the means, if you have the desire, we thank you in advance for your support.

 

Support Framasoft

 

As an appetizer : popular education buffet

For us, popular education is the basis for a better world : everyone can share their knowledge and access it, in all simplicity. We present here the different popular education actions carried out this year.

Sharing knowledge and points of view

To begin with, Framasoft intervened, in person or remotely, in various spaces, to talk about digital emancipation, alternative digital, or how to be free online. Our members have made more than 70 interventions, for different structures, associations or groups, in different regions of France. You can watch some of these interventions on our Framatube channel.

Then, Framasoft keeps the pen active on the Framablog. More than 100 articles have been published this year, between presentations of our different actions, translations of Framalang, weekly press review, guest keyboards, interviews of various emancipatory projects, audio articles… The Framablog is a space where we express ourselves without limits.

We also intervened about twenty times in the media when we were asked to share our points of view on digital issues : video interviews, podcasts, articles… You will find the different links accessible on this page.

Illustration CC BY David Revoy

Des Livres en Communs : the publishing house that breaks the rules

Our publishing house, Des Livres en Communs (formerly Framabook), is turning the publishing codes upside down by offering a grant to authors upstream of the writing process, as well as the publication of the work under a free licence, in digital form only.

Following the first call for publication launched in January : « Towards a more contributive, more united, more ethical and more free world : how to equip and organise ourselves together », the project « L’amour en Commun », by Margaux Lallemant and Timothé Allanche was selected. The objective of this publication is to question how the commonality of love, as a means of organisation and a motor of commitment, allows us to build an alternative to capitalist society.

The book is currently being created, between fieldwork and immersions, while being accompanied by our publishing committee.

Des Livres en Communs also participated in the co-editing and proofreading of the « Guide du connard professionnel  », a work carried out with PtiloukEditions.

Illustration CC BY David Revoy

UPLOAD : a free university that is growing

The Free, Open, Autonomous and Decentralised Popular University (UPLOAD : standing for Université Populaire Libre, Ouverte, Autonome, et Décentralisée in french) is a large popular education project initiated and coordinated by Framasoft (for the moment), in a decentralised and networked logic. The objective is to contribute (on our scale) to making society more just and our world more liveable, by focusing on the training of citizens by citizens.

This project is largely formed by the LibreCourses, online courses allowing access to different knowledge and skills. Stéph offered us a conference (in french) to present the topic during the Free Software Days.

This year’s Librecourses will have been punctuated by the theme «  Low-tech and digital  » : a first session between April and June and a second between November and January 2023. Do you also find the exponential growth of digital technology problematic ? Are you interested in reducing the technical footprint of a tool ? You can find the videos of the courses here.

Illustration CC BY David Revoy

Peer.tube : a showcase for PeerTube that looks like us

With Peer.tube, we want to create a showcase for PeerTube, with quality content selected in advance. It’s our answer to a question we’re often asked : « But where do I find interesting content on PeerTube ? The Peer.tube site is already available with a first selection of channels and videos, but the project will only really move forward next year.

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Illustration CC BY David Revoy

 

Has our popular education buffet piqued your curiosity ? Do you think our contributions are going in the right direction ? Then we’d like to reiterate that all this was made possible thanks to you and your donations – thank you !

I support Framasoft’s popular education actions

 

Main course : digital empowerment frying pan

Enabling citizens to become digitally empowered and free their practices is the core of our actions. But what is this good pan made of ? Liberated ingredients, quality, and a good pinch of love. We tell you all about it.

Online services to do without the digital giants

Our online services are often the reason why people know us : more than 9 out of 10 people told us so during our survey « What you think of Framasoft » launched at the end of May. And to tell the truth, we were not very surprised. To give you some figures, we count more than 50 million visits on all our sites since the beginning of the year, more than 350 surveys are created every day on Framadate, nearly 15,000 forms are created every month on Framaforms, nearly 110,000 collaborative writing pads are active on Framapad. We still find this incredible !

Between 2014 and 2019, our little association has made around 40 free and trusted online services available to Internet users (yes, 40 !). For many reasons, this was too much, and we have gradually closed, between 2019 and 2022, a part of these services, while proposing alternatives. This period of closure is now over : our 16 online services are available to anyone who wants to use tools that respect our freedoms. We have therefore decided to update and redesign the degooglisons-internet.org website to make it an easily accessible gateway, to make it reflect our image and above all to reassure our users.

Keeping these services up to date, managing the machines that run them or answering your questions about support, is a daily job, and we try to put our best efforts into it !

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration CC BY David Revoy

 

PeerTube : freeing your videos and channels is getting easier

PeerTube is the software we develop (well, one of our employees, yes, one !) to offer an alternative to video platforms. And 2022 will have been a year rich in evolutions, where we now count more than 1000 active PeerTube platforms.

Let’s go to V5 !

To begin with, version 4.1 was released in February, bringing interface improvements, new mobile features, an improved plugin system, new search filters and new instance customization possibilities for admins.

In June, we released version 4.2, which brought a great new feature : the Studio, or the possibility to edit videos directly from the web interface. This version also brought more detailed viewing statistics, the possibility to adjust the latency during a broadcast or the direct editing of subtitles (thanks Lutangar !)

In September, version 4.3 was released, allowing the automatic import of videos from a remote channel (thanks to Florent, one of the administrators of the PeerTube Skeptikón instance) and new improvements to the interface and the integration of live videos (a collaborative effort with a designer from la Coopérative des Internets).

And we can already tell you that the new major version, v5, will be released in a few days with (exclusive information !) two-factor authentication or the possibility to send live files to the cloud for admins…

Edit of December 13th : V5 is released ! Find all the information on this article.

Collecting your ideas to enrich the software

Do you create content on PeerTube ? Do you enjoy watching videos on PeerTube ? In July, we launched the ideas.joinpeertube.org tool (in english) to collect your needs for the software and help us identify new features to develop to make PeerTube more enjoyable to use.

Please feel free to take a look around, to vote for one of the features already proposed or to propose a new one. A big thank you to everyone who took the time to share their opinion !

joinpeertube.org : easier access to PeerTube

joinpeertube.org is THE site that introduces PeerTube, THE gateway to information about this alternative to centralized video platforms, and we want to leave it wide open !

The previous version of joinpeertube.org was mainly focused on the technical features of PeerTube, and therefore addressed to technical profiles. However, now that there are more than 1,000 PeerTube platforms, we felt that it was necessary to promote the software to a wider audience who may be less digitally literate.

After an audit of the site via user tests carried out by La Coopérative des Internets, the web agency proposed improvements to allow a better understanding of PeerTube. You will find all the details of this version on this article of the Framablog : and we hope that this redesign will be useful and will facilitate the use of PeerTube !

Illustration CC BY David Revoy

Mobilizon : we make it easy for you to search

Mobilizon is the software that Framasoft is developing (well, one of our employees⋅es and not even full time !) to offer an alternative to Facebook events and groups.

Mobilizon Search Index, a search engine in the fediverse

As we did before with Sepia Search (our search engine for discovering content published on PeerTube), we want to offer a gateway to Mobilizon to show its emancipatory potential.

Mobilizon Search Index references the events and server groups that we have approved on instances.joinmobilizon.org (currently a little over 80 instances, and we hope the list will grow !). The search engine then allows you to explore the events and groups of all these servers, and in different ways : search bar (well, it’s rather classic), by categories (interesting, isn’t it ?) or even by geolocating yourself to find events nearby (crazy !).

The source code is free-libre  : anyone (with some computer skills, anyway… !) can install a Mobilizon Search Index, and adapt it to their needs.

So, does this make you want to test it ?

A v3 focused on research

We released the 3rd major version of Mobilizon in November. The software has reached the maturity we wanted it to have, and that is very motivating !

In the new features : many elements of the software have been modified to avoid accumulating technical debt, the design of the homepage has evolved in design, and the search results page has also been revised (hello Mobilizon Search Index !). Increasing the possibilities of discovering events and groups to make the diversity of content published on Mobilizon more visible was also the goal of this v3.

This v3 was able to evolve thanks to the various contributions (thanks to the community !), was partly financed by a grant from NLNet (thanks to them !), and of course by you, and your donations (again a big thank you).

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe à la main. En fond, une carte représentant un village où des chemins mènent à un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillé "v3"

Illustration CC BY David Revoy

Frama.space : emancipating small associations and activist collectives

Frama.space is a new service (in french) that we offer to small associations and activist collectives, to allow them to match their strong internal values (of social justice and emancipation) with digital tools in the same direction (free and non-monopolistic tools). We want to empower associations and activist collectives by opening digital spaces for sharing, working and organising (up to 50 accounts per collective, based on the free software Nextcloud with : office suite, 40 GB of storage, synchronisation of diaries and contacts, video tools, etc.).

Announced on 15 October when our roadmap Collectivisons / Convivialisons Internet was released, pre-registration has been open since 18 November. Currently, applications are being reviewed (by real⋅es human⋅es !) to open 250 first spaces by the end of the year. Our ultimate goal (a tad ambitious, yes !) being to make 10,000 Frama.space spaces available by the end of 2025.

Do you want to read more about the political aim of the project ? We invite you to read this article or to watch this conference, which provides all the important details.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

Illustration CC BY David Revoy

 

Do you find our actions to empower citizens through digital technology interesting ? Do you think we are going in the right direction ? All this was possible thanks to you and your donations. Thank you !

 

I support Framasoft’s digital empowerment actions

 

For dessert : farandole of a better world (to share !)

Because a good meal is always better when shared. And because it’s by sharing our know-how that we can go further. We act with other structures, which, like independent islands, bathe in the common waters of the same archipelago (can you also imagine floating islands with a good custard ?) : we keep our independence while sharing values of social justice. Acting together is obvious !

From the kittens’ side

The CHATONS (kittens in french) collective is a bit like a network of online service CSA(Community Supported Agriculture). Where Google, Facebook or Microsoft would represent the agri-food industry, the members of CHATONS would be computer farmers offering organic online services without GMOs, pesticides, aggressive marketing, in short : without a « race for purchasing power ».

At the end of this year, after already 14 litters of kittens, we count 97 members in the collective, i.e. 97 alternative hosts working in the same direction : resisting the gafamisation of the Internet and proposing alternatives respectful of our private lives.

The collective was present on different events during the year (Free Software Days, Digital Accessibility Workshop, Geek Faeries, Freedom Not Fear, Fête de l’Huma, Capitole du Libre), to present its actions. The second CHATONS camp took place this summer, a great time to meet and to relaunch great collective dynamics. Different working groups were created, in particular the group « An association for the CHATONS collective » aiming at an autonomization of the collective with the aim that we (Framasoft) leave little by little the coordination of the collective to the collective itself.

Illustration CC BY David Revoy

Emancip’Asso : promoting the digital emancipation of the associative world

The aim of Emancip’Asso is to help associations to find support to help their digital practices evolve towards more ethical practices. Designed in partnership with Animafac, 2022 will have been a year of… paperwork (yes, this is often the beginning of ambitious projects !).

We spent some time putting together a steering committee (20 members) that was varied, heterogeneous and representative of the diversity of the associative world. Then, as the project was intended to be financially independent, the first six months of the year were devoted to fundraising, which bore fruit (hurrah !). We currently have four funders (and we hope that the list will continue to grow !) : the Charles Léopold Mayer Foundation for the Progress of Humankind, the Crédit Coopératif Foundation, the Un monde par Tous Foundation and the Libérons nos ordis Association.

The first funding allowed us to work on the first stage of the project : a training course for ethical hosts to help them accompany associations in their digital transition. Search for speakers, preparation of the programme and logistics : the training (it’s full !) will take place in Paris, from 16 to 20 January 2023 (the programme in detail is here).

Finally, at the end of this year, we applied to different student programs to set up two working groups : one on the graphic identity of Emancip’Asso (in progress !), and a second one on the realization of the emancipasso.org website (to come).

You can find Angie and Anne-Laure presenting the project on video here.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Illustration CC BY David Revoy

ECHO Network : understanding the digital needs of popular education, here and elsewhere

2022 will also have been the year of the development of the European project « Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network » (ECHO Network, it’s a bit easier to remember…). Led by the popular education movement CEMÉA France, the project brings together 7 structures from 5 European countries (France, Belgium, Croatia, Germany, Italy). What do they have in common ? The support, each at its own level, of the public in their autonomy and emancipation.

The objective of the project is to exchange on the difficulties, opportunities and ways to accompany the public that our associations serve towards a digital transition. And the background : how to accompany this emancipation in (or even by) a digital world centralised by the web giants ?

The first meeting of the exchange will take place in Paris from 14 to 17 January 2023. This opening seminar will allow us to unpack the general theme : supporting the digital transition of associations that train citizens. Read more here.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

Illustration CC BY David Revoy

And that’s not all !

Knowledge transfer

With Hubikoop (territorial hub of the New Aquitaine region for an inclusive digital environment) we started in September the animation of the course « Accompaniment to the discovery of ethical digital services »  : 8 workshops for the actors of the digital mediation in New Aquitaine. This partnership is starting to give rise to new ideas, which we will tell you about next year !

In the framework of the PENSA project with Aix-Marseille University, we intervened in June for a training of trainers on the theme « Free software and services for the digital emancipation of citizens ». The final objective is to enable teachers to develop their skills for a critical use of digital technology in education.

We have also carried out various actions in connection with AFPA and more specifically the people in charge of the training of Digital Mediation Space Managers, to transmit more knowledge on ethical digital.

Framasoft also became a member of the MedNum. Our ambitions behind this ? To raise awareness of free tools among digital mediation actors, to train digital mediators in ethical alternatives and to equip the cooperative itself with free tools.

Finally, you will find us in the booklet « Le temps des conquêtes, les nouveaux horizons de l’ESS » published by ESS France.

Important statements taken

The L.A. Coalition (of which Framasoft is a member) took a position in April on the Republican Commitment Contract : the collective denounced it as a potential source of litigation and abusive sanctions by the administration or public authorities to the detriment of associations and foundations.

The first abuses of the republican commitment contract quickly emerged. We signed the tribune « Civil disobedience is part of the freedom of expression and the repertoire of legitimate actions of associations  », published in l’Humanité in September : associative freedoms are essential and currently in danger.

We also signed the tribune « For the digital commons to become a pillar of European digital sovereignty » by Wikimedia France in June. Cultural commons are an integral part of Framasoft’s social purpose, defending them is essential !

Support by conviction

Following the announcement of its very difficult financial situation this summer, we supported the media NextINpact (very qualitative digital watch) by buying « suspended » subscriptions that we drew at random.

We also supported affordance.info (qualitative content on digital and relevant social issues) by migrating its blog from a non-free tool (Typepad) to a free tool (WordPress), all hosted by us.

We proposed a Signal proxy (free messaging) following a call from the structure informing of the blocking of its application by the Iranian regime in the face of the current revolts.

Illustration CC BY David Revoy

 

Did you like our shared dessert ? You think that these actions carried out with other islands of our archipelago are to be encouraged ? Know that they are also only possible thanks to you and your donations. Thank you again !

 

I support Framasoft’s archipelago actions

 

Framasoft, today, is more than 50 000 € of expenses per month. We closed the 2021 accounting year with a deficit of €60,000 (which donations – more generous during the 2020 confinements – fortunately allowed us to absorb).

At the time of writing, we estimate that we are €127,500 short of our annual budget and can confidently launch our actions in 2023.
If you can (yes, at the moment it is particularly complicated), and if you want to, please support the actions of our association.

I support the actions of Framasoft

 

 

#Framastats – Framasoft en chiffres, édition 2022

Par : Framasoft
21 décembre 2022 à 12:47

Vous aimez les chiffres ? Ça tombe bien, nous aussi ! Framasoft sert à combien de personnes ? Combien de Framadate, Framapads, d’emails envoyés par Framalistes ?

Nous reprenons dans cet article les données fournies récemment dans un long fil Twitter (« thread » en anglais), ce qui explique sa forme de rédaction un peu particulière.


« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

[💥 Attention Mega Thread 💥]

Framasoft est en campagne de dons pour pouvoir vous offrir de nouveaux services et maintenir l’existant. Vous trouverez plus d’explications dans cet article bilan :

 

Mais au fait, Framasoft : ça donne quoi en chiffres ?

L’idée de cet article n’est pas (que) de montrer qu’on a de gros bras.
Mais aussi qu’on est peut-être légitimes à accueillir vos dons. Non pas parce qu’on les mériteraient plus qu’une autre asso, mais parce qu’un tel résultat ne peut s’obtenir qu’avec beaucoup de temps, d’énergie, voire d’amour ❤️

Les mascotte des actions de Framasoft (Un chatons, la licorne Frama.space, Sepia de PeerTube, Rose de Mobilizon, un canard) sont réunies autour d'un écriteau. Elles font la fête, avec grands sourires et confettis. Sur l'écriteau il y a marqué : "Merci à nos donateurs et donatrices de rendre toutes nos actions possibles - L'équipe de Framasoft".

Merci – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Commençons par les services les plus connus.

#Framastats #Framadate

  • 623 000 sondages hébergés (les sondages sont automatiquement supprimés au bout de 6 mois au plus).
  • 200K sondages de + qu’en février dernier.
  • Et environ 💥 30 millions de visites en 2022. Et ça continue de monter…

https://framadate.org

#Framastats #Framapad

  • Quasiment 💥 500 000 pads hébergés à l’instant t
  • Plusieurs millions de pads hébergés depuis le lancement du service
  • 💥 250k comptes MyPads

De ce fait, Framasoft héberge sans doute l’un des plus gros services https://etherpad.org au monde ! 🌍

https://framapad.org

#Framastats #Framalistes

  • 💥 56 400 listes ouvertes
  • + de 💥 1 million d’utilisateurs
  • ~ 120 000 mails envoyés par jour ouvré

Sans doute l’un des + gros services de listes de discussions (hors big tech, évidemment) au monde 🌍

https://framalistes.org

#Framastats #Framaforms

  • +700 000 visites / mois
  • 💥 150 000 formulaires créés cette année
  • ~70 000 nouveaux utilisateurs en 2022
  • une base de données de +50GB

https://framaforms.org

#Framastats #Framacalc

  • 4 millions de visites en 2022
  • 💥 200 000 calcs hébergés

Peut-être la plus grosse base https://ethercalc.net au monde 🌍 ( ?)

https://framacalc.org

#Framastats #Framateam

  • 133 195 utilisateurs
  • 💥 27 329 équipes
  • 150 438 canaux
  • 💥 37 millions de messages
  • 4 240 users quotidiens
  • 11 151 users mensuels

On se demande si on n’est pas une des + grosses instances https://mattermost.org du monde 🌍 🤔

https://framateam.org

#Framastats #Framagit

  • 💥 65 261 projets hébergés !
  • 41 788 users
  • 4 686 groups
  • Forks 7 204
  • Issues 138 063
  • Merge requests 82 984
  • Notes 1 691 000

Là encore, probablement un des + gros https://gitlab.org de France (Europe ? Monde ? 🌍 )

https://framagit.org

#Framastats #Framacarte

  • 2,7 millions de pages vues en 2022
  • 5 444 users
  • 💥 137 369 cartes hébergés

On doit être encore assez loin des stats du service https://umap.openstreetmap.fr/fr/ mais ça chiffre déjà pas mal.

https://framacarte.org

#Framastats #Framatalk

  • 450 000 visites en 2022
  • 💥 ~ 4 700 visioconférences créées
  • 💥 ~ 15 000 personnes accueillies sur l’année

Merci à https://jitsi.org/ <3

https://framatalk.org

#Framastats #Framindmap

  • – ~300 000 visites en 2022
  • 💥 1 206 433 cartes hébergées
  • 💥 522 667 utilisateurs

https://framindmap.org

#Framastats #Framavox

  • – 175k visites en 2022
  • 💥 15 319 groupes principaux (93 494 groupes/forums au total)
  • 💥 109 030 users (17 413 coordinateurs)

→ Merci à https://loomio.org pour cet excellent logiciel, dont https://framavox.org doit être une des plus grosses instances existantes

#Framastats #Framapiaf

  • 💥 2,21 millions de Toots/Pouets/Messages
  • environ 10 000 comptes sur la plateforme, mais…
  • … seulement 800 utilisateurs réguliers (actifs les 7 derniers jours)

https://framapiaf.org

#Framastats #Framalibre

  • – 800 000 visites en 2022
  • 💥 plus de 1 000 notices logicielles dans l’annuaire
  • 💥 1 ( !) bénévole pour modérer/animer le site :-/ (😘 et 💪 @GavyNum )

https://framalibre.org

#Framastats #Framablog

  • – 222k visites en 2022
  • 💥 2 758 articles (dont 💥 106 en 2022)
  • 31 000 commentaires

https://framablog.org

#Framastats #PeerTube

Notre alternative éthique aux YouTube, Twitch, Vimeo & co.

  • ~ 400k visites sur JoinPeerTube.org
  • 💥 1 000 instances
  • 398k users
  • 302k comments
  • 💥 805k videos
  • 472 M vues
  • 350 TB fichiers
  • 4 300 issues (dont 3 800 fermées)
  • 💥 1 ( !) dév salarié

https://joinpeertube.org

#Framastats #Mobilizon

Notre alternative aux groupes et événements Facebook.

  • ~ 90 instances
  • ~ 2 000 groupes
  • 💥 573k événements
  • ~ 14k users
  • 💥 1 seul développeur (même pas à temps plein !)

https://joinmobilizon.org

#Framastats #CHATONS

  • 💥 + de 100 chatons (membres du collectif)
  • 1/3 temps de coordination salarié par Framasoft
  • 321 services hébergés de façon décentralisés
  • 117 logiciels différents proposés par les membres du collectif

https://chatons.org

#Framastats #Framasoft

  • bientôt 20 ans d’existence de l’asso @framasoft
  • 💥 38 adhérent⋅es
  • dont 10 salarié⋅es
  • ~40 interventions en 2022
  • 💥 115 serveurs (dont 57 physiques)
  • 171 domaines ( !) chez @gandi_net
  • 💥 448 000 abonné⋅es à la NL

https://framasoft.org

Voilà !

Vous pouvez aimer ou pas ce que Framasoft fait, mais en (presque) toute objectivité, pour une micro-asso francophone, on pense qu’on peut être fier⋅es du travail accompli cette année !

Framasoft souhaite, dans les années à venir, continuer à vous outiller numériquement, vous aider à développer vos compétences collaboratives et coopératives afin de transformer le monde.

Pour cela, nous avons besoin de vos dons.

Je soutiens les actions de Framasoft

(bonus) #Framastats #Framasous

Barre de dons de la campagne de dons 2022 de Framasoft, remplie à 80 % soient 160 849 € sur 200 000 €

Notre budget 2021, c’est (on a arrondi, mais nos rapports financiers et d’activités sont publiés ici) 640 000 € de dépenses, financées par les dons (à 98,5 %) avec 80 000 € de dons de fondations (NLnet, Fondation pour le Progrès de l’Homme), cela signifie que 86 % des dons qui ont financé notre année viennent… de vous !

À Framasoft, nous sommes fiers de ce modèle solidaire où les dons de quelques milliers de personnes permettent à plus d’un million de bénéficier de tout ce que l’on fait. Rappelons d’ailleurs que Framasoft est reconnue d’intérêt général. Ainsi, un don de 100 € revient, après déduction fiscale, à 34 € pour les contribuables de France.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 39 100 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Je fais un don à Framasoft

 

La dégooglisation du GRAP, partie 1 : La sortie de Google Drive

Par : Framasoft
9 février 2023 à 04:06

A l’été 2020, nous avons commencé à publier une série d’articles faisant le récit de démarches de transitions numériques éthiques réalisées au sein de plusieurs organisations. Nous avons mené les interviews de 3 structures (WebAssoc, l’Atelier du Chat Perché et la maison d’édition Pourpenser) et puis… ça s’est arrêté. Il y avait sûrement quelque chose de plus urgent à faire ensuite… ou peut-être que le second confinement fin 2020 nous a démotivé. Peu importe la raison en fait, l’important est qu’on s’y remette !

On a donc sauté sur l’occasion lorsque le GRAP (Groupement Régional Alimentaire de Proximité), une coopérative réunissant des activités de transformation et de distribution dans l’alimentation bio-locale, a publié le récit de sa dégooglisation. Nous reproduisons ici ce long texte en trois parties pour vous partager leur expérience.

 

De 2018 à cette fin 2022, nous avons travaillé à Grap à notre dégooglisation. Nous vous proposons ce long texte en trois parties pour vous partager notre expérience.

Son premier intérêt est de laisser une trace du travail fourni et d’en faire le bilan.
Le deuxième intérêt est de partager cette expérience à d’autres structures qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure.

Nous partageons dans ce texte les processus mis en place, les différentes étapes de cette dégooglisation, les difficultés rencontrées et quelques conseils.

Pour toute question ou retour, vous pouvez contacter le pôle informatique de Grap : pole-informatique <arobase> grap.coop

Bonne lecture et longue vie aux outils numériques émancipateurs et Libres !  🚲

Au début de Grap en 2012…

Il y a 10 ans, Grap naissait en tant que SCIC – Société Coopérative d’Intérêt Collectif. En 2012 est écrite une 1ère version du préambule des statuts qui décrit l’intérêt collectif qui réunit les associé·e·s de la SCIC. Ce préambule présentait alors que Grap aller « Contribuer au développement d’activités économiques citoyennes et démocratiques, c’est-à-dire […] travaillant dans une logique de partage des savoirs, en phase avec la philosophie Creative Commons ».

Cette 1ère référence au monde du Libre est complétée et enrichie 5 ans plus tard à l’occasion d’une révision du préambule des statuts, en 2017. Désormais le préambule des statuts indique que Grap entend :

Contribuer au développement d’activités économiques citoyennes et démocratiques […] promouvant l’économie des biens communs, c’est à dire :

  • Travailler dans une logique de partage des savoirs, en phase avec la philosophie Creative Commons
  • Promouvoir, contribuer et utiliser des logiciels libres au sens de la Free Software Foundation ; minimiser l’utilisation de logiciels sous licences privatives
  • Promouvoir, contribuer et utiliser des solutions informatiques qui n’exploitent pas de façons commerciales les données des utilisateurs et qui respectent leurs vies privées

Notre démarche de dégooglisation s’inscrit donc dans la continuité des choix politiques portés par les associé·e·s de la coopérative depuis sa création. Par dégooglisation, nous entendons ici le remplacement des logiciels propriétaires – qu’ils soient détenus par les GAFAM ou non – par des logiciels Libres.

Dès le début, il est décidé d’internaliser une partie de l’informatique au sein de l’équipe qui rend les services aux activités de la coopérative. [À Grap, nous utilisons le terme d’activité pour désigner les entreprises associées à Grap et les activités économiques de la Coopérative d’Activités et d’Emploi]. La majorité du temps informatique sera dédié au développement du progiciel libre OpenERP (nommé désormais Odoo) pour gérer la première activité d’épicerie (3 P’tits Pois à Lyon) de la coopérative.

Par pragmatisme économique et choix stratégique, les autres outils de la coopérative ne sont pas choisis par le critère de logiciel Libre ou non. Ainsi, la coopérative va utiliser Google Drive, Google Mail, Google Agenda, et aussi d’autres logiciels spécifiques comme EBP pour la compta ou Cegid Quadra pour la paie.

2018-2020/ Sortir de Google Drive pour Nextcloud

Après le départ d’un des cofondateurs et d’un informaticien en 2014, le service informatique va fonctionner avec 1 seule personne jusqu’à fin 2017. Sylvain Le Gal va alors consolider le périmètre existant (gestion d’une eBoutique, développements spécifiques à l’alimentaire dans OpenERP, connexion avec des balances client·es et migration de OpenERP 7.0 à Odoo 8.0).

Fin 2017, l’embauche de Quentin Dupont permet de gagner en temps de travail disponible et d’agrandir le périmètre des services du pôle informatique.

🌻 L’été 2018 pour valider l’alternative à Google Drive

Le choix du logiciel remplaçant se fait très facilement : Nextcloud est LA solution Libre qui s’impose autant par sa prise en main relativement simple pour des utilisateur·ices de tout niveau, que par l’engouement de sa communauté et son administration alors maîtrisée par le pôle informatique.

Il faut quand même s’assurer que toutes les fonctionnalités utilisées actuellement trouvent leur équivalent. Grâce aux différentes applications existantes sur Nextcloud, les différents besoins se retrouvent bien couverts.

🌸 À l’automne 2018, on prend la décision de sortir de Google Drive

Un changement de logiciel peut être l’occasion de revoir ses pratiques. Nous en profitons pour revoir notre arborescence de fichiers et de dossiers. Nous créons alors :

  • Un compte Nextcloud par :
    • personne physique de l’équipe interne
    • personne physique des activités qui ont des mandats particuliers (administrateur·ice au CA par exemple)
    • activité de la coopérative (donc par « personne morale ») et non pas par personne physique de la coopérative pour différentes raisons :
        • de nombreuses activités partagent réellement leurs ordinateurs tout au long de la journée
        • aucun intérêt à ce que chaque personne ait son compte, cela rajouterait une dose énorme de suivi de création de compte, de support, etc.
        • ce choix vient avec une limite : l’accès aux documents personnels avec le pôle social n’est pas possible
  • Un « groupe » Nextcloud pour chaque groupe autonome
    • un groupe par pôle de l’équipe interne
    • un groupe par mandat : DG, CA
    • un groupe par activité de la coopérative – regroupant le compte de la personne morale + les comptes des personnes physiques de cette activité qui ont des mandats particuliers.
  • Des dossiers communs pour travailler collaborativement
    • entre pôles de l’équipe
    • entre membres de la coopérative
    • entre mandataires (DG ou CA)
structure des dossiers NC au GRAP

La structure de dossiers présentée en nov. 2018 et qui est en place depuis.

Avec Nextcloud, nous avons donc pu créer une architecture plutôt simple pour les utilisateur·ices mais permettant de répondre aux complexités du travail collaboratif entre des profils bien différents.

Grâce aux droits d’accès paramétrables finement, le Nextcloud permet ainsi d’offrir plus de transparence et de collaboration dans la coopérative, que ce soit par les dossiers partagés totalement ou, à l’inverse, les dossiers dont l’accès n’est possible qu’en lecture sans possibilité de modifier.

💮 2019 – 2020 : la dégooglisation de 150 personnes dans 50 activités

Google Drive n’est pas seulement utilisé par l’équipe interne. L’outil est partagé à l’ensemble de la coopérative. C’est à dire à une cinquantaine – à l’époque – d’activités indépendantes, allant de l’entrepreneuse seule à la petite équipe de 10 personnes.

Il faut donc embarquer tout le monde dans ce changement.

  • Politiquement/théoriquement pas de soucis. Les méfaits de Google sont connus de la majorité des gens et théoriquement, nous n’avons jamais eu de désaccords sur l’idée de sortir de Google Drive.
  • En pratique, Google Drive s’avère être plutôt lourd à l’utilisation, pas bien maîtrisé ni maîtrisable, surtout concernant la gestion des partages qui est un véritable enfer (« Qui est le fichu propriétaire de ce fichier dont le propriétaire originel est parti de la structure / n’a plus de compte Google ? »).

En allant sur Nextcloud, nous allions maîtriser – et donc être responsables – des données de la coopérative, nous allions retrouver de la souveraineté et de la compétence sur le sujet.

Au printemps 2019, nous changeons aussi d’outil de documentation. Pour sa simplicité d’utilisation et son ergonomie générale, nous choisissons le logiciel Libre BookstackApp. Depuis, notre librairie tourne toujours aussi bien et héberge notre documentation informatique mais aussi toute la documentation stable de la coopérative.

Depuis 2020, la documentation informatique est librement consultable ici : https://librairie.grap.coop/shelves/informatique

💩 Une première difficulté : l’export des données de Google

L’export fut en effet très compliqué, trop compliqué pour un logiciel conçu par l’une des entreprises les plus puissantes au monde. L’export des données d’un Google Drive (à l’époque en tout cas) est extrêmement long et très peu sécurisant : Google fournit l’export en archives coupées en plusieurs parties (du style « ARCHIVE-PART01 » « ARCHIVE-PART02 »), archives dont une partie… pouvait être manquante (ex : on a la partie 01, 02, 04, 05 mais pas la partie 03), nécessitant de refaire un export entier.

Nous avons donc passé de nombreuses heures à exporter les données, puis nous les avons sécurisées sur un disque dur externe, avant de les envoyer sur notre Nextcloud.

🚀 Et tu formes formes formes, c’est ta façon d’aimer

Pour réussir à dégoogliser la coopérative, pas de miracle, on a enchaîné la formation des activités une à une, en mutualisant des formations par territoire géographique.

Chaque formation durait environ 1h30. En 2019, nous avons passé environ 150 heures de travail à la formation, l’accompagnement et la documentation de cette étape de dégooglisation (+ les heures techniques, voir bilan financier à la fin de ce récit). L’ensemble de la documentation – qui est un travail continu – est consultable ici : https://librairie.grap.coop/books/nextcloud

En janvier 2020, soit plus d’un an après la décision de passer sur Nextcloud, la migration était officiellement finie ! 🎉

🙊 Une difficulté pas anticipée : les limitations d’Onlyoffice pour les commandes groupées

Tout allait bien dans la dégooglisation progressive de la coopérative. Au cours de l’année 2019, la moitié de la coopérative utilise désormais Nextcloud au lieu de Google Drive !

Un des avantages de la coopérative pour les activités est de pouvoir mutualiser de nombreux sujets. Un de ces sujets est l’approvisionnement en produits artisanaux en circuits courts grâce à une logistique interne – Coolivri. Cette logistique s’appuyait à l’époque sur un GROS fichier tableur en ligne sur Google Drive.

Le 2 août 2019, une première commande groupée d’oranges et d’agrumes est lancée sur le Nextcloud et toutes les prochaines commandes groupées vont débarquer sur le Nextcloud, géré par l’application Onlyoffice.

Et c’est vers cette période que l’on se rend compte que l’application disponible d’Onlyoffice a une limitation : pas plus de 20 personnes connectées simultanément sur l’ensemble des fichiers collaboratifs du nuage ! À l’époque nous devions avoir une soixantaine d’utilisateur·ices et une équipe interne qui l’utilise toute la journée : ce n’était pas tenable.

mème limitations OnlyOffice

Cette limitation n’est pas technique, mais bien un choix délibéré de l’entreprise développant le logiciel pour amener à payer une licence permettant d’accéder au logiciel sans limitation. Un modèle freemium en soi. Cette question du modèle économique et de ce qu’est un « vrai » logiciel libre est bien sûr compliqué, et amènera de nombreux débats dans les forums de discussion de Nextcloud.

Fin 2019, nous nous questionnons réellement sur le fait de payer cette licence (coût à l’époque : ~1500€ en une fois pour 100 utilisateur·ices simultanées).

Après avoir écumé les Internets, contacté toutes les structures amies qui auraient la même problématique, la solution vient finalement de la communauté elle-même qui est partagée sur le fait de contourner cette limitation qui constitue le modèle économique de l’entreprise développant Onlyoffice. Un développeur bénévole a réussi à reproduire le logiciel (légalement car le logiciel est Libre) en enlevant cette limitation !

Depuis, nos commandes groupées ont été rapatriées sur Odoo grâce à un gros développement interne, en faisant un outil beaucoup plus résilient et solide. Et nous continuons d’utiliser Onlyoffice dans des versions communautaires trouvées par ci par là.

Google en 2022 s’inquiète 😉

To be continued…

Dans la seconde partie, nous continuerons notre récit de dégooglisation, nous permettant de nous débarrasser de Google Agenda puis du mastodonte.. Gmail !

Si vous aussi, vous faites partie d’une organisation qui s’est lancée dans une démarche similaire et que vous souhaitez partager votre expérience, n’hésitez pas à nous envoyer un message pour nous le faire savoir. On sera ravi d’en parler ici !

La dégooglisation du GRAP, partie 2 : Au revoir Google Agenda et Gmail

Par : Framasoft
15 février 2023 à 05:30

On vous a partagé la semaine dernière la première partie de la démarche de dégooglisation du GRAP qui vous invitait à découvrir comment iels avaient réussi à sortir de Google Drive. Voici donc la suite (mais pas la fin) de ce récit de dégooglisation qui nous permet de prendre conscience que ce n’est toujours facile de sortir des griffes de ces géants de la tech. Bonne lecture !

Dans l’épisode précédent…

En janvier 2020, après plus d’un an à avoir pris la décision de passer sur Nextcloud en remplacement de Google Drive, la migration était officiellement finie ! Mais voilà, nous passions encore pas mal de temps à ouvrir un onglet Google pour consulter nos agendas, ainsi que nos mails pour les personnes utilisant Gmail en ligne.

/2021/ Fini Google Agenda, go Nextcloud Agenda

Fin septembre 2020, nous décidons collectivement de passer sur l’agenda Nextcloud. Nous nous laissons 3 mois pour commencer l’année 2021 sur le nouvel outil. Quelques personnes (notamment le pôle informatique) vont alors tester en conditions réelles Nextcloud Agenda.

Le challenge est sympa car nous décidons de faire ça en pleine migration d’Odoo de version 8 à la version 12, qui est le résultat de pas moins de 1000 heures de temps de travail et 294 tests de non régression.

L’export de données de Google Agenda se passe relativement bien, et l’import sur Nextcloud Agenda aussi. Les seuls soucis viennent de soucis d’exportation d’évènements récurrents du côté Google. On demande alors de recréer ces évènements du côté de Nextcloud Agenda.

Début 2021, la migration n’est pas possible pour trop de monde dans l’équipe : nous décidons de nous donner du mou et de fixer une date de bascule au 29 mars 2021 après que certains temps collectifs soient passés (l’assemblée générale notamment).

Une procédure est écrite pour que chaque personne s’autonomise dans sa migration, mais la majorité de la migration se fait collectivement à la date choisie du 29 mars :

  • export de l’agenda Google
  • import dans l’agenda Nextcloud
  • partage de son agenda au reste de l’équipe
  • (optionnel) synchronisation de l’agenda avec Thunderbird
  • création des agendas partagés pour les salles de réunion

Tout est documenté ici : https://librairie.grap.coop/books/nextcloud/page/agenda-nextcloud

Depuis avril 2021, nous sommes donc officiellement toustes sur Nextcloud Agenda.

L’application reçoit régulièrement des mises à jour porteuses de fonctionnalités bien chouettes (corbeille, recherche d’évènements, recherche d’un créneau de disponibilité), ou de corrections de bugs.

/2021-22/ La transformation complète : sortir de Gmail

Nous voilà arrivé·es à la dernière étape qui nous permet de sortir des outils Google pour l’équipage (nouveau nom de l’équipe interne). La plus dure. Même si cette étape ne concerne « que » les membres de l’équipage, cette transformation fut la plus longue à mener.

Pourquoi ? Parce que :

  • le mail est l’outil principal de la majorité des salarié·es de l’équipe qui l’utilisent toute la journée
  • Gmail est très performant, notamment dans la recherche de mail
  • certain·es personnes ont jusqu’à 10 ans d’habitudes de travail avec Gmail

D’ailleurs, on l’a constaté empiriquement, les personnes les plus anciennes de Grap furent les personnes les plus compliquées à faire transiter. Autant du point de vue technique (transférer 10 ans de mail est forcement plus compliqué que pour une personne arrivée récemment) que des habitudes prises sur le logiciel.

Conseil n°1 : plus on s’y prend tôt à se dégoogliser, moins ça sera compliqué dans la conduite du changement de logiciel.

🌱 Été 2021 – Trouver la solution technique remplaçante

Gandi pour la gestion de l’hébergement de mail

Nous travaillons avec Gandi pour la majorité des activités de Grap afin de gérer leur nom de domaine et leurs mails. Pourquoi Gandi ?

  • Gandi est engagé depuis longtemps dans le respect de la vie privée
  • Gandi est une entreprise qui roule à priori bien sur laquelle on peut compter sur la durée
  • Gandi a un support de qualité qui répond rapidement à toutes nos demandes (et ce fut bien utile lors des moments de doute technique pour cette dégooglisation)
  • Gandi est une entreprise française qui paye à priori ses impôts en France  😉

Thunderbird comme logiciel bureau

Thunderbird va être notre pierre angulaire pour cette dé-gmail-isation. Autant pour permettre le transfert des mails de Google à Gandi, que pour travailler ses mails pour la suite. Ce fut une évidence de partir sur Thunderbird au début.

  • Ce logiciel libre est complet. Peut-être même trop complet, ce qui rend son ergonomie critiquable.
  • Ce logiciel est aussi assez ancien, ce qui lui donne une bonne robustesse. Peut-être trop ancien, ce qui rend son ergonomie critiquable  😉
  • Ce logiciel a une communauté importante qui développe de très nombreux modules complémentaires (à voir ici) qui viennent se greffer à Thunderbird pour apporter une myriade de possibilités.

Quelques mois plus tard, après la prise en main de certain·es utilisateur·ices, et de leur critique légitime, on s’est senti obligé de réaliser un banc d’essai (benchmark), qui validera définitivement ce choix.

Le benchmark pour choisir notre logiciel de bureau pour la gestion des emails

Les critères suivants ont été retenus :

  • logiciel libre
  • fonctionne sur Linux Ubuntu et Windows
  • communauté vivante et grande
  • modèle économique viable
  • installation simple
  • rempli les fonctionnalités de base demandées par les collègues (voir plus tard dans le texte)

🌿 Automne 2021 – Identifier les besoins et fonctionnalités utilisées

Pour être certain de pouvoir sortir de Google, il faut s’assurer que les collègues vont retrouver leurs petits, ou que l’on assume collectivement que l’on perdra des usages / fonctionnalités en passant sur Thunderbird.

Pour cela, nous envoyons un sondage qui nous permet d’y voir plus clair sur les fonctionnalités utilisées par l’équipe pour ajuster nos formations, documentations et recherches de modules complémentaires dans Thunderbird.

Réponse à la question « Quelles fonctionnalités mail utilises-tu actuellement ? »

 

Réponse à la question « Quelles fonctionnalités mail AIMERAIS-tu découvrir ou utiliser ? »

Sur la question « Sur une échelle de 0 à 6, est-ce que tu souhaites être précurseur·se de ce changement ? (0 : non / 6 : trop chaud·e)« , la moyenne et la médiane est à 3,5. Les gens sont donc.. moyennent chaud·es en général !

⚠️ Voici les points les plus bloquants pour un passage sur Thunderbird selon notre analyse :

  • les mails ne sont pas gérés sous la forme de fils de conversation
  • la recherche Thunderbird est laborieuse et pas aussi précise et rapide que Gmail
  • la peur de perdre des mails anciens
  • l’ergonomie de Thunderbird, notamment la différence de fluidité par rapport à une page web comme Gmail

Pour réussir ce changement de logiciel, il faut que les étapes soient claires et transparentes pour les utilisateur·ices. Cela leur permet de se projeter : « ok dans 6 mois / 1 an je change d’outil et je sais à peu près ce qui m’attend ! ».

Après ce premier sondage, un calendrier a donc été partagé, indiquant les différentes dates menant à la dégooglisation de tout le monde.

🪴 Automne – Hiver 2021 – Formation et Documentation Thunderbird

4 personnes sur 20 utilisent déjà Thunderbird. Pour les 16 autres, nous prévoyons d’étaler les formations par petits groupes sur 3 mois : les personnes les plus intéressées commencent dès mi-octobre, et les personnes les plus frileuses seront formées en janvier, ce qui nous laissera le temps d’avoir des retours, d’ajuster la formation et la documentation.

La formation suit le programme que vous pouvez retrouver ici :

  • une aide à l’installation de Thunderbird et du paramétrage du compte Gmail
  • une présentation globale de l’outil
  • une présentation des fonctionnalités de base
  • des conseils globaux d’utilisation et la présentation des meilleurs modules complémentaires.

La documentation va jouer un rôle très important dans la dégooglisation. Et dès septembre, on va mettre le paquet pour tout bien documenter.

✊ Dégooglisation – sortir de Gmail → https://librairie.grap.coop/books/mail/chapter/degooglisation-sortir-de-gmail
📪 Tutos Thunderbird 💻 → https://librairie.grap.coop/books/mail/chapter/tutos-thunderbird

Ce travail de plusieurs mois va être itératif : chaque formation apporte son lot de questions, ou de bugs, ou de besoins qu’il faut alors documenter et faire repartager à tout le monde. De nombreux points mails (ou des messages informels) sont envoyés à l’équipe pour leur faire part des retours, de l’avancée et des nouveaux modules complémentaires ou paramétrages trouvés pour faciliter l’utilisation de Thunderbird.

🙊 Une difficulté anticipée mais relou : le lien Thunderbird – Gmail

Thunderbird a des défauts indéniables. Mais dans cette dégooglisation, on n’est pas aidé par Gmail qui aime bien avoir des comportements… embêtants. Une de ses particularités est le traitement des mails dans un dossier appelé « Tous les messages ». Pour citer la doc officielle de Thunderbird :

Tous les messages : contient une copie de tous les messages de votre compte Gmail, en incluant le dossier « Courrier entrant », le dossier « Envoyé » et les messages archivés.

Donc si vous avez 10 000 messages entrants et sortants, Thunderbird va télécharger 20 000 mails. Sachant qu’on retrouve tous ses mails dans Courrier entrant et Envoyés, ce dossier ne sert donc à rien. Après plusieurs semaines d’utilisation, et certains ralentissements au lancement de Thunderbird, nous avons fini par conseiller aux gens de se désabonner de ce dossier.

D’autres conseils seront documentés par la suite ici : https://librairie.grap.coop/books/mail/page/thunderbird-et-gmail

☘️ Avril 2022 – Premier bilan et questionnement technique

Le calendrier des formations a été quasiment tenu. C’est seulement en janvier que certaines formations n’ont pas eu lieu, du fait de difficultés professionnelles rencontrées dans certains pôles de l’équipe. Il ne restait alors que 2 personnes à former.

Mais entre temps, Quentin qui est responsable de cette dégooglisation, est parti en congés sans solde en février-mars. La décision avait été prise de ne pas se presser avant son départ et de faire le point en avril, nous y voilà.

  • 2 personnes non formées en janvier + 2 arrivées
  • Certaines personnes de l’équipe n’ont pas pris le pli et sont revenues un peu / beaucoup sur Gmail
  • Un tableau partagé a fait remonter les problèmes soulevés :
    • La plupart peuvent être réglés par contournement ou par une meilleure documentation.
    • La recherche de mails est laborieuse.

Nous décidons de :

  • former les gens qui ne l’ont pas été
  • continuer à documenter et informer des meilleurs modules et petits paramétrages qui changent la vie
  • s’interroger sur pourquoi certaines personnes n’ont pas pris le pli
  • demander l’avis des membres de l’équipe sur Thunderbird et la dégooglisation en cours
  • faire un benchmark des solutions (voir si Thunderbird est vraiment le cheval gagnant)
  • s’assurer et valider le processus technique de bascule qu’il faudra faire (le voici)
  • prendre une décision lors de notre comité de pilotage informatique qui arrive

Conseil n°2 : Nous prenons aussi la décision que Quentin ne soit pas le seul porter ce projet. Il ressent une charge mentale et une certaine pression à gérer les retours des personnes en difficulté. Pour ne pas non plus tomber dans une posture de l’informaticien libriste qui impose le choix, et pour bien affirmer que nous prenons des choix collectivement, nous allons dé-personnifier le projet. Désormais le travail sera soutenu et partagé avec Sandie, et les mails signés par le pôle informatique.

⚡ Mai 2022 – La recherche boostée à notre rescousse !

Enfin ! Nous avons trouvé un moyen de répondre aux soucis de recherche sur Thunderbird. Avec un habile mélange de dossier virtuel et d’un module complémentaire de recherche avancée, nous parvenons à lier rapidité et complexité de recherche !

Nous le documentons dans la partie 4 de ce tuto : https://librairie.grap.coop/books/mail/page/recherche-mail-booste

🍀 Juin 2022 – Deuxième bilan : on y va, on sort de Google ?

Notre comité de pilotage ne prend pas une décision ferme. On continue juste à valider de travailler sur cette dégooglisation. En dehors de tous les aspects politiques, en sortant de Google, nous allons cesser de payer 2000€/an pour les comptes pros que nous avons, et c’est toujours ça de gagné dans un moment de crise économique !

Deux mois plus tôt, nous avions envoyé ce formulaire à l’équipe, commenté par cette phrase qui résume son intention « Vive le consentement, à bas la coercition 🌞 » pour prendre la température de l’équipe sur l’utilisation de Thunderbird. Voici notre analyse résumée des résultats :

🔴 les personnes n’ayant pas encore franchi l’étape Thunderbird sont :

  • une grande partie d’un pôle en surcharge
  • les « ancien⋅nes » qui sont là depuis longtemps

🔴 les difficultés principales vis-à-vis de l’outil sont :

  • la recherche de mail
  • le changement d’usage ergonomique
  • des problèmes liés à la connexion avec Google
  • des besoins spécifiques non fonctionnels (invitation Outlook)
  • des problèmes spécifiques réglés depuis (soucis d’antivirus, paramétrage mail d’absence, etc.)

✅ l’équipe est chaude pour sortir de Google !

✅ l’équipe se sent bien accompagnée à ce changement.

☑️ une minorité de l’équipe (3~4 personnes) ne se sent pas sécurisée ou perd quelques minutes par jour à l’utilisation de Thunderbird. Ces 3~4 personnes se recoupent avec les personnes utilisant Gmail. Nous pensons qu’avec l’usage et les améliorations du logiciel, nous parviendrons à améliorer ça.

⭕ les personnes revenues sur Gmail l’expliquent par :

  • « la flemme »
  • un mauvais timing / mauvais paramétrage au début
  • pôle ou personne avec grosse charge de travail

Nous décidons alors :

  • de réaliser deux sessions de formation à la recherche boostée  ⚡
  • de travailler sur la solution d’application smartphone adéquate pour sortir de l’application Gmail
  • de redonner une formation aux 5 personnes qui n’ont pas fait le switch afin qu’elles y arrivent
  • de fixer la date de sortie de Google : cela sera la 1ère ou 2ème semaine d’août
  • de commencer à créer toutes les boîtes mails et redirections mails nécessaires

Conseil n°3 : Nous avions 17 boîtes mails à recréer et 80 redirections de mails assez complexes à réaliser. C’est un travail fastidieux qui demande de se concentrer pour ne pas louper un mail dans la redirection mail créée. Car non, il n’existait pas d’export Google des « groupes Google » que nous utilisions. Le conseil est donc le suivant : partagez le travail :) Merci Sandie pour ce gros taf !

🚀 Juillet 2022 – la bonne nouvelle : Thunderbird s’améliore

Alors que nous venions de fixer le créneau de départ de Google (début août), Thunderbird sort sa dernière version (la 102), le 29 juin. Cette version apporte de très nombreuses améliorations ergonomiques, rendant le logiciel bien plus agréable à utiliser. Et quand on utilise un logiciel toute la journée, ce n’est pas un petit détail que de pouvoir modifier la taille d’affichage, la taille de police, les couleurs des dossiers mails ou encore une gestion des contacts totalement re-désignée. Leur annonce officielle ici.

Et les bonnes nouvelles s’enchaînent :

  • Thunderbird annonce rejoindre le projet K-9 Mail pour une application libre sur Android qui va donc s’améliorer encore plus vite !
  • Et leur feuille de route de modifications futures sont très très prometteuses pour répondre aux soucis les plus courants :
    • des fils de conversations natifs !
    • une ergonomie qui s’améliore de jour en jour avec notamment l’affichage des mails sur plusieurs lignes
    • une synchronisation de son compte qui permettrait d’avoir deux Thunderbird sur deux ordis différents

🌸 Voici à quoi pourrait ressembler Thunderbird en mi-2023 🌸

🌲 9 Août 2022 – Le fil rouge sur le bouton rouge..

Depuis quelques mois, on discutait avec Gandi pour nous assurer que la procédure était la bonne. Quel plaisir d’avoir des gens qui répondent rapidement à ces demandes. Merci ! Nous étions donc plutôt prêts pour ce switch. Le mardi 9 août à 22h, alors que les collègues sont pour la plupart en vacances, on change les DNS du domaine grap.coop (DNS = règles techniques qui disent ce qui se passe avec grap.coop) pour débrancher Google et brancher Gandi.

Le mardi 9 août à 23h50, après quelques tests d’envoi et de réception de mails, j’annonce officiellement que tout semble fonctionner comme prévu. Les mails de Gandi partent bien. On reçoit bien les mails sur la nouvelle boîte mail. Le monde n’a pas cessé de tourner. Victoire !

Grap vs Google, allégorie

🙊 Une difficulté pas anticipée : l’envoi de mail par notre logiciel Odoo [tech]

En créant toutes les boîtes mails sur Gandi, nous nous étions rendu compte des cas particuliers (des personnes qui avaient un compte mail mais qui n’étaient pas ou plus dans l’équipe par exemple) mais ce n’est que tardivement qu’on a réalisé que la boîte mail serveurs <arobase> grap.coop servait de boîte d’envoi à l’ensemble des mails du logiciel Odoo utilisé par les 65 activités. Comment cela allait se comporter en passant chez Gandi ? Deux soucis sont encore en cours :

1 – L’usurpation d’identité
  • En fait, chaque activité envoie ses bons de commandes et factures depuis Odoo. Odoo utilise une seule boîte mail serveurs grap.coop mais lors de l’envoi, prend l’identité de l’activité qui envoie un mail.
  • Cette « usurpation d’identité » était bien acceptée car nous étions chez Google. Mais avec le passage chez Gandi, cette usurpation d’identité n’est plus acceptée par les boîtes mail à la réception si celles-ci sont chez Google.
  • L’activité a un mail d’envoi géré par Gandi → envoi par serveurs qui est géré par Gandi → OK
  • L’activité a un mail d’envoi géré par Google / OVH / Ecomail etc. → envoi par serveurs qui est géré par Gandi → NOK si à la réception la personne utilise Google.

La solution future : améliorer l’envoi de mail sur Odoo pour que chaque activité puisse envoyer avec les informations de sa vraie boîte mail.

2 – Les mails envoyés par les serveurs <arobase> grap.coop ne sont pas automatiquement enregistrés dans le dossier Envoyés
  • À priori, l’envoi de mail n’est pas totalement bien développé et il manque quelques informations dans le mail pour que celui-ci soit bien mis dans le dossier Envoyés.
  • Mais avec Google, cela fonctionnait. Il devrait réussir à comprendre qu’un mail partait de sa boite mail, et il le plaçait le mail dans le dossier Envoyés. Ce qui était pratique pour vérifier que le mail était bien parti.

La solution future : améliorer l’envoi de mail sur Odoo pour que le mail arrive dans le dossier Envoyés.

🙊 Un comportement pas anticipé : Google, le mort-vivant

Malgré la déconnexion technique du nom de domaine grap.coop avec Google, il était encore possible de se connecter à Gmail et d’envoyer des mails. Alors certes, les réponses n’arrivaient plus sur Gmail, mais cela permettait encore aux irréductibles de résister au changement ! 😛

Surtout, même après avoir supprimé le compte Google sur Thunderbird (n’ayant alors que le compte Gandi), un paramétrage technique (le serveur SMTP d’envoi) faisait que les mails envoyés l’étaient par le serveur Google.

Donc au moment de la suppression réelle du compte Google, l’envoi par Thunderbird était bloqué. Ce n’est pas un gros souci, mais nous avons documenté le petit changement à faire.

🐢 Septembre 2022 – La fin de la route est longue, mais la voie est libre

Après la dégooglisation technique, place à la dernière étape, supprimer réellement les comptes Google. Chaque personne devait suivre un tutoriel nommé « Google débranché 💃🕺 La suite ✌️ » comportant ces étapes :

  • 🧹 Nettoyer derrière soi
  • 🚪 Fermer la porte
  • 🔧 S’assurer que l’on envoie ses mails avec les bons paramétrages
  • 🫑 Embellir son nouveau jardin
  • 📫 Découvrir le webmail (logiciel en ligne) de Gandi
  • 📱 Connecter son ordiphone
  • 💥 Quitter définitivement Google

Il a fallu 2 mois pour que les 30 personnes concernées suivent réellement ce tutoriel – voire rattrapent leur « retard » pour sortir leur mail de Google. Ce fut l’une des étapes les plus chronophages en termes de relance, de suivi personnel, de questions / réponses, de gestion de cas particuliers (certaines personnes n’avaient pas pu transférer leur mail à cause d’une connexion Internet trop faible par exemple). C’est aussi à ce moment que l’on devait bien vérifier qu’aucune autre donnée n’était encore stockée sur Google Drive / Google Photos / Agenda etc., ce qui a ralenti quelques personnes.

Conseil n°4 : pour motiver chaque personne à passer le pas, communiquer de façon informelle et encourageante !

💀 Octobre 2022 – Au revoir Google, tu ne vas pas me manquer

Même si nous avons tout fait pour être coercitifs, certaines personnes ont besoin de date limite pour prioriser leur travail. Trois semaines avant, la date butoir du 07 octobre est donc fixée pour motiver les dernières personnes.

🎄 Novembre 2022 – Jusqu’au bout !

La première date butoir et les nombreuses relances n’ont pas suffi à faire remonter en priorité n°1 à tou·te·s les collègues de sortir de Gmail.

Comme nous ne sommes pas des grands méchants, et que nous comprenons les difficultés et calendrier de chacun·e, nous redonnons du rab : le mardi 23 novembre. La veille de la fête des 10 ans de Grap, cela semble une date symbolique et assez lointaine pour réellement partir. Pour de bon.

Le mardi 23 novembre, à 13h35, nous étions 5 à nous réunir autour d’un ordinateur, observant ce moment… un peu stressant, comme quand on part d’un lieu en espérant n’y avoir rien oublié. À 13h43, Google était derrière nous.  ✊

To be continued…

Dans la troisième (et dernière) partie, nous continuerons notre récit de dégooglisation en faisant le bilan de cette démarche. A la semaine prochaine !

Si vous aussi, vous faites partie d’une organisation qui s’est lancée dans une démarche similaire et que vous souhaitez partager votre expérience, n’hésitez pas à nous envoyer un message pour nous le faire savoir. On sera ravi d’en parler ici !

La dégooglisation du GRAP, partie 3 : Le bilan

Par : Framasoft
23 février 2023 à 03:37

On vous a partagé la semaine dernière la deuxième partie de La dégooglisation du GRAP qui vous invitait à découvrir comment iels avaient réussi à sortir de Google Agenda et gmail. Voici donc la suite et fin de ce récit palpitant de dégooglisation. Encore merci à l’équipe informatique du GRAP d’avoir documenté leur démarche : c’est vraiment très précieux ! Bonne lecture !

 

Dans l’épisode précédent…

Après la sortie de Google Drive remplacé par Nextcloud, Google Agenda par Nextcloud Agenda, nous avons fini par le plus gros bout en 2021-2022, sortir de Gmail et en finir avec le tentaculaire Google.

Le mardi 23 novembre, nous débranchions enfin Google. Nous voilà libres ! Presque 😉

Bilan dégooglisation

Après 4 ans de dégooglisation, où en sommes-nous de notre utilisation de logiciels non libres ?

Dans l’équipage ⛵

Système d’exploitation Libre ? Commentaire
Windows 13 personnes
Ubuntu 9 personnes
Gestion documentaire et travail collaboratif
Nextcloud Files Tout le monde depuis 2020 ✅
Nextcloud Agenda Tout le monde depuis 2021 ✅
Téléphonie et visio
3CX Tout le monde  ❌
Nextcloud Discussions
Mail et nom de domaine
Gandi
Tout le monde depuis 2022 ✅
Logiciels métier
Odoo (suivi des actis, achat/revente, facturation)
Pôles info, accompagnement et logistique
EBP (compta)
Pôle compta
Cegid (paie) Pôle social
Gimp, Inkscape, Scribus (graphisme et mise en page)
Pôle communication
BookstackApp (documentation) Tous pôles
Logiciels bureautique
Suite Office
Suite LibreOffice
Réseaux sociaux
Facebook, Linkedin, Twitter, Eventbrite
Peertube

Nos pistes d’amélioration en logiciel libre sont donc du côté du système d’exploitation et des logiciels métiers.

Les blocages sont dus :

  1. à certains logiciels métiers qui n’existent pas en logiciel libre
    → à voir si on arrive à développer certains bouts métier sur Odoo dans les prochaines années
  2. à la difficulté de se passer d’Excel pour certaines personnes grandement habituées à ses logiques et son efficacité
    → à voir si LibreOffice continue à s’améliorer et/ou si on se forme plus sur LibreOffice

Dans la coopérative  🌸

Système d’exploitation Libre ? Commentaire
Ubuntu Dans tous les points de vente
ordinateurs portables
Windows ou Mac Les autres ordinateurs portables
Gestion documentaire et travail collaboratif
Nextcloud Files Tout le monde y a accès depuis 2020 ✅
Fournisseur mail principal
Gandi
55 %
Gmail 37 %
Ecomail  ? 4 %
Logiciels métier
Odoo (achat, revente, stock, facturation, intelligence décisionnelle)
Utilisé par 95 % des activités
Autres
❌ ✅ Dur à dire, mais la majorité des activités de transformation utilise des tableaux Excel ou des logiciels dédiés
Logiciels bureautique
Suite Office Pas de référencement fait. Aucune visibilité actuellement
Suite LibreOffice

Nos pistes d’amélioration sont donc du côté des logiciels mails et des logiciels métiers.

→ Un des gros chantiers de 2022-2023 est justement le développement et la migration sur Odoo Transfo. Pas pour le côté politique du logiciel libre mais bien de l’amélioration continue d’un même logiciel partagé dans la coopérative.

→ À voir si la dégooglisation de l’équipe « inspire » certaines activités pour se motiver à se dégoogliser. Nous serons là pour les accompagner et continuer à porter le message à qui veut l’entendre.

Bilan humain

À l’heure où nous écrivons (fin octobre 2022), il est trop tôt pour faire le bilan de la sortie de Gmail. Nous comptons d’ailleurs envoyer un nouveau questionnaire dans quelques mois qui nous permettra d’y voir plus clair. Mais nous pouvons d’ores et déjà dire que ce fut clairement l’étape la plus compliquée de la dégooglisation.

Sortir d’un logiciel fonctionnel, performant et joli est forcément compliqué quand on migre vers un logiciel aux logiques différentes (logiciel bureau VS web par exemple) et qui souffre de la comparaison au premier abord. Pour compenser cela, nous avons fait le choix de dédier beaucoup de temps humains (nombreuses formations par mini groupes ou en individuels, réponses rapides aux questions posées) et beaucoup de documentations et de partage de retour d’expériences.

La sortie de Google Drive et Google Agenda furent relativement douces et moins complexes que Gmail. Le logiciel Nextcloud étant assez mature pour assurer un changement plutôt simple et serein.

Ça paraît simple une fois énoncé, mais plus les gens travaillent avec un outil (Google par exemple), plus il sera difficile de les amener à changer facilement d’outil.

Conseil n°5 :
Dans la mesure du possible, la meilleure des dégooglisation est celle qui commence dès le début, par l’utilisation d’outils Libres. En 2022, quasiment tout logiciel a son alternative Libre mature et fonctionnel.
Si ce n’est pas possible, dès que les moyens humains sont disponibles et que la majorité le veut, envisagez votre dégooglisation ?

À Grap, il existe une certaine culture politique de compréhension autour des enjeux du logiciel libre et des GAFAM. Cela nous a aidé. Et cela nous parait quasiment obligatoire avant d’envisager une dégooglisation. Car c’est un processus long où l’on a besoin du consentement – au moins théorique – des gens impactés pour que celleux-ci acceptent de se former à de nouveaux outils, s’habituer à de nouvelles habitudes etc.

Conseil n°6 : avant d’entamer une dégooglisation, faire monter en compétences votre groupe sur les sujets autour du Logiciel Libre et des enjeux des Gafam à travers des projections de films par exemple.
Voici un récap de quelques ressources.

Bilan technique

Voici nos choix de logiciels pour notre dégooglisation :

  • Nextcloud pour la gestion documentaire et le travail collaboratif (agenda, visio, gestion de tâches)
    • complété par Onlyoffice avec une image Docker sans limitation d’usage (pendant 2 ans l’image nemskiller007/officeunleashed puis désormais alehoho/oo-ce-docker-license)
    • sauvegarde quotidienne par le logiciel de sauvegarde Borg
  • BookstackApp et Peertube pour la documentation écrite et vidéo
  • Meshcentral pour la prise en main à distance d’autres ordinateurs
  • Gandi pour le prestataire de mails
  • Thunderbird pour le logiciel bureau pour gérer ses mails (et K9Mail sur téléphone)

Voici nos choix d’infrastructure :

  • OVH et Online  pour la location de serveurs faisant tourner ses services (choix historique)
  • 4 serveurs :
    • 1 serveur dédié Nextcloud de 2To (Gamme Start-1-L Intel Xeon E3 1220v2 @3,1 Ghz, 16Go RAM)
    • 1 serveur dédié Nextcloud Test en miroir du Nextcloud
    • 1 serveur de sauvegarde (mutualisé avec d’autres services de la coopérative)
    • 1 serveur dédié à différents services (Peertube, Meshcentral, Bookstackapp)

Bilan économique

Pour calculer le coût économique de notre dégooglisation commencé en 2018, voici les chiffres retenus.

☀️ Le scénario « Dégooglisation » est celui réellement effectué depuis 2018.
Son coût comprend :

  • le temps de travail du service informatique, découpé en
    • l’aide au collègue habituelle : qui subit une augmentation du fait de l’internalisation de certaines questions, notamment avec le changement de Gmail à Thunderbird
    • le support et administration système des services :
      • toutes les recherches techniques (comment bien gérer les installations, sauvegardes etc.)
      • toutes les questions / réponses par mail et téléphone
    • le « temps de dégooglisation » qui correspond
      • les temps d’écriture de documentation et de formation
      • les mails d’annonce, de relance, de re-re-relance  😉
  • le coût des serveurs informatiques pour faire tourner les logiciels remplaçant les services Google et Teamviewer

🤮 À l’opposé, le scénario Google comprend :

  • le temps de travail du service informatique sur l’aide au collègue – accès stable dans le temps – qui augmente par le nombre de gens dans l’équipe, mais diminue par notre appropriation des logiciels, améliorations de l’existant, documentation etc.
  • la facturation des comptes Google Workspace
    • stable depuis 2018, Google a annoncé cet été l’augmentation de ces prix. Les pauvres n’ont eu que 6 % de croissance en 2022 avec 14 milliards de dollars de bénéfices. Passant donc les comptes pro de 4€ à 10,40€/mois à partir de juin 2023.
  • la facturation hypothétique (car elle n’a jamais eu lieu) de Teamviewer Pro
    • En effet, jusqu’à juin 2019, nous utilisions Teamviewer pour aider les activités de la coopérative à distance. Mais notre utilisation intensive ne rentrait plus dans la version gratuite et Teamviewer nous bloquait l’usage du logiciel pour que l’on souscrive à leur abonnement.
    • Heureusement, nous sommes passés sur des logiciels auto-hebergés et libre : RemoteHelp (un logiciel libre abandonné depuis) puis en décembre 2020 sur Meshcentral.

En prenant en compte ces données, le scénario « Dégooglisation » finit par devenir moins cher que le scénario « Google ».
Pour le coût mensuel, cela arrive dès septembre 2022 (quasi à la fin de la sortie de Gmail donc) !  🎉
Pour le coût cumulé, cela devient rentable deux ans après, en septembre 2024 !  🎉

Ces chiffres s’expliquent par :

  • le coût important au démarrage de la sortie de Google Drive
    • 128h passées sur les 5 premiers mois pour valider la solution Nextcloud
  • un temps de support / administration système pour Nextcloud qui baisse progressivement
    • passant de 14h mensuels en 2019, à 9h en 2020, à 5h en 2021, à 3h en 2022
  • le prix de Google qui aurait augmenté (mais on y a échappé avant, ouf !)

Bilan politique

Nous sommes fièr·es en tant que coopérative de porter concrètement nos valeurs dans le choix de nos logiciels qui sont plus que de simples outils.

Ces outils sont porteurs de valeurs démocratiques très fortes. Nous ne voulons pas continuer à engraisser Google – et autres GAFAM – de nos données privées et professionnelles qui les revendent à des entreprises publicitaires et des états à tendance anti-démocratique (voir les révélations Snowden, le scandale Facebook-Cambridge Analytica). Cela est en contradiction avec ce que nous prônons : la coopération, de l’entraide et le lien humain.

Nous avons besoin d’outils conviviaux, modulables et modifiables selon qui nous sommes. Nous avons besoin de pouvoir trifouiller les outils que nous utilisons, comme nous pouvons trifouiller un vélo pour y réparer le frein ou y rajouter un porte-bagages. Des outils émancipateurs en somme, qui nous empouvoire et ne rendent pas plus esclave de la matrice capitaliste.

Notre démarche n’aurait pas pu avoir lieu sans le travail et l’aide de millions de personnes qui ont construit des outils Libres, des documentations Libres, des conférences et autres vidéos Libres. Elle n’aurait pas eu lieu non plus sans l’inspiration de structures comme Framasoft ou la Quadrature du Net. Merci.

 🍎 La route est longue, la voie est libre, et sur le chemin nous y cueillerons des pommes bios et paysannes.  🍏

Encore un grand merci aux informaticiens du GRAP pour leur travail de documentation sur cette démarche. D’autres témoignages de Dégooglisation ont été publiés sur ce blog, n’hésitez pas à prendre connaissance. Et si vous aussi, vous faites partie d’une organisation qui s’est lancée dans une démarche similaire et que vous souhaitez partager votre expérience, n’hésitez pas à nous envoyer un message pour nous le faire savoir. On sera ravi d’en parler ici !

 

Échirolles libérée ! La dégooglisation (3)

Par : Framasoft
24 mars 2023 à 02:42

Voici déjà le troisième volet du processus de dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez manqué le début) tel que Nicolas Vivant nous en rend compte. Nous le re-publions volontiers, en souhaitant bien sûr que cet exemple suscite d’autres migrations vers des solutions libres et plus respectueuses des citoyens.


Dégooglisation d’Échirolles, partie 3 : les solutions

par Nicolas Vivant

L’organisation est structurée, les enjeux sont posés, place à la mise en œuvre opérationnelle.

L’âge de la maturité

Les informaticiens utilisent des logiciels libres, pour le fonctionnement de leur système d’information, depuis toujours. Pas par militantisme, dans la plupart des cas, mais simplement parce que ce sont les plus stables, les plus sûrs et souvent les meilleurs. L’immense majorité des serveurs web, par exemple, fonctionne avec Apache ou, de plus en plus, NGINX, et tournent sur des systèmes d’exploitation libres (GNU/Linux, souvent).

La nouveauté concerne le poste client, la communication et les applications métier. Dans ces trois domaines, les logiciels libres ont atteint un niveau de maturité inédit jusqu’alors. L’absence de publicité et de marketing ne favorise pas la découverte des solutions disponibles, mais certains logiciels ont fait leur chemin dans les organisations. Comment ? Par le bouche à oreille, les échanges sur les réseaux sociaux, la communication (et le travail) de différentes associations et structures étatiques (Adullact, April, Framasoft, Etalab, etc.) ou la contagion entre collectivités : une collectivité utilise un logiciel, j’en entends parler (ou je l’utilise dans mes échanges avec elle), je me renseigne et je finis par l’adopter.

Souvent, plusieurs solutions libres existent pour un même usage. L’exemple de la messagerie électronique est parlant. Microsoft (avec Outlook/Exchange) et Google (Gmail) sont dominants sur le marché. Pourtant, il existe au moins 6 alternatives « open source » : Zimbra, BlueMind, OpenXchange, SOGo, Kolab et eGroupWare qui ont peu ou prou les mêmes fonctionnalités ? Comment faire un choix ?

Savoir faire un choix

À Échirolles, après que les aspects fonctionnels sont validés, nous nous appuyons sur 4 piliers :

Le schéma directeur évoque des solutions gérées et maintenues en interne et met en avant les concepts de souveraineté numérique et d’autonomie vis-à-vis des éditeurs. C’est une première base de jugement : lesquelles de ces solutions correspondent le mieux aux enjeux identifiés par nos élus ?
L’analyse technique permet de vérifier les qualités intrinsèques de la solution, son interopérabilité correcte avec les outils existants, notre capacité à la gérer en autonomie, sa cohérence avec notre préoccupation de l’impact environnemental
La coopération intercommunale nous permet d’avoir une idée des problèmes rencontrés, de la réactivité des éventuels prestataires et, globalement, du niveau de satisfaction des collègues.
Le coût est évalué sur devis (le code de la commande publique nous contraignant, à raison, à la consultation de plusieurs acteurs et à la justification de nos choix) et par la vérification des références existantes même si pour nous, bien souvent, libre veut dire gratuit.

Les échanges entre services, et en interne au sein de la direction de la stratégie numérique, éclairent également nos décisions.

Go go go !

Sur la base de ces critères, Échirolles a fait le choix de SOGo, une solution fonctionnelle, éprouvée (par Gandi, notamment, en France), solide et qui semble le mieux correspondre à ce que sont nos orientations. D’autres communes font d’autres choix, privilégiant d’autres critères (le nombre et la qualité des prestataires susceptibles d’apporter une assistance sur la solution, par exemple).

Le choix d’une solution de Cloud et d’édition collaborative (alternative à Microsoft Teams ou Google Workspace) s’est fait selon les mêmes critères. Pour la partie Cloud/gestion de fichiers, la coopération intercommunale nous a conduit à éliminer Alfresco Share, peu adapté à nos usages. Pour l’édition collaborative, nous avons préféré Collabora à OnlyOffice, sur les conseils de différentes associations et partenaires et parce que le projet nous semblait mieux correspondre à nos valeurs.

Enfin, le passage à un système d’exploitation libre pour les postes clients est entamé à Échirolles. La ville a fait le choix de Zorin OS, pour de nombreuses raisons qui ont été expliquées dans des articles plus complets :

La stratégie gagnante d’une migration du poste de travail sous Linux (LeMagIT)
Le poste de travail Linux (étude d’ATOS réalisée par Arawa pour le Ministère des Finances)

Pour le reste, nous utilisons trop de logiciels libres pour les lister tous (les systèmes de gestion de bases de données, par exemple). Certains sont en place depuis très longtemps (Firefox, Thunderbird, 7zip…), d’autres ont été installés récemment (Peertube, Nextcloud, Joplin, Psono…), d’autres sont en cours de déploiement (Proxmox, Maarch courrier, Keycloak…). Quelques-uns, méconnus ou parce qu’ils ont fait l’objet d’une mise en œuvre particulière, ont fait l’objet d’articles dédiés sur mon blog : Mastodon, OBS Studio, Porteus Kiosk, BigBlueButton, etc.

Liste non exhaustive de logiciels libres utilisés à Échirolles

Postes clients :

Applications collectivité :

Applications DSI :

Communication :

Dématérialisation :

À noter l’excellente initiative de l’Adullact à destination des collectivités et des prestataires, qui permet d’identifier les acteurs pour chaque logiciel référencé : Comptoir du Libre. Échirolles y maintient les informations concernant les choix de logiciels de la commune.

Cet article ne serait pas complet sans dire un mot sur l’équipement des écoles maternelles et élémentaires, dont l’équipement en informatique incombe aux communes. Si les postes clients disposent des mêmes logiciels que ceux que nous déployons au sein des services municipaux, le passage à Linux attendra encore un peu, pour des raisons que j’ai détaillées dans un article dédié.

Structuration, transformation, mise en œuvre opérationnelle, tout cela est bel et bon. Mais comment être sûr de ne laisser personne au bord de la route ? C’est tout l’enjeu de l’inclusion numérique, sujet de l’article suivant.

L’épisode 1 (structuration)
L’épisode 2 (transformation)

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    • Source image :

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Eug%C3%A8ne_Delacroix_-_Le_28_Juillet._La_Libert%C3%A9_guidant_le_peuple.jpg

  • Auteur : Erich Lessing Culture and Fine Arts Archives via artsy.net
  • Description : Tableau d’Eugène Delacroix « La Liberté Guidant le Peuple », commémorant la révolution des Trois Glorieuses (27-28-29 juillet 1830) en France.
  • Licence : Domaine public

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