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Mobilisation pour un moratoire sur les gros data centers !

1 avril 2025 à 07:37

Du 8 au 11 avril, les député·es examineront en séance publique le projet de loi de « simplification de la vie économique ». Cette loi fourre-tout, conçue sur mesure pour répondre aux demandes des industriels, contient un article 15 qui permettrait à l’État d’imposer la construction d’immenses data centers aux collectivités locales et à la population. Face à la fuite en avant sous l’égide de l’industrie de la tech, nous appelons les député·es à rejeter l’article 15 du projet de loi « simplification » et à soutenir un moratoire de deux ans sur la construction des plus gros data centers en France, le temps qu’un débat public puisse se tenir sur la manière de les encadrer.

Contexte

Alors que la construction des data centers est en plein boom pour accompagner la prolifération de l’IA dans tout les pans de la société, les multinationales de la tech s’allient à l’État pour imposer ces infrastructures à la population et éviter toute contestation citoyenne face à l’accaparement des ressources qu’elles supposent.

À son article 15, le projet de loi « simplification » – en fait une loi de dérégulation – autorise le gouvernement à octroyer aux projets de construction de très gros data centers un statut issu de la loi de 2023 sur l’industrie verte : le label « projet d’intérêt national majeur » (PINM). C’est une promesse d’Emmanuel Macron aux investisseurs internationaux. D’après le gouvernement, ce statut a vocation à être réservé aux data centers d’une surface d’au moins 40 hectares, soit plus de 50 terrains de foot ! Avec ce statut de « projet d’intérêt national majeur », les industriels de la tech verraient le gouvernement travailler main dans la main avec eux pour imposer les data centers aux communes : l’État prendrait alors la main sur les compétences des collectivités locales relatives à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire, en menant lui-même la réécriture des plans locaux d’urbanisme afin de les adapter à ces projets de data centers. Les procédures de consultation du public seront encore allégées. Et l’État pourra par la même occasion décider que ces infrastructures peuvent déroger aux réglementations environnementales, notamment celles relatives aux espèces protégées.

Pour ne pas laisser les multinationales de la tech s’allier au gouvernement français pour alimenter cette fuite en avant délétère et écocide, La Quadrature du Net et le collectif Le Nuage était sous nos pieds, en lien avec les membres de la coalition Hiatus, appellent à l’adoption d’un moratoire sur la construction des grands entrepôts à serveurs1. Nous appelons toutes les personnes et organisations inquiètes de cette dérégulation au bénéfice de la tech à dénoncer ce passage en force et à contacter les député·es pour obtenir la suppression de cet article 15 et l’adoption d’un moratoire sur la construction des gros data centers ! Vous trouverez sur cette page toutes les ressources pour contacter les député·es et les convaincre de voter en ce sens.

Appelez vos député·es !

Argumentaire pour un moratoire sur les gros data centers

Voici quelques données à avoir en tête pour convaincre les député·es de rejeter l’article 15 et d’adopter un moratoire sur les gros data centers !

1. Les data centers engendrent une intense prédation des ressources en eau et en électricité

  • Les data centers sont particulièrement électro-intensifs : selon RTE, il y a 300 data centers en France (en 2022). Leur consommation est estimée à environ 10 TWh, soit autour de 2% de la consommation française totale annuelle. Les projets se multiplient et il n’est pas rare selon RTE de recevoir des demandes de raccordement à hauteur de 100 à 200 MWh, soit une fourchette équivalente aux consommations électriques des villes de Rouen et Bordeaux.
  • On assiste aujourd’hui à un boom spéculatif autour de l’IA et des data centers : en France, le bilan prévisionnel de RTE prévoit un triplement de la consommation d’électricité des data centers d’ici à 2035, elle pourrait atteindre 4% de la consommation nationale. Plus de 4,5 GW de demandes de raccordement de data centers ont déjà été signées et le même volume est en cours d’instruction. Plusieurs data centers d’une puissance maximale de 1 GW, soit l’équivalent d’un réacteur nucléaire, ont été annoncés en février 2025 lors du sommet sur l’IA.
  • Les data centers nécessitent la création (et donc le financement public) de nouvelles sources de production énergétique, comme en attestent les réouvertures de centrales nucléaires ou fossiles dédiées un peu partout dans le monde et de nouveaux réseaux saturés par leurs consommations.
  • En ce qui concerne l’eau utilisée en masse pour refroidir les serveurs, Google a par exemple révélé avoir prélevé dans le monde 28 milliards de litres d’eau en 2023, dont les deux tiers d’eau potable, pour refroidir ses data centers. La même année, Microsoft rapporte une augmentation de 34% de sa consommation d’eau annuelle pour ce même usage. À Marseille, Digital Realty s’accapare de l‘eau « qualité potable » pour refroidir ses installations, avec le soutien financier de l’ADEME.

→ Des instances de maîtrise démocratique de l’impact écologique et foncier de l’industrie de la tech doivent d’urgence être établies pour lutter contre ces prédations croisées sur l’eau et l’électricité, et assurer une trajectoire de sobriété.

2. Accompagnant la prolifération de l’IA, les data centers sont l’objet d’un déploiement territorial incontrôlable

  • Depuis une dizaine d’années, les centres de données (aujourd’hui au nombre de 300 environ à l’échelle française) se multiplient en France. La proportion des grands data centers (+ de 2 000m2) se concentre notamment en Ile-de-France (95 sites) et à Marseille (12 sites) (source).
  • Les industriels profitent de manquements et d’imprécisions juridiques sur leurs statuts, et les data centers peuvent ainsi être qualifiés d’entrepôts ou de local industriel. Le Code Général des impôts n’en propose aucune définition légale, leur fiscalité reste floue, et les industriels du data center comme Orange jouent avec l’optimisation fiscale. De ce fait, de nombreuses techniques de contournements du peu de législations existantes sont ainsi documentées, notamment autour des techniques dites de phasage ou de saucissonnage, c’est-à-dire la construction de plusieurs data centers interconnectés sur un même site ou l’augmentation progressive de capacité. Ces tactiques permettent aux data centers de rester sous les seuils de contrôle notamment ICPE, comme on l’observe à Aubervilliers (Digital Realty), La Courneuve (Digital Realty) ou à Wissous (Cyrus One et Amazon).
  • Les industriels des data centers profitent également d’une absence de planification territoriale et urbaine : il n’existe pas de schéma directeur d’implantation, ou d’outil de régulation sur l’expansion territoriale des data centers (source). Ils s’accaparent ainsi d’immenses espaces fonciers : l’entreprise étasunienne de data centers Digital Realty possède 17 data centers en France, occupe plus de 111 000 m2 de terrains, sans compter les dizaines de nouvelles implantations en cours, pour seulement 230 employé·es en CDI.
  • Les data centers ne génèrent presque aucun emploi. Le ratio est évalué à un Emploi Temps Plein (ETP) pour 10 000 m2 occupés en moyenne. La prolifération des data centers sur le territoire se fait donc au détriment d’autres projets plus alignés avec les besoins des territoires et créateurs d’emplois locaux.
  • Le modèle de déploiement des data centers aggrave les inégalités territoriales, avec une concentration et prédation territoriale due à l’effet « magnet » (« aimant ») : les data centers fonctionnent en « hub » et ne sont jamais isolés.

→ Il est nécessaire de mettre ce déploiement en pause, de construire une stratégie concertée sur des infrastructures du numériques qui répondent aux besoins de la société et non aux intérêts économiques de la tech et des fonds d’investissements qui la soutiennent.

3. Les data centers se multiplient dans une opacité systémique, sans prise en compte des alternatives

  • Les data center sont des infrastructures complexes, en constante évolution. Il en résulte une grande méconnaissance des pouvoirs publics et de la population, et donc une réelle difficulté à répondre aux argumentaires volontairement techniques et au greenwashing avancés par les industriels pour défendre le bien-fondé de leurs projets.
  • Nous sommes confrontés à une absence totale de transparence, de données et de mesures partagées par les industriels sur leurs consommations (en eau ou électricité notamment), sur les impacts et coûts réels des data centers. Souvent, le débat est tronqué par des mensonges par omissions et autres manipulations. Ainsi, selon le Guardian, les émissions de gaz à effet de serre des centres de données de Google, Microsoft, Meta et Apple sont environ 662% plus élevées que les déclarations officielles.
  • La Directive européenne sur l’Efficacité Énergétique (DEE) de 2022 rend obligatoire pour tous les data centers de plus de 500 kWh la publication d’un ensemble de données sur leurs consommations. Or, actuellement, en mars 2025, ces données ne sont toujours pas disponibles.
  • Les alternatives au modèle dominant dans la construction des data centers sont aujourd’hui très mal connues et documentées, laissant supposer que des data centers de plus en plus gros sont absolument nécessaires au bon fonctionnement d’Internet et des services numériques. Or, de nombreux collectifs, associations, organisations, proposent des alternatives locales, low tech et décentralisées, qui ne reposent pas sur des besoins de stockages de données à grande échelle.

→ Face à l’opacité systémique, il nous faut produire une connaissance précise qui prenne en compte les enjeux sociaux, écologiques et géopolitiques des infrastructures du numériques aussi bien que les alternatives aux technologies dominantes.

4. Les data centers sont des infrastructures sensibles à la dangerosité mal évaluée

  • Les data center sont des bâtiments dangereux et présentant de nombreux risques pour les habitant·es et les territoires. Cuves de fioul ou de gaz perfluorés susceptibles de fuiter, stockage important de batteries au lithium qui peuvent générer d’immenses incendies (comme celui de Strasbourg), grande vulnérabilité à la chaleur. Bien loin de l’image du simple entrepôt inerte, un data center est bien une usine de production industrielle dédiée au stockage de données et aux calculs informatiques.
  • Ils génèrent de nombreuses pollutions (accidentelles ou fonctionnelles), notamment atmosphériques, ainsi que des nombreuses nuisances ainsi qu’une quantité importante de ainsi que des nombreuses nuisances ainsi qu’une quantité importante de déchets non recyclables et une production de chaleur très importante qui augmente les risques de canicule ou de réchauffement non mesurés des milieux adjacents
  • Selon l’ADEME, le numérique est à l’origine de 4,4 % de l’empreinte carbone en France en 2024, en nette augmentation (2,5% en 2020). Entre 2016 et 2024, l’empreinte carbone des data centers dans l’impact global du numérique est passée de 16% à 46%.

→ Les data centers sont des infrastructures dangereuses, et il est nécessaire de protéger les habitant.e.s et les écosystèmes des pollutions et des nuisances qu’ils engendrent.

5. Les data centers s’accompagnent d’impacts sociétaux nombreux et insoutenables

  • Les data centers encouragent l’extractivisme minier, les nombreux conflits qui y sont liés et les crimes contre l’humanité documentés dans de nombreux contextes miniers, comme en République démocratique du Congo.
  • Ils présentent en outre des risques structurels pour l’économie française, tel le déploiement massif des IA et des processus d’automatisation dans tous les pans de la société.
  • Le gouvernement prétend assurer la souveraineté nationale mais accroît en fait notre dépendance technologique aux GAFAM, comme l’illustre le rôle majeur d’entreprises étasuniennes telles Amazon, Microsoft ou Digital Realty ainsi que des fonds d’investissements extra-européens dans le boom actuel de ces infrastructures. Compte tenu de la structure actuelle de l’économie numérique, la « territorialité de la donnée » est une illusion.
  • Parce que la France se targue d’une énergie nucléaire qui permet de faire baisser les « bilans carbone » des multinationales de la tech, et parce qu’elle est idéalement placée sur la carte internationale des câbles sous-marins, elle est vue comme un territoire de choix, faisant de nos territoires une ressource vendue plus offrants dans un marché en surchauffe.

→ Il faut reprendre la main sur les infrastructures du numériques et le monde qu’elles génèrent. Il ne s’agit jamais d’enjeux simplement techniques : derrière les data centers, de nombreux enjeux politiques doivent être soulevés et débattus.


  1. Voir la proposition d’amendement de suppression de l’article 15, et celle portant sur un moratoire sur la construction de gros data centers. ↩

Loi « simplification » : un déni de démocratie pour mieux imposer les data centers

Par : marne
21 mars 2025 à 12:13

L’Assemblée nationale a débuté l’examen du projet de loi relatif à la simplification de la vie économique. À son article 15, ce projet de loi « simplification » (ou PLS) prévoit d’accélérer la construction d’immenses data centers sur le territoire français, en permettant à l’État de les imposer aux territoires concernés et en multipliant les dérogations au droit de l’urbanisme, de l’environnement ou au principe de participation du public. Contre cette fuite en avant, La Quadrature du Net et le collectif « Le Nuage était sous nos pieds », en lien avec les autres membres de la coalition Hiatus, demandent la suppression de l’article 15 et un moratoire de deux ans sur la construction de gros data centers, le temps de poser les conditions d’une maîtrise démocratique de ces infrastructures du numérique.

Début février, lors du sommet de Paris sur l’IA, Emmanuel Macron endossait de nouveau son costume de grand chef de la Startup Nation. À la clé, des annonces de financements tous azimuts : alors que le Parlement venait d’adopter le budget le plus austéritaire du XXIe siècle, les milliards pleuvaient, en particulier pour financer un boom des « centres de données » en France. Les data centers sont des usines de production industrielle, d’immenses entrepôts où sont entassés des milliers de serveurs appartenant en grande majorité aux multinationales de la tech, notamment étasuniennes. À l’ère de l’IA, on assiste à un véritable boom dans la construction de ces infrastructures de calcul et de stockage de données, amplifiant du même coup les méfaits de l’informatique, non seulement du point de vue écologique, mais aussi en terme de surveillance, d’exploitation du travail, de casse des services publics, comme le dénonce la coalition Hiatus dans son manifeste fondateur.

Parce que la France dispose d’une énergie nucléaire qui permet de faire baisser les « bilans carbone » des multinationales de la tech, et parce qu’elle est idéalement placée sur la carte internationale des câbles sous-marins, Macron le VRP la présente comme une terre promise aux investisseurs. Pour les attirer, le président français leur a d’ailleurs fait une promesse : simplifier et déréguler pour éviter les contestations et assurer une construction la plus rapide possible de ces infrastructures très consommatrices en ressourcesLa loi relative à la simplification de la vie économique, déjà votée au Sénat et actuellement examinée par l’Assemblée nationale, vise à traduire cette promesse en actes.

Ce que dit le projet de loi de simplification (PLS)

À son article 15, le projet de loi « simplification » – en fait une loi de dérégulation – autorise le gouvernement à octroyer aux projets de construction de très gros data centers un label issu de la loi de 2023 sur l’industrie verte : le label « projet d’intérêt national majeur » (PINM). D’après le gouvernement, ce label a vocation à être réservé aux data centers d’une surface d’au moins 40 hectares, soit plus de 50 terrains de foot !

Avec ce statut de « projet d’intérêt national majeur », les industriels de la tech verraient le gouvernement travailler avec eux à imposer les data centers aux communes : l’État prendrait alors la main sur les compétences des collectivités locales relatives à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire, en menant lui-même la réécriture des plans locaux d’urbanisme afin de les adapter à ces projets de data centers1. Les procédures de consultation du public seront encore allégées. Et l’État pourra par la même occasion décider que ces infrastructures peuvent déroger aux réglementations environnementales, notamment celles relatives aux espèces protégées ou à la non-artificialisation des sols2. Enfin, à son article 15 bis, le projet de loi simplification grave dans le marbre de la loi la réduction de 50% dont bénéficient les centres de données au-delà de 1 gigawatt consommés dans l’année – un dispositif aujourd’hui prévu par un arrêté conjoint du ministre chargé de l’énergie et du ministre chargé de l’industrie.

Ainsi, en encourageant l’explosion de data centers toujours plus gigantesques et voraces en ressources, la loi « simplification » accélère l’impact écocidaire de l’industrie informatique, le tout pour permettre à la France et à l’Europe de rester dans une illusoire « course à l’IA ».

Pourquoi cette dérégulation des data centers est inacceptable

Cette tentative d’« accélérer » est d’autant plus malvenue que la multiplication des data centers sur le territoire français fait d’ores et déjà l’objet de contestations citoyennes à travers le pays en raison des conflits d’usage qu’ils génèrent.

Comme le documente le collectif Le Nuage était sous nos pieds, auquel participe La Quadrature, leur implantation dans la zone du port de Marseille a par exemple conduit à l’accaparement du foncier en front de mer. Elle a conduit à remettre à plus tard l’électrification des quais où accostent les bateaux de croisières, comme en attestent les documents de RTE. Ces derniers continuent ainsi de recracher leurs fumées toxiques dans les quartiers Nord, occasionnant diverses maladies chez les habitant·es. Enfin, pour refroidir les serveurs qui tournent à plein régime, les data centers nécessitent également d’immenses quantité d’eau, accaparant une ressource essentielle aux écosystèmes et au maintien de l’agriculture. À cela s’ajoute le rejet régulier de gaz fluorés à fort effet de serre, et une pollution sonore quasiment constante.

Compte tenu de ces problèmes, le flou juridique et démocratique actuel autour des data centers est particulièrement choquant. Élu·es locaux et collectifs citoyens s’accordent sur la nécessité de repenser le cadre réglementaire autour des data centers. Quant à la Commission nationale du débat public (CNDP), elle demande à être saisie lors de la construction de ces infrastructures mais se heurte à la volonté de l’État d’exclure l’instance d’un nombre croissant de projets industriels, à travers un récent projet de décret.

À l’heure actuelle, la situation est donc éminemment problématique. Mais avec la loi « simplification », le gouvernement propose de déréguler encore davantage, en aggravant le déni de démocratie. Il s’agit de dérouler le tapis rouge aux industriels et autre spéculateurs de la tech, pour leur permettre de faire de la France une sorte de « colonie numérique » estampillée « bas carbone ».

Pour un moratoire sur la construction des nouveaux data centers

Nous refusons que nos villes, nos villages, nos quartiers soient ainsi accaparés par les géants de la tech. Nous refusons de voir nos territoires et nos ressources naturelles vendues aux plus offrants, en sapant les quelques mécanismes de régulation et de maîtrise collective qui existent aujourd’hui. Nous ne voulons pas « accélérer » la fuite en avant écocidaire de la tech comme y invite Emmanuel Macron, nous voulons y mettre un terme !

C’est pourquoi nous appelons les député·es à rejeter l’article 15 du projet de loi « simplification » et à soutenir un moratoire de deux ans sur la construction des gros data centers en France, le temps qu’un débat public puisse se tenir sur la manière de les encadrer. Le moratoire de deux ans porterait sur les data centers de plus de 2 000 m2 ou de 2 mégawatts de puissance installée. Selon la typologie mise en place par Cécile Diguet et Fanny Lopez, dans leur rapport de recherche pour l’ADEME, un moratoire sur les installations de plus de 2 000m2 préserve la possibilité de data centers de taille moyenne, et n’entrave pas d’éventuels projets que l’État ou les collectivités voudraient conduire pour des usages publics.

Le débat public auquel nous appelons pourrait prendre la forme d’une convention citoyenne. Il devra porter à la fois sur la maîtrise démocratique des infrastructures numériques que sont les data centers et sur les systèmes d’intelligence artificielle aujourd’hui déployés dans tous les pans de la société. Il devra poser la question des usages des services numériques en tâchant de défaire les dépendances aux modèles toxiques des grandes multinationales du secteur. Contre la dérégulation industrielle consentie à la tech, contre la concentration des pouvoirs et l’amplification de l’injustice sociale que renforce l’intelligence artificielle, il est urgent de remettre le numérique à sa place et de penser un modèle de développement de ses infrastructures compatible avec les limites écologiques et les droits humains et sociaux.

Prochaines étapes

Les membres de la commission spéciale chargée de l’examen du texte ont déjà déposé des amendements jeudi 20 mars. Plusieurs d’entre eux visent à supprimer l’article 15. Un amendement visant à demander un moratoire a également été déposé par les député·es écologistes Hendrik Davi et Lisa Belluco. Ces amendements seront examinés par la commission spéciale du lundi 24 au jeudi 27 mars. L’examen en séance publique se tiendra ensuite du 8 au 11 avril 2024.

Nous diffuserons bientôt une page de campagne visant à faciliter la participation de toutes et de tous ! En attendant, faites tourner l’info et préparez-vous pour la bataille contre cette énième loi de merde ! <3


  1. L’article 15 du PLS vise à qualifier de projets d’intérêt national majeur pour la transition numérique, la transition écologique ou la souveraineté nationale les centres de données de dimension industrielle, dans la continuité du dispositif applicable aux projets industriels d’envergure tel qu’introduit par l’article 19 de la loi du 23 octobre 2023 relative à l’industrie verte. Ce statut, défini à l’article L. 300-6-2 du code de l’urbanisme et accordé par décret, permet, après accord du maire ou du président d’un regroupement de collectivités locales accueillant le projet industriel, la mise en compatibilité par l’État des documents de planification et d’urbanisme. Le statut PINM donne compétence à l’Etat – et non pas aux maires – pour délivrer les autorisations d’urbanisme pour les projets d’intérêt national majeur. L’article 15 précise en outre que les articles 27 et 28 de la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération des énergies renouvelables, qui permettent de faciliter les raccordements aux réseaux de transport d’électricité, s’appliquent aux centres de données qualifiés de PINM. Il en découle une priorisation du raccordement du projet au réseau d’électricité (par extension de dispositions issues de la loi APER) et la simplification des consultations du public sur les projets de raccordement. ↩
  2. La loi industrie verte permettait déjà qu’un projet PINM puisse être reconnu « raison impérative d’intérêt public majeur » (RIIPM), qui permet aux porteurs de projets industriels de bénéficier d’une dérogation à l’obligation de protection stricte des espèces protégées. La RIIPM est présumée acquise (via une présomption simple, la loi ne pouvant reconnaître d’office ce critère) dès lors que s’applique le statut PINM, et non plus au moment ultérieur de l’examen de la dérogation espèces protégées. L’article 15 de la PLS prévoit par ailleurs qu’un décret en Conseil d’État précise les conditions dans lesquelles la raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) peut être reconnue pour les centres de données par l’autorité administrative compétente. Quant à l’artificialisation des sols, l’alinéa 36 de l’article 15 amende la disposition « ZAN » de la loi Climat & résilience pour prévoir qu’un espace naturel occupé par un projet d’intérêt national majeur n’est pas comptabilisé dans les quotas ZAN locaux. ↩

Expérimentation VSA : le gouvernement sur le point d’obtenir trois ans de rab 

5 mars 2025 à 10:21

Mise-à-jour du 7 mars : La commission mixte paritaire a validé l’extension du dispositif expérimental jusqu’en mars 2027.

Demain jeudi, au Parlement, se tiendra la commission mixte paritaire en vue de l’adoption de la proposition de loi relative à la sécurité dans les transports. C’est le vecteur choisi par le gouvernement Bayrou mi-février pour proroger de deux années supplémentaires l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA), lancée dans le cadre de la loi JO. S’il a beaucoup été question d’intelligence artificielle ces dernières semaines, c’était plutôt pour promettre des investissements massifs ou appeler à la dérégulation. Moins pour mettre la lumière sur nouveau coup de force visant à imposer la surveillance policière constante et automatisée de nos espaces publics. Retour sur les derniers rebondissements de la lutte contre la vidéosurveillance algorithmique.

Des rapports d’évaluation dont on aimerait pouvoir se moquer

Tout d’abord et après plusieurs semaines de rétention, le ministère de l’intérieur a fini par publier le rapport d’évaluation de « l’expérimentation » de vidéosurveillance algorithmique prévue par la loi de 2023 sur les Jeux olympiques. Pour rappel, pendant plusieurs mois, la VSA a été utilisée légalement pour détecter 8 situations lors d’événements « récréatifs, sportifs ou culturels ». Et on comprend pourquoi ce rapport n’a pas été exhibé fièrement par le gouvernement : il ne fait qu’enchaîner les preuves de dysfonctionnements techniques souvent risibles (une branche qui bouge et déclenche une alerte, un problème de perspective qui rend le système de détection d’une personne inopérant, etc.), pointant l’absence de maturité de ces technologies ainsi que leur inutilité opérationnelle.

Par ailleurs, le rapport analyse au plus près l’expérimentation autorisée par la loi JO, mais ne se penche pas sur les centaines de déploiement qui restent illégaux dans le pays, ni sur les velléités du lobby techno-sécuritaire, qui ne compte évidemment pas s’arrêter en si bon chemin et se tient prêt à multiplier les cas d’usage, notamment dans une logique d’identification des personnes. On pense par exemple aux propos tenus récemment par le représentant de la société suisse Technis, qui a racheté Videtics et dont les algorithmes sont utilisés dans le cadre de l’expérimentation : « L’avantage de la vidéo », explique-t-il tranquillement dans cet entretien, « c’est qu’elle est désormais multifonction. Il y a le volet sécuritaire (surveillance d’un lieu et alerte en cas d’intrusion), le volet statistique (analyse de la fréquentation d’un espace) et le volet reconnaissance faciale ou d’identité (identification de personnes) ». Dont acte.

Ces intentions d’aller plus loin sont d’ailleurs partagées par la RATP et la SNCF, qui ont été les principaux acteurs de l’utilisation de la VSA « légale » de la loi JO. Et c’est là un des passages les plus intéressants du rapport d’évaluation : ces deux opérateurs de transports assument de vouloir aller plus loin que ce qui est aujourd’hui autorisé, pour faire du suivi automatisé de personnes ou encore de la détection de « rixes ». Est également relayée la volonté de pouvoir utiliser la VSA dans davantage de moments et de lieux, et donc de s’affranchir du seul cadre des grands événements sportifs, récréatifs ou culturels prévu actuellement par la loi aujourd’hui. Des revendications du même ordre ont été relayées par des sénateurs et sénatrices, qui ont produit leur propre rapport d’évaluation.

Le gouvernement fonce tête baissée pour pérenniser la VSA

Le satisfecit ridicule du préfet de police Laurent Nuñez au mois de septembre, affirmant que la VSA avait fait ses preuves lors des JO et devait donc être pérennisée, avait déjà posé le cadre : le gouvernement ne prendrait aucune pincette pour tirer son propre bilan de l’expérimentation et forcer son agenda politique.

Et pour cause ! Avant même la publication du rapport officiel d’évaluation, profitant d’un énième retour de la loi relative à la sûreté dans les transports à l’Assemblée, le gouvernement a déposé un amendement sorti de nulle part et sans lien avec le texte, demandant l’extension du dispositif de VSA pour trois années supplémentaires, au prétexte que les services n’auraient pas eu assez de temps pour tester la technologie. Mais que la VSA « marche » ou pas est, au fond, accessoire. Pour le gouvernement Bayrou, il s’agit de l’imposer, coûte que coûte, et ce alors même que des experts indépendants de l’ONU viennent de dénoncer le caractère disproportionné de ces déploiements.

En prolongeant l’expérimentation pour trois années supplémentaires, le gouvernement permet d’installer un peu plus cette technologie dans les pratiques, en se laissant la possibilité d’exploiter les largesses que la France a réussi à obtenir au niveau de de l’Union européenne à travers l’« AI Act » et ainsi légaliser la reconnaissance faciale et d’autres cas d’usage de la VSA politiquement sensibles. Cela dit, comme nous l’avons déjà expliqué, sur le plan juridique, la régularité de cet amendement visant à prolonger l’expérimentation de la VSA est parfaitement douteuse, et il est possible qu’il soit déclaré contraire à la Constitution.

Un caillou juridique dans la chaussure de la Technopolice

Ces coups de butoir sont intervenus juste après une décision historique obtenue de haute lutte dans l’« affaire Moirans » – du nom de cette petite commune isèroise qui a acquis le logiciel de VSA de l’entreprise Briefcam. Au terme de notre recours et à l’issue d’une passe d’arme avec la CNIL qui faisait valoir sa position très accommodante pour l’industrie de la VSA et le ministère de l’intérieur, le tribunal administratif de Grenoble a jugé que le recours à la VSA aussi bien dans le cadre de la police administrative (hors enquêtes pénales, pour faire simple) que lors d’enquêtes judiciaires était illégal et disproportionné.

Depuis l’interdiction de la reconnaissance faciale dans les établissements scolaires en 2020, c’est l’une des principales victoires juridiques dans l’opposition populaire à la vidéosurveillance algorithmique. Depuis un an, nous encourageons les collectifs locaux à interpeller les responsables municipaux pour les appeler à s’engager contre la VSA dans le cadre de notre campagne « Pas de VSA dans ma ville ». De nombreuses personnes ont déjà répondu à cette initiative et demandé à leur maire de refuser cette surveillance. Désormais, avec cette jurisprudence qui pointe l’illégalité des centaines de déploiements locaux de la VSA, en dehors du cadre restreint de la loi JO, nous avons des arguments de poids pour poursuivre cette lutte.

Si le prolongement de la VSA « légale » jusqu’en 2027 venait donc à être confirmé en commission mixte paritaire demain, puis de façon définitive par le Parlement, il faudra utiliser tous les moyens à notre disposition pour mettre fin à cette fuite en avant, et contre-carrer l’alliance d’élus locaux, de fonctionnaires et d’industriels prêts à tout pour conforter leur pouvoir techno-sécuritaire. Ce combat passe notamment par la découverte et la documentation ces projets, car les sortir de l’opacité permet de mettre la pression aux instances dirigeantes des communes et des collectivités et les mettre face à leurs responsabilités. Si vous même prenez part à un collectif local dans une commune ayant recourt à un système de VSA du style du logiciel Briefcam, n’hésitez pas à vous saisir de nos écritures pour porter vous-mêmes un recours ! Et si vous aviez besoin de conseil, nous sommes joignables à l’adresse contact@technopolice.fr.

Contre la VSA, la bataille continue !

Et si vous voulez nous aider à continuer à l’animer, vous pouvez aussi nous soutenir en faisant un don.

Les contenus haineux et négatifs sont rentables pour les médias sociaux publicitaires

20 janvier 2025 à 09:57

Ce 20 janvier, 5 personnalités d’associations citoyennes expliquent dans cette tribune les liens, entre médias sociaux publicitaires et les contenus haineux et négatifs. Elles appellent à aller sur des réseaux sociaux sans pub, à bloquer la publicité sur internet, à financer autrement les médias et à avoir des lois protégeant les usager·éres d’internet de ces dérives.

Elon Musk sera nommé au gouvernement de Donald Trump ce 20 janvier.

Pour protester contre son investiture et ouvrir une réflexion sur l’impact politique des réseaux sociaux, un collectif a lancé HelloQuitteX. Cette communauté a pour but de donner des outils et inciter à aller vers des réseaux sociaux « plus ouverts et sains »1.

Le rachat de Twitter par Elon Musk en 2022 avait déjà allumé des inquiétudes qui sont loin d’être calmées. Celui-ci se targue désormais d’utiliser sa plateforme comme une arme au service des candidat·es qui lui plaisent : Donald Trump, ou récemment le parti d’extrême droite allemand l’AfD.

HelloQuitteX et les déclarations provocatrices d’Elon Musk marquent une étape dans la reconnaissance de ce que l’on sait depuis longtemps : les plateformes et leur architecture ont un effet sur les contenus qui s’y échangent, et donc les visions du monde de leurs utilisateur·ices.

Changer de réseau social ne sera pas suffisant : il faut changer leur modèle de financement. Car ces dérives ne sont pas uniquement liées aux personnalités d’Elon Musk, Jeff Bezos ou Mark Zuckerberg, elles sont inscrites dans l’architecture d’Internet.

La publicité est la source principale de financement des sites Internet2. Les plateformes ont donc besoin de nous connaître, le plus intimement possible. Plus elles possèdent d’informations sur nous, plus elles pourront cibler les publicités et mesurer leur efficacité, satisfaisant ainsi leurs véritables clients : les annonceurs.

Les plateformes ont mis en place une architecture de surveillance qui n’a rien à envier à celles des pires dystopies, dans le but principal de vendre plus cher leurs espaces publicitaires3.

Les réseaux sociaux ont un intérêt économique énorme à nous garder devant nos écrans, et rivalisent de techniques pour nous rendre « accros » à leurs applications, malgré les effets négatifs qu’ils entraînent4.

Mais ce n’est pas tout. Pour améliorer encore l’efficacité des publicités, ces réseaux sociaux se vantent de modifier nos émotions. Les recherches internes de Facebook ont montré que l’entreprise pouvait, en modifiant le fil d’actualités, influer sur l’humeur de ses utilisateur·ices5.

Meta propose donc aux annonceurs de cibler leurs annonces vers les moments où l’internaute se sent « mal dans sa peau » ou « en manque de reconnaissance », car ses recherches ont montré que les actes d’achat venaient pallier aux souffrances du quotidien. Meta favorise donc les contenus négatifs ou polarisants. Résultat ? « Plus les ados vont sur Instagram, plus leur bien-être général, leur confiance en soi, leur satisfaction à l’égard de la vie, leur humeur et l’image qu’ils ont de leur corps se dégradent »6. En 2016, une publication interne à Facebook montrait que « 64% des entrées dans des groupes extrémistes sont dûes à nos outils de recommandation »7. Ce n’est pas du hasard, c’est parce que c’est rentable.

Ils poussent ainsi tous les acteurs du jeu politique à aligner leur communication sur des contenus haineux et sans concessions. Les internautes sont enfermés dans des « bulles de filtres », entouré·es de contenus justifiant et radicalisant leurs opinions sans jamais les ouvrir à la contradiction8.

Le débat public et les discussions constructives entre internautes en deviennent de plus en plus difficiles, et cette sensation de différences irréconciliables se transfère vers les discussions en chair et en os9. Le discours de haine n’est pas qu’une abstraction numérique, il peut attiser la violence, miner la cohésion sociale, et causer des blessures profondes qui vont bien au delà des écrans, comme de nombreux rapports d’associations et institutions l’attestent10.

Ces contenus viennent nourrir des « visions du monde »11 basées sur la peur et une sensation d’envahissement, venant ainsi conforter encore les tenants du « Grand Remplacement » et autres arguments portés par les mouvements d’extrême-droite.

Quitter X pour aller sur un autre réseau social publicitaire comme BlueSky ne réglera donc pas le problème. Petit à petit, les pressions financières le porteront à modifier ses contenus vers plus de publicité12, et donc une emprise toujours plus grande de la manipulation13.

À ces effets structurels s’ajoute la guerre culturelle menée par certains grands milliardaires de la tech comme Elon Musk et récemment Mark Zuckerberg, pour imposer des idées ultra-libérales et ouvertement d’extrême droite. La concentration du secteur autour de quelques entreprises monopolistiques14 permet à ces hommes d’imposer leur vision du monde en utilisant les plateformes comme des porte-voix. Ils modèlent les règles de partage des contenus en faisant passer leur propagande pour de la liberté d’expression15.

La publicité en tant que source principale de financement des réseaux sociaux est responsable de toutes ces dérives. Pour espérer les réguler, il faut prendre en compte ce mécanisme fondamental.

C’est pourquoi nous relayons l’appel à quitter X, tout en questionnant nos pratiques des réseaux sociaux et services numériques basés sur la publicité.

Il existe de nombreuses alternatives libres efficaces comme les réseaux sociaux du Fediverse (Mastodon, Pixelfed,…), les suites de Framasoft pour les bureautiques partagés, ou PeerTube pour les vidéos.

Il est aussi particulièrement important d’installer un bloqueur de publicité, pour plus de confort de navigation et cesser de nourrir la machine à récolter les données. Le site bloquelapub.net présente des tutoriels simples.

Enfin, toutes ces mesures individuelles doivent nécessairement être complétées par des mesures contraignantes au niveau législatif. Une première étape pourrait être de rendre les réseaux sociaux responsables des contenus qui s’y échangent. Le site de La Quadrature du Net détaille les différentes lois nationales et européennes tout en donnant des pistes pour pallier aux manques16.

Il est aussi urgent de réfléchir à des modèles de financement alternatifs à la fausse gratuité publicitaire. Pour cela, nous appelons les médias et sites intéressés à prendre contact avec nous pour réfléchir ensemble à d’autres modèles possibles.

Thomas Citharel, codirecteur de Framasoft

Raquel Radaut, militante et porte-parole à La Quadrature du Net

Marie Youakim, co-présidente de Ritimo

Marie Cousin, co-présidente de Résistance à l’Agression Publicitaire

Tanguy Delaire, militant de Résistance à l’Agression Publicitaire

1Voir le manifeste de HelloQuittX https://www.helloquitx.com/MANIFESTO-HelloQuitteX.html

2Voir Shoshanna ZUBOFF, L’Âge du capitalisme de surveillance, Zulma, 2022

3Ethan ZUCKERMAN, « The Internet’s Original Sin », The Atlantic, 14 août 2014, https://www.theatlantic.com/technology/archive/2014/08/advertising-is-the-internets-original-sin/376041/

4Voir à ce sujet la mini série Dopamine, diffusée sur Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-017841/dopamine/

5Selon Frances Haugen, ancienne employée de Facebook, lanceuse d’alerte, citée par David CHAVALARIAS, Toxic Data, Comment les réseaux manipulent nos opinions, Flammarion, 2022, p. 100

6Christia SPEARS BROWN, « Comment plusieurs études montrent qu’Instagram peut nuire au bien-être des jeunes », The Conversation, 26 septembre 2021 https://theconversation.com/comment-plusieurs-etudes-montrent-quinstagram-peut-nuire-au-bien-etre-des-jeunes-168514

7Mathilde SALIOU, Technoféminisme, Comment le numérique aggrave les inégalités, Éditions Grasset & Fasquelle, 2023, p. 59

8Voir l’analyse de David Chavalarias : David CHAVALARIAS, Toxic Data, op. cit.

9Tanguy DELAIRE, « Publicité sur Internet : un terrain favorable à l’extrême droite », Le Club de Mediapart, 13 novembre 2024

10 Voir par exemple  le constat d’Amnesty International ‘ https://www.amnesty.fr/actualites/sinformer-se-former-eduquer-et-agir-face-a-la-montee-des-discours-de-haine-et-anti-droits ou celui de la commission européenne https://www.coe.int/fr/web/combating-hate-speech/what-is-hate-speech-and-why-is-it-a-problem- ) ou encore ce que rapportait en juin 2024 le secrétaire général de l’ONU « L’impact négatif des discours de haine sur la paix, le développement durable, les droits de l’homme et la prévention des génocides et des crimes connexes continue d’être observé dans le monde entier » ( https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/juin-2024/la-jeunesse-au-service-de-la-lutte-contre-les-discours-dincitation-%C3%A0-la-haine ). »

11Voir Félicien FAURY, Des électeurs ordinaires, Enquête sur la normalisation de l’extrême droite, Éditions du Seuil, 2024

12On lit sur le site de HelloQuitteX « À noter que Bluesky a récemment fait entrer un investisseur privé, Blockchain Capital, une entreprise du monde de la blockchain et des cryptomonnaies, ce qui influencera peut-être à l’avenir son modèle économique. » https://helloquittex.com/Quitter-Twitter-X-Etape-2-Je-cree-un-compte-Mastodon-et-ou-Bluesky.html consulté le 9 janvier 2025

13Blog de Résistance à l’Agression Publicitaire, « Publicité : l’industrialisation de la manipulation », Le Club de Mediapart, 23 novembre 2021 https://blogs.mediapart.fr/resistance-agression-pub/blog/231121/publicite-lindustrialisation-de-la-manipulation

14Nikos SMYRNAIOS, « Les GAFAM, entre emprise structurelle et crise d’hégémonie », Pouvoirs, N° 185(2), 19-30, https://droit.cairn.info/revue-pouvoirs-2023-2-page-19?lang=fr

15AFP, Le Nouvel Obs, « Meta met fin à son programme de fact-checking aux Etats-Unis, Musk trouve ça « cool », Trump dit qu’il a « probablement » influencé la décision », Le Nouvel Observateur, 7 janvier 2025 https://www.nouvelobs.com/monde/20250107.OBS98735/meta-met-fin-a-son-programme-de-fact-checking-aux-etats-unis-musk-trouve-ca-cool-trump-dit-qu-il-a-probablement-influence-la-decision.html

16Voir par exemple l‘analyse du « Règlement IA » adopté par la commission européenne en mai 2024 : https://www.laquadrature.net/2024/05/22/le-reglement-ia-adopte-la-fuite-en-avant-techno-solutionniste-peut-se-poursuivre/ ou « ou les propositions en terme d’interopérabilité des réseaux sociaux : https://www.laquadrature.net/?s=interop%C3%A9rabilit%C3%A9« 

« Vous êtes filmé·es » : une critique documentaire de la surveillance

31 mai 2024 à 06:05

Dans la lignée des festivals organisés ces deux dernières années par nos ami·es de Technopolice Marseille, La Quadrature du Net s’associe à Tënk pour proposer une sélection de films documentaires abordant l’enjeu de la surveillance policière. Il s’agit, par le cinéma, de mieux penser les technologies et les rapports de pouvoirs qu’elles produisent, pour mieux les combattre. Voici le texte introduisant cette sélection à retrouver sur Tënk.

Sous couvert d’optimisation et de contrôle, la surveillance prolifère. À l’ère de l’informatique, nos messages privés sont traqués, nos publications constamment analysées, nos corps scrutés par les dispositifs de vidéosurveillance disséminés dans nos rues. Partout dans le monde, des data centers stockent des fichiers nous concernant qui, pris ensemble, disent tout ou presque de nos activités, de nos déplacements, de nos attachements. 

Si la surveillance est partout, si elle sature aussi l’actualité de même que les discours militants ou nos conversations intimes, elle reste largement invisible, souvent mal comprise. De grands schèmes tirés d’exemples historiques ou de science fiction – au hasard, la Stasi ou 1984 d’Orwell –, nous font généralement office de grilles de lecture. Mais on peine à en saisir avec nuance les ressorts et les ramifications, à discerner ses infrastructures, à en comprendre les effets ou les évolutions.

À La Quadrature du Net, nous travaillons depuis des années à la défense des droits humains face à la prolifération de la surveillance numérique. Et d’expérience, nous savons que produire un discours sur cet objet nécessite un effort constant de réflexion et d’élaboration.

C’est ce que nous tâchons de faire dans le cadre du projet Technopolice, en mettant l’accent sur les nouvelles technologies de surveillance policière des espaces publics urbains : vidéosurveillance algorithmique, police prédictive, drones, et bien d’autres encore. Dans ce travail d’enquête militante et d’éducation populaire qui est aussi une tentative de résistance, le cinéma documentaire apparaît comme un outil puissant. C’est pourquoi nous somme ravi·es de pouvoir faire cette escale en partenariat avec Tënk, en proposant cette sélection de films variés et complémentaires.

À travers cette sélection, il s’agit d’abord de tendre un miroir aux surveillants, de lever le voile sur ces acteurs en position de pouvoir qui produisent ou légitiment la surveillance (voir le film médiactiviste Supervision, tourné dans le centre de vidéosurveillance de Marseille ; voir aussi la super-production expérimentale All Light Everywhere, qui fait l’incroyable rencontre d’un représentant commercial d’Axon, leader du marché des bodycams policières ; voire enfin Prédire les crimes). Le documentaire permet aussi de convoquer un passé pas si lointain pour se remettre en mémoire ses méfaits par exemple en rappelant le viol de l’intimité et le contrôle qu’induit le regard policier (comme sous le régime polonais dans les années 1970 dans An Ordinary Country), ou en revenant sur la généalogie carcérale de la vidéosurveillance (Je croyais voir des prisonniers). Par la poésie, il peut enfin souligner, au-delà de l’État et de sa police, la multiplicité des formes de surveillance, la manière dont nous pouvons parfois nous en faire complices, et interroger la frontière entre surveillance et partage, domination et rencontre (L’Îlot).

Le choix des films, fait en collaboration avec le comité de programmation de Tënk, laisse évidemment de côté d’autres excellents titres. Mais l’ensemble donne bien à voir ce contre quoi nous luttons, à savoir ce vieux fantasme policier que décrivait Michel Foucault dans Surveiller et Punir (1975) : une « surveillance permanente, exhaustive, omniprésente, capable de tout rendre visible, mais à la condition de se rendre elle-même invisible », « un regard sans visage qui transforme tout le corps social en un champ de perception ».

À travers la puissance du cinéma, il s’agit aussi de remettre un tant soit peu de symétrie dans le rapport de force. Car si la surveillance peut s’interpréter comme un champ de perception au service du pouvoir, alors notre proposition éditoriale recèle aussi un espoir : l’espoir qu’en faisant collectivement l’expérience de ces films, nous puissions nous constituer ensemble en une sorte de contre-champ, en un faisceau de résistances.

Bon visionnage !

La Quadrature du Net

Khrys’presso du lundi 19 décembre 2022

Par : Khrys
19 décembre 2022 à 01:42

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Spécial femmes dans le monde

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Soutenir

Spécial GAFAM et cie

  • Rapport GAFAM Nation – La toile d’influence des géants du web en France (multinationales.org)

    Dépenses de lobbying en augmentation rapide, débauchage de hauts fonctionnaires, contacts à l’Élysée, partenariats financiers avec des médias, des thinks tanks et des institutions de recherche… Plongée dans la redoutable machinerie de lobbying et d’influence déployée en France par les géants du web Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.

    Voir aussi Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français (humanite.fr)

    L’Observatoire des multinationales a publié, ce mardi, une étude sur les mille et un vecteurs d’influence dont se servent les géants du numérique pour obtenir des décisions en leur faveur. Entre 2017 et 2021, les dépenses de lobbying de leurs filiales françaises […] sont passées de 1,35 million d’euros à 4,075 millions. Soit une multiplication par trois. « Elles ont également déclaré un total de 72 activités de lobbying (rendez-vous avec des décideurs publics, échanges téléphoniques…) en 2021, contre 15 en 2017. Ces ordres de grandeur situent les Gafam au même niveau que les plus actifs des groupes du CAC 40 en matière de lobbying en France »

  • La Cnil pourrait infliger à Apple une amende de 6 millions d’euros en France (developpez.com)

Spécial Musk et Twitter

Les autres lectures de la semaine

  • Un modeste avis sur ChatGPT (bortzmeyer.org)

    ce que révèle ChatGPT, ce ne sont pas tellement les progrès de l’IA que le creux et l’absence de contenu de beaucoup de textes produits par des humains. ChatGPT sait faire des devoirs d’étudiants de première année, écrire des communiqués de presse, du reporting et produire les discours des ministres.

  • Les algorithmes contre la Sociale (hubertguillaud.wordpress.com)
  • The Autocrat in Your iPhone (foreignaffairs.com)
  • La 5G, un gouffre sans futur (reporterre.net)

    Avec une 6G qui se met doucement en préparation, l’industrie des télécoms spécule à bon train sur les futurs usages révolutionnaires. En plus de ceux, probablement nombreux, que la 5G n’aura pas fait émerger, il faudra compter sur plus de réalité augmentée ou virtuelle à l’heure où la sobriété est nécessaire pour répondre à la crise énergétique et au changement climatique en cours.

  • Utilité publique : « On fonctionne avec un logiciel très vieux qui dit que tous les grands projets sont bons » (basta.media)

    Mégabassines, centres commerciaux, parcs éoliens… Ces grands projets sont souvent réalisés après avoir été déclarés d’utilité publique au terme d’une enquête. Dans son livre Inutilité publique, l’historien Frédéric Graber décrypte ce mécanisme.

  • Les conséquences politiques de l’austérité (blogs.alternatives-economiques.fr)
  • Le capitalisme écocidaire (laviedesidees.fr)

    Karl Marx a souvent été considéré par les mouvements écologistes comme un productiviste, fasciné par le progrès technique et insensible à la nature. Pour J. B. Foster et B. Clark, il est au contraire urgent de réconcilier l’écologie politique avec sa critique du capitalisme.

  • Une revue à un carrefour (terrestres.org)

    En novembre, la revue Écologie et politique publiait un numéro sur les relations entre corps, sexualité et technologie. Intitulé « Les enfants de la machine », ce numéro contient certains articles qui ont suscité de très vifs remous au sein du comité de rédaction. Cette tribune nous explique pourquoi.

  • Comment je n’ai pas tué mon père et combien je le regrette (legrandcontinent.eu)
  • Voyage en uchronie, ou les possibles du passé (theconversation.com)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine


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Khrys’presso du lundi 12 décembre 2022

Par : Khrys
12 décembre 2022 à 01:42

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Spécial Annie Ernaux et le prix Nobel de Littérature

  • Prix Nobel : Écrire pour “Venger ma race et venger mon sexe”, le discours poignant d’Annie Ernaux (telerama.fr)

    Aucun choix d’écriture ne va de soi. Mais ceux qui, immigrés, ne parlent plus la langue de leurs parents, et ceux qui, transfuges de classe sociale, n’ont plus tout à fait la même, se pensent et s’expriment avec d’autres mots, tous sont mis devant des obstacles supplémentaires. […] j’ai adopté, à partir de mon quatrième livre, une écriture neutre, objective, “plate” en ce sens qu’elle ne comportait ni métaphores, ni signes d’émotion. La violence n’était plus exhibée, elle venait des faits eux-mêmes et non de l’écriture. Trouver les mots qui contiennent à la fois la réalité et la sensation procurée par la réalité allait devenir, jusqu’à aujourd’hui, mon souci constant en écrivant, quel que soit l’objet. […] C’est ainsi que j’ai conçu mon engagement dans l’écriture, lequel ne consiste pas à écrire “pour” une catégorie de lecteurs, mais “depuis” mon expérience de femme et d’immigrée de l’intérieur, depuis ma mémoire désormais de plus en plus longue des années traversées, depuis le présent, sans cesse pourvoyeur d’images et de paroles des autres. Cet engagement comme mise en gage de moi-même dans l’écriture est soutenu par la croyance, devenue certitude, qu’un livre peut contribuer à changer la vie personnelle, à briser la solitude des choses subies et enfouies, à se penser différemment. Quand l’indicible vient au jour, c’est politique.

  • Annie Ernaux : un engagement qui dérange (en-attendant-nadeau.fr)

    Le 10 décembre prochain, Annie Ernaux recevra le prix Nobel de littérature et prononcera à cette occasion son discours de réception. Mais d’ores et déjà, la première écrivaine française récompensée est la cible d’attaques injustifiées concernant ses engagements politiques, qu’il est urgent de dénoncer mais dont il faut aussi comprendre la signification plus profonde.

  • « Le prix Nobel de littérature est devenu le prix Nobel de l’idéologie », estime Alain Finkielkraut (lefigaro.fr)
  • Ernaux à Stockholm, Houellebecq, Finkielkraut et Bruckner en PLS (radiofrance.fr)

Spécial médias et pouvoir

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Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

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Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • La neutralité du Net face à l’évolution des réseaux (interstices.info)
  • Internet sera-t-il quantique ? (theconversation.com)
  • Antonio Casilli : « De sujets coloniaux à des “data subjects” » (humanite.fr)
  • Si c’est cher, c’est (aussi) vous le produit (zdnet.fr)

    La gratuité n’a plus l’apanage de la captation de données. Et si les robots ménagers peuvent nous faciliter la vie, ils ne sont pas forcément sans risque pour notre vie privée.

  • L’intelligence artificielle, une précarisation de l’emploi plus qu’une destruction (liberation.fr)
  • From Mars to metaverse : How Elon Musk is building a sci-fi world (economictimes.indiatimes.com – article de 2021)

    The metaverse is at once an illustration of and a distraction from a broader and more troubling turn in the history of capitalism. The world’s techno-billionaires are forging a new kind of capitalism : Muskism. […] Much of Muskism is descended from the technocracy movement that flourished in North America in the 1930s and that had as a leader Mr. Musk’s grandfather Joshua N. Haldeman, an ardent anti-communist. Like Muskism, technocracy took its inspiration from science fiction and rested on the conviction that technology and engineering can solve all political, social and economic problems.

  • Imprinting the economy : The structural power of venture capital (journals.sagepub.com)

    To link the digital economy to its financiers, I propose the term imprinting, which is based on an—as I argue, so far underexploited—aspect of structural power, namely the power to structure. Imprinting describes how based on their role as capital’s gatekeepers, financial actors shape businesses according to their logic, manifesting in, amongst others, the business model, valuation, organization, or choice of technology of a company.

  • Trains (grisebouille.net)

    On n’a pas besoin d’un nouveau réseau RER : on a besoin d’un financement conséquent pour rénover l’existant et augmenter la cadence et la capacité des trains. […] en pratique, un train, ça devrait jamais être complet. Ça devrait être plein à 95 % dans les cas extrêmes, et à moitié vide en général. Oui, c’est pas optimal. Ça devrait pas l’être. Comme les lits dans les hôpitaux, quelque part : l’optimisation, elle se fait toujours au détriment des gens. […] Est-ce que les cadres de la SNCF sont au courant qu’on s’en bat les reins de leur segmentation de l’offre et de leurs différentes marques de mes deux ? Je sais, ça prépare l’ouverture à la concurrence, tout ça. Dont on se tape aussi, en fait. Qui est-ce que ça fait rêver, à part les trois excités du marché libre qui continuent de mouiller leurs slips en sabordant nos services publics pour un dogme qui n’a jamais marché ?

  • Mines de lithium : faut-il préserver la France et continuer à détruire le Chili ou la Bolivie ? (basta.media)
  • On ne va pas y aller avec des fleurs – Violence politique : des femmes témoignent (lundi.am)

    Dans un système qui exploite et qui détruit, c’est normal d’être combattant. Contre la destruction, il faut se battre.

  • Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, la mort de Malik Oussekine et d’Abdel Benyahia (contre-attaque.net)

    C’était il y a 36 ans, dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986. Malik Oussekine, jeune étudiant parisien âgé de 22 ans, est froidement assassiné par trois voltigeurs, des policiers à moto, matraqué jusqu’à la mort dans l’ombre d’un hall d’immeuble. Le même jour, Abdel Benyahia est lui aussi victime du tir mortel d’un policier hors service.

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Khrys’presso du lundi 5 décembre 2022

Par : Khrys
5 décembre 2022 à 01:42

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Spécial médias et pouvoir

  • Violences faites aux femmes (humanite.fr)

    Vendredi dernier, c’était la journée contre les violences faites aux femmes. Elle commence mal. J’écoute la radio et j’entends toujours les mêmes éditorialistes, chroniqueurs qui parlent, parlent… Dans la matinale de France Inter entre 5 heures et 9 heures du matin, 17 chroniqueurs hommes, 6 femmes. Les éditorialistes géopolitiques, économiques, hommes, hommes, hommes… En filigrane, la même façon de pensée : compétition mais surtout acceptation de l’ordre établi. Le respect du pouvoir et de la force. L’État, la guerre, ils ne les remettent jamais en question. « Pour des siècles et des siècles » semble être leur devise. Dominique Seux, Thomas Piketty, Pierre Haski, open bar. Tous les jours, des hommes ont la parole pendant des heures. Je me sens accablée, je ne pense pas comme eux. Où sont les femmes spécialistes de ces sujets ?

  • Mâles à droite (humanite.fr)

    Voilà une belle une du Figaro Magazine, avec six mâles blancs dominants en costume bleu et avec cette interrogation dont il faut supposer qu’elle trouble le sommeil de ses lectrices et lecteurs. « Y a-t-il quel­qu’un pour sauver la droite ?  […] Mais pourquoi, diable, se dit-on, faudrait-il sauver la droite, et laquelle, alors même qu’elle est au pouvoir ? Il manque quelqu’un sur la photo, qui est « en même temps » de droite et de droite. Eh oui, mais c’est bien ça le problème des mâles à droite.

  • Plans sociaux, Annie Ernaux vilipendée sur France Culture, désinformation et compagnie : revue de presse de la semaine (acrimed.org)

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial Antifa vs FNAC

Spécial résistances

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Spécial GAFAM et cie

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Khrys’presso du lundi 28 novembre 2022

Par : Khrys
28 novembre 2022 à 01:42

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  • Cinquième recours au 49.3 en 6 mois – Macron champion du passage en force (contre-attaque.net)
  • Chômage : le gouvernement a menti, passe en force et punit les chômeurs (rapportsdeforce.fr)

    Un mois et demi de concertation pour passer en force. Malgré l’opposition de l’ensemble des syndicats de salariés à la modulation des allocations chômage, le gouvernement n’a rien écouté et présente un projet de réforme plus dur qu’annoncé initialement et particulièrement punitif pour les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans.

  • Valentin, privé arbitrairement de RSA (humanite.fr)

    Faute du minimum de ressources auxquelles il a droit, le jeune photographe s’enfonce dans la spirale de la précarité. Indigné, il a décidé de se battre et de prendre la parole au nom de ceux qui n’ont pas la possibilité de le faire.« Apparemment, le nouveau logiciel des CAF n’y est pas pour rien. L’État fait des économies sur le dos des plus fragiles qui ne peuvent pas se défendre. Il faut agir collectivement »

  • En France, les expulsions augmentent (reporterre.net)

    Les expulsions augmentent en France, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des expulsions. L’organisme a recensé 2 078 expulsions en métropole entre le 1er novembre 2021 et le 31 octobre 2022, veille de la trêve hivernale. Ce chiffre, obtenu grâce à une veille médiatique et aux signalements effectués par les associations partenaires de l’Observatoire, a augmenté de plus de 50 % en un an.

  • Comment la loi « Séparatisme » permet aux préfectures de frapper les associations au porte-monnaie (basta.media)

    La loi séparatisme votée en 2021 dans un contexte de lutte contre l’islamisme radical permet aussi au ministère de l’Intérieur de s’attaquer à des associations qui prônent la désobéissance civile ou mènent des actions de contestation.

  • Le gouvernement rêve de policiers « cyborgs » (reporterre.net)

    Dans un communiqué publié fin octobre, lors des tractations sur le projet de loi, l’Observatoire des libertés et du numérique a décrié une projection « délirante », faisant la promotion d’une vision « fantasmée » du métier de policier, réduit à l’état « d’agent-cyborg ».

  • Les salariés de Sanofi veulent négocier, ils sont accueillis par les CRS (humanite.fr)

    Salaires, embauches : la direction du géant pharmaceutique ne semble plus vouloir en entendre parler. Et elle le signifie à coups de matraque et de gaz lacrymogène…

  • Chronique de la sauvagerie policière (contre-attaque.net)

    Samedi 19 novembre à Paris : les Gilets Jaunes fêtent leur 4 ans. […] Ce 19 novembre, le cortège est cadenassé par un énorme dispositif policier.Il ne se passe absolument rien, mais cela n’empêche pas les miliciens de se défouler. Un coup est donné en plein visage à un homme par un agent, suivi d’une charge aussi brutale que gratuite.

  • Violences policières sur Arthur Naciri : la justice marque le coup à Lyon (rue89lyon.fr)

    Ce jeudi 24 novembre, la présidente du tribunal correctionnel est allée au delà des réquisitions du procureur dans l’affaire Arthur Naciri. Dans ce dossier emblématique des violences policières à Lyon, elle a condamné les deux agents ayant frappé le jeune homme, en décembre 2019, à douze mois de prison avec sursis. L’avocat des deux policiers a annoncé vouloir faire appel.

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Khrys’presso du lundi 21 novembre 2022

Par : Khrys
21 novembre 2022 à 01:42

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  • Parce que le monde numérisé grandit chaque jour en étendue et en complexité, parce que les dispositifs de contrôle et de surveillance entrent chaque année plus loin dans l’intimité de nos vies, soutenez l’association qui défend « nos droits et nos libertés à l’ère du numérique » : faites un don à La Quadrature du Net ! (laquadrature.net)

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Khrys’presso du lundi 14 novembre 2022

Par : Khrys
14 novembre 2022 à 01:42

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  • Abortion Rights Win in Several Statewide Ballot Initiative Contests (truthout.org)

    Three states — Michigan, Vermont and California — had pro-abortion measures on the ballot alongside regular midterm election contests. Montana and Kentucky had anti-abortion measures on the ballot, which voters appear to have rejected. […] The Michigan amendment faced obstacles at almost every turn — even after enough ballot drive signatures had been attained, GOP officials on the Board of State Canvassers mounted legal challenges against the measure in an attempt to exclude it from the ballot. The Michigan Supreme Court ultimately intervened, ruling in September that residents should be able to vote on the amendment.

  • The First Female Crash Dummy Has Arrived (smithsonianmag.com)

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  • Le 93 en avance contre les violences faites aux femmes (humanite.fr)

    L’Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, structure pionnière en France, souffle ses vingt bougies d’existence. « Ce que nous expérimentons en Seine-Saint-Denis se généralise », […] « Nous avons voulu montrer l’ampleur des violences faites aux femmes, qui touchent tous les milieux sociaux, et alerter de la dangerosité des hommes violents »

  • Humanitaire : Saint-Denis pousse l’association MaMaMa dehors (politis.fr)

    L’association d’aide aux mères précaires basée à Saint-Denis risque d’être expulsée de ses locaux dans deux mois. Le résultat d’une longue séquence de tensions avec la mairie socialiste.

  • La belle saison des autrices françaises (humanite.fr)

    Après Brigitte Giraud, lauréate du Goncourt la semaine dernière, Claudie Hunzinger et Emmanuelle Bayamack-Tam ont obtenu le Femina et le Médicis.

  • Sociologie : tout ce que le suivi gynécologique dit de notre société (humanite.fr)

    Comment se construit la « norme gynécologique », le contrôle du corps des femmes ? Pourquoi l’andrologie est-elle si peu développée ? Qu’est-ce qui fait que la charge de la contraception repose encore très nettement seulement sur les femmes ?

  • La constitutionnalisation de l’IVG franchit une première étape (humanite.fr)

    Déposée par le groupe Renaissance, et défendue par la députée macroniste, Aurore Bergé, la proposition de loi constitutionnelle sur le droit à l’IVG a été adoptée par la commission des Lois de l’Assemblée nationale ce mercredi. Une première victoire pour cette mesure de longue date défendue par la gauche et rejetée à plusieurs reprises par la majorité lors du précédent mandat.

  • Pourquoi il faut revoir « Histoires d’A » (politis.fr)
  • Femme voilée dans un calendrier des Armées : « C’est un honneur d’avoir été sélectionnée » (liberation.fr)

    Accusé par l’extrême droite d’avoir présenté une femme portant le voile sur un calendrier, le ministère des Armées a dénoncé une fake news, avant de rétropédaler. La femme est une employée djiboutienne récompensée en 2021 pour ses nombreuses années de travail pour les forces françaises.

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De la friture sur le Fediverse ?

Par : Framalang
13 novembre 2022 à 04:06

Nous vous avons proposé déjà trois articles qui font écho à l’actualité récente autour de Mastodon en voici un 4e, celui d’Aral Balkan, traduit pour vous par Framalang. Le héraut du SmallWeb insiste avec humour sur un point en effet crucial : la taille géante de certaines instances, due à la conception technique même du Fédiverse, risque d’être problématique…

Donc, après :

Voici Is the fediverse about to get Fryed ?

Traduction Framalang :  Claire, Fabrice, goofy, Henri-Paul, jums

Le Fédiverse va-t-il stephenfrire ?

(Ou « Pourquoi chaque pouet est aussi potentiellement une attaque par déni de service »)

par Aral Balkan

bandeau du compte mastodon de Fry, avec sa tête (homme âgé barbu souriant) en médaillon. le compte annonce (au moment de sa capture 5 pouets, 0 abonnements 27 000 abonnés"

Stephen Fry est une célébrité outre-Manche  : écrivain, humoriste, acteur et vedette de la TV (sa page Wikipédia)

 

Stephen est un gros poisson dans une petite mare (oui, j’en ai d’autres en réserve).

Attention : le Fédivers est sur le point de frire. Stephen Fry(re) bien sûr.

À la suite du récent rachat de Twitter par un milliardaire proto-fasciste immature, des gens ont fui1 vers le Fédiverse2. Parmi eux, certains avaient, au moins sur Twitter, des millions de followers, comme Greta Thunberg et, plus récemment, Stephen Fry3

— Eh bien, c’est sûrement une bonne chose, non ? Tout le monde va parler du Fédiverse, de la décentralisation, et peut-être même de ce Small Web dont tu parles tout le temps, Aral, non ?

Eh bien, oui et non… Trop de bonnes choses tue les bonnes choses. Et, dans le Fédiverse actuel, les bonnes choses seraient les « comptes populaires ». En fait, cela pourrait bien être fatal (pour les instances Mastodon). Je vais essayer de détailler dans cet article ce que je veux dire en prenant mon propre compte comme exemple.

Comment tuer un Mastodon(te)

(indice : en étant bavard quand vous êtes populaire)

Inutile de le préciser, je ne suis pas une célébrité.
Et pourtant, dans le Fédiverse, je me retrouve dans une situation un peu unique dans laquelle :

1. J’ai ma propre instance Mastodon, juste pour moi4.
2. Je suis suivi par pas mal de personnes. Plus de 22 000, pour être précis5.
3. Je suis beaucoup de personnes, et j’aime vraiment avoir des conversations avec elles (je pense que c’est ce que les jeunes branchés appellent « l’engagement »).

Malheureusement, la combinaison de ces trois facteurs a créé la tempête parfaite6, ce qui veut dire que désormais, chaque fois que je poste quelque chose qui suscite beaucoup d’engagement, je finis par conduire une attaque par déni de service contre moi-même.

Mastodon : déni de service en tant que service ?

Hier, c’était mon anniversaire.
Et, bien sûr, j’ai posté sur ce sujet depuis mon instance Mastodon.

tête d'Aral qui fait l'andouille sur un pouet de mastodon et demande en anglais : "qui a deux pouces et 46 ans aujourd'hui ?"

J’ai eu pas mal de réponses. Et, pour être poli, j’ai commencé à répondre à tout le monde avec des messages de remerciements. Oh non, mon pauvre naïf ! Qu’est-ce que tu n’avais pas fait ?

Je vais laisser mon ami Hugo Gameiro, qui gère masto.host et héberge mon instance, expliquer ce qui s’est passé ensuite7 :

Vous avez beaucoup d’engagement et cela sollicite beaucoup Sidekiq8.

Prenez, par exemple, votre message d’anniversaire. En plus de demander à des milliers de serveurs de traiter votre demande de réalisation (on appelle ça des « jobs ») pour propager votre message (pour 23 000 abonnés, disons 3 000 serveurs), votre serveur au moment de la création de votre message va créer 3 000 jobs Sidekiq. Et comme votre Sidekiq n’a que 12 threads, traiter 3 000 jobs va prendre du temps puisqu’il ne peut en traiter que 12 à la fois.
Ensuite, pour chaque réponse à ce message, 3 000 jobs sont à nouveau créés, afin que vos abonnés puissent voir votre réponse sans avoir à changer de serveur ou aller sur votre profil. Et puis, si vous répondez à votre réponse, 3 000 jobs supplémentaires sont créés, etc.
Si vous répondez aux 100 réponses que vous avez reçues en 10 minutes (en supposant que l’estimation de mon nombre de serveurs est correcte), vous créez 300 000 jobs Sidekiq. C’est pour cela que ça bouchonne.

Mais qu’est-ce que tout cela veut bien dire, si on omet le jargon technique ?
Eh bien, que je parlais trop en étant trop connu de tous.

tableau de bord de sidekiq avec plusieurs graphiques et des chiffres qui montrent un pic de fréquentation que le logiciel a du mal à traiter
Voilà à quoi ressemble un embouteillage sur Mastodon.

Alors, quelle est la solution ?
Eh bien, il n’y a qu’une chose à faire quand vous vous retrouvez dans ce pétrin : agrandir votre instance Mastodon9. Le problème ? Ça commence à coûter cher.
Avant la dernière migration de Twitter10, je payais environ 280 €/an (un peu plus de 20 €/mois) pour mon instance Mastodon grâce à un partenariat que j’avais avec Hugo depuis le début. Cette semaine, je l’ai agrandie avec un plan à 50 €/mois. Et ce n’est toujours pas assez, comme le montre mon message d’anniversaire, donc Hugo a gentiment suggéré de me proposer un plan sur mesure.
Le problème n’est pas résolu pour autant, il est juste repoussé (sauf si cet article énerve tout le monde, bien sûr).
Heureusement, comme j’ai ma propre instance, la seule personne pénalisée par cette dépense supplémentaire, c’est moi. Mais que se serait-il passé si j’étais sur une instance publique gérée par quelqu’un d’autre ?

Tu déconnes, Elon ?

tweet iroique d'Aral en anglais ; Silicon Vallée : on va rendre les gens dépendants en leur filan des sucreries gratuites pour qu'ils ne se rendent pas compte qu'on les trait comme des vaches à lait / Elon Musk : faisons-les payer 8 dollars par moi pour les sucreries

Si Elon Musk voulait détruire mastodon.social, l’instance phare de Mastodon, il lui suffirait de s’y inscrire11.
Heureusement, Elon n’est pas assez intelligent pour ça.

Je plaisante, bien sûr… Eugen bannirait très probablement son compte dès qu’il le verrait. Mais ça illustre un problème : Elon est facile à bannir. Stephen Fry l’est beaucoup moins. C’est un véritable trésor national pour nous tous. On ne le bannit pas comme ça.
Et pourtant, Stephen peut lui aussi (bien qu’involontairement) coûter très cher aux gens qui gèrent des instances Mastodon, simplement en rejoignant l’une d’elles12..
La solution, pour Stephen tout du moins, est simple : il devrait gérer sa propre instance personnelle.
Ou demander à quelqu’un de le faire à sa place, comme je le fais13.
Gérer sa propre instance apporterait aussi à Stephen un autre bénéfice : il serait automatiquement vérifié. Après tout, si vous parlez à, mettons, @stephen@social.stephenfry.com, vous pouvez être certain que c’est bien lui parce que vous savez qu’il gère son propre domaine.

Des instances personnelles à la rescousse

Mon discours au Parlement européen sur les problèmes avec la Big Tech et les approches différentes que proposent Mastodon, le Fédiverse, et le Small Web.

— Attends, je suis largué… Tu ne viens pas de dire que les instances personnelles étaient une partie du problème ?
— Oui et non : elles le sont et elles ne devraient pas l’être.

Si ActivityPub (le protocole) et Mastodon (un serveur qui adhère à ce protocole) avaient été conçus pour promouvoir la décentralisation, alors avoir plus d’instances sur le réseau ne serait pas un problème. En fait, ça serait même le signe d’un réseau décentralisé sain.
Cependant, ActivityPub et Mastodon ont été conçus de la même manière que la Big Tech / Big Web : pour encourager des services qui hébergent le plus d’utilisateurs14 possible.
Cette architecture est à la fois complexe (ce qui la rend difficile et coûteuse à héberger) et très efficace pour la Big Tech (où les choses sont centralisées et passent à l’échelle verticalement, et où le but est d’avoir / de contrôler / d’exploiter autant d’utilisateurs que possible).
Dans la Big Tech, le coût initial pour passer à l’échelle est subventionné par de nombreuses sociétés de capital-risque (des personnes riches investissant dans de nouveaux business d’extraction et d’exploitation – ce que la Silicon Valley appelle des startups – dans le but de devenir encore plus riches), et ça mène à ces silos géants15 que sont aujourd’hui les Google, Facebook et Twitter.
Toutefois, à la différence de la Big Tech, le but avoué du Fédiverse est de décentraliser les choses, pas de les centraliser. Du coup, comment pourrions-nous atteindre l’opposé des buts de la Big Tech en adoptant leurs architectures de base ?
Lorsque vous adoptez le design de quelque chose, vous héritez aussi des critères de réussite qui ont mené à ce design. Si ces critères de réussite ne correspondent pas à vos objectifs, vous avez un sacré problème.
Pour le dire plus simplement :
N’adoptez pas les critères de réussite de la Big Tech, sinon vous deviendrez la Big Tech.

Ce n’est pas la taille qui compte

Aujourd’hui, il y a une équivalence entre la taille de mastodon.social (l’instance gérée par Eugen) et le succès de Mastodon (le logiciel créé par Eugen). C’est très dangereux. Plus mastodon.social grossit, plus il va ressembler à Twitter.
Je peux presque vous entendre crier : « Mais Aral, c’est fédéré ! Au moins, il n’y a pas de verrous sur mastodon.social ! ».
Et c’est vrai.
Vous savez ce qui est également fédéré ? L’e-mail.
Avez-vous déjà entendu parler de cette petite et vieille instance appelée Gmail ? (Ou peut-être les termes « adopte, étend, étouffe » ?)
Savez-vous ce qui arrive à votre e-mail si Google déclare (à tort ou à raison) que vous êtes un spam ? Personne ne voit votre e-mail.
Vous savez ce qui se passe si mastodon.social bloque votre instance ? Des centaines de milliers de gens (bientôt des millions ?) ne pourront plus décider d’afficher ou non vos messages.
Que se passe-t-il quand votre instance bloque mastodon.social ? Absolument rien.
C’est un réel déséquilibre des puissances.

La décentralisation commence par soi-même

Mastodon est non-lucratif, et je n’ai pas de raison de croire qu’Eugen n’ait pas les meilleures intentions du monde. Et pourtant, la décentralisation commence par se décentraliser soi-même.
C’est dans l’intérêt du Fédiverse que mastodon.social donne le bon exemple en limitant sa taille volontairement.
En fait, ça devrait même être intégré au logiciel. Les instances Mastodon devraient être empêchées de croître au-delà d’une certaine taille. Les instances qui sont déjà trop grosses devraient avoir des moyens d’encourager les gens à migrer vers des plus petites.
En tant que communauté, nous devrions aborder les grandes instances comme des tumeurs : comment pouvons-nous les détruire pour qu’elles ne soient plus un danger pour l’organisme ?
En poussant ce raisonnement, on arrive au concept du Small Web, un internet où nous possédons et maîtrisons notre propre lieu (ou nos propres lieux).

Cliquez sur l’image pour voir une vidéo (sur aperi.tube, une instance PeerTube) : Aral expliquant ce qu’est pour lui le Small Web


Small is beautiful ! (Petit c’est mieux) (octobre 2022) : Qu’est-ce que le Small Web et pourquoi en avons-nous besoin ?

 

Cui-cui ?

Je ne dis pas que les protocoles et applications actuels du Fédiverse peuvent, vont, ou même devraient évoluer vers le Small Web16. Pour l’instant, le Fédiverse est un palliatif inestimable qui fournit un lieu plus sûr que les fosses septiques centralisées de la Silicon Valley.

Le temps que durera le palliatif dépendra de notre capacité à résister à la centralisation. Les designs des serveurs et des protocoles qui incitent au passage à l’échelle vertical ne rendront pas forcément cette tâche plus facile. Et pourtant, il y a des moyens de pression sociaux que nous pouvons utiliser pour contrer leurs effets.

La dernière chose qu’on souhaite, c’est qu’une poignée de Zuckerbergs au petit pied gouvernent le Fédiverse. Ou pire encore, que vous deveniez vous-même un de ces mini-Zuckerbergs.

J’aime le fait que le Fédiverse existe. Et j’ai le plus grand respect pour les efforts gargantuesques qui lui sont dédiés. Mais je suis aussi très préoccupé par les décisions prises en termes d’architecture qui incitent à la centralisation, et non à la décentralisation. Je nous implore de reconnaître cela, pour limiter les risques du mieux que nous le pouvons, pour nous efforcer d’apprendre de nos erreurs, et pour faire encore mieux demain.
Gens d’ActivityPub et de Mastodon :
Considérez-moi comme votre canari dans une mine de charbon
« Cui-cui ! Cui-cui ! Cui-cui ! »

 

*Si vous souhaitez soutenir la Small Technology Foundation, qui est sans but lucratif : https://small-tech.org/fund-us

Khrys’presso du lundi 7 novembre 2022

Par : Khrys
7 novembre 2022 à 01:42

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Spécial GAFAM et cie Mastodon vs Touitteur

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  • Nos Oignons ont besoin de nos sous (nos-oignons.net)
  • ll nous manque 80.000 euros pour boucler l’année (streetpress.com)

    90 % des médias privés sont aux mains d’une dizaine de milliardaires. Ce n’est pas le cas de StreetPress. C’est un gage d’indépendance pour notre média. Nous sommes libres de proposer un journalisme qui dérange : nous devons faire face à 8 procès venant d’hommes politiques, de militants d’extrême droite, d’agresseurs sexuels… Et nos journalistes font pour certains l’objet de menaces.

  • Siné Mensuel lance un SOS (acrimed.org)

    « Siné Mensuel, c’est de la mauvaise herbe, de la tenace, de l’imbouffable. Une espèce rare, absolument pas protégée. À nous de la défendre bec et ongles »

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Khrys’presso du lundi 31 octobre 2022

Par : Khrys
31 octobre 2022 à 02:42

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Spécial femmes dans le monde

  • L’héritière de BASF, multimillionnaire à 30 ans, milite pour qu’on taxe 90 % de son héritage (lareleveetlapeste.fr)

    “On oublie que le self-made man est une exception. Quand tu es très riche c’est parce que tu es né comme ça, et c’est généralement de l’argent sale, il n’y a pas une fortune qui soit propre.” À 30 ans, Marlene Engelhorn est l’arrière petite-fille de Friedrich Engelhorn, fondateur de la firme BASF il y a 150 ans, et aujourd’hui le plus grand groupe chimique au monde. Cette autrichienne vient d’hériter de plusieurs dizaines de millions d’euros du fait de son lignage familial, et souhaite distribuer de la façon la plus intelligente possible 90 % de son héritage.

  • Diplomatie féministe : déjà la fin (lesnouvellesnews.fr)

    À peine évoquée sur la scène internationale, la diplomatie féministe s’efface sous la poussée de l’extrême droite. La Suède fait un bond en arrière, d’autres pays, qui n’ont jamais effleuré le concept, s’en éloignent encore.

  • Insultes, menaces, montages pornos : le ras-le-bol des streameuses sur Internet (liberation.fr)

    « On est toutes épuisées de tout ça. […] Être une femme c’est “devoir” se préparer à être sexualisées et menacées durant notre vie » […] Tous ces contenus sont toujours en ligne, comme a pu le constater CheckNews en quelques clics. […] Interrogées sur la présence de la persistance et le foisonnement de ces contenus sur leurs plateformes respectives, Reddit et Discord n’ont pas répondu. […] une vidéaste déplore cependant avoir « déjà porté plainte, à de nombreuses reprises » mais qu’aucune procédure « n’a jamais rien donné »

  • Vers une “réhabilitation” des sorcières ? (axellemag.be)

    “Je suis en colère quand je vois des fêtes comme Halloween, par exemple. Les sorcières ne devraient pas faire l’objet de fête, on ne devrait pas en rire. On parle de tortures et d’exécutions.” […] L’accusation de “sorcellerie” est d’ailleurs toujours utilisée contre les femmes dans le monde […] En juin dernier, au Pérou, plusieurs femmes, âgées de 43 à 70 ans, ont été séquestrées et torturées par des milices paysannes qui les tenaient responsables d’une vague de décès dans leur village. Le 22 juillet, quatre femmes ont été assassinées après avoir été torturées en Papouasie-Nouvelle-Guinée : elles étaient accusées d’avoir pratiqué la sorcellerie sur un homme d’affaires local. Derrière les “sorcières”, ce n’est pas le visage du diable que l’on découvre, mais l’une des multiples manifestations violentes du patriarcat.

Spécial France

Spécial femmes en France

  • Sexisme : un président de chambre des métiers se la joue « gros beauf » (humanite.fr)

    Un président de Chambre départementale des métiers a publié sur les réseaux sociaux un montage confondant de sexisme et de vulgarité. Ceci au moment où la filière des travaux publics tente d’ouvrir certains métiers jugés trop masculins aux jeunes femmes futures apprenties ou diplômées.

  • Comment la réforme du lycée a détourné les filles des maths (humanite.fr)
  • Avorter en France : oui, mais discrètement (theconversation.com)

    Malgré sa grande banalité statistique, puisqu’une femme sur trois en moyenne interrompt volontairement une ou plusieurs grossesse(s) au cours de sa vie féconde, l’IVG reste socialement perçue comme illégitime.[…]Concrètement, avorter demeure moins un droit qu’une concession faites aux femmes, dont on attend, outre l’expression d’une tristesse, voire d’une culpabilité, un minimum de discrétion.

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Khrys’presso du lundi 24 octobre 2022

Par : Khrys
24 octobre 2022 à 01:42

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  • Une femme de 33 ans crée plus de 1000 biographies Wikipédia de femmes scientifiques inconnues (developpez.com)

    « les gens pensent que les filles ne choisissent pas les sciences parce qu’elles ne sont pas inspirées » […] Plusieurs de ses articles ont été supprimés par d’autres wikimédiens […] Elle a expliqué qu’ils ont dit qu’une poignée des femmes qu’elle a décrites n’étaient pas si connues que ça.Wade a répondu que c’est vrai, c’est le problème : elles devraient être plus connues.

  • « Vous avez Tchernobyl dans le bide » : des femmes se battent face à Bayer pour faire reconnaitre leur calvaire (basta.media) – voir aussi « Leur implant de contraception, c’est de la mort aux rats » : un rapport met en cause Bayer et les autorités (basta.media)

    « L’assemblage des matériaux est un cas typique de corrosion galvanique » engendrant des « produits de corrosion » qui vont provoquer des « réactions inflammatoires différentes face à ces produits ». […] « La crainte de l’ANSM c’est que toutes les femmes implantées aillent se faire explanter – avec le risque anesthésique et opératoire associé –, si on affirme qu’il y a un problème avec l’implant […] Les termes de risque qu’on a employés [dans le rapport, NDLR] étaient systématiquement en dessous des définitions admises en médecine » […] plus de 200 000 femmes en France sont porteuses du dispositif Essure et, au moment de la pose, les médecins ne les ont pas informées des risques liés à leur implantation. […] Pour retrouver un semblant de vie « normale », environ 30 000 femmes ont été explantées à ce jour en France. […] Sans technique de retrait homogénéisée dans un premier temps, la « casse » a été catastrophique, rapportent les associations de victimes. Certains chirurgiens auraient tenté de retirer l’implant en tirant dessus, engendrant une rupture de celui-ci. D’autres opéraient à l’aveugle sans vérifier si l’implant était toujours en place. […] Bayer n’a été condamné qu’une fois à indemniser une femme pour les effets secondaires causés par les implants Essure, en Espagne. Aux États-Unis, face à 39 000 plaintes déposées, la multinationale a préféré débourser plus d’un milliard de dollars en lieu et place du procès. En France, l’association Resist a tenté une action de groupe pour faire condamner le groupe. Leur action a été déboutée en mai 2022.

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Les autres lectures de la semaine

  • Jane Roe et Gillian Brockell. (affordance.framasoft.org)

    Au lendemain de la décision de la Cour Suprême on semble redécouvrir que les promesses des applications de grossesses et de […] la “MenstruTech” ne sont que l’incarnation d’un cauchemar dans lequel chaque donnée rattachée au cycle menstruel devient un stigmate faisant du corps de chaque femme, une cible. […] Le projet de cette société numérique de la (dé)monstration permanente et des Gorgones politiques qu’elle fabrique, agite et ressuscite, est le projet d’une société de l’assignation. […] Et dans ce cauchemar conscient, c’est nous qui fournissons les données nécessaires aux obtenus, aux attendus. […] ce qui compte c’est que nous devenions nous-mêmes une notification dans un système techno-holistique qui traite les corps comme autant de signaux à disposition du projet politique le plus immédiatement viable et objectivable économiquement, c’est à dire celui d’une oppression. Une oppression presque joyeuse, presque consentie, presqu’insouciante. Mais une oppression incontestablement. […] il n’est aucune entreprise du numérique qui ne conçoive ses produits et services autrement que par le déploiement d’une infrastructure de la surveillance. Or une technostructure, fut-elle celle de la bienveillance, reposant sur une infrastructure de la surveillance, ne sera ni ne deviendra jamais rien d’autre qu’un projet politique autoritaire créant les conditions du maintien de son emprise totale sur nos vies. […] Nous vivons dans des démocraties où les droits des femmes, puis des minorités, au prix de luttes incessantes, apparaissaient enfin et au moins en partie garantis et protégés comme jamais ils ne l’avaient été jusqu’ici dans l’histoire des sociétés développées. C’est précisément ce moment que l’histoire choisit pour nous rappeler que ces droits n’ont jamais été aussi fragiles et dépendants de la décision de quelques êtres obsessionnels qui ne calculent le devenir de l’humanité qu’à l’aune de leurs propres névroses. Ce qui est en soi, la meilleure définition possible d’un algorithme.

  • The Internet Is Not Facebook : Why Infrastructure Providers Should Stay Out of Content Policing (eff.org)

    There are many services, mechanisms, and protocols that make up the internet as we know it. The most essential of these are what we call infrastructural, or infrastructure providers. We might think of infrastructural services as belonging to two camps : physical and logical. […] The logical layer of internet infrastructure is where things get a little tricky.

  • Scanning phones to detect child abuse evidence is harmful, ‘magical’ thinking (theregister.com)

    Security expert challenges claim that bypassing encryption is essential to protecting kids

  • Privacy and freedom should be the legacy we leave, not the opposite (fsf.org)
  • Il y a des cas où la chaine de blocs n’est pas utile (bortzmeyer.org)
  • Post Collapse Computing Part 1 : The Crisis is HerePart 2 : What if we Fail ?Part 3 : Building Resilience (blogs.gnome.org)
  • Recap du thème du mois sur le capitalisme de plateforme (renverse.co)
  • Starting over (maisouvaleweb.fr)

    La chute est […] une perspective avant tout mise en avant par des populations qui en réalité, ont peu de chance de s’y retrouver confrontées. Des populations privilégiées, blanches, occidentales et sans problèmes financiers notables […] les citoyens des pays les plus touchés par le dérèglement climatique […] n’ont pas le luxe d’attendre la fin du monde. Ils sont besoin que des actions soient mises en place immédiatement […] « Starting over », c’est donc assumer la rupture entre l’ancien et le nouveau, mais aussi entre l’ennuyeux et le passionnant. L’apocalypse climatique – si tant est que l’on appartienne aux populations privilégiées […] est plus exaltante qu’une adaptation fastidieuse et monotone aux conditions de vie qu’imposerait réellement un nouveau régime climatique.

  • « Notre dernière chance d’éviter l’effondrement consiste à sortir de cette idéologie suicidaire » (basta.media)
  • Agriculture et alimentation : comment mangera-t-on en 2050 (liberation.fr)

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Khrys’presso du lundi 17 octobre 2022

Par : Khrys
17 octobre 2022 à 01:42

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Spécial femmes dans le monde

Spécial France

Spécial femmes en France

  • Heureusement, Annie Ernaux n’est pas un « Grand écrivain » (diacritik.com)

    Une violence inouïe, aux allures de cabale calomnieuse, commença dès lors à se déchaîner. On entendit tout et surtout, comme toujours sur les réseaux sociaux, absolument n’importe quoi : Annie Ernaux, antisémite. Annie Ernaux, racialiste. Annie Ernaux, séparatiste. Annie Ernaux, islamiste. Et même, surprise suprême, Annie Ernaux, pédophile. C’était le grand chelem de la Réaction qui se dévidait là : le débat public convertissait alors le discours positivement épidictique attendu autour de l’écrivaine en négativité polémique terrassante. […] Ce qu’ils ne supportent pas, c’est combien ce Nobel d’Ernaux les défait mais surtout les dédit et les déjuge. […] c’est l’épreuve terrible de la déconsidération morale et critique, eux qui passaient leur temps à vomir ce qu’ils désignaient comme le prétendu « wokisme » d’Annie Ernaux, voilà que des étrangers – peut-on imaginer pire scénario pour ces gens-là ? – consacrent Ernaux comme l’incarnation contemporaine de la France contre leur avis.

  • Laurence Faron et les écrivaines oubliées (humanite.fr)

    La fondatrice de la maison d’édition Talents hauts, qui déconstruit les stéréotypes dans des livres pour enfants comme pour adultes, a lancé la collection « les Plumées », qui réhabilite des autrices injustement effacées. […] « C’était très déroutant pour moi, qui suis féministe, lectrice et éditrice, de réaliser que j’étais en peine de citer des grands classiques écrits par des femmes avant une période assez récente » […] « Dès qu’on a tiré le fil, on a trouvé des centaines de textes de femmes qui méritaient d’être réédités. On avait l’embarras du choix. »

  • La commission des Lois de la chambre haute, dominée par la droite, rejette la proposition du groupe EE-LV pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution (liberation.fr)
  • Retraites : inégales jusqu’à la mort ? (humanite.fr)

    Alors que la réforme des retraites est de nouveau sur la table, les débats qui y sont consacrés incluent peu la problématique des inégalités professionnelles qui touchent les femmes. Pourtant, une fois à la retraite, nous percevons en moyenne 42 % de moins que les hommes. Cet écart est directement corrélé à celui des salaires, qui demeurent de 24 % inférieurs, malgré notre arrivée massive sur le marché de l’emploi.

  • Les femmes consacrent jusqu’à 200 heures de plus par an à des tâches “non promouvables” par rapport à leurs collègues masculins, soit l’équivalent d’un mois de travail, d’après une étude (developpez.com)
  • Il la tue après cinquante années de vie commune (humanite.fr)

    « Dans les pays où les femmes ont la possibilité concrète de ­divorcer et de vivre de manière autonome, la plupart de celles qui sont assassinées par un partenaire le sont autour de la période de séparation. En Australie, par exemple, la moitié des femmes tuées par un partenaire le sont dans les trois mois qui suivent celle-ci »

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial GAFAM et cie

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Khrys’presso du lundi 10 octobre 2022

Par : Khrys
10 octobre 2022 à 01:42

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Spécial femmes dans le monde

Spécial France

Spécial femmes en France

  • Lycée : Pour les filles, un retour en arrière de 20 ans (cafepedagogique.net)

    “Depuis la réforme, quel que soit le parcours scientifique suivi, le nombre de filles chute massivement et la part des filles régresse brutalement au profit des garçons”.

  • À l’Assemblée, la majorité et la Nupes s’étrillent sur les violences sexuelles (liberation.fr)

    Pour le gouvernement, cette attaque est habile. Elle aura eu le mérite d’étouffer (pour combien de temps ?) les critiques lancées par les oppositions et ciblant les propres affaires politiques de l’exécutif.[…] « Ce n’est plus Jupiter, c’est Le Parrain ! »

  • Interdire le porno ? (humanite.fr)

    J’entends déjà : « C’est pas comme ça tout le temps. Elles nous font chier ces féministes, c’est le retour de l’ordre moral. » Pourtant, d’après la procureure de Paris, ce sont 90 % des films pornographiques qui pourraient être incriminés pour viols, agressions sexuelles ou traite des êtres humains. Il y a donc bien une exploitation des femmes par un système, et pas quelques cas isolés.

Spécial médias et pouvoir

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Khrys’presso du lundi 3 octobre 2022

Par : Khrys
3 octobre 2022 à 03:29

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Spécial femmes dans le monde

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

  • Drahi vs Reflets : Le secret des affaires ou le journalisme (blast-info.fr)
  • Next INpact attaqué en justice par Avisa Partners (nextinpact.com)

    Arrêt sur Image, Mediapart, l’ADN ou encore Reflets sont également attaqués par cette société.Nous allons engager un avocat pour nous défendre contre cette plainte insensée et infondée, mais également défendre la liberté de la presse indépendante. Nous ne céderons à aucune pression.

  • De quoi la mort du Ravi est le nom (acrimed.org)

    Dans un pays où ce sont des initiatives privées qui viennent pallier les défaillances étatiques en matière de défense du pluralisme, le « projet pour une presse libre » de Pierre Rimbert du Monde diplomatique est on ne peut plus d’actualité. Comme la création d’un Syndicat de la Presse Pas Pareille. Et tout cas, si tout cela se mettait en place, on en serait… Ravi !

  • Classement de l’insécurité : Brest passe devant Caracas en quelques heures (contre-attaque.net)

    « Insécurité : Nantes pire que Bogota », « La France plus dangereuse que le Mexique ». Voici les énormités que nous servent les médias dominants depuis une semaine. Des intox grotesque et même indécentes, basées sur un « classement » sur un site internet à partir de votes anonymes.

  • Valérie Rey-Robert : « Le problème, ce n’est pas la télé-réalité, c’est ceux qui la font » (bondyblog.fr)

    À gauche, on a un défaut immense, c’est de considérer que le camp d’en face est débile, qu’il n’a aucun projet politique. Force est de constater que, tant pour TPMP que pour la télé-réalité, ce sont des programmes qui véhiculent des idées hyper-réactionnaires.

RIP

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Les autres lectures de la semaine

  • Le pouvoir des infrastructures – Comprendre la mégamachine électrique (lundi.am)
  • A Rant About “Technology” (ursulakleguinarchive.com)

    Technology is the active human interface with the material world.But the word is consistently misused to mean only the enormously complex and specialised technologies of the past few decades, supported by massive exploitation both of natural and human resources.This is not an acceptable use of the word. “Technology” and “hi tech” are not synonymous, and a technology that isn’t “hi,” isn’t necessarily “low” in any meaningful sense. […] Anybody who ever lighted a fire without matches has probably gained some proper respect for “low” or “primitive” or “simple” technologies ; anybody who ever lighted a fire with matches should have the wits to respect that notable hi-tech invention.

  • On entend trop le mot « algorithme » (framablog.org)
  • Turning Every Rooftop into Content (logicmag.io)

    Zillow is more than just a real-estate website : It’s a window into the American dream.

  • Réflexion critique pour survivre à la Collapsologie (lenumerozero.info)
  • Lire- Federico Tarragoni « Émancipation » (unioncommunistelibertaire.org)

    L’émancipation, cette fragilité héroïque, est un véritable saut dans le vide. Elle apparaît chaque fois que les individus résistent à des rapports de domination. […] « En s’émancipant, l’individu se relie à de nouveaux collectifs. Pour refuser sa place de dominé et accepter l’incertitude des lendemains, il a besoin d’un collectif protecteur et sécurisant. » […] Aujourd’hui, « nous nous trouvons à un carrefour. Plus nous banaliserons les états d’urgence démocratiques, plus nous assimilerons la liberté à la consommation, plus nous trouverons confortable l’état de léthargie civique engendré par la gestion gouvernementale des risques sociaux (sanitaires, financiers, sécuritaires, climatiques…), plus l’émancipation s’effacera. »

  • « Non ti schiantare » : en route vers Rome et le fascisme qui vient (lundi.am)
  • « Il serait beau de témoigner que nous avons conscience de notre nuit » (lundi.am)

    C’est donc assez déconcertant de constater que les « nouvelles mesures » décrétées dans le monde entier afin de contrer le COVID-19, existent en fait depuis plus de quarante ans en Iran. Ici, temporaires. Là-bas, institutionnelles. Seulement, ces mesures, imposées par la force, ne sont pas là pour protéger ou préserver la vie humaine. Loin de là, elles servent les intérêts d’un régime fasciste. […] Autre exemple de décalage : la distanciation sociale, un terme nouveau pour notre inconscient. Notre inconscient collectif. Mais ailleurs ça a toujours existé. C’est la règle de base en Iran : les hommes gardent une distance vis à vis des femmes. Ne pas serrer la main des femmes. Ne pas toucher. Aucun contact physique. La distanciation, là-bas, c’est la ségrégation des sexes. […] Là-bas il n’y a pas besoin de masque. Il y a le voile, le tchador.

  • « La religion : opium du peuple et alliée du patriarcat » (humanite.fr)

    Les manifestations continuent en mémoire de Mahsa Amini, morte pour avoir mal porté son voile, au paroxysme inqualifiable de l’oppression des femmes. Dans les sociétés où nos droits sont les plus mis à mal, comme en Iran ou en Afghanistan, on ne prend même plus la peine de tenter de dissimuler les inégalités, on les revendique comme un mode de vie. […] Prétendre avoir une approche féministe d’une religion, n’importe laquelle, c’est devoir remonter une pente à 90 degrés. […] À l’échelle de l’humanité, notre asservissement a toujours existé dans les pratiques et dogmes religieux. Il est impossible d’attribuer la cause de notre oppression à une religion déterminée. En synthèse, l’islam n’est pas plus con qu’une autre.

  • Décoloniser les imaginaires de la révolte (lundi.am)

    « Femmes, Vies, Libertés, sauvons-nous de nos sauveurs »

  • Cher Jean-Luc (blogs.mediapart.fr)
  • Eric la Blanche : « Être un mec, un « vrai », c’est (un peu) être un connard » (lesnouvellesnews.fr)
  • Ces salariés de Lubrizol ont empêché des milliers de morts à Rouen, il y a trois ans (actu.fr)
  • Richard Nixon exposed to radiation on Moscow trip in 1959, documents reveal (theguardian.com)

    Vice-president and wife exposed to ‘massive dosages’ of ionising radiation at US ambassador’s residence, declassified files show

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Les vidéos/podcasts de la semaine

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Khrys’presso du lundi 26 septembre 2022

Par : Khrys
26 septembre 2022 à 01:42

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Spécial femmes dans le monde

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

  • Reflets poursuivi par Altice : la liberté d’informer menacée (reflets.info)

    Le groupe de Patrick Drahi tente de contourner le droit de la presseNotre journal est assigné devant le tribunal de commerce en référé. Altice souhaite le retrait des articles déjà publiés et l’interdiction pour Reflets, et donc pour toute la presse, de pouvoir consulter les documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware HIVE. […] Un procès, même gagné coûte cher. Les frais engagés pour notre défense ne nous seront pas remboursés (au mieux une infime partie). Nous avons pour l’instant fait face à un premier procès en diffamation sur les fonds de Rebuild.sh mais nous ne pourrons pas assurer le coût de trois procès. Nous lançons donc un crowdfunding pour nous permettre de contrer ceux qui veulent nous faire taire par des procès bâillon.

  • Censure ministérielle : vers un retour de l’ORTF en Lorraine ? (snjcgt.fr)

Le facepalm de la semaine

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Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

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Khrys’presso du lundi 19 septembre 2022

Par : Khrys
19 septembre 2022 à 01:42

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Spécial femmes dans le monde

  • IVG en Hongrie : l’extrême droite veut faire « écouter les battements de cœurs du fœtus » (lesnouvellesnews.fr)

    L’extrême droite au pouvoir en Hongrie vient de durcir, par décret, les conditions d’accès à l’avortement. Les femmes doivent désormais prouver aux médecins, avant l’intervention, qu’elles ont écouté les « battements de cœur de leur fœtus ».

  • Le sénateur républicain Lindsey Graham propose d’interdire l’avortement après 15 semaines de grossesse (liberation.fr)

    Lindsey Graham, proche de Donald Trump, a présenté mardi un projet de loi qui interdirait l’avortement dans l’ensemble des Etats-Unis après 15 semaines de grossesse.

  • Droit à l’IVG : les républicains sur le reculoir (humanite.fr)

    Depuis la décision de la cour suprême mettant fin à la protection constitutionnelle de l’avortement, un vent de fronde parcourt l’électorat, notamment féminin, obligeant le parti « pro-life » à faire profil bas.

  • US : Being a victim of rape costs an average of $3,500 in medical bills (arstechnica.com)

    The bills can discourage rape reporting and compound victims’ trauma. […] On average, hospital emergency departments charged $3,551 for urgent medical care coded as caused by sexual violence. People who were sexually assaulted while pregnant faced even steeper bills, with an average of $4,553. Uninsured victims or those who chose to pay themselves were served bills that averaged $3,673. Even those with private insurance faced burdensome bills ; the study found that insured victims paid an average of 14 percent of their bills out-of-pocket, which for the average bill would work out to nearly $500.

  • Jair Bolsonaro, A Perfect Example Of Why Autocrats Hate Women (worldcrunch.com)

    Vladimir Putin, Xi Jinping and Jair Bolsonaro all share what seems a natural antipathy toward women — yet it is ultimately because they fear them. And with good reason : When women participate in political movements, they are more likely to succeed — which is bad news for authoritarianism.

Spécial France

Spécial femmes en France

  • Être une femme en ligne est un métier dangereux (funambuline.blogspot.com)
  • Affaire Hulot : l’enquête pour viol classée sans suite pour prescription (liberation.fr)

    L’ancien ministre de l’Environnement était accusé par au moins six femmes, dont une mineure au moment des faits, de viols ou d’agressions sexuelles commis entre 1989 et 2001.

  • Travail dissimulé. Une société de nettoyage reconnue coupable de traite d’êtres humains aggravée (humanite.fr)

    L’entreprise VIP services et ses dirigeantes ont été condamnées jeudi par le Tribunal judiciaire de Paris à de peines d’emprisonnement et d’amende pour avoir exploité 26 femmes de ménage ukrainiennes sans-papiers dans des conditions indignes.

  • Qui veut la peau de MaMaMa ? (humanite.fr)

    Créée en mars 2020, en plein confinement, pour subvenir aux besoins spécifiques des mères isolées et des nourrissons, l’association MaMaMa, dont l’action a été unanimement saluée, se voit désormais privée de financements et chassée du hangar mis à sa disposition à Saint-Denis.

  • Des Journées du matrimoine pour mettre en lumière l’apport culturel de femmes oubliées (liberation.fr)
  • « L’Histoire est sexiste » : le patrimoine oublie les femmes artistes (reporterre.net)

    Comment ce mot a-t-il disparu de nos dictionnaires ? Au XVIIe siècle, le matrimoine a été banni de la langue française par les académiciens, qui jugeaient le terme obsolète et même « burlesque ».

  • Pour une alliance féministe et trans (blogs.mediapart.fr)

    La période politique actuelle voit un violent retour de bâton s’abattre sur les droits des femmes, alors que le gouvernement français maintient en poste des ministres accusés de viols. Ailleurs dans le monde, le droit à l’avortement est bafoué, en Pologne et aux États-Unis notamment. Avec 89 député·es RN à l’Assemblée nationale, nous ne sommes pas exempts d’une attaque d’une telle ampleur. Il est plus que jamais important de ne pas se tromper de combat. Aux États-Unis, l’attaque sur le droit à l’avortement a été précédée par de nombreuses lois anti-trans : dans l’Ohio, la loi Save Women’s Sports Act prévoit qu’en cas de doute sur le sexe d’une élève, celle-ci doit subir un examen intrusif pour prouver son sexe. Dans tous ces cas, il s’agit d’une attaque sur le droit des personnes à disposer de leur corps. L’arrivée d’attaques similaires contre les personnes trans en France nous laisse présager un sort semblable à celui des États-Unis.

RIP

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

  • La France a autorisé des livraisons d’armements à la Russie en 2021 (disclose.ngo)

    L’État français a validé la livraison d’équipements militaires à la Russie pour près de 7 millions d’euros. C’est ce que révèle un rapport du ministère des armées dont le gouvernement retarde la publication depuis juin dernier.

  • Réforme des retraites : le coup d’accélérateur c’est maintenant (rapportsdeforce.fr)

    Alors que le rapport du COR sort officiellement ce jeudi, Emmanuel Macron a affirmé lundi, vouloir réformer les retraites le plus vite possible. Et ce, sans exclure de l’intégrer dans le budget de la Sécurité sociale à l’automne ni d’utiliser le 49,3 pour contourner les oppositions. Des déclarations qui pourraient remplir les mobilisations syndicales du 29 septembre.

  • Comment Emmanuel Macron divise sa majorité entre envie d’“accélération” et crainte d’un “passage en force” (francetvinfo.fr)
  • Retraites : un Président ne devrait pas faire ça (blogs.mediapart.fr)

    Un Président réélu par défaut, sans campagne, sans enthousiasme, ne devrait pas, dans un pays exténué, déprimé, bricoler une retraite à 64 ans avec une ambition de comptable.

  • Retraites : le choix de l’injustice (attac.org)

    Le rapport du Conseil d’orientation des retraites conteste le lien mécanique établi entre déficit et réforme des retraites. Ce rapport montre une fois de plus que l’existence du déficit est fondé sur des conventions et des hypothèses discutables et qu’en tout état de cause son ampleur reste minime (0,4 % du PIB dans les années à venir). […] La conclusion du COR est importante : « Au regard de ces résultats, il ne revient pas au COR de se positionner sur le choix du dimensionnement du système de retraite. Selon les préférences politiques, il est parfaitement légitime de défendre que ces niveaux sont trop ou pas assez élevés, et qu’il faut ou non mettre en œuvre une réforme du système de retraite » Et d’ajouter « les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ». L’avertissement est clair : réformer le système de retraite n’est pas une nécessité économique ou démographique, c’est un choix politique.

  • Un proche d’Emmanuel Macron nommé à la tête de l’Agence des participations de l’État (ouest-france.fr)
  • Énergie. Matignon invente le « payer plus et consommer moins » (humanite.fr)

    Élisabeth Borne a annoncé, mercredi, une augmentation de 15 % des factures d’électricité et de gaz. Alors que l’hiver s’annonce compliqué, selon RTE, le gouvernement mise sur la sobriété, sans jamais remettre en cause la loi du marché.

  • Salaires : moins d’un·e enseignant·e sur trois concerné·e par la revalorisation ! (sudeducation.org)
  • “J’ai été refusée partout” : alors que la phase ultime de Parcoursup se termine, des milliers de jeunes restent encore sur le carreau (france.tv)
  • Le CNED : laboratoire du management néolibéral dans l’Éducation nationale (regards.fr)

    Au Centre National d’Enseignement à Distance, les élèves sont des clients, le savoir une marchandise et les profs des employés maltraités. Enquête au cœur de la machine à casser l’école. […] Voilà donc qui sont les « profs rêvés de Blanquer » : des enseignants qui ne comptent pas leurs heures, qui passent leur temps à corriger sans avoir le droit de connaître leurs élèves, obéissent aveuglément à des protocoles conçus sans eux, tremblent devant leur hiérarchie et privilégient une relation de clientèle à la pédagogie. […] Nous assistons à la transformation d’une institution préalablement conçue pour compenser les impossibilités de l’école publique dans des cas très spécifiques et exceptionnels, en une institution soumise aux logiques de rentabilité et mobilisée pour préparer la néolibéralisation de l’école. Un projet qui se fait en silence sur le dos des enseignants les plus fragilisés mais aussi sur celui des élèves et étudiants privés de toute relation humaine et de la sociabilité qu’apporte l’école publique.

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