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Rome, septembre 2023 : journal de bord de la troisiĂšme visite d’études d’ECHO Network

Par : Framasoft
22 octobre 2024 Ă  04:00

Pour rappel, les participant⋅es Ă  l’échange europĂ©en ECHO Network font partie de 7 organisations diffĂ©rentes dans 5 pays d’Europe : CemĂ©a France, CemĂ©a Federzione Italia, CemĂ©a Belgique, Willi Eichler Academy (Allemagne), Solidar Foundation (rĂ©seau europĂ©en), Centar Za Mirovne Studije (Croatie), Framasoft (France).

Compte-rendu de la semaine Ă  Rome.


Click here to read the article in English.

C’est la troisiĂšme visite d’étude dans le cadre du programme ECHO Network, cette visite nous mĂšne Ă  Rome, la ville musĂ©e. Enfin nous : seulement Numahell, puisque le COVID en a dĂ©cidĂ© autrement pour les trois autres qui avaient prĂ©vu de venir


AprĂšs un petit pĂ©riple par bus puis train depuis Lyon, j’arrive dans l’aprĂšs-midi Ă  la gare Termini Ă  Rome. Avec les membres des CEMÉA France, nous rejoignons deux membres de Solidar pour manger ensemble. Des questions sur l’educ’pop nous traversent dĂšs le premier soir pendant le repas : quelle est la diffĂ©rence entre Ă©ducation populaire et Ă©ducation active ? Et l’éducation active, il se passe quoi si tu n’as aucune curiositĂ© ? Bref, des discussions trĂšs riches.

Gare de Termini (CAPTAIN RAJU - CC BY-SA - Wikimedia)

Gare de Termini (CAPTAIN RAJU – cc-by-sa – Wikimedia)

Les deux premiĂšres journĂ©es se dĂ©roulent dans la « Casa del municipio Â» Ă  Rome. Ces maisons municipales permettent aux associations de la ville de s’y retrouver, de faire des activitĂ©s, de rĂ©server gratuitement des salles. Un peu comme certaines maisons de quartier en France, ou les maisons des associations dans les grandes villes (sauf que dans la plupart des grandes villes c’est payant, par exemple Ă  Toulouse c’est 60€ l’annĂ©e).

Nous commençons par des exercices de brise-glace pour apprendre Ă  se connaĂźtre : Ă©peler le prĂ©nom de chacun-e en mimant les voyelles de son prĂ©nom, communiquer pour se positionner dans l’ordre alphabĂ©tique, et enfin se classer par rapport Ă  lĂ  d’oĂč nous venons, du plus loin au plus proche. AnimĂ©s par Christina des CEMÉA Mezzo Giorno, ces brises glaces seront notre rituel de dĂ©but de journĂ©e.

Jour 1 : formation Ă  distance, projection sur ECHO Network, visite de squat

Formation Ă  distance, en prĂ©sence : retours d’expĂ©rience et dĂ©but de stratĂ©gies

La premiĂšre matinĂ©e est consacrĂ©e Ă  des retours d’expĂ©rience de trois organisations sur la formation Ă  distance. Si vous vous souvenez, il y a Ă  peu prĂšs 3-4 ans il y a eu un confinement ou deux
 nous obligeant Ă  modifier nos pratiques en terme de formation.

L’Acque Correnti (traduction : « les courants d’eau Â») doit former les bĂ©nĂ©voles de l’équivalent italien du service civique, environ 15000 personnes par an. L’état italien fixe des rĂšgles strictes sur la formation des services civiques, il y a trois volets.
Soudain, le Covid et paf : la question de la formation Ă  distance se pose. Massimiliano raconte comment ils ont utilisĂ© les fonctionnalitĂ©s de sous-salles de Zoom (nous connaissons l’alternative libre BigBlueButton qui offre Ă©galement cette fonctionnalitĂ©).

FondĂ© en 1951 par des Ă©ducateur⋅ices et des enseignants, le Movimiento di cooperazione Educativo prĂŽne les mĂ©thodes de pĂ©dagogie active. Il fait partie de la FIMEM, organisation internationale autour de la pĂ©dagogie Freinet, crĂ©Ă©e dans les annĂ©es 50.
ConstituĂ© de groupes territoriaux, ils assurent des activitĂ©s de formation chaque annĂ©e, et animent Ă©galement un groupe de recherche au niveau national, sur les disciplines dont ils s’occupent.
Pour le public enfants, cela va de la maternelle au secondaire. Les formations sont assurées majoritairement à distance, et ce avant le COVID.
Donatella prĂ©sente l’expĂ©rience accumulĂ©e, et notamment le site senzascuola.wordpress.com.

Les CEMÉA Federazione Italiana comme son nom l’indique fĂ©dĂšre les CEMÉA d’Italie. Les formations assurĂ©es par la fĂ©dĂ©ration ce sont dix stages par an, environ neuf jours par stage. Au dĂ©but, de nombreux formateur⋅ices refusaient d’enseigner Ă  distance : il est important de reconnaĂźtre les limites de l’enseignement Ă  distance. Luciano explique qu’il faut « curbare la technologia Â» (courber, tordre la technologie) Ă  nos pratiques, et non l’inverse. La question est de savoir comment utiliser nos mĂ©thodes de pĂ©dagogie actives Ă  distance. Il revient sur onze problĂ©matiques de la formation Ă  distance, dont certaines sont similaires en ligne ou sur site, telle que la gestion du temps et de l’espace, ou l’alternance des types d’apprentissage.

Le temps de questions / rĂ©ponses a permis de dĂ©gager quelques points intĂ©ressants. L’un de nos hĂŽtes, Claudio, indique qu’il faut plus craindre la dĂ©shumanisation que les technologies elles-mĂȘmes. De plus, les projections virtuelles nous restreignent l’utilisation de notre langage corporel, de par la vision du corps Ă  travers l’espace 2D des Ă©crans. Il est donc important de se rĂ©approprier les corps et les espaces en 3D, par exemple par des pauses loin de nos ordinateurs.
Les questions d’accessibilitĂ©  contribuent Ă©galement Ă  la marginalisation de certain·es participant·es, notamment la question de la barriĂšre de la langue.

Nous nous accordons Ă  dire qu’il ne faut pas abandonner la formation en ligne aux marchĂ©s privĂ©s : ces organisations ne font pas forcĂ©ment de pĂ©dagogie active et ont un but plus lucratif qu’émancipateur. Malheureusement, ce sont ces organisations que les institutions financent, l' Â»ed tech Â» (education technologies), plutĂŽt que les collectifs d’éducation populaire, Ă  visĂ©e plus Ă©thique.

L’ESS, l’enseignement au numĂ©rique en Italie

L’aprĂšs-midi, nous rĂ©flĂ©chissons collectivement Ă  la suite du projet Echo Network, en rĂ©pondant aux questions suivantes : ce que fait chacune de nos structures, ce qui nous intĂ©resse toustes et enfin les perspectives futures du projet.

Tableau avec des post-it attachés dessus.

Nous nous sommes rĂ©parti·es ensuite en petits groupes pour une discussion plus informelle. Dans mon groupe, nous avons comparĂ© les pratiques entre l’Italie, la France et Belgique sur l’ESS (Économie Sociale et Solidaire) puis sur la place de l’enseignement du numĂ©rique Ă  l’école.

Christina des CEMÉA Mezzo Giorno expose la situation en Italie, oĂč des rĂ©formes rĂ©centes ont reconfigurĂ© le paysage de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire).
En Italie, trois statuts d’organisations sont inclus dans l’ESS :

  • l’Odivu qui est un type d’organisation de volontariat
  • les APIES : des associations Ă  visĂ©es sociales, Ă  but non lucratif et ayant moins de 50 % de salariĂ©s
  • les « impresa sociale Â», un nouveau type d’entreprise avec des composantes sociales, actuellement en expĂ©rimentation

Les frontiĂšres sont floues entre ces types d’organisation. Le dĂ©bat actuel en Italie porte sur la limite public / privĂ© et le contrĂŽle de l’éthique : la troisiĂšme catĂ©gorie amĂšne un assouplissement des rĂšgles pour dĂ©terminer si une organisation relĂšve de l’économie sociale ou non. Un peu comme on peut le voir en France avec la RSE (ResponsabilitĂ© SociĂ©tale des Entreprises), il existe un risque important de social-washing.

Nous apprenons qu’en Italie, les directeurices d’établissement ont beaucoup plus de pouvoir qu’en France et qu’un cloisonnement existe entre Ă©coles et associations, y compris au niveau des enseignants. Cela empĂȘche les associations d’intervenir dans les Ă©coles et d’y amener des mĂ©thodes actives et des thĂ©matiques comme la sensibilisation aux enjeux du numĂ©rique.
En Belgique, c’est paradoxalement dans les Ă©coles « libres Â» (privĂ©es) qu’il y a de plus en plus d’expĂ©rimentations de la pĂ©dagogie active. Il y a donc de quoi creuser sur le contexte socio-structurel de chaque pays sur ces sujets.

Ensuite, sur la thĂ©matique du numĂ©rique, j’ai parlĂ© pour le cas français du langage de programmation Scratch qui est utilisĂ© en cours de techno au collĂšge et des Sciences NumĂ©riques et Techniques en seconde. J’aurais aussi pu parler de la plateforme PIX, qui est utilisĂ©e pour la validation des acquis.

Sur le sujet du matĂ©riel, j’explique qu’en France bien souvent celui-ci devient vite obsolĂšte et est mal maintenu. Il dĂ©pend des mairies, dĂ©partements ou rĂ©gions selon la nature de l’établissement.
En Italie, l’État investit beaucoup avec l’argent de l’EU, des TNI (Tableaux NumĂ©riques Interactifs) Ă©quipent quasiment chaque classe, mais les enseignants ne sont pas formĂ©s et n’en connaissent pas le dixiĂšme des possibilitĂ©s.

Selon des recherches rĂ©centes, environ 75 % des enseignants utilisent des mĂ©thodes de pĂ©dagogie frontales en Italie : je me demande combien en France.

Enfin, nous parlons un peu de la question de l’utilisation du jeu ou du jeu vidĂ©o en classe, et j’en profite pour mentionner aux copain·es le projet Minetest (un Ă©quivalent libre Ă  Minecraft).

 

Tout un immeuble en autogestion, un commun dans la ville

Nous visitons en fin d’aprĂšs-midi un lieu d’occupation emblĂ©matique Ă  Rome, Spin Time Labs, qui accueille Ă  la fois des rĂ©fugiĂ©â‹…es, des SDF, des Ă©tudiant⋅es grĂ©vistes contre la hausse des loyers. Le bĂątiment dispose d’un auditorium, d’une salle de concert, d’un studio de radio. De nombreuses activitĂ©s culturelles et artisanales s’y dĂ©roulent, nous dĂ©couvrons en particulier un journal papier Ă©ditĂ© par un collectif composĂ© exclusivement de jeunes de moins de 25 ans, Scomodo.

Photo d'une plaque oĂč il est Ă©crit Open Borders Photo de nombreuses couvertures d'un journal accrochĂ©es au mur Photo de couvertures d'un journal accrochĂ©es au mur et une affiche le pagine da scrivere sevono ancora

 

Cet endroit est gĂ©rĂ© par ses habitant⋅es et contributeurices, il n’y a pas de loyer mais les personnes qui bĂ©nĂ©ficient du lieu peuvent proposer en Ă©change leur temps, faire des dons financiers ou proposer leur aide sur des chantiers de rĂ©fection.

Environ 150 familles sont logĂ©es dans cet immeuble occupĂ©, oĂč mĂȘme la mairie de Rome, pourtant peu orientĂ©e Ă  gauche, tolĂšre ce squat pour les services qui y sont rendus, et mĂȘme les travailleurs sociaux de la mairie renvoient des personnes vers ce lieu pour y trouver de l’aide et des ressources.

AprĂšs cette visite, nous nous sommes retrouvé·es pour discuter dans une rue animĂ©e du quartier Pigneto, oĂč les riverain·es sont particuliĂšrement investi·es dans la vie du quartier.

Jour 2 : IA, ateliers

Le lendemain 27 septembre, Claudio nous reçoit pour nous prĂ©senter le CSV (Centro di servicio volontario) Lazzio. Le lieu est un peu sa maison, on l’y sent comme un poisson dans l’eau.

Christina anime un jeu pour se dĂ©gourdir : chacun choisit un geste qui lui correspond et l’a dĂ©signĂ© tout le long du jeu, ce qui nous a obligĂ©es Ă  avoir une attention visuelle durant ce moment. Ce type d’exercice d’éducation populaire a pour but d’amĂ©liorer la cohĂ©sion du groupe, et ça fonctionne !

PrĂ©sentation sur l’IA

Ensuite, nous assistons Ă  la prĂ©sentation de Marika Mashitti, doctorante Ă  l’UniversitĂ© Roma tre au dĂ©partement des sciences de l’éducation.

Elle commence par des dĂ©finitions (ce qu’est une IA, les diffĂ©rents types de systĂšmes) et rappelle que l’IA est surtout une discipline scientifique. Puis elle enchaĂźne sur un petit historique, qui montre la rapiditĂ© des derniĂšres avancĂ©es, notamment depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie, comme si c’était devenu une urgence de dĂ©velopper ce domaine.

Pour elle, c’est une question de pouvoir. En effet, qui est impliquĂ© dans les recherches sur les IA ? Des personnalitĂ©s comme Elon Musk et des gĂ©ants du web tels que Alphabet, Meta, Microsoft, etc.

Elle donne quelques exemples de biais dus aux IA : des discriminations dans la reconnaissance des visages (seulement 52 % de succĂšs dans la reconnaissance de visages de femmes noires), des publicitĂ©s ciblĂ©es pour des opportunitĂ©s de jobs, le profiling.

Extrait d'une diapositive de la prĂ©sentation, parlant de « l'algocratie Â».

Le mot « Algocracy Â» (« le pouvoir par les algorithmes Â», forgĂ© par Danaher, 2018), est lĂąchĂ©. Elle insiste sur le fait que la technologie n’est jamais neutre. Elle aborde le point de singularitĂ©, en reprenant la proposition de Frederico Cabitza, Professeur Ă  l’UniversitĂ© de Milan. Il dĂ©finit la singularitĂ© comme le moment oĂč l’humain choisit de laisser quasi-intĂ©gralement le contrĂŽle Ă  la machine plutĂŽt que sa dĂ©finition classique, Ă  savoir le moment oĂč celle-ci devient indistinguable d’un humain.

Les membres de l’assemblĂ©e ont bien apprĂ©ciĂ© sa prĂ©sentation, aussi bien son contenu que l’énergie qui l’anime et posent de nombreuses questions.

 

Les enjeux du numérique en atelier

Nous commençons l’aprĂšs-midi avec un jeu que j’ai proposĂ©, et que j’avais dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ© au Camp Climat 2022. il s’agit de se positionner sur deux axes pour une question donnĂ©e : un axe selon son niveau de confiance (en anglais : confidence) et l’autre son niveau d’aisance (en anglais : confortable), en se sĂ©parant en trois groupes. Christina, Morgane et Claudio ont prĂ©parĂ© une liste de 4 problĂ©matiques :

  • la formation en ligne
  • les IA
  • les rĂšglementations politiques au sujet du numĂ©rique
  • le pouvoir d’agir

Des discussions intĂ©ressantes ont eu lieu, chaque personne devant expliciter son choix de positionnement. Cet exercice a permis aux personnes qui avaient peu pris la parole de s’exprimer, les petits groupes facilitant l’écoute. J’y apprends que deux personnes du groupe utilisent rĂ©guliĂšrement des IA gĂ©nĂ©ratives pour leurs travail quotidien dans la communication, et que la confĂ©rence de ce matin leur a fait prendre conscience des enjeux.

Ensuite nous reprenons les discussions, soit autour du travail fait la veille, soit sur les Ă©crits dĂ©marrĂ©s le matin, pour en faire un rĂ©sumĂ© sur une feuille A2 : mon groupe a reprĂ©sentĂ© tout cela en un nuage de mots.

Jour 3 : ateliers, « Zazie Nel Metro Â», rĂ©trospective de la semaine

Ateliers numériques en impro

Le jeudi, nous nous retrouvons dans le mĂȘme lieu pour deux ateliers sur le numĂ©rique, imaginĂ©s la veille suite Ă  la rĂ©organisation d’une partie du programme, du fait de l’absence d’un de nos camarades covidĂ©s.
Nous avons animé ces deux ateliers en parallÚle deux fois, pour que chaque groupe en bénéficie.

  • atelier mobile : les paramĂštres pour amĂ©liorer sa vie privĂ©e, et quelques applications libres intĂ©ressantes. AnimĂ© par Domenico et moi-mĂȘme.
  • atelier desktop / internet : des logiciels et des applications libres pour s’organiser, notamment Zourit. AnimĂ© par Lucas des CEMÉA Belgique et Olivier des CEMÉA France
Photo d'une affiche listant des logiciels libres pour s'organiser Photo d'une affiche listant des paramÚtres améliorant la vie privée sur Android

 

 

J’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©e car nous n’étions que peu nombreux⋅ses Ă  connaitre ces outils et astuces. Les participant⋅es ont vraiment apprĂ©ciĂ© de les dĂ©couvrir. Je trouve ce format d’atelier pratique pour mettre le pied Ă  l’étrier et permettre d’éviter les listes Ă  la PrĂ©vert, qui noient parfois l’auditoire.

Visite de « Zazie Nel Metro Â»

Zazie Nel Metro est un bar associatif et sa librairie associĂ©e, gĂ©rĂ©s par un collectif de personnes trĂšs chouettes, qui organisent divers Ă©vĂšnements artistiques et citoyens. Iels organisaient 3 jours aprĂšs un festival nommĂ© « Zazie la bona vita Â», alliant discussions militantes / politiques et concerts.

Photo d'une affiche du festival, avec le slogan « Zazie Fest Bona Vita Â»

Notre hĂŽte nous prĂ©sente une sĂ©lections de livres d’auteurices anarchistes ou engagĂ©s Ă  gauche, notamment « Cimento, arme di construzionna di massa Â», de Anselm Jappe, ou encore un livre de Ivan Illich que nous apprĂ©cions chez Framasoft. Cela fait Ă©cho Ă©trangement Ă  de trop nombreux projets de constructions inutiles, imposĂ©s et Ă©cocides


Photos de différents livres posés sur une table

J’y retournerai si je reviens un jour Ă  Rome (e perchĂš no :))

Retour sur les 3 jours

Nous nous retrouvons dans l’aprĂšs-midi au local des CEMÉA Mezzo Giorno (ce qui signifie « Milieu de jour Â» mais aussi « centre de l’Italie Â»).

Morgane anime le moment qui suit en demandant Ă  chacun·e de noter sur des post-it trois choses de notre sĂ©jour, que l’on classe sur trois affiches illustrĂ©es :

  • ce qu’il faut conserver (dans un frigo)
  • ce Ă  quoi je vais repenser dans les prochaines semaines (🧠)
  • ce qu’il faut jeter (une poubelle trĂšs bien dessinĂ©e)

Photo d'une assemblée de personnes assises en cercle avec 3 feuilles de papier au centre, et des morceaux de papiers posés sur ces 3 feuilles.

Invitation Ă  la fĂȘte de l’école

Pour finir ce dernier jour, certains d’entre nous assistent Ă  la fĂȘte de l’école dans laquelle interviennent nos hĂŽtes des CEMÉA Mezzo Giorno, Christina et Domenico. Cette Ă©cole se situe dans un quartier populaire mixte socialement ; elle est intĂ©ressante car les CEMÉA Mezzo Giorno ont initiĂ© depuis plus d’une dizaine d’annĂ©es une multitude de projets (activitĂ©s en commun, ateliers musique, 
) ayant notamment pour objectif de faire en sorte que la population des migrants soit mieux acceptĂ©e : et ça fonctionne.

J’avoue que j’ai un petit moment de nostalgie, tant cette ambiance de fĂȘte d’école m’en rappelle d’autres. Et il est temps de prendre congĂ©, je visiterai Rome le lendemain et continuerai mon voyage de retour en France tranquillement en train, ayant le privilĂšge d’avoir du temps devant moi cette fois lĂ .

 

 

Rome, September 2023 : logbook of the third ECHO Network study visit

Par : Framasoft
22 octobre 2024 Ă  04:00

As a reminder, the participants in the European ECHO Network exchange belong to 7 different organisations in 5 European countries : CemĂ©a France, CemĂ©a Federzione Italia, CemĂ©a Belgique, Willi Eichler Academy (Germany), Solidar Foundation (European network), Centar Za Mirovne Studije (Croatia), Framasoft (France).

Report on the week in Rome.

Click here to read the article in French.

This is the third study visit as part of the ECHO Network program, this visit takes us to Rome, the museum city. Well, us : only Numahell, since COVID decided otherwise for the other three who had planned to come


After a short trip by bus then train from Lyon, I arrive in the afternoon at Termini station in Rome. With the members of CEMÉA France, we join two members of Solidar to eat together. Questions about popular education cross our minds from the first evening during the meal : what is the difference between popular education and active education ? And active education, what happens if you have no curiosity ? In short, very rich discussions.

File:Rome Termini in 2018.06.jpg

Termini Station (CAPTAIN RAJU – CC BY-SA – Wikimedia)

The first two days take place in the « Casa del municipio Â» in Rome. These municipal houses allow the city’s associations to meet there, do activities, and book rooms for free. A bit like some community centers in France, or the community centers in big cities (except that in most big cities it’s paid, for example in Toulouse it’s €60 a year).

We start with icebreaker exercises to get to know each other : spelling each person’s first name by miming the vowels of their first name, communicating to position ourselves in alphabetical order, and finally classifying ourselves according to where we come from, from the furthest to the closest. Led by Christina from CEMEA Mezzo Giorno, these icebreakers will be our ritual at the start of the day.

Day 1 : distance training, screening on ECHO Network, squat visit

Distance learning, face-to-face training : feedback and start of strategies

The first morning is dedicated to feedback from three organizations on distance learning. If you remember, about 3-4 years ago there was a lockdown or two
 forcing us to change our training practices.

The Acque Correnti (translation : « the water currents Â») must train volunteers for the Italian equivalent of civic service, about 15,000 people per year. The Italian state sets strict rules on civic service training, there are three components.

Suddenly, Covid and bam : the question of distance learning arises. Massimiliano tells how they used Zoom’s breakout room features (we know the free alternative BigBlueButton which also offers this feature).

Founded in 1951 by educators and teachers, the Movimiento di cooperazione Educativo advocates active pedagogy methods. It is part of the FIMEM, an international organization around Freinet pedagogy, created in the 1950s.
Made up of territorial groups, they provide training activities each year, and also lead a research group at the national level, on the disciplines they deal with.
For children, this ranges from kindergarten to secondary school. The training is mainly provided remotely, and this before COVID.
Donatella presents the experience accumulated, and in particular the site senzascuola.wordpress.com.

The CEMEA Federazione Italiana as its name suggests federates the CEMEA of Italy. The training provided by the federation consists of ten courses per year, approximately nine days per course. At the beginning, many trainers refused to teach remotely : it is important to recognize the limits of distance learning. Luciano explains that we must « curbare la technologia Â» (bend, twist the technology) to our practices, and not the other way around. The question is how to use our active teaching methods remotely. He returns to eleven issues of distance learning, some of which are similar online or on site, such as time and space management, or alternating types of learning.

The question/answer time allowed us to identify some interesting points. One of our hosts, Claudio, says that we should fear dehumanization more than the technologies themselves. In addition, virtual projections restrict our use of body language, by seeing the body through the 2D space of screens. It is therefore important to re-appropriate bodies and spaces in 3D, for example by taking breaks away from our computers.
Accessibility issues also contribute to the marginalization of some participants, particularly the issue of the language barrier.

We agree that we should not abandon online training to private markets : these organizations do not necessarily do active pedagogy and have a more lucrative than emancipatory goal. Unfortunately, these are the organizations that institutions finance, « ed tech Â» (education technologies), rather than popular education collectives, which have a more ethical aim.

ESS, digital education in Italy

In the afternoon, we collectively reflect on the continuation of the ECHO Network project, answering the following questions : what each of our structures does, what interests us all and finally the future prospects of the project.


We then split into small groups for a more informal discussion. In my group, we compared practices between Italy, France and Belgium on the ESS (Social and Solidarity Economy) and then on the place of digital teaching in schools.

Christina from CEMEA Mezzo Giorno explains the situation in Italy, where recent reforms have reconfigured the landscape of the ESS (Social and Solidarity Economy).
In Italy, three organizational statuses are included in the ESS :

  • Odivu which is a type of volunteer organization
  • APIES : associations with social aims, non-profit and with less than 50 % employees
  • the « impresa sociale Â», a new type of company with social components, currently being tested

The boundaries are blurred between these types of organization. The current debate in Italy concerns the public/private boundary and the control of ethics : the third category brings a relaxation of the rules to determine whether an organization falls under the social economy or not. A bit like we can see in France with CSR (Corporate Social Responsibility), there is a significant risk of social-washing.

We learn that in Italy, school principals have much more power than in France and that there is a compartmentalization between schools and associations, including at the teacher level. This prevents associations from intervening in schools and bringing active methods and themes such as awareness of digital issues.
In Belgium, it is paradoxically in « free Â» (private) schools that there are more and more experiments in active pedagogy. There is therefore something to dig into the socio-structural context of each country on these subjects.

Then, on the subject of digital technology, I spoke for the French case of the Scratch programming language which is used in technology in middle school and of Digital and Technical Sciences in the second year. I could also have spoken about the PIX platform, which is used for the validation of acquired skills.

On the subject of equipment, I explain that in France it often quickly becomes obsolete and is poorly maintained. It depends on the town halls, departments or regions depending on the nature of the establishment.

In Italy, the State invests a lot with EU money, IWBs (Interactive Digital Boards) equip almost every class, but teachers are not trained and do not know a tenth of the possibilities.

According to recent research, about 75 % of teachers use frontal teaching methods in Italy : I wonder how many in France.

Finally, we talk a little about the question of using games or video games in class, and I take the opportunity to mention to my friends the Minetest project (a free equivalent to Minecraft).

An entire building under self-management, a common in the city

In the late afternoon, we visit an emblematic occupation site in Rome, Spin Time Labs, which welcomes refugees, homeless people, and students striking against rising rents. The building has an auditorium, a concert hall, and a radio studio. Many cultural and craft activities take place there, and we discover in particular a paper newspaper published by a collective composed exclusively of young people under 25, Scomodo.

Photo d'une plaque oĂč il est Ă©crit Open Borders Photo de nombreuses couvertures d'un journal accrochĂ©es au mur Photo de couvertures d'un journal accrochĂ©es au mur et une affiche le pagine da scrivere sevono ancora

This place is managed by its residents and contributors, there is no rent but people who benefit from the place can offer their time in exchange, make financial donations or offer their help on renovation projects.

About 150 families are housed in this occupied building, where even the Rome City Hall, which is not very left-leaning, tolerates this squat for the services provided there, and even the social workers of the city hall refer people to this place to find help and resources.

After this visit, we met up to chat on a lively street in the Pigneto district, where local residents are particularly involved in the life of the neighborhood.

Day 2 : AI, workshops

The next day, September 27, Claudio receives us to introduce us to the CSV (Centro di servicio volontario) Lazzio. The place is a bit like his home, we’re in our element.

Christina leads a game to stretch : everyone chooses a gesture that corresponds to them and has designated it throughout the game, which forced us to have visual attention during this moment. This type of popular education exercise aims to improve group cohesion, and it works !

Presentation on AI

Then we attend the presentation by Marika Mashitti, a doctoral student at the University of Roma tre in the Department of Educational Sciences.

She begins with definitions (what AI is, the different types of systems) and recalls that AI is above all a scientific discipline. Then she goes on to give a brief history, which shows the speed of the latest advances, especially since the start of the pandemic, as if it had become urgent to develop this field.

For her, it is a question of power. Indeed, who is involved in AI research ? Personalities like Elon Musk and web giants such as Alphabet, Meta, Microsoft, etc.

She gives some examples of biases due to AI : discrimination in facial recognition (only 52 % success in recognizing faces of black women), targeted advertising for job opportunities, profiling.

Excerpt from a slide from the presentation, talking about “algocracy”.

The word “Algocracy” (“power through algorithms”, coined by Danaher, 2018), is dropped. She insists on the fact that technology is never neutral. She addresses the point of singularity, taking up the proposal of Frederico Cabitza, Professor at the University of Milan. He defines singularity as the moment when humans choose to leave almost complete control to the machine rather than its classic definition, namely the moment when the latter becomes indistinguishable from a human.

The members of the assembly appreciated her presentation, both its content and the energy that drives it and asked many questions.

Workshop on digital issues

We start the afternoon with a game that I proposed, and that I had already tried at the Climate Camp 2022. It involves positioning yourself on two axes for a given question : one axis according to your level of confidence and the other your level of comfort, by splitting into three groups. Christina, Morgane and Claudio prepared a list of 4 issues :

  • online training
  • AI
  • political regulations on digital technology
  • the power to act

Interesting discussions took place, with each person having to explain their choice of position. This exercise allowed people who had spoken little to express themselves, the small groups making it easier to listen. I learn that two people in the group regularly use generative AI for their daily work in communication, and that this morning’s conference made them aware of the issues.

Then we resume the discussions, either around the work done the day before, or on the writings started in the morning, to summarize them on an A2 sheet : my group represented all this in a word cloud.

Day 3 : workshops, “Zazie Nel Metro”, retrospective of the week

Improv digital workshops

On Thursday, we meet in the same place for two workshops on digital technology, imagined the day before following the reorganization of part of the program, due to the absence of one of our covid comrades.
We ran these two workshops in parallel twice, so that each group could benefit from them.

  • mobile workshop : settings to improve your privacy, and some interesting free applications. Led by Domenico and myself.
  • desktop / internet workshop : free software and applications to organize yourself, including Zourit. Led by Lucas from CEMÉA Belgium and Olivier from CEMÉA France
Photo d'une affiche listant des logiciels libres pour s'organiser Photo d'une affiche listant des paramÚtres améliorant la vie privée sur Android

I was surprised because there were only a few of us who knew these tools and tips. The participants really enjoyed discovering them. I find this workshop format practical for getting started and avoiding Prévert-style lists, which sometimes drown the audience.

Visit to “Zazie Nel Metro”

Zazie Nel Metro is an associative bar and its associated bookstore, managed by a collective of very nice people, who organize various artistic and civic events. They organized 3 days later a festival called “Zazie la bona vita”, combining militant / political discussions and concerts.

Photo of a festival poster, with the slogan “Zazie Fest Bona Vita”

Our host presents us with a selection of books by anarchist or left-wing authors, including « Cimento, arme di construzionna di massa Â» by Anselm Japp, or a book by Ivan Illich that we appreciate at Framasoft. This strangely echoes too many useless, imposed and ecocidal construction projects


Photos of different books lying on a table

I will go back if I ever come back to Rome (e perchĂš no :))

Looking back on the 3 days

We meet in the afternoon at the CEMEA Mezzo Giorno premises (which means « Midday Â» but also « center of Italy Â»).

Morgane leads the next moment by asking everyone to write down on post-its three things from our stay, which we classify on three illustrated posters :

  • what to keep (in a fridge)
  • what I’m going to think about in the coming weeks (🧠)
  • what to throw away (a very well-drawn trash can)

Photo of a group of people sitting in a circle with 3 sheets of paper in the center, and pieces of paper placed on these 3 sheets.

School Party Invitation

To end this last day, some of us attend the school party in which our hosts from CEMEA Mezzo Giorno, Christina and Domenico intervene. This school is located in a socially mixed working-class neighborhood ; it is interesting because CEMEA Mezzo Giorno have initiated a multitude of projects for over ten years (joint activities, music workshops, etc.) with the aim of ensuring that the migrant population is better accepted : and it works.

I admit that I have a little moment of nostalgia, as this school party atmosphere reminds me of the one my children went to <3. And it is time to say goodbye, I will visit Rome the next day and continue my journey back to France quietly by train, having the privilege of having time in front of me this time.

L’Union EuropĂ©enne doit poursuivre le financement des logiciels libres

Par : Framasoft
14 juillet 2024 Ă  05:59

Le programme de financement europĂ©en NGI est en danger, alors qu’il s’agit probablement d’une des meilleures choses qui soit arrivĂ©e au logiciel libre durant ces derniĂšres annĂ©es. En effet, cette initiative permet de soutenir financiĂšrement des centaines de projets libres communautaires, dont certaines briques fondamentales pour notre vie numĂ©rique quotidienne. Framasoft bĂ©nĂ©ficie depuis plusieurs annĂ©es de ce type de fonds, notamment sur les projets PeerTube et Mobilizon.

Pour nous et pour d’autres, il s’agit d’un vĂ©ritable accĂ©lĂ©rateur pour tous les logiciels libres, et le fait que ce programme soit en danger met en pĂ©ril tout l’écosystĂšme qu’il consolide et fortifie.

Nous vous invitons à contacter vos élu·es pour les alerter des enjeux et faire perdurer ce programme.

Cette lettre a été publiée initialement par les petites singularités. Si vous souhaitez la signer, merci de la publier sur votre site et de compléter le tableau ici.

Lettre ouverte à la Commission Européenne

Depuis 2020, les programmes Next Generation Internet (NGI), sous-branche du programme Horizon Europe de la Commission Européenne financent en cascade (via les appels de NLnet) le logiciel libre en Europe. Cette année, à la lecture du brouillon du Programme de Travail de Horizon Europe détaillant les programmes de financement de la commission européenne pour 2025, nous nous apercevons que les programmes Next Generation Internet ne sont plus mentionnés dans le Cluster 4.

Les programmes NGI ont dĂ©montrĂ© leur force et leur importance dans le soutien Ă  l’infrastructure logicielle europĂ©enne, formant un instrument gĂ©nĂ©rique de financement des communs numĂ©riques qui doivent ĂȘtre rendus accessibles dans la durĂ©e. Nous sommes dans l’incomprĂ©hension face Ă  cette transformation, d’autant plus que le fonctionnement de NGI est efficace et Ă©conomique puisqu’il soutient l’ensemble des projets de logiciel libre des plus petites initiatives aux mieux assises. La diversitĂ© de cet Ă©cosystĂšme fait la grande force de l’innovation technologique europĂ©enne et le maintien de l’initiative NGI pour former un soutien structurel Ă  ces projets logiciels, qui sont au cƓur de l’innovation mondiale, permet de garantir la souverainetĂ© d’une infrastructure europĂ©enne. Contrairement Ă  la perception courante, les innovations techniques sont issues des communautĂ©s de programmeurs europĂ©ens plutĂŽt que nord-amĂ©ricains, et le plus souvent issues de structures de taille rĂ©duite.

Le Cluster 4 allouait 27 millions d’euros au service de :

  • « Human centric Internet aligned with values and principles commonly shared in Europe Â» ;
  • « A flourishing internet, based on common building blocks created within NGI, that enables better control of our digital life Â» ;
  • « A structured eco-system of talented contributors driving the creation of new internet commons and the evolution of existing internet common« .

Au nom de ces enjeux, ce sont plus de 500 projets qui ont reçu un financement NGI0 dans les 5 premiĂšres annĂ©es d’exercice, ainsi que plus de 18 organisations collaborant Ă  faire vivre ces consortia europĂ©ens.

NGI contribue Ă  un vaste Ă©cosystĂšme puisque la plupart du budget est dĂ©volue au financement de tierces parties par le biais des appels ouverts (open calls). Ils structurent des communs qui recouvrent l’ensemble de l’Internet, du matĂ©riel aux applications d’intĂ©gration verticale en passant par la virtualisation, les protocoles, les systĂšmes d’exploitation, les identitĂ©s Ă©lectroniques ou la supervision du trafic de donnĂ©es. Ce financement des tierces parties n’est pas renouvelĂ© dans le programme actuel, ce qui laissera de nombreux projets sans ressources adĂ©quates pour la recherche et l’innovation en Europe.

Par ailleurs, NGI permet des Ă©changes et des collaborations Ă  travers tous les pays de la zone euro et aussi avec ceux des widening countriesÂč, ce qui est actuellement une rĂ©ussite tout autant qu’un progrĂšs en cours, comme le fut le programme Erasmus avant nous. NGI0 est aussi une initiative qui participe Ă  l’ouverture et Ă  l’entretien de relation sur un temps plus long que les financements de projets. NGI encourage Ă©galement Ă  l’implĂ©mentation des projets financĂ©s par le biais de pilotes, et soutient la collaboration au sein des initiatives, ainsi que l’identification et la rĂ©utilisation d’élĂ©ments communs au travers des projets, l’interopĂ©rabilitĂ© notamment des systĂšmes d’identification, et la mise en place de modĂšles de dĂ©veloppement intĂ©grant les autres sources de financements aux diffĂ©rentes Ă©chelles en Europe.

Alors que les États-Unis d’AmĂ©rique, la Chine ou la Russie dĂ©ploient des moyens publics et privĂ©s colossaux pour dĂ©velopper des logiciels et infrastructures captant massivement les donnĂ©es des consommateurs, l’Union EuropĂ©enne ne peut pas se permettre ce renoncement. Les logiciels libres et open source tels que soutenus par les projets NGI depuis 2020 sont, par construction, Ă  l’opposĂ©e des potentiels vecteurs d’ingĂ©rence Ă©trangĂšre. Ils permettent de conserver localement les donnĂ©es et de favoriser une Ă©conomie et des savoirs-faire Ă  l’échelle communautaire, tout en permettant Ă  la fois une collaboration internationale. Ceci est d’autant plus indispensable dans le contexte gĂ©opolitique que nous connaissons actuellement. L’enjeu de la souverainetĂ© technologique y est prĂ©pondĂ©rant et le logiciel libre permet d’y rĂ©pondre sans renier la nĂ©cessitĂ© d’Ɠuvrer pour la paix et la citoyennetĂ© dans l’ensemble du monde numĂ©rique.

Dans ces perspectives, nous vous demandons urgemment de réclamer la préservation du programme NGI dans le programme de financement 2025.

Âč Tels que dĂ©finis par Horizon Europe, les États Membres Ă©largis sont la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la RĂ©publique TchĂšque, l’Estonie, la GrĂšce, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et la SlovĂ©nie. Les pays associĂ©s Ă©largies (sous conditions d’un accord d’association) l’Albanie, l’ArmĂ©nie, la Bosnie HerzĂ©govine, les Iles FĂ©roĂ©, la GĂ©orgie, le Kosovo, la Moldavie, le MontĂ©nĂ©gro, le Maroc, la MacĂ©doine du Nord, la Serbie, la Tunisie, la Turquie et l’Ukraine. Les rĂ©gions Ă©largies d’outre-mer sont : la Guadeloupe, la Guyane Française, la Martinique, La RĂ©union, Mayotte, Saint-Martin, Les Açores, MadĂšre, les Iles Canaries.

Élections europĂ©ennes de juin 2024 et contenu programmatique

20 mai 2024 Ă  04:50

Les Ă©lections du Parlement europĂ©en ou Ă©lections europĂ©ennes visent Ă  Ă©lire les dĂ©putĂ©s du Parlement europĂ©en. Les prochaines ont lieu du 6 au 9 juin 2024 (suivant les pays). Sur la mandature de 2019, il y avait 705 dĂ©putĂ©s, et en juin ils seront 720. La rĂ©partition par pays est dĂ©terminĂ©e proportionnellement Ă  la dĂ©mographie du pays (par exemple 96 pour l’Allemagne, 81 pour la France et 6 pour le Luxembourg). Les dĂ©putĂ©s se regroupent ensuite par groupes parlementaires (trans-pays, composĂ©s de blocs politiques informels ou encore des indĂ©pendants, constituant des coalitions).

Les 27 États membres choisissent chacun le mode de scrutin (scrutin Ă  vote unique transfĂ©rable, attribution des voix de prĂ©fĂ©rence aux candidats de son choix, vote possible pour des candidats de diffĂ©rentes listes ou scrutin par liste bloquĂ©e).

Exemple pour la France : liste nationale par candidat, 5% minimum pour avoir un siĂšge, scrutin en un tour par liste bloquĂ©e, chaque liste doit imprimer ses bulletins (coĂ»t supĂ©rieur Ă  1M€ remboursĂ© si plus de 3%). D’autres pays demandent un nombre prĂ©alable de signatures par exemple.

La France vient de publier la liste des candidats : 37 listes de 81 noms ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es. Elles sont numĂ©rotĂ©es et ordonnĂ©es, alĂ©atoirement, et l’ordre retenu sera utilisĂ© pour placer les bulletins, les affiches, les rĂ©sultats, etc. Clairement le nombre crĂ©Ă© des problĂšmes logistiques (espace nĂ©cessaire, contraintes de placement, types de machines Ă  vote non utilisables, coĂ»t induit, etc.), voir par exemple cet article.

On peut aussi mentionner des spĂ©cificitĂ©s nationales dans le comportement vis-Ă -vis de l’élection. Wikipedia mentionne par exemple que « en France, les partis politiques tendent Ă  nationaliser les enjeux du scrutin. Â»

Et si on parlait des programmes ?

Sommaire

Déjà mentionné

Le collectif « Convergences NumĂ©riques Â», qui regroupe dix organisations professionnelles du numĂ©rique françaises, dont Numeum et le Cigref (mais pas le CNLL) a prĂ©sentĂ© un « manifeste Â» concernant la politique europĂ©enne du numĂ©rique, et pour auditionner des reprĂ©sentants des listes candidates. Voir la dĂ©pĂȘche Élections europĂ©ennes: bilan rapide de la confĂ©rence « Convergences numĂ©riques Â»

Si on regarde les thématiques européennes (Parlement ou non) abordées récemment sur le site :

Autres sujets non encore abordés

Il y a bien Ă©videmment d’autres thĂ©matiques autour du numĂ©rique mais de mĂ©moire non abordĂ©es sur le site jusqu’ici : la directive dite NIS2 sur la cybersĂ©curitĂ© des rĂ©seaux et des systĂšmes d’information, le rĂšglement dit DORA sur la rĂ©silience opĂ©rationnelle numĂ©rique du secteur financier, le programme d’action pour la dĂ©cennie numĂ©rique Ă  l’horizon 2030, etc.

Rectifications aprÚs recherche pour vérifier ma mémoire : NIS2 a été mentionnée dans cet entretien Degate : espionner un CPU depuis les waters, et son étiquette nis2 créée. Et DORA a été mentionnée via la revue de presse de novembre 2022 comme article dans MISC Magazine numéro 124.

Précisions avant de regarder les programmes

Je ne me préoccupe pas ici de la nature de la liste en tant que couleur politique, de ma sympathie/antipathie envers la liste ou autres. Je vais tùcher de parcourir les programmes (si je les trouve). En effet le site officiel avec la propagande électorale ne sera disponible que le 27 mai sur programme-candidats.interieur.gouv.fr.

Je ne vais pas mettre des liens actifs vers les programmes de partis politiques, pour plusieurs raisons : l’analyse des programmes est neutre mais n’implique pas de les aider en rĂ©fĂ©rencement web ou de faire leur promotion ; les sites de campagne Ă  la EnzoBogoss2024 et autre HubertDeLaBath-votreMEP seront abandonnĂ©s et squattĂ©s par des sites pour adultes, jeux en ligne et revente de produits illicites sous peu


Vu que nous sommes sur LinuxFr.org, je m’intĂ©resse aux thĂ©matiques que l’on retrouve sur le site en parcourant les programmes. Électeurs et Ă©lectrices choisiront Ă©videmment (enfin j’espĂšre) sur la totalitĂ© des thĂ©matiques abordĂ©es par la liste (ou du moins celles relevant du parlement europĂ©en). D’autres sites ou mĂ©dias les compareront sur d’autres aspects : par exemple le « think tank proche de la droite libĂ©rale, voire ultra-libĂ©rale et du MEDEF Â» (dixit Wikipedia) ifrap.org (la seule comparaison disponible que j'ai trouvĂ©e au moment l'Ă©criture de cet article).

Ajout post-publication : VoteFinder a aussi Ă©tĂ© mentionnĂ© sur LinuxFr.org (voir les limites mentionnĂ©es en commentaires du lien). À noter que le Parlement a aussi un outil de comparaison des rĂ©sultats).

Il est possible que je manque des infos en parcourant les programmes, ou que les programmes soient complĂ©tĂ©s / modifiĂ©s entre-temps, ou que les listes aient apportĂ©es des prĂ©cisions Ă  d’autres endroits (entretiens dans les mĂ©dias, etc.). N’hĂ©sitez pas Ă  complĂ©ter dans les commentaires.

Dernier point : voir les programmes de tous y compris ceux dont on se sent trĂšs Ă©loignĂ©s ou ceux dont on se dit qu’ils sont carrĂ©ment dĂ©jantĂ©s permet aussi de voir les idĂ©es qui sont dans l’air du temps : de voir ce qui est proposĂ© (Ă  combattre ou faire avancer), sur quoi on veut revenir (donc peut-ĂȘtre ce qu’il faudrait dĂ©fendre si jamais on est pour), etc.

Les programmes des listes en France ?

Je ne sais pas encore s’il y a une attribution de couleur politique pour les Ă©lections europĂ©ennes (exemple pour les lĂ©gislatives 2022 et la circulaire du ministĂšre de l’IntĂ©rieur sur l'attribution des nuances aux candidats aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2022). Par couleur politique ici on entend le nom d’un parti ou d’une tendance genre extrĂȘme droite / divers gauche / divers centre / etc.
J’utilise donc la catĂ©gorisation des listes tirĂ©e de la page WikipĂ©dia, partie « Positionnement et idĂ©ologie Â» du tableau.

J’ai conservĂ© les noms de listes en majuscules en provenance du ministĂšre de l’IntĂ©rieur (y compris l’absence d’accent sur les capitales).

1. POUR UNE HUMANITE SOUVERAINE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site non trouvé

2. POUR UNE DEMOCRATIE REELLE : DECIDONS NOUS-MEMES !

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site non trouvé

3. LA FRANCE FIERE, MENEE PAR MARION MARECHAL ET SOUTENUE PAR ÉRIC ZEMMOUR

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme droite

Site https://www.parti-reconquete.fr/programme

« RĂ©former la gestion du Fonds europĂ©en pour l’innovation en le mettant Ă  la disposition des États (gestion dĂ©lĂ©guĂ©e sur le modĂšle du plan de relance), concentrer ses moyens vers le numĂ©rique, l’IA (
) Â», « Favoriser l’écosystĂšme entrepreneurial europĂ©en, notamment dans le secteur clĂ© de l’IA Â», Supprimer « Europe Creative Â», supprimer « Le MĂ©diateur europĂ©en», « faut s’assurer que l’Euro-numĂ©rique, s’il est vraiment Ă©tabli, ne remplace pas les autres moyens de paiement comme l’argent liquide ou le chĂšque, et ne bĂ©nĂ©ficie pas de primautĂ© ou d’exclusivitĂ© pour certains usages par rapport aux autres moyens de paiement Â», « Viser la souverainetĂ© hardware/software pour les institutions et certains secteurs stratĂ©giques europĂ©enne (matĂ©riel informatique et cloud europĂ©en pour les institutions, lanceurs europĂ©ens pour les satellites
 Â», « Relocaliser sur le sol europĂ©en les donnĂ©es numĂ©riques des sociĂ©tĂ©s et particuliers europĂ©ens (construction et sĂ©curisation de data centers assurant notre souverainetĂ© dans ce domaine). Â», « Lancer des programmes de recherche en robotique/IA/numĂ©rique et soutenir la modernisation des entreprises spĂ©cifiquement pour aider les « mĂ©tiers en tension Â» et limiter l’immigration Â», « Garantir la libertĂ© d’expression la plus large possible, sans biais politiquement corrects qui servent souvent Ă  dĂ©guiser la censure Â», «  les trois flĂ©aux majeurs qui menacent la santĂ© mentale et physique de la jeunesse europĂ©enne : les drogues, l’addiction aux Ă©crans et l’exposition Ă  la pornographie Â»

4. LA FRANCE INSOUMISE - UNION POPULAIRE

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme gauche Ă  gauche

Site https://lafranceinsoumise.fr/europeennes-2024/programme-de-lunion-populaire/

« Garantir un euro numĂ©rique 100% public, qui ne soit ni dĂ©veloppĂ© ni commercialisĂ© par des plateformes privĂ©es, qui respecte la vie privĂ©e des usagers et ne remplace pas l’argent liquide Â», « Renforcer drastiquement la rĂ©gulation europĂ©enne sur le secteur des crypto monnaies et interdire les pratiques les plus spĂ©culatives ou nuisibles sur le plan environnemental Â», « Lutter contre les paradis fiscaux et la concurrence fiscale agressive au sein de l’Union europĂ©enne Â» (potentiel effet sur GAFAM et autres), « Demander leur [territoires ultramarins] intĂ©gration dans les rĂ©seaux transeuropĂ©ens de transport, d’énergie et de tĂ©lĂ©communications Â», « Utiliser tous les outils (taxes, normes, quotas, interdiction
) pour protĂ©ger l’industrie europĂ©enne de la concurrence dĂ©loyale, notamment chinoise et Ă©tats-unienne, en particulier dans les secteurs stratĂ©giques (Ă©nergie, tĂ©lĂ©communications, santĂ©, transports, numĂ©rique, spatial
) Â», « Refuser les tribunaux d’arbitrage privĂ©s qui permettent aux grandes entreprises d’attaquer des États devant une justice privĂ©e lorsque des dĂ©cisions publiques favorables Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral s’opposent Ă  leurs intĂ©rĂȘts Ă©conomiques Â», « Ă‰tablir un plan europĂ©en de sobriĂ©tĂ©, mettre fin au gaspillage et Ă  l’obsolescence programmĂ©e, renforcer le recyclage, garantir la rĂ©parabilitĂ© des objets Ă©lectroniques, bannir la publicitĂ© lumineuse et la destruction des stocks de marchandises invendues Â»

« Interdire toute prise de contrĂŽle de plus de 20 % du capital par une mĂȘme personne physique ou morale dans les mĂ©dias et industries culturelles les plus significatives (audiovisuel, musique, livre, jeu vidĂ©o) comme le groupe BollorĂ©, et encourager la constitution d’acteurs europĂ©ens alternatifs misant sur la diversitĂ© culturelle et la libertĂ© de crĂ©ation pour rĂ©sister face aux plateformes amĂ©ricaines Â», « ProtĂ©ger et dĂ©velopper un service public de l’information de qualitĂ©, avec une augmentation des moyens mis Ă  sa disposition et favorisant la diversitĂ© des programmes, la crĂ©ation et la diffusion de programmes europĂ©ens et l’investigation Â», « CrĂ©er un systĂšme de protection de l’espace informationnel dĂ©mocratique face aux rĂ©gimes autoritaires. Â», « DĂ©fendre un autre modĂšle universitaire Ă  l’échelle europĂ©enne pour une libre circulation du savoir, des Ă©tudiants et des enseignants, quelle que soit leur origine dans le cadre d’un enseignement public, ouvert Ă  tous et toutes, Ă©mancipateur et indĂ©pendant des pressions Ă©conomiques Â»

« S’opposer Ă  la marchandisation du service public d’éducation et Ă  sa privatisation ainsi qu’aux pressions des lobbies, GAFAM - Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - et intĂ©rĂȘts Ă©conomiques sous la forme par exemple de fondations financĂ©es par des entreprises, du mĂ©cĂ©nat, de la sponsorisation d’établissements, d’équipements informatiques – hardware et software – ou de diplĂŽme Â», « DĂ©velopper la libertĂ© de crĂ©ation, la diversitĂ© et les Ă©changes culturels au sein de l’Europe et avec le monde en rendant plus accessibles les financements europĂ©ens, notamment ceux d’Europe CrĂ©ative Â», « Inscrire la neutralitĂ© du net, c’est-Ă -dire l’accĂšs Ă©gal de chacun et l’égalitĂ© de traitement, dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union europĂ©enne Â», « Renforcer les dispositions des rĂšglements sur les services numĂ©riques pour mieux encadrer l’activitĂ© des GAFAM et garantir la protection des citoyens Â», « Refuser tout accord d’exfiltration de donnĂ©es personnelles et stratĂ©giques en dehors de l’espace français et de l’Union europĂ©enne Â», « RĂ©former le systĂšme mondial des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle pour soutenir le transfert des nouvelles technologies Ă©cologiquement durables Â», « Planifier une politique ambitieuse de cĂąbles internet sous-marins transcontinentaux alternatifs Ă  ceux transitant pour le Royaume-Uni et les États-Unis et concurrençant la progression des cĂąbles tirĂ©s par les grandes multinationales du numĂ©rique Â»

« Planifier une politique ambitieuse de super-calculateurs et de relocalisation des infrastructures numĂ©riques (nƓuds internet, data centers) davantage dĂ©centralisĂ©e sur le territoire europĂ©en Â», « Lutter contre l’introduction de brevets dans l’industrie logicielle qui sont un outil de domination pour les grandes entreprises au dĂ©triment de l’autonomie et de la capacitĂ© d’innovation des PME Â», « Soutenir une planification numĂ©rique axĂ©e sur les secteurs du logiciel libre Â», « DĂ©velopper une politique de modĂ©ration des contenus en ligne alternative et inclusive, transparente dans ses algorithmes et respectueuse des travailleurs des plateformes de microtravail (modĂ©ration en ligne, assistance des intelligences artificielles) avec une rĂ©munĂ©ration dĂ©cente Â», « Investir dans une planification Ă©cologique du numĂ©rique : favoriser le codage vert et le low tech, instaurer des critĂšres techniques et environnementaux permettant aux utilisateurs d’opĂ©rer des choix Ă©clairĂ©s de services de stockage en ligne Â»

5. LA FRANCE REVIENT ! AVEC JORDAN BARDELLA ET MARINE LE PEN

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme droite

Site https://vivementle9juin.fr/storage/Programme.pdf

« coopĂ©ration industrielle et technique sur les grands projets d’avenir, notamment l’intelligence artificielle Â» « DĂ©velopper des coopĂ©rations industrielles et techniques sur les grands projets d’avenir : aĂ©rospatial, DĂ©fense, intelligence artificielle, cloud europĂ©en pour stocker nos donnĂ©es stratĂ©giques Â», « DĂ©fendre la constitution d’un cloud souverain europĂ©en, et non d’un simple "cloud de confiance" permĂ©able aux ingĂ©rences juridiques amĂ©ricaines et chinoises. Â», « crĂ©er un environnement complet en faveur de l’Intelligence artificielle Â», « Revoir les rĂšgles de la concurrence europĂ©enne pour autoriser la concentration des acteurs et crĂ©er des champions europĂ©ens du numĂ©rique qui atteindront ainsi une taille critique au niveau mondial Â»

6. EUROPE ECOLOGIE

Positionnement et idéologie : gauche radicale à centre gauche

Site https://ecologie2024.eu/document/4WSBbTscsgknLiwNWFXSva/eu24-socle-programmatique-vf.pdf

« Buy Green and European Act Â», « Digital Green and Social Deal Â», « Evaluer l’impact Ă©cologique des politiques europĂ©ennes de soutien aux technologies numĂ©riques, avec une vigilance particuliĂšre sur les effets rebond, et leur contribution au Pacte vert passĂ© et au Pacte social-Ă©cologique Ă  venir Â», « Renforcer l’European Green Data Space pour faciliter le partage des donnĂ©es non-personnelles d’intĂ©rĂȘt public entre acteurs publics et privĂ©s, en particulier les donnĂ©es pertinentes pour l’action contre le rĂ©chauffement climatique Â», « Orienter les pratiques numĂ©riques vers (1) la sobriĂ©tĂ©, la rĂ©parabilitĂ©(
), la circularitĂ© et l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et (2) la lutte contre les inĂ©galitĂ©s et les discriminations, la rĂ©silience des communautĂ©s face aux crises, la dĂ©centralisation des pouvoirs Ă©conomiques et la lutte contre les oligopoles. Â», « Passer une nouvelle Ă©tape dans la rĂ©glementation des crypto-monnaies Â», « Supprimer les paradis fiscaux en Europe et interdire l’accĂšs aux marchĂ©s publics et financiers des acteurs ayant des activitĂ©s dans les paradis fiscaux Â» (effet potentiel sur les GAFAM et autres), « DĂ©finir une stratĂ©gie europĂ©enne de dĂ©ploiement d’une Ă©conomie circulaire industrialisĂ©e permettant la construction de filiĂšre de collecte, de tri, de prĂ©traitement et de transformation des minerais et matiĂšres premiĂšres (ex : pour les batteries) Â», « contraintes sur la disponibilitĂ© des piĂšces de rechange et la prioritĂ© Ă  la rĂ©paration dans le cadre des garanties lĂ©gales et le soutien aux marchĂ©s de l’occasion Â», « passeport numĂ©risĂ© des produits informant les consommateurs sur les conditions de production et l’empreinte carbone, matiĂšre et sociale des produits Â»

« Mettre en place des politiques de lutte contre l’obsolescence prĂ©maturĂ©e pour lutter contre le renouvellement et la surconsommation forcĂ©e de matĂ©riels Ă©lectriques et Ă©lectroniques. DĂ©velopper les services de rĂ©paration, la disponibilitĂ© des piĂšces dĂ©tachĂ©es et garantir la compatibilitĂ© entre accessoires Ă©lectroniques. Aussi, assurer la collecte systĂ©matique des dĂ©chets Ă©lectroniques et Ă©tablir des normes de recyclabilitĂ© efficaces, pour lutter contre l’épuisement des ressources et l’accumulation et la pollution des milieux par les dĂ©chets Â», « le numĂ©rique est plus matĂ©riel et plus impactant que l’image du “cloud”, du “nuage”, ne le laisse croire Â», « Le numĂ©rique ne doit pas ĂȘtre un outil pour nous permettre de consommer toujours plus, mais un outil pour consommer mieux : pour rendre plus durables et plus accessibles les consommations qui sont nĂ©cessaires. Il nous faut conditionner l’innovation numĂ©rique Ă  sa plus-value sociale et environnementale. Â», « La sobriĂ©tĂ© que nous prĂŽnons doit donc pleinement intĂ©grer le numĂ©rique et passer par la diminution de nos usages immatĂ©riels et des pratiques du secteur. Â», « Interdire le surdimensionnement des centres de stockage Â», « Encadrer le management par les algorithmes dans tous les emplois afin d’interdire la surveillance constante au travail, notamment la surveillance des espaces et communications privĂ©es sur le lieu de travail, et assurer la transparence sur les processus de gestion par les algorithmes. Â», « IntĂ©grer la juste rĂ©munĂ©ration des artistes et des professionnel.le.s du secteur dans les lois de rĂ©glementation des plateformes (notamment de streaming ou musicale) ainsi que la transparence des algorithmes de recommandation que cela concerne les plateformes ou les tĂ©lĂ©visions connectĂ©es (tĂ©lĂ©commande, EPG ou applications). Â»

« Les Ă©volutions technologiques doivent rĂ©pondre Ă  nos besoins et servir les intĂ©rĂȘts de la sociĂ©tĂ© et pas uniquement les intĂ©rĂȘts privĂ©s. Â», « La concentration des mĂ©dias (
) est un risque pour notre droit Ă  une information libre. Â», « lutte contre la dĂ©sinformation environnementale Â», « lancer un plan europĂ©en d’éducation Ă  la grammaire de l’image, du son, de l’information Â», « Briser le monopole des GAFAM en Europe en garantissant l’interopĂ©rabilitĂ© des services numĂ©riques Â», « Soutenir le dĂ©veloppement d’alternatives europĂ©ennes aux GAFAM, en sortant de la logique de gĂ©ants oligopolistiques, avec des investissements europĂ©ens ciblĂ©s vers la souverainetĂ© numĂ©rique europĂ©enne, le dĂ©veloppement de logiciels libres et la contribution des acteurs du numĂ©riques (sic) Ă  la transition juste Â», « Taxer les GAFAM Â», « Lutter contre le lobbying des Big tech companies au sein des institutions europĂ©ennes Â», « Renforcer les actions antitrust pour Ă©viter que des entreprises dominent l’ensemble de l’écosystĂšme de la publicitĂ© en ligne. Â», « Garantir une rĂ©activitĂ© lĂ©gislative en matiĂšre d’intelligence artificielle(IA) Â», « Lutter contre l’automatisation de toutes les discriminations Â», « les algorithmes de contrĂŽle social Â», « le management automatisĂ© par les algorithmes Â», « Interdire la reconnaissance biomĂ©trique afin de prĂ©venir toute surveillance de masse Â», « lutte contre la dĂ©sinformation Â»

7. FREE PALESTINE

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://parti-udmf.fr/pdf/UDMF_eu2024.pdf

« mise en place d’une directive europĂ©enne contre l’obsolescence programmĂ©e Â», « traitĂ© devra ĂȘtre mis en place, interdisant aux États membres et Ă  leurs entreprises d’utiliser les paradis fiscaux Â» (potentiel effet sur les GAFAM, non mentionnĂ©s contrairement Ă  d’autres multinationales), « comitĂ© d’éthique pour contrĂŽler l’indĂ©pendance de la presse Â» qui « veillera Ă  l’intĂ©gritĂ© de l’information Â» (y compris en ligne a priori), « des salons virtuels de recrutement en ligne dĂ©diĂ©s aux demandeurs d’emplois handicapĂ©s Â»

8. PARTI ANIMALISTE - LES ANIMAUX COMPTENT, VOTRE VOIX AUSSI

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://parti-animaliste.fr/programme

lutte contre la « pollution lumineuse Â» et la « pollution Ă©lectromagnĂ©tique par les appareils Ă©lectriques Â», proposer une « directive sur la lutte contre la zoophilie et la zoopornographie Â» avec mise « en demeure les hĂ©bergeurs et les fournisseurs d’accĂšs Ă  Internet Ă  retirer rapidement les contenus zoopornographiques Â», une « commission d’enquĂȘte sur le lobbying Â» et « en open data, toutes les rencontres entre lobbyistes et reprĂ©sentants de l’Union europĂ©enne (dĂ©putĂ©s, commissaires, fonctionnaires, assistants, membres de cabinet
) Â», « Interdire la vente d’animaux sur des sites en ligne Â» et « possibilitĂ© de signaler en ligne des violences envers les animaux Â», « rendre public, en open data, tous ces rapports d’inspection [respect des rĂšgles de protection animale et visant tout dĂ©tenteur d’animaux Ă  des fins Ă©conomiques] Â»

9. PARTI REVOLUTIONNAIRE COMMUNISTES

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme gauche

Site https://www.sitecommunistes.org/images/articles/2024/profession%20de%20foi%20PRC.pdf

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

10. PARTI PIRATE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://europeennes.partipirate.org/programme.html

« L'Internet, en tant que moyen de communication, offre de formidables opportunitĂ©s de dĂ©veloppement politique en surmontant la communication verticale et unidirectionnelle. Les Pirates dĂ©fendront donc la libertĂ© de l’Internet avec une dĂ©termination farouche au niveau europĂ©en et Ă  l’échelle mondiale. Â», « Encourager la crĂ©ation de biens communs, tels que les logiciels libres, les biens culturels gratuits, les outils de brevet ouvert et le matĂ©riel Ă©ducatif libre et ouvert. Â», « Refonder le droit d’auteur afin qu’il reflĂšte le paysage changeant de l’ùre numĂ©rique et promeuve une sociĂ©tĂ© plus Ă©quitable. Â», « RĂ©former le droit des brevets existant afin de permettre une Ă©conomie partagĂ©e, des marchĂ©s plus accessibles et durables. N’étouffons pas l’innovation en prĂ©tendant la stimuler par des monopoles. Â», une partie « Logiciel libre et donnĂ©es ouvertes Â», « Les Pirates soutiennent la promotion de logiciels qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s, analysĂ©s, diffusĂ©s et modifiĂ©s par toutes et tous Â», « Les logiciels libres sont essentiels pour permettre aux utilisateurs de conserver la maĂźtrise de leurs propres systĂšmes techniques. Ils contribuent de maniĂšre significative au renforcement de l’autonomie, de la souverainetĂ© personnelle et de la vie privĂ©e de tous les utilisateurs et Ă  la diffusion des connaissances Â»

« Soutenir financiĂšrement les infrastructures qui innovent dans le domaine du logiciel libre directement ou par le biais d’une lĂ©gislation favorable Â», « _Encourager l’usage des logiciels libres dans les administrations publiques pour la communication avec les usagers et le traitement, la gestion et la sĂ©curisation de leurs donnĂ©es Â», « Rendre libres les logiciels dĂ©veloppĂ©s par les pouvoirs publics selon le principe “argent public, code public” Â», « Faire voter une loi sur la libertĂ© d’information au niveau europĂ©en qui garantisse un accĂšs libre et ouvert Ă  toutes les donnĂ©es publiques, partagĂ©es dans un format ouvert et standard, gratuites et facilement accessibles Ă  tous Â»

« Garantir l’accĂšs Ă  l’internet Ă  haut dĂ©bit Ă  un prix abordable et dans des conditions favorables pour permettre aux personnes de participer aux affaires numĂ©riques Â», « Assurer de maniĂšre absolue le droit au respect de sa vie privĂ©e, ce qui inclut le droit des individus Ă  contrĂŽler leurs informations personnelles et Ă  ne pas faire l’objet d’une surveillance omniprĂ©sente Â», « PrĂ©server une libertĂ© d’expression sans restriction dans la mesure oĂč elle n’empiĂšte pas sur les droits et libertĂ©s d’autrui en limitant les restrictions qui ne doivent intervenir que dans des circonstances extrĂȘmes Â», « Interdire l’usage des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel Ă  des fins de profilage dans des circonstances oĂč il est possible de dĂ©terminer clairement le comportement et les attributs personnels des personnes Â»

« Inclure le droit Ă  la “participation numĂ©rique” dans la Charte europĂ©enne des droits fondamentaux Â», « PrĂ©server la neutralitĂ© du Net en interdisant la restriction ou la priorisation basĂ©e sur la nature du contenu/service et en limitant les mesures de gestion du trafic pour des raisons techniques et appliquĂ©es de maniĂšre claire et transparente Â», « Renforcer l’interopĂ©rabilitĂ© entre les plateformes numĂ©riques, en particulier en Ă©tendant le droit de l’Union europĂ©enne en la matiĂšre aux rĂ©seaux sociaux Â», « Obliger les fabricants d’appareils Ă  fournir rĂ©guliĂšrement des mises Ă  jour de sĂ©curitĂ© pendant une pĂ©riode raisonnable et les contraindre Ă  rendre public le code source et les outils de dĂ©veloppement nĂ©cessaires Ă  la maintenance de solutions encore largement utilisĂ©es Â»

« Favoriser l’usage des donnĂ©es ouvertes pour garantir l’interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes de transport ; les rendre plus efficaces et plus accessibles dans tous les pays de l’Union europĂ©enne Â», « Renforcer la rĂ©silience de l’Europe face aux menaces actuelles et futures de guerres hybrides, de dĂ©sinformation, de cyber-attaques et de coercition Ă©conomique Â», « Soutenir les initiatives visant Ă  interdire l’utilisation de systĂšmes d’armes autonomes lĂ©taux dans les guerres cinĂ©tiques et numĂ©riques, tout en prĂ©servant notre capacitĂ© europĂ©enne Ă  rechercher et Ă  dĂ©velopper des technologies Ă©mergentes Â», « Renforcer la transparence dans la gestion des fonds europĂ©ens en utilisant pleinement les outils numĂ©riques interopĂ©rables pour le contrĂŽle budgĂ©taire. Publier des donnĂ©es non sensibles sur tous les marchĂ©s publics, y compris les rapports de mise en Ɠuvre des projets Â»

11. BESOIN D’EUROPE

Positionnement et idéologie : centre gauche à centre droit ou attrape-tout

Site https://besoindeurope.fr/projet

« RĂ©guler les gĂ©ants du numĂ©rique, nous l’avons fait : pour lutter contre la diffusion des discours de haine et leur imposer le retrait des contenus terroristes Â», plain Europe 2030 avec « NumĂ©rique : 5 ans pour des capacitĂ©s de calcul de rang mondial, dont 3 des 5 supercalculateurs parmi les plus puissants au monde Â», « Mobiliser 1 000 milliards d’euros d’investissements pour faire face aux chocs Ă©cologique, technologique et sĂ©curitaire Â», « Adopter la “prĂ©fĂ©rence europĂ©enne” (Buy European Act) Â», « Mieux protĂ©ger nos enfants avec la majoritĂ© numĂ©rique Ă  15 ans sur les rĂ©seaux sociaux, le contrĂŽle parental par dĂ©faut sur les mobiles et la vĂ©rification systĂ©matique de l’ñge pour l’accĂšs aux sites internet interdits aux mineurs. Â», « DĂ©ployer un bouclier dĂ©mocratique contre les ingĂ©rences Ă©trangĂšres : crĂ©er une cellule dĂ©diĂ©e comme Viginum au niveau europĂ©en (
) Â», « Favoriser l’émergence de champions europĂ©ens dans le dĂ©veloppement des jeux vidĂ©o et valoriser les talents du e-sport Â», « c’est dans une alliance entre investissement public et privĂ© que nous serons Ă  l’avant-garde de la croissance et des transitions de l’industrie verte et du numĂ©rique. Â», « En primaire : des jumelages numĂ©riques dans toutes les Ă©coles europĂ©ennes Â»

12. PACE - PARTI DES CITOYENS EUROPEENS, POUR L’ARMEE EUROPEENNE, POUR L’EUROPE SOCIALE, POUR LA PLANETE !

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://www.pace-europe.eu/wp-content/uploads/2024/03/Programme-europeennePACE-2024.pdf

« CrĂ©er une vĂ©ritable cyberdĂ©fense europĂ©enne Â» « Mettre en place une licence globale pour l’accĂšs Ă  la culture sur Internet Â», « Soutenir l’éducation des filles, y compris par l’enseignement Ă  distance, dans les pays oĂč elles sont discriminĂ©es. Â» « Inscrire l’accĂšs pour tous au rĂ©seau internet dans la Charte des droits fondamentaux Â», « Garantir l’accĂšs de tous les citoyens aux “biens communs” (
) la neutralitĂ© du rĂ©seau Â»

13. ÉQUINOXE : ÉCOLOGIE PRATIQUE ET RENOUVEAU DÉMOCRATIQUE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://parti-equinoxe.fr/europeennes-2024-programme/

« Atteindre nos objectifs climatiques via un systĂšme de quotas carbone individuels Ă©quitable Â» (probable effet sur le numĂ©rique), « Organiser une Convention citoyenne pour simplifier les normes europĂ©ennes Â» (on ne sait pas si le numĂ©rique est concernĂ© ou non), « Encadrer plus strictement les plateformes numĂ©riques, rĂ©guler l’intelligence artificielle et rĂ©humaniser les dĂ©marches de la vie courante Â», « La technologie devient menaçante. Les moyens d’information et de communication numĂ©riques y contribuent pour beaucoup. Les algorithmes nous enferment dans des bulles informationnelles. De nombreux experts nous alertent sur les risques grandissants liĂ©s Ă  l’intelligence artificielle et aux biotechnologies Â»

14. ECOLOGIE POSITIVE ET TERRITOIRES

Positionnement et idéologie : centre gauche à droite ou attrape-tout

Site https://www.ecologiepositiveetterritoires.eu/nos-idees/

« promouvoir la numĂ©risation de tous les secteurs de l’économie, de l’industrie comme du bĂątiment ou de l’agriculture, pour les petites et moyennes entreprises. Â», « L'UE ne doit pas ĂȘtre qu’un arbitre ; elle doit aussi accompagner la mise en Ɠuvre des rĂ©glementations [autour de Protection des donnĂ©es et vie privĂ©e] Â», « Il va falloir que l’UE investisse dans le dĂ©veloppement de compĂ©tences des technologies d’IA, seules capables de traiter un grand nombre de donnĂ©es et capables d’apprendre de leurs expĂ©riences [thĂšme cybersĂ©curitĂ©] Â», « soutenir l’innovation dans le secteur numĂ©rique en investissant dans la recherche et le dĂ©veloppement, en encourageant l’esprit d’entreprise et en fournissant un soutien financier aux startups et aux entreprises technologiques. Â», « comme pour le secteur agricole, faciliter les transitions du secteur du bĂątiment ; nous proposons que l’UE favorise la recherche et le dĂ©veloppement de solutions digitales de ce secteur Â», « Sur une stratĂ©gie industrielle europĂ©enne avec des « secteurs stratĂ©giques Â» : l’économie numĂ©rique et la cybersĂ©curitĂ©, l’intelligence artificielle, (
), doivent ĂȘtre des prioritĂ©s. Â», « Chaque pĂ©tition regroupant plus de 500 000 signatures devient un projet de directive europĂ©enne Â», « Soutenir la crĂ©ation d’une filiĂšre industrielle europĂ©enne de recyclage des batteries Â», « la crĂ©ation d’une sociĂ©tĂ© de production audiovisuelle publique europĂ©enne, Ă  l’origine de programmes et Ă©missions sur les actions menĂ©es. Â»

15. LISTE ASSELINEAU-FREXIT, POUR LE POUVOIR D’ACHAT ET POUR LA PAIX

Positionnement et idĂ©ologie : droite Ă  extrĂȘme droite ou attrape-tout

Site https://www.upr.fr/

Pas de programme 2024

16. PAIX ET DECROISSANCE

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://www.decroissance-elections.fr/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

17. POUR UNE AUTRE EUROPE

Positionnement et idéologie : attrape-tout ou droite

Site https://pouruneautreeurope.fr/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

18. LA DROITE POUR FAIRE ENTENDRE LA VOIX DE LA FRANCE EN EUROPE

Positionnement et idéologie : droite

Site https://republicains.fr/programme2024/

« Mesure 4 : Investir massivement dans l’intelligence artificielle Â», « Mesure 5 : Mettre en place un plan « Made in Europe 2030 Â» (« FabriquĂ© en Europe 2030 Â») pour relocaliser la production en Europe et rĂ©industrialiser notre continent Â», « Mesure 9 : CrĂ©er un livret d’épargne europĂ©en (LEE) pour orienter l’épargne privĂ©e des mĂ©nages vers les secteurs stratĂ©giques de notre Ă©conomie (dĂ©fense, cloud, biotechnologies, intelligence artificielle, transition Ă©cologique, etc.) Â», « Mesure 8 : Etablir Ă  l’échelle de l’Union europĂ©enne un vĂ©ritable droit de propriĂ©tĂ© sur nos donnĂ©es personnelles pour redonner de la maĂźtrise aux citoyens face Ă  la domination des grandes entreprises amĂ©ricaines (GAFAM) et chinoises (Tiktok) Â»

19. LUTTE OUVRIERE LE CAMP DES TRAVAILLEURS

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme gauche

Site https://www.lutte-ouvriere.org/portail/documents/profession-foi-liste-lutte-ouvriere-camp-travailleurs-166794.html

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques

20. CHANGER L’EUROPE

Positionnement et idéologie : gauche

Site https://changerleurope.com/le-programme/

« directive pour stopper les dĂ©localisations et rĂ©pondre Ă  l’Inflation RĂ©duction Act amĂ©ricain Â» (partie non rĂ©digĂ©e), « directive sur la libertĂ© et l’indĂ©pendance des mĂ©dias Â» (partie non rĂ©digĂ©e)

21. NOUS LE PEUPLE

Positionnement et idéologie : gauche ou attrape-tout

Site https://www.nous-le-peuple.fr/idees/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

22. POUR UN MONDE SANS FRONTIERES NI PATRONS, URGENCE REVOLUTION !

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme gauche

Site https://npa-jeunes-revolutionnaires.org/category/actu-campagnes/campagnes/campagne-europeennes-2024/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

23. « POUR LE PAIN, LA PAIX, LA LIBERTE ! Â» PRESENTEE PAR LE PARTI DES TRAVAILLEURS

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme gauche

Site https://parti-des-travailleurs.fr/les-documents-de-campagne-europeenne-du-pt/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

24. L’EUROPE ÇA SUFFIT !

Positionnement et idĂ©ologie : droite Ă  extrĂȘme droite

Site https://les-patriotes.fr/europeennes2024/

« Rejeter l’identitĂ©Ì numĂ©rique europĂ©enne Â», « DĂ©fendre la libertĂ© d’expression contre la censure des rĂ©seaux sociaux Â», « refuser l’euro numĂ©rique Â»,

25. NON ! PRENONS-NOUS EN MAINS

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site non trouvé. (cf commentaire)
Site https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/05/20/prenons-nous-en-main-gouverner-la-france-est-une-affaire-trop-serieuse-pour-macron/

« Non Ă  l’identitĂ© numĂ©rique Â» « Non Ă  l’euro numĂ©rique Â»

26. FORTERESSE EUROPE - LISTE D’UNITE NATIONALISTE

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme droite

Site https://euronat.net/

« rejet de l’Euro numĂ©rique Â»

27. REVEILLER L’EUROPE

Positionnement et idéologie : gauche à centre gauche

Site https://www.glucksmann2024.eu/programme

« Taxer les superprofits des multinationales Â» (potentiellement les GAFAM et autres), « CrĂ©er un service public europĂ©en de lutte contre l’évasion fiscale Â», « Assurer notre souverainetĂ© numĂ©rique en menant une politique industrielle offensive, en crĂ©ant un fonds souverain pour investir dans le numĂ©rique, en imposant des obligations de financement aux gĂ©ants Ă©trangers en contrepartie de l’accĂšs Ă  notre marchĂ© et en poussant un accord international sur l’intelligence artificielle. Â», « stratĂ©gie du “FabriquĂ© en Europe“ Â», « â€œBuy European Act” qui rĂ©servera en prioritĂ© la commande publique europĂ©enne aux productions europĂ©ennes Â», « _Sortir de la sociĂ©tĂ© du « tout jetable Â» en luttant contre l’obsolescence programmĂ©e, en crĂ©ant un “droit Ă  la rĂ©parabilitĂ©â€, en dĂ©veloppant une filiĂšre europĂ©enne de la rĂ©paration et du recyclage. Â», « Lutter contre la fracture numĂ©rique en imposant que tout investissement privĂ© dans le numĂ©rique s’accompagne de financements pour renforcer les infrastructures et services numĂ©riques dans les territoires ruraux. Â», « crĂ©er un “dĂ©fenseur des droits” Ă©lu par le Parlement europĂ©en. Â», « Affirmer une rĂ©elle exception culturelle europĂ©enne pour protĂ©ger notre crĂ©ation, doubler le budget europĂ©en de la culture pour qu’il atteigne 700 M€ par an, protĂ©ger les droits d’auteur. Â», « Instaurer un Erasmus universel accessible Ă  toutes et tous, concrĂ©tiser l’Espace europĂ©en de l’éducation par une reconnaissance mutuelle des diplĂŽmes dans tous les domaines et par la mise en place d’un mĂ©canisme europĂ©en de protection de la libertĂ© acadĂ©mique Â», « RĂ©guler l’espace numĂ©rique et les rĂ©seaux sociaux pour lutter contre le cyberharcĂšlement, les pratiques abusives, la manipulation de l’information et les ingĂ©rences Ă©trangĂšres en ligne, assurer l’éducation aux mĂ©dias et au numĂ©rique partout en Europe. Â», « Assurer l’intĂ©gritĂ© de la dĂ©mocratie europĂ©enne et lutter contre l’influence des intĂ©rĂȘts privĂ©s et Ă©trangers en crĂ©ant une agence coordonnant la lutte contre les ingĂ©rences et une haute autoritĂ© de l’intĂ©gritĂ© de la vie publique europĂ©enne, dotĂ©e de pouvoirs d’enquĂȘte et de sanctions. Â», « DĂ©velopper la dĂ©mocratie participative via les Initiatives citoyennes europĂ©ennes qui doivent dĂ©boucher sur projet de loi. Â»

28. NON A L’UE ET A L’OTAN, COMMUNISTES POUR LA PAIX ET LE PROGRES SOCIAL

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme gauche

Site non trouvé. Indirectement via http://www.communcommune.com/2024/05/europeennes-2024-la-liste-officielle-de-candidats-de-la-liste-non-a-l-ue-et-a-l-otan-communistes-pour-la-paix-et-le-progres-social-charles-hoareau.html

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

29 ALLIANCE RURALE

Positionnement et idéologie : centre ou attrape-tout

Site https://alliancerurale.fr/

« dĂ©fend les libertĂ©s individuelles, la libertĂ© d’entreprendre, la libertĂ© de penser et combat les idĂ©ologies dogmatiques et liberticides Â», « dĂ©fend le principe fondamental de propriĂ©tĂ© privĂ©e Â». Rien de particulier sur le numĂ©rique et sur nos thĂ©matiques.

30. FRANCE LIBRE

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme droite ou attrape-tout

Site https://www.francelibre-2024.fr/

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques.

31. EUROPE TERRITOIRES ÉCOLOGIE

Positionnement et idéologie : centre gauche

Site https://europeterritoiresecologie.fr/

« doctrine de cyberdĂ©fense Â», « Taxer les productions importĂ©es ne respectant pas des conditions sociales, environnementales ou climatiques minimales dans le pays d’origine. Â» (probable effet sur le numĂ©rique), « supprimant la concurrence fiscale et les paradis fiscaux au sein de l’Union Â» (probable effet sur les GAFAM et autres), « CrĂ©er un “Netflix europĂ©en” pour accĂ©der Ă  toutes les productions culturelles financĂ©es par les fonds publics. Â», « CrĂ©er un fonds europĂ©en pour lutter contre les violences faites aux femmes, y compris les violences numĂ©riques. Â», un « DĂ©fenseur des droits europĂ©en pour dĂ©velopper des standards communs pour Ă©viter les biais algorithmiques et garantir l’audit obligatoire des IA les plus sensibles pour empĂȘcher les discriminations Â», « Renforcer la mise en Ɠuvre du RGPD et sa supervision afin de garantir le droit fondamental Ă  la vie privĂ©e. Â», « Ă‰duquer et sensibiliser Ă  l’échelle europĂ©enne Ă  la valeur des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel et aux mĂ©thodes de protection de ces donnĂ©es car “on a tous quelque chose Ă  cacher” Â»

Volt, qui s'est engagé à répondre à Convergences numériques, fait partie de cette coalition.

Édition post-publication : ajoutĂ© en commentaire la rĂ©ponse de Volt au questionnaire du CNLL.

32. LA RUCHE CITOYENNE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://www.laruchecitoyenne.eu/

« Pour la fin de l’obsolescence programmĂ©e, par la crĂ©ation d’un label europĂ©en â€œĂ©co-durable” afin de promouvoir les biens de consommation les plus pĂ©rennes et ainsi rĂ©duire nos besoins de recyclage. Â», « Pour la mise en place des rĂ©glementations strictes concernant la gestion des dĂ©chets et imposer des normes plus Ă©levĂ©es aux entreprises en matiĂšre de recyclage. Â»

33. GAUCHE UNIE POUR LE MONDE DU TRAVAIL SOUTENUE PAR FABIEN ROUSSEL

Positionnement et idéologie : gauche radicale

Site https://www.deffontaines2024.fr/programme

« L’objectif est aujourd’hui de conquĂ©rir la maĂźtrise des choix politiques, industriels, commerciaux, Ă©nergĂ©tiques, monĂ©taires, agricoles, alimentaires, numĂ©riques et culturels. Â», « Nous nous battons pour la relocalisation, la crĂ©ation de nouvelles filiĂšres industrielles et la maĂźtrise des filiĂšres stratĂ©giques grĂące Ă  des nationalisations et des coopĂ©rations renforcĂ©es entre services publics et entreprises industrielles (Ă©nergie, transports, tĂ©lĂ©communications
) avec des objectifs sociaux et environnementaux. Â», « Nous sommes les dĂ©fenseurs du “Made in Europe“ Â», « Nous veillerons Ă  ce qu’Internet ne soit pas une zone de non-droit et Ă  ce que les rĂšgles françaises et europĂ©ennes soient appliquĂ©es et renforcĂ©es. Nous devons mettre fin au monopole des Gafam et autres grandes plateformes, et les rĂ©guler. Â», « construire une industrie europĂ©enne du numĂ©rique permettant de rĂ©pondre aux besoins des populations et garantissant la neutralitĂ© du Net au niveau continental Â», lutte « contre la fraude dans le commerce Ă©lectronique Â», « construction d’un cloud europĂ©en. Â», « participation des grandes entreprises consommatrices de flux numĂ©rique (Gafam, plateformes de type Netflix ou Amazon Prime) au financement des infrastructures Internet dans chaque État-membre, au prorata des flux consommĂ©s Â», « reconstruire une filiĂšre nationale et europĂ©enne des composants Ă©lectroniques (processeurs, mĂ©moires
). Â», « reconstruire des filiĂšres nationales et publiques coopĂ©rant Ă  l’échelle europĂ©enne dans les Ă©quipements de tĂ©lĂ©com et de rĂ©seau. Â», « construction de filiĂšres industrielles du numĂ©rique, autour des nouvelles technologiques telles que le quantique Â»

« taxation des flux et stockages de donnĂ©es numĂ©riques Â», « numĂ©rique vienne appuyer la souverainetĂ© agricole et soutenons un usage raisonnĂ© des technologies, notamment spatiales d’observation et gĂ©olocalisation. Â», « indĂ©pendance et notre souverainetĂ© en matiĂšre de gĂ©olocalisation, observation et tĂ©lĂ©communications spatiales, Â», lutte « contre l’obsolescence programmĂ©e, en favorisant les matĂ©riels Ă©lectroniques reconditionnĂ©s Â», « face Ă  la vague de l’intelligence artificielle, nous voulons mettre en place des garde-fous dĂ©mocratiques Â», « une plateforme europĂ©enne d’audit des algorithmes, en favorisant pour cela les logiciels en source ouverte, et plus globalement en dĂ©veloppant les moyens publics de suivi et anticipation des impacts sociaux et environnementaux des technologies numĂ©riques. Â», « crĂ©er des bridages spĂ©cialisĂ©es (sic) pour contraindre les plateformes numĂ©riques Ă  retirer les contenus pĂ©dopornographiques Â», « rĂ©viser la directive sur la lutte contre les violences Ă  l’égard des femmes (
) y compris ses dispositions sur l’exploitation sexuelle et la cyber-violence Ă  l’égard des femmes Â», « Afin de garantir notre souverainetĂ© culturelle face aux attaques des Gafam, il convient de protĂ©ger nos industries culturelles Â», « conservation d’un nombre minimum de 30 % d’Ɠuvres europĂ©ennes sur les plateformes de vidĂ©os Ă  la demande (VOD) et les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision traditionnelles. Â», « S’agissant de l’IA gĂ©nĂ©rative, nous proposerons que les propriĂ©taires de droits d’auteur puissent rĂ©ellement interdire l’utilisation de leur crĂ©ation pour la formation des IA (donnĂ©es d’en-(sic) Â», « crĂ©ation de plates-formes numĂ©riques publiques doit ĂȘtre favorisĂ©e pour sortir de l’hĂ©gĂ©monie des Gafam. Â» et « L’obligation de financement de la crĂ©ation audiovisuelle française et europĂ©enne par les services de mĂ©dias audiovisuels doit ĂȘtre maintenue, et l’attribution des aides Ă  la crĂ©ation par des professionnelles soutenue Â»

34. DEFENDRE LES ENFANTS

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://defendre-les-enfants.eu/candidats/

« la numĂ©risation et l’automatisation de ce qui peut l’ĂȘtre [domaine protection des droits de l’enfant et des droits parentaux] Â», « jugements et suivis de plaintes devraient ĂȘtre accessibles via Internet Â», « outil web encadrĂ© permettrait aux parents de rĂ©aliser leurs contacts tĂ©lĂ©phoniques et en visio via cette interface. Â», « audiences familiales et de l’Enfance doivent ĂȘtre ĂȘtre  (sic) numĂ©risĂ©es en vidĂ©o et accessibles par huissiers, avec retranscription automatisĂ©s des dĂ©bats en texte (notes d’audience). Toutes les dĂ©cisions doivent ĂȘtre enregistrĂ©es numĂ©riquement et accessibles aux journalistes et aux universitaires. Â», « suivi statistique pour l’INSEE, les journalistes et les universitaires Â» (open data ?), « outil web informatique doit Ă©galement permettre de suivre les remises en cause de l’autoritĂ© parentale par dĂ©cision judiciaire Â» et « partage du suivi de santĂ© (carnet de santĂ©) accessible Ă  tous les titulaires de l’autoritĂ© parentale Â», « protection des enfants par rapport Ă  la pornographie comme Ă  tous contenus pour adultes. Nous dĂ©fendons donc la mise en place d’accĂšs internet “Enfance-adolescence” qui soit limitĂ© et adaptĂ© Ă  nos enfants ou, Ă  dĂ©faut, d’un systĂšme de confirmation de l’ñge, anonyme et sans conservation de traces informatiques, pour le mĂȘme rĂ©sultat Â»

35. ÉCOLOGIE AU CENTRE

Positionnement et idéologie : centre ou attrape-tout

Site https://ecologieaucentre.com/programme/propositions-europeennes-2024/

« Interdire tout ce qui peut ĂȘtre remplacĂ© par du filaire (toutes formes d’internet sans fil). Â», « Interdire le tĂ©lĂ©phone portable pour les moins de 15 ans. Â»

36. DEMOCRATIE REPRESENTATIVE

Positionnement et idĂ©ologie : extrĂȘme gauche

Site non trouvé. Indirectement via https://aulnaycap.com/2024/05/11/hadama-traore-a-boucle-sa-liste-pour-les-europeennes-2024-et-presente-son-programme/

« impĂ©ratif de maintenir une gestion publique sur certains biens communs et de les mettre Ă  l’abris (sic) des soubresauts de la financiarisation : la santĂ©, l’éducation, les Ă©nergies, les transports, le dĂ©veloppement durable, les services des eaux, tĂ©lĂ©communications
 Â», « Valoriser un secteur de recherche, de formation, de qualification et Ă©conomique innovant dans le domaine du dĂ©veloppement durable et de nouveaux secteurs stratĂ©giques, de pointe, Ă©mergents comme le numĂ©rique Â», « Mener une politique culturelle publique qui pĂ©rennise et met au cƓur de la sociĂ©tĂ© la culture, les arts, le savoir, la crĂ©ation. Ceci en soutenant ses acteurs, professionnels et en dĂ©veloppant des lieux de diffusions diverses et accessibles par tous. Â», « DĂ©fendre l’harmonisation fiscale en Europe Â» (potentiel effet sur les GAFAM et autres)

37. ESPERANTO LANGUE COMMUNE

Positionnement et idéologie : attrape-tout

Site https://europe2024.fr/notre-mouvement/notre-programme/

Édition post-publication initiale : leur programme mentionne bien « Promouvoir une informatique libre» « Parce que les logiciels libres et les standards ouverts jouent un rĂŽle important dans la dĂ©mocratisation de l’accĂšs Ă  l’informatique, qu’ils sont une source de libertĂ© et de transparence pour les utilisateurs, par exemple en cas de vote Ă©lectronique, leur utilisation dans le secteur public doit ĂȘtre encouragĂ©e. Â»

Rien de particulier sur le numérique et sur nos thématiques, en dehors du multilinguisme.

Mes retours ?

  • 37 programmes Ă  chercher et Ă©tudier c’est long, trĂšs long, et il ne s’agit que d’un simple parcours (il y a des programmes qui font plus de 170 pages par exemple).
  • a contrario c’est trĂšs intĂ©ressant de voir apparaĂźtre les vraies diffĂ©rences de positionnement
  • certaines listes sont actuellement trĂšs peu visibles en ligne
  • certains programmes sont incomplets ou en cours de rĂ©daction. D’autres sont imprĂ©cis, que ça soit volontaire ou non (je pense en particulier Ă  une proposition de « lutter (
) contre certains pays Â»â€Š). Certaines mesures me semblent risibles, disons qu’il y a parfois Ă  boire et Ă  manger parmi ces 37 programmes. Certaines mesures ne relĂšvent pas de l’Union europĂ©enne. Certains programmes sont outranciers et parfois Ă  la limite de la lĂ©galitĂ© sur la non-discrimination (Ă  mon humble avis).
  • beaucoup de programmes n’abordent pas les thĂ©matiques autour du numĂ©rique (en particulier de nombreux partis dits « attrape-tout Â» ou les partis extrĂ©mistes
  • il y a des thĂ©matiques dans l’air du temps : la lutte contre l’évasion ou la fraude fiscale, contre la corruption, sur l’indĂ©pendance des mĂ©dias, les fausses informations, les infrastructures ferroviaires et le train en gĂ©nĂ©ral, la transparence des instances europĂ©ennes ou leur rĂ©forme, etc.
  • cĂŽtĂ© numĂ©rique : l’intelligence artificielle est prĂ©sente Ă  toutes les sauces, la volontĂ© de plus d’autonomie en matiĂšre de logiciel, matĂ©riel et infrastructure autour des donnĂ©es (dont datacenters et satellites), la production de contenus, le filtrage ou non de certains contenus (porno, dĂ©sinformation), euro numĂ©rique et cryptomonnaies, identitĂ© numĂ©rique, fiscalitĂ© du numĂ©rique, sobriĂ©tĂ© et rĂ©parabilitĂ©, recyclage et obsolescence programmĂ©e, modĂ©ration et biais algorithmiques, etc.
  • quelques partis mentionnent explicitement le logiciel libre (4. LA FRANCE INSOUMISE - UNION POPULAIRE, 6. EUROPE ECOLOGIE, 10. PARTI PIRATE, 37. ESPERANTO LANGUE COMMUNE). Notons aussi que Volt, et donc 31. EUROPE TERRITOIRES ÉCOLOGIE, s'ils ne mentionnent pas explicitement le logiciel libre dans leur programme s'est engagĂ© Ă  rĂ©pondre Ă  Convergences numĂ©riques. Ajout post-publication : Volt a aussi rĂ©pondu au questionnaire du CNLL.
  • ça ne couvre que la France (n’hĂ©sitez pas si vous voulez vous livrer Ă  l’exercice sur d’autres pays de l’Union europĂ©enne)
  • les exceptions françaises rendent les candidatures difficiles pour les nouveaux entrants (seuil de remboursement, seuil d’élection, barriĂšre mĂ©diatique oĂč seuls sont regardĂ©s/invitĂ©s/analysĂ©s les 7 ou 8 premiers). Voir cet article EuropĂ©ennes 2024 : comment expliquer une telle profusion de listes ? avec des tĂ©moignages.
  • si j’ai aidĂ© une personne Ă©lectrice en faisant cette dĂ©pĂȘche, ou inciter une seule personne Ă  aller voter du 6 au 9 juin, ou contribuĂ© Ă  ramener les sujets europĂ©ens dans la discussion, alors je n’aurais pas perdu mon temps.
  • n’hĂ©sitez pas Ă  complĂ©ter dans les commentaires. Et merci aux personnes qui ont lu jusqu'ici.

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La nouvelle du jeudi 20:42

Par : Framasoft
25 janvier 2024 Ă  14:42

Chaque jour de cette semaine, Ă  20:42, une nouvelle de 2042 concoctĂ©e avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’UniversitĂ© Technologique de CompiĂšgne (UTC).

Aujourd’hui, sous le regard Ă©tonnĂ© des enfants de 2042, une exposition sur CompiĂšgne autrefois, visite commentĂ©e par la ville elle-mĂȘme. Au menu : l’UniversitĂ©, le mode de gouvernement, un vote libre et populaire, et tout ce qui aura changĂ© dans une nouvelle conception de la sociĂ©té 

 

CompiÚgne avant les années sobres

Voici mon tĂ©moignage. En quelques paragraphes, je vais vous raconter cette journĂ©e importante pour Thomas et sa famille. Je n’ai pas choisi n’importe quelle journĂ©e, Ă©videmment, mais vous vous en rendrez compte par vous-mĂȘme au fil des lignes, et peut-ĂȘtre comprendrez vous pourquoi elle est Ă©galement importante pour moi, CompiĂšgne


Cela faisait plusieurs annĂ©es que les citoyen⋅ne⋅s avaient prĂ©vu l’exposition. Par crainte que celle-ci ne soit trop rapprochĂ©e des Ă©vĂ©nements traumatisants, les habitant·e·s avaient dĂ©placĂ© son inauguration jusqu’à aujourd’hui. Il s’était dĂ©roulĂ© un nombre incalculable d’assemblĂ©es au cours desquelles elle avait Ă©tĂ© au cƓur des discussions, suscitant des avis tranchĂ©s par les membres, tant opposĂ©s que favorables. Enfin, aprĂšs cinq annĂ©es, des affiches firent leur apparition devant la mairie, sur les places publiques et dans l’UPLOAD. Cependant, le titre ne faisait pas l’unanimitĂ©, surtout pas Ă  mes yeux. « CompiĂšgne avant les annĂ©es sobres Â», semblait attĂ©nuer la gravitĂ© de la pĂ©riode sombre que nous avions traversĂ©e, celle de l’effondrement
 L’exposition ayant enfin ouvert ses portes, de nombreuses personnes Ă©taient impatientes d’admirer les Ɠuvres exposĂ©es, particuliĂšrement dĂ©sireuses d’entendre les tĂ©moignages des plus ĂągĂ©es qui avaient tout vĂ©cu. Thomas faisait partie des guides bĂ©nĂ©voles, dĂ©vouĂ©s Ă  consacrer de leur temps Ă  expliquer aux visiteurs et visiteuses ce qu’il s’était passĂ© et pourquoi. Il Ă©tait venu spĂ©cialement afin de faire dĂ©couvrir l’exposition Ă  ses enfants, en leur prĂ©sentant tous ses Ă©lĂ©ments par des images.

Thomas entra dans la premiĂšre salle consacrĂ©e Ă  la prĂ©sentation et l’évolution de l’UPLOAD. Placer celle-ci en premier ne me paraissait pas absurde. AprĂšs tout, c’est elle qui avait rendu tout cela possible. L’UPLOAD, l’UniversitĂ© populaire, libre, ouverte, autonome et dĂ©centralisĂ©e, constituait le point de dĂ©part de toutes les Ă©volutions positives des annĂ©es sobres.

Au dĂ©but, l’UPLOAD Ă©tait un projet Ă©tudiant dont le but Ă©tait de modifier drastiquement le systĂšme Ă©ducatif de l’époque. L’éducation prĂ©sentait des lacunes, les Ă©tudiant·e·s adoptaient un Ă©tat d’esprit incompatible avec le risque d’effondrement que prĂ©sentait la planĂšte entiĂšre, et sortaient de leurs Ă©tudes avec une conception conformiste de ce qu’était le savoir. Chaque Ă©tudiant·e quittait l’institution en pensant que les mathĂ©matiques, la physique ou la chimie reflĂ©taient l’intĂ©gralitĂ© des connaissances.

Initialement, l’UPLOAD occupait les locaux de l’universitĂ© technologique de CompiĂšgne et servait de lieu central oĂč les Ă©tudiant·e·s se rencontraient. Progressivement, elle avait regroupĂ© non seulement des Ă©tudiant·e·s mais aussi des habitant·e·s pour rassembler leur savoir et le transmettre aux autres. Tout cela s’était montrĂ© particuliĂšrement utile dans les premiĂšres annĂ©es de l’effondrement. Par la suite, elle Ă©tait devenue un lieu communautaire, constituĂ© de nombreux bĂątiments, aux frontiĂšres moins dĂ©finies.

Thomas et ses enfants arrivĂšrent devant la photo de l’ancienne mairie. On pouvait y voir un maire serrer la main du prĂ©sident de la rĂ©publique. L’un de ses enfants demanda alors ce qu’étaient un « maire Â» et un « prĂ©sident Â»â€Š L’idĂ©e d’avoir une seule personne pour gouverner le pays lui Ă©tait absolument impensable, comment un seul individu pourrait-il diriger tout un peuple ? Comment pourrait-elle prendre des dĂ©cisions pour tous sans mĂȘme connaĂźtre chacun et chacune ? Et pourquoi Ă©lire des maires ? À quoi servaient-ils, s’ils n’avaient aucun pouvoir ou presque ? Thomas se retrouvait bien surpris par toutes ces questions qu’il ne s’était jamais posĂ©es et qui pourtant lui paraissaient complĂštement lĂ©gitimes. Afin d’y rĂ©pondre, il dĂ©cida de raconter d’oĂč venait notre forme de politique actuelle.

« Avant l’effondrement, toutes les dĂ©cisions ou presque Ă©tait prises Ă  Paris, c’est ce qu’on appelait un gouvernement centralisĂ©. Le prĂ©sident et son gouvernement prenaient toute les dĂ©cisions, et celles-ci Ă©taient relayĂ©es par les prĂ©fets, puis par les maires. Ceux-ci n’avaient donc qu’un pouvoir trĂšs limitĂ©.

– Mais ils n’y a jamais eu d’autre forme de gouvernement avant ?

– Si bien sĂ»r, il y a eu diffĂ©rentes formes de gouvernement, les plus notables sont la monarchie, oĂč un roi gouvernait tout un peuple ; la thĂ©ocratie, oĂč le gouvernement agissait au nom d’un dieu ; l’oligarchie oĂč un petit groupe de personnes gardait le pouvoir entre leurs mains et prenait toutes les dĂ©cisions ; et il y avait bien d’autre formes encore. Celle que nous utilisons actuellement se rapproche beaucoup de la dĂ©mocratie athĂ©nienne, oĂč une partie du peuple votait les dĂ©cisions ensemble. La diffĂ©rence est que notre forme de politique inclut tout le monde, alors que la leur excluait les femmes et les esclaves de la vie politique.

– Et pourquoi avons-nous changĂ© de politique ?

– Lors de l’effondrement, l’ancienne organisation n’a plus fonctionnĂ©. Chaque rĂ©gion a connu des problĂšmes diffĂ©rents, notamment des pĂ©nuries d’eau, de nourriture, des inondations, des incendies
 Mais comme ce fonctionnement obligeait le prĂ©sident Ă  prendre des dĂ©cisions pour tout le monde en mĂȘme temps, il n’a pas pu rĂ©pondre Ă  tous les problĂšmes. Et c’est dans la panique qu’une nouvelle loi est passĂ©e, cĂ©dant la majoritĂ© des prises de dĂ©cisions Ă  une Ă©chelle plus locale, ville par ville Â», expliqua Thomas.

Cette dĂ©cision avait Ă©tĂ© prise Ă  peine 20 ans auparavant et pourtant elle avait tout changĂ©. Cette politique dĂ©centralisĂ©e avait permis la mise en place d’un vote libre (et) populaire. DĂ©sormais, chaque loi Ă©tait proposĂ©e par les citoyen·ne·s, puis votĂ©e dans un forum. Et l’ensemble des instances des villes sont assurĂ©es par des Ă©lu⋅e⋅s au service des citoyen⋅ne⋅s, renouvelĂ©â‹…e⋅s rĂ©guliĂšrement. Thomas s’était mis en tĂȘte d’expliquer Ă  Louka et Lucy comment votent les citoyen⋅ne⋅s, et il comprit que c’était bien compliquĂ© pour des enfants de leur Ăąge. PlutĂŽt que tenter de vous l’expliquer je pense que la fiche explicative donnĂ©e lors de chaque vote sera bien plus claire :

 Le vote par note À la suite des dĂ©bats sur les nouvelles lois Ă  voter et les reprĂ©sentants Ă  Ă©lire, chaque citoyen sera amenĂ© Ă  donner son avis par un vote. Afin de rendre le vote plus reprĂ©sentatif de l’avis rĂ©el des citoyens, une nouvelle forme de vote a Ă©tĂ© Ă©tablie. Vous serez donc amenĂ© Ă  donner pour chaque vote, une note allant de 1 Ă  5 Ă  chacune des propositions et/ou des reprĂ©sentants. Une fois tous les bulletins rassemblĂ©s, la moyenne des notes nous donnera l’avis du peuple. La note minimale Ă  obtenir pour que la loi soit adoptĂ©e ou la personne Ă©lue dĂ©pendra de plusieurs situations: - Un candidat ne peut ĂȘtre Ă©lu dĂ©s que sa note descend sous 3/5. La personne avec la moyenne la plus haute est dĂ©signĂ©e victorieuse. - Une loi, ou partie de loi, est adoptĂ©e si sa note dĂ©passe une certaine valeur dĂ©finie. Cette valeur sera choisie selon la rĂšgle suivante : sans dĂ©bat, la loi doit avoir une note supĂ©rieur Ă  3/5 cette note augmente de 0,3 point pour chaque demi-journĂ©e de dĂ©bat La note limite ne peux excĂ©der 4,5/5. exemple : Un projet de loi dĂ©battu tout une journĂ©e avant d'ĂȘtre votĂ©, devra avoir une note supĂ©rieur Ă  3,6/5 pour ĂȘtre adoptĂ©. Nous invitons chaque citoyen Ă  lire Du contrat social de Rousseau ainsi que les diffĂ©rents livres relatifs aux formes de vote se trouvant Ă  la bibliothĂšque de l’UPLOAD pour comprendre pourquoi cette forme de vote est optimale.

Cette forme de vote a vraiment permis de rendre les choix et les dĂ©cisions plus reprĂ©sentatives de la volontĂ© des citoyen⋅ne⋅s.

« Bon laissez tomber, vous comprendrez sĂ»rement quand vous serez plus grands
 En attendant passons Ă  la suite de l’exposition ! Â»

Le petit groupe s’avança alors devant une photographie d’un homme, apparemment dĂ©semparĂ©, contemplant un graphique couvert de chandelles rouges et vertes. Il y Ă©tait Ă©crit : « NASDAQ, bourse de New York Â».
« Papa, papa ! Qu’est ce qu’il fait celui-lĂ  ? demanda Lucy, la fille cadette de Thomas. Il se tourna vers elle, mit un genou Ă  terre et pointa du doigt le clichĂ© pendu au mur :
– Tu vois ça c’est ce qu’on appelait « la Bourse de New York Â», enfin ce qu’elle Ă©tait quand j’étais jeune. À l’époque on pensait le monde en termes de croissance Ă©conomique, de richesse pour les actionnaires et d’échange financiers. Le PIB, saint Graal des analystes Ă©conomiques, Ă©tait l’indicateur phare. Â»

Thomas voyait bien que son discours ne passionnait pas les foules, il surprit mĂȘme ses enfants Ă  bĂąiller devant ses dires. Pourtant il le savait, le changement de paradigme post-effondrement avaient rebattu toutes les cartes. Consciente qu’une croissance infinie n’était pas un modĂšle viable, la sociĂ©tĂ© avait cherchĂ© de nouveaux moyens de mesurer l’évolution de l’humanitĂ©. Une idĂ©e Ă©mergea alors, pourquoi ne pas intĂ©grer la biodiversitĂ© dans tout les futurs projets de construction ? Une nouvelle loi avait alors Ă©tĂ© votĂ©e afin d’intĂ©grer des indices de biodiversitĂ©, obligeant ensuite les autoritĂ©s publiques Ă  ne faire que des projets dĂ©veloppant la biodiversitĂ©. Cette vision politique s’est cristallisĂ©e autour du RIP, Le Rapport d’Impact Projet. On pouvait savoir si un projet Ă©tait bĂ©nĂ©fique pour l’environnement en regardant le RIP. S’il Ă©tait supĂ©rieur Ă  1, on pouvait alors lancer le projet, sinon il Ă©tait mis de cĂŽtĂ©. Afin d’ĂȘtre au plus proche de la rĂ©alitĂ©, il avait fallu dĂ©velopper une vision multifactorielle, en se fondant par exemple sur l’abondance et la biodiversitĂ© ou sa diversitĂ©. Voici la formule employĂ©e dans le cadre de nouveaux projets.

RIP= impact du projet sur l'environnement/indice actuel de biodiversité

L’impact du projet sur l’environnement et l’indice actuel de biodiversitĂ© se dĂ©finissent par des indicateurs d’abondance et de richesse spĂ©cifiques.

Cet indice a permis de choisir des projets plus durables et respectueux de l’environnement et de mieux comprendre les services rendus par certains bĂątiments. Thomas s’était par exemple battu pour une grange menacĂ©e de destruction par une nouvelle route alors qu’elle servait de refuge pour les oiseaux nocturnes. GrĂące au RIP, les Ă©lu⋅e⋅s s’étaient rendu compte que le tracĂ© de la nouvelle nationale posait en fait beaucoup de problĂšmes et ils avaient pris la dĂ©cision de le modifier.

Perdu dans ses pensĂ©es, Thomas ne s’était pas rendu compte que ses enfants s’étaient dispersĂ©s dans l’exposition.

Maintenant seul, Thomas parcourait l’exposition Ă  leur recherche. Un peu inquiet, il s’arrĂȘta Ă  cĂŽtĂ© d’une personne ĂągĂ©e qui observait une photo d’un porte-conteneur chinois. Du haut de son mĂštre quatre-vingt-dix, Francis portait un bĂ©ret bleu marine et une salopette vert bouteille. Ses manches retroussĂ©s laissaient voir des tatouages. Thomas lui fit signe et Francis lui esquissa un sourire.

« Bonjour monsieur, savez-vous que j’ai dĂ©jĂ  travaillĂ© sur un de ces bateaux ? Dans ma jeunesse si le monde tournait, c’est parce que ces gros engins mĂ©caniques flottaient, expliqua Francis en se tournant vers Thomas.
– Oui bonjour, c’est vrai qu’aujourd’hui ces types de bateaux ont complĂštement disparu, rĂ©pliqua Thomas.
– Vous savez, vous avez sĂ»rement dĂ» observer ce changement aussi, mais la principale raison de leur disparition c’est la mise en place du nouvel indice qui a supplantĂ© le PIB. À cette Ă©poque la quantitĂ© d’échange de nature Ă©conomique rĂ©alisĂ©e par un pays produisait sa valeur, ainsi on observait une intensification des Ă©changes, une dĂ©localisation de la production, bref on faisait des Ă©changes pour faire des Ă©changes.

Cette dynamique s’est totalement inversĂ©e, on a dĂ©cidĂ© de non plus mettre en valeur le nombre croissant d’échanges Ă©conomiques, mais le faible nombre de celui-ci. Les pays se sont ainsi mis en concurrence dans des objectifs d’autonomie de leurs citoyen⋅ne⋅s. Moins un pays se repose sur une centralisation des productions, c’est Ă  dire plus ses citoyen⋅ne⋅s sont autonomes dans la rĂ©alisation de leur quotidien, plus ce pays est mis en valeur.
– C’est vrai, j’étais encore assez jeune lors de ce renversement, mais j’avoue que je vois pas trop le lien direct avec la raison pour laquelle les porte-conteneurs ont disparu, s’interrogea Thomas.
– Bien, ça c’est grĂące Ă  un autre indice, il est encore prĂ©sent aujourd’hui mais il est si bien incorporĂ© par tout le monde qu’on a tendance Ă  l’oublier, j’en ai mĂȘme oubliĂ© le nom.
– L’indice de maniabilitĂ© ? proposa Thomas.
– Oui, c’est ça
 l’indice de maniabilitĂ©. En fait, il permettait d’observer la dĂ©pendance d’une sociĂ©tĂ© Ă  une technologie elle-mĂȘme dĂ©pendante de ressource, d’énergie non-humaine. Le propos, c’est de dire que l’univers technique que produit l’Homme doit se baser sur les capacitĂ©s physiques de l’Homme et non sur un asservissement de la nature comme ressource. De cette vision, il en dĂ©coule une dĂ©croissance forte dans les usages des technologies Ă  bouton, vous savez celle oĂč on appuie sur un bouton et ça marche tout seul sans qu’on sache vraiment comment, mais ce que l’on sait, c’est que ça consomme un Ă©quivalent en Ă©nergie non-humaine, expliqua Francis.
– Et de cette maniĂšre tous les procĂ©dĂ©s d’automatisation, les moteurs Ă©nergivores et tous ces autres Ă©lĂ©ments techniques superflus, ont disparu progressivement.C’est tout de mĂȘme fou qu’on ait pu penser de cette façon, un Homme hors de la nature quelle idĂ©e ! Â» reprit Thomas.
Francis sourit Ă  Thomas, puis poursuivit sa visite. Thomas reprit sa quĂȘte.

AprĂšs avoir suivi cette conversation, des souvenirs de mon usage destructeur me frappĂšrent. Je suis et je serais toujours Ă  l’image des Hommes qui me façonnent, mais tout de mĂȘme l’évocation d’un ancien moi en opposition avec la nature, me donne des frissons.

Son pĂšre retrouva Louka prĂšs d’une ancienne carte de la rĂ©gion, regardant surpris de longs chemins de couleur grisĂątre qui serpentaient dans la ville et au-delĂ .
« C’est quoi Papa ? c’est tout gris, dit l’enfant en pointant du doigt ces longs tracĂ©s.
– Ça tu vois, c’est une autoroute. Et lĂ  ce sont des routes nationales, ici les routes dĂ©partementales et lĂ  les rues de la ville, expliquait Thomas.
Thomas poursuivit, dĂ©crivant Ă  ces enfants ces voies de transports qu’ils n’avaient pas connues.
– À cette Ă©poque, nous utilisions des voitures pour nous dĂ©placer dans la ville. La voiture c’est 4 siĂšges plus ou moins qu’on met dans une boite. Puis on met cette boite sur quatre roues, on lui rajoute un moteur avec de l’essence, et ça roule !
Thomas continua en disant que chaque voiture avait un « propriĂ©taire Â» et de ce fait, on en faisait un usage individuel la plupart du temps.
– Mais, elle sont Ă©normes ces voitures ! Pourquoi elles sont si grosses si on est seul dedans ? ça sert Ă  rien ! s’étonna Louka. Â»
Face Ă  la surprise de son fils, Thomas soupira. Il lui revint en mĂ©moire ces heures de bouchon pour aller travailler au bureau, dans une compagnie d’assurances Ă  25 km de chez lui.

Son Ă©vocation des voitures me rappela le temps oĂč les immeubles s’assombrissaient Ă  cause de la pollution et oĂč ces voies bruyantes, polluantes, et dangereuses me traversaient de toute part. Aujourd’hui, le vĂ©lo a remplacĂ© la voiture mais les traces de ces anciennes routes n’ont pas pu ĂȘtre complĂštement effacĂ©es en si peu de temps. Elles sont maintenant recouvertes de terre, mais la nature peine Ă  reprendre ses droits face au bitume, encore trop proche de la surface de la terre. Seul les routes en dehors de la ville subsistent encore, mais ceux qui possĂšdent une voiture doivent la garer Ă  l’ancienne zone commerciale avant de prendre un autre moyen de transport pour rejoindre le centre.

Louka s’intĂ©ressa ensuite Ă  de curieux bĂątiments. De grandes structures de couleur blanche sont accompagnĂ©es d’immenses surfaces planes vides. Thomas dĂ©crivit ce lieu atypique comme un centre industriel destinĂ© au soin.
« Mais ils sont tout le temps malades ? s’interrogea l’enfant.
Thomas, amusĂ© de cette rĂ©action inattendue, rĂ©pondit :
– Non, Ă  cette Ă©poque les gens ne savaient pas se soigner, du moins une majoritĂ©. Une certaine Ă©lite de la sociĂ©tĂ© trimait pour apprendre un nombre considĂ©rable de connaissances afin de soigner les gens. Ces personnes aux diffĂ©rentes spĂ©cialitĂ©s se regroupaient dans des hĂŽpitaux, cliniques ou tous les autres lieux dĂ©diĂ©s au soin. Â» poursuivit Thomas.
Aujourd’hui, suite Ă  une surcharge des hĂŽpitaux durant l’effondrement, la centralisation des pratiques mĂ©dicales, c’est terminĂ©. Un processus de dĂ©centralisation des savoirs s’est enclenchĂ©. Des lieux de soins alternatifs sont apparus, ils regroupent un petit nombres de spĂ©cialistes. Ces lieux sont prĂ©sents presque Ă  chaque coin de rue, ils permettent de former les citoyen⋅ne⋅s aux pratiques mĂ©dicales et de mettre Ă  disposition un matĂ©riel mĂ©dical spĂ©cialisĂ©. Ainsi, tout le monde peut se soigner en consultant ces spĂ©cialistes gratuitement, et mĂȘme se former afin de succĂ©der Ă  ces mĂ©decins. DĂ©sormais, les citoyen⋅ne⋅s se soignent en grande partie en autonomie ou en se soignant mutuellement.

Thomas regardait Lucy et Louka jouer avec d’autres enfants. C’était beau. Avant l’effondrement, il Ă©tait enfermĂ© dans une compagnie d’assurance pour gagner une misĂšre. Tous les savoirs acquis pour se reconvertir dans l’ébĂ©nisterie, auparavant personne n’y faisait attention. Aujourd’hui, les sociologues cherchent Ă  reprĂ©senter ces interactions sociales aux travers de modĂšles, les modĂšles de DensitĂ©s EA2D (Echange, Acteurs, DiversitĂ© de savoir, DiversitĂ© de culture). Ces modĂšles tendent Ă  valoriser les espaces d’échanges culturels, de savoir ou juste d’interaction sociales. On voit apparaĂźtre diffĂ©rents niveaux de EA2D. Avant, les structures du savoir Ă©taient descendantes [SchĂ©ma 1 ci-dessous], avec peu d’acteurs et d’actrices transmettant un savoir en particulier. Suite Ă  l’effondrement, d’autres structures se sont dĂ©mocratisĂ©es, avec plus de diversitĂ© de savoirs [SchĂ©ma 2 ci-dessous] (limitant l’enfermement dans les bulles de filtres) et plus d’acteurs⋅actrices de cultures diverses permettant une mixitĂ© sociale importante [SchĂ©ma 3 et SchĂ©ma 4]. Des infrastructures comme l’UPLOAD reposent sur ces travaux pour Ă©laborer des schĂ©mas d’interactions entre les individus afin de coller aux dimensions PAPS.

SchĂ©ma 1 : Peu d’acteurs distribuant le savoir Ă  peu de personnes, apprentissage descendant

 

 SchĂ©ma 2 : davantage de savoir partagĂ©, toujours dans un modĂšle descendant

 

SchĂ©ma 3 : davantage de savoir partagĂ©, mise en rĂ©seaux des savoirs

 

SchĂ©ma 4 : diversitĂ© des interlocuteurs, chaque personne peut proposer et apprendre

 

Vous vous demandez sĂ»rement Ă  quoi correspond les dimensions PAPS n’est ce pas ? En plus de tous ces schĂ©mas et calculs, les hommes ont aussi dĂ©veloppĂ© une nouvelle vision de la sociĂ©tĂ©, fondĂ©e autour de 4 grandes dimensions : une dimension Pluriculturelle, Artisane, PĂ©dagogique et Subsistantielle. Thomas est occupĂ© avec ses enfants, je vais donc vous dĂ©tailler Ă  sa place ce qu’elles reprĂ©sentent.

1. La dimension Pluriculturelle
Cette dimension promeut l’ouverture Ă  l’autre et le refus de l’enfermement des individus dans des bulles de filtres. Elle ne pose pas de hiĂ©rarchie entre les matiĂšres, les savoirs ou des savoirs-faire.

2. La dimension Artisane
Cet Ă©clairage vise Ă  produire et rĂ©parer les objets de son quotidien. En gĂ©nĂ©rant un nouvel environnement technique, cette dimension transforme le rapport Ă  l’outil et permet aux individus de se rĂ©approprier les moyens de productions.

3. La dimension PĂ©dagogique
La dimension PĂ©dagogique prĂŽne les concept de transmission, de rĂ©ception et de partage du savoir sans limite ni barriĂšre. Elle vise a proposer le savoir pour tous et par tous Ă  la maniĂšre de structures comme l’UPLOAD ou d’autres lieux d’échanges plus petits.

4. La dimension Subsistantielle
L’autosuffisance passe aussi par une autosuffisance alimentaire. Dans cette optique, la sociĂ©tĂ© a cherchĂ© Ă  crĂ©er des rĂ©seaux de savoirs pour la subsistance du commun. Un individu seul ne pouvant pas toujours subvenir Ă  tout ces besoins, l’entraide devint le maĂźtre-mot de cette dimension. Le nouvel humain est connectĂ© avec la nature Ă  la maniĂšre de l’Homme selon Hans Jonas. Ce nouvel humain tend Ă  prĂ©server, et non plus Ă  asservir la nature.

L’histoire de Thomas s’inscrit dans une histoire plus globale avec l’effondrement, ce sont l’ensemble des fondements sur lesquels reposaient la sociĂ©tĂ© qui se sont effondrĂ©s. Une sociĂ©tĂ© servicielle et fonctionnaliste qui s’est ordonnĂ©e en classe sociale et mĂ©tier, le tout soumis aux principes d’une hiĂ©rarchie verticale. Avec la rarĂ©faction des ressources et l’augmentation de la frĂ©quence des catastrophes naturelles, les mĂ©tiers sont devenus inutiles, la chaĂźne servicielle s’est brisĂ©e. Afin de rependre de l’activitĂ©, les humains se sont rĂ©inventĂ©s, ils ont imaginĂ© une sociĂ©tĂ© organique oĂč chacun, chacune possĂ©dait une multitude de savoirs. Ces savoirs sont partagĂ©es dans les communs.

De cette maniĂšre l’UPLOAD permet la formation aux principes d’une vie autonome Ă  un large publique. Le citoyen apprend de cette maniĂšre Ă  s’approprier les moyens de production, de subsistance et les moyens pĂ©dagogiques. Ces concepts sont rĂ©employĂ©s dans la ville, Ă  travers des ateliers communaux de production, autrement nommĂ©s des tiers-lieux. Ces lieux alternatifs sont l’extension de l’UPLOAD, ils permettent le partage des connaissances artisanales, ainsi que la mise en commun des outils de production et de rĂ©paration.
L’arrivĂ©e de ces nouveaux espaces m’a fait grandement du bien, il a renforcĂ© le lien entre mes habitant⋅e⋅s et a permis de mettre en avant des pratiques non-destructrices de mon milieu.

Dans la derniĂšre salle, une stĂšle Ă©tait placĂ©e au centre de la piĂšce. Un panneau placĂ© Ă  sa droite donnait les explications suivantes :

L’effondrement est nĂ© de l’accumulation de diffĂ©rents facteurs. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, l’amplification des problĂšmes sociaux et sociĂ©taux, l’absence de remise en cause du systĂšme Ă©conomique capitaliste et l’inaction face aux enjeux environnementaux ont Ă©tĂ© le terreau fertile entraĂźnant le dĂ©clin de la sociĂ©tĂ©. Une pĂ©riode sombre durant laquelle la rarĂ©faction des ressources et la destruction du systĂšme Ă©conomique par une rĂ©cession qu’on n’a pas su empĂȘcher, ont mis Ă  mal la souverainetĂ© alimentaire et l’accĂšs au soin de chaque individu, d’autant plus fragilisĂ© par la haute frĂ©quence et l’intensitĂ© des catastrophes naturelles. Les individus ont vu leur mode de vie se mĂ©tamorphoser, se dĂ©grader, ne pouvant plus se projeter dans l’avenir, devant lutter pour survivre pour rĂ©pondre Ă  leur besoins de premiĂšre nĂ©cessitĂ©.

Dessiné au trait, un arbre dont on voit bien la base et tronc mais pas la houppe/ Un panneau écrit est posé contre le tronc sur une branche basse

Dessin de Martin ROUSSEL CC-BY-SA

Presque Ă©mu par tous ces mots, je vis Thomas et ses deux enfants quitter l’exposition, le cƓur plein d’espoir pour cette future gĂ©nĂ©ration.

L’exposition en mon honneur Ă©tait belle et poignante et montrait tout Ă  fait Ă  quel point il Ă©tait important de ne pas tomber Ă  nouveau dans nos anciennes habitudes. J’attends avec impatience et confiance l’exposition suivante, celle qui illustrera ce que je serai devenue demain..

Texte sous licence CC-BY-SA
Écrit par : AUBERT Paul, DETEVE Damien, DUFOUR TimothĂ©, EGLES Lisa, ROUSSEL Martin
Co-Ă©ditrice : Numa HELL

 

 

Bibliographie

[1] COGNIE Florentin, PERON Madeleine. Mesurer la biodiversitĂ© [en ligne]. Conseil d’analyse Ă©conomique, Septembre 2020 (gĂ©nĂ©rĂ© le 18 janvier 2024). Disponible sur Internet : https://www.psychaanalyse.com/pdf/MESURER%20LA%20BIODIVERSITE%20FOCUS%202020%20(11%20Pages%20-%20569%20Ko).pdf

Comprendre un peu mieux les thĂ©ories autour de l’effondrement :

À propos de la dĂ©mocratie athĂ©nienne :

  • MOSSÉ, C. (2013). Regards sur la dĂ©mocratie athĂ©nienne. Perrin.

Pour en apprendre plus sur les diffĂ©rentes mĂ©thodes de vote :

Pour comprendre d’oĂč vient l’idĂ©e que plus une proposition provoque des dĂ©bats, plus elle doit faire l’unanimitĂ© Ă  la fin du dĂ©bat :

  • ROUSSEAU, J. (1762). Du contrat social ou Principes du droit politique.

Pour comprendre nos hypothĂšses autour de l’universitĂ© populaire libre ouverte, autonome et dĂ©centralisĂ©e, la dĂ©finition de l’UPLOAD : https://upload.framasoft.org/fr/

Pour comprendre davantage ce dont nous parlions autour du « conformisme du savoir Â», l’utilitĂ© des connaissances :

  • GRAEBER, D. (2018) Bullshit Jobs.

Pour comprendre la bascule rĂ©alisĂ©e par l’UPLOAD dans la sociĂ©tĂ© :

  • FRIEDMANN, G.(1963). OĂč va le travail humain ?
  • ILLICH, I. (2014). La convivialitĂ©.
  • GORZ, A. (2008). Écologica. Editions GalilĂ©e.
  • PARRIQUE, T. (2022). Ralentir ou pĂ©rir : L’économie de la dĂ©croissance.

Mobilizon V4 : the maturity stage

Par : Framasoft
5 décembre 2023 à 03:10

5 years after its announcement, Mobilizon, our free, federated alternative to Facebook groups and events, is reaching maturity. We take this opportunity to look back on its history and future.

🩆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

âžĄïž Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

Five years of Mobilizon

As this is the last major version of Mobilizon to be ported by Framasoft (yes, we’re teasing you a bit 😅 ), we’d like to start with a reminder of the various stages that led us to this v4.

2018 : an intention and attentions

Remember : in December 2018 (5 years ago already !), we announced (in French) our intention to develop Mobilizon. Our aim was to offer an alternative to Facebook groups and events, which had become the de facto dominant tool as a platform for mobilisation, whether it was organising a birthday party, a free software conference or a climate protest.

To do this, we decided to do things in the right order, starting by asking different audiences about their real needs and expectations (not those we assumed). The aim was to create a tool that was not only practical and welcoming, but also empowering. For example, we decided to reject any form of social gamification (in Mobilizon you follow groups rather than individuals, we banned infinite scrolling in favour of simple pagination, etc.).

 

Illustration of Face Ghoûl, a dripping, clawed monster adorned with the Facebook logo

Click to support us and push back Face GhoĂ»l – Illustration CC-By David Revoy

2019 : Crowdfunding and first beta version

In May 2019, we launched an appeal for donations to fund the development of a first version. Thanks to the mobilisation and generosity of over 1,000 donors, it was a success, with almost €60,000 raised. Less than 6 months later, we announced a beta version of the software.

This version provided a good foundation for creating and publishing events. However, it still lacked « core Â» functionalities, such as the ability to register anonymously for an event, or federation (i.e. the ability of a Mobilizon instance (in French) to easily exchange data with other Mobilizon instances, or even Mastodon instances).

2020 : a pandemic and a V1

In October 2020, after a few months delay due to a worldwide pandemic, the first stable version (« v1 Â») of Mobilizon was released !

This v1 already offered what was to become the core of the software : groups (the central element of Mobilizon), articles, resources linked to a group, the possibility of having several profiles for the same account, the possibility of participating in an event without registering, and
 the federation.

 

Drawing of Rose, the Mobilizon Fennec mascot. She is in a posture reminiscent of Tai Chi Chuan.

Click to support us and help Rose, the Mobilizon mascot – Illustration CC-By David Revoy

2021 : notifications and an app

At the end of 2021, we announced version 2 of Mobilizon. One of the main new features was the eagerly awaited integration of a notification system. But also on the menu : time zone management, « RTL Â» management (for languages written from right to left, such as Arabic or Hebrew), provision of RSS feeds, the addition of sorting filters, the ability to define an event as « online Â» (without geographical location), public group tracking, etc. There was even the release of a smartphone application developed by Tom79 (thanks again to him !).

2022 : Engines and search

The third major version of Mobilizon was released with the regularity of a Swiss watch, one year after v2.

Its main focus was search. It introduced the possibility of federated searches : a search from the « SOMETHING Â» instance could return results from events hosted on the Mobilizon « ELSE Â» instance. As with PeerTube’s SepiaSearch metasearch engine, we designed and implemented a Mobilizon-specific engine that allows searches across multiple instances : https://search.joinmobilizon.org

With this release, we have also redesigned the front page of the software. Our aim is to give you more opportunities to discover events and groups you may not have known existed, and to make the diversity of content published on Mobilizon more visible.

 

Rose, the Mobilizon mascot, with a magnifying glass

Rose search – Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

2023 : waiting for v4


During 2023 we also quietly released two minor versions. These added anti-spam tools, the ability to manage arbitrary addresses (because an address database can never be perfectly up to date), the ability to use external authentication systems, and the ability to define an external website for people who want to manage registrations outside Mobilizon.

They were also the occasion for bug hunting and improvements to the Mobilizon API, paving the way for one of the most eagerly awaited features of v4 (yes, the teasing is unsustainable ;) ).

Rose, the Mobilizon fennec mascot, plays a backhand tennis game to send back a letter marked "spam".

Rose fights SPAM – Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

What’s new in Mobilizon v4 ?

We’ve done it ! Version 4 is finally here :) And we’re very proud of the new features it brings !

Private Announcements and Conversations

Event organisers can now send private announcements to attendees. This has been a long awaited feature !

Group or event administrators or moderators can now contact people registered in a group or event directly. You can then write to all these people, or select sub-groups, for example only those who have confirmed their attendance, or conversely those who have not confirmed (or declined). It’s even possible to contact people who have registered without creating a Mobilizon account. This opens up some very interesting possibilities, such as the possibility of communicating important information : a change of location or date, for example.

Please note that this is an announcement system and registrants cannot reply (although moderators can add messages). This is not a forum, but a channel for sharing important information in a more top-down way.

As well as this announcement mechanism, we’ve added a conversation system.

This allows you to contact a group or specific people and chat with them live.

For example, an outsider to an event can contact the group administrator from the event page and exchange messages with them. Think of this conversation system as the « DM Â» (direct message) or « MP Â» (private message) system you know from other social platforms.

For those who have a Mastodon account (or equivalent), the magic of FĂ©divers means that you can even use this conversation feature to send private messages from Mastodon, while the person you are contacting can reply from Mobilizon !

Import and synchronise events from other platforms (Facebook, Meetup, etc.)

Once again, this was one of the most eagerly awaited features of Mobilizon.

But it was also one of the most complicated for us to implement in the software. Because these external platforms (yes, Facebook, we’re looking at you !) are the despots of kingdoms of which you are merely the vassal. If they want to raise the drawbridge over which your data passes, they can do so with the snap of a finger, and there is nothing you or we can do about it.

That’s why we’re announcing this feature as present, BUT with a great deal of reserve and caution.

Nevertheless, we’re excited to introduce this new Mobilizon feature to you !

How does it work ?

First of all, please understand that everything that follows takes place
 outside of Mobilizon. In an external tool modestly called « Mobilizon Import System Â» (note that we’ve kept it simple 😅 ).

From this tool, you’ll be able to connect to your Mobilizon account and define your profiles or groups on which you authorise external platforms (such as Meetup or EventBrite) to post. These profiles and groups then become « Destinations Â».

Then, simply go to the page of the event you want to synchronise (e.g. https://www.eventbrite.fr/e/billets-street-art-feminisme-743545834607), copy and paste this address into Mobilizon’s import system, and the event will be imported.

In addition to the classic import, it is also possible (depending on the platform) to set up the synchronisation of one or more events. Once synchronised, the new events will be published on your selected Mobilizon profile/group. Event updates on the source (for example, if you change the description on Meetup) will automatically update the event republished on Mobilizon (note that deletions are not currently handled).

Important note : iCal (.ics) event feeds are supported ! This means you can have events in Framagenda (or Google Calendar, we won’t judge you (too much)) and synchronise them in Mobilizon ! Nice, isn’t it ?

In addition to the iCal format, the platforms currently supported are Eventbrite, Meetup


Yes, we can see you now, screaming in your head :

« What about Facebook ? đŸ„ș « 

So Facebook, « It’s complicated Â» ©

We did all the work on our end and
 it works (Yaaaaaaaaay ! đŸ„ł)
 but only with our « App Developer Â» account (Oooooooohhh ! 😩).

 

We still have to go through several validation steps, and
 we have absolutely no hand in it. It’s Facebook’s kingdom, so Facebook decides. Maybe it’ll work for 5 years, 5 months, 5 days. Maybe it won’t work at all. đŸ€·

Technically, another feature – reserved for developers – that we’ve added is the ability to add « webhooks« , which are internal calls that can also act as « destinations Â» for sources. Events can then be sent to these webhooks, which will do
 well, whatever you want them to do ! This might be useful for our friends at Transiscope, for example, so that their tool can also import events from other platforms.

The « Mobilizon Import System Â» was deliberately developed outside the Mobilizon core. It is therefore a separate piece of software. In fact, we think that this software is likely to need a lot of modifications (for example, to correct bugs or to add new platforms such as DĂ©mosphĂšre or Agenda Militant) and that there might be an interest in hosting this application outside Mobilizon instances (for example, to share functionality between several instances, or to manage the legal risks imposed on us by third party platforms). So we’ve made it a separate software project, but of course free and self-hosting.

Other Mobilizon v4 improvements

Don’t go away ! We’ve got more great features to share with you !

First of all, we’ve improved compatibility for tracking other federated event instances (one of the most interesting projects is « Event Federation for WordPress« , which would eventually allow the famous WordPress website/blog engine to be used as an event platform. We talked to the people coordinating this project to share our experiences and incorporated their requests in the form of developments in Mobilizon (which they confirmed in their latest blog post).

Secondly, we have improved the formatting of event descriptions when exporting events and in ICS feeds (which now take into account the status « tentative Â», « confirmed Â» or « cancelled Â»).

Also, we changed email registration confirmations for attendees without an account to now include an unsubscribe link.

Finally, Mobilizon is now available on more operating systems and architectures (Debian, Ubuntu, Fedora, arm64, etc.).

Mission accomplished, Framasoft is ready to pass the baton !

Framasoft had announced in March 2023 in the Mobilizon roadmap that this v4 would be the last we would develop.

We still strongly believe in the future of this project.

But we’ve reached our goal : we announced an intention and a vision in 2018 and
 we’ve fulfilled our mission !

Of course, software is far from bug-free. But anyone involved in software development knows that there will always be things to fix, features to add
 It’s never-ending. And we sincerely believe that it’s also important to be able to step back, say to yourself that you’ve kept your commitment, and hand over a project.

The Framasoft team is small : Mobilizon is a salaried developer (yes, only one !), and not even full-time
 He is certainly supported by the rest of the association in terms of communication, project management, fundraising, etc. But after five years, we consider the project a success. But after 5 years, we feel that Mobilizon is stable enough for him to redirect his energy and skills to other projects and missions.

We’re not putting Mobilizon on the shelf !

First of all, Framasoft is committed to maintain this v4 for the next few months (and as long as we can), especially in case of security updates or blocking bugs. We’ll also maintain our public, French-language forum https://mobilizon.fr.

But we won’t be developing any new features.

Secondly, another team (the Kaihuri association, well known to the Mobilizon community as the maintainers of the Keskonfai instance) already has a take-over and contribution project to improve Mobilizon’s handling. They present their project and their ambitions on our forum dedicated to Mobilizon : don’t hesitate to give them your feedback and encouragement (or disagreement, for that matter), but also your desire and ability to contribute.

So, if the community doesn’t mind, in the next few weeks we’ll be handing over all the Mobilizon « keys Â» to this community (they already have maintainer access to the source code repository, but this also applies to the joinmobilizon.org, mobilizon.org, search.joinmobilizon.org websites, tools, social media accounts, etc.).

Mobilizon seems to have a bright future ahead !

Drawing in the style of a fighting video game, featuring the Mobilizon fennec and the facebook Groups monster.

For five years, thanks to your donations, Rose has been training to fight Faceghoul – Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Five years of Mobilizon, thanks to you (and your donations) !

Although we’ll be handing over the keys to the project in a few weeks time, all the work done throughout 2023 has come at a significant cost.

If you like this version 4, and it’s possible for you to do so, we encourage you to support Framasoft as a token of our gratitude for all the work we’ve done this year, but also for honouring our original moral contract : to provide you with a free, federated alternative to Facebook groups and events.

Once again this year we need you, your support, your sharing, to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply ethical digital spaces.

So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft Â» page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible :

 

Screenshot of the Framasoft 2023 donation bar at 19% - €37249

If we are to balance our budget for 2024, we have five weeks to raise €162,716 : we can’t do it without your help !

Support Framasoft

Mobilizon V4 : l’étape de la maturitĂ©

Par : Framasoft
5 décembre 2023 à 03:09

5 ans aprĂšs son annonce, Mobilizon, notre alternative libre et fĂ©dĂ©rĂ©e aux groupes et Ă©vĂ©nements Facebook atteint une phase de maturitĂ©. L’occasion pour nous de revenir sur son histoire et son avenir.

🩆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux gĂ©ants du web !

GrĂące Ă  vos dons (dĂ©fiscalisables Ă  66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web Ă©thique et convivial. Retrouvez un rĂ©sumĂ© de nos avancĂ©es en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

âžĄïž Lire la sĂ©rie d’articles de cette campagne (nov. – dĂ©c. 2023)

Cinq années de Mobilizon

Comme cette version est la derniĂšre version majeure de Mobilizon qui sera portĂ©e par Framasoft (oui, on vous tease un peu 😅 ), nous vous proposons de commencer par un rappel des diffĂ©rentes Ă©tapes qui nous ont mené·es Ă  cette v4.

2018 : une intention et des attentions

Souvenez-vous : en dĂ©cembre 2018 (5 ans dĂ©jĂ  !) nous annoncions notre intention de dĂ©velopper Mobilizon. Notre objectif Ă©tait de proposer une alternative aux groupes et Ă©vĂ©nements Facebook, qui Ă©tait devenu de facto l’outil dominant comme plateforme de mobilisation, qu’il s’agisse d’organiser un anniversaire, une confĂ©rence sur le logiciel libre, ou une manifestation pour le climat.

Pour cela, nous avions choisi de faire les choses dans l’ordre, en commençant par interroger diffĂ©rents publics sur leurs attentes et leurs besoins rĂ©els (et non ceux que nous supposions). Le but Ă©tant de crĂ©er un outil non seulement pratique et accueillant, mais aussi Ă©mancipateur. Ainsi, nous avons par exemple assumĂ© le choix de refuser toute gamification sociale (dans Mobilizon, vous suivez des groupes et non des individus, nous nous sommes interdits le scroll infini pour lui prĂ©fĂ©rer une simple pagination, etc.).

Illustration de Face Ghoûl, un monstre dégoulinant et griffu orné du logo de Facebook

Cliquez pour nous soutenir et aider Ă  repousser Face GhoĂ»l – Illustration CC-By David Revoy

2019 : un crowdfunding et premiĂšre bĂȘta

En mai 2019, nous avions fait un appel aux dons afin de pouvoir financer le dĂ©veloppement d’une premiĂšre version. GrĂące Ă  la mobilisation et la gĂ©nĂ©rositĂ© de plus de 1 000 donateur⋅ices, ce fut un succĂšs avec prĂšs de 60 000€ rĂ©coltĂ©s. Moins de 6 mois plus tard, nous annoncions une version bĂȘta du logiciel.

Cette version posait dĂ©jĂ  de belles fondations pour la crĂ©ation et la publication d’évĂ©nements. Cependant, des fonctionnalitĂ©s « centrales Â» Ă©taient encore manquantes, comme la possibilitĂ© de pouvoir s’inscrire anonymement Ă  un Ă©vĂ©nement, ou la fĂ©dĂ©ration (c’est-Ă -dire la capacitĂ© d’une instance Mobilizon Ă  pouvoir Ă©changer facilement des donnĂ©es avec d’autres instances Mobilizon, ou mĂȘme des instances Mastodon).

2020 : une pandĂ©mie et une V1

En octobre 2020, aprĂšs quelques mois de « retard Â» pour cause de pandĂ©mie mondiale, la premiĂšre version stable (« v1 Â») de Mobilizon Ă©tait publiĂ©e !

Cette v1 proposait dĂ©jĂ  ce qui allait ĂȘtre le cƓur du logiciel : les groupes (qui sont l’élĂ©ment central de Mobilizon), les articles, les ressources liĂ©es Ă  un groupe, la possibilitĂ© d’avoir plusieurs profils pour un mĂȘme compte, la possibilitĂ© de participer Ă  un Ă©vĂ©nement sans s’inscrire, et
 la fĂ©dĂ©ration.

Dessin de Rose, la Fennec mascotte de Mobilizon. Elle est dans une posture Ă©voquant le Tai Chi Chuan.

Cliquez pour nous soutenir et aider Rose, la mascotte de Mobilizon – Illustration CC-By David Revoy

2021 : des notifications et une application

Fin 2021, nous annoncions la version 2 de Mobilizon. L’une des principales nouveautĂ©s Ă©tait l’intĂ©gration d’un systĂšme de notifications, particuliĂšrement attendu. Mais il y avait aussi au menu : la gestion des fuseaux horaires, la gestion « RTL Â» (pour les langues s’écrivant de droite Ă  gauche, comme l’arabe ou l’hĂ©breu), la mise Ă  disposition de flux RSS, l’ajout de filtres de tri, la possibilitĂ© de dĂ©finir un Ă©vĂ©nement comme « en ligne Â» (sans lieu gĂ©ographique), le suivi public des groupes, etc. Il y a mĂȘme eu la publication d’une application smartphone, dĂ©veloppĂ©e par Tom79 (merci encore Ă  lui !).

2022 : des moteurs et de la recherche

La troisiĂšme version majeure de Mobilizon fut publiĂ©e, avec la rĂ©gularitĂ© d’une horloge suisse, un an aprĂšs la v2.

Elle Ă©tait essentiellement tournĂ©e autour de la question de la recherche. Ainsi, elle apportait la possibilitĂ© de faire des recherches fĂ©dĂ©rĂ©es : une recherche depuis l’instance « TRUC Â» peut ainsi retourner des rĂ©sultats d’évĂ©nements hĂ©bergĂ©s sur l’instance Mobilizon « MACHIN Â». Comme pour PeerTube avec son mĂ©tamoteur SepiaSearch, nous avons dĂ©veloppĂ© et mis en place un moteur spĂ©cifique Ă  Mobilizon permettant la recherche sur de multiples instances : https://search.joinmobilizon.org

Cette version a aussi Ă©tĂ© l’occasion de revoir le design de la page d’accueil du logiciel. Notre objectif : augmenter vos possibilitĂ©s de dĂ©couvrir des Ă©vĂ©nements et des groupes dont vous ne soupçonneriez pas l’existence, et de rendre davantage visible la diversitĂ© des contenus publiĂ©s sur Mobilizon.

Rose, la mascotte de Mobilizon, avec une loupe

Rose Recherche – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

2023 : en attendant la v4


Pendant l’annĂ©e 2023, nous avons aussi publiĂ©, plus discrĂštement, deux versions mineures. Elles ont ajoutĂ© des outils permettant de lutter contre le spam, ont donnĂ© la facultĂ© de gĂ©rer des adresses arbitraires (car une base de donnĂ©es d’adresses ne peut jamais ĂȘtre parfaitement Ă  jour), ouvert la possibilitĂ© d’utiliser des systĂšmes d’authentification externe, et la facultĂ© de dĂ©finir un site web externe pour les personnes souhaitant gĂ©rer les inscriptions en dehors de Mobilizon.

Elles ont aussi Ă©tĂ© l’occasion d’une chasse aux bugs, et de l’amĂ©lioration de l’API de Mobilizon, ce qui a permis de prĂ©parer le terrain pour l’une des fonctionnalitĂ©s les plus attendues de la v4. (oui, le teasing est insoutenable ;) )

Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, fait un revers de Tennis pour renvoier un une lettre marquée "spam"

Rose lutte contre le SPAM – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Les nouveautés de Mobilizon v4

Ça y est ! La version 4 est enfin sortie :) Et nous sommes trĂšs fier⋅es des nouvelles fonctionnalitĂ©s qu’elle apporte !

Annonces privées et conversations

Les organisateurices d’évĂ©nements peuvent dorĂ©navant envoyer des annonces privĂ©es aux participant⋅es. C’était une fonctionnalitĂ© trĂšs attendue !

Ainsi, les adminstrateurices ou modĂ©rateurices d’un groupe ou d’un Ă©vĂ©nement peuvent maintenant contacter directement les personnes inscrites Ă  un groupe ou un Ă©vĂ©nement. Vous pourrez donc Ă©crire Ă  toutes ces personnes, ou sĂ©lectionner des sous-groupes, par exemple en ne choisissant uniquement que les personnes qui ont confirmĂ© leur participation, ou, au contraire, les personnes qui n’ont pas confirmĂ© (ou celles refusĂ©es). Il est mĂȘme possible de contacter les personnes qui se sont inscrites sans crĂ©er de compte Mobilizon. Cela ouvre des perspectives trĂšs intĂ©ressantes, comme la possibilitĂ© de transmettre des informations importantes : un changement de lieu ou de date, par exemple.

Notez qu’il s’agit d’un systĂšme d’annonce, les simples inscrit⋅es ne peuvent pas rĂ©pondre (bien que les modĂ©rateur⋅ices pourront, de leur cĂŽtĂ©, ajouter des messages). Il ne s’agit pas d’un forum, mais bien d’un canal permettant de partager une information importante, de façon plutĂŽt descendante.

capture d'écran d'une annonce privée dans Mobilizon

En parallĂšle de ce mĂ©canisme d’annonce, nous avons ajoutĂ© un systĂšme de conversation.

Ce dernier permet d’entrer en contact avec un groupe, ou certaines personnes, et d’échanger avec elle en direct.

Par exemple, une personne extĂ©rieure Ă  un Ă©vĂ©nement pourra, depuis la page d’un Ă©vĂ©nement, entrer en contact avec l’administratrice d’un groupe et Ă©changer des messages avec elle. Voyez ce systĂšme de conversation comme celui, bien connu, des « DM Â» (« Direct Message Â») ou « MP Â» (« Message privĂ© Â») d’autres plateformes sociales.

capture d'écran des conversations privées dans Mobilizon

Pour les personnes qui ont un compte Mastodon (ou Ă©quivalent), la magie du FĂ©divers fait que vous pouvez mĂȘme utiliser cette fonctionnalitĂ© Conversation en utilisant, de votre cĂŽtĂ©, des messages privĂ©s depuis Mastodon alors que la personne contactĂ©e pourra vous rĂ©pondre depuis Mobilizon !

Import et synchronisation d’évĂ©nements depuis d’autres plateformes (Facebook, Meetup, etc)

LĂ  encore, il s’agissait d’une des fonctionnalitĂ©s les plus attendues de Mobilizon.

Mais clairement, c’était l’une des plus compliquĂ©es pour nous Ă  implĂ©menter dans le logiciel. Car ces plateformes externes (oui Facebook, c’est toi qu’on regarde !) sont les despotes de royaumes dont vous n’ĂȘtes que les vassaux. Si elles veulent relever le pont levis par oĂč passent leurs donnĂ©es, elles peuvent le faire d’un claquement de doigts, et ni vous, ni nous, ne pourront rien y faire.

C’est pourquoi nous annonçons cette fonctionnalitĂ© comme prĂ©sente, MAIS sujette Ă  beaucoup (mais vraiment beaucoup) de rĂ©serve et de prudence.

Cependant, ne boudons pas notre plaisir de vous prĂ©senter cette nouvelle capacitĂ© de Mobilizon !

Comment ça marche ?

D’abord, comprenez bien que tout ce qui suit se passe
 en dehors de Mobilizon. Dans un outil externe pudiquement nommĂ© « SystĂšme d’Import de Mobilizon Â» (notez qu’on a fait simple 😅 ).

Depuis cet outil, vous allez pouvoir vous connecter Ă  votre compte Mobilizon, et dĂ©finir vos profils ou groupes sur lesquels vous autorisez les plateformes externes (type Meetup ou EventBrite) Ă  poster. Ces profils et groupes deviendront alors des « Destinations Â».

Ensuite, il suffit d’aller sur la page de l’évĂ©nement Ă  synchroniser (par exemple https://www.eventbrite.fr/e/billets-street-art-feminisme-743545834607 ) et de copier-coller cette adresse dans le SystĂšme d’import de Mobilizon, et l’évĂ©nement sera importĂ©.

En dehors de l’import classique, il est aussi possible (suivant les plateformes) de mettre en place une synchronisation d’un ou plusieurs Ă©vĂ©nements. Une fois la synchronisation mise en place, les nouveaux Ă©vĂ©nements sont publiĂ©s sur votre profil/groupe Mobilizon sĂ©lectionnĂ©. Les mises Ă  jour d’évĂ©nements sur la source (par exemple si vous modifiez la description sur Meetup) entraĂźnent automatiquement une mise Ă  jour de l’évĂ©nement republiĂ© sur Mobilizon (attention, pour le moment, les suppressions ne sont pas gĂ©rĂ©es).

Note importante : les flux iCal (.ics) d’évĂ©nements sont supportĂ©s ! Cela signifie que vous pouvez parfaitement avoir des Ă©vĂ©nements dans Framagenda (ou Google Agenda, on ne vous jugera pas (trop)), et les synchroniser dans Mobilizon ! Classe, non ?

En plus du format iCal, les plateformes supportées pour le moment sont Eventbrite, Meetup


Oui, on vous voit, lĂ , en train de hurler dans vos tĂȘtes :

« Et Facebook ? ! đŸ„ș Â»

Alors Facebook, « C’est compliquĂ© Â» ©

On a fait tout le travail de notre cĂŽtĂ©, et
 ça fonctionne (Wouuuuuaiiiis ! đŸ„ł)
 mais uniquement avec notre compte « dĂ©veloppeur d’applications Â» (Oooooooohhh ! 😩).

Il nous reste plusieurs Ă©tapes de validation Ă  passer, et
 nous n’avons absolument pas la main dessus. C’est le royaume de Facebook, c’est donc Facebook qui dĂ©cide. Peut-ĂȘtre que ça fonctionnera 5 ans, 5 mois, ou 5 jours. Peut-ĂȘtre que ça ne fonctionnera pas du tout. đŸ€·

Techniquement, une autre possibilitĂ© – rĂ©servĂ©e aux dĂ©veloppeur⋅euses – que nous avons ajoutĂ©e est celle de pouvoir ajouter des « webhooks Â», c’est-Ă -dire des appels internes qui pourront, eux aussi, servir de « Destinations Â» pour les sources. Les Ă©vĂ©nements pourront donc ĂȘtre envoyĂ©s Ă  ces webhooks qui feront
 et bien ce que vous dĂ©ciderez qu’ils doivent en faire ! Par exemple cela pourrait ĂȘtre utile pour nos ami⋅es de Transiscope afin que leur outil puisse aussi importer des Ă©vĂ©nements d’autres plateformes.

capture d'écran animée montrant les étapes d'import d'un événement externe dans mobilizon.

Le « SystĂšme d’Import de Mobilizon Â» est volontairement dĂ©veloppĂ© en dehors du cƓur de Mobilizon. C’est donc un logiciel Ă  part. En effet, nous estimons d’une part que ce logiciel risque d’avoir besoin de nombreuses modifications (par exemple pour corriger des bugs ou ajouter de nouvelles plateformes, comme DĂ©mosphĂšre ou l’Agenda Militant), et d’autre part qu’il peut y avoir de l’intĂ©rĂȘt Ă  hĂ©berger cette application en dehors des instances Mobilizon (par exemple pour mutualiser la fonctionnalitĂ© entre plusieurs instances, ou pour gĂ©rer les risques juridiques que nous imposent les plateformes tierces). Nous en avons donc fait un projet logiciel sĂ©parĂ©, mais Ă©videmment libre et auto-hĂ©bergeable.

Autres améliorations de Mobilizon v4

Ne partez pas ! Nous avons encore d’autres fonctionnalitĂ©s intĂ©ressantes Ă  partager !

Tout d’abord, nous avons amĂ©liorĂ© la compatibilitĂ© pour suivre d’autres instances d’évĂ©nements fĂ©dĂ©rĂ©s (l’un des projets les plus intĂ©ressants Ă©tant « Event Federation for WordPress Â» qui permettrait Ă  terme d’utiliser le cĂ©lĂšbre moteur de sites/blog WordPress comme plateforme d’évĂ©nements. Nous avons Ă©changĂ© avec les personnes qui coordonnent ce projet afin de partager notre expĂ©rience, et intĂ©grĂ© leurs demandes sous forme de dĂ©veloppements dans Mobilizon (ce qu’ils confirment dans leur dernier billet blog (en anglais)).

Lors des exports d’évĂ©nements ainsi que dans les flux ICS, nous avons amĂ©liorĂ© le formatage de la description des Ă©vĂ©nements (qui prennent maintenant en compte les statuts « provisoire Â», « confirmĂ© Â» ou « annulĂ© Â»).

Ensuite, les confirmations d’inscriptions par mail pour les participant⋅es sans compte contiennent maintenant un lien de dĂ©sinscription.

Enfin, Mobilizon est maintenant disponible sous davantage de systùmes d’exploitation et architectures (Debian, Ubuntu, Fedora, arm64, etc).

Mission accomplie, Framasoft est prĂȘte Ă  faire la passe !

Framasoft avait annoncé en mars 2023 dans la roadmap Mobilizon, que cette v4 serait la derniÚre que nous développerions.

Nous croyons toujours trùs fort dans l’avenir de ce projet.

Mais nous avons atteint notre objectif : nous avions annoncĂ© une intention et une vision en 2018 et
 nous avons rempli notre mission !

gif "mobilizon mission accomplie" avec le jeune homme de la vidéo "bienvenue sur Internet" qui fait un pouce en l'air

Le logiciel n’est pas exempt de bugs, Ă©videmment, loin de lĂ . Mais quiconque fait du dĂ©veloppement logiciel sait pertinemment qu’il y aura toujours des choses Ă  corriger, des fonctionnalitĂ©s Ă  ajouter
 C’est sans fin. Et nous pensons sincĂšrement qu’il faut aussi savoir prendre du recul, se dire qu’on a tenu notre engagement, et transmettre un projet.

L’équipe de Framasoft est rĂ©duite : Mobilizon, c’est un dĂ©veloppeur salariĂ© (oui, un seul !), et encore, mĂȘme pas Ă  temps plein
 Il est certes accompagnĂ© par le reste de l’association sur la communication, la gestion de projet, la recherche de fonds, etc. Mais au bout de 5 ans nous considĂ©rons Mobilizon comme suffisamment stable pour qu’il puisse rediriger son Ă©nergie et ses compĂ©tences sur d’autres projets et d’autres missions.

Nous ne mettons pas Mobilizon au placard, non plus, hein !

Tout d’abord, Framasoft s’engage, pour les prochains mois (et autant qu’on le pourra) Ă  maintenir cette v4, notamment en cas de mise Ă  jour de sĂ©curitĂ©, ou de bugs bloquants. Nous maintiendrons aussi notre instance publique et francophone https://mobilizon.fr

Mais nous ne nous lancerons pas dans le développement de nouvelles fonctionnalités.

Ensuite, une autre Ă©quipe (l’association Kaihuri, bien connue de la communautĂ© Mobilizon en tant que mainteneuse de l’instance Keskonfai), a dĂ©jĂ  un projet de reprise et de contribution, pour amĂ©liorer la prise en main de Mobilizon. Iels vous prĂ©sentent leur projet et leurs ambitions sur notre forum consacrĂ© Ă  Mobilizon : n’hĂ©sitez pas Ă  leur partager vos retours et encouragements (ou divergences, d’ailleurs), mais aussi vos envies et capacitĂ©s de contribution.

Ainsi, si la communautĂ© n’y voit pas d’inconvĂ©nient, nous transmettrons dans les prochaines semaines l’ensemble des « clĂ©s Â» de Mobilizon Ă  cette communautĂ© (iels ont dĂ©jĂ  un accĂšs Maintainer sur le dĂ©pĂŽt du code source, mais cela concerne aussi les sites web joinmobilizon.org, mobilizon.org, search.joinmobilizon.org, les outils et comptes de mĂ©dias sociaux, etc.).

Mobilizon semble donc avoir de beaux jours devant elle !

Dessin dans le style d'un jeu vidĂ©o de combat, oĂč s'affronte la fennec de Mobilizon et le monstre de facebook Groups.

Pendant cinq ans, grĂące Ă  vos dons, Rose s’est entraĂźnĂ©e Ă  lutter contre Faceghoul – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cinq annĂ©es de Mobilizon, c’est grĂące Ă  vous (et Ă  vos dons) !

MĂȘme si nous transmettrons a priori les clĂ©s du projet dans quelques semaines, tout le travail effectuĂ© tout au long de l’annĂ©e 2023 a eu un coĂ»t non nĂ©gligeable.

Si cette version 4 vous plaĂźt, et que c’est possible pour vous, nous vous encourageons donc Ă  soutenir Framasoft en forme de gratitude pour le travail effectuĂ© cette annĂ©e, mais aussi pour avoir respectĂ© le contrat moral de dĂ©part : vous fournir une alternative libre et fĂ©dĂ©rĂ©e aux groupes et Ă©vĂ©nements Facebook.

Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

Nous avons donc demandĂ© Ă  David Revoy de nous aider Ă  montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft« , qu’on vous invite Ă  visiter (parce que c’est beau) et surtout Ă  partager le plus largement possible :

Capture d'Ă©cran de la barre de dons Framasoft 2023 Ă  19% - 37284 €

Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste quatre semaines pour rĂ©colter 162 716 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

 

Soutenir Framasoft

 

Berlin, March 2023 : Diary of the first ECHO Network study visit

Par : Framasoft
27 juin 2023 Ă  08:09
From 27 to 31 March 2023, the first study visit of the European project ECHO Network took place in Berlin. This report looks back on this week of exchange on the theme of « Young people, social networks and political education« , organised by the Willi Eichler Academy.

As a reminder, the participants in the ECHO Network exchange come from 7 different organisations in 5 European countries : CemĂ©a France, CemĂ©a Federzione Italia, CemĂ©a Belgium, Willi Eichler Academy (Germany), Solidar Foundation (European network), Centar Za Mirovne Studije (Croatia), Framasoft (France). Around twenty people took part in the study visit.

It’s a chilly spring in Berlin !

It’s a long way to Berlin !

In order to promote the values of the Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network project, the Framasoft participants wanted to travel to Berlin by train. So Monday and Friday of this exchange week were dedicated to transport.

The day of departure was a national strike day in Germany (where a rail strike = no trains running !). As a result, only 3 of the 4 Framasoft members who had planned to take part in the project were able to make it.

When you think of trains, you think of time, where transport is an integral part of the journey. In fact, it takes 9 hours by train from Paris, or even 13 hours from Nantes
 And you should add 1 or 2 hours (or even half a day) for « contingency management Â» (delays, cancellations, changes of train). Travelling to Germany by train was an adventure in itself (and the feeling seems to be shared !).

Tuesday 28 March : Discoveries and visits off the beaten track

After a brief meeting with the first participants the day before, Tuesday will continue with the aim of getting to know each other (arrivals will continue throughout the day due to changes in the itinerary caused by the strike the day before).

Tuesday morning will begin with a visit to the Jewish Cemetery of Berlin-Weißensee, the largest Jewish cemetery in Europe. Nature takes over in this historic place.

Weißensee Jewish cemetery, between nature and history

In the afternoon we visit a former Stasi prison, Berlin-Hohenschönhausen. This visit made a particularly strong impression on us : the site was created by former prisoners, the prison wasn’t closed until 1990, and many of the people who tortured prisoners were never brought to justice. In short, a dark page of history, but one that needs to be shared (we recommend the visit !)


The day will end with a convivial meal in a traditional restaurant.

Wednesday 29 March : young, old and social networks

From Wednesday, we were welcomed at the Brillat-Savarin cookery school for our exchanges, workshops and talks.

The chandelier in the entrance hall of the cookery school is just right !

Discussion : What do we think about social networks in our organisations ?

The first workshop was a round-table discussion in which each participant shared his or her use of and views on social networks, and in particular TikTok, the medium that will be used in the following workshop.

To summarise :

  • There is little use of social media from a personal point of view in the group.
  • On the other hand, the majority of the group use social media to promote their organisation’s activities (Facebook, Twitter, Instagram and Mastodon).
  • No one in the group uses TikTok, which poses a problem for understanding this social media.
  • As part of their organisation’s activities, the majority of the group would like to reach out more to young people and it seems interesting to find them where they are, i.e. on social media.
  • The group fully agreed that social media are not neutral tools and try to monopolise the attention of their users.

This time of exchange therefore allowed us to see that we share the same values, difficulties and desires when it comes to social media. However, we felt that the ‘one at a time’ format lacked some dynamism in the exchanges and the opportunity for several people to discuss.

Feedback from a student workshop : raising awareness of social issues in a TikTok video

Alongside our morning discussions on social media, 2 groups of students from the Brillat-Savarin school worked on a video project. They had to produce a TikTok video (one per group) to show the impact of the European Union (1st group) and climate change (2nd group) on their work as chefs. The videos were shown to us (incredible quality in 2 hours of work !) and then we exchanged views on the topic.

What we took away from this workshop :

  • The students were between 18 and 22 years old and did not use TikTok. According to the students, this social network is aimed at people younger than them (« young Â» is too broad a term !). However, they had mastered the codes of the platform as they were regularly exposed to TikTok content on other platforms such as Instagram and YouTube.
  • In any case, they wouldn’t necessarily want to use a social network to watch political content, preferring a more recreational use of the network (like watching videos of kittens !), even if they claim to be political.
  • They found it particularly interesting to get a message across in videos and to question themselves on issues that directly affect them.

It was an interesting experiment, even if the plenary discussions did not allow everyone to participate.

Photo of the ECHO Network group and some of the school’s students

Thursday 30th March : Politics and Open Source

Reflect EU&US : the Willi Eichler Academy project

Funded to the tune of €500,000 by Marshall Plan leftovers, Reflect EU&US is a 2-year project (2022-2024) by the Willi Eichler Academy. Its aim ? To organise discussions between students outside the university environment, remotely and anonymously.

Reflect EU&US project logo

Points to remember :

  • The project involves 60 students (30 from the United States and 30 from Germany), with a physical meeting planned at the very end of the project to lift the masks.
  • Topics covered include justice, racism, gender and politics.
  • Following the discussions, a library of documents will be created, which will allow the various sources (texts, articles, videos, podcasts, etc.) to be validated (or not).
  • Anonymity makes it easier to accept contradictory opinions.
  • The management of the groups can be complicated by anonymity, but it is an integral part of the project.

From a technical point of view, the platform is based on the OpenTalk tool and was chosen to provide this space for free exchange, with the creation of coloured cards as avatars, making it possible to guarantee the anonymity of the participants. The choice of open source technologies was made specifically with the aim of reassuring participants so that they could exchange in complete peace of mind. This was followed by a live test of the platform with the students (in German, which didn’t allow us to understand everything !).

Open source meets politics

The afternoon continued with a talk by Peer Heinlein, director of OpenTalk, on « True digital independence and sovereignty are impossible without open source Â». You can imagine that we at Framasoft have an opinion on this, even if we don’t feel strongly about it
 Discussions with the audience followed on open source software, privacy and data encryption.

The next speaker was Maik Außendorf, representative of the Green Party in the European Parliament. Among other things, we discussed how digital technology can help the ecological transition. We learnt that German parliamentarians do not have a choice when it comes to using digital tools, and that national coherence is difficult to achieve with the decentralised organisation of Germany into LĂ€nder.

The study visit ended in a restaurant, where we had the opportunity to talk with a SeaWatch activist, highlighting the common values and reflections of the different organisations (precariousness of associations, the need to propose alternatives to the capitalist world, the need for free and emancipatory digital technologies).

This chandelier will have inspired⋅es (can you see the artistic side too ?).

An intense week !

We were particularly surprised and excited by the common visions shared by the participants and organisations, whether it be about emancipatory digital, the desire to move towards a world that is more like us, where cooperation and contribution move forward, and the question of how to share our messages while remaining coherent with what we defend.

Although the majority of the week was built around plenary workshops, which did not always encourage exchange between participants or spontaneous speaking, the informal times (meals, coffee breaks, walks) made it possible to create these essential moments.

What next for the ECHO network ? The second study visit took place in Brussels from 12 to 16 June. A summary article will follow on the Framablog (but as always, we’ll take our time !).

We couldn’t go to Berlin without visiting the murals on the Berlin Wall : here’s a photo of the trip to round off this article.

 

For further information :

Berlin, mars 2023 : journal de bord de la premiĂšre visite d’études d’ECHO Network

Par : Framasoft
20 juin 2023 Ă  04:45

Du 27 au 31 mars 2023, la premiĂšre visite d’études du projet europĂ©en ECHO Network s’est tenue Ă  Berlin. Ce compte rendu retrace cette semaine d’échanges sur la thĂ©matique « jeunes, rĂ©seaux sociaux et Ă©ducation politique Â», organisĂ©e par Willi Eichler Akademy.

Pour rappel, les participant⋅es Ă  l’échange ECHO Network font partie de 7 organisations diffĂ©rentes dans 5 pays d’Europe : CemĂ©a France, CemĂ©a Federzione Italia, CemĂ©a Belgique, Willi Eichler Academy (Allemagne), Solidar Foundation (rĂ©seau europĂ©en), Centar Za Mirovne Studije (Croatie), Framasoft (France). Cette visite d’études a comptĂ© une vingtaine de participant⋅es.

Ambiance fraĂźche Ă  Berlin pour ce dĂ©but de printemps !

 

La route est longue jusque Berlin
 !

Pour pousser les valeurs du projet Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (RĂ©seau autour de l’Éthique, les Communs, les Humain⋅es et l’Open-source), les participant⋅es de Framasoft souhaitaient favoriser le train pour se rendre Ă  Berlin. Ainsi, le lundi et le vendredi de cette semaine d’échange Ă©taient banalisĂ©s pour le transport.

Les contre-temps faisant partie du voyage, le jour des dĂ©parts Ă©tait un jour de grĂšve nationale en Allemagne (oĂč grĂšve ferroviaire = zĂ©ro train qui circule !). Ainsi, sur les 4 membres de Framasoft prĂ©vu⋅es sur le projet, seul⋅es 3 ont pu se rendre sur place.

Qui dit train dit aussi temps investi, oĂč le transport fait partie intĂ©grante du voyage. En effet, il faut prĂ©voir 9 heures de train depuis Paris, ou encore 13 heures depuis Nantes
 Et Ă  cela, il est fortement conseillĂ© d’ajouter 1h ou 2h (voire une demi-journĂ©e) de « gestion des imprĂ©vus Â» (retards, annulations, changements de train). Se rendre en Allemagne en train nous a semblĂ© une aventure Ă  part entiĂšre (et ce ressenti semble partagĂ© !).

Mardi 28 mars : dĂ©couvertes et visites hors sentiers touristiques

AprĂšs avoir rencontrĂ© briĂšvement la veille les premiĂšres et premiers participant⋅es, la journĂ©e du mardi continue avec l’objectif de se dĂ©couvrir les un⋅es les autres (les arrivĂ©es se feront au compte-gouttes sur toute la journĂ©e suite aux changements d’itinĂ©raire dus Ă  la grĂšve de la veille).

Nous entamons le mardi matin avec une visite du Cimetiùre juif de Weißensee de Berlin, le plus grand cimetiùre juif d’Europe. La nature prend le dessus dans ce lieu empreint d’histoire.

Cimetiùre juif de Weißensee, entre nature et histoire

Nous nous dirigeons ensuite l’aprĂšs-midi vers une ancienne prison de la Stasi, la prison de Berlin-Hohenschönhausen. Cette visite nous aura particuliĂšrement marquĂ©â‹…es : le site a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par d’ancien⋅nes prisonnier⋅ùres, la prison n’a fermĂ© qu’en 1990, et de nombreuses personnes ayant torturĂ© des prisonnier⋅ùres n’ont jamais Ă©tĂ© jugĂ©es. Bref, une page d’histoire sombre mais qu’il est nĂ©cessaire de partager (nous conseillons la visite !)


La journée se terminera par un moment convivial dans un restaurant traditionnel.

 

Mercredi 29 mars : jeunes, moins jeunes et rĂ©seaux sociaux

À partir du mercredi, nous Ă©tions accueilli⋅es Ă  l’école de cuisine Brillat-Savarin pour nos Ă©changes, ateliers et interventions.

Lustre du hall de l’école de cuisine, on peut dire qu’il est plutĂŽt adaptĂ© !

Discussion : on pense quoi des rĂ©seaux sociaux dans nos organisations ?

Le premier atelier a Ă©tĂ© un tour de table oĂč chaque participant⋅e partageait son utilisation et point de vue sur les rĂ©seaux sociaux, et particuliĂšrement TikTok, mĂ©dia sur lequel sera utilisĂ© l’atelier suivant.

Ce que l’on peut rĂ©sumer :

  • Il y a peu d’utilisation des mĂ©dias sociaux d’un point de vue personnel dans le groupe.
  • Les mĂ©dias sociaux sont par contre utilisĂ©s par la majoritĂ© du groupe pour mettre en valeur les actions de son organisation (Facebook, Twitter, Instagram et Mastodon).
  • Personne dans le groupe n’utilise TikTok ce qui pose problĂšme pour comprendre ce mĂ©dia social.
  • Dans le cadre des activitĂ©s de leur organisation, la majoritĂ© du groupe souhaiterait toucher davantage les jeunes et il semble intĂ©ressant de les trouver lĂ  oĂč iels sont, donc sur les mĂ©dias sociaux.
  • Le groupe est tout Ă  fait d’accord sur le fait que les mĂ©dias sociaux ne sont pas des outils neutres et cherchent Ă  monopoliser l’attention de ses utilisateur⋅rices.

Ce temps d’échange a donc permis de voir que nous partageons les mĂȘmes valeurs, difficultĂ©s et envies sur les mĂ©dias sociaux. Cependant, le format « chacun son tour de parole Â» nous a semblĂ© manquer un peu de dynamisme dans les Ă©changes et de possibilitĂ© de discuter Ă  plusieurs.

 

Retour d’atelier d’étudiant⋅es : sensibiliser sur des sujets de sociĂ©tĂ© dans une vidĂ©o TikTok

En parallĂšle de nos Ă©changes du matin sur les mĂ©dias sociaux, 2 groupes d’étudiant⋅es de la Brillat-Savarin School ont travaillĂ© sur un projet vidĂ©o. Ils devaient produire une vidĂ©o TikTok (une par groupe) pour montrer l’impact sur leur mĂ©tier de cuisinier⋅ùre de l’Union EuropĂ©enne (1er groupe) et du changement climatique (2Ăšme groupe). Les vidĂ©os nous ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es (incroyable la qualitĂ© en 2 heures de travail !), puis nous avons Ă©changĂ© sur le sujet.

Ce que nous retenons de cet atelier :

  • Les Ă©tudiant⋅es avaient entre 18 et 22 ans, et n’utilisent pas TikTok . Selon les Ă©tudiant⋅es, ce rĂ©seau social est tournĂ© pour une cible plus jeune qu’elles et eux (« jeunes Â» est un terme trop large !). Par contre iels maĂźtrisaient les codes de la plateformes, Ă©tant rĂ©guliĂšrement exposĂ©â‹…es Ă  du contenu issu de TikTok sur d’autres plateformes telles que Instagram ou YouTube .
  • Iels n’auraient de toute façon pas forcĂ©ment envie d’utiliser un rĂ©seau social pour voir du contenu politique, prĂ©fĂ©rant un usage plus rĂ©crĂ©atif du rĂ©seau (comme regarder des vidĂ©os de chatons par exemple !), mĂȘme lorsqu’iels se revendiquent politisĂ©â‹…es.
  • Iels ont trouvĂ© la dĂ©marche particuliĂšrement intĂ©ressante de faire passer un message en vidĂ©os, et se questionner sur des sujets les impliquant directement.

L’expĂ©rimentation aura Ă©tĂ© intĂ©ressante, mĂȘme si les Ă©changes en plĂ©niĂšre ne permettaient pas l’implication de chacun et chacune.

Photo du groupe d’ECHO Network et quelques Ă©tudiant⋅es de l’école

 

Jeudi 30 mars : politique et open source

Reflect EU&US : le projet de la Willi Eichler Akademy

FinancĂ© Ă  hauteur de 500k€ par des restes du plan Marshall, Reflect EU&US est un projet sur 2 ans (2022-2024) de la Willi Eichler Akademy. L’objectif ? Organiser des discussions entre Ă©tudiant⋅es en dehors du cadre universitaire, Ă  distance et en restant dans l’anonymat.

Logo du projet Reflect EU&US

 

Les points Ă  retenir :

  • Le projet investit 60 Ă©tudiant·es (30 des Etats-Unis et 30 d’Allemagne), une rencontre physique est prĂ©vue Ă  la toute fin du projet pour lever les masques.
  • Des sujets traitĂ©s tels que : justice, racisme, genre, politique.
  • Une bibliothĂšque de documents est alimentĂ©e suite aux discussions, permettant de valider (ou non) les diffĂ©rentes sources (textes, articles, vidĂ©os, podcasts, etc).
  • L’anonymat permet plus facilement d’assumer des opinions contradictoires.
  • L’animation des groupes peut ĂȘtre compliquĂ©e par l’anonymat, mais fait partie intĂ©grante du projet.

D’un point de vue technique, la plateforme est basĂ©e sur l’outil OpenTalk et a Ă©tĂ© choisie pour avoir cet espace d’échange libre, avec la crĂ©ation de cartes de couleurs comme avatar, permettant de garantir l’anonymat des participant⋅es. Le choix de technologies open-source a Ă©tĂ© fait spĂ©cifiquement dans le but de rassurer les participant⋅es pour qu’iels puissent Ă©changer en toute tranquillitĂ©. Un test en direct de la plateforme a suivi avec des Ă©tudiant⋅es (en allemand, ce qui ne nous a pas permis de tout comprendre !).

Rencontres entre open source et politique

L’aprĂšs-midi a continuĂ© avec l’intervention de Peer Heinlein, directeur d’OpenTalk, sur le sujet « L’indĂ©pendance et la souverainetĂ© numĂ©rique rĂ©elle sont impossibles sans l’open-source Â». Vous vous doutez bien qu’à Framasoft, mĂȘme si ce n’est pas un aspect qui nous tient Ă  cƓur, nous avons un avis sur la question
 Des Ă©changes ont suivi avec les participant·e·s sur les logiciels open source, la protection des donnĂ©es personnelles, ou encore le chiffrement des donnĂ©es.

C’est ensuite Maik Außendorf, reprĂ©sentant du Green Party au parlement qui est intervenu. Nous avons, entre autre, Ă©changĂ© sur le numĂ©rique pour aider la transition Ă©cologique. Nous avons appris que les parlementaires allemand⋅es n’ont pas le choix dans leur utilisation d’outils numĂ©riques et qu’une cohĂ©rence nationale semble compliquĂ©e Ă  mettre en place avec l’organisation dĂ©centralisĂ©e de l’Allemagne en LĂ€nder.

La clĂŽture de la visite d’études a eu lieu dans un restaurant, oĂč nous avons pu notamment Ă©changer avec un activiste de SeaWatch, mettant particuliĂšrement en avant valeurs communes et rĂ©flexions partagĂ©es entre les diffĂ©rentes organisations (prĂ©carisation des associations, nĂ©cessitĂ© de proposer des alternatives au monde capitaliste, nĂ©cessitĂ© d’un numĂ©rique libre et Ă©mancipateur).

Ce lustre nous aura inspirĂ©â‹…es (vous aussi vous distinguez un cĂŽtĂ© artistique ?)

 

Une semaine intense !

Nous avons particuliĂšrement Ă©tĂ© surpris⋅es et enthousiastes par les visions communes partagĂ©es entre participant⋅es et organisations, que ce soit sur le numĂ©rique Ă©mancipateur, l’envie d’aller vers un monde qui nous ressemble plus, oĂč la coopĂ©ration et la contribution vont de l’avant et les questionnements sur comment partager nos messages en restant cohĂ©rent⋅es avec ce que l’on dĂ©fend.

Bien que la majoritĂ© de la semaine ait Ă©tĂ© construite sous forme d’ateliers en plĂ©niĂšre, ne favorisant pas toujours les Ă©changes entre participant⋅es ou les prises de parole spontanĂ©es, les temps informels (repas, pauses cafĂ©, balades) auront permis de crĂ©er ces moments essentiels.

Et la suite d’ECHO Network ? La seconde visite d’études a eu lieu Ă  Bruxelles du 12 au 16 juin. Un article rĂ©cap’ suivra sur le Framablog (mais comme toujours : on se laisse le temps !).

On ne pouvait pas se rendre Ă  Berlin sans faire un tour par les fresques du mur de Berlin : petite photo de la virĂ©e pour boucler cet article.

 

Pour aller plus loin :

Frama.space : du cloud pour renforcer le pouvoir d’agir des associations

Par : Framasoft
15 novembre 2022 Ă  03:14

Framasoft souhaite mettre Ă  disposition, d’ici 3 ans,  jusqu’à 10 000 espaces « cloud Â» collaboratifs, gratuitement, Ă  destination des associations et collectifs militants. 40 Go et de nombreuses fonctionnalitĂ©s Ă  se partager entre 50 comptes sur un espace de type https://monasso.frama.space. Voici pourquoi nous nous lançons ce dĂ©fi technique, humain, et politique.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🩆🩆 Â»Les actions de notre nouvelle feuille de route Ă©tant financĂ©es par vos dons (dĂ©fiscalisables Ă  66 %), vous pouvez en trouver un rĂ©sumĂ© complet sur le site Soutenir Framasoft.

âžĄïž Lire la sĂ©rie d’articles de cette campagne (oct. – dĂ©c. 2022)

BasĂ© sur la solution collaborative libre Nextcloud, votre espace Frama.space vous permettra de gĂ©rer (sur votre ordinateur ou smartphone) :

  • des fichiers de tous types et de les partager
  • des agendas, publics ou privĂ©s
  • des contacts
  • des photos (partageables sous forme d’albums)
  • des projets (mĂ©thode Kanban)
  • de la documentation (en mode wiki)
  • des visioconfĂ©rences (jusqu’à une dizaine de personnes)
  • l’édition en ligne ou Ă  plusieurs, de documents bureautiques (textes, feuilles de calculs, prĂ©sentations, etc.)

Tout ça gratuitement.

Gif de Barack Obama faisant un mic drop

Mais derriĂšre cet objectif technique dĂ©jĂ  ambitieux (et coĂ»teux : soutenez-nous !), un autre, politique, l’est plus encore : nous voulons accroĂźtre les capacitĂ©s de collaboration numĂ©rique libre de ces structures, afin de renforcer leur pouvoir d’agir.

 

Soutenir ce projet

 

Image d'accueil du service Frama.space, avec une choupi-licorne (choupicorne ?) soufflant des bulles de liberté et de collaboration.

Page d’accueil du service Frama.space. Illustration CC by-sa David Revoy

 

Pourquoi Frama.space ?

Pour comprendre la volontĂ© de Framasoft d’investir autant d’énergie dans un projet aussi ambitieux, il va nous falloir prendre un peu de hauteur et de recul historique sur la question associative.

D’abord, nous affirmons sans ambage que nous constatons, ces derniĂšres annĂ©es, une volontĂ© politique de l’État de
 dĂ©politiser le champ associatif.

Les gouvernements et les institutions n’apprĂ©cient que moyennement de voir des militant·es associatifs leur rĂ©clamer des comptes, les bousculer pour lever le voile et Ă©lever la voix sur les indignitĂ©s et injustices. Qu’il s’agisse d’environnement, de logement, de santĂ© publique, etc., les associations sont, depuis la loi de 1901, l’un des fers de lance des luttes sociales.

Afin de leur ĂŽter cette Ă©pine du pied, nous assistons depuis des annĂ©es Ă  une forme de « ringardisation Â» du statut associatif par les grandes institutions publiques. Pour cela, elles n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  supprimer les emplois aidĂ©s, Ă  rĂ©duire le montant des subventions ou Ă  les orienter sur du financement « d’investissement Â» en finançant des appels Ă  projets spĂ©cifiques, plutĂŽt que du financement de « fonctionnement Â» (participant par exemple aux salaires ou aux frais associatifs, et donc plus pĂ©renne). Le discours ambiant et mĂ©diatique dĂ©crĂ©dibilise peu Ă  peu le rĂŽle et les actions des associations, actrices du contrat social.

À cela s’ajoute un mouvement de « marchandisation Â» des associations. Elles sont d’une part de plus en plus mises en concurrence, notamment par la communication qui devient un Ă©lĂ©ment central — parfois au dĂ©triment des actions associatives — pour pouvoir ĂȘtre plus visibles et compenser la perte de subventions par des crowdfundings, collectes, et campagnes. Framasoft n’y Ă©chappe d’ailleurs pas.

D’autre part, le courant de l’entrepreneuriat social engage les associations Ă  copier les modĂšles de l’entreprise privĂ©e jugĂ©e plus efficace, plus moderne, plus innovante


Enfin, de belles saloperies et machineries comme les « contrats Ă  impacts Â» transforment les associations en blanchisseuses sociales des entreprises du CAC40.

Schéma du Contrat à Impact Social

Vous avez bien compris ce schĂ©ma (officiel) du « Contrat Ă  Impact Social Â» : ce sont des entreprises (pardon « des investisseurs privĂ©s Â» ) qui dĂ©cident quelles sont les associations (pardon « acteurs sociaux Â» ) Ă  soutenir, et vont financer leur action (pardon « besoin social Â» ). Mais cette action sera remboursĂ©e par l’État (pardon « puissance publique Â» ), donc avec nos impĂŽts, Ă  l’entreprise en cas de « succĂšs Â» đŸ˜± . Vous voyez venir les problĂšmes que cela pose ? Parce que nous, oui ! Ce fonctionnement dit tellement de choses sur notre sociĂ©tĂ© et sa façon de percevoir les associations qu’il mĂ©riterait un article Ă  part entiĂšre.

 

MĂšme Drake : "Signer un Contrat Ă  Impact Social" non. "Faire vivre le contrat social" : oui.

 

Mais en plus d’assĂ©cher les capacitĂ©s d’action des associations, il y a maintenant la volontĂ© de les faire « marcher au pas Â», par exemple en les contraignants Ă  signer des textes tels que le « Contrat d’Engagement RĂ©publicain Â» , aux contours flous et sujet Ă  interprĂ©tation, dans lequel les associations doivent s’engager formellement Ă  respecter les lois et les symboles de la RĂ©publique sous peine de se voir refuser toute subvention publique. Cela place de facto toute structure qui, par exemple, refuserait de chanter la Marseillaise, dans une situation oĂč elle pourrait perdre des financements publics.

Pour rĂ©sumer, on peut dire qu’il y a une volontĂ© Ă  ne garder que les « bonnes Â» associations : celles qui se tiennent sages et ne viennent pas questionner les pouvoirs en place. Une espĂšce de paternalisme, si ce n’est de caporalisation, de la part de l’État envers le mouvement associatif. Pas de souci pour les collectivitĂ©s Ă  soutenir un club de bridge, ou une association sportive d’aĂŻkido. Mais pour les associations d’aide aux migrants, ou pour une association de dĂ©fense de l’environnement, l’État semble avoir actĂ© que toute structure qui ne va pas dans le sens de sa politique est nĂ©cessairement contre lui, et devient potentiellement ennemie.

DĂ©politisation, caporalisation, ringardisation, marchandisation sont autant d’attaques contre les libertĂ©s associatives, et donc contre leur capacitĂ© Ă  faire Ă©voluer le contrat social et la sociĂ©tĂ© toute entiĂšre.

mùme du choix entre deux boutons. Bouton 1 "se vendre aux entreprises", bouton 2 : "se prosterner devant l'État" En dessous, les associations ne savant pas sur quel bouton appuyer.

Or, nous pensons que dans un monde oĂč les crises se multiplient, et sont amenĂ©es Ă  se multiplier encore, l’importance des actions de la sociĂ©tĂ© civile, et notamment des associations, permettent d’envisager des rĂ©ponses rĂ©ellement innovantes et rĂ©silientes, adaptĂ©es aux terrains, proches des citoyen⋅nes, impliquĂ©es, et Ă©loignĂ©es des propositions tiĂšdes et centralisĂ©es portĂ©es par les gouvernements (ex. : numĂ©ros verts, Grenelle de MachinTruc, 
) ou le systĂšme capitaliste (ex : greenwashing, start-ups « Ă  impact Â», tech « for good Â»â€Š).

Framasoft est une association, fiĂšre de son statut, et souhaite soutenir — autant que possible et dans la mesure de ses moyens — les associations les plus fragiles, mais dont la sociĂ©tĂ© a radicalement besoin.

Mais
 quel rapport avec le numĂ©rique ?

Aujourd’hui, les pratiques collaboratives numĂ©riques peuvent permettre aux associations d’ĂȘtre plus rĂ©actives et efficaces, en actionnant des rĂ©seaux et des personnes plus rapidement, en facilitant l’implication de bĂ©nĂ©voles ou de partenaires, en permettant de mieux rĂ©partir les pouvoirs et la responsabilitĂ©, en encourageant la transparence, etc.

Cependant, ces collectifs et associations sont parfois Ă  la peine avec les outils numĂ©riques, qui permettent parfois (ce n’est pas systĂ©matique) d’accroĂźtre leur pouvoir d’agir. Notamment, elles disposent rarement de parcours de formation adaptĂ©s Ă  leurs besoins ou leurs moyens et elles doivent composer avec des niveaux de compĂ©tences numĂ©riques trĂšs diffĂ©rents dans leurs structures.

Par ailleurs, mĂȘme lorsqu’elles ont des connaissances et des facilitĂ©s avec le numĂ©rique, elles sont poussĂ©es Ă  utiliser des outils toxiques (ex : Google Workspace, Microsoft 365, Zoom, etc) dont elles n’ont pas rĂ©ellement la maĂźtrise, et qui, surtout, sont rarement en cohĂ©rence avec leurs objectifs et leurs valeurs.

FormulĂ© autrement : les associations sont souvent consommatrices d’un numĂ©rique pensĂ© par des acteurs qui veulent crĂ©er un monde dont les associations ne veulent pas. La rĂ©ciproque est aussi vraie : le monde rĂȘvĂ© par ces acteurs du numĂ©rique ne veut pas d’associations puissantes, politiques, proposant d’autres façons de vivre ensemble.

En effet ces entreprises (notamment les GAFAM) ont une vision du monde trĂšs libĂ©rale oĂč l’argent compte plus que la gĂ©nĂ©rositĂ©. OĂč le succĂšs compte plus que la solidaritĂ©. OĂč un profit immĂ©diat vaut plus qu’un impact Ă  long terme sur la planĂšte.

Leurs outils comportent donc, dans leur code mĂȘme, une partie de cette vision du monde. Et les utiliser revient non seulement Ă  renforcer le pouvoir de ces entreprises et Ă  leur donner raison, mais empĂȘche aussi le dĂ©veloppement de pratiques adaptĂ©es Ă  des structures dont l’objet n’est pas la croissance ou le profit.

Les associations sont passĂ©es en « mode survie Â»

Les associations sont coincĂ©es entre ces entreprises qui les utilisent pour blanchir leurs pratiques, et l’État qui a rompu la confiance avec elles en jouant du bĂąton et de la carotte. Elles sont passĂ©es en mode « survie Â».

Nous pensons qu’il s’agit rĂ©el danger pour une sociĂ©tĂ© bien portante et une dĂ©mocratie vivante. Mais c’est peut-ĂȘtre, aussi, une occasion d’agir.

Alors : on fait quoi ?

On prend un risque.

On tire la langue au diable. On lui montre qu’on existe, qu’on est lĂ , et qu’on est prĂȘt Ă  en dĂ©coudre, comme Ă  se lever et se casser. Qu’il ne nous impressionne pas. Qu’on est libres.

Pour Framasoft, Ă  notre modeste hauteur, cela se traduit par un acte qu’on pense politique, une « recette Â» en quatre Ă©tapes : 1) rendre visibles les alternatives ; 2) faciliter leur dĂ©couverte et leur usage ; 3) aider Ă  faire Ă©merger des communautĂ©s ; 4) participer avec humilitĂ© Ă  leur donner du pouvoir, de la confiance, et soyons dingues – un peu d’espoir.

C’est ce que pratique Framasoft depuis 20 ans (Framalibre, Framakey, Framabook, etc), et sans doute plus encore ces 10 derniĂšres annĂ©es avec notre campagne « DĂ©googlisons Internet Â».

Et c’est ce que nous comptons faire dans les prochaines annĂ©es avec notre feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet Â» (COIN COIN pour les intimes), qui s’adresse particuliĂšrement aux associations et collectifs militants.

Banquet simple, dans une jardin partagĂ©, oĂč des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Dans ce cadre, si on applique la recette ci-dessus Ă  une offre d’espace « cloud associatifs Â» cela pourrait se traduire comme suit.

1) Rendre visible Nextcloud

Le service Frama.space repose sur la suite collaborative libre Nextcloud. Il existe plusieurs logiciels libres pour faire du « cloud Â», mais aucun ne nous semble aussi riche en fonctionnalitĂ©s et en promesses que celui-ci.

Partage de fichiers, agendas, gestion de tĂąches et de projets, documentations collectives, visio-confĂ©rences, 
 Nextcloud, mĂȘme s’il est perfectible, permet de rĂ©pondre immĂ©diatement Ă  un grand nombre de besoins.

Cependant, si vous prenez au hasard 100 personnes dans la rue, il est peu probable que plus de 5 (et encore, on est sympas) vous disent avoir dĂ©jĂ  entendu parler de ce logiciel. D’ailleurs, si vous faites partie des 95 %, rassurez-vous, la suite est justement faite pour vous :)

1ïžâƒŁ Donc, notre premiĂšre mission sera de faire connaĂźtre et d’accroĂźtre la notoriĂ©tĂ© de Nextcloud aux personnes francophones. Par des confĂ©rences de sensibilisation, des webinaires, des ateliers, la production de vidĂ©os et tutoriels ou
 en offrant la possibilitĂ© d’utiliser gracieusement Nextcloud via le service Frama.space.

Graphique (en allemand) présentant les parts de marché des suites collaboratives en ligne en 2022. Microsoft 365 représente 48,1%, Google Apps 46,4%, "Autres" 4,2%. Sources : Statista, Enlyft

Bon, c’est de l’allemand certes, mais le graphique est plutĂŽt parlant : sur les marchĂ©s des suites collaboratives en ligne en 2022, Microsoft 365 reprĂ©sente 48,1 %, Google Apps 46,4 %, « Autres Â» 4,2 %. Nextcloud ne reprĂ©sentant lui mĂȘme qu’un petit pourcentage de ces 4,2 %. Duopole, vous avez dit ?

 

2) Faciliter l’accùs à Nextcloud

Il existe dĂ©jĂ  des centaines d’hĂ©bergeurs proposant une offre Nextcloud. De Gandi Ă  OVH ou Hetzner (pour les « gros Â» hĂ©bergeurs), d’IndieHosters Ă  Zaclys, en passant par Paquerette (pour les membres du collectif CHATONS).

Mais, dĂšs qu’il s’agit d’avoir accĂšs Ă  un espace collaboratif dĂ©diĂ© (pour une entreprise, une association, une collectivitĂ©), il faut ĂȘtre prĂȘt Ă  payer. Et c’est bien normal : libre ne veut pas dire gratuit, et ces hĂ©bergeurs ont des coĂ»ts (humains, matĂ©riels et financiers) qu’ils doivent bien rĂ©percuter.

Cependant, le problĂšme financier reste entier pour les petites associations ou les collectifs militants que nous Ă©voquions en dĂ©but d’article. Certaines ont un budget infĂ©rieur Ă  1 000€ par an pour leurs actions, et ne peuvent tout simplement pas consacrer 10 % ou 20 % de ce budget Ă  un outil numĂ©rique. Donc : elles utilisent massivement Microsoft 365 ou Google Workspace (souvent en version limitĂ©e gratuite, ou Ă  prix cassĂ©).

À Framasoft, nous sommes convaincu⋅es qu’il faut faire comprendre le prix des choses, mais nous sommes aussi convaincu⋅es que le prix ne doit pas ĂȘtre la barriĂšre qui empĂȘche les gens de s’émanciper. Nous avons donc mis en place sur Frama.space une infrastructure technique capable d’accueillir gratuitement des milliers d’espaces Nextcloud (type https://mon-asso.frama.space), Ă  destination des structures qui n’ont pas ou peu de moyens.

Une licorne dĂ©guisĂ©e en cosmonaute (avec une passoire sur la tĂȘte) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite Ă  outils, livres, machine Ă  Ă©crire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un autre frein identifié au passage au libre, est la relative difficulté technique à mettre en place et à maintenir une solution logicielle. Avec Frama.space, la gestion technique de votre espace est déléguée à Framasoft. Nous nous chargeons de fournir une instance à jour, correctement sécurisée, directement utilisable, et à la maintenir dans le temps.

Ces espaces Frama.space comportent la plupart des outils nécessaires pour collaborer entre membres, y compris une suite bureautique collaborative en ligne (par défaut Collabora Online), mais le référent du Frama.space pourra lui préférer OnlyOffice).

Pour prĂ©server le modĂšle Ă©conomique des entreprises ou CHATONS dĂ©jĂ  en place, nous limiterons cette offre Ă  des structures ayant des besoins mesurĂ©s (50 comptes max, 40Go d’espace tous utilisateurs confondus) et des moyens modestes (c’est-Ă -dire n’étant pas prĂȘtes Ă  franchir le cap de payer chez un autre hĂ©bergeur).

2ïžâƒŁ C’est pourquoi notre seconde mission est de mettre gratuitement Ă  disposition, sur les trois ans Ă  venir, jusqu’à 10 000 espaces Nextcloud, pour des petites structures associatives ou militantes.

Capture Ă©cran montrant le fonctionnement de Collabora Online au sein de Nextcloud

Les espaces Frama.space sont livrĂ©s avec Collabora Online par dĂ©faut (OnlyOffice en alternative), ce qui permet une collaboration Ă  plusieurs au sein d’un mĂȘme document bureautique (texte, tableur, prĂ©sentation, etc)

3) Aider à faire émerger une communauté Nextcloud francophone

Nextcloud est un logiciel complet, mais parfois complexe (« Comment synchroniser mon agenda sur mon smartphone ? Â», « Comment faire pour partager mon budget prĂ©visionnel en ligne ? Â» « Comment rĂ©diger collaborativement le compte-rendu de notre AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale ? Â»).

Il existe de nombreuses documentations en ligne. Mais encore faut-il les trouver, et pouvoir se les approprier. Par ailleurs, certaines personnes sont Ă  l’aise avec les documentations Ă©crites, d’autres avec les courtes vidĂ©os explicatives, d’autres encore prĂ©fĂšrent ĂȘtre accompagnĂ©es par des formations.

Or, aujourd’hui, alors que Nextcloud compte plus de 40 millions d’utilisateur⋅ices dans le monde, il n’existe pas rĂ©ellement de communautĂ© francophone autour de ce logiciel. Il existe certes des espaces plutĂŽt rĂ©servĂ©s aux personnes administrant techniquement le logiciel, mais reconnaissons qu’il ne s’agit pas vraiment de lieux d’entraide destinĂ©s aux personnes dĂ©couvrant le logiciel.

Par ailleurs, chaque hĂ©bergeur et utilisateur a tendance Ă  exploiter ses espaces Nextcloud « dans son coin Â». Nous voudrions d’une part qu’ils puissent se connaĂźtre, partager leurs expĂ©riences (leurs difficultĂ©s comme leurs succĂšs). Mais nous souhaitons aussi pouvoir rĂ©flĂ©chir collectivement aux apports que cette communautĂ© souhaiterait apporter au logiciel. Par exemple, pouvoir importer une liste d’utilisateurs sans passer par la ligne de commande, amĂ©liorer l’onboarding, c’est-Ă -dire l’accueil des nouveaux utilisateurs, etc. Discuter ensemble de nos besoins communs nous permettra d’amĂ©liorer ensemble Nextcloud pour qu’il corresponde mieux Ă  nos attentes et nos pratiques.

3ïžâƒŁ C’est pourquoi notre troisiĂšme mission consistera Ă  faire Ă©merger une communautĂ© Nextcloud francophone, notamment par le biais d’un forum d’entraide.

Capture Ă©cran du forum d'entraide de Frama.space

https://forum.frama.space : le forum d’entraide Frama.space, et plus largement autour des usages de Nextcloud

4) Utiliser Nextcloud comme outil d’empuissantement

Vous l’aurez compris, notre objectif est ici avant tout politique : fournir des planches, des marteaux et des clous Ă  des associations, afin qu’elles puissent construire et dĂ©velopper leurs projets, leurs envies, sans ĂȘtre liĂ©es Ă  des entreprises dont la vision du monde est aux antipodes de la leur.

Le fait que Frama.space ne s’adresse qu’à des petites associations ou collectifs permet aussi d’envisager d’autres possibilitĂ©s intĂ©ressantes.

Par exemple, cela nous permet d’envisager de mettre les associations en contact entre elles beaucoup plus facilement, puisqu’elles utiliseront le mĂȘme outil (petite parenthĂšse technique : Nextcloud est un outil fĂ©dĂ©rĂ©, c’est Ă  dire qu’il est simple de « connecter Â» entre eux diffĂ©rents espaces associatifs pour partager par exemple des dossiers privĂ©s pour une action ou des communiquĂ©s de presse en communs).

Cela nous permet aussi de faire circuler de l’information relative aux questions associatives trĂšs facilement (par exemple en informant sur un nouveau texte de loi, sur une mobilisation spĂ©cifique, etc.).

Par ailleurs, en interrogeant rĂ©guliĂšrement les utilisatrices et utilisateurs par le biais de courtes enquĂȘtes, Framasoft pourra dĂ©velopper, ou faire dĂ©velopper, de nouvelles fonctionnalitĂ©s Ă  Frama.space. Par exemple, en intĂ©grant une application de gestion de membres et cotisations, ou une application de comptabilitĂ© basique. Notre volontĂ© est de faire en sorte que l’outil corresponde au mieux aux besoins rĂ©els et exprimĂ©s des personnes qui utilisent Frama.space.

Enfin, nous souhaitons permettre Ă  chacune et chacun d’amĂ©liorer sa capacitĂ© Ă  collaborer et Ă  coopĂ©rer. Nous savons qu’il faudra, pour cela, faire Ă©voluer certaines pratiques. Par exemple, il existe de nombreux outils de prises de notes collaboratives (de Google Docs Ă  Framapad, en passant par
 Nextcloud), mais combien d’associations expĂ©rimentent au quotidien une situation de rĂ©union Ă  distance ? Une transparence radicale de l’information ? Une gestion de projet en ligne ?

Nous pensons que Frama.space peut ĂȘtre une formidable porte d’entrĂ©e pour rĂ©flĂ©chir (avec d’autres ?) Ă  ces changements de pratiques, sans pour autant laisser sur le carreau celles et ceux qui ont du mal avec les outils numĂ©riques.

L’objectif Ă©tant ici de faire en sorte que Frama.space ne soit pas qu’un simple outil numĂ©rique de plus, mais plutĂŽt le support Ă  l’expĂ©rimentation de pratiques numĂ©riques nouvelles, qui pourront se reflĂ©ter dans des changements au sein de l’organisation (par exemple en finir avec Le-prĂ©sident-tout-puissant, ou La-secrĂ©taire-qu’on-cantonne-aux-compte-rendus).

4ïžâƒŁ Notre quatriĂšme mission (le boss de fin de jeu) sera donc d’accompagner les bĂ©nĂ©ficiaires de Frama.space vers un accroissement de leurs compĂ©tences coopĂ©ratives, afin d’amplifier leur pouvoir d’agir.

Vidéo (© Nextcloud GmbH) de présentation de Nextcloud Hub, représentative des outils que vous pourrez retrouver dans Frama.space (hors Nextcloud mail).

Agrandir la taille du gĂąteau

Une autre façon de comprendre Frama.space, c’est que Framasoft ne souhaite pas prendre une part du gĂąteau du « marchĂ© de Nextcloud Â» : nous ne vendons rien, et nous souhaitons au contraire que l’écosystĂšme autour de Nextcloud se dĂ©veloppe et se renforce, y compris pour les structures commerciales.

Nous essayons plutît d’agrandir la taille du gñteau, pour que chaque entreprise ou chaton puisse en avoir une part raisonnable.

Nous pensons en effet qu’en augmentant significativement la base d’utilisateur⋅ices de Nextcloud Ă  l’aide de Frama.space, qu’en travaillant les aspects entraide et accompagnement, et qu’en favorisant les dĂ©veloppements et amĂ©liorations du logiciel, cela crĂ©dibilisera cette solution libre par rapport Ă  celles de Microsoft ou de Google.

Comment ça va se passer ?

Bien. Enfin
 on l’espĂšre !

Tout d’abord, si vous ĂȘtes un ou une responsable d’une association correspondant aux critĂšres de sĂ©lection, vous pouvez d’ores et dĂ©jĂ  candidater. Nous prĂ©voyons d’ouvrir quelques centaines d’espaces d’ici fin dĂ©cembre 2022, puis nous ferons une pause de 3 mois environ dans les inscriptions afin de stabiliser les choses, rĂ©colter les premiers retours, et apporter les corrections et amĂ©liorations les plus demandĂ©es.

Si la candidature de votre association correspond aux critĂšres mais n’est pas validĂ©e, pas de souci : nous rouvrirons les inscriptions rĂ©guliĂšrement Ă  partir du second trimestre 2023 afin d’atteindre 10 000 espaces actifs fin 2025. Inscrivez-vous Ă  la Newsletter Framaspace pour avoir les dates des pĂ©riodes d’inscription.

Si vous ĂȘtes une entreprise, une Ă©cole, une mairie, une « grosse Â» association, alors nous sommes sincĂšrement dĂ©solé·es, mais nous ne pouvons vous accueillir sur Frama.space. Cependant, comme nous vous le disions, de nombreuses autres alternatives Ă  Frama.space existent ! Voir notamment cette rĂ©ponse dans notre Foire Aux Questions qui pourra vous orienter.

Une fois votre candidature validĂ©e (le processus Ă©tant manuel, cela peut prendre jusqu’à 30 jours !), vous recevrez un lien vous permettant de vous identifier sur votre espace (de type https://mon-asso.frama.space) et commencer Ă  utiliser votre espace Frama.space. Vos membres pourront s’y inscrire (par lien d’invitation) ou vous pourrez directement crĂ©er leurs comptes.

Par dessus les nuages un groupe de licornes volent et ont des activités que l'on peut avoir dans le cloud (lire, compter, clamer, faire de la musique, peindre, planter des graines, partager des fichiers, chercher, réparer, etc.)

Frama.space accueil – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais


À ce stade, nous ne pouvons que vous fĂ©liciter de nous avoir lu jusqu’ici. :) Cependant, nous imaginons qu’il vous reste pas mal de questionnements.

« Quelles sont les applications utilisables ? Â», « Comment protĂ©gez-vous mes donnĂ©es et mes utilisateurs ? Â», « Comment personnaliser mon espace ? Â», « Frama.space, c’est centraliser des donnĂ©es, mais je croyais que Framasoft voulait dĂ©centraliser Internet ? ! Â»

Nous avons tentĂ© de rĂ©pondre Ă  ces questions (et bien d’autres) dans notre Foire Aux Questions. N’hĂ©sitez pas Ă  aller y jeter un Ɠil. Si vous n’y trouvez pas votre rĂ©ponse, posez nous vos questions en commentaire de cet article, nous tĂącherons d’y rĂ©pondre de notre mieux.

DĂ©couvrir Frama.space

Nous avons besoin de vous

Nous pensons qu’un service rĂ©alisĂ© par une association pour des associations a du sens.

Frama.space est, techniquement, le projet le plus ambitieux mené par Framasoft à ce jour.

C’est aussi le plus coĂ»teux. C’est aussi une des raisons qui explique que, contrairement aux services « DĂ©googlisons Internet Â» type Framapad ou Framadate, nous ne pouvons pas l’ouvrir sans limite ni discrimination.

Offrir jusqu’à 10 000 espaces, pouvant accueillir jusqu’à 500 000 personnes, c’est clairement une prise de risque financiùre pour Framasoft.

Surtout quand nous voulons les offrir, justement, Ă  un public dĂ©sargentĂ©. Ajoutez Ă  cela des crises sociales, Ă©nergĂ©tiques, Ă©conomiques qui ont dĂ©jĂ  mis plus que le pied dans la porte, et vous comprendrez que ce projet se fera trĂšs probablement Ă  perte pour Framasoft. Nous rappelons que 98 % des ressources de l’association provient de vos dons.

Barre de dons de Framasoft au 15 novembre 2022 à 33821 € sur 200000€.

À l’heure oĂč nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 166 200 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Nous avons donc besoin de votre soutien pour rĂ©ussir le pari Frama.space, mais nous pensons sincĂšrement qu’un service rĂ©alisĂ© par une association pour des associations a du sens.

Si vous le pensez aussi, que vous bĂ©nĂ©ficiez d’un Frama.space ou pas, nous avons donc besoin de votre soutien, dĂšs maintenant, afin de nous « aider Ă  aider Â» ces milliers de structures non seulement Ă  quitter les GAFAM et Ă  mettre leurs outils en cohĂ©rence avec leurs valeurs, mais aussi et surtout Ă  mieux agir, Ă  mieux coopĂ©rer, Ă  mieux crĂ©er du lien. À mieux faire sociĂ©tĂ©, ensemble.

🩆 DĂ©couvrir Frama.space đŸŠ† Soutenir ce projet

(MĂ©dias : lire notre communiquĂ© de presse)

Mobilizon v3 : Find events and groups throughout the fediverse !

Par : Framasoft
8 novembre 2022 Ă  02:53

Mobilizon is the alternative we have been developing since 2019 so that everyone can emancipate their events and groups from Facebook. Except, unlike Facebook, Mobilizon is not a single platform. It is a software that specialists can install on a server to create multiple events and groups platforms (called « instances Â»), which can be linked together within a federation.

We do host Mobilizon.fr, but it is restricted to French speaking users (otherwise we wouldn’t be able to moderate). But we’ve got you covered : we propose a selection of other Mobilizon hosters on Mobilizon.org.

« Collectivise Internet / Convivialise Internet 🩆🩆 Â»Our new 3-year roadmap is funded by your donations. You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.

âžĄïž Read all blogposts of this campaign (oct. – dĂ©c. 2022, mostly in French)

It has been just under a year since we published the second version (« v2 Â») of Mobilizon. That release brings us updates (time zones adjustment, improvements on language display, etc.), new features (possibility to follow the public activities of a group without having to join, exporting the attendants list of my event, possibility to search among past events, etc.) and some small tweaks (emails design, cards presenting events or groups appearance, etc.).

Rose, Fennec et mascotte de Mobilizon, sculpte le "pin" symbole qui pointe un endroit sur une carte en ligne. D'autres fennecs envoient des rayons de lumiĂšre sur la scupture pour la faire briller

Mobilizon – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

As we announced at the time, we wanted to develop in 2022 features that would improve content discovery (events, groups, their public pages, public articles of these groups). This is the path we have followed (well, when we say « we Â», we mean mainly ONE paid developer who devotes a part of his time to the project).

Let’s look around and see what this new version brings us !

Mobilizon Search Index, a global search engine to explore events and groups

As we know it was not always easy to find events or groups on Mobilizon, we worked for most of the year on creating Mobilizon Search Index, a new gateway to Mobilizon.

What can Mobilizon Search Index do for you

This tool allows you to search and explore Mobilizon by different ways :

  • if you are looking for a specific event or group, use the search bar
  • if you want to discover events by subject, browse through categories cards
  • if you want to find events nearby, geolocate yourself
  • if you want to discover popular groups, there is a category for that !
  • if you want to attend online events, we also highlight them

 

Mobilizon Search Index Homepage

Mobilizon Search Index Homepage

Mobilizon Search Index has been designed to inform you while respecting your attention :

  • The results will be the same for everyone, based only on your search (and your browser’s language), and absolutely not pre-sorted according to a profile (because there is no profiling, here !).
  • The results are presented in a clear and detailed way, to avoid the attention war leading to clickbait thumbnails and all caps over-the-top titles.
  • Search filters give you the power to sort the results out and display those you really want.
  • If you want to see in detail the content of an event or a group, Mobilizon Search Index will redirect you directly to the instance where it is hosted (since we have no interest in locking you into the search engine’s website). This is a way to help anyone experience and understand the notion of federation.

Let’s have a look at the new features of this search results page. First of all, you can choose the results display mode (list or map) by clicking on the top-right button.

results display in map mode

results display in map mode

 

Then you can filter the results according to several criteria. Look at the left-hand column to see which filters are already active and change them if needed :

  • type of content (events, groups or both)
  • online events
  • event date
  • distance
  • categories
  • event status (confirme, tentative or cancelled)
  • language

You can also sort the results by using the top right button (only in the « List Â» mode display). If your results are events and groups, this feature does not apply, you must first filter by content type.

If your results are events, you can sort by 6 different criteria :

  • best match (only relevant when using the search bar)
  • event date (from earliest to latest)
  • most recently published
  • least recently published
  • with the most participants

If your results are groups, you can sort by 2 different criteria :

  • best match (only relevant when using the search bar)
  • number of members (from largest to smallest)

Our gateway to explore Mobilizon contents

We know that by offering a single gateway to the Mobilizon federation, the structure that holds the keys to that gate gets great powers. They get the power to decide what will be accepted (or rejected) in the search directory. They get the power to record who searched for what, when, from where. And they get the power to intervene in the order and display of the results.

It is on such power mechanisms that Facebook has built its monopoly. Obviously, at Framasoft, we do not seek to be in a position of power
 and even less to follow Meta’s (bad) example ! Nevertheless, we want to show the emancipating potential of this software which allows to reclaim the means to gather.

As we already did with Sepia Search (our search engine to explore contents upload on PeerTube), we take the responsibility of opening Mobilizon Search Index, our gateway to Mobilizon.

Rose searches – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

An a posteriori moderated search engine

Not all Mobilizon instances will be referenced on Mobilizon Search Index. This search engine will be based on the list of instances we maintain at https://instances.joinmobilizon.org. To date, this list consists of 83 instances, but we hope that more and more organizations will use Mobilizon.

This list is aligned with the policy for all of the services we offer :

Thus, if we are notified of an instance where contents explicitly condone terrorism or promote historical revisionism, we will remove it from the index (non-compliance with French laws, which we insist on in our TOS). Such removal will eliminate all events and groups hosted by that instance from the search results.

On the other hand, if one or more people come to abuse the time of our moderators with inappropriate and abusive reports, their words will be discredited and ignored (as indicated in our moderation policy (FR)).

However, we hope not to have to moderate this list too much in order to offer everyone the opportunity to discover the multitude of events and groups created on Mobilizon.

Mobilizon – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

A public indexing tool, reproducible and adaptable to your conditions

The source code, the « recipe Â» of Mobilizon Search Index, is transparent. We publish it on our software forge and we provides an API that other software (including Mobilizon instances) can use.

So anyone is free to set and host their own instance list, indexing engine and search site, by copying and adapting what we have created. It is up to you to take the power (and responsibilities) by hosting your own Mobilizon search engine, set up and moderated according to your culture, your indexing policy and your values !

A V3 to improve content discovery

A new design for the homepage and the search results page

This is the main new feature of this V3, as it was obvious to us that we would implement all the work done on Mobilizon Search Index in Mobilizon software. This V3 offers you new homepage and the search results page design.

Mobilizon v3 new homepage

Homepage of our French-speaking instance, Mobilizon.fr

On this new homepage, in addition to a total makeover of the graphic interface (do you like it ?), we have changed the order in which the different contents are displayed :

  • the search bar is now more visible and you can precise a localization
  • you have 3 categories cards displayed (we highlight those with the most events)
  • 2 sections highlight events nearby and popular groups nearby your location (if you use the Geolocate me button or if you precise in your account’s preferences a city or region)
  • a new section is dedicated to upcoming online events
  • a section for the last published events on your instance and its federation

Our goal is to increase your chances of discovering events and groups that you never knew existed, to make the diversity of content published on Mobilizon more visible.

When you use the homepage search bar, Mobilizon displays a new search results page using Mobilizon Search Index design on which you can find all the features detailed above (map/list vue, filter system, sorting sytem). You even have one more critera in the left-hand column : you can choose results in your instance’s network or on the Fediverse.

If you are a Mobilizon instance’s administrator, you can choose and set up which search engine you want to use by default.

Also, the section « These events may interest you Â», placed at the bottom of events, uses new criteria (categories, event language and distance if the event has a physical address) in addition to tags to recommend you more relevant events.

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe Ă  la main. En fond, une carte reprĂ©sentant un village oĂč des chemins mĂšnent Ă  un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillĂ© "v3"

Mobilizon v3 – Illustration by David Revoy – License : CC-By 4.0

Necessary substantive changes

During this year, we have modified many elements of Mobilizon in order not to build up technical debt (switch to VueJS 3, migration of the CSS framework from Bulma to Tailwind, etc.). Those changes are not visible when using Mobilizon but are necessary. They already give you the possibility of using a dark theme and they will make it easier for us to offer you more features (e.g. a theme system) in the future.

And we now offer administrators the possibility to use metrics tools (Matomo and Plausible) on their Mobilizon instance that allow them to have additional data (e.g. number of views on a page or number of views of an event) in addition to the stats provided by the software itself.

Mobilizon is still financed thanks to your donations

This v3 of Mobilizon has been partly financed on our 2022 budget, so directly thanks to the donations of the people who support Framasoft, and partly by the NLnet Foundation.

We don’t yet know exactly what we’re going to do on Mobilizon in 2023, but we know you’d love us to develop a feature for events import, ability for event organizers to privately contact attendees, and ability to fill in arbitrary contact information for event location.

Our new campaign Collectivize Internet / Convivialize Internet (in French) is going to require a lot of our energy, but be sure that we will hear your feedback to take them into account. So if you can (at the period we are aware that it is particularly complicated), and if you want to, please support the actions of our association.

Framasoft donation bar on 2022 11 8th, at 21744€ overs 200000

At the time of publishing, we are still missing 178 200 € to finance our yearly budget and make everything we want to do in 2023 happen.

If you can (especially in these hard times) and if you want to, thanks for supporting our non-profit and our actions.

 

Soutenir Framasoft

 

Helpful links

Mobilizon v3 : trouver des Ă©vĂ©nements et groupes dans tout le fĂ©diverse !

Par : Framasoft
8 novembre 2022 Ă  02:52

Mobilizon, c’est l’alternative que nous dĂ©veloppons depuis 2019 pour que chacun·e puisse Ă©manciper ses Ă©vĂ©nements et groupes de Facebook. Sauf qu’à l’inverse de Facebook, Mobilizon n’est pas une plateforme unique. C’est un logiciel que des spĂ©cialistes peuvent installer sur un serveur pour crĂ©er leur propre plateforme d’évĂ©nements et de groupe (appelĂ©e une « instance Â»). Ces instances peuvent se relier entre elles au sein d’une fĂ©dĂ©ration.

Vous pouvez donc utiliser Mobilizon en vous inscrivant sur Mobilizon.fr, l’instance que nous hĂ©bergeons, mais vous pouvez aussi vous inscrire sur d’autres hĂ©bergements de Mobilizon (nous proposons une sĂ©lection sur Mobilizon.org).

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🩆🩆 Â»

Les actions de notre nouvelle feuille de route Ă©tant financĂ©es par vos dons (dĂ©fiscalisables Ă  66 %), vous pouvez en trouver un rĂ©sumĂ© complet sur le site Soutenir Framasoft.

âžĄïž Lire la sĂ©rie d’articles de cette campagne (oct. – dĂ©c. 2022)

VoilĂ  un peu moins d’un an que nous avons publiĂ© la seconde version (la « v2 Â») de Mobilizon. Celle-ci apportait son lot de mises Ă  jour (prise en compte des fuseaux horaires, amĂ©lioration de l’affichage des langues, etc.), de nouvelles fonctionnalitĂ©s (suivre les activitĂ©s publiques d’un groupe sans avoir besoin de s’y inscrire, exporter la liste des participantes d’un Ă©vĂ©nement que l’on organise, recherche parmi les Ă©vĂ©nements passĂ©s, etc.) et de petites retouches (apparence des emails, design des cartes prĂ©sentant les Ă©vĂ©nements ou les groupes, etc.).

Rose, Fennec et mascotte de Mobilizon, sculpte le "pin" symbole qui pointe un endroit sur une carte en ligne. D'autres fennecs envoient des rayons de lumiĂšre sur la scupture pour la faire briller

Mobilizon – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Nous l’annoncions dĂ©jĂ  Ă  l’époque, nous souhaitions dĂ©velopper en 2022 des fonctionnalitĂ©s permettant d’amĂ©liorer la dĂ©couverte des contenus (les Ă©vĂ©nements, les groupes, leur page publique, les articles publics de ces groupes). C’est bien cette voie que nous avons suivie (enfin quand on dit nous, c’est surtout UN dĂ©veloppeur salariĂ© qui consacre une partie de son temps sur le projet) .

Petit tour des nouveautés de cette V3


Mobilizon Search Index, un moteur de recherche d’évĂ©nements et de groupes Mobilizon

Comme nous savons qu’il n’a pas toujours Ă©tĂ© facile de trouver des Ă©vĂ©nements ou des groupes sur Mobilizon, nous avons travaillĂ© une bonne partie de l’annĂ©e Ă  la rĂ©alisation de Mobilizon Search Index, une nouvelle porte d’entrĂ©e vers Mobilizon.

Ce que Mobilizon Search Index peut faire pour vous

Ce nouveau site vous permet de rechercher et d’explorer Mobilizon de diffĂ©rentes maniĂšres :

  • via la barre de recherche
  • en parcourant les catĂ©gories pour dĂ©couvrir des Ă©vĂ©nements par sujet
  • en vous gĂ©olocalisant pour trouver des Ă©vĂ©nements Ă  proximitĂ©
  • en vous laissant guider par notre sĂ©lection de groupes populaires
  • en dĂ©couvrant la liste des Ă©vĂ©nements en ligne
page d'accueil de Mobilizon Search Index

page d’accueil de Mobilizon Search Index

Mobilizon Search Index a Ă©tĂ© conçu pour vous apporter de l’information en respectant votre attention :

  • Les rĂ©sultats seront les mĂȘmes pour tout le monde, en fonction uniquement de votre recherche (et de la langue de votre navigateur), et absolument pas prĂ©-triĂ©s selon un profil (parce qu’il n’y a pas de profilage !).
  • Les rĂ©sultats sont prĂ©sentĂ©s de maniĂšre claire et dĂ©taillĂ©e, afin d’éviter la course Ă  la vignette racoleuse et aux titres criards tout en majuscules.
  • Les filtres de recherches vous donnent le pouvoir de trier l’affichage des rĂ©sultats de maniĂšre avancĂ©e.
  • Si vous voulez voir en dĂ©tail le contenu d’un Ă©vĂ©nement ou d’un groupe, Mobilizon Search Index vous redirigera directement sur l’instance oĂč il est hĂ©bergĂ© (puisque nous n’avons aucun intĂ©rĂȘt Ă  vous enfermer dans le site web du moteur de recherche). Cela permet au passage de montrer concrĂštement la notion de fĂ©dĂ©ration.

Regardons maintenant plus en dĂ©tail les fonctionnalitĂ©s proposĂ©es sur la page de rĂ©sultats de recherche. Tout d’abord, vous pouvez choisir le mode d’affichage des rĂ©sultats (liste ou carte) en cliquant sur le bouton en haut Ă  droite.

affichage des résultats en mode carte

Vous pouvez aussi filtrer les rĂ©sultats en fonction de plusieurs critĂšres. Regardez dans la colonne de gauche pour voir quels filtres sont dĂ©jĂ  actifs et modifiez-les si nĂ©cessaire :

  • type de contenu (Ă©vĂ©nements, groupes ou les deux)
  • en ligne (ou pas)
  • date de l’évĂ©nement
  • distance
  • catĂ©gorie
  • statut (confirmĂ©, provisoire ou annulĂ©)
  • langue

Vous pouvez Ă©galement trier les rĂ©sultats en utilisant le bouton « Tri Â» situĂ© en haut Ă  droite (uniquement dans l’affichage de type « Liste Â»). Si les rĂ©sultats proposent des Ă©vĂ©nements et des groupes, cette fonctionnalitĂ© ne s’applique pas, il faut d’abord filtrer par type de contenu.

Si vous affichez des Ă©vĂ©nements, vous pouvez les trier selon 6 critĂšres diffĂ©rents :

  • pertinence
  • date de l’évĂ©nement (par ordre chronologique)
  • le plus rĂ©cemment publiĂ©
  • le moins rĂ©cemment publiĂ©
  • avec le plus de participant⋅es

Si vos rĂ©sultats sont des groupes, vous pouvez les trier selon 2 critĂšres diffĂ©rents :

  • pertinence
  • nombre de membres (du plus grand au plus petit)

Une porte d’entrĂ©e pour dĂ©couvrir la diversitĂ© des contenus sur Mobilizon

Nous sommes conscients qu’en proposant une porte d’entrĂ©e unique vers la fĂ©dĂ©ration Mobilizon, la structure qui dĂ©tient les clĂ©s de cette porte prend le pouvoir. Elle prend le pouvoir de dĂ©cider ce qui sera acceptĂ© (ou refusĂ©) dans l’annuaire de recherche, elle prend le pouvoir de noter qui a cherchĂ© quoi, quand, depuis oĂč, et elle prend le pouvoir d’intervenir dans l’affichage et l’ordre des rĂ©sultats.

C’est d’ailleurs sur de tels mĂ©canismes de pouvoir que Facebook a construit son monopole. Autant vous dire que, chez Framasoft, nous ne cherchons pas Ă  ĂȘtre en situation de pouvoir
 et encore moins Ă  suivre le (mauvais) exemple de MĂ©ta ! Pour autant, nous voulons montrer le potentiel Ă©mancipateur de ce logiciel qui permet de se rĂ©approprier les moyens de mobilisation.

Comme nous l’avons fait auparavant avec Sepia Search (notre moteur de recherche pour dĂ©couvrir les contenus publiĂ©s sur PeerTube), nous prenons donc la responsabilitĂ© de vous proposer Mobilizon Search Index, notre porte d’entrĂ©e vers Mobilizon.

Rose Recherche – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un moteur de recherche modéré a posteriori

Toutes les instances de Mobilizon ne seront pas rĂ©fĂ©rencĂ©es sur Mobilizon Search Index. Ce moteur de recherche opĂ©rera sur la liste d’instances que nous maintenons sur https://instances.joinmobilizon.org. À ce jour, cette liste est composĂ©e de 83 instances, mais nous espĂ©rons vivement que de plus en plus d’organisations utilisent Mobilizon.

Cette liste est modĂ©rĂ©e en fonction de plusieurs critĂšres :

Ainsi, si nous sommes informĂ©s d’une instance dont le contenu fait explicitement l’apologie du terrorisme ou promeut le rĂ©visionnisme historique, nous la supprimerons de l’index. Cette suppression aura pour effet d’éliminer des rĂ©sultats de recherche tous les Ă©vĂ©nements et groupes hĂ©bergĂ©s par cette instance.

D’autre part, si une ou plusieurs personnes viennent abuser du temps de nos modĂ©rateur⋅ices avec des signalements inappropriĂ©s et abusifs, leurs propos seront discrĂ©ditĂ©s et ignorĂ©s (comme indiquĂ© dans notre charte de modĂ©ration).

Nous espĂ©rons cependant ne pas avoir Ă  beaucoup modĂ©rer cette liste afin de proposer Ă  toustes de dĂ©couvrir la multitude d’évĂ©nements et de groupes crĂ©Ă©s sur Mobilizon.

Mobilizon – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un outil d’indexation public, reproductible et adaptable à vos conditions

Le code source (la « recette Â») de Mobilizon Search Index est transparent. Il est publiĂ© sur notre forge logicielle et nous fournissons une API que d’autres logiciels (y compris les instances de Mobilizon) peuvent utiliser.

Ainsi, toute personne qui le souhaite est libre de crĂ©er et d’hĂ©berger sa propre liste d’instances, son moteur d’indexation et son site de recherche, en copiant et en adaptant ce que nous avons crĂ©Ă©. C’est Ă  vous de prendre le pouvoir (et les responsabilitĂ©s) en hĂ©bergeant votre propre moteur de recherche Mobilizon, configurĂ© et modĂ©rĂ© selon votre culture, votre politique d’indexation et vos valeurs !

Une V3 pour améliorer la découverte des contenus

Un nouveau design pour la page d’accueil et la page de rĂ©sultats de recherche

C’est la nouveautĂ© principale de cette V3, puisqu’il Ă©tait Ă©vident pour nous que nous allions implĂ©menter dans le logiciel Mobilizon tout le travail effectuĂ© sur Mobilizon Search Index. Cette V3 vous propose donc un nouveau design de la page d’accueil et de la page de rĂ©sultats de recherche.

Nouvelle page d'accueil de Mobilizon v3

Page d’accueil de notre instance Mobilizon.fr

Sur cette nouvelle page d’accueil, outre un total relooking de l’environnement graphique (ça vous plaĂźt ?), nous avons modifiĂ© l’ordre d’affichage des diffĂ©rents contenus. Le menu « Explorer Â» a disparu au profit d’une barre de recherche plus visible qui vous permet de prĂ©ciser votre localisation. Sous celle-ci, nous affichons les trois catĂ©gories qui proposent le plus d’évĂ©nements au sein de votre fĂ©dĂ©ration. Nous proposons ensuite deux sections qui mettent en avant les Ă©vĂ©nements et les groupes populaires Ă  proximitĂ© de votre position (si vous utilisez le bouton « Me GĂ©olocaliser Â» ou si vous prĂ©cisez dans les prĂ©fĂ©rences de votre compte une ville ou une rĂ©gion). Une nouvelle section est consacrĂ©e aux Ă©vĂ©nements en ligne Ă  venir et nous terminons sur une section dĂ©diĂ©e aux derniers Ă©vĂ©nements publiĂ©s sur votre instance et sa fĂ©dĂ©ration.

Notre objectif : augmenter vos possibilitĂ©s de dĂ©couvrir des Ă©vĂ©nements et des groupes dont vous ne soupçonneriez pas l’existence, de rendre davantage visible la diversitĂ© des contenus publiĂ©s sur Mobilizon.

Lorsque vous utilisez la barre de recherche de la page d’accueil, Mobilizon affiche une nouvelle page de rĂ©sultats utilisant un design similaire Ă  Mobilizon Search Index. Vous y retrouvez toutes les fonctionnalitĂ©s dĂ©taillĂ©es ci-dessus (vue carte/liste, systĂšme de filtre, systĂšme de tri). Vous disposez mĂȘme d’un critĂšre supplĂ©mentaire dans la colonne de gauche : vous pouvez choisir les rĂ©sultats dans le rĂ©seau de votre instance ou sur le Fediverse.

Si vous ĂȘtes administrateur⋅ice d’une instance Mobilizon, vous pouvez choisir et paramĂ©trer le moteur de recherche que vous souhaitez utiliser par dĂ©faut.

Enfin, la section « Ces Ă©vĂ©nements peuvent vous intĂ©resser Â», placĂ©e en bas des Ă©vĂ©nements, utilise de nouveaux critĂšres (catĂ©gories, langue de l’évĂ©nement et distance si l’évĂ©nement a une adresse physique) en plus des tags pour vous recommander des Ă©vĂ©nements plus pertinents.

gros plan sur Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, qui tient une loupe Ă  la main. En fond, une carte reprĂ©sentant un village oĂč des chemins mĂšnent Ă  un poitn commun. Au dessus d'elle, le symbole d'un lieu estampillĂ© "v3"

Mobilizon v3 – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Des modifications de fond nécessaires

Cette annĂ©e, nous avons modifiĂ© de nombreux Ă©lĂ©ments de Mobilizon afin de ne pas accumuler de dette technique (passage Ă  VueJS 3, migration du framework CSS de Bulma Ă  Tailwind, etc.). Ces modifications ne sont pas visibles lorsqu’on utilise Mobilizon mais sont pourtant nĂ©cessaires. Elles nous permettent dĂ©jĂ  de vous offrir la possibilitĂ© d’utiliser un thĂšme sombre. Elles nous permettront, Ă  l’avenir, de vous offrir plus facilement d’autres fonctionnalitĂ©s (par exemple un systĂšme de thĂšmes).

Et nous offrons dĂ©sormais la possibilitĂ© aux administrateur⋅ices d’utiliser des outils de mĂ©triques (Matomo et Plausible) sur leur instance Mobilizon qui leur permettent d’avoir des donnĂ©es complĂ©mentaires (le nombre de vues sur une page ou le nombre de vues d’un Ă©vĂ©nement par exemple) en plus des Ă©lĂ©ments statistiques fournis par le logiciel lui-mĂȘme .

Mobilizon est toujours financé grùce à vos dons

Cette v3 de Mobilizon a été en partie financée sur notre budget 2022, donc directement grùce aux dons des personnes qui soutiennent Framasoft, et en partie par la Fondation NLnet.

Nous ne savons pas encore exactement ce que nous allons faire sur Mobilizon en 2023, mais nous savons que vous aimeriez beaucoup une fonctionnalitĂ© d’import pour les Ă©vĂ©nements, la possibilitĂ© pour les organisateur⋅ices d’évĂ©nements de contacter de maniĂšre privĂ©e les participant⋅es et de pouvoir renseigner des coordonnĂ©es arbitraires pour la localisation d’un Ă©vĂ©nement.

Notre nouvelle campagne Collectivisons Internet / Convivialisons Internet va nous demander beaucoup d’énergie mais nous ferons en sorte que l’outil Ă©volue pour toujours plus prendre en compte les besoins dont vous nous faites part.

 

Barre de dons de Framasoft au 8 novembre 2022 à 21744 € sur 200000€.

À l’heure oĂč nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 178 200 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particuliĂšrement compliquĂ©), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Soutenir Framasoft

 

Liens utiles

Framasoft.org : un site en cohĂ©rence avec qui nous sommes et ce que nous faisons

Par : Framasoft
2 novembre 2022 Ă  04:21

« Ah oui, Framasoft, je connais, c’est les framatrucs ! Â». Alors oui, mais pas que. Ces derniĂšres annĂ©es, notre association a Ă©voluĂ© en affirmant ses positions et en Ă©tendant ses actions. Il Ă©tait temps de rendre notre projet associatif clair, fluide et facilement comprĂ©hensible. Et quoi de mieux pour cela qu’une refonte de notre site internet principal framasoft.org ? C’est parti pour la visite !

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🩆🩆 Â»

Les actions de notre nouvelle feuille de route Ă©tant financĂ©es par vos dons (dĂ©fiscalisables Ă  66 %), vous pouvez en trouver un rĂ©sumĂ© complet sur le site Soutenir Framasoft.

âžĄïž Lire la sĂ©rie d’articles de cette campagne (oct. – dĂ©c. 2022)

Nos valeurs affirmées

AprĂšs 3 ans de travail, d’ateliers guidĂ©s par Marie-CĂ©cile Godwin et de peaufinage par l’association, nous publions aujourd’hui notre manifeste.

Cette publication est particuliĂšrement importante pour nous : elle clarifie notre raison d’ĂȘtre, le cadre de nos actions et les valeurs qui nous poussent Ă  agir.

En cours de route, nous nous sommes dit : « Et si on faisait en sorte que les intentions du manifeste se comprennent dĂšs l’arrivĂ©e sur framasoft.org ? Â». C’est avec cette idĂ©e en tĂȘte que nous avons construit ce nouveau site.

 

Accueil framasoft.org

Pourquoi nous faisons tout ça ?

Ce qui nous motive (changer le monde pour plus de justice sociale !), pour qui nous le faisons (celles et ceux qui veulent aussi de ce monde meilleur) et qui nous sommes (une petite association, un groupe d’ami⋅es), c’est en fait essentiel pour bien comprendre notre projet associatif. Alors on le prĂ©cise !

capture d'Ă©cran "Vous avez dit Framasoft ?"

C’est pas un peu politique ?

La politique, dans son sens premier, dĂ©signe ce qui est relatif Ă  l’organisation d’une citĂ©. Vouloir changer notre monde actuel pour un monde meilleur, oĂč les Communs sont favorisĂ©s, oĂč la justice sociale est une base, oĂč les libertĂ©s sont prĂ©servĂ©es, c’est politique ! L’élaboration de notre manifeste nous permet de mettre en avant une Ă©vidence : notre projet associatif est politique.

capture d'Ă©cran "C'est pas un peu politique ?"

Remise au point de certaines idées reçues

Framasoft est une petite association, qui n’est pas neutre (et ne souhaite pas l’ĂȘtre), et qui dĂ©pend de vous, de vos dons. Cela n’est pas toujours connu par nos bĂ©nĂ©ficiaires, et le rappeler est toujours utile. On en profite pour glisser une vidĂ©o qui parle un peu plus de l’association. En images, c’est quand mĂȘme plus sympa !

capture d'écran "Idées reçues"

L’étendue de nos actions Ă©claircie

En 2021, notre objet social a Ă©voluĂ©. Nous sommes passĂ©s « d’association de promotion de la culture libre en gĂ©nĂ©ral et du logiciel libre en particulier Â» Ă  une « association d’éducation populaire aux enjeux du numĂ©rique et des communs culturels Â». RĂ©flĂ©chir et mettre en place des actions qui facilitent l’émancipation des citoyens et citoyennes, c’est notre objectif, et les actions qui en dĂ©coulent peuvent prendre diffĂ©rentes formes, que l’on voulait rendre visibles.

Montrer nos diffĂ©rents axes d’action

Depuis quelques mois, nous prĂ©sentons ce que nous faisons en 3 catĂ©gories : l’éducation populaire, l’émancipation numĂ©rique et l’archipĂ©lisation. Cette catĂ©gorisation nous permet de mieux expliquer nos actions : nous avons ainsi crĂ©Ă© des sous-pages, permettant de rentrer dans le dĂ©tail.

capture d'Ă©cran "On agit concrĂštement pour"

Des exemples concrets, ça parle toujours plus que de longs discours. La page d’accueil est parsemĂ©e d’actions concrĂštes que nous menons : services en ligne, exemples de communs culturels auxquels nous avons contribuĂ© ou encore articles et confĂ©rences que nous avons rĂ©alisĂ©es.

capture d'Ă©cran "On nous connaĂźt souvent pour"

Trouver ce que nous disons et oĂč nous retrouver

Du contenu que l’on peut actualiser pour rendre le site plus « vivant Â» ? Nous, on dit oui ! Que ce soit une actualitĂ© mise en avant, la vidĂ©o d’une confĂ©rence ou des articles de blog derniĂšrement publiĂ©s : nous allons pouvoir faire de notre site internet une vitrine rĂ©guliĂšrement renouvelĂ©e, pour exposer ce qui se passe dans l’association.

capture d'Ă©cran "Ă  voir et Ă  lire"

Nous avons aussi envie de mieux valoriser nos participations Ă  diffĂ©rents Ă©vĂ©nements. AprĂšs quelques rĂ©flexions, il nous a semblĂ© plus que judicieux d’utiliser le logiciel de gestion de groupes et d’évĂ©nements que nous dĂ©veloppons, Mobilizon, pour valoriser nos interventions. Nous avons ainsi mis en place un groupe sur notre instance Mobilizon.fr, oĂč nous ajoutons au fur et Ă  mesure les prochains Ă©vĂ©nements auxquels nous participerons. Nous avons ensuite reliĂ© ces Ă©vĂ©nements Ă  notre nouveau site internet : tadaaa, la partie « On se voit bientĂŽt Â» s’actualise « toute seule Â». Pratique, non ?

capture d'Ă©cran "On se voit bientĂŽt ?"

Nos actions réalisables grùce à vos dons

DĂšs le haut de page, nous avons voulu mettre en avant que si tout cela est possible, c’est bien grĂące Ă  vous, grĂące Ă  vos dons. Le budget de notre association repose en effet Ă  plus de 98 % sur des dons (dont 86 % sont des dons de particuliers). En bas de page, un formulaire de dons permet d’apporter plus de prĂ©cisions (quelques chiffres, comment nous utilisons les dons et des rĂ©ponses Ă  des questions plus gĂ©nĂ©rales).

Soutenir Framasoft

Un joli coup de pinceau

Notre image a bien évolué au fil des ans

Tout comme nos actions ont Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es, notre image a, elle aussi, quelque peu changĂ©. Entre 2014 et 2016 (lors du lancement de la campagne « DĂ©googlisons Internet Â»), nos illustrations Ă©taient plutĂŽt humoristiques, voire satiriques, notre but Ă©tant de dĂ©noncer les dĂ©rives des gĂ©ants du web (vous trouverez quelques archives par ici).

Depuis 2017 (avec le lancement de Contributopia), nous avons commencĂ© Ă  travailler avec David Revoy, dans un univers plus poĂ©tique. Nous avons, au fil des annĂ©es, poursuivi cette ligne plus optimiste, oĂč nous voyons qu’une co-construction est possible. Nous voulons montrer des imaginaires oĂč nous ne nous prenons pas au sĂ©rieux, oĂč nous essayons des choses et oĂč nous avons le droit Ă  l’erreur. Quelque chose qui reprĂ©sente aussi nos valeurs, quoi !

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Une mise en pratique progressive

L’annĂ©e derniĂšre, nous avons entamĂ© une grande mise Ă  jour des pages d’accueil de nos services en ligne. Le but ? Comprendre rapidement comment accĂ©der au service, informer de ce qu’il fait, ses conditions, et prĂ©ciser qui est derriĂšre tout ça
 tout en actualisant la page Ă  notre image.

Nous avons ensuite entamĂ© un travail de mise Ă  jour de nos contenus imprimĂ©s (que vous pouvez retrouver par ici) et l’identitĂ© visuelle de Framasoft s’est peu Ă  peu peaufinĂ©e : couleurs, illustrations, polices
 Nous avons recherchĂ© plus d’unitĂ© dans nos diffĂ©rents supports pour mieux nous reprĂ©senter.

Documents imprimés de Framasoft - octobre 2022

DĂ©pliants, affiche et stickers de Framasoft

 

Nous avons ensuite, durant l’étĂ©, remis en beautĂ© notre site degooglisons-internet.org. Un nouveau pas pour appliquer l’évolution de notre image Ă  nos outils en ligne.

Illustration « Quittons la planÚte GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

C’est maintenant la figure de proue de notre association, framasoft.org que nous avons mise Ă  jour, en reprenant tous ces Ă©lĂ©ments qui nous reprĂ©sentent plus sincĂšrement. De quoi mieux comprendre ce que fait, ce que veut mais aussi qui est cette association Framasoft.

Un travail Ă  plusieurs mains

Nous avons fait Ă  nouveau appel Ă  Marie-CĂ©cile Godwin pour travailler la trame de la page d’accueil, et nous permettre d’y intĂ©grer le manifeste (et que nos valeurs puissent transparaĂźtre entre les lignes). Notre Ă©quipe salariĂ©e s’est mobilisĂ©e pour rendre tout cela pertinent, agrĂ©able Ă  utiliser, et agrĂ©able Ă  regarder tandis que l’équipe bĂ©nĂ©vole s’évertuait Ă  peaufiner et prĂ©ciser notre manifeste.

On espĂšre que le site vous sera utile, que ce soit pour chercher du contenu, comprendre ce que l’on fait ou creuser certains sujets. En tout cas, on prend le temps de vous remercier encore une fois de votre soutien, qui a rendu cette refonte possible !

 

 

À l’heure oĂč nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 184 500 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particuliĂšrement compliquĂ©), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

 

Soutenir Framasoft

 

Ressources Ă  consulter :

Collectivisons Internet, 3 ans pour voler dans les plumes du capitalisme de surveillance

Par : Framasoft
19 octobre 2022 Ă  03:23

Si le problĂšme majeur dans le monde numĂ©rique est systĂ©mique (le fameux capitalisme de surveillance), alors la rĂ©ponse ne peut pas se limiter aux « petits gestes individuels de dĂ©googlisation Â». Notre nouvelle feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🩆🩆 Â» fait le pari de fournir des outils numĂ©riques aux associations, aux collectifs qui Ɠuvrent pour le bien commun et le bien des Communs.

Laissez-nous vous expliquer pourquoi


« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🩆🩆 Â»

Il y a deux articles qui prĂ©sentent notre nouvelle feuille de route. L’article Collectivisons Internet 🩆 (celui-ci !) prĂ©sente les rĂ©flexions et la mĂ©thode derriĂšre nos actions. L’article Convivialisons Internet 🩆, quant Ă  lui, expose les actions et projets concrets que nous voulons mener.

Les actions de notre nouvelle feuille de route Ă©tant financĂ©es par vos dons (dĂ©fiscalisables Ă  66 %), vous pouvez en trouver un rĂ©sumĂ© complet sur le site Soutenir Framasoft.

âžĄïž Lire la sĂ©rie d’articles de cette campagne (oct. – dĂ©c. 2022)

Banquet simple, dans une jardin partagĂ©, oĂč des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

S’émanciper de la basse-cour industrielle de Google

À Framasoft, nous apprenons en faisant. Chaque nouvelle campagne, chaque nouvelle feuille de route triennale, nous essayons d’appliquer les leçons du passĂ©. Et Ă  chaque fois, nous en dĂ©couvrons un peu plus sur nos idĂ©es reçues, nos erreurs, et comment les corriger pour la suite.

Lors de la campagne DĂ©googlisons Internet (2014-2017), nous avons appris que si notre petite association ne peut pas dĂ©googliser la terre entiĂšre, il y a malgrĂ© tout un grand nombre de personnes qui sont intĂ©ressĂ©es par des outils web qui respectent leurs valeurs et leur intĂ©gritĂ©. Proposer ces services ouverts Ă  un maximum de monde permet une large adoption, mĂȘme si l’on risque de centraliser les attentions. C’est aussi durant cette pĂ©riode que nous avons initiĂ© le collectif d’hĂ©bergeurs alternatifs CHATONS, pour que d’autres hĂ©bergeurs nous rejoignent dans cette aventure.

Ensuite nous nous sommes lancé·es dans la feuille de route Contributopia (2017-2020), oĂč nous avons contribuĂ© Ă  de nombreux projets collectifs, populaires, fĂ©dĂ©rĂ©s. Nous y avons rencontrĂ© ces autres, avec qui nous avons en commun les valeurs de partage, d’équitĂ©, de soin et d’émancipation qui nous ont sĂ©duites dans le logiciel libre. Ces cheminements, rencontres et Ă©changes nous ont aussi permis de rĂ©aliser que les choix numĂ©riques sont des choix de sociĂ©tĂ©, et que ceux faits par les GAFAM sont les piliers d’un systĂšme : le capitalisme de surveillance.

Illustration « Quittons la planÚte GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

« Quitter la planĂšte GAFAM NATU BATX Â» Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Il y a des livres entiers qui essayent de dĂ©finir le capitalisme de surveillance, donc la comprĂ©hension que nous allons partager ici est forcĂ©ment rĂ©sumĂ©e. Le capitalisme de surveillance, c’est ce systĂšme qui, en priorisant le profit et le pouvoir par dessus tout, transforme nos comportements collectifs en des jeux de donnĂ©es. L’objectif Ă©tant de revendre la prĂ©diction et la manipulation de nos comportements futurs, le plus souvent sous forme de propagande commerciale, culturelle, Ă©lectorale, etc. Pour ce faire, des mĂ©ga-entreprises essaient d’établir des monopoles sur des outils numĂ©riques qui maximisent l’appropriation et la monopolisation de notre attention.

Dit plus simplement, le capitalisme de surveillance crĂ©e des fermes Ă  donnĂ©es industrielles dont nous sommes la volaille. D’un cĂŽtĂ© on nous gave d’une bouillie attentionnelle (enrichie Ă  la pub), de l’autre on nous arrache nos comportements sociaux, des parties de nos vies, pour les revendre Ă  des clients de luxe, au prix du foie gras.

Nous avons alors, au sein de Framasoft, dĂ©veloppĂ© des outils pensĂ©s hors des valeurs de ce systĂšme, dont PeerTube, logiciel de plateforme vidĂ©o, et Mobilizon, pour annoncer ses Ă©vĂ©nements et gĂ©rer ses groupes. Cependant, ces outils demandent Ă  ce que tout un groupe s’implique sur leur maintien, leur fĂ©dĂ©ration, leur politique Ă©ditoriale, leur modĂ©ration : beaucoup de petites structures n’ont pas ces moyens humains en interne.

🩆 DĂ©couvrir les projets qu’on veut mener đŸŠ† Soutenir Framasoft

Besoin d’un numĂ©rique qui ne donne pas la chair de poule

De 2019 Ă  2022 nous avons aussi appliquĂ© le plan d’action « DĂ©framasoftisons Internet Â». Nous avons fermĂ© des projets qui Ă©taient soit sous-utilisĂ©s, soit disponibles chez d’autres hĂ©bergeurs/chatons de confiance. Cela nous a permis de nous libĂ©rer de l’énergie pour de futurs projets, d’affirmer notre volontĂ© de prendre soin de l’association en Ă©vitant une croissance dĂ©raisonnĂ©e qui modifierait notre collectif (et son fonctionnement qui nous permet d’ĂȘtre trĂšs efficaces !), mais surtout de promouvoir la dĂ©centralisation des outils numĂ©riques Ă©thiques.

Entre 2020 et 2022, en plein cƓur d’une pandĂ©mie qui a confinĂ© une bonne partie du monde et soulignĂ© notre dĂ©pendance collective aux services en ligne, nous avons redoublĂ© d’efforts pour maintenir nos actions. Nous avons d’ailleurs rĂ©visĂ© nos plans de « DĂ©framasoftisation Â», et fait le choix de maintenir une partie des outils que nous pensions restreindre, ou fermer (Framalistes, Framagit, Framateam, Framacalc
). Nous avons fait ce choix parce que nous ne voyions pas ou peu d’alternatives, et que nous n’allions pas laisser tant de personnes le bec dans l’eau.

C’est aussi durant cette pĂ©riode d’isolements forcĂ©s qu’un besoin fort s’est fait de plus en plus entendre :

Moi je veux bien me dĂ©googliser, mais j’ai besoin qu’une personne m’accompagne. Qu’elle soit lĂ , physiquement, avec moi et qu’elle m’aide dans cette transition.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arriÚre plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gùteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cela faisait un moment que nous entendions ce besoin d’accompagnement humain, physique, et ce n’est pas surprenant. Une des mĂ©caniques du capitalisme est d’individualiser (« Le client est roi Â») afin de mieux isoler et faire peser la responsabilitĂ© sur chacune et chacun d’entre nous. Par exemple, les informations que l’on nomme « donnĂ©es personnelles Â» ne sont ni donnĂ©es, ni personnelles : c’est, plus prĂ©cisĂ©ment, la captation numĂ©rique de nos vies en lien avec celles des autres. Ce sont nos comportements sociaux.

À l’inverse, si de nombreuses associations, fĂ©dĂ©rations, etc. sont aussi efficaces dans leur travail pour le bien commun (qu’il s’agisse de faire dĂ©couvrir le tricot ou de combattre l’inaction climatique), c’est bien parce qu’elles reposent sur le plaisir d’ĂȘtre et de faire ensemble, sur la joie de se retrouver pour Ă©changer, sur la chaleur humaine que l’on trouve dans le collectif.

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Sortir du marasme grùce à la coinvivialité

Le futur que les GAFAM sont en train de dessiner est un futur oĂč les humain·es sont isolĂ©es (pour que les liens entre ĂȘtre humaines dĂ©pendent de leurs outils), exploitĂ©s (pour crĂ©er encore plus d’outils Ă  consommer), individualisĂ©es (pour Ă©viter que des collectifs remettent en question leurs mĂ©thodes), dĂ©pendants (de leurs systĂšmes monopolistiques), cupides (pour mieux manipuler nos manques d’argent), compĂ©titives (pour les mettre en concurrence et ainsi lĂ©gitimer l’élaboration d’une Ă©lite).

Ce futur, que le capitalisme de surveillance dessine dĂšs aujourd’hui, n’est ni sĂ©duisant, ni viable. Il considĂšre les humain·es et la planĂšte comme des ressources, et mĂšne droit Ă  leur destruction.

De l’autre cĂŽtĂ©, en essayant de sortir de notre confortable bulle de libristes pour aller Ă  la rencontre d’autres communautĂ©s qui changent le monde, nous n’avons pas Ă©tĂ© trĂšs dĂ©paysé·es
 On retrouve souvent les mĂȘmes maniĂšres de faire sociĂ©tĂ© autour de la contribution, et les mĂȘmes utopies.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ces « contributopistes Â» dĂ©sirent le mĂȘme futur que nous : un futur oĂč les humain·es sont fiers, autonomes, Ă©mancipĂ©es, savantes, solidaires, partageurs
 et oĂč le numĂ©rique est un outil maĂźtrisĂ©, transparent et convivial qui contribue Ă  cette Ă©mancipation.

Ainsi, si l’on rĂ©sume les leçons tirĂ©es de nos cheminements passĂ©s :

  • Nous n’avions, jusqu’à prĂ©sent, pas d’outil qui rĂ©pondrait spĂ©cifiquement aux besoins des petits collectifs, de ces petites associations qui font beaucoup avec peu de moyens mais des tonnes de bonne volontĂ©.
  • Nous dĂ©celons bien le piĂšge de rester isolĂ©s, individualisĂ©es dans nos « petits gestes de dĂ©googlisation Â» face Ă  un systĂšme auquel on ne peut opposer qu’une force collective.
  • Nous voyons le besoin de remettre de l’humain, de la prĂ©sence, de la chaleur dans l’accompagnement pour adopter des outils numĂ©riques Ă©thiques.
  • Nous avons enfin pu confirmer qu’un bon nombre d’associations, de collectifs de la sociĂ©tĂ© civile qui Ɠuvrent pour le bien commun partagent les valeurs des Communs.

Ces actrices et acteurs de la « sociĂ©tĂ© de contribution Â» travaillent Ă  concrĂ©tiser des utopies que nous partageons.

Bref : il est grand temps de dĂ©googliser les contributopistes !

(
qui le dĂ©sirent, hein, Ă©videmment : on n’a jamais forcĂ© quiconque, on ne va pas commencer maintenant !)

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Se réchauffer dans la joyeuse troupe

Les quatre actions au long cours (Frama.space, Émancip’Asso, ECHOnetwork, Peer.tube) que nous vous prĂ©sentons en dĂ©tail dans l’article Convivialisons Internet 🩆 ont un but commun : Ă©quiper des collectifs solidaires d’outils web Ă  la hauteur de leurs valeurs.

Ces quatre projets misent chacun sur la force du collectif tout en ayant conscience des contraintes et des limites bien connues dans le milieu associatif. Ainsi, la chaleur humaine au sein de ces groupes n’est pas une baguette magique qui va miraculeusement leur libĂ©rer les connaissances, le temps et les moyens pour se former ensemble Ă  adopter un Nextcloud, un PeerTube, ou d’autres outils Ă©thiques.

Sepia, lÊ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Peer.Tube – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

De mĂȘme, les 39 membres (dont dix salariĂ©es) de l’association Framasoft ne vont pas pouvoir se dĂ©multiplier pour aller accompagner personnellement chaque nouveau collectif qu’on veut accueillir sur Frama.space, par exemple (d’autant plus qu’on se dit que, si vous nous en donnez les moyens, cela pourrait reprĂ©senter des milliers de collectifs d’ici 3 ans !).

C’est pour cela que chacun de ces projets intĂšgrent Ă  la fois une dimension communautaire (avec des espaces et du temps d’animation pour faire communautĂ© et Ă©changer ensemble sur nos pratiques, nos obstacles, etc.) et une dimension d’accompagnement (avec de la formation de formateurs, des amĂ©liorations spĂ©cifiques aux besoins, des contenus pĂ©dagogiques pour s’autonomiser et s’approprier les outils etc.)

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Mener le radeau en un cercle vertueux

Pour ĂȘtre efficace, et pour que ces outils puissent ĂȘtre adoptĂ©s, notre objectif c’est qu’ils soient utiles (oui, faire des outils utiles, ça c’est de l’innovation disruptive de la tech for good souveraine et nĂ©anmoins digitale !). Arriver bille en tĂȘte avec des idĂ©es prĂ©conçues en clamant « nous savons mieux que vous ce dont vous avez besoin Â» ne semble pas la stratĂ©gie la mieux adaptĂ©e (ni la plus humaine).

Nous prĂ©voyons donc de ne pas tout prĂ©voir, si ce n’est des temps et des espaces de retours. Nous voulons aussi nous rendre disponibles pour rĂ©pondre aux besoins que nous rencontrerons sur chacune de ces actions que nous nous sentons d’entreprendre. Ainsi, si nous planifions dĂ©jĂ  que nous allons probablement coder des fonctionnalitĂ©s, ainsi que crĂ©er des tutos, des webinaires ou autres supports pĂ©dagogiques
 Nous n’avons pas tout prĂ©dĂ©fini Ă  l’avance, afin de pouvoir rĂ©pondre aux retours des bĂ©nĂ©ficiaires, qui seront les premiĂšres personnes concernĂ©es.

Une licorne dĂ©guisĂ©e en cosmonaute (avec une passoire sur la tĂȘte) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite Ă  outils, livres, machine Ă  Ă©crire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

C’est un cercle vertueux que nous avons dĂ©fini au fil de nos expĂ©rimentations et qui convient bien Ă  notre maniĂšre de fonctionner :

1. Proposer une version imparfaite de notre projet

C’est OK si la peinture est fraĂźche, si c’est encore brouillon. C’est totalement OK aussi de commencer en s’adressant Ă  un public trĂšs restreint. Nous avons trois ans pour amĂ©liorer tout cela, et nous avons prĂ©vu du temps et de l’énergie pour le faire.

Par exemple, si nous espĂ©rons pouvoir fournir du Frama.space Ă  des milliers de collectifs dans 3 ans, ce sera dĂ©jĂ  magnifique si on en ouvre pour deux ou trois cents collectifs d’ici fin 2022 !

2. Écouter les retours des bĂ©nĂ©ficiaires

Le forum Frama.space, la communautĂ© PeerTube, les visites d’études ECHO Network et les retours sur la formation Emancip’Asso seront autant d’endroits pour Ă©couter les retours sur ces outils. Parce qu’il est trop facile de tomber dans ses idĂ©es prĂ©conçues et de rater ainsi la rĂ©alitĂ© de celles et ceux qui sont sur le terrain.

Nous allons jusqu’à imaginer, en nous appuyant sur les collectifs qui bĂ©nĂ©ficieront de Frama.space, initier un Observatoire des Pratiques et ExpĂ©riences NumĂ©riques Libres. Nom de code : OPEN-L, on vous en reparlera
 si jamais on arrive Ă  le mettre en place !

3. Améliorer progressivement

L’objectif est donc d’amĂ©liorer chacune de ces actions sur le long terme. Cela pourra passer par de la crĂ©ation de documentation et d’outils pĂ©dagogiques, de l’animation de communautĂ©s, un travail sur l’ergonomie ou sur de nouvelles fonctionnalitĂ©s Ă  coder


Nous voulons nous rĂ©server une complĂšte libertĂ© d’amĂ©liorer chaque action en fonction des retours que nous aurons eu en Ă©coutant les bĂ©nĂ©ficiaires.

4. Relier les humain·es aux outils, et aux humain·es

C’est une partie importante et souvent nĂ©gligĂ©e : le lien. C’est dommage car le Web est, dans ses fondements, fait pour faire du lien. Cette Ă©tape peut prendre plusieurs formes. Cela peut signifier prendre le temps de prĂ©senter les amĂ©liorations de chaque action Ă  ses bĂ©nĂ©ficiaires. Ou bien Ă©largir la communautĂ© et les bĂ©nĂ©ficiaires de tel projet. Ou encore profiter que des collectifs partagent un outil commun pour leur partager/proposer/informer ce que peuvent faire leurs voisins de service


Mais cela peut encore se traduire par un temps de documentation, afin de synthĂ©tiser l’expĂ©rience, les leçons apprises, les ressources rassemblĂ©es
 et de verser tout cela dans les communs. Quelle qu’en soit la forme, l’étape du lien est un moment oĂč on prend le temps de faire le point, de prĂ©senter un bilan pour mieux relancer le cercle vertueux et proposer une nouvelle itĂ©ration du projet.

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Si vous ne voyez pas de couac, soutenez-nous !

On ne va pas y aller par quatre chemins : Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🩆🩆 est une feuille de route avec une ambition clairement politique, dans le sens oĂč nous espĂ©rons qu’elle contribuera Ă  changer le monde (ne serait-ce qu’un octet Ă  la fois).

AprĂšs plus de huit ans Ă  observer et informer sur le futur que les gĂ©ants du web concrĂ©tisent chaque jour, sur les choix politiques qu’ils imposent dans nos sociĂ©tĂ©s, il nous semble de plus en plus essentiel de prĂ©server un coin de web de leur influence. Et au-delĂ  de leur rĂ©sister, nous croyons que c’est aussi notre rĂŽle de proposer des outils Ă©mancipateurs Ă  celles et ceux qui contribuent Ă  des utopies qui nous Ă©loignent du capitalisme de surveillance, parce que ces personnes construisent un futur dĂ©sirable.

C’est « aussi Â» notre rĂŽle, car ces nouvelles actions ne remplacent pas celles que nous continuons de mener. Les services DĂ©googlisons ouverts Ă  tous et toutes, les dĂ©veloppements de PeerTube et Mobilizon, le collectif CHATONS, les communs culturels... tous ces projets restent d’actualitĂ© et vont nous demander du travail ces trois prochaines annĂ©es.

Dessin d'un Canard qui sourie en trĂšs gros plan, de maniĂšre comique, tandis que derriĂšre lui des canards font la fĂȘte dans une kermesse champĂȘtre

Coin-Coin – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Si ce cap que nous nous sommes fixĂ© et cette stratĂ©gie vous plaisent, si les actions que nous continuons de maintenir vous semblent importantes, nous vous rappelons que Framasoft est exclusivement financĂ©e par
 vous ! Ce sont vos dons, dĂ©ductibles Ă  66 % des impĂŽts pour les contribuables françaises, qui nous permettent d’agir en toute indĂ©pendance.

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dĂ©penses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un dĂ©ficit de 60 000 €, que des dons plus gĂ©nĂ©reux lors des confinements de 2020 nous ont permis d’absorber.

barre de dons de la page soutenir, à 0 € sur 200 000 €

Cependant, Ă  l’heure oĂč nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 200 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particuliĂšrement compliquĂ©), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

🩆 Soutenir Framasoft

Convivialisons Internet, 3 ans pour ouvrir un coin de web nature aux canards sauvages

Par : Framasoft
19 octobre 2022 Ă  03:23

Les projets Frama.space, Emancip’Asso, ECHO Network et Peer.Tube forment notre nouvelle feuille de route, nommĂ©e : « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet Â». Un vaste programme pour les 3 prochaines annĂ©es de l’association Framasoft, qui va avoir besoin de tout votre soutien pour le rĂ©aliser.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🩆🩆 Â»

Il y a deux articles qui prĂ©sentent notre nouvelle feuille de route. L’article Convivialisons Internet 🩆 (celui-ci !) prĂ©sente les actions que nous comptons mener. L’article Collectivisons Internet 🩆, quant Ă  lui, situe les rĂ©flexions qui nous mĂšnent Ă  ces actions.

Les actions de notre nouvelle feuille de route Ă©tant financĂ©es par vos dons (dĂ©fiscalisables Ă  66 %), vous pouvez en trouver un rĂ©sumĂ© complet sur le site Soutenir Framasoft.

âžĄïž Lire la sĂ©rie d’articles de cette campagne (oct. – dĂ©c. 2022)

Des coins de web dégooglisés

À Framasoft, nous aimons les plans d’actions sur 3 ans : ça nous permet de nous repĂ©rer, de nous donner des dĂ©fis collectifs, mais aussi de prendre le temps pour expĂ©rimenter, apprendre et amĂ©liorer.

Si nous apprenons beaucoup lors de ces « campagnes Â», nous en gardons aussi des outils concrets qui, nous le constatons tous les jours, aident beaucoup de monde Ă  se « DĂ©googliser Â», c’est-Ă -dire Ă  utiliser des outils numĂ©riques Ă©thiques, qui ne participent pas au systĂšme du capitalisme de surveillance.

Ainsi, grùce au travail réalisé durant Dégooglisons Internet (2014-2017), nous proposons 16 outils en ligne (écriture collaborative, visio conférence, formulaires, agenda, etc.) qui aident chacun et chacune à utiliser des alternatives aux outils des géants du web.

De mĂȘme, suite Ă  notre travail sur la campagne Contributopia (2017-2022), nous dĂ©veloppons ou contribuons Ă  des outils dĂ©centralisĂ©s et fĂ©dĂ©rĂ©s (PeerTube, Mobilizon
 mais aussi le collectif CHATONS) qui aident des communautĂ©s Ă  s’émanciper en prenant en main la gestion de leur propre autonomie numĂ©rique.

Banquet simple, dans une jardin partagĂ©, oĂč des animaux mascottes du libre sont servis par des canards

Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Profiter de l’effet « maman canard Â»

Les outils que nous mettons Ă  disposition s’adressent donc soit aux individus, isolĂ©s dans leur dĂ©marche d’émancipation numĂ©rique ; soit Ă  des communautĂ©s formĂ©es, informĂ©es, qui ont dĂ©jĂ  les moyens et les connaissances pour tenter de gĂ©rer mutuellement leurs propres ressources numĂ©riques.

Lors de nos rencontres, nous avons constatĂ© qu’il existe aussi des petits collectifs qui ont envie de sortir des Google Workspace et autres, sans forcĂ©ment avoir les moyens de se lancer dans l’infogĂ©rance c’est-Ă -dire Ă  gĂ©rer des logiciels sur un serveur, avec les sauvegardes, les mises Ă  jour, les dĂ©pannages
 Ces collectifs, qui changent le monde chacun Ă  leur niveau, partagent les valeurs du libre (Ă©mancipation, partage, solidaritĂ©).

Mais surtout, la grande force des collectifs, c’est que ce sont
 des collectifs. Ils ont parfois, en interne, la capacitĂ© de s’entraider pour adopter de nouveaux outils numĂ©riques, avec une geek ou un dĂ©brouillard pour aider le reste du groupe. Or, mĂȘme si cette personne manque souvent, le collectif a dĂ©jĂ  menĂ© le travail de la solidaritĂ©, du lien interne. C’est l’effet « Maman Canard Â» sur lequel nous souhaitons nous appuyer. En se regroupant, on peut sortir de la fatigue et de la solitude face aux outils des GAFAM.

Ensemble, on peut se sentir plus fort·es pour trouver comment changer nos habitudes numériques et adopter des outils web à la hauteur de nos valeurs.

Cette nouvelle feuille de route aurait dĂ» commencer en 2020, sauf qu’une pandĂ©mie a mobilisĂ© nos Ă©nergies autrement. Mais aujourd’hui, nous annonçons de nouveau notre ambition de poursuivre le mouvement Ă©mancipateur lancĂ© par DĂ©googlisons, approfondi par Contributopia, en misant cette fois-ci sur la force des collectifs (pour en savoir plus sur notre stratĂ©gie et nos rĂ©flexions, c’est dans l’article Collectivisons Internet !)

4 actions pour casser 3 pattes Ă  un GAFAM

Voici donc les quatre grandes actions que nous voulons entreprendre sur les trois prochaines années. Ce sont des actions au long cours, qui vont chacune connaßtre plusieurs itérations.

Emancip’Asso, favoriser l’émancipation numĂ©rique du monde associatif

Conçu en partenariat avec Animafac et copilotĂ© par un grand nombre d’organisations, le projet Emancip’Asso a pour objectif de mettre en lien des CHATONS (et autres hĂ©bergeurs Ă©thiques) avec des associations qui ont besoin d’accompagnement pour Ă©tablir une stratĂ©gie numĂ©rique Ă©mancipatrice.

Le projet repose donc sur une formation qui permettra aux hĂ©bergeurs de monter en compĂ©tences (formation dont vous pouvez  lire le programme ici), d’accompagner les associations dans l’élaboration de leur stratĂ©gie numĂ©rique, le diagnostic de leurs usages numĂ©riques et de leurs besoins, la recherche de financements et l’adoption d’outils web adaptĂ©s et ainsi de leur proposer une offre « tout en un Â».

Ensuite, le site emancipasso.org permettra de recenser l’ensemble des hĂ©bergeurs qui proposent aux associations des offres sur mesure. Nous souhaitons aussi qu’il permette de publier des petites annonces (pour que des assos puissent exprimer et mutualiser le financement d’outils libres), ou encore de consulter un centre de ressources (pour faciliter la dĂ©googlisation de son association), etc.

un chaton patissier qui présente un nuage-gùteau fait sur commande, tandis qu'en arriÚre-plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gùteau au millieu de leur village arbre-à-chats

Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cette formation fera l’objet d’une captation vidĂ©o pour servir de base au deuxiĂšme module du MOOC CHATONS, afin que d’autres hĂ©bergeurs puissent en bĂ©nĂ©ficier et proposer Ă  leur tour des offres d’accompagnement des associations dans leur transition numĂ©rique.

Enfin, nous comptons mener une campagne de communication Ă  destination des associations pour les inciter Ă  mettre en cohĂ©rence leurs valeurs et leurs outils numĂ©riques en les informant qu’elles peuvent se faire accompagner par des professionnels qualifiĂ©s. Cette campagne se fera aussi bien en ligne (pour faire connaĂźtre le site web) que lors d’interventions (confĂ©rences, ateliers, etc.) notamment en travaillant avec de grandes organisations dont l’objet est dĂ©jĂ  d’accompagner les associations.

Attention, si la premiĂšre partie du projet (la formation) est financĂ©e pour l’instant, les fonds manquent pour financer les autres Ă©tapes du projet, alors mĂȘme que celles-ci sont indispensables. Vous pouvez donc soutenir spĂ©cifiquement le projet Emancip’Asso par un don, ou si vous reprĂ©sentez une structure, devenir partenaire du projet.

🩆 DĂ©couvrir Émancip’Asso đŸŠ† Soutenir Framasoft

Frama.space, gros cloud pour petits collectifs

Avec Frama.space, Framasoft souhaite ouvrir des espaces numĂ©riques de partage, de travail et d’organisation Ă  des collectifs qui n’ont pas les moyens d’en obtenir autrement. BasĂ© sur le logiciel libre Nextcloud, Frama.space permettra d’obtenir :

  • Un espace moncollectif.frama.space ;
  • 40 Go de stockage Ă  se partager entre 50 comptes (maximum) ;
  • Une suite bureautique (au choix : OnlyOffice ou Collabora Online) ;
  • Synchronisation des agendas, contacts, notes, etc. ;
  • Les outils de visio, de tchat, de kanban


L’idĂ©e dans cette proposition est d’autonomiser les associations et collectifs militants. Framasoft recevra une demande de la part d’un·e responsable de ce collectif, lui confiera cet espace et ensuite
 ce sera au collectif d’organiser son espace !

Qu’il s’agisse de gĂ©rer les 40 Go mis en commun, donc Ă  partager entre toutes les membres du collectif, ou encore d’aider les autres Ă  s’emparer de l’outil Nextcloud, nous misons sur le fait que ces collectifs seront solidaires entre eux, et pourront s’emparer des outils d’autoformation et d’entraide que nous mettrons Ă  leur disposition.

Rien n’est jamais aussi parfait, et il y aura forcĂ©ment besoin d’espaces communautaires. C’est pour cela que nous allons aussi ouvrir un forum afin que la communautĂ© francophone utilisant Nextcloud puisse y partager ses astuces, ses frustrations, ses envies.

Écouter les collectifs bĂ©nĂ©ficiant de Frama.space nous permettra de comprendre comment Framasoft pourra contribuer au dĂ©veloppement de Nextcloud pour faciliter son adoption par le milieu associatif. Qu’il s’agisse d’outils de facilitation (documentation, tutoriels, dĂ©monstrations, webinaires, etc.) ou d’amĂ©liorations dans l’ergonomie et les fonctionnalitĂ©s : nous comptons bien profiter de ces retours pour amĂ©liorer rĂ©guliĂšrement ce projet.

Une licorne dĂ©guisĂ©e en cosmonaute (avec une passoire sur la tĂȘte) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite Ă  outils, livres, machine Ă  Ă©crire, boulier, etc.).

Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Faire communautĂ© autour d’un outil et de pratiques communes est un aspect essentiel du projet Frama.space. C’est pourquoi, nous comptons rĂ©guliĂšrement demander aux bĂ©nĂ©ficiaires de rĂ©pondre Ă  des enquĂȘtes sur leurs usages
 voire, d’ici la fin du projet de monter un Observatoire des Pratiques et ExpĂ©riences NumĂ©riques Libres (nom de code : OPEN-L !).

De mĂȘme, parce que des collectifs trĂšs divers vont avoir en commun un outil et des pratiques numĂ©riques, nous souhaitons que cela puisse permettre de tisser des liens entre eux. Qu’il s’agisse de pouvoir partager des informations sur les domaines d’expertise et les actions de chacun, ou de partager des outils, des maniĂšres de faire, etc. nous voulons faire en sorte que Frama.space permette aux collectifs qui s’en serviront de partager leurs horizons avec leurs voisins de service !

Pour arriver Ă  relever l’ensemble de ces dĂ©fis, Frama.space sera ouvert et offert de maniĂšre trĂšs, trĂšs progressive. Nous proposerons un formulaire d’inscription lors de chaque temps d’ouverture de nouveaux espaces. Vous pouvez rester informé·es de ces campagnes d’ouvertures en vous inscrivant Ă  la newsletter Frama.space.

Cette progressivitĂ© permettra d’amĂ©liorer le service rĂ©guliĂšrement mais aussi d’éviter la centralisation des besoins sur Framasoft. Ainsi, nous comptons ouvrir la bĂȘta de ce service d’ici quelques semaines, mais pour cent ou deux cents associations « pionniĂšres Â» qui testeront le service dans son plus simple appareil. Nous avons hĂąte de vous prĂ©senter Frama.space plus en dĂ©tail Ă  cette occasion.

Disons-le franchement, Frama.space est un trĂšs gros projet qui va largement nous occuper sur les trois prochaines annĂ©es. Nous sommes cependant persuadĂ©es que par cette initiative les associations permettront Ă  de trĂšs nombreuses personnes d’avancer concrĂštement dans leur dĂ©googlisation. Frama.space est aussi un projet qui peut coĂ»ter beaucoup d’argent (infrastructure, infogĂ©rance, etc.) et pour lequel nous aurons besoin de votre soutien.

🩆 Newsletter Frama.space đŸŠ† Soutenir Framasoft

ECHO Network, comprendre les besoins de l’éducation populaire hors de nos frontiĂšres

Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (RĂ©seau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet, mais aussi un rĂ©seau associatif Ă  Ă©chelle europĂ©enne. MenĂ© par l’association d’éducation populaire des CĂ©mĂ©a France, ce rĂ©seau se compose de 7 structures provenant de 5 pays europĂ©ens :

Ce qui nous rassemble, c’est l’accompagnement des citoyen·nes : Ă©ducation populaire, Ă©ducation active, Ă©ducation nouvelle
 Chacune des structures accompagne, Ă  son niveau, des publics dans leur autonomie et leur Ă©mancipation. Mais comment accompagner cette Ă©mancipation dans (voire par) un monde numĂ©rique centralisĂ© chez les gĂ©ants du web ?

Est-ce que les arguments qui motivent Ă  se dĂ©googliser en France fonctionnent Ă©galement en Croatie ? Quelle est l’offre d’hĂ©bergement d’outils web libres en Allemagne ? Sur quelle communautĂ© repose-t-elle ? Est-ce que les lois qui restreignent les libertĂ©s sur le Web sont les mĂȘmes en Belgique et en Italie ? Comment, dĂšs lors, construire un argumentaire Ă  dĂ©fendre auprĂšs du Parlement europĂ©en ?

Pour dĂ©passer ces interrogations, le projet ECHO Network se dĂ©coupe en deux phases. Une premiĂšre phase d’exploration de ces sujets aura lieu en 2023. Nous commencerons par un sĂ©minaire d’ouverture en janvier Ă  Paris, puis des visites d’étude auront lieu dans chacun des 4 autres pays, organisĂ©es par la structure accueillante, sur un thĂšme en particulier. Ainsi nous explorerons en :

  • France – Les enjeux du numĂ©rique pour les membres du rĂ©seau (prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale)
  • Allemagne – Les rĂ©seaux sociaux centralisĂ©s chez les jeunes, outil d’émancipation ou d’aliĂ©nation ?
  • Belgique – Pratiques d’Éducation Nouvelle pour sensibiliser aux outils Ă©thiques
  • Italie – Entre prĂ©sentiel et distanciel, quelle utilisation du numĂ©rique ?
  • Croatie – InclusivitĂ© et accessibilitĂ© du NumĂ©rique
Dessin de cinq ßles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.

ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

En 2024, nous passerons Ă  la phase de mise en Communs. Chacun des membres du rĂ©seau produira une ressource appropriable et utilisable par d’autres associations europĂ©ennes traversĂ©es par les mĂȘmes questionnements. Évidemment, chacune de ces productions sera Ă©levĂ©e dans les Communs par une licence libre.

Il s’agira aussi bien de lister les ressources d’éducation populaire Ă  la transition numĂ©rique, que de cartographier les acteurs existants dans chacun des pays concernĂ©s, ou encore de crĂ©er un plaidoyer Ă  l’intention de nos dĂ©putĂ©es ainsi qu’un kit d’auto-dĂ©fense numĂ©rique Ă  l’intention des plus jeunes
 la liste est longue (et elle continue !)

Nous sommes impatient·es d’avancer sur ce projet qui va nous permettre de mieux ouvrir nos horizons, de comprendre comment des circonstances diffĂ©rentes mĂšnent Ă  des expĂ©riences communes ou au contraire Ă  des points de vue divergents sur l’émancipation via le numĂ©rique. Nous ne manquerons pas de partager chacune de nos avancĂ©es sur ce blog !

🩆 Suivre ECHO Network đŸŠ† Soutenir Framasoft

Peer.Tube, mettre en valeur le PeerTube pour lequel nous Ɠuvrons

Alors non, nous ne parlons pas ici du logiciel PeerTube que nous dĂ©veloppons pour que des geeks puissent l’installer sur un serveur et crĂ©er des plateformes fĂ©dĂ©rĂ©es de live et d’hĂ©bergement de vidĂ©os
 Nous parlons du site peer.tube, et plus exactement de l’ambition que nous avons pour ce site.

Le principe est simple : nous voulons en faire une vitrine des vidĂ©os PeerTube qui nous enthousiasment. PeerTube pouvant ĂȘtre utilisĂ© par toutes et n’importe qui, on peut parfois trouver tout et n’importe quoi dans cet univers de vidĂ©os, dont des contenus qui ne nous correspondent pas du tout. Ce n’est pas notre rĂŽle de les interdire, mais cela peut ĂȘtre notre rĂŽle de promouvoir des vidĂ©os sur PeerTube qui nous rendent fiĂšr·es de tout ce travail que nous fournissons depuis plus de 5 ans sur ce logiciel.

Et au-delĂ  de notre volontĂ©, nous entendons rĂ©guliĂšrement :

mais oĂč est-ce que je peux aller voir des contenus intĂ©ressants, sur PeerTube ?

Nous souhaitons effectuer tout un travail de curation, de sĂ©lections de contenus, afin d’apporter notre rĂ©ponse : essaye sur Peer.tube !

Sepia, lÊ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une flotte entiÚre de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.

Peer.Tube – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ce projet dĂ©marrera rĂ©ellement Ă  partir de 2023 et va lui aussi Ă©voluer en plusieurs Ă©tapes, mais nous envisageons d’ores et dĂ©jĂ  que notre travail de sĂ©lection pourra prendre plusieurs formes :

  • se fĂ©dĂ©rer et donc montrer des chaĂźnes, des comptes ou d’autres instances au contenu original,
  • partager nos choix de fĂ©dĂ©ration pour que d’autres instances puissent les suivre,
  • permettre Ă  des crĂ©atrices de contenus qui ne trouvent pas leur place sur d’autres instances de candidater pour avoir un compte sur peer.tube
  • tenter de faire communautĂ© avec les administratrices et administrateurs d’autres instances qui ont Ă©tabli leur ligne Ă©ditoriale


Nous en sommes encore Ă  imaginer tous les possibles, tant qu’ils concourent Ă  notre but : faire de la fĂ©dĂ©ration PeerTube un endroit oĂč il est facile et agrĂ©able de partager et de regarder des contenus de qualitĂ©. PeerTube Ă©tant dĂ©veloppĂ© en anglais, le travail sera prĂ©sentĂ© d’abord dans cette langue (et, dans une moindre prioritĂ©, en Français). Ce projet et sa stratĂ©gie se dĂ©velopperont en restant Ă  l’écoute des retours et idĂ©es de la communautĂ© PeerTube (tout comme nous Ă©coutons dĂ©jĂ  vos idĂ©es pour amĂ©liorer le logiciel PeerTube !).

🩆 DĂ©couvrir Peer.tube (2023) đŸŠ† Soutenir Framasoft

Et c’est marre ? Et DĂ©googlisons, PeerTube, Mobilizon
 alors ?

Certes, 4 projets sur 3 ans, ça peut sembler maigre, on vous avait habituĂ©es Ă  plus ;).

Seulement, il s’agit lĂ  de quatre trĂšs gros projets, que l’on va travailler progressivement sur 3 ans, en plusieurs itĂ©rations, en suivant un cycle qui fonctionne assez bien : proposer une premiĂšre mouture, Ă©couter les retours du premier public qui la teste, amĂ©liorer en fonction de ces retours, se relier Ă  un public plus large et lui proposer une nouvelle version. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur nos mĂ©thodes, nos intentions et notre stratĂ©gie derriĂšre cette campagne, on vous dĂ©taille tout cela dans l’article Collectivisons Internet.

Dessin d'un Canard qui sourit en trĂšs gros plan, de maniĂšre comique, tandis que derriĂšre lui des canards font la fĂȘte dans une kermesse champĂȘtre nocturne sous des lampions

Coin-Coin – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais surtout ces quatre projets ne viennent pas remplacer les actions que nous menons dĂ©jĂ  : ils s’y additionnent. Ainsi, pour les trois prochaines annĂ©es, nous avons l’intention de :

Notre ambition, c’est que ces quatre projets au long cours viennent s’ajouter à toutes les propositions que nous avons construites, depuis prùs de vingt ans, dans le but que les humaines soient plus libres que le code.

Illustration « Quittons la planÚte GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

On a besoin de sous #WeNeedCoins

Ce que nous avons construit toutes ces annĂ©es, et l’ensemble des actions que nous menons, nous les menons grĂące Ă  vous.

C’est grĂące Ă  votre soutien, essentiellement grĂące Ă  vos dons, que Framasoft peut fonctionner. Notre budget 2021 reprĂ©sente environ 630 000 €, et celui de 2022 sera sensiblement le mĂȘme, modulo l’inflation. Cet argent provient, Ă  98 % de vos dons, et nous permet de financer :

  • 10 emplois salariĂ©s dans l’association
  • 96 serveurs, sur 43 machines physiques
  • prĂšs de 100 confĂ©rences, ateliers et rencontres sur lesquelles nous nous dĂ©plaçons
  • 2 logiciels importants dans le monde dĂ©centralisĂ© et fĂ©dĂ©rĂ©
  • une lettre d’information qui est adressĂ©e Ă  plus de 450 000 abonnĂ©es
  • 16 services en ligne, parmi plus de 50 projets divers, dont bĂ©nĂ©ficient plus de 1 000 000 de personnes chaque mois

Framasoft reprĂ©sente aujourd’hui une des grandes forces dans le monde du numĂ©rique Ă©thique, et une des plus libres pour expĂ©rimenter et dĂ©montrer que d’autres choix numĂ©riques sont possibles lorsque l’on a le courage de faire d’autres choix de sociĂ©tĂ©. Cette force et cette libertĂ©, c’est vous qui nous les donnez.

barre de dons de la page soutenir, à 0 € sur 200 000 €

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dĂ©penses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un dĂ©ficit de 60 000 € (que des dons plus gĂ©nĂ©reux lors des confinements de 2020 nous ont, heureusement, permis d’absorber). À l’heure oĂč nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 200 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particuliĂšrement compliquĂ©), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

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Bifurquer avant l’impact : l’impasse du capitalisme de surveillance

Par : Framatophe
29 août 2022 à 03:15

La chaleur de l’étĂ© ne nous fait pas oublier que nous traversons une crise dont les racines sont bien profondes. Pendant que nos forĂȘts crament, que des oligarques jouent aux petits soldats Ă  nos portes, et vu que je n’avais que cela Ă  faire, je lisais quelques auteurs, ceux dont on ne parle que rarement mais qui sont Ô combien indispensables. Tout cela raisonnait si bien que, le temps de digĂ©rer un peu Ă  l’ombre, j’ai tissĂ© quelques liens avec mon sujet de prĂ©dilection, la surveillance et les ordinateurs. Et puis voilĂ , paf, le dĂ©clic. Dans mes archives, ces mots de SĂ©bastien Broca en 2019 : « inscrire le capitalisme de surveillance dans une histoire plus large Â». Mais oui, c’est lĂ  dessus qu’il faut insister, bien sĂ»r. On s’y remet.

Je vous livre donc ici quelques rĂ©flexions qui, si elles sont encore loin d’ĂȘtre pleinement abouties, permettront peut-ĂȘtre Ă  certains lecteurs d’apprĂ©hender les luttes sociales qui nous attendent ces prochains mois. Alimentons, alimentons, on n’est plus Ă  une Ă©tincelle prĂšs.

— Christophe Masutti


Le capitalisme de surveillance est un mode d’ĂȘtre du capitalisme aujourd’hui dominant l’ensemble des institutions Ă©conomiques et politiques. Il mobilise toutes les technologies de monitoring social et d’analyse de donnĂ©es dans le but de consolider les intĂ©rĂȘts capitalistes Ă  l’encontre des individus qui se voient spoliĂ©s de leur vie privĂ©e, de leurs droits et du sens de leur travail. L’exemple des entreprises-plateformes comme Uber est une illustration de cette triple spoliation des travailleurs comme des consommateurs. L’hĂ©gĂ©monie d’Uber dans ce secteur d’activitĂ© s’est imposĂ©e, comme tout capitalisme hĂ©gĂ©monique, avec la complicitĂ© des dĂ©cideurs politiques. Cette complicitĂ© s’explique par la dĂ©nĂ©gation des contradictions du capitalisme et la contraction des politiques sur des catĂ©gories anciennes largement dĂ©passĂ©es. Que les dĂ©cideurs y adhĂšrent ou non, le discours public reste campĂ© sur une idĂ©e de la production de valeur qui n’a plus grand-chose de commun avec la rĂ©alitĂ© de l’économie sur-financiarisĂ©e.

Il est donc important d’analyser le capitalisme de surveillance Ă  travers les critiques du capitalisme et des technologies afin de comprendre, d’une part pourquoi les stratĂ©gies hĂ©gĂ©moniques des multinationales de l’économie numĂ©rique ne sont pas une perversion du capitalisme mais une consĂ©quence logique de la jonction historique entre technologie et finance, et d’autre part que toute rĂ©gulation cherchant Ă  maintenir le statu quo d’un soi-disant « bon Â» capitalisme est vouĂ©e Ă  l’échec. Reste Ă  explorer comment nous pouvons produire de nouveaux imaginaires Ă©conomiques et retrouver un rapport aux technologies qui soit Ă©mancipateur et gĂ©nĂ©rateur de libertĂ©s.

paquet de cigarette dont la marque est "Capitalism" avec pour avertissement "the cancer of the working class"

Une critique du capitalisme qui s’est dĂ©jĂ  bien Ă©toffĂ©e au cours de l’histoire.

Situer le capitalisme de surveillance dans une histoire critique du capitalisme

Dans la Monthly Review en 2014, ceux qui forgĂšrent l’expression capitalisme de surveillance inscrivaient cette derniĂšre dans une critique du capitalisme monopoliste amĂ©ricain depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. En effet, lorsqu’on le ramĂšne Ă  l’histoire longue, qui ne se rĂ©duit pas aux vingt derniĂšres annĂ©es de dĂ©veloppement des plus grandes plateformes numĂ©riques mondiales, on constate que le capitalisme de surveillance est issu des trois grands axes de la dynamique capitaliste de la seconde moitiĂ© du XXᔉ siĂšcle. Pour John B. Foster et Robert W. McChesney, la surveillance cristallise les intĂ©rĂȘts de marchĂ© de l’économie qui soutient le complexe militaro-industriel sur le plan gĂ©opolitique, la finance, et le marketing de consommation, c’est-Ă -dire un impĂ©rialisme sur le marchĂ© extĂ©rieur (guerre et actionnariat), ce qui favorise en retour la dynamique du marchĂ© intĂ©rieur reposant sur le crĂ©dit et la consommation. Ce systĂšme impĂ©rialiste fonctionne sur une logique de connivence avec les entreprises depuis plus de soixante ans et a instaurĂ© la surveillance (de l’espionnage de la Guerre Froide Ă  l’apparition de l’activitĂ© de courtage de donnĂ©es) comme le nouveau gros bĂąton du capitalisme.

Plus rĂ©cemment, dans une interview pour LVSL, E. Morozov ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme qu’aujourd’hui l’enjeu des Big Tech aux États-Unis se rĂ©sume Ă  la concurrence entre les secteurs d’activitĂ©s technologiques sur le marchĂ© intĂ©rieur et « la volontĂ© de maintenir le statut hĂ©gĂ©monique des États-Unis dans le systĂšme financier international Â».

Avancées technologiques et choix sociaux

Une autre maniĂšre encore de situer le capitalisme de surveillance sur une histoire longue consiste Ă  partir du rĂŽle de l’émergence de la microĂ©lectronique (ou ce que j’appelle l’informatisation des organisations) Ă  travers une critique radicale du capitalisme. C’est sur les Ă©crits de Robert Kurz (et les autres membres du groupe Krisis) qu’il faut cette fois se pencher, notamment son travail sur les catĂ©gories du capitalisme.

Ici on s’intĂ©resse Ă  la microĂ©lectronique en tant que troisiĂšme rĂ©volution industrielle. Sur ce point, comme je le fais dans mon livre, je prĂ©fĂšre maintenir mon approche en parlant de l’informatisation des organisations, car il s’agit surtout de la transformation des processus de production et pas tellement des innovations techniques en tant que telles. Si en effet on se concentre sur ce dernier aspect de la microĂ©lectronique, on risque d’induire un rapport mĂ©canique entre l’avancement technique et la transformation capitaliste, alors que ce rapport est d’abord le rĂ©sultat de choix sociaux plus ou moins imposĂ©s par des jeux de pouvoirs (politique, financier, managĂ©rial, etc.). Nous y reviendrons : il est important de garder cela en tĂȘte car l’objet de la lutte sociale consiste Ă  prendre la main sur ces choix pour toutes les meilleures raisons du monde, Ă  commencer par notre rapport Ă  l’environnement et aux techniques.

Pour expliquer, je vais devoir simplifier Ă  l’extrĂȘme la pensĂ©e de R. Kurz et faire des raccourcis. Je m’en excuse par avance. R. Kurz s’oppose Ă  l’idĂ©e de la cyclicitĂ© des crises du capitalisme. Au contraire ce dernier relĂšve d’une dynamique historique, qui va toujours de l’avant, jusqu’à son effondrement. On peut alors considĂ©rer que la succession des crises ont Ă©tĂ© surmontĂ©es par le capitalisme en changeant le rapport structurel de la production. Il en va ainsi pour l’industrialisation du XIXᔉ siĂšcle, le fordisme (industrialisation moderne), la sur-industrialisation des annĂ©es 1930, le marchĂ© de consommation des annĂ©es 1950, ou de la financiarisation de l’économie Ă  partir des annĂ©es 1970. Pour R. Kurz, ces transformations successives sont en rĂ©alitĂ© une course en avant vers la contradiction interne du capitalisme, son impossibilitĂ© Ă  renouveler indĂ©finiment ses processus d’accumulation sans compter sur les compensations des pertes de capital, qu’elles soient assurĂ©es par les banques centrales qui produisent des liquiditĂ©s (keynĂ©sianisme) ou par le marchĂ© financier lui-mĂȘme remplaçant les banques centrales (le nĂ©olibĂ©ralisme qui crĂ©e toujours plus de dettes). Cette course en avant connaĂźt une limite indĂ©passable, une « borne interne Â» qui a fini par ĂȘtre franchie, celle du travail abstrait (le travail socialement nĂ©cessaire Ă  la production, crĂ©ant de la valeur d’échange) qui perd peu Ă  peu son sens de critĂšre de valeur marchande.

Cette critique de la valeur peut ĂȘtre vue de deux maniĂšres qui se rejoignent. La premiĂšre est amenĂ©e par Roswitha Scholz et repose sur l’idĂ©e que la valeur comme rapport social dĂ©terminant la logique marchande n’a jamais Ă©tĂ© critiquĂ©e Ă  l’aune tout Ă  fait pratique de la reproduction de la force de travail, Ă  savoir les activitĂ©s qu’on dĂ©termine comme exclusivement fĂ©minines (faire le mĂ©nage, faire Ă  manger, Ă©lever les enfants, etc.) et sont dissociĂ©es de la valeur. Or, cette tendance phallocrate du capitalisme (comme de la critique marxiste/socialiste qui n’a jamais voulu l’intĂ©grer) rend cette conception autonome de la valeur complĂštement illusoire. La seconde approche situe dans l’histoire la fragilitĂ© du travail abstrait qui dĂ©pend finalement des processus de production. Or, au tournant des annĂ©es 1970 et 1980, la rĂ©volution informatique (la microĂ©lectronique) est Ă  l’origine d’une rationalisation pour ainsi dire fulgurante de l’ensemble des processus de production en trĂšs peu de temps et de maniĂšre mondialisĂ©e. Il devient alors plus rentable de rationaliser le travail que de conquĂ©rir de nouveaux espaces pour l’accumulation de capital. Le rĂ©gime d’accumulation atteint sa limite et tout se rabat sur les marchĂ©s financiers et le capital fictif. Comme le dit R. Kurz dans Vies et mort du capitalisme1 :

C’est le plus souvent, et non sans raison, la troisiĂšme rĂ©volution industrielle (la microĂ©lectronique) qui est dĂ©signĂ©e comme la cause profonde de la nouvelle crise mondiale. Pour la premiĂšre fois dans l’histoire du capitalisme, en effet, les potentiels de rationalisation dĂ©passent les possibilitĂ©s d’une expansion des marchĂ©s.

Non seulement il y a la perte de sens du travail (la rationalisation Ă  des Ă©chelles inĂ©dites) mais aussi une rupture radicale avec les catĂ©gories du capitalisme qui jusque-lĂ  reposaient surtout sur la valeur marchande substantiellement liĂ©e au travail abstrait (qui lui-mĂȘme n’intĂ©grait pas de toute façon ses propres conditions de reproduction).

TrĂšs voisins, les travaux d’Ernst Lohoff et de Norbert Trenkle questionnent la surfinanciarisation de l’économie dans La grande dĂ©valorisation2. Pour eux, c’est la forme mĂȘme de la richesse capitaliste qui est en question. Ils en viennent aux mĂȘmes considĂ©rations concernant l’informatisation de la sociĂ©tĂ©. La troisiĂšme rĂ©volution industrielle a crĂ©Ă© un rĂ©trĂ©cissement de la production de valeur. La microĂ©lectronique (entendue cette fois en tant que description de dispositifs techniques) a permis l’avancĂ©e de beaucoup de produits innovants mais l’innovation dans les processus de production qu’elle a induits a Ă©tĂ© beaucoup plus forte et attractive, c’est-Ă -dire beaucoup plus rentable : on a prĂ©fĂ©rĂ© produire avec toujours moins de temps de travail, et ce temps de travail a fini par devenir une variable de rentabilitĂ© au lieu d’ĂȘtre une production de valeur.

Si bien qu’on est arrivĂ© Ă  ce qui, selon Marx, est une incompatibilitĂ© avec le capitalisme : l’homme finit par se situer en dehors du processus de production. Du moins, il tend Ă  l’ĂȘtre dans nos Ă©conomies occidentales. Et ce fut pourtant une sorte d’utopie formulĂ©e par les capitalistes eux-mĂȘmes dans les annĂ©es 1960. Alors que les industries commençaient Ă  s’informatiser, le rĂȘve cybernĂ©ticien d’une production sans travailleurs Ă©tait en plein essor. Chez les plus techno-optimistes on s’interrogeait davantage Ă  propos des rĂ©percussions de la transformation des processus de production sur l’homme qu’à propos de leur impact sur la dynamique capitaliste. La transformation « cybernĂ©tique Â» des processus de production ne faisait pas vraiment l’objet de discussion tant la technologie Ă©tait Ă  l’évidence une marche continue vers une nouvelle sociĂ©tĂ©. Par exemple, pour un sociologue comme George Simpson3, au « stade 3 Â» de l’automatisation (lorsque les machines n’ont plus besoin d’intervention humaine directe pour fonctionner et produire), l’homme perd le sens de son travail, bien que libĂ©rĂ© de la charge physique, et « le systĂšme industriel devient un systĂšme Ă  boutons-poussoirs Â». Que l’automatisation des processus de production (et aussi des systĂšmes dĂ©cisionnels) fasse l’objet d’une critique ou non, ce qui a toujours Ă©tĂ© questionnĂ©, ce sont les rĂ©percussions sur l’organisation sociale et le constat que le travail n’a jamais Ă©tĂ© aussi peu Ă©mancipateur alors qu’on en attendait l’inverse4.

La surveillance comme catégorie du capitalisme

Revenons maintenant au capitalisme de surveillance. D’une part, son appellation de capitalisme devient quelque peu discutable puisqu’en effet il n’est pas possible de le dĂ©sincarner de la dynamique capitaliste elle-mĂȘme. C’est pour cela qu’il faut prĂ©ciser qu’il s’agit surtout d’une expression initialement forgĂ©e pour les besoins mĂ©thodiques de son approche. Par contre, ce que j’ai essayĂ© de souligner sans jamais le dire de cette maniĂšre, c’est que la surveillance est devenue une catĂ©gorie du capitalisme en tant qu’elle est une tentative de pallier la perte de substance du travail abstrait pour chercher de la valeur marchande dans deux directions :

  • la rationalisation Ă  l’extrĂȘme des processus productifs qu’on voit Ă©merger dans l’économie de plateformes, de l’esclavagisme moderne des travailleurs du clic Ă  l’ubĂ©risation de beaucoup de secteurs productifs de services, voire aussi industriels (on pense Ă  Tesla). Une involution du travail qui en retour se paie sur l’actionnariat tout aussi extrĂȘme de ces mĂȘmes plateformes dont les capacitĂ©s d’investissement rĂ©el sont quasi-nulles.
  • L’autre direction est nĂ©e du processus mĂȘme de l’informatisation des organisations dĂšs le dĂ©but, comme je l’ai montrĂ© Ă  propos de l’histoire d’Axciom, Ă  savoir l’extraction et le courtage de donnĂ©es qui pillent littĂ©ralement nos vies privĂ©es et dissocient cette fois la force de travail elle-mĂȘme du rapport social qu’elle implique puisque c’est dans nos intimitĂ©s que la plus-value est recherchĂ©e. La financiarisation de ces entreprises est d’autant plus Ă©vidente que leurs besoins d’investissement sont quasiment nuls. Quant Ă  leurs innovations (le travail des bases de donnĂ©es) elles sont depuis longtemps Ă©prouvĂ©es et reposent aussi sur le modĂšle de plateforme mentionnĂ© ci-dessus.

Mais alors, dans cette configuration, on a plutĂŽt l’impression qu’on ne fait que placer l’homme au centre de la production et non en dehors ou presque en dehors. Il en va ainsi des livreurs d’Uber, du travail Ă  la tĂąche, des contrats de chantiers adaptĂ©s Ă  la Recherche et Ă  l’Enseignement, et surtout, surtout, nous sommes nous-mĂȘmes producteurs des donnĂ©es dont se nourrit abondamment l’industrie numĂ©rique.

On comprend que, par exemple, certains ont cru intelligent de tenter de remettre l’homme dans le circuit de production en basant leur raisonnement sur l’idĂ©e de la propriĂ©tĂ© des donnĂ©es personnelles et de la « libertĂ© d’entreprendre Â». En rĂ©alitĂ© la configuration du travail Ă  l’ùre des plateformes est le degrĂ© zĂ©ro de la production de valeur : les donnĂ©es n’ont de valeur qu’une fois travaillĂ©es, concatĂ©nĂ©es, infĂ©rĂ©es, calculĂ©es, recoupĂ©es, stockĂ©es (dans une base), etc. En soi, mĂȘme si elles sont Ă©changeables sur un marchĂ©, il faut encore les rendre rentables et pour cela il y a de l’Intelligence Artificielle et des travailleurs du clic. Les seconds ne sont que du temps de travail volatile (il produit de la valeur en tant que travail salariĂ©, mais si peu qu’il en devient nĂ©gligeable au profit de la rationalisation structurelle), tandis que l’IA a pour objectif de dĂ©montrer la rentabilitĂ© de l’achat d’un jeu de donnĂ©es sur le marchĂ© (une sorte de travail mort-vivant5 qu’on incorporerait directement Ă  la marchandisation). Et la boucle est bouclĂ©e : cette rentabilitĂ© se mesure Ă  l’aune de la rationalisation des processus de production, ce qui gĂ©nĂšre de l’actionnariat et une tendance au renforcement des monopoles. Pour le reste, afin d’assurer les conditions de permanence du capitalisme (il faut bien des travailleurs pour assurer un minimum de salubritĂ© de la structure, c’est-Ă -dire maintenir un minimum de production de valeur), deux choses :

  • on maintient en place quelques industries dont tout le jeu mondialisĂ© consiste Ă  ĂȘtre de plus en plus rationalisĂ©es pour coĂ»ter moins cher et rapporter plus, ce qui accroĂźt les inĂ©galitĂ©s et la pauvretĂ© (et plus on est pauvre, plus on est exploitĂ©),
  • on vend du rĂȘve en faisant croire que le marchĂ© de produits innovants (concrets) est en soi producteur de valeur (alors que s’accroĂźt la pauvretĂ©) : des voitures Tesla, des services par abonnement, de l’école Ă  distance, un mĂ©tavers
 du vent.

RĂ©guler le capitalisme ne suffit pas

Pour l’individu comme pour les entreprises sous perfusion technologique, l’attrait matĂ©riel du capitalisme est tel qu’il est extrĂȘmement difficile de s’en dĂ©tacher. G. Orwell avait (comme on peut s’y attendre de la part d’un esprit si brillant) dĂ©jĂ  remarquĂ© cette indĂ©crottable attraction dans Le Quai de Wigan : l’adoration de la technique et le conformisme polluent toute critique entendable du capitalisme. Tant que le capitalisme maintiendra la double illusion d’une production concrĂšte et d’un travail Ă©mancipateur, sans remettre en cause le fait que ce sont bien les produits financiers qui reprĂ©sentent l’essentiel du PIB mondial6, les catĂ©gories trop anciennes avec lesquelles nous pensons le capitalisme ne nous permettront pas de franchir le pas d’une critique radicale de ses effets Ă©cocides et destructeurs de libertĂ©s.

Faudrait-il donc s’en accommoder ? La plus importante mise en perspective critique des mĂ©canismes du capitalisme de surveillance, celle qui a placĂ© son auteure Shoshana Zuboff au-devant de la scĂšne ces trois derniĂšres annĂ©es, n’a jamais convaincu personne par les solutions qu’elle propose.

PremiĂšrement parce qu’elle circonscrit le capitalisme de surveillance Ă  la mise en Ɠuvre par les GAFAM de solutions de rentabilitĂ© actionnariale en allant extraire le minerai de donnĂ©es personnelles afin d’en tirer de la valeur marchande. Le fait est qu’en rĂ©alitĂ© ce modĂšle Ă©conomique de valorisation des donnĂ©es n’est absolument pas nouveau, il est nĂ© avec les ordinateurs dont c’est la principale raison d’ĂȘtre (vendables). Par consĂ©quent ces firmes n’ont crĂ©Ă© de valeur qu’à la marge de leurs activitĂ©s principales (le courtage de donnĂ©es), par exemple en fournissant des services dont le Web aurait trĂšs bien pu se passer. Sauf peut-ĂȘtre la fonction de moteur de recherche, nonobstant la situation de monopole qu’elle a engendrĂ©e au dĂ©triment de la concurrence, ce qui n’est que le reflet de l’effet pervers du monopole et de la financiarisation de ces firmes, Ă  savoir tuer la concurrence, s’approprier (financiĂšrement) des entreprises innovantes, et tuer toute dynamique diversifiĂ©e d’innovation.

DeuxiĂšmement, les solutions proposĂ©es reposent exclusivement sur la rĂ©gulation des ces monstres capitalistes. On renoue alors avec d’anciennes visions, celles d’un libĂ©ralisme garant des Ă©quilibres capitalistes, mais cette fois presque exclusivement du cĂŽtĂ© du droit : c’est mal de priver les individus de leur vie privĂ©e, donc il faut plus de rĂ©gulation dans les pratiques. On n’est pas loin de renouer avec la vieille idĂ©e de l’ethos protestant Ă  l’origine du capitalisme moderne selon Max Weber : la recherche de profit est un bien, il s’accomplit par le travail et le don de soi Ă  l’entreprise. La paix de nos Ăąmes ne peut donc avoir lieu sans le capitalisme. C’est ce que cristallise Milton Friedman dans une de ses cĂ©lĂšbres affirmations : « la responsabilitĂ© sociale des entreprises est de maximiser leurs profits Â»7. Si le capitalisme est un dispositif gĂ©ant gĂ©nĂ©rateur de profit, il n’est ni moral ni immoral, c’est son usage, sa destination qui l’est. Par consĂ©quent, ce serait Ă  l’État d’agir en assumant les consĂ©quences d’un mauvais usage qu’en feraient les capitalistes.

Contradiction : le capitalisme n’est pas un simple dispositif, il est Ă  la fois marchĂ©, organisation, choix collectifs, et choix individuels. Son extension dans nos vies privĂ©es est le rĂ©sultat du choix de la rationalisation toujours plus drastique des conditions de rentabilitĂ©. Dans les annĂ©es 1980, les Ă©conomistes nĂ©oclassiques croyaient fortement au triptyque gagnant investissement – accroissement de main d’Ɠuvre – progrĂšs technique. Sauf que mĂȘme l’un des plus connus des Ă©conomistes amĂ©ricains, Robert Solow, a dĂ» se rendre Ă  une Ă©vidence, un « paradoxe Â» qu’il soulevait aprĂšs avoir admis que « la rĂ©volution technologique [de l’informatique] s’est accompagnĂ©e partout d’un ralentissement de la croissance de la productivitĂ©, et non d’une augmentation Â». Il conclut : « Vous pouvez voir l’ùre informatique partout, sauf dans les statistiques de la productivitĂ© Â»8. Pour Solow, croyant encore au vieux monde de la croissance « productrice Â», ce n’était qu’une question de temps, mais pour l’économie capitaliste, c’était surtout l’urgence de se tourner vers des solutions beaucoup plus rapides : l’actionnariat (et la rationalisation rentable des process) et la valorisation quasi-immĂ©diate de tout ce qui pouvait ĂȘtre valorisable sur le marchĂ© le plus facile possible, celui des services, celui qui nĂ©cessite le moins d’investissements.

La volontĂ© d’aller dans le mur

Le capitalisme Ă  l’ùre numĂ©rique n’a pas crĂ©Ă© de stagnation, il est structurellement destructeur. Il n’a pas crĂ©Ă© de dĂ©faut d’investissement, il est avant tout un choix rĂ©flĂ©chi, la volontĂ© d’aller droit dans le mur en espĂ©rant faire partie des Ă©lus qui pourront changer de voiture avant l’impact. Dans cette hyper-concurrence qui est devenue essentiellement financiĂšre, la seule maniĂšre d’envisager la victoire est de fabriquer des monopoles. C’est lĂ  que la fatuitĂ© de la rĂ©gulation se remarque le plus. Un rĂ©cent article de Michael Kwet9 rĂ©sume trĂšs bien la situation. On peut le citer longuement :

Les dĂ©fenseurs de la lĂ©gislation antitrust affirment que les monopoles faussent un systĂšme capitaliste idĂ©al et que ce qu’il faut, c’est un terrain de jeu Ă©gal pour que tout le monde puisse se faire concurrence. Pourtant, la concurrence n’est bonne que pour ceux qui ont des ressources Ă  mettre en concurrence. Plus de la moitiĂ© de la population mondiale vit avec moins de 7,40 dollars [7,16 euros] par jour, et personne ne s’arrĂȘte pour demander comment ils seront “compĂ©titifs” sur le “marchĂ© concurrentiel” envisagĂ© par les dĂ©fenseurs occidentaux de l’antitrust. C’est d’autant plus dĂ©courageant pour les pays Ă  revenu faible ou intermĂ©diaire que l’internet est largement sans frontiĂšres.

À un niveau plus large [
] les dĂ©fenseurs de l’antitrust ignorent la division globalement inĂ©gale du travail et de l’échange de biens et de services qui a Ă©tĂ© approfondie par la numĂ©risation de l’économie mondiale. Des entreprises comme Google, Amazon, Meta, Apple, Microsoft, Netflix, Nvidia, Intel, AMD et bien d’autres sont parvenues Ă  leur taille hĂ©gĂ©monique parce qu’elles possĂšdent la propriĂ©tĂ© intellectuelle et les moyens de calcul utilisĂ©s dans le monde entier. Les penseurs antitrust, en particulier ceux des États-Unis, finissent par occulter systĂ©matiquement la rĂ©alitĂ© de l’impĂ©rialisme amĂ©ricain dans le secteur des technologies numĂ©riques, et donc leur impact non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et dans les pays du Sud.

Les initiatives antitrust europĂ©ennes ne sont pas meilleures. LĂ -bas, les dĂ©cideurs politiques qui s’insurgent contre les maux des grandes entreprises technologiques tentent discrĂštement de crĂ©er leurs propres gĂ©ants technologiques.

Dans la critique mainstream du capitalisme de surveillance, une autre erreur s’est rĂ©vĂ©lĂ©e, en plus de celle qui consiste Ă  persister dans la dĂ©fense d’un imaginaire capitaliste. C’est celle de voir dans l’État et son pouvoir de rĂ©gulation un dĂ©fenseur de la dĂ©mocratie. C’est d’abord une erreur de principe : dans un rĂ©gime capitaliste monopoliste, l’État assure l’hĂ©gĂ©monie des entreprises de son cru et fait passer sous l’expression dĂ©mocratie libĂ©rale (ou libertĂ©s) ce qui favorise l’émergence de situations de domination. Pour lutter contre, il y a une urgence dans notre actualitĂ© Ă©conomique : la logique des start-up tout autant que celle de la « propriĂ©tĂ© intellectuelle Â» doivent laisser place Ă  l’expĂ©rimentation collective de gouvernance de biens communs de la connaissance et des techniques (nous en parlerons plus loin). Ensuite, c’est une erreur pratique comme l’illustrent les affaires de lobbying et de pantouflage dans le petit monde des dĂ©cideurs politiques. Une illustration parmi des centaines : les rĂ©cents Uber Files dĂ©montrant, entre autres, les accords passĂ©s entre le prĂ©sident Emmanuel Macron et les dirigeants d’Uber (voir sur le site Le Monde).

Situer ces enjeux dans un contexte historique aussi gĂ©nĂ©ral suppose de longs dĂ©veloppements, rarement simples Ă  exposer. Oui, il s’agit d’une critique du capitalisme, et oui cette critique peut ĂȘtre plus ou moins radicale selon que l’on se place dans un hĂ©ritage marxiste, marxien ou de la critique de la valeur, ou que l’on demeure persuadĂ© qu’un capitalisme plus respectueux, moins « fĂ©odal Â» pourrait advenir. Sans doute qu’un mirage subsiste, celui de croire qu’autant de bienfaits issus du capitalisme suffisent Ă  le dĂ©douaner de l’usage dĂ©voyĂ© des technologies. « Sans le capitalisme nous en serions encore Ă  nous Ă©clairer Ă  la bougie
 Â» En d’autres termes, il y aurait un progrĂšs indiscutable Ă  l’aune duquel les technologies de surveillance pourraient ĂȘtre jugĂ©es. Vraiment ?

 

« Il y a une application pour ça Â», le slogan d’Apple qui illustre bien le solutionnisme technologique.

Situer le capitalisme de surveillance dans notre rapport Ă  la technique

C’est un poncif : les technologies de surveillance ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es dans une logique de profit. Il s’agit des technologies dont l’objectif est de crĂ©er des donnĂ©es exploitables Ă  partir de nos vies privĂ©es, Ă  des fins de contrĂŽle ou purement mercantiles (ce qui revient au mĂȘme puisque les technologies de contrĂŽle sont possĂ©dĂ©es par des firmes qui achĂštent des donnĂ©es).

Or, il est temps de mettre fin Ă  l’erreur rĂ©pandue qui consiste Ă  considĂ©rer que les technologies de surveillance sont un mal qui pervertit le capitalisme censĂ© ĂȘtre le moteur de la dĂ©mocratie libĂ©rale. Ceci conduit Ă  penser que seule une rĂ©gulation bien menĂ©e par l’État dans le but de restaurer les vertus du « bon Â» capitalisme serait salutaire tant nos vies privĂ©es sont sur-exploitĂ©es et nos libertĂ©s Ă©rodĂ©es. Tel est le credo de Shoshana Zuboff et avec elle bon nombre de dĂ©cideurs politiques.

Croire qu’il y a de bons et de mauvais usages

L’erreur est exactement celle que dĂ©nonçait en son temps Jacques Ellul. C’est celle qui consiste Ă  vouloir absolument attribuer une valeur Ă  l’usage de la technique. Le bon usage serait celui qui pousse Ă  respecter la vie privĂ©e, et le mauvais usage celui qui tend Ă  l’inverse. Or, il n’y a d’usage technique que technique. Il n’y a qu’un usage de la bombe atomique, celui de faire boum (ou pas si elle est mal utilisĂ©e). Le choix de dĂ©velopper la bombe est, lui, par contre, un choix qui fait intervenir des enjeux de pouvoir et de valeurs.

Au tout dĂ©but des annĂ©es 1970, Ă  l’époque oĂč se dĂ©veloppaient les techniques d’exploitation des bases de donnĂ©es et le courtage de donnĂ©es, c’est ce qu’ont montrĂ© James Martin et Adrian Norman pour ce qui concerne les systĂšmes informatiques10 : Ă  partir du moment oĂč un systĂšme est informatisĂ©, la quantification est la seule maniĂšre de dĂ©crire le monde. Ceci est valable y compris pour les systĂšmes dĂ©cisionnels. Le paradoxe que pointaient ces auteurs montrait que le traitement de l’information dans un systĂšme dĂ©cisionnel – par exemple dans n’importe quelle organisation Ă©conomique, comme une entreprise – devait avoir pour objectif de rationaliser les procĂ©dures et les dĂ©cisions en utilisant une quantitĂ© finie de donnĂ©es pour en produire une quantitĂ© rĂ©duite aux Ă©lĂ©ments les plus stratĂ©giques, or, l’informatisation suppose un choix optimum parmi une grande variĂ©tĂ© d’arbres dĂ©cisionnels et donc un besoin croissant de donnĂ©es, une quantitĂ© tendant vers l’infini.

Martin et Norman illustraient ce qu’avait affirmĂ© Jacques Ellul vingt ans auparavant : la technique et sa logique de dĂ©veloppement seraient autonomes. Bien que discutable, cette hypothĂšse montre au moins une chose : dans un monde capitaliste, tout l’enjeu consisterait comme au rugby Ă  transformer l’essai, c’est-Ă -dire voir dans le dĂ©veloppement des techniques autant d’opportunitĂ©s de profit et non pas d’investissements productifs. Les choix se posent alors en termes d’anti-productivitĂ© concrĂšte. Dans le monde des bases de donnĂ©es et leur exploitation la double question qui s’est posĂ©e de 1970 Ă  aujourd’hui est de savoir si nous sommes capables d’engranger plus ou moins de donnĂ©es et comment leur attribuer une valeur marchande.

Le reste n’est que sophismes : l’usine entiĂšrement automatisĂ©e des rĂȘves cybernĂ©ticiens les plus fous, les boules de cristal des statistiques Ă©lectorales, les donnĂ©es de recouvrement bancaires et le crĂ©dit Ă  la consommation, les analyses marketing et la consommation de masse, jusqu’à la smart city de la Silicon Valley et ses voitures autonomes (et ses aspirateurs espions)
 la justification de la surveillance et de l’extraction de donnĂ©es repose sur l’idĂ©e d’un progrĂšs social, d’un bon usage des technologies, et d’une neutralitĂ© des choix technologiques. Et il y a un paralogisme. Si l’on ne pense l’économie qu’en termes capitalistes et libĂ©raux, cette neutralitĂ© est un postulat qui ne peut ĂȘtre remis en cause qu’à l’aune d’un jugement de valeur : il y aurait des bons et des mauvais usages des technologies, et c’est Ă  l’État d’assurer le rĂŽle minimal de les arbitrer au regard de la loi. Nul ne remet alors en question les choix eux-mĂȘmes, nul ne remet en question l’hĂ©gĂ©monie des entreprises qui nous couvrent de leurs « bienfaits Â» au prix de quelques « nĂ©gligeables Â» Ă©carts de conduite, nul ne remet en question l’exploitation de nos vies privĂ©es (un mal devenu nĂ©cessaire) et l’on prĂ©fĂšre nous demander notre consentement plus ou moins Ă©clairĂ©, plus ou moins obligĂ©.

La technologie n’est pas autonome

Cependant, comme nous le verrons vers la fin de ce texte, les Ă©tudes en sociologie des sciences montrent en fait qu’il n’y a pas d’autonomie de la technique. Sciences, technologies et sociĂ©tĂ© s’abreuvent mutuellement entre les usages, les expĂ©rimentations et tous ces interstices Ă©pistĂ©miques d’appropriation des techniques, de dĂ©sapprentissage, de renouvellement, de dĂ©tournements, et d’expression des besoins pour de nouvelles innovations qui seront Ă  leur tour appropriĂ©es, modifiĂ©es, transformĂ©es, etc. En rĂ©alitĂ© l’hypothĂšse de l’autonomie de la technique a surtout servi au capitalisme pour suivre une course Ă  l’innovation qui ne saurait ĂȘtre remise en question, comme une loi naturelle qui justifie en soi la mise sur le marchĂ© de nouvelles technologies et au besoin faire croire en leur utilitĂ©. Tel est le fond de commerce du transhumanisme et son « Ă©conomie des promesses Â».

L’erreur consiste Ă  prĂȘter le flanc au solutionnisme technologique (le mĂȘme qui nous fait croire que des camĂ©ras de surveillance sont un remĂšde Ă  la dĂ©linquance, ou qu’il faut construire des grosses berlines sur batteries pour ne plus polluer) et Ă  se laisser abreuver des discours nĂ©olibĂ©raux qui, parce qu’il faut bien rentabiliser ces promesses par de la marchandisation des donnĂ©es – qui est elle-mĂȘme une promesse pour l’actionnariat –, nous habituent petit Ă  petit Ă  ĂȘtre surveillĂ©s. Pour se dĂ©pĂȘtrer de cela, la critique du capitalisme de surveillance doit ĂȘtre une critique radicale du capitalisme et du nĂ©olibĂ©ralisme car la lutte contre la surveillance ne peut ĂȘtre dĂ©corrĂ©lĂ©e de la prise en compte des injustices sociales et Ă©conomiques dont ils sont les causes pratiques et idĂ©ologiques.

Je vois venir les lecteurs inquiets. Oui, j’ai placĂ© ce terme de nĂ©olibĂ©ralisme sans prĂ©venir. C’est mettre la charrue avant les bƓufs mais c’est parfois nĂ©cessaire. Pour mieux comprendre, il suffit de dĂ©finir ce qu’est le nĂ©olibĂ©ralisme. C’est l’idĂ©ologie appelĂ©e en Allemagne ordolibĂ©ralisme, si l’on veut, c’est-Ă -dire l’idĂ©e que le laissez-faire a dĂ©montrĂ© son erreur historique (les crises successives de 1929, 1972, 2008, ou la crise permanente), et que par consĂ©quent l’État a fait son grand retour dans le marchĂ© au service du capital, comme le principal organisateur de l’espace de compĂ©tition capitaliste et le dĂ©positaire du droit qui Ă©rige la propriĂ©tĂ© et le profit au titre de seules valeurs acceptables. Que des contrats, plus de discussion, there is no alternative, comme disait la Margaret. Donc partant de cette dĂ©finition, Ă  tous les niveaux organisationnels, celui des institutions de l’État comme celui des organisations du capital, la surveillance est Ă  la fois outil de contrĂŽle et de gĂ©nĂ©ration de profit (dans les limites dĂ©montrĂ©es par R. Kurz, Ă  savoir : pas sans compter presque exclusivement sur l’actionnariat et les produits financiers, cf. plus haut).

Le choix du « monitoring Â»

La course en avant des technologies de surveillance est donc le rĂ©sultat d’un choix. Il n’y a pas de bon ou de mauvais usage de la surveillance Ă©lectronique : elle est faite pour rĂ©colter des donnĂ©es. Le choix en question c’est celui de n’avoir vu dans ces donnĂ©es qu’un objet marchand. Peu importe les bienfaits que cela a pu produire pour l’individu, ils ne sont visibles que sur un court terme. Par exemple les nombreuses applications de suivi social que nous utilisons nous divertissent et rendent parfois quelque service, mais comme le dit David Lyon dans The Culture of Surveillance, elle ne font que nous faire accepter passivement les rĂšgles du monitoring et du tri social que les États comme les multinationales mettent en Ɠuvre.

Il n’y a pas de diffĂ©rence de nature entre la surveillance des multinationales et la surveillance par l’État : ce sont les multinationales qui dĂ©terminent les rĂšgles du jeu de la surveillance et l’État entĂ©rine ces rĂšgles et absorbe les conditions de l’exercice de la surveillance au dĂ©triment de sa souverainetĂ©. C’est une constante bien comprise, qu’il s’agisse des aspects techniques de la surveillance sur lesquels les Big Tech exercent une hĂ©gĂ©monie qui en retour sert les intĂ©rĂȘts d’un ou plusieurs États (surtout les États-Unis aujourd’hui), ou qu’il s’agisse du droit que les Big Tech tendent Ă  modifier en leur faveur soit par le jeu des lobbies soit par le jeu des accords internationaux (tout comme rĂ©cemment le nouvel accord entre l’Europe et les États-Unis sur les transferts transatlantiques de donnĂ©es, qui vient contrecarrer les effets d’annonce de la Commission EuropĂ©enne).

dessins de personnes qui brisent un mur sombre pour aller vers des colines vertes

Trouver et cultiver nos espaces de libertés.
Illustration CC-By David Revoy (sources)

Quels espaces de libertĂ© dans ce monde technologique ?

Avec l’apparition des ordinateurs et des rĂ©seaux, de nombreuses propositions ont vu le jour. Depuis les annĂ©es 1970, si l’on suit le dĂ©veloppement des diffĂ©rents mouvements de contestation sociale Ă  travers le monde, l’informatique et les rĂ©seaux ont souvent Ă©tĂ© plĂ©biscitĂ©s comme des solutions techniques aux dĂ©fauts des dĂ©mocraties. De nombreux exemples d’initiatives structurantes pour les rĂ©seaux informatiques et les usages des ordinateurs se sont alors vus dĂ©tournĂ©s de leurs fonctions premiĂšres. On peut citer le World Wide Web tel que conçu par Tim Berners Lee, lui mĂȘme suivant les traces du monde hypertextuel de Ted Nelson et son projet Xanadu. Pourquoi ce design de l’internet des services s’est-il trouvĂ© Ă  ce point sclĂ©rosĂ© par la surveillance ? Pour deux raisons : 1) on n’échappe pas (jamais) au dĂ©veloppement technique de la surveillance (les ordinateurs ont Ă©tĂ© faits et vendus pour cela et le sont toujours11) et 2) parce qu’il y a des intĂ©rĂȘts de pouvoir en jeu, policiers et Ă©conomiques, celui de contrĂŽler les communications. Un autre exemple : le partage des programmes informatiques. Comme chacun le sait, il fut un temps oĂč la crĂ©ation d’un programme et sa distribution n’étaient pas assujettis aux contraintes de la marchandisation et de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Cela permettait aux utilisateurs de machines de partager non seulement des programmes mais des connaissances et des nouveaux usages, faisant du code un bien commun. Sous l’impulsion de personnages comme Bill Gates, tout cela a changĂ© au milieu des annĂ©es 1970 et l’industrie du logiciel est nĂ©e. Cela eut deux consĂ©quences, nĂ©gative et positive. NĂ©gative parce que les utilisateurs perdaient absolument toute maĂźtrise de la machine informatique, et toute possibilitĂ© d’innovation solidaire, au profit des intĂ©rĂȘts d’entreprises qui devinrent trĂšs vite des multinationales. Positive nĂ©anmoins, car, grĂące Ă  l’initiative de quelques hackers, dont Richard Stallman, une alternative fut trouvĂ©e grĂące au logiciel libre et la licence publique gĂ©nĂ©rale et ses variantes copyleft qui sanctuarisent le partage du code. Ce partage relĂšve d’un paradigme qui ne concerne plus seulement le code, mais toute activitĂ© intellectuelle dont le produit peut ĂȘtre partagĂ©, assurant leur libertĂ© de partage aux utilisateurs finaux et la possibilitĂ© de crĂ©er des communs de la connaissance.

Alors que nous vivons dans un monde submergĂ© de technologies, nous aurions en quelque sorte gagnĂ© quelques espaces de libertĂ© d’usage technique. Mais il y a alors comme un paradoxe.

À l’instar de Jacques Ellul, pour qui l’autonomie de la technique implique une aliĂ©nation de l’homme Ă  celle-ci, beaucoup d’auteurs se sont inquiĂ©tĂ©s du fait que les artefacts techniques configurent par eux-mĂȘmes les actions humaines. Qu’on postule ou pas une autonomie de la technique, son caractĂšre aliĂ©nant reste un fait. Mais il ne s’agit pas de n’importe quels artefacts. Nous ne parlons pas d’un tournevis ou d’un marteau, ou encore d’un silex taillĂ©. Il s’agit des systĂšmes techniques, c’est-Ă -dire des dispositifs qu’on peut qualifier de socio-techniques qui font intervenir l’homme comme opĂ©rateur d’un ensemble d’actions techniques par la technique. En quelque sorte, nous perdons l’initiative et les actions envisagĂ©es tendent Ă  la conformitĂ© avec le dispositif technique et non plus uniquement Ă  notre volontĂ©. Typiquement, les ordinateurs dans les entreprises Ă  la fin des annĂ©es 1960 ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour crĂ©er des systĂšmes d’information, et c’est Ă  travers ces systĂšmes techniques que l’action de l’homme se voit configurĂ©e, modelĂ©e, dĂ©terminĂ©e, entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Dans son article « Do artefacts have politics ? Â», Langdon Winner s’en inquiĂ©tait Ă  juste titre : nos objectifs et le sens de nos actions sont conditionnĂ©s par la technique. Cette derniĂšre n’est jamais neutre, elle peut mĂȘme provoquer une perte de sens de l’action, par exemple chez le travailleur Ă  la chaĂźne ou le cadre qui non seulement peuvent ĂȘtre noyĂ©s dans une organisation du travail trop grande, mais aussi parce que l’automatisation de la production et de la dĂ©cision les prive de toute initiative (et de responsabilitĂ©).

La tentation du luddisme

Pour lutter contre cette perte de sens, des choix sont envisageables. Le premier consiste Ă  lutter contre la technique. En Ă©vacuant la complexitĂ© qu’il y a Ă  penser qu’un mouvement rĂ©fractaire au dĂ©veloppement technique puisse aboutir Ă  une sociĂ©tĂ© plus libre, on peut certes imaginer des fronts luddites en certains secteurs choisis. Par exemple, tel fut le choix du CLODO dans la France des annĂ©es 1980, prĂ©tendant lutter contre l’envahissement informatique dans la sociĂ©tĂ©. Concernant la surveillance, on peut dire qu’au terme d’un processus de plus de 50 ans, elle a gagnĂ© toutes les sphĂšres socio-Ă©conomiques grĂące au dĂ©veloppement technologique. Un front (nĂ©o-)luddite peut sembler justifiĂ© tant cette surveillance remet en cause trĂšs largement nos libertĂ©s et toutes les valeurs positives que l’on oppose gĂ©nĂ©ralement au capitalisme : solidaritĂ© et partage, notamment.

Pour autant, est-ce que la lutte contre le capitalisme de surveillance doit passer par la nĂ©gation de la technique ? Il est assez Ă©vident que toute forme d’action directe qui s’oppose en bloc Ă  la technique perd sa crĂ©dibilitĂ© en ce qu’elle ne fait que proposer un fantasme passĂ©iste ou provoquer des rĂ©actions de retrait qui n’ont souvent rien de constructif. C’est une critique souvent faite Ă  l’anarcho-primitivisme qui, lorsqu’il ne se contente pas d’opposer une critique Ă©clairĂ©e de la technique (et des processus qui ont conduit Ă  la crĂ©ation de l’État) en vient parfois Ă  verser dans la technophobie. C’est une rĂ©action aussi comprĂ©hensible que contrainte tant l’envahissement technologique et ses discours ont quelque chose de suffoquant. En oubliant cette question de l’autonomie de la technique, je suis personnellement tout Ă  fait convaincu par l’analyse de J. Ellul selon laquelle nous sommes Ă  la fois accolĂ©s et dĂ©pendants d’un systĂšme technique. En tant que systĂšme il est devenu structurellement nĂ©cessaire aux organisations (qu’elles soient anarchistes ou non) au moins pour communiquer, alors que le systĂšme capitaliste, lui, ne nous est pas nĂ©cessaire mais imposĂ© par des jeux de pouvoirs. Une rĂ©action plus constructive consiste donc Ă  orienter les choix technologiques, lĂ  oĂč l’action directe peut prendre un sens tout Ă  fait pertinent.

Prenons un exemple qui pourrait paraĂźtre trivial mais qui s’est rĂ©vĂ©lĂ© particuliĂšrement crucial lors des pĂ©riodes de confinement que nous avons subies en raison de l’épidĂ©mie Covid. Qu’il s’agisse des entreprises ou des institutions publiques, toutes ont entamĂ© dans l’urgence une course en avant vers les solutions de visio-confĂ©rence dans l’optique de tĂącher de reproduire une forme prĂ©sentielle du travail de bureau. La visio-confĂ©rence suscite un flux de donnĂ©es bien plus important que la voix seule, et par ailleurs la transmission vocale est un ensemble de techniques dĂ©jĂ  fort Ă©prouvĂ©es depuis plus d’un siĂšcle. Que s’est-il produit ? Les multinationales se sont empressĂ©es de vendre leurs produits et pomper toujours plus de donnĂ©es personnelles, tandis que les limites pratiques de la visio-confĂ©rence se sont rĂ©vĂ©lĂ©es : dans la plupart des cas, rĂ©aliser une rĂ©union « filmĂ©e Â» n’apporte strictement rien de plus Ă  l’efficacitĂ© d’une confĂ©rence vocale. Dans la plupart des cas, d’ailleurs, afin d’économiser de la bande passante (croit-on), la pratique courante consiste Ă  Ă©teindre sa camĂ©ra pendant la rĂ©union. OĂč sont les gains de productivitĂ© tant annoncĂ©s par les GAFAM ? Au lieu de cela, il y a en rĂ©alitĂ© un dĂ©tournement des usages, et mĂȘme des actes de rĂ©sistance du quotidien (surtout lorsqu’il s’agit de surveiller les salariĂ©s Ă  distance).

Les choix technologiques doivent ĂȘtre collectifs

Une critique des techniques pourrait donc consister Ă  d’abord faire le point sur nos besoins et en prenant en compte l’urgence climatique et environnementale dans laquelle nous sommes (depuis des dĂ©cennies). Elle pourrait aussi consister Ă  prendre le contrepoint des discours solutionnistes qui tendent Ă  justifier le dĂ©veloppement de techniques le plus souvent inutiles en pratique mais toujours plus contraignantes quant au limites Ă©thiques vers lesquelles elles nous poussent. Les choix technologiques doivent donc d’abord ĂȘtre des choix collectifs, dont l’assentiment se mesure en fonction de l’économie Ă©nergĂ©tique et de l’acceptabilitĂ© Ă©thique de la trajectoire choisie. On peut revenir Ă  une technologie ancienne et Ă©prouvĂ©e et s’en contenter parce qu’elle est efficace et on peut refuser une technologie parce qu’elle n’est pas un bon choix dans l’intĂ©rĂȘt collectif. Et par collectif, j’entends l’ensemble des relations inter-humaines et des relations environnementales dont dĂ©pendent les premiĂšres.

Les attitudes de retraits par rapports aux technologies, le refus systĂ©matique des usages, sont rarement bĂ©nĂ©fiques et ne constituent que rarement une dĂ©marche critique. Ils sont une rĂ©action tout Ă  fait comprĂ©hensible du fait que la politique a petit Ă  petit dĂ©sertĂ© les lieux de production (pour ce qu’il en reste). On le constate dans le dĂ©sistement progressif du syndicalisme ces 30 ou 40 derniĂšres annĂ©es et par le fait que la critique socialiste (ou « de gauche Â») a Ă©tĂ© incapable d’intĂ©grer la crise du capitalisme de la fin du XXᔉ siĂšcle. Pire, en se transformant en un centre rĂ©actionnaire, cette gauche a crĂ©Ă© une technocratie de la gestion aux ordres du nĂ©olibĂ©ralisme : autoritarisme et pansements sociaux pour calmer la rĂ©volte qui gronde. DĂšs lors, de dĂ©sillusions en dĂ©sillusions, dans la grande cage concurrentielle de la raretĂ© du travail rĂ©munĂ©rĂ© (rentable) quelle place peut-il y avoir pour une critique des techniques et de la surveillance ? Peut-on demander sĂ©rieusement de rĂ©flĂ©chir Ă  son usage de Whatsapp Ă  une infirmiĂšre qui a dĂ©jĂ  toutes les difficultĂ©s du monde Ă  concilier la garde de ses enfants, les heures supplĂ©mentaires (parfois non payĂ©es) Ă  l’hĂŽpital, le rythme harassant du cycle des gardes, les heures de transports en commun et par dessus le marchĂ©, le travail domestique censĂ© assurer les conditions de reproduction du travail abstrait ? Alors oui, dans ces conditions oĂč le management du travail n’est devenu qu’une affaire de rationalisation rentable, les dispositifs techniques ne font pas l’objet d’usages rĂ©flĂ©chis ou raisonnĂ©s, il font toujours l’objet d’un usage opportuniste : je n’utilise pas Whatsapp parce que j’aime Facebook ou que je me fiche de savoir ce que deviennent mes donnĂ©es personnelles, j’utilise Whatsapp parce que c’est le moyen que j’ai trouvĂ© pour converser avec mes enfants et m’assurer qu’ils sont bien rentrĂ©s Ă  la maison aprĂšs l’école.

Low tech et action directe

En revanche, un retrait que je pourrais qualifier de technophobe et donc un minimum rĂ©flĂ©chi, laisse entier le problĂšme pour les autres. La solidaritĂ© nous oblige Ă  crĂ©er des espaces politiques oĂč justement technologie et capitalisme peuvent faire l’objet d’une critique et surtout d’une mise en pratique. Le mouvement Low Tech me semble ĂȘtre l’un des meilleurs choix. C’est en substance la thĂšse que dĂ©fend Uri Gordon (« L’anarchisme et les politiques techniques Â») en voyant dans les possibilitĂ©s de coopĂ©rations solidaires et de choix collectivement rĂ©flĂ©chis, une forme d’éthique de l’action directe.

Je le suivrai sur ce point et en Ă©tendant davantage le spectre de l’action directe. PremiĂšrement parce que si le techno-capitalisme aujourd’hui procĂšde par privation de libertĂ©s et de politique, il n’implique pas forcĂ©ment l’idĂ©e que nous ne soyons que des sujets soumis Ă  ce jeu de maniĂšre inconditionnelle. C’est une tendance qu’on peut constater dans la plupart des critiques du pouvoir : ne voir l’individu que comme une entitĂ© dont la substance n’est pas discutĂ©e, simplement soumis ou non soumis, contraint ou non contraint, privĂ© de libertĂ© ou disposant de libertĂ©, etc. Or il y a tout un ensemble d’espaces de rĂ©sistance conscients ou non conscients chez tout individu, ce que Michel de Certeau appelait des tactiques du quotidien12. Il ne s’agit pas de stratĂ©gies oĂč volontĂ© et pouvoir se conjuguent, mais des mouvements « sur le fait Â», des alternatives multiples mises en Ɠuvre sans chercher Ă  organiser cet espace de rĂ©sistance. Ce sont des espaces fĂ©conds, faits d’expĂ©rimentations et d’innovations, et parfois mĂȘme configurent les techniques elles-mĂȘmes dans la diffĂ©rence entre la conception initiale et l’usage final Ă  grande Ă©chelle. Par exemple, les ordinateurs et leurs systĂšmes d’exploitations peuvent ainsi ĂȘtre tantĂŽt les instruments de la surveillance et tantĂŽt des instruments de rĂ©sistance, en particulier lorsqu’ils utilisent des logiciels libres. Des apprentissages ont lieu et cette fois ils dĂ©passent l’individu, ils sont collectifs et ils intĂšgrent des connaissances en commun.

En d’autres termes, chaque artefact et chaque systĂšme technique est socialement digĂ©rĂ©, ce qui en retour produit des interactions et dĂ©termine des motivations et des objectifs qui peuvent s’avĂ©rer trĂšs diffĂ©rents de ceux en fonction desquels les dispositifs ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s. Ce processus est ce que Sheila Jasanoff appelle un processus de coproduction Ă©pistĂ©mique et normatif13 : sciences et techniques influencent la sociĂ©tĂ© en offrant un cadre tantĂŽt limitatif, tantĂŽt crĂ©atif, ce qui en retour favorise des usages et des besoins qui conditionnent les trajectoires scientifiques et technologiques. Il est par consĂ©quent primordial de situer l’action directe sur ce crĂ©neau de la coproduction en favorisant les expĂ©riences tactiques individuelles et collectives qui permettent de dĂ©terminer des choix stratĂ©giques dans l’orientation technologique de la sociĂ©tĂ©. Dit en des mots plus simples : si la dĂ©cision politique n’est plus suffisante pour garantir un cadre normatif qui reflĂšte les choix collectifs, alors ce sont les collectifs qui doivent pouvoir crĂ©er des stratĂ©gies et au besoin les imposer par un rapport de force.

CrĂ©er des espaces d’expĂ©rimentations utopiques

Les hackers ne produisent pas des logiciels libres par pur amour d’autrui et par pure solidaritĂ© : mĂȘme si ces intentions peuvent ĂȘtre prĂ©sentes (et je ne connais pas de libristes qui ne soient pas animĂ©s de tels sentiments), la production de logiciel libre (ou open source) est d’abord faite pour crĂ©er de la valeur. On crĂ©e du logiciel libre parce que collectivement on est capable d’administrer et valoriser le bien commun qu’est le code libre, Ă  commencer par tout un appareillage juridique comme les licences libres. Il en va de mĂȘme pour toutes les productions libres qui emportent avec elles un idĂ©al technologique : l’émancipation, l’activitĂ© libre que reprĂ©sente le travail du code libre (qui n’est la propriĂ©tĂ© de personne). MĂȘme si cela n’exempte pas de se placer dans un rapport entre patron (propriĂ©taire des moyens de production) et salariĂ©, car il y a des entreprises spĂ©cialisĂ©es dans le Libre, il reste que le Libre crĂ©e des espaces d’équilibres Ă©conomiques qui se situent en dehors de l’impasse capitaliste. La rentabilitĂ© et l’utilitĂ© se situent presque exclusivement sur un plan social, ce qui explique l’aspect trĂšs bigarrĂ© des modĂšles d’organisations Ă©conomiques du Libre, entre associations, fondations, coopĂ©ratives


L’effet collatĂ©ral du Libre est aussi de crĂ©er toujours davantage d’espaces de libertĂ©s numĂ©riques, cette fois en dehors du capitalisme de surveillance et ses pratiques d’extraction. Cela va des pratiques de chiffrement des correspondances Ă  l’utilisation de logiciels dĂ©diĂ©s explicitement aux luttes dĂ©mocratiques Ă  travers le monde. Cela a le mĂ©rite de crĂ©er des communautĂ©s plus ou moins fĂ©dĂ©rĂ©es ou archipĂ©lisĂ©es, qui mettent en pratique ou du moins sous expĂ©rimentation l’alliance entre les technologies de communication et l’action directe, au service de l’émancipation sociale.

Il ne s’agit pas de promettre un grand soir et ce n’est certes pas avec des expĂ©riences qui se complaisent dans la marginalitĂ© que l’on peut bouleverser le capitalisme. Il ne s’agit plus de proposer des alternatives (qui fait un dĂ©tour lorsqu’on peut se contenter du droit chemin ?) mais des raisons d’agir. Le capitalisme est dĂ©suet. Dans ses soubresauts (qui pourraient bien nous mener Ă  la guerre et la ruine), on ressort l’argument du bon sens, on cherche le consentement de tous malgrĂ© l’expĂ©rience que chacun fait de l’exploitation et de la domination. Au besoin, les capitalistes se montrent autoritaires et frappent. Mais que montrent les expĂ©riences d’émancipation sociales ? Que nous pouvons crĂ©er un ordre fait de partage et d’altruisme, de participation et de coopĂ©ration, et que cela est parfaitement viable, sans eux, sur d’autres modĂšles plus cohĂ©rents14. En d’autres termes, lutter contre la domination capitaliste, c’est d’abord dĂ©montrer par les actes que d’autres solutions existent et sans chercher Ă  les inclure au forceps dans ce systĂšme dominant. Au contraire, il y a une forme d’hĂ©roĂŻsme Ă  ne pas chercher Ă  tordre le droit si ce dernier ne permet pas une Ă©mancipation franche et durable du capitalisme. Si le droit ne convient pas, il faut prendre le gauche.

La lutte pour les libertĂ©s numĂ©riques et l’application des principes du Libre permettent de proposer une sortie positive du capitalisme destructeur. NĂ©anmoins on n’échappera pas Ă  la dure rĂ©alitĂ© des faits. Par exemple que l’essentiel des « tuyaux Â» des transmissions numĂ©riques (comme les cĂąbles sous-marins) appartiennent aux multinationales du numĂ©rique et assurent ainsi l’un des plus Ă©crasants rapports de domination de l’histoire. Pourtant, on peut imaginer des expĂ©riences utopiques, comme celle du Chaos Computer Club, en 2012, consistant Ă  crĂ©er un Internet hors censure via un rĂ©seau de satellite amateur.

L’important est de crĂ©er des espaces d’expĂ©rimentation utopiques, parce qu’ils dĂ©montrent tĂŽt ou tard la possibilitĂ© d’une solution, il sont prĂ©figuratifs15. Devant la dĂ©cision politique au service du capital, la lutte pour un rĂ©seau d’échanges libres ne pourra certes pas se passer d’un rapport de force mais encore moins de nouveaux imaginaires. Car, finalement, ce que crĂ©e la crise du capitalisme, c’est la conscience de son Ă©cocide, de son injustice, de son esclavagisme technologique. Reste l’espoir, premiĂšre motivation de l’action.

Notes


  1. R. Kurz, Vies et mort du capitalisme, Nouvelles Éditions Ligne, 2011, p. 37↩
  2. Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, La grande dĂ©valorisation. Pourquoi la spĂ©culation et la dette de l’État ne sont pas les causes de la crise, Paris, Post-Ă©ditions, 2014.↩
  3. Georges Simpson, « Western Man under Automation Â», International Journal of Comparative Sociology, num. 5, 1964, pp. 199-207.↩
  4. Comme le dit Moishe Postone dans son article « Repenser Le Capital Ă  la lumiĂšre des Grundrisse Â» : « La transformation radicale du processus de production mentionnĂ©e plus haut n’est pas le rĂ©sultat quasi-automatique du dĂ©veloppement rapide des savoirs techniques et scientifique et de leurs applications. C’est plutĂŽt une possibilitĂ© qui naĂźt d’une contradiction sociale intrinsĂšque croissante. Bien que la course du dĂ©veloppement capitaliste gĂ©nĂšre la possibilitĂ© d’une structure nouvelle et Ă©mancipatrice du travail social, sa rĂ©alisation gĂ©nĂ©rale est impossible dans le capitalisme. Â»â†©ïžŽ
  5. LĂ  je reprends une catĂ©gorie marxiste. Marx appelle le (rĂ©sultat du -) travail mort ce qui a besoin de travail productif. Par exemple, une matiĂšre comme le blĂ© rĂ©coltĂ© est le rĂ©sultat d’un travail dĂ©jĂ  passĂ©, il lui faut un travail vivant (celui du meunier) pour devenir matiĂšre productive. Pour ce qui concerne l’extraction de donnĂ©es, il faut comprendre que l’automatisation de cette extraction, le stockage, le travail de la donnĂ©e et la marchandisation sont un seul et mĂȘme mouvement (on ne marchande pas des jeux de donnĂ©es « en l’air Â», ils correspondent Ă  des commandes sur une marchĂ© tendu). Les donnĂ©es ne sont pas vraiment une matiĂšre premiĂšre, elles ne sont pas non plus un investissement, mais une forme insaisissable du travail Ă  la fois matiĂšre premiĂšre et systĂšme technique.↩
  6. On peut distinguer entre Ă©conomie rĂ©elle et Ă©conomie financiĂšre. Voir cette Ă©tude de François Morin, juste avant le crack de 2008. François Morin, « Le nouveau mur de l’argent Â», Nouvelles Fondations, num. 3-4, 2007, p. 30-35.↩
  7. The New York Times Magazine, 13 septembre 1970.↩
  8. Robert Solow, « We’d better watch out Â», New York Times Book Review, 12 juillet 1987, page 36.↩
  9. Mike Kwet, « Digital Ecosocialism Breaking the power of Big Tech Â» (ROAR Magazine), trad. Fr. Louis Derrac, sous le titre « Ă‰cosocialisme numĂ©rique – Briser le pouvoir des Big Tech Â», parue sur Framablog.org.↩
  10. James Martin et Adrian R. D. Norman, The Computerized Society. An Appraisal of the Impact of Computers on Society over the next 15 Years, Englewood Cliffs, Prentice-Hall, 1970, p. 522.↩
  11. c’est ce que je tĂąche de montrer dans une partie de mon livre Affaires privĂ©es. Aux sources du capitalisme de surveillance : pourquoi fabriquer et acheter des ordinateurs ? Si les entreprises sont passĂ©es Ă  l’informatique c’est pour amĂ©liorer la production et c’est aussi pourquoi le courtage de donnĂ©es s’est dĂ©veloppĂ©.↩
  12. Sur les « tactiques numĂ©riques Â», on pourra lire avec profit l’article de Beatrice Latini et Jules Rostand, « La libre navigation. Michel de Certeau Ă  l’épreuve du numĂ©rique Â», Esprit, 2022/1-2 (Janvier-FĂ©vrier), p. 109-117.↩
  13. Sheila Jasanoff, « Ordering Knowledge, Ordering Society Â», dans S. Jasanoff (Ă©d.), States of knowledge. The co-production of science and social order, Londres, Routledge, 2004, pp. 13-45.↩
  14. Sur ce point on peut lire avec intĂ©rĂȘt ce texte de Ralph Miliband, « Comment lutter contre l’hĂ©gĂ©monie capitaliste ? Â», paru initialement en 1990 et traduit sur le site Contretemps.↩
  15. Voir David Graeber, et Alexie Doucet, Comme si nous Ă©tions dĂ©jĂ  libres, MontrĂ©al, Lux Ă©diteur, 2014. La prĂ©figuration est l’« idĂ©e selon laquelle la forme organisationnelle qu’adopte un groupe doit incarner le type de sociĂ©tĂ© qu’il veut crĂ©er Â». Voir aussi Marianne Maeckelbergh, « Doing is Believing : Prefiguration as Strategic Practice in the Alterglobalization Movement Â», Social Movement Studies, vol. 10, num. 1, 2011, pp. 1‑20.↩
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