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Aujourd’hui — 26 décembre 2024Flux principal

Les trous noirs dans le contrôle des services de renseignement

23 décembre 2024 à 08:12

Ce texte restitue la prise de parole d’un membre de La Quadrature du Net à l’occasion d’un colloque organisé par la CNCTR, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, à Paris le 14 octobre 2024.

Ces dernières années, les services de renseignement français ont connu une croissante constante et continue de leurs pouvoirs, qu’il s’agisse des ressources budgétaires et humaines dont ils disposent que des prérogatives juridiques dont ils bénéficient. Or, l’enjeu du contrôle démocratique du renseignement – historiquement faible dans ces matières relevant de la raison d’État, et ce particulièrement en France – est largement resté secondaire. Il n’est donc pas surprenant de constater la permanence de véritables « trous noirs » dans le dispositif institutionnel français.

Opacité

Avant d’en venir à ces trous noirs, le premier point qu’il nous faut aborder à trait l’opacité des politiques publiques du renseignement, et la façon dont ce manque de transparence empêche une organisation comme La Quadrature du Net de cultiver une expertise sur le renseignement, et donc de porter une critique correctement informée, et donc perçue comme légitime. Si c’est à l’honneur des deux présidents de la CNCTR que d’avoir accepté, à l’occasion, de nous rencontrer, que dire des silences assourdissants que des parlementaires de la Délégation parlementaire au renseignement, des services eux-mêmes, ont opposé à nos demandes répétées de rendez-vous et d’échange ?

Ce colloque – le premier du genre – est certes bienvenu. Mais il ne permet pas de remédier à l’opacité systémique du champ du renseignement, la manière dont il maintient sciemment tout critique externe à distance, qu’il s’agisse de celle nourrie par des journalistes d’investigation ou de groupes militants attachés à la défense des droits humains. Alors que dans l’histoire du renseignement, en France et dans d’autres pays, c’est presque toujours cette critique externe qui semble avoir permise de remédier aux abus les plus graves, de documenter les illégalités en matière de surveillance, et ce bien sûr en lien avec leurs sources et autres lanceurs d’alerte issus le plus souvent des services.

Cette critique externe ne joue pas seulement un rôle crucial dans le cadre des controverses qui, régulièrement, se nouent autour des servies de renseignement. Elle est aussi nécessaire au travail des organes de contrôle institutionnalisés, ne serait-ce que pour leur permettre d’entendre un autre son de cloche, d’autoriser une forme de pluralisme dans ces matières, et faire en sorte que ces organes puissent être exposés à un autre d’autres points de vue. Cela est de nature à éviter que ces organes ne deviennent inféodés aux services qu’ils sont censés contrôler.

De fait, en dehors des quelques informations ayant filtré via des journalistes, et outre les rares allusions faites par les responsables du renseignement lors d’auditions parlementaires ou par la CNCTR, aucune information officielle n’est fournie en France quant à la nature et le coût des technologies de surveillance déployées par les services pour collecter, stocker et analyser les communications et autres données numériques. L’enjeu de leur imbrication dans les processus de production du renseignement, la nature des marchés publics et l’identité des sous-traitants privés, et même les interprétations juridiques ayant cours au sein des services quant à l’utilisation de ces système, restent également marqués par une grande opacité.

Pour finir, rappelons que cette opacité est d’autant plus illégitime, d’autant plus dangereuse, que depuis la dernière publication de la stratégie nationale du renseignement en 2019, et grâce aux rapports de la CNCTR depuis lors, on sait que l’activité des services dans les matières les plus sensibles sur le plan démocratique – je pense à la surveillance des mouvements sociaux —, sont en forte recrudescence. C’est notamment le cas s’agissant de groupes militants non seulement légitimes en démocratie mais nécessaires pour sortir nos sociétés de leur immobilisme face à la crise sociale et écologique.

Techniques

Outre cette opacité systémique, le droit du renseignement français reste marqué par de véritables trous noirs dans le contrôle de certaines modalités de collecte ou d’analyse des données. Passons donc en revue certaines des plus graves lacune du cadre juridique français.

Le plus significatif reside sans aucun doute dans l’absence de contrôle des échanges de données avec des services de renseignement étrangers. Depuis plusieurs années, la CNCTR demande de pouvoir contrôler le partage de données entre services français et services étrangers. En France, la question est d’autant plus pressante que les flux de données échangés entre la DGSE et la NSA ont connu une augmentation rapide suite à la conclusion des accords SPINS, signés fin 2015.
Or, la loi française exclut explicitement tout contrôle de la CNCTR sur ces collaborations internationales nourries par des services jouissant d’une forte autonomie.

Dans son rapport annuel publié en 2019, la CNCTR admettait que ce trou noir dans le contrôle du renseignement présentait un risque majeur, puisqu’il pourrait permettre aux services français de recevoir de leurs homologues des données qu’ils n’auraient pas pu se procurer légalement au travers des procédures définies dans la loi française. Dans le langage feutré qui la caractérise, la commission estimait qu’« une réflexion devait être menée sur l’encadrement légal des échanges de données entre les services de renseignement français et leurs partenaires étrangers ».

La CEDH a rappelé dans son arrêt Big Brother Watch du 25 mai 2021 que ces échanges devaient être encadrés par le droit national et soumis au contrôle d’une autorité indépendante (§ 362). Pourtant, à ce jour, la France est le dernier État membre de l’Union européenne à ne disposer d’aucun cadre juridique pour encadrer ces échanges internationaux.

Un autre de ces trous noirs est bien sûr l’immunité pénale liée à l’article 323-8 du code pénal et l’absence de tout encadrement législatif des activités de piratage informatique menées par les services français sur des équipements situés hors des frontières nationales. Cette absence d’encadrement conduit à ce que de telles activités soient de facto illégales, tandis que l’immunité pénale apparaît contraire à l’article 32(b) de la convention de Budapest sur la cybercriminalité. ce serait en l’état du droit parfaitement illégal.

Autre forme de surveillance non couverte par la loi et donc tout aussi illégale : la surveillance dite « en source ouverte » (OSINT), notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook ou X – une activité sur laquelle peu de choses ont fuité dans la presse mais dont on sait qu’elle a pris une importance croissante ces dix dernières années. L’achat de données aux data brokers n’est pas non plus régulé en droit français. Or cette activité qui a fait la controverse aux États-Unis, n’est pas non plus régulé en droit français, alors que rien ne permet de penser qu’elle ne soit pas aussi coutumière pour les services français.

Droits et garanties

Le droit français présente également d’énormes lacunes du point de vue des droits apportés aux personnes surveillées.

Le droit à l’information tout d’abord. Il s’agit-là d’un principe essentiel dégagé par la jurisprudence européenne : les personnes ayant fait l’objet d’une mesure de surveillance secrète doivent pouvoir en être informées, dès lors qu’une telle information n’est plus susceptible d’entraver l’enquête menée à leur encontre par les services. Dès son rapport publié en janvier 2018, la CNCTR passait en revue la jurisprudence afférente et mentionnait plusieurs exemples de législations étrangères – la loi allemande notamment – garantissant une procédure de notification des personnes surveillées, prévoyant un certain nombre d’exceptions étroitement limitées.

Il y a enfin l’absence de pouvoirs octroyés à la CNCTR pour tenir en échec des formes de surveillance illégale, et notamment l’absence d’avis conforme. Le Conseil d’État rappelait pourtant dans son arrêt du 21 avril 2021 relatif à la conservation généralisée des données de connexion que ce dernier était une exigence du point de vue du droit de l’Union européenne. Dans cette décision qui donnait largement gain de cause au gouvernement, le Conseil d’État se fondait sur l’arrêt La Quadrature du Net de la CJUE, en date d’octobre 2020, pour exiger que les avis rendus par la CNCTR sur les mesures de surveillance soient « conformes » (c’est-à-dire impératifs pour le gouvernement) et non plus simplement consultatifs.

Ces quelques aspects, loin de donner un aperçu exhaustif de tous les problèmes posés par le droit français en matière de surveillance numérique conduite par les services de renseignement, suffit à illustrer le fait que, en dépit des compliments reçus par la France de la part d’un certain rapporteur de l’ONU à la vie privée qui restera de triste mémoire, la France a encore beaucoup à faire pour se hisser au niveau des standards internationaux, lesquels devraient pourtant être considéré comme un socle minimal dans tout État de droit qui se respecte.

2025 marquera les 10 ans de la loi renseignement. Pour continuer notre travail sur la surveillance d’État l’année prochaine, nous avons besoin de votre soutien. Alors si vous le pouvez, faites un don à La Quadrature du Net.

[bonus] Dans les coulisses du podcast des 20 ans de Framasoft

Par : Framasoft
26 décembre 2024 à 03:07

Ça y est, les deux épisodes du podcast Projets Libres ! qui racontent les 20 ans de Framasoft sont sortis ! Et comme démontré par chaque épisodes de ce podcast, il y a de la rencontre humaine de partout : surtout dans un projet de podcast pour raconter un projet associatif !

🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21ième année !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2024)

 

Framasoft ouvre donc les lignes du Framablog à Walid Nouh (le réalisateur de cette série de podcasts libres sur des projets libres qu’on ne saurait trop vous conseiller), car nous avions fortement envie de vous raconter les coulisses de ces enregistrements… Avec, entre parenthèses et en italiques, des petites « notes de Pouhiou » pour contextualiser ce qu’il s’est passé côté Framasoft.

photo de Walid Nouh

Walid (crédit : site du podcast Projets Libres ! )

Automne 2023 : un épisode consacré à PeerTube fait naître une idée.

Quelques semaines après la publication de l’épisode sur l’histoire de Peertube avec Pouhiou et Booteille, je reçois un mail de Pouhiou me demandant si cela pourrait m’intéresser de raconter l’histoire humaine des 20 ans Framasoft. L’équipe a apprécié l’épisode sur PeerTube, et me propose donc un autre projet.

(Walid est ici très modeste : participer à ce podcast est une chance. Il travaille brillamment son sujet en amont, pour ouvrir un espace où on se sent à l’aise de raconter les rencontres, les envies, les joies, les atermoiements… bref les partages humains qui font qu’un projet avance. C’est rare (et précieux) que quelqu’un vous tende une chaise et une oreille pour vous dire : « vas-y, raconte moi. » — Note de Pouhiou)

Les choses sont posées avec cette petite phrase :

Donc si le projet t’intéresse, il faudra que tu poses clairement ton cadre et tes limites, histoire de ne pas te faire déborder par le sujet

(il faut dire qu’à Framasoft nous avons 20 ans d’Histoire et d’histoires à raconter, et une quarantaine de bavard·es invétérées actifves… sans compter les membres des années passés. Y’a de quoi se faire noyer sous les anecdotes ! — NdP)

capture d'écran de la page des choix pour s'abonner au podcast projets Libres

Cliquez pour choisir comment vous abonner au podcast Projets Libres !

Automne 2024 : on passe à l’action

Le temps passe, et je commence à faire plus ample connaissance avec Pierre-Yves Gosset (pyg) quand on se croise sur les salons (Capitole du libre, JDLL, RPLL, etc).

Bref, j’avais un peu procrastiné sur le sujet en pensant à la masse de travail que cela représente (et surtout au format que je pourrais imaginer) !

Et puis en octobre, le mois dernier, Pouhiou me recontacte pour savoir si je suis toujours intéressé : est-ce que vous ne seriez pas intéressé, vous, par faire une interview de l’équipe de Framasoft, suivant le format que vous avez vous-même défini ^^ ?

(Franchement, de notre côté, c’était une bouteille à la mer… Avec une année 2024 tumultueuse, nous n’avons pas pu relancer Walid avant octobre… Donc nous n’imaginions pas qu’il réponde ainsi au quart de tour, avec enthousiasme… et ça nous a fait très chaud au cœur ! — NdP)

J’accepte donc de suite et je réfléchis rapidement à un format. Je propose de partir sur une entrevue en deux parties, un peu comme ce que j’avais fait pour les épisodes sur GLPI.

On se met d’accord sur les intervenants, et l’équipe me demande de ne pas faire de trame pour avoir le côté spontané (je fais toujours une trame que je soumets aux invité.es, ce qui m’aide à mener l’entrevue).

La seule contrainte c’est que les deux épisodes doivent être enregistrés sur une semaine (je me dépêche donc de proposer les deux framadates !).

(Notons ici que nous devons beaucoup au professionnalisme de Walid. Car quand il accepte, d’abord on est surpris, ensuite on est contentes, et enfin on panique un peu d’avoir déjà un calendrier un peut trop rempli… Mais il nous a géré de main de maître ! — NdP)

capture d'écran de la page du podcast projets libres dédié à Framasoft

Cliquez pour aller écouter le premier épisode du podcast racontant les 20 ans de Framasoft

21 et 23 octobre 2024 : silence, ça tousse !

L’enregistrement du premier épisode ne se passe pas dans les meilleures conditions car Alexis a une connexion capricieuse, et il se déconnecte une dizaine de fois pendant l’enregistrement… Pierre-Yves et moi n’étions pas super sereins, mais finalement plus de peur que de mal, j’ai bien récupéré toutes les bandes sons !

(Là encore, Walid fait preuve de beaucoup de méthode dans l’enregistrement et le montage, ce qui a permis un si beau résultat — NdP)

Le second enregistrement se passe bien, à part un Pouhiou un peu malade. Nous avons tout le temps pour parler et enregistrer, et donc dire l’essentiel.

(Alors en vrai j’étais rétamé par une vilaine crève, j’ai dormi tout l’aprèm, je me suis shooté au paracétamol + un truc à la vitamine C du fond de ma trousse à pharmacie… et après l’enregistrement j’ai passé trois jours sous la couette. Mais j’ai dû bien tricher si ça ne s’entend pas trop :p — NdP)

Au final j’ai quatre heures de discussions passionnantes qu’il va falloir monter, transcrire et mettre en forme (cela représente environ 12 à 15 heures de travail).

(Et encore, si ce n’est « que » 15 heures de boulot, c’est parce que maintenant tu es rôdé, Walid… C’est important de dire que derrière tout podcast, toute vidéo, tout article blog… il y a un travail de mise en forme important, souvent ingrat et invisible. — NdP)

capture d'écran de la page du podcast projets libres dédié à Framasoft

Cliquez pour aller écouter le deuxième épisode du podcast racontant les 20 ans de Framasoft

Les leçons de ces enregistrements

J’en tire quelques leçons :

  • c’est une grande marque de confiance dont je suis très fier
    • (C’est le soin que tu mets dans ton travail qui se voit et inspire confiance, en fait. — NdP)
  • j’ai appris plein de choses et j’ai pu poser mes questions
  • il faut bien confirmer que les gens ont reçu mon invitation pour l’enregistrement…
    • (Oui alors il faut dire que les Frama-tête-en-l’air sont nombreuses, dans l’association ^^ — Note de Pouhiou)
  • si tu connais les gens ou le sujet, c’est possible de faire des épisodes intéressants sans trame (merci les conversations avec pyg !), sinon c’est compliqué de ne pas passer à côté des choses qui te semblent importantes
  • ces deux épisodes sont un bon résumé de ce qui a déjà été publié sur toute cette aventure. J’avais comme envie de donner aux auditeur.ices un panorama de ce qui s’est passé d’important pendant ces vingt ans pour l’asso, et de montrer les transformations qui se sont produites
    • (et nous on trouve que c’est très réussi… on espère que les personnes qui ont écouté le podcast aussi ! — NdP)

En conclusion je remercie l’équipe de Framasoft pour sa confiance, et j’espère que vous aurez autant de plaisir à écouter (ou lire) ces entrevues que j’en ai eu à les réaliser !

Je sais que les notes que j’ai ajoutées à ton témoignage peuvent paraître flagorneuses… mais elles sont simplement vraies.

C’est vraiment à nous, Walid, de te remercier.

C’est toi qui a répondu présent, écouté, organisé, réfléchi, travaillé, enregistré, dérushé, monté, transcrit, traduit… Bref c’est toi qui a offert ton travail à Framasoft pour nous aider à partager un peu plus l’histoire de notre association. Et pour cela, tu as toute notre reconnaissance. (cette note-là n’est pas que de Pouhiou… mais de tout Framasoft)

illustration où des animaux mascottes de projets framasoft rassemblent des ballons sur deux piquets au sol. Les ballons prennent la forme d'un 20 géant.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Les 20 ans de Framasoft : ne loupez rien !

Nous sommes fin 2024, et Framasoft fête ses vingt années d’existence associative avec

À ce jour, nous avons collecté 213 766 € sur notre objectif de campagne. Il nous reste 7 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.

Alors : défi relevé ?

🎈 Je soutiens la 21e année de Framasoft 🎈

Bilan de deux années d’actions pour « Dégoogliser les assos » 🦆🦆

Par : Framasoft
24 décembre 2024 à 03:00

En lançant en octobre 2022 la campagne COllectivisons INternet / COnvivialisons INternet (coin coin pour les intimes), nous annoncions notre ambition de poursuivre le mouvement émancipateur lancé par Dégooglisons Internet et approfondi par Contributopia, sans limiter nos actions aux « petits gestes individuels de dégooglisation ». Notre objectif : fournir des outils numériques aux associations et collectifs qui œuvrent pour le bien commun et le bien des Communs.

Un peu plus de deux ans après le lancement de cette feuille de route, il est temps pour nous de vous présenter le bilan des 4 projets la constituant.

🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2024)

Emancip’Asso, favoriser l’émancipation numérique du monde associatif

Bannière Emancip'Asso : "les géants du numérique, c'est pas automatique !"

Première étape : accompagner la montée en compétences des fournisseurs de services numériques éthiques

Ayant constaté que les fournisseurs de services numériques éthiques étaient peu nombreux à proposer des solutions prenant réellement en compte les besoins des associations, notamment l’accompagnement nécessaire pour mener à bien une démarche de transition vers des outils numériques libres, nous avons souhaité accompagner la montée en compétences de ces acteurices à travers deux dispositifs : une formation et un cours en ligne (MOOC).

Nous avons publié le bilan complet de ces dispositifs sur le Framablog fin 2023. Rappelons tout de même que 20 personnes se sont retrouvées à Paris en janvier 2023 pour participer à la formation « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » et que courant 2023, cette formation a été transposée en cours en ligne sur la plateforme https://mooc.chatons.org/.

screenshot de la page d'accueil du MOOC Emancip'Assp

C’est bien évidemment à son lancement il y a un an que la fréquentation du MOOC a été la plus importante : plus de 2000 consultations des leçons en décembre 2023 (dont 1253 provenant d’apprenant⋅es identifié⋅es) et 1150 en janvier 2024. À compter de février, on note une consultation bien plus faible, mais régulière des leçons à hauteur de 120 consultées en moyenne chaque mois. Sachant qu’il est possible de suivre le MOOC de manière anonyme, il n’est pas aisé de déterminer le nombre réel d’apprenant⋅es, mais on comptabilise 91 comptes créés qui ont suivi tout ou partie du MOOC.

Seconde étape : un site web pour que les associations trouvent qui peut les accompagner dans leur émancipation numérique

Si le site emancipasso.org a été réalisé au cours de l’année 2023, c’est en mars 2024 que nous avons communiqué spécifiquement à son sujet auprès des associations. La campagne de communication « Associations : les géants du numérique, c’est pas automatique ! » s’est articulée autour d’articles de blog (l’un présentant le projet, les autres documentant la démarche de plusieurs associations en cours de transition), de publications sur les réseaux sociaux (#EmancipAsso) pour visibiliser les prestataires du répertoire et célébrer les associations qui ont mis en cohérence leurs outils et leurs valeurs, d’un webinaire de présentation et d’une campagne d’emailing auprès des organisations de l’ESS.

S’il est difficile d’évaluer si cette campagne a permis aux associations de prendre conscience de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant les outils du capitalisme, on peut se féliciter que la communauté Emancip’Asso, espace d’entraide pour échanger bonnes pratiques, conseils et astuces, ait progressivement été rejointe par des associations et des acteurices de l’écosystème du numérique émancipateur. On comptabilise à ce jour 145 comptes, dont quasiment la moitié (48,3 %) y ont contribué. Au total, la communauté a accueilli 105 échanges, lesquels représentent au total 360 messages. Ces échanges sont principalement initiés par des membres d’associations pour exprimer des besoins techniques ou stratégiques. La communauté (prestataires et/ou autres associations) y répond rapidement (délai de moins de 3 jours en général) et on estime que le niveau de satisfaction est élevé. De plus, l’outil est un bon moyen pour les prestataires recensés dans le répertoire de valoriser leur savoir-faire.

screenshot du forum Emancip'Assp

On peut aussi se réjouir de voir de plus en plus de prestataires soumettre leur candidature pour intégrer le répertoire. En l’espace d’un an, leur nombre a doublé : ils étaient 25 en décembre 2023, 33 au lancement de la campagne de communication en mars et 52 désormais.

Enfin, afin de faire connaître Emancip’Asso au plus grand nombre, nous l’avons présenté à plusieurs reprises en 2024 :

  • le 31 janvier au Forum national de l’ESS (Niort)
  • le 25 avril lors d’un webinaire pour le réseau Numéris’Asso
  • le 26 mai aux Journées du Logiciel Libre (Lyon)
  • le 10 juin aux Rencontres Professionnelles du logiciel libre (Lyon)
  • le 26 septembre lors d’un webinaire pour la communauté de la Fondation Crédit Coopératif
  • le 13 novembre au Forum National des Associations et fondations (Paris)
  • le 23 novembre au Campus du Libre (Lyon)
  • le 10 décembre lors d’un mardi de l’ESS (Lyon) sur Les Communs numériques, leviers de la transformation sociale

Perspectives

Emancip’Asso n’en est qu’à ses débuts et a vocation à durer dans le temps, pour convaincre toujours plus d’associations de mettre en cohérence leurs outils numériques avec leurs valeurs.

Nous allons continuer à faire connaître le site emancipasso.org en :

  • communiquant régulièrement sur les prestataires recensés dans le répertoire ;
  • présentant les ressources qui y sont répertoriées ;
  • animant la communauté Emancip’Asso ;
  • développant les partenariats avec les fédérations d’associations ;
  • développant notre présence lors des événements nationaux du secteur associatif ;
  • animant webinaires de présentation, ateliers ou conférences.

Et nous comptons sur le bouche-à-oreille pour que ce site devienne une ressource incontournable pour toutes les associations : n’hésitez pas à présenter cet outil à vos associations préférées !

Si vous le souhaitez, vous pouvez nous donner les moyens de continuer à faire découvrir Emancip’Asso auprès des nombreuses associations qui utilisent encore les outils des géants du web.

Soutenir Emancip’Asso (et Framasoft)

 

Peer.Tube, mettre en valeur le PeerTube pour lequel nous œuvrons

PeerTube pouvant être utilisé par toutes et n’importe qui, on peut parfois trouver tout et n’importe quoi dans cet univers de vidéos, dont des contenus qui ne nous correspondent pas du tout. Ce n’est pas notre rôle de les interdire, mais cela peut être notre rôle de promouvoir des vidéos sur PeerTube qui nous rendent fièr·es de tout ce travail que nous fournissons depuis plus de 7 ans sur ce logiciel.

Notre idée était donc de créer sur le site peer.tube une vitrine de vidéos PeerTube qui nous enthousiasment. En réalisant ce travail de curation, via la sélection de contenus de qualité, nous aurions ainsi pour répondre à celles et ceux qui nous demandent comment trouver des vidéos intéressantes sur PeerTube : essaye sur peer.tube !

Nous avions prévu 4 axes de développement sur ce projet :

  • se fédérer avec des instances et chaînes au contenu original,
  • partager nos choix de fédération pour que d’autres instances puissent les suivre,
  • permettre à des créatrices de contenus qui ne trouvent pas leur place sur d’autres instances de candidater pour avoir un compte sur peer.tube,
  • tenter de faire communauté avec les administratrices et administrateurs d’autres instances qui ont établi leur ligne éditoriale.

Si, en 2022, nous avions déjà commencé ce travail en proposant sur peer.tube une sélection de chaînes « qui valent le détour » et de quelques playlists en anglais et en français, nous n’avons au final pas trouvé l’énergie et la disponibilité d’avancer davantage dans ce projet.

screenshot de la page d'accueil de peer.tube

Pour autant, le besoin est, selon nous, toujours d’actualité. Nous avions d’ailleurs pensé que l’application PeerTube que nous venons de publier pourrait en partie y répondre. Mais c’était avant qu’on découvre que les magasins d’applications d’Apple (AppStore) et Google (PlayStore) n’étaient manifestement pas prêts à héberger un client pour (non pas une plateforme mais) un réseau de plateformes autonomes de partage de vidéos. Ainsi, pour pouvoir publier l’application PeerTube, nous avons dû présenter l’application mobile avec une « liste autorisée » de plateformes PeerTube répondant à leurs normes. Normes qui font que certains comptes et certaines chaînes que nous trouvons pertinents (et qui sont déjà dans notre sélection sur https://peer.tube/) en sont exclus.

Si le projet Peer.Tube n’a pas vu le jour sous la forme qu’on avait imaginée en 2022, on espère cependant qu’on pourra envisager sa transformation (ou sa relance) prochainement. En 2025, on aimerait continuer à mettre un peu d’énergie et de moyens pour davantage valoriser les contenus de qualité postés sur le réseau PeerTube. Cela pourrait être en prolongeant l’expérience de la newsletter de l’écosystème PeerTube envoyée en avril dernier… ou bien d’une toute autre façon…

Si vous pensez que c’est une bonne idée, n’hésitez pas à nous le faire savoir : quelques encouragements en commentaire et/ou votre soutien financier nous serons très précieux.

Soutenir la promotion de PeerTube (et Framasoft)

 

Framaspace, cloud convivial pour collectifs solidaires

Deux ans après l’annonce de Framaspace, un environnement de travail en ligne collaboratif pour outiller les associations et collectifs qui veulent changer le monde, 1627 organisations ont rejoint ce service gratuit basé sur le logiciel libre Nextcloud. C’est 125 de plus depuis la publication de l’article de blog du 26 novembre, ce qui nous conforte dans l’idée que ce service répond bien à un besoin.

Un environnement de travail collaboratif tout-en-un…

Entre la version beta lancée le 15 novembre 2022 et aujourd’hui, le service Framaspace a bénéficié de nombreuses améliorations via :

  • plusieurs mises-à-jour majeures de Nextcloud, le logiciel derrière Framaspace ;
  • le développement et l’ajout de 2 applications : Visites guidées et Transfert de propriété ;
  • l’ajout de 3 autres applications : Formulaires, Tableaux et Paheko.
Illustration - Dans l'espace, une licorne fait apparaitre des bulles de sa baguette magique. Dans les bulles, on trouve des symboles : un boulier, des fichiers, etc.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Framaspace, c’est aujourd’hui une suite logicielle qui intègre 13 outils :

📁 un espace de stockage / partage de documents (drive)

🗒️ une suite bureautique pour l’édition collaborative des fichiers

📷 une application pour créer des albums de photos ou des vidéos

💬 la possibilité d’échanger par conversation écrite ou en visioconférence avec les autres utilisateur⋅ices

👥 un carnet de contacts où en plus d’y enregistrer vos contacts personnels, vous pouvez créer des groupes pour les organiser et des équipes pour partager des données spécifiques

🗓️ une application pour créer des agendas, y ajouter vos événements et les partager

🗂️ un outil de gestion de projet de style kanban destiné à la planification personnelle et à l’organisation de projets en équipe

📣 un module d’annonces qui permet de publier des informations à destination de tous les utilisateur⋅ices de votre Framaspace

🔄 une application permettant aux associations qui ont rejoint Framaspace de coopérer entre elles autour de projets communautaires, en construisant des connaissances partagées via l’édition collaborative de contenus

📊 un outil pour créer des formulaires simples dont les résultats sont visibles directement ou transférés dans un fichier .csv ou un tableur

🧩 un outil de gestion de la vie associative (gestion des membres, gestion des activités et gestion comptable)

📝 une application pour gérer des listes de tâches et de les partager avec d’autres utilisateur⋅ices

🚀 un outil no code qui permet de créer des mini-applications (réservé à un public ayant une bonne maîtrise des outils numériques)

Et on ne compte pas s’arrêter là ! Même si nous proposons désormais une offre relativement complète. Avec l’installation de la version 30 de Nextcloud début 2025, de nouvelles fonctionnalités intéressantes vont être ajoutées. Pour la suite, nous envisageons de mettre en place une infrastructure plus performante pour augmenter les capacités de l’outil de visioconférence intégré à Framaspace pour que cette fonctionnalité soit accessible à davantage de participant⋅es.

De plus, nous évaluerons l’intégration de nouvelles applications, comme celle mettant à disposition un tableau blanc interactif et partagé, ou celle proposant des dossiers de groupes (qui reste pour l’instant un peu trop buguée à notre goût). Nous estimerons la pertinence d’intégrer la valorisation du bénévolat. Et nous verrons si nous avons les moyens humains et financiers d’ajouter la possibilité de créer et gérer votre site web associatif, directement depuis votre Framaspace.

Soutenir Framaspace (et Framasoft)

 

… adopté par des organisations œuvrant à la transformation sociale et environnementale

Grâce aux informations renseignées lors de chaque inscription, il nous est possible d’avoir une petite idée de qui sont les bénéficiaires de Framaspace. On constate ainsi que ce sont des structures plutôt récentes : 42 % d’entre elles ont moins de 5 ans alors que 26 % ont entre 5 et 15 ans et 32 % plus de 15 ans. Elles sont même 10 % à avoir été créées en 2024.

graphique en barre montrant en absysse le nombre de structures et en ordonnée les années de création

 

La majeure partie d’entre elles (70 %) sont constituées en associations, mais 25 % sont des collectifs informels et 5 % des syndicats.

Quant à leurs domaines d’intervention, elles sont 43 % à indiquer qu’elles œuvrent dans l’éducation, 41 % dans le social et 40 % dans l’environnement.

Nous le constations déjà en 2022 et 2023 et cela se confirme en 2024 : nous avons réussi à cibler le public que nous souhaitions toucher : des associations (déclarées ou de fait) plutôt petites, avec de petits budgets dont les domaines d’intervention sont l’éducation, l’environnement, le social ou le culturel. Ce qui n’est pas étonnant quand on connaît le public de Framasoft !

Du côté des usages, 46 % d’entre elles ont créé entre 1 et 4 comptes sur leur Framaspace, 20 % entre 5 et 9 comptes, 10 % entre 10 et 14 comptes et seulement 24 % ont créé 15 comptes et plus. Rien d’étonnant à cela puisque Framaspace est réservé aux petites organisations.

Elles sont finalement assez peu nombreuses à être contraintes par la capacité de stockage maximum que nous avons fixée : 90 % stockent sur leur Framaspace moins de 5 Go de données et seulement 2 % d’entre elles ont dépassé les 20 Go de données alors qu’elles sont 8 % à utiliser entre 5 et 20 Go.

Pour construire les fondations d’une communauté francophone d’utilisateur⋅ices de Nextcloud et favoriser l’entraide entre les utilisateur⋅ices de Framaspace, nous avons mis en place un forum. A ce jour, 388 comptes y ont été créés, ce qui est encore trop peu à notre goût au regard du nombre de structures utilisant Framaspace. En revanche, les échanges vont bon train puisque 1642 messages ont été postés au sein de 497 sujets différents.

En 2025, nous souhaitons mettre davantage d’énergie pour inciter les structures qui ne l’ont pas encore rejoint à le faire et pour animer et modérér les échanges qui s’y tiendront. Cela ne pourra évidemment se faire que si vous nous en donnez les moyens.

Soutenir les 1600 bénéficiaires de Framaspace (et Framasoft)

 

Et la suite ? promouvoir et faciliter l’adoption !

Le projet Framaspace n’en est qu’à ses débuts et, en 2025, nous espérons que davantage d’associations et collectifs pourront en bénéficier. Car si accueillir 1627 organisations est déjà un exploit technique, nous aimerions davantage permettre à ces structures de s’émanciper des outils des géants du web. Pour cela, nous souhaitons consacrer davantage de temps à la promotion de ce service.

Un autre objectif pour l’année à venir est de développer l’accompagnement aux usages de Framaspace. Mieux accompagner les utilisateur⋅ices, notamment celles et ceux qui découvrent Nextcloud, nous semble essentiel au regard de la complexité de l’outil. Nous allons nous lancer dans la réalisation du tutoriel interactif dont vous serez l’héroïne ou le héros et comptons produire plusieurs tutoriels sur des fonctionnalités avancées de NextCloud, en particulier sur les apps « Formulaires », « Tableaux » et « Paheko ».

Enfin, nous souhaitons inciter à la « collaboration politique » entre les espaces. Que cela soit en mettant en valeur les possibilités de « fédération » (c’est-à-dire la possibilité de lier et de partager des informations entre plusieurs espaces Framaspace ou Nextcloud), ou en proposant une « veille militante » partagée afin de faciliter les mobilisations (ce qui nous semble particulièrement essentiel en ce moment).

À la louche, on estime que le service Framaspace nous a coûté 30 000 € en 2024 : la moitié de cette somme a servi à louer des serveurs, l’autre à rémunérer les équipes techniques. Mais si en 2025, comme nous le souhaitons, nous consacrons davantage de temps à promouvoir Framaspace, développer l’accompagnement à sa prise en main et inciter à la collaboration entre utilisateur⋅ices, ces coûts vont forcément augmenter.

Nous pensons sincèrement qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens. Si vous le pensez aussi, que vous bénéficiez ou non d’un Framaspace, nous avons donc besoin de votre soutien, dès maintenant, afin de nous « aider à aider » ces structures non seulement à quitter les GAFAM et à mettre leurs outils en cohérence avec leurs valeurs, mais aussi et surtout à mieux agir, à mieux coopérer, à mieux créer du lien. À mieux faire société, ensemble.

Soutenir l’avenir de Framaspace (et Framasoft)

 

ECHO Network, comprendre les besoins de l’éducation populaire hors de nos frontières

Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet et un réseau de 7 structures associatives d’éducation populaire provenant de 5 pays européens (Céméa Federzione Italia, Céméa Belgique, Willi Eichler Academy, Solidar Foundation, Centar Za Mirovne Studije et Framasoft) mené par l’association d’éducation populaire des Céméa France.

logo du projet Echo Network

Si ces organisations ont en commun d’accompagner les citoyen⋅nes dans leur autonomie et leur émancipation, elles s’interrogeaient sur comment accompagner leurs publics à s’émanciper des services des géants du web. Le projet s’est donc donné comme objectif de promouvoir la citoyenneté numérique en outillant les organisations de jeunesse et plus largement les associations, à analyser et comprendre les effets du numérique sur nos vies, nos organisations et nos relations, en tenant compte des droits des personnes ; et en proposant des alternatives numériques éthiques, respectueuses de l’environnement et des droits humains.

5 temps forts en 2023

En 2023, les partenaires du projet se sont rencontrés, ont échangé des pratiques et expérimentés des méthodes d’animation lors de 5 temps forts. Un séminaire d’ouverture s’est tenu en janvier 2023 à Paris et a été suivi de 4 visites d’études dans chacun des pays pour échanger sur les usages numériques spécifiques à leurs pays, leur culture, leur langue. Si ces rencontres ont permis une meilleure compréhension du contexte de chacun·e, elles ont surtout favorisé l’acquisition de connaissances et de compétences.

Le séminaire d’ouverture co-organisé par les Ceméa France et Framasoft a rassemblé à Paris une trentaine de participant·es représentant les partenaires du projet ECHO Network et plus de vingt personnes des réseaux de l’éducation nouvelle, de la médiation numérique, des communs et du libre. Pendant 3 jours, les participant⋅es ont pu faire connaissance et échanger sur les notions d’Éthique, de Communs, d’Humanisation et d’Ouverture dans le numérique.

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La première visite d’étude s’est tenue à Berlin du 27 au 31 mars 2023. Organisée par la Willi Eichler Akademy sur la thématique « jeunes, réseaux sociaux et éducation politique », elle a permis aux participant⋅es de questionner leurs usages des réseaux sociaux (comment partager nos messages en restant cohérent⋅es avec ce que l’on défend) et de mieux comprendre comment les jeunes générations les appréhendaient.

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Du 12 au 17 juin 2023, c’est sous le soleil de Bruxelles que s’est tenue la deuxième visite d’étude sur la thématique « pratiques d’éducation active pour sensibiliser aux outils éthiques ». Les participant⋅es ont pu expérimenter de nombreux formats d’animation pour partager leurs connaissances en matière de numérique éthique, mais aussi rencontrer les différentes organisations locales ou se former à la captation vidéo ou à la diffusion radio.

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La troisième visite d’étude s’est déroulée à Rome du 27 au 29 septembre 2023. Organisée par la fédération italienne des CEMEA autour de la thématique « Entre présentiel et distanciel, quelle utilisation du numérique ? », elle s’est articulée autour de rencontres avec plusieurs associations italiennes, dont les formateur·ices ont témoigné de leur utilisation des outils numériques en formation, d’ateliers de réflexion et de production sur les enjeux du numérique dans les formations et les contenus pédagogiques et la rencontre avec une chercheuse de l’Université de Rome Tre autour des enjeux de l’Intelligence Artificielle.

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Le consortium du projet ECHO Network s’est retrouvé pour la dernière visite d’étude du projet, à Zagreb du 5 au 7 décembre 2023 au Center for Peace Studies, organisation croate de défense des droits humains. Les participant·es ont pu rencontrer différentes organisations croates utilisant le numérique dans leurs activités, échanger sur la question des Droits Humains et de l’IA, sur le rôle d’Internet dans les mouvements anti-guerre en Croatie dans les années 90 et de la cyber-surveillance.

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2024 : production et valorisation

Après ces 4 visites d’études, le projet ECHO Network était consacré en 2024 à la production de ressources qui pourraient servir à d’autres associations en Europe. Lors d’un échange en mars, nous nous sommes mis d’accord sur la forme que prendrait nos réalisations et comment se répartir le travail. Framasoft a pris en charge la réalisation d’un site web pour présenter l’ensemble de ces productions.

screenshot de la page d'accueil du site https://echo-network.eu/

Vous pouvez ainsi trouver sur le site https://echo-network.eu :

  • une cartographie des structures œuvrant pour un numérique éthique à travers la formation, la construction d’outils et/ou la proposition de services
  • un référentiel de ressources et outils disponibles dans le réseau des partenaires en lien avec la promotion de la citoyenneté numérique
  • des démarches d’animation à destination des éducateur·ices et des jeunes pour analyser et comprendre
  • un guide de survie numérique pour les représentant⋅es d’associations qui souhaitent engager une transition numérique en lien avec leurs valeurs associatives
  • un plaidoyer pour une transition numérique éthique et durable

Les partenaires du projet ECHO Network se sont retrouvés une dernière fois à Bruxelles du 4 au 6 novembre 2024 pour finaliser le bilan du projet et le présenter lors d’un événement organisé par Solidar au Comité économique et social européen, un organe consultatif de l’Union Européenne. Cet événement a permis de réunir les acteurs de l’éducation et de la formation et les décideurs politiques européens lors d’une table ronde politique sur le thème de la transition numérique éthique et durable.

photo d'un temps lors de la table-ronde organisée au Comité économique et social européen

Présentation du projet au Comité économique et social européen

 

Tout au long de ce projet, nous avons pu découvrir les différences de fonctionnement, d’actions et de culture de nos structures respectives. Les activités de Framasoft sont évidemment assez différentes des méthodes d’animation des Ceméa ou des actions de plaidoyer de Solidar. De plus, nous n’avons pas pour habitude de faire des rencontres dans toute l’Europe (qui restent assez chronophages en particulier lorsqu’on évite le transport aérien), notre fonctionnement plus dynamique préfère les échanges asynchrones et à distance. Pour autant, ces rencontres nous ont permis de découvrir nos points communs et nos discours partagés, et nous nous réjouissons d’avoir apporté notre regard aux enjeux du numérique qui ont pu être discutés.

Nous espérons que les contenus présents sur ce site aideront les membres de la société civile au niveau européen à la recherche de ressources autour du numérique éthique, et nous nous efforcerons d’y référer et de diffuser ses contenus sous licence libre, en particulier au sein de notre réseau non-francophone.

Soutenir la participation de Framasoft à ECHO Network

Vous reprendrez bien un peu de numérique émancipateur pour Noël ?

Au regard de ce long bilan, et même si nous n’avons pas mené tous ces projets dans leur intégralité, nous estimons avoir atteint l’objectif que nous nous étions fixé, à savoir fournir des outils numériques aux associations et collectifs qui œuvrent pour le bien commun et le bien des Communs. Et on est sacrément fier⋅es de ce que nous avons accompli ces deux dernières années, dans un contexte mouvementé.

Pour autant, nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin ! Il reste encore beaucoup à faire pour que toutes les structures qui veulent changer le monde mettent en cohérence leurs outils numériques et leurs valeurs. D’ailleurs, on compte sur vous pour leur faire découvrir tout ce que nous avons mis en place ces deux dernières années. Et pour vous aider, on vous a concocté une petite vidéo qui présente en 13 min chrono l’offre de Framasoft à destination des associations.

En cette veille de Noël, et même si nous ne sommes pas hyper fans des fêtes religieuses et consuméristes, on se dit que vous nous feriez un chouette cadeau en participant à rendre virale cette vidéo ! Alors, n’hésitez pas à la partager auprès de votre famille, votre cercle amical, vos collègues et bien évidemment auprès de vos communautés.

Soutenir les actions qui dégooglisent les associations (et Framasoft)

 

Le défi : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !

Framasoft est financée par vos dons ! Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 d’aventures et nous aider à continuer et décoller une 21e année.

Framasoft, c’est un modèle solidaire :

  • 8000 donatrices en 2023 ;
  • plus de 2 millions de bénéficiaires chaque mois ;
  • votre don (défiscalisable à 66 %) peut bénéficier à 249 autres personnes.

Jauge de dons de Framasoft au 24 décembre 2024, à 201 425 €

À ce jour, nous avons collecté 201 425 € sur notre objectif de campagne. Il nous reste 7 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.

Alors : défi relevé ?

🎈 Je soutiens la 21e année de Framasoft 🎈

Alternatiba poursuit sa sortie des logiciels propriétaires et adopte un outil de base de données no-code et libre

Par : Framasoft
23 décembre 2024 à 08:46

Le mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale nous parle de sa vision des outils numériques et comment il entreprend de sortir concrètement des logiciels privateurs. Partage d’expérience dans la mise en place d’un outil de base de données no-code.

Bonjour Adrien et Gauthier ! Pouvez-vous vous présenter ?

Salut, ici Gauthier, profil type de l’ingénieur qui aurait pu travailler dans la voie toute tracée de l’industrie mais qui se posait trop de questions pour ça. Après une escapade dans l’éducation nationale, je suis devenu militant à plein temps à Alternatiba / ANV-COP21 Grenoble, puis je me suis impliqué de plus en plus dans l’équipe informatique globale jusqu’à devenir salarié du mouvement en 2021. Je suis aussi impliqué dans plein d’assos militantes ou dans le domaine de l’animation, et je traîne dans le monde du numérique libre depuis quelques années ! Aujourd’hui, je dirais que je suis un geek (barbu, lunettes et tout 🤓) qui comprend à peu près ce que disent les machines (encore que…), mais qui préfère surtout parler aux humains (c’est ça qui est intéressant !).

 

Salut ! Moi, c’est Adrien ! J’ai 35 ans. Dans une autre vie, j’ai fait des études de maths pour l’information et une thèse en cryptographie quantique. J’ai quitté le monde de la recherche après mon doctorat et j’ai travaillé pour différentes ESN. J’ai notamment fait une mission de 3 ans en tant qu’ingénieur de recherche en analyse de données pour Michelin. J’ai démissionné durant l’été 2021 pour me consacrer entièrement à des engagements associatifs, notamment à Alternatiba et ANV-COP21 à Clermont-Ferrand, mais également dans un atelier bois partagé ou pour la monnaie locale du Puy-de-Dôme. J’ai rejoint Gauthier à la commission informatique d’Alternatiba en décembre 2022.

 

Le mouvement Alternatiba est déjà relativement médiatisé et connu, mais sans doute pas de tout le monde. Alors, c’est quoi Alternatiba ? Et quel est votre rôle ?

Alternatiba et Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) sont les deux « jambes » d’un même mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale. Né au Pays Basque en 2013, ce mouvement forme aujourd’hui un réseau de 115 groupes locaux implantés sur les territoires et vise à relever le défi climatique en contribuant à faire émerger un mouvement de masse, à la fois radical, populaire, non-violent et déterminé. Alternatiba promeut les alternatives et fait de la mobilisation citoyenne (organisation de marches climat, de villages des alternatives, d’actions de plaidoyer, etc.) En parallèle la « jambe » ANV-COP21 s’oppose et résiste face aux projets climaticides par l’organisation d’actions de désobéissance civile non violente.

Ces deux « jambes » nous permettent de faire passer les citoyen⋅nes à l’action autour du slogan « Changeons le système, pas le climat ! »

Pour animer ce réseau de 115 groupes locaux, une équipe d’animation a pour rôle de faciliter le lien entre tous ces groupes et de créer des dynamiques, sur des thèmes ou des campagnes ou projets communs. Cette équipe, composée de bénévoles et d’une quinzaine de membres permanent⋅es salarié·es, est répartie en différentes commissions (animation du réseau, communication externe, collecte, finances, etc.). Pour notre part, nous sommes les deux coordinateurs de la commission informatique. Nous mettons en place et maintenons les outils numériques utilisés par l’équipe globale et nous sommes force de proposition pour transposer les valeurs du mouvement à nos pratiques numériques !

 

Groupe de personnes, assises en demi-cercle, participant à une formation/animation par Alternatiba.

Formation lors du Camp Climat Militant Nord 2022

 

Comment définiriez-vous le rapport entre votre mouvement et « le numérique » en général ?

Les groupes locaux du réseau sont tous autonomes et ont chacun leur propre style côté numérique : ça va du « geek de service » un peu tout seul qui bricole les outils du groupe avec les moyens du bord, aux « gros » collectifs qui mettent en place des systèmes plus robustes et souvent avec des outils libres et une équipe informatique plus structurée. Résultat ? Un joyeux méli-mélo de pratiques numériques qui dépend souvent de la magie des personnes en charge ! 🤪 Une des questions que l’on se pose d’ailleurs beaucoup au sein de la commission informatique est de savoir comment accompagner les différents groupes locaux pour mettre en place des outils numériques qui leur permettent de mobiliser efficacement.

Pour ce qui est de l’équipe d’animation globale, notre rapport au numérique a longtemps été dicté par l’usage des outils les plus répandus, les moins chers, et les plus faciles à utiliser… oui, vous avez bien deviné, on est encore beaucoup chez Google… Ces outils ont été choisi par défaut au début d’Alternatiba par les premier⋅es militant⋅es du mouvement.

La création de la commission informatique en 2018, suivie par l’arrivée d’un salarié dédié, a permis de concrétiser la volonté de mettre en cohérence nos pratiques numériques avec nos valeurs et d’initier les changements nécessaires : structuration des usages numériques, sobriété numérique, sensibilisation au capitalisme de surveillance, choix d’hébergeurs éthiques, virage vers des logiciels émancipateurs, etc.

À savoir que les membres permanent⋅es de l’équipe d’animation globale n’ont pas une très grande connaissance du monde du numérique en général. Pour beaucoup, les outils numériques sont utilisés par nécessité (parce que nous sommes une équipe décentralisée – vive les visios… 😅) et doivent avant tout être des outils fonctionnels et efficaces. Par ailleurs, la multiplication d’outils numériques est globalement vue comme une contrainte qui peut générer de la lassitude ou de la frustration. C’est clair qu’on préférerait faire de la randonnée, de la soudure ou du jardinage plutôt que d’être devant un écran !

En résumé, nous restons collectivement pragmatiques : nous sommes un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale, et nos outils numériques doivent avant tout nous permettre de répondre à ces objectifs de manière efficace. Le numérique n’est pas le « cœur de métier » d’Alternatiba / ANV-COP21 : nous, c’est la mobilisation citoyenne ! Alors on évite d’auto-héberger ou de développer nos propres outils : en règle générale, on se tourne plutôt vers des hébergeurs en qui on a confiance et vers des outils qui existent déjà. Cependant, la conviction que le choix des outils numériques est politique est globalement partagée par tout le monde et nous donne (en tant que commission informatique) la légitimité de pousser à développer une culture du numérique libre au sein du mouvement.

 

Et y a-t-il une volonté, une politique/doctrine, envers le logiciel libre en particulier ?

La volonté de valoriser les logiciels libres est clairement présente au sein du mouvement. Cela a été affirmé à plusieurs reprises dans différentes instances du mouvement, notamment au sein du conseil d’administration. Pour nous, les logiciels libres incarnent dans le monde du numérique les valeurs que nous défendons pour une société désirable : plus de communs gérés de manière démocratique, moins de surveillance, une philosophie d’opposition au capitalisme…

En théorie, tout ça est bien beau mais, en pratique, c’est beaucoup moins évident… 😬 Cette volonté de s’affranchir des logiciels privateurs et de mettre en place des usages numériques alternatifs émancipateurs est limitée par l’habitude (« oui mais je connais bien ce logiciel… »), le manque de convivialité et d’ergonomie de certains outils (« ah non c’est moche ! ») ou le besoin de fiabilité (« oui c’est sympa mais bon, ça ne marche jamais ton truc »). Ces questions étant actuellement portées par un nombre restreint de personnes, il y a une certaine inertie au sein du mouvement, et c’est normal.

En résumé, nous adoptons une posture radicalo-pragmatique : nous cherchons à nous émanciper du numérique privateur autant que possible mais nous utilisons ce que nous avons à disposition ici et maintenant pour continuer d’avancer efficacement. Alternatiba / ANV-COP21 est avant tout un mouvement citoyen écologiste qui se veut accessible à toutes et tous, et qui a besoin d’avoir des outils facilement appropriables pour les gens. La question de la convivialité et de la formation à ces outils est primordiale, nous devons encore beaucoup travailler dessus !

"ce qu'on veut" vs "ce qu'on parvient à faire"

Allégorie du quotidien de la commission informatique

 

Dans vos actions, vous utilisez donc différents logiciels ou plateformes. Peut-on savoir lesquels ?

Globalement, nous sommes toujours dépendant⋅es d’un certain nombre de logiciels propriétaires. L’outil de travail central de l’équipe globale est un Google Drive sur lequel nous stockons et partageons nos documents de travail, les ordres du jours et les comptes rendus (on fait beaucoup de rédaction collaborative ! ✏️), ainsi que des tableaux de suivi et de nombreux autres documents. Nos boîtes mails et listes mails sont actuellement hébergées chez OVH, mais nous avons initié un processus pour les migrer chez un hébergeur associatif. Nous utilisons encore beaucoup Zoom pour faire des réunions en visio. On utilise également Brevo (ex Sendinblue) pour envoyer nos infolettres, des outils spécifiques pour la collecte de don, et Ohme comme CRM. Enfin, en tant que mouvement de mobilisation, nous sommes presque « contraint⋅es » à utiliser les réseaux sociaux dominants pour toucher un maximum de personnes.

Cependant, nous migrons peu à peu nos usages vers des outils libres. Nos sites web sont hébergés chez Infomaniak sur WordPress depuis 2018. Nous utilisons le logiciel de messagerie instantanée Mattermost, hébergé par le CHATONS le Cloud Girofle, nous avons un serveur Mumble pour les réunions audio, on utilise l’instance Vaultwarden de Tedomum (un autre CHATONS) pour la gestion de nos mots de passe, Paheko pour la gestion de notre caisse, BigBlueButton chez Globenet pour les visios, et Aktivisda, le petit nouveau qui permet de créer des visuels. Et bien sûr, nous utilisons beaucoup des services de Framasoft : Framadate (sondage), Framaforms (formulaire), Framavox (prise de décision), Framagit (forge logicielle)… Certains groupes locaux ont également mis en place une instance Nextcloud pour partager les fichiers et s’organiser. D’une manière générale, nous évitons de développer nos propres logiciels, mais en 2019 Alternatiba s’est malgré tout lancé dans une chouette aventure en participant au développement de NOÉ, une application libre d’organisation d’événements, car nous avions des besoins très spécifiques pour l’organisation des Camps Climat. ⛺ Aujourd’hui, le projet s’est autonomisé mais nous continuons à utiliser ce logiciel pour nos événements, et notamment pour notre projet de Camp Climat 2025.

Enfin, pour certains usages spécifiques liés à la désobéissance civile avec ANV-COP21, nous utilisons certains outils qui mettent en avant la confidentialité et le chiffrement, par exemple Proton Mail, Signal ou Cryptpad.

Vous noterez qu’on dépend de pas mal d’hébergeurs différents, mais on essaie de maintenir un lien de confiance avec les humain⋅es de ces différentes organisations. Notre critère primordial : « suis-je capable de boire une bière avec mon hébergeur ? » » 🍻

Où sont nos données ? - La galaxie des hébergeurs sympas autour d'Alternatiba

Où sont nos données ? – La galaxie des hébergeurs sympas autour d’Alternatiba

 

Vous nous avez contacté au sujet d’un projet, d’une envie. Celle d’utiliser des outils type « base de données no-code ». On a beau être sur Framasoft : pouvez-vous nous expliquer ce que sont ces outils, et quels sont leurs principaux avantages ?

En tant qu’équipe d’animation globale, nous cherchons à suivre la dynamique du réseau Alternatiba / ANV-COP21 et à faire circuler des informations dans l’ensemble des groupes locaux. Pour cela, nous devons stocker un certain nombre d’informations, comme les contacts des différents référent⋅es, les activités des groupes, les participations aux différentes mobilisations et campagnes ou encore les formations données.

Toutes ces données ont longtemps été stockées dans de nombreux tableaux de suivi sous forme de Google Sheets. Le temps passant, ces tableaux sont devenus lourds et difficiles à maintenir et à mettre à jour car ils n’ont pas été conçus de manière optimale à l’origine. La mise à jour ou la récupération de données spécifiques se sont avérées compliquées, fastidieuses et chronophages, un peu comme dans le grenier de la vieille maison de famille dans lequel on entasse un peu tout ce qui passe années après années… 🕸️

À l’inverse de ces tableaux indépendants, une base de données est un outil qui permet nativement de répondre à ce type de besoin en liant différents tableaux entre eux de telle sorte que les informations des uns puissent être lues ou mises à jour à partir des autres. Cela évite les doublons et facilite grandement la mise à jour et la consultation des données ! Au contraire d’une base de données « classique » qui s’utilise par des requêtes type SQL, un outil de base de données dit «  no-code  » est doté d’une couche supplémentaire qui permet de rendre invisible pour l’utilisateur⋅rice les formules qui se cachent derrière et est donc parfaite pour des utilisateurices non geeks.

C’est pour ces raisons que nous avons décidé de procéder à un grand ménage de printemps de notre vieux grenier et de nous orienter vers ce type d’outils pour faciliter le suivi de notre réseau ! 🧹

 

OK, merci : on y voit (un peu) plus clair :-) Maintenant, pouvez vous préciser votre projet ?

Dans l’idée de sortir petit à petit un maximum de nos données de Google (en particulier les données personnelles), notre projet est de migrer l’ensemble de nos tableaux de suivi Google Sheets vers un outil de base de données no-code existant. Le leader du marché est AirTable, un logiciel propriétaire américain de la Sillicon Valley BigTech et compagnie. Nous avons choisi une alternative open-source, Baserow, qui offre également de nombreuses fonctionnalités intéressantes.

Nous avons donc construit une (vraie) base de données sur Baserow pour le suivi de notre réseau. Finies les bidouilles : place aux tables de suivi interconnectées, où chaque info est bien rangée à sa place et prête à être trouvée en deux clics. 😁 Plus besoin de jouer aux détectives, toute l’équipe peut accéder aux infos sans prise de tête.

Pour compléter le tout, nous voulions avoir un maximum de contrôle sur l’ensemble de nos données (qui ne sont donc plus stockées sur les serveurs de Google) et en particulier sur les données sensibles de notre réseau. Il s’avère cependant que nous n’avons trouvé aucun CHATONS qui administre et met à disposition des instances Baserow. Nous avons donc fait le pari d’auto-héberger notre propre instance Baserow afin d’avoir facilement la main sur nos données. Pour cela, nous utilisons une machine chez Grésille un hébergeur associatif de confiance avec qui nous avons des liens forts. ❤️

 

Ca à l’air chouette ! Comment vous y êtes-vous pris·es ?

Bien que Baserow soit un outil relativement simple d’utilisation, il ne fallait pas foncer tête baissée sans réfléchir… La première étape a été de concevoir la structure de notre base de données : quelles tables, quelles infos, à quelle place ? Cette période de conception nous a occupé·es pendant plusieurs mois.

Ensuite, un gros travail a été de mettre en place les fonctionnalités qui répondent à nos besoins. Baserow ayant aujourd’hui des fonctionnalités natives relativement limitées, nous avons dû nous adapter et être inventifs dans la conception de la base de données en attendant le développement de ces fonctionnalités. Pour cela, on a créé grâce à notre complice n8n (un outil libre que l’on héberge aussi et qui se branche sur Baserow) de nombreuses automatisations de tâches grâce à des nœuds préconfigurés et un soupçon de code maison. Exemple ? Un système d’envoi automatique de courriels mensuels aux groupes locaux pour qu’ils mettent à jour leurs infos eux-mêmes. Résultat : les données des groupes sont à jour sans se prendre la tête ! 🧘‍♂️

D’ailleurs, nous avons été impressionnés par la dynamique de développement de Baserow qui témoigne d’un lien fort avec la communauté d’utilisateurices. Nous avons osé publier quelques demandes de fonctionnalités en expliquant notre besoin, et elles ont été prises en compte par l’équipe dans le développement ! 🤩

Schéma de fonctionnement dans le cas de la mise à jour mensuelle des groupes locaux - Source Excalidraw

Schéma de fonctionnement dans le cas de la mise à jour mensuelle des groupes locaux – Schéma réalisé avec Excalidraw

 

 

Capture d'écran du logiciel Baserow, montrant un menu sur la partie gauche et un tableur sur le reste du texte

Capture d’écran du logiciel Baserow

 

Pour mettre en place tous ces outils, nous avons fait appel à Maxime, développeur salarié de la coopérative TelesCoop et qui a été un membre actif d’un groupe local Alternatiba par le passe.

TelesCoop est une coopérative super chouette qui accompagne « les acteurs qui participent à l’amélioration des problématiques sociales et environnementales de notre société à travers les technologies de l’information ». Au delà des compétences techniques, nous avons été touché⋅es par les choix forts qui ont été fait dans l’entreprise concernant les conditions salariales (égalité femme/homme évidemment, salaire adapté en fonction des besoins, temps de travail modulable) et le choix des projets qu’ils et elles choisissent d’accompagner. Chaque salarié⋅e peut allouer une partie de son temps de travail sur des projets bénévoles mais qui remplissent des critères éthiques forts ! 😍 Cela résonne fortement avec les valeurs que nous portons au sein du mouvement Alternatiba.

Nous sommes uni·e·s et engagé·e·s autour de valeurs communes – écologie, justice sociale, sobriété – et d’une volonté de mettre en commun nos expériences individuelles au service d’un projet collectif.
— TelesCoop, sur leur site https://telescoop.fr

Quelle est la suite pour ce projet à moyen terme ?

Aujourd’hui, nous continuons d’intégrer peu à peu l’ensemble des données du mouvement et nous connectons notre base de données à différents outils pour des fonctionnalités spécifiques : formulaires de contact sur nos sites web, visualisation d’indicateurs de la dynamique du réseau grâce à Metabase, inscription/désinscription à nos listes mails, ou encore mise à jour automatique de nos différentes cartes interactives GoGoCarto. D’une manière générale, les possibilités offertes par Baserow (et n8n) sont infinies pour ajouter des nouvelles fonctionnalités à notre système !

Par ailleurs, nous avons conçu ce système d’information en nous appuyant sur les besoins de notre mouvement Alternatiba / ANV-COP21, structuré en groupes locaux répartis sur tout le territoire et animé par une équipe dédiée. Mais peut-être que d’autres mouvements ou collectifs ont une organisation similaire à la notre, et pourraient être intéressés par cet outil ? Une fois que tout sera en place et fonctionnel, il peut être intéressant de le diffuser et le proposer à d’autres mouvements qui ont les mêmes besoins que nous ! C’est ça aussi la dynamique du logiciel libre. :)

 

Cool ! Mais… ça va prendre du temps ? Nécessiter de l’argent ? Comment allez-vous faire ?

Le projet a commencé concrètement avec Maxime de TelesCoop au mois de mars 2023. D’un point de vue opérationnel, nous étions quatre côté Alternatiba à suivre le développement de l’outil : deux personnes de l’équipe informatique et deux de l’équipe d’animation du réseau. Il y a eu beaucoup d’aller-retour entre TelesCoop et nous sur les fonctionnalités, la configuration des tables de données ou les workflows n8n.

Pour ce qui est du développement, on met les mains dans la technique côté Alternatiba pour pouvoir gérer en interne le support et les évolutions par la suite mais c’est surtout Maxime qui a développé la structure de l’outil en travaillant sur le projet plusieurs heures par semaine. Le temps bénévole et le mécénat de compétences que TelesCoop nous consacre à travers Maxime ont permis de faire avancer ce projet très rapidement.

Aujourd’hui, le projet est fonctionnel et utilisé par toute l’équipe. 🎉 La première version a été lancée courant août 2023. Après de nombreux tests, nous avons migré toutes nos données sur notre nouvelle base de données. Les Google Sheet sont maintenant figés. Le premier mail automatique, contenant les liens vers les formulaires de mise à jour, est parti début septembre 2023. Nous avons également commencé à mettre à disposition des projets Baserow pour les groupes locaux intéressés !

Nous avons apporté une attention particulière à former toustes nos collègues et, aujourd’hui, Baserow est un outil largement adopté dans l’équipe. Cette année, nous avons notamment réalisé la gestion du projet du Tour Alternatiba 2024 (notre grand projet qui a impliqué des centaines de bénévoles dans plus de 100 villes de France sur 4 mois) avec efficacité et il sera encore central dans l’organisation du Camp Climat 2025 !

C’est merveilleux (et je pèse mes mots) pour moi de vérifier les mises à jour des référent·es de groupe sans avoir à ouvrir 3 tableaux Google pour repérer / noter les modifs / les faire / les doubler dans un autre tableau. Effet Whaouh !

— Léa, animatrice du réseau Alternatiba / ANV-COP21

Comment Baserow a changé la vie de Léa, animatrice du réseau Alternatiba / ANV-COP21

Vous avez des besoins d’aide ? Technique ? Financière ? Autre ?

D’un point de vue technique, le projet roule aujourd’hui parfaitement et nous ajoutons régulièrement de nouvelles fonctionnalités. Nous avons un petit groupe de travail qui assure le support et l’amélioration continue de notre système Baserow/n8n.

D’un point de vue financier, nous avons lancé début décembre notre campagne de collecte de fin d’année. Cette collecte est cruciale dans un contexte d’incertitude financière croissante pour notre mouvement et, plus largement, pour tous les acteurs de la mobilisation climatique et sociale. Plus que jamais, l’auto-financement devient une nécessité (toujours dans une logique d’autonomie !). Pour vous donner un ordre d’idée, en 2024, la collecte de dons de particuliers a représenté 26,3 % de nos financements sur Alternatiba et 59,5 % sur ANV-COP21.

Notre objectif est de faire grandir cette part afin de garantir notre indépendance et notre vision à long terme. Pour renforcer notre mouvement, multiplier nos actions, et gagner en autonomie face à l’urgence climatique, nous avons besoin du soutien financier des citoyen·nes, car c’est leur mouvement avant tout. Chaque nouveau donateur·rice crédibilise nos actions : en soutenant financièrement, des centaines de personnes renforcent la pression citoyenne pour un monde plus juste et soutenable. Si vous souhaitez contribuer, vous pouvez faire un don directement sur don.alternatiba.eu ! ❤️

 

👉 Je soutiens Alternatiba

 

Personne avec un tshirt Alternatiba, au milieu d'un groupe, souriante et levant un pouce.

 

 

Khrys’presso du lundi 23 décembre 2024

Par : Khrys
23 décembre 2024 à 01:42

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

Brave New World

Spécial Palestine et Israël

Spécial femmes dans le monde

Spécial karma

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial outils de résistance

  • Contre l’opacité de la surveillance locale : Attrap tes arrêtés préfectoraux ! (laquadrature.net)

    Un des obstacles les plus importants dans la lutte contre la Technopolice est l’opacité persistante de l’utilisation des technologies de surveillance. Pour contrer cette difficulté, La Quadrature du Net lance aujourd’hui Attrap (pour « Automate de Traque de Termes et de Recherche dans les Arrêtés Préfectoraux »), un moteur de recherche d’arrêtés préfectoraux qui contribue ainsi à une plus grande transparence de l’action de l’administration. Cet outil est destiné aux journalistes, militant·es, avocat·es, habitant·es qui souhaitent faire des recherches facilement et rapidement dans la masse d’arrêtés préfectoraux, et ainsi pouvoir connaître quels sont les outils de surveillance et de contrôle utilisés par l’État sur elles et eux.

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine

  • Le Comptoir du Libre (comptoir-du-libre.org) recense les logiciels libres métiers utiles aux services publics ainsi que leurs utilisateurs et prestataires. Plate-forme collaborative, il permet de partager vos expériences, trouver vos outils, et identifier vos partenaires.
  • PeerTube v7 : offrez un nouveau look à votre plateforme vidéo ! (framablog.org)

    Dotée d’un tout nouveau design, la nouvelle interface de PeerTube n’est pas uniquement plus esthétique. Elle est aussi plus simple, plus facile à utiliser et à comprendre, et plus accessible. C’est une nouvelle ère pour ce logiciel qui permet aux vidéastes d’avoir leur propres plateforme de vidéo, de les modérer et de les connecter entre elles.

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

Netlibre, un service libre et un nom de domaine gratuit

24 décembre 2024 à 19:13

Le service netlibre, revu et corrigé

Le service netlibre fournit gratuitement des noms de domaine et une interface simple pour les modifier. Récemment, ce service a été mis à jour.

Vous voulez en savoir plus sur le service ? Vous êtes déjà bénéficiaire du service ou souhaitez le devenir ? Venez lire la suite !

Dans cet article, je vais me focaliser sur le service netlibre. L’histoire, l’ancienne version, la nouvelle et le futur du service. Et en bonus, les problèmes rencontrés. Les aspects purement techniques feront l’objet d’autres articles.

Sommaire

Trop Long ; Pas Lu (note aux utilisateurs actuels et pressés)

La nouvelle version de netlibre représente une réécriture complète du service. Points à retenir : bien meilleure stabilité, les domaines peuvent être gérés à plusieurs et même transférés entre utilisateurs, et bien davantage de vérifications sont faites sur les entrées des utilisateurs pour prévenir un maximum d’erreurs.

Pour les utilisateurs actuels : votre compte a été migré. Vous pouvez voir vos domaines depuis la nouvelle interface. Le contenu des zones n’a cependant pas été repris (pour des contraintes techniques), il faudra les re-remplir mais je pourrai vous fournir vos zones sur demande.

Pas d’inquiétude : les zones actuelles sont toujours servies, il n’y a pas eu de coupure du service DNS. Tant que vous ne faites pas de modification de votre zone sur l’interface, l’ancienne zone reste servie.

Une adresse email vous est demandée lors de votre connexion, elle est désormais obligatoire. Elle permet la récupération de mot de passe, de vous tenir informé des interruptions (volontaires ou non) du service ainsi que des mises à jour.

Connectez-vous au moins une fois dans les 6 mois. Pour faire du ménage je supprimerai les comptes qui ne se connectent pas au moins une fois dans les 6 mois suivant la publication de cet article.

Présentation du service

Le service netlibre fournit des noms de domaines (ou noms de SOUS-domaines si vous préférez) gratuitement. Ainsi, n’importe qui peut se réserver un nom de domaine en « *.netlib.re » ou « *.codelib.re ». L’administration du domaine se fait en quelques clics, sans compétences requises. Ce service est donc utile pour n’importe qui souhaitant un nom de domaine, à titre individuel ou pour une association par exemple.

Il est également possible de mettre à jour dynamiquement une adresse IP d’un enregistrement. Avoir une adresse IP dynamique n’est donc pas un frein à l’utilisation du service ; ce qui est courant pour les connexions à Internet chez les particuliers.

Le code source du service est entièrement libre, que ce soit l’interface, le service d’authentification ou le service dnsmanager qui lie l’interface web au serveur de noms. Tout est libre, sous licence ISC.

Histoire

Cela fait désormais plus de 9 ans que le site netlibre permet de réserver et de gérer des noms de domaines, gratuitement (le service est même encore plus vieux que ça, mais c’était beaucoup plus confidentiel). Un article sur LinuxFr.org avait été posté, puis 9 ans se sont écoulés non sans peine.

L’objectif initial était de me permettre de gérer des zones simplement et mettre à jour des adresses IP de manière automatique. De mémoire, selon mes recherches de l’époque, rien n’existait en libre pour faire cela ; les outils s’en approchant étaient trop complexes pour la simple gestion d’une zone. J’ai donc développé un outil permettant de visualiser de manière claire une zone et de modifier les entrées comme on pouvait le voir sur des sites professionnels. C’était à la fois directement utile pour moi, et un petit défi technique qui m’intéressait. Comme cela semblait utile pour d’autres personnes, j’ai partagé avec grand enthousiasme mon petit bricolage.

Malgré l’engouement du début, le site a très peu évolué par la suite, par manque de temps et d’énergie. Il remplissait son rôle pour mon usage, donc pendant des années je n’y ai pas touché du tout. Quand j’ai voulu m’y remettre, avec quelques années d’expérience supplémentaires, le code me semblait trop bancal pour m’y investir davantage. Les problèmes rencontrés demandaient une réécriture complète. La dernière section de l’article donne des détails.

netlibre, c’est désormais 9 ans, 7000+ utilisateurs et 32 000 zones. Qu’on s’entende bien, une bonne partie de ces comptes et de ces zones sont à jeter car des robots sont passés par là. D’ailleurs, le service, avec ses quelques dizaines de milliers de domaines, reste assez modeste. Néanmoins, j’ai été contacté par de nombreux utilisateurs au fil des années. Le site est réellement utilisé, et ça, c’est à la fois une victoire et une vraie surprise.

L’ancienne version

L’ancienne version du site a été modifiée jusqu’à très récemment (quelques mois) pour corriger de gros problèmes, notamment d’infrastructure. Cette version permettait de s’inscrire, demander des zones et les gérer (ajout, suppression, modification) avec une interface simple, comme on peut voir sur OVH ou Gandi. Mais elle n’était pas finie : impossible de se désinscrire ou récupérer son mot de passe, de nombreux enregistrements DNS étaient inaccessibles, etc.

Sauf que voilà, l’architecture logicielle rend la modification assez désagréable. J’ai donc décidé de repartir de 0, avec un meilleur découpage du service et des techno adaptées.

La nouvelle version

Depuis quelques semaines déjà, la nouvelle version est désormais en ligne. Les détails techniques derrière le service (code, langages, infra, sécurité, outils…) feront l’objet d’autres articles. Dans cette section, je vais parler des changements par rapport à l’ancien service.

Le partage de domaines est désormais possible, ce qui est utile pour des associations. Plusieurs personnes pourront donc posséder le même domaine et modifier la zone. Pas d’inquiétude si un membre de l’association n’est pas disponible, vous gardez le contrôle.

Des enregistrements protégés. Certains enregistrements DNS sont désormais en lecture seule pour éviter de supprimer des informations nécessaires au bon fonctionnement des zones. Ainsi, les enregistrements SOA et NS sont maintenant protégés.

De nouveaux enregistrements sont disponibles : SPF, DKIM et DMARC. Comme vous le savez probablement, ce sont des enregistrements qui se traduisent par des entrées textes (« TXT »). Des interfaces dédiées sont maintenant disponibles pour éviter une longue lecture de RFC pour savoir comment formater certaines options. Ces enregistrements sont plutôt complexes, donc aider les utilisateurs (même expérimentés) me semblait nécessaire.

De même, l’enregistrement CAA est désormais disponible. N’hésitez pas à me faire des suggestions pour de futurs enregistrements.

Une adresse email est désormais nécessaire. Les utilisateurs peuvent donc enfin récupérer leur mot de passe perdu. Ils seront également prévenus d’une panne, d’une mise à jour, d’un changement sur le site, etc.

Suppression de compte. Les utilisateurs peuvent désormais supprimer leur compte. Cela supprimera l’ensemble de leurs domaines (et zones) par la même occasion.

Un jeton de mise à jour. Afin de mettre à jour une adresse IP (enregistrement A ou AAAA) pour un serveur avec une IP dynamique, un mécanisme à base de jetons a été implémenté. Ainsi, accéder à une URL telle que https://www.netlib.re/token-update/<jeton> permet au service netlibre d’associer l’adresse IP du client à un enregistrement A ou AAAA (pour lequel on a généré ce jeton).

Par exemple, la zone toto.netlib.re possède un enregistrement A serveur.toto.netlib.re. L’utilisateur génère un jeton (ressemblant à 65b609fc-4a53-4a58-aae3-9824551a0fa5) pour cet enregistrement. Enfin, l’utilisateur lance (depuis son serveur) curl https://www.netlib.re/token-update/65b609fc-4a53-4a58-aae3-9824551a0fa5 pour que l’enregistrement serveur.toto.netlib.re pointe vers son adresse IP.

Je ne pense pas qu’il soit possible de faire plus simple. Un simple wget ou curl dans un crontab suffit pour maintenir à jour l’adresse de son serveur. Ce mécanisme permet probablement beaucoup moins de choses qu’un vrai service DynDNS, mais le cœur du service est là et sans aucune configuration !

Fin du mode « expert » qui permettait d’écrire soi-même le fichier de zone bind9. Entrer soi-même le fichier de zone semblait être une bonne idée, mais cela mène surtout à des problèmes d’infrastructure. Pour bien faire, il aurait fallu que les utilisateurs aient accès aux logs pour apprendre de leurs erreurs et corriger leurs zones, sauf que c’est inutilement complexe. Le mode « expert » devait pallier quelques lacunes de l’interface qui ne gérait qu’une petite partie des enregistrements possibles. Maintenant que l’interface permet de configurer les enregistrements DNS les plus courants, le mode expert perd une grande partie de son intérêt.

Plein de vérifications supplémentaires pour éviter des erreurs (simples et moins simples). Ces vérifications portent sur les adresses IPv4 et IPv6, les adresses email (grammaire décrite dans la RFC 5322), les noms de domaine et les labels (grammaires décrites dans les RFC), ou encore les options SPF, DKIM et DMARC. Cela est utile à tout le monde, y compris à des administrateurs expérimentés mais inattentifs.

Une interface didactique. L’interface se veut agréable à utiliser et rappelle régulièrement les bases aux novices. Par exemple, pas besoin d’aller chercher des informations complémentaires dans des RFC pour manipuler du SPF, DKIM ou DMARC. J’espère apporter à l’avenir ce niveau d’aide à la configuration pour d’autres enregistrements.

Inclusion de netlibre dans la PSL. Le domaine netlibre est désormais dans la Public Suffix List, le domaine codelib.re devrait suivre.

Migration : pourquoi une migration partielle

Comme décrit en début d’article, les comptes sont repris dans la nouvelle version du site. Votre identifiant et votre mot de passe sont toujours valides. De même, les zones sont toujours servies, il n’y a pas eu de coupure de service. En revanche, les zones n’ont pas été traduites dans la nouvelle interface, vous les verrez donc vierges. La raison est simple : le temps et l’énergie. Traduire des zones Bind9 (dans un format non trivial et parfois pleines d’erreurs) est assez long et peu engageant.

Maintenant que le service a été migré, vos domaines sont toujours présents et vous sont toujours réservés. L’ancien contenu des zones peut vous être envoyé pour vous aider à les reconfigurer sur la nouvelle interface, si c’est réellement nécessaire pour vous.

Le futur

Dans cette section je parlerai de propositions d’évolution pour le service, mais rien n’est gravé dans le marbre. J’ai par ailleurs encore du travail à faire sur cette nouvelle version. Tout ce qui est présenté ici viendra après ce qu’il me reste à faire, c’est-à-dire de nombreuses vérifications côté serveur (y compris de la surveillance de l’infra et autres joyeusetés inhérentes au développement de services en ligne) et une bonne pause bien méritée !

Traduire l’application. Contrairement à l’ancienne version, le site est désormais en anglais, pour diverses raisons. J’aimerais donc y apporter une traduction en Français, puis d’autres langues si des gens veulent bien s’y atteler.

Gérer vos zones. netlibre pourrait permettre de gérer des zones venant d’ailleurs. Par exemple, vous possédez « toto.fr » et vous souhaitez utiliser l’interface de gestion de netlibre. L’interface a été pensée pour être agréable à utiliser, ce serait dommage de ne pas en profiter pour d’autres domaines.

Déléguer des zones. À l’inverse, il serait également intéressant de permettre la délégation des zones netlibre. Cela reviendrait à prendre un nom de domaine de chez netlib.re sans utiliser l’interface de gestion.

Ouverture d’une API. La création de comptes, la réservation de noms de domaines et la modification de zones pourraient être automatisées. Cela pourrait être utile par exemple à une association qui souhaiterait automatiser la procédure pour ses membres. Cela était déjà prévu il y a 9 ans, et maintenant que le code est un peu plus sérieux, il est désormais pertinent de se re-poser la question.

De nouveaux enregistrements DNS. Divers enregistrements pourraient être implémentés pour offrir une interface toujours plus complète, y compris pour des utilisateurs avancés. Ainsi, des enregistrements tels que LOC, RP ou HINFO pourraient voir le jour. DNSSec pourrait être de la partie également. Je n’utilise pas personnellement ces fonctionnalités donc je ne me sens pas non plus pressé de les implémenter. Si cela vous tient à cœur, merci de m’en informer, ça pourrait me motiver.

De nouveaux domaines ? Le service propose actuellement des noms de domaines en « .netlib.re » ou « .codelib.re ». Je suis ouvert à la discussion si des gens veulent financer d’autres noms de domaines ou céder les leurs.

Le retour du mode « expert » ? Pour des personnes expérimentées, cela a du sens. En lieu et place de l’écriture d’un réel fichier de zone Bind9, une entrée libre avec un format proche d’un fichier de zone Bind9 serait envisageable. Les enregistrements seraient compris et vérifiés par l’interface puis traduits dans la représentation intermédiaire utilisée par netlibre. Le meilleur des deux mondes. Pas de fausse joie cependant, comme cela nécessiterait pas mal de code, ce n’est pas au programme pour tout de suite.

Alternatives à netlib.re

J’ai vu de nombreux sites proposant des services autour du DNS. Pour citer quelques exemples :

  • eu.org n’est pas pour des novices, et visiblement tout est géré à la main sans interface pour s’inscrire… difficile de faire plus éloigné des objectifs de netlib.re ;
  • freedns.afraid.org ne fournit pas le code source et n’est pas très ouvert aux novices, mais à part ça le service semble assez complet ;
  • ydns.io ne fournit pas le code source et ne propose pas une gestion d’un domaine qu’ils offrent, seulement un enregistrement A ou AAAA ;
  • nsupdate.info les inscriptions sont fermées ;

Ces services sont sans doute très bien. J’envie même certaines de leurs fonctionnalités, que j’implémenterai peut-être plus tard pour netlibre. Mais il manque systématiquement le code source, ou l’interface n’est pas faite pour un novice, ou le service ne propose pas tout à fait les mêmes fonctionnalités.

Je pense donc sincèrement que netlibre a sa place au milieu de tous les autres. Il se démarque ne serait-ce que par son code libre et son interface simple. À l’avenir, j’espère qu’il se démarquera par sa complétude.

Bonus : les problèmes survenus ces 9 dernières années (pour les curieux)

De nombreux problèmes sont survenus au fil du temps. Le site a été instable pendant longtemps, pour de multiples raisons :

  • une des bibliothèques utilisées gère mal les enregistrements sur plusieurs lignes, menant à des boucles infinies. Cela a été corrigé il y a quelques mois à peine (!) et seulement en local car je n’ai pas pris le temps d’envoyer mes corrections (!!). Pour cette raison, il n’était même pas possible d’avoir un enregistrement DKIM via l’interface de netlibre ;
  • une maintenance quasi-absente pendant longtemps, par manque de temps et d’énergie ;
  • des plantages à répétition à cause de l’infrastructure (bind9 qui redémarre en boucle à cause d’une erreur de configuration en crachant des tonnes de logs qui saturent le disque) ;
  • des mises à jour qui cassent tout (à cause d’un déploiement un peu bancal) ;
  • une architecture logicielle en mode bricolage avec des lancements de commandes lorsque l’utilisateur appuie sur certains boutons ;
  • des lancements de commandes qui ne libèrent pas correctement leur descripteur de fichier (je n’ai pas trouvé pourquoi ni comment corriger) ;
  • un manque de vérifications (notamment à cause du mode expert), menant à des erreurs côté Bind9 sans que l’utilisateur en soit informé.

Le plus gros problème a surtout été un manque de vérifications. Les bénéficiaires du service ont régulièrement innové pour détruire leurs zones. Entre la suppression des entrées NS et SOA (merci le mode expert) et les nombreuses valeurs invalides (auxquelles il fallait s’attendre, bien entendu), beaucoup de zones sont invalides sans même que les utilisateurs ne le sachent (autrement qu’en faisant des requêtes DNS).

Et j’en oublie sans doute bien d’autres. Tout ça parce que… netlibre à la base, c’est un projet perso, vite-fait, pour moi. J’avais espoir qu’il serve à quelques dizaines d’autres personnes, max. Le service netlibre s’est beaucoup plus développé que prévu et j’ai bon espoir que le service soit désormais un peu plus à la hauteur.

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Des nouvelles de Fortran n°6 - décembre 2024

24 décembre 2024 à 07:54

Que s’est-il passé dans le monde du Fortran depuis décembre 2023 ? Nous avons un centenaire à fêter (non, ce n’est pas le vieux barbu coincé dans la cheminée), ainsi qu’un nouveau Roi (il n’est pas libre, mais tant pis pour lui, il n’avait qu’à choisir de vivre dans une amphore). Sans oublier un artiste octogénaire (on en profite pour explorer les liens entre FORTRAN et art dans les années 60-70). Et on déconstruit enfin un mythe sur les ordinateurs des sondes Voyager.

Sommaire

John Backus est né il y a cent ans

John Backus (1924-2007), père du langage, est né à Philadelphie le 3 décembre 1924. Le site mathématique MacTutor propose une biographie intéressante (en anglais) du mathématicien/informaticien, avec des citations. Par exemple, à propos de ses années dans le secondaire :

I flunked out every year. I never studied. I hated studying. I was just goofing around. It had the delightful consequence that every year I went to summer school in New Hampshire where I spent the summer sailing and having a nice time.

Sur le front des compilateurs

Compilateurs opérationnels

Le Roi est mort, vive le Roi ! Le compilateur classique Intel ifort n’est plus maintenu à partir d’Intel® Fortran Compiler 2025.0, sorti le 31 octobre 2024. Sa version définitive est la 2021.13. C’est son dauphin Intel ifx, basé sur LLVM, qui prend le relais, après être sorti de sa version beta avec la 2022.0.

Mais « si je n’étais Intel ifx, je voudrais être GNU Fortran ». Au moins, l’animal est libre, dans l’immensité des savanes. Certains anciens prétendent même en avoir aperçu un assis en tailleur et jouant de la flûte. GFortran, compilateur Fortran de la GCC, en est à la version 14.2. On notera des améliorations concernant OpenMP et OpenACC. Si le compilateur accepte désormais l’option -std=f2023, ne nous réjouissons pas trop vite. Pour l’instant la nouvelle fonctionnalité gérée concerne l’augmentation de la longueur des lignes à 10 000 caractères (au lieu de 132 depuis Fortran 90) et des instructions à un million de caractères (elles peuvent être continuées sur un grand nombre de lignes). À quoi ça sert ? C’est utile pour des codes générés automatiquement.

En gestation

Il faut 22 mois de gestation pour un éléphant, mais beaucoup plus pour un nouveau compilateur Fortran ! On doit non seulement implémenter près de 700 pages de norme technique, mais aussi tout un tas de choses externes telles que MPI, OpenMP ou OpenACC pour le calcul parallèle, et gérer de nombreuses architectures matérielles. On comprend donc que les motivations sous-jacentes doivent être puissantes pour s’attaquer à un tel chantier et on comprend pourquoi la plupart des nouveaux compilateurs s’appuient sur l’infrastructure LLVM.

L’avancée du travail sur le nouveau Flang pour LLVM est décrite dans le dernier Flang Liaison Report au J3 (24/10/2024). Et d’après Phoronix, flang-new a été rebaptisé flang pour la version LLVM 20.1 du printemps prochain, ce qui est de bon augure. Flang est un projet soutenu par NVIDIA et le Département de l’Énergie américain.

AMD travaille de son côté à sa version Next-gen Fortran compiler permettant le délestage (offloading) des instructions OpenMP sur ses GPU. Bref, c’est chaud dans le monde du calcul parallèle sur processeur graphique !

Le développement du compilateur LFortran continue. Il passera en version beta quand il sera capable de compiler une sélection de dix bibliothèques Fortran matures : en décembre 2023, il en était à 4/10. Il est désormais à 7/10. Et il a été annoncé en novembre 2024 que LFortran gérait désormais toutes les fonctions intrinsèques de Fortran 2018. Le même blog présente également quelques démos en ligne du back-end WebAssembly de LFortran.

Fortran 2028

Alors que les compilateurs n’implémentent pour l’instant que certaines parties de Fortran 2023, la prochaine mouture est déjà en cours d’élaboration. Et on commence à voir l’appellation Fortran 2028 apparaître dans les documents du comité J3 à la place de 202Y. Dans la liste des caractéristiques retenues par le groupe de travail WG5 fin juin, on trouve en particulier :

  • des templates pour la programmation générique ;
  • la gestion des tâches asynchrones ;
  • un pré-processeur Fortran ;
  • la possibilité de définir les KIND utilisés par défaut dans un programme (on pourrait par exemple demander dans le code lui-même que tous les REAL soient considérés comme des REAL64, ou REAL32 ou REAL128).

La proposition d’ajouter au langage des entiers non signés a disparu (pour l’instant ?), malgré l’option expérimentale -funsigned qui sera disponible dans GFortran 15.

Communauté Fortran-lang

Projets Fortran-lang

L’organisation Fortran-lang est désormais financée par l’organisation américaine à but non lucratif NumFOCUS.

fpm

Le gestionnaire de paquets Fortran fpm est disponible en version 0.10.1 depuis mars 2024. Une liste d’environ 300 projets utilisant fpm est disponible ici.

stdlib

La bibliothèque standard stdlib est sortie en version 0.7.0 début juillet. Elle apporte entre autres choses les valeurs CODATA 2022 des constantes physiques fondamentales. Ces valeurs, utilisées par tous les physiciens, sont mises à jour par le NIST (National Institute of Standards and Technology) tous les quatre ans, au fil des progrès en métrologie.

Quelques projets divers

  • Fortitude, un linter écrit en Rust, est disponible en version 0.6.2.
  • Le projet fprettify, un utilitaire de formatage automatique de code Fortran, écrit en Python, a été officiellement adopté par l’organisation Fortran-lang.
  • forgex, un moteur d’expressions régulières entièrement écrit en Fortran, est disponible en version 3.5.

Art et Fortran

C’est Noël, on veut ce qui n’a pas de prix, on veut du beau ! Que la technologie serve à faire du beau.

Earl Einhorn, 81 ans, crée ses images à l’aide de programmes Fortran depuis 1989, et utilise Photoshop pour finaliser les couleurs. Ses œuvres actuelles comportent souvent des visages, leur symétrie facilitant son travail depuis la perte de son œil droit. Vous pouvez voir son travail sur son site. Il y explique qu’actuellement il crée typiquement des images de 12 000 sur 15 000 pixels, ce qui lui permet de les imprimer en 300 PPP pour des tableaux d’environ un mètre de côté.

Voilà qui peut sembler original, mais dans les années 60-70 de nombreux artistes ont en fait utilisé FORTRAN 1 pour explorer ce que l’ordinateur, machine alors révolutionnaire et rare, pouvait apporter à la musique, aux arts graphiques et à la poésie. Pourquoi FORTRAN ? C’était simplement le langage dominant et facile à apprendre à l’époque, le Python des Beatles !

En 1963, Iannis Xenakis (1922-2001) publie son livre Musiques formelles : nouveaux principes formels de composition musicale. Le chapitre IV « Musique Stochastique libre, à l’ordinateur » contient le listing du programme en FORTRAN IV utilisé pour générer sur IBM 7090 une œuvre de musique stochastique intitulée ST/10=1,080262. Il est maintenant en ligne sur GitHub. Au fait, bonne écoute !

Pierre Barbaud (1911-1990) a également utilisé FORTRAN pour composer par exemple une oeuvre de musique électronique intitulée Terra incognita ubi sunt leones (1973). Le début du code est visible ici (hum… que penser de cet appel répété à cette procédure : CALL GIRL(IDIV) ?). Bonne écoute !

Au niveau des arts graphiques, on pourrait penser que les imprimantes de l’époque étaient rudimentaires, mais ce serait oublier les traceurs (plotters), ou tables traçantes, qui permettaient de tracer des dessins techniques avec précision 2. Les artistes programmeurs (ou programmeurs artistes) vont s’en emparer.

Dans les années 60, l’artiste japonais Hiroshi Kawano a travaillé sur sa série Artificial Mondrian. Le site du Zentrum für Kunst und Medien Karlsruhe présente son oeuvre KD 52, réalisée en 1969 à l’aide d’un programme en FORTRAN IV pour les formes et peinte ensuite à la gouache. On pourra lire cet article de blog : « The man-machine: Hiroshi Kawano’s algorithmic Mondrian » par Claudio Rivera.

En 1962, A. Michael Noll (Bell Labs) a commencé à utiliser un Stromberg Carlson SC-4020 microfilm plotter pour faire des dessins abstraits. Un faisceau d’électrons dessinait les formes sur un écran cathodique qui lui-même impressionnait un microfilm. Il rend compte de ses premières expérimentations dans ce mémo daté du 28 août 1962, avec bien sûr un court code FORTRAN.

On peut également citer l’Allemand Manfred Mohr, né en 1938. Voir son site et l’article de blog « Surveying Manfred Mohr’s Five-Decade Collaboration with the Computer » (2019). Citons aussi le Slovène Edward Zajec (1938 – 2018) dont on peut voir des oeuvres sur cette page. Son assistant Matjaž Hmeljak a continué sa carrière dans l’art génératif au moins jusqu’en 2020.

Les œuvres de Vera Molnár (1924-2023), pionnière de l’art génératif, ont été exposées à la biennale de Venise en 2022. Elle a écrit en 1974-1976 un programme baptisé Molnart avec son mari :

François Molnar et moi avons conçu et mis au point un programme souple qui permet une expérimentation picturale systématique. Il est écrit en Fortran pour ordinateur de grande capacité relié à un écran de visualisation et à un traceur.

Voir également :

Dans le domaine des arts graphiques, vous trouverez plus d’œuvres numériques réalisées entre 1963 et 1980 à l’aide de FORTRAN sur le site compart.

Même les poètes ont utilisé FORTRAN. L’écrivain portugais Pedro Barbosa a ainsi publié en 1977 un livre intitulé A literatura cibernética 1. Autopoemas gerados por computador. On peut y lire des extraits de code. Et le poète brésilien Erthos Albino de Souza a utilisé FORTRAN et PL/1 pour créer des poèmes graphiques.

J. M. Coetzee, prix Nobel de littérature 2003, a commencé sa carrière comme programmeur chez IBM dans les années 60. Il a expérimenté la génération automatique de poésie : « The line generator was composed in a combination of FORTRAN-style pseudocode and assembly code », comme rapporté dans cet article :

Déconstruction

Depuis 2013 circulait l’idée que les logiciels internes des sondes spatiales Voyager 1 et Voyager 2, lancées en 1977, avaient été écrits originellement en FORTRAN. Le buzz remonte apparemment à un article intitulé « Interstellar 8-Track: How Voyager’s Vintage Tech Keeps Running » paru dans Wired. Charles A. Measday a publié sur son blog début 2024 un article approfondi intitulé « Voyager and Fortran 5 » qui déconstruit ce mythe urbain. Si une partie des logiciels au sol ont été écrits à l’époque en FORTRAN, les ordinateurs de bord des sondes étaient et sont toujours programmés en assembleur, ainsi qu’à l’aide de séquences de commandes spécifiques aux sondes.

La citation de Backus

Terminons en revenant au point de départ de la dépêche, avec une citation de Backus issue d’une de ses dernières interviews en 2006. Voici son bon conseil pour les jeunes :

Well, don’t go into software. It’s just such a complicated mess that you just frazzle your brains trying to do anything worthwhile.


  1. On écrit le nom du langage en majuscules pour la période avant Fortran 90. 

  2. Ce n’est peut-être pas un hasard si le langage Logo, avec sa célèbre tortue, est créé à cette époque (1967). 

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Revue de presse de l’April pour la semaine 51 de l’année 2024

Par : echarp
24 décembre 2024 à 04:14

[LaDepeche.fr] Boé. Le niveau 5 du label Territoire Numérique Libre confirmé

Le samedi 21 décembre 2024.

Boé a une nouvelle fois reçu le niveau 5 du label Territoire Numérique Libre à l’occasion de la remise des prix organisée à Paris le mercredi 4 décembre dernier. Cette distinction, la plus haute décernée par l’Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales (ADULLACT) a été remise à Françoise Lebeau, adjointe déléguée à l’administration générale, personnel et développement numérique et Fatima Houdaïbi, responsable des services Informatiques. C’est est une reconnaissance à l’échelle nationale du niveau très élevé de la ville de Boé dans le Libre, c’est-à-dire dans l’usage de logiciels n’étant pas sous licence donc libres de droits.

[cio-online.com] Coût, sécurité et flexibilité: la bonne équation de la GenAI Open Source

✍ Maria Korolov, le mardi 17 décembre 2024.

Plus facilement personnalisables, plus transparents, moins chers: les modèles d’IA générative Open Source ont des arguments pour convaincre les DSI.

[Le Monde.fr] Gaël Varoquaux, vedette de l'intelligence artificielle et défenseur du logiciel libre (€)

Le samedi 14 décembre 2024.

L’informaticien et chercheur à l’Inria est l’expert français le plus cité dans les publications scientifiques portant sur l’IA. Avec Scikit-learn, un programme de machine learning dont il est le cocréateur, il a permis à des millions d’utilisateurs de faire «parler» plus facilement les données.

[Les Echos] L'IA open source, réponse européenne face à l'offensive américaine (€)

Le vendredi 13 décembre 2024.

Si elle sort du schéma classique où, tandis que l’Amérique innove et que la Chine imite, elle réglemente, l’Europe peut faire de gros progrès en IA. La solution est de favoriser l’IA open source, selon Alexandre Orhan, de Sia Partners.

[ZDNET] Avec l'éditeur Simvia, EDF se lance dans l'open source pour l'industrie

✍ Christophe Auffray, le mardi 10 décembre 2024.

EDF crée Simvia, un éditeur de logiciel spécialisé dans l’open source pour le calcul et la simulation en ingénierie industrielle.

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Retour affectif sérieux Tél: +2290151544168

Par : France
23 décembre 2024 à 19:24

WhatsApp/Téléphone: +229 01 51 54 41 68
Le retour affectif rapide est une pratique de magie blanche ou de magie rouge qui consiste à effectuer un rituel d’envoûtement sur la personne que vous voulez attirer. Chaque individu possède deux énergies, l’une positive et l’autre négative. Tél: +229 515 44 168 Celui ou celle que vous aimez vous a quitté ? Vous avez perdu la complicité et l’amour de votre bien aimé (e) ? Votre partenaire se détourne peu à peu de vous ? Plus rien ne va dans votre vie de famille ? Vous l’avez offensé ? Il ou elle est fatiguée de vous ? Le medium compétent papa Thierry résous tous les problèmes une fois pour tout, même les cas les plus désespérés. Le puissant maitre marabout africain sérieux et compétent papa Thierry résout tout vos problème de couple rapide et immédiat. Mais vous avez perdu la raison de vivre depuis que votre amour vous a quitté ? ? ? Sachez que le retour affectif rapide et définitif de l’être aimé est un rituel de désenvoûtement rapide fiable et efficace, c’est un rituel d’amour rapide et Surprenant. Le maître papa Thierry faire un rituel Sérieux et efficace dans la discrétion total et Assurée. Le Grand Marabout sérieux compétent papa Thierry est un Spécialiste du Retour de l’être aimé rapide il faire toujours ces travaux d’amour sérieusement & honnêtement et sans engagement. Dans le cas du retour affectif rapide chez le puissant maître spirituel papa Thierry , vous aurez toujours une envie que le retour de l’ex soit très rapide. Car, les consultants ont souvent peur que la rupture soit définitive. Mais rappelez vous qu’un retour affectif rapide fonctionne de la manière suivante : pendant la nuit, dans le sommeil de votre ex, le rituel de retour affectif rapide permet d’aller lui « souffler à l’oreille » toutes les bonnes idées et bonnes pensées concernant votre ancienne relation. Pour en savoir plus, consultez le maître sérieux compétent papa Thierry pour plus de détaille sur le fonctionnement du retour affectif rapide et efficace.
Pour mettre un terme définitif à vos problèmes affectifs, je vous propose un puissant rituel de retour amoureux.
Chaque intervention est personnalisée parmi un type de rituels de magie blanche effectué durant 14 jours.
Certains rituels de retour affectif sont réalisés en fonction du cycle lunaire.
C’est pourquoi la nouvelle lune est pris en compte pour l’élaboration d’un travail précis.
Afin de bénéficier d’un retour affectif sérieux, vous devez me fournir des éléments nécessaires pour mon intervention.
Il s’agit de vos noms respectifs, vos prénoms, ainsi que vos dates de naissance.
Selon des cas spécifiques, j’ai besoin d’autres éléments et des informations particulières.
Qui seront indispensables pour neutraliser de très puissants envoûtements de magie noire.

Téléphone: +229 01 51 54 41 68

WhatsApp: +229 01 51 54 41 68

Gmail: papapierre80@gmail.com

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Agenda du Libre pour la semaine 52 de l’année 2025

Par : Ysabeau 🧶
23 décembre 2024 à 02:41

Calendrier Web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 10 événements (France: 8, other: 2) est en seconde partie de dépêche.

Sommaire

[FR Montpellier] Émission | Radio FM-Plus | Temps Libre | Diffusion - Le lundi 23 décembre 2024 de 09h00 à 10h00.

Montpel'libre réalise une série d’émissions régulières à la Radio FM-Plus intitulées « Temps Libre ». Ces émissions sont la présentation hebdomadaire des activités de Montpel’libre.

Après le jingle où l’on présente brièvement Montpel'libre, nous donnerons un coup de projecteur sur les activités qui seront proposées prochainement.

Ces émissions seront l’occasion pour les auditeurs de découvrir plus en détails les logiciels libres et de se tenir informés des dernières actualités sur le sujet.

Alors, que vous soyez débutant ou expert en informatique, que vous ayez des connaissances avancées du logiciel libre ou que vous souhaitiez simplement en savoir plus, Montpel'libre, au travers de cette émission, se fera un plaisir pour répondre à vos attentes et vous accompagner dans votre découverte des logiciels libres, de la culture libre et des communs numériques.

Vous vous demandez peut-être ce qu’est un logiciel libre. Il s’agit simplement d’un logiciel dont l’utilisation, la modification et la diffusion sont autorisées par une licence qui garantit les libertés fondamentales des utilisateurs. Ces libertés incluent la possibilité d’exécuter, d’étudier, de copier, d’améliorer et de redistribuer le logiciel selon vos besoins.

Inscription | GPS 43.60524/3.87336

Fiche activité:
https://montpellibre.fr/fiches_activites/Fiche_A5_017_Emission_Radio_Montpellibre_2024.pdf

[FR Beauvais] Sensibilisation et partage autour du Libre - Le mercredi 25 décembre 2024 de 18h00 à 20h00.

Chaque mercredi soir, l’association propose une rencontre pour partager des connaissances, des savoir-faire, des questions autour de l’utilisation des logiciels libres, que ce soit à propos du système d’exploitation Linux, des applications libres ou des services en ligne libres.

C’est l’occasion aussi de mettre en avant l’action des associations fédératrices telles que l’April ou Framasoft, dont nous sommes adhérents et dont nous soutenons les initiatives avec grande reconnaissance.

[FR Saint Laurent du Pont] Permanence Rézine Chartreuse - Le mercredi 25 décembre 2024 de 19h00 à 20h00.

Rézine est un fournisseur d’accès à Internet qui défend une vision politique des technologies et des réseaux. Pour cela, Rézine met notamment en œuvre un accès Internet local, à prix juste, respectant la neutralité du Net, piloté par ses usagères et usagers, dans une démarche émancipatrice.

Nous fournissons Internet via la fibre, via wifi (radio) et proposons également des VPN.

Par ailleurs, fournir une critique du numérique, et en particulier des réseaux, est une activité inhérente à notre activité de fournisseur d’accès à Internet, que nous avons affirmée dans l’objet de la structure. Nous inscrivons notre démarche dans une tradition d’éducation populaire, qui vise à contribuer à l’émancipation des personnes, dans leur rapport aux technologies et aux réseaux, quel que soit leur niveau de connaissance.

Venez nous rencontrer pour discuter, devenir membre, poser vos questions sur la fibre, sur Internet, ou juste par curiosité!

[FR Montpellier] Permanence | OpenStreetMap | HérOSM (hybride) - Le mercredi 25 décembre 2024 de 19h00 à 22h00.

Ces rencontres mensuelles se veulent être des instants conviviaux pour faire un compte-rendu des activités du mois précédent, mais aussi pour présenter les opérations et rendez-vous à venir que proposent les groupes HérOSM. Naturellement, elles sont également ouvertes à tout public, en présence et à distance.

Si vous avez des propositions n’hésitez pas à compléter la page dédiée.

Programme:

  • Contribution sur les points d’eau incendie de l’Hérault;
  • Poursuite du Mapathon humanitaire au Nigeria et au Togo:
    • Cartographie «Au fil de l’eau» à Gusau (Capitale de l’État de Zamfara, au Nigeria)
    • Cartographie du canton de Barkoissi (Région des Savanes au Togo)
    • Cartographie du village de Konohoué (Région des Plateaux au Togo)
    • Cartographie du village de Djeregou (Région de la Kara au Togo)

Déroulement de la rencontre
Nous vous présenterons les projets en cours, nous vous proposerons de contribuer, faire de la production de données.
Comme d’habitude, chacun amène ce qu’il veut à manger et à boire pour un repas partagé.
N’oubliez pas vos ordinateurs portables pour la séance de saisie!

Tramway lignes 1 et 3, arrêts Port-Marianne et Rives du Lez
GPS Latitude: 43.603095 | Longitude: 3.898166
Carte OpenStreetMap

[other Ouagadougou] RAFLL2025 | Réunion d’organisation CLO Ouagadougou - Le jeudi 26 décembre 2024 de 11h00 à 12h00.

Jeudi 26 décembre 2024 de 11h00 à 12h00 (UTC 0)

Université Joseph Ki-Zerbo, 03 BP 7021, Quartier Kadiogo Centre, Boulevard Charles de Gaulle, Ouagadougou, Burkina Faso.

Réunion hybride du Comité Local d’Organisation des RAFLL de Ouagadougou.

Objet: Mise en place des RAFLL2025 à Ouagadougou au Burkina Faso.

Ordre du jour:
- Discussion autour des dates des prochaines RAFLL, du 07 au 12 octobre 2025.
- Présentation des participants ;
- États de lieux de retour d’expérience ;
- Formation du noyau de pilotage pour la tenue des RAFLL à Ouagadougou ;
- Élaboration de la stratégie de collaboration et de sponsoring ;
- Divers.

Places limitées, inscriptions nécessaires | GPS 12.37934/-1.50264

[FR Sète] Permanence | GNU/Linux et Logiciels Libres - Le jeudi 26 décembre 2024 de 18h00 à 20h00.

Dans le cadre des JPO, La Palanquée en fête.

Venez découvrir Linux et vous faire aider pour l’installer et à la prise en main, dans différents lieux, dans et à proximité de la métropole montpelliéraine

L’équipe de Montpel’libre vous propose une permanence Logiciels Libres : discussions libres et accompagnements techniques aux systèmes d’exploitation libres pour vous aider à vous familiariser avec votre système GNU/Linux au quotidien.

Le contenu de l’atelier s’adapte aux problèmes et aux questionnements des personnes présentes avec leur(s) ordinateur(s), qu’il soit fixe ou portable, et permet ainsi l’acquisition de nouvelles compétences nécessaires à une autonomie numérique certaine, au rythme de chacun.

Les thèmes :
Vous pourrez y aborder plusieurs thèmes (liste non exhaustive) :

  • discussions conviviales entre utilisateurs autour de Linux en général ;
  • pré-inscription aux prochains Cafés Numériques et Linux-Party ;
  • premières explorations du système ;
  • installations et configurations complémentaires ;
  • mise à jour et installation de nouveaux logiciels ;
  • prise en main, découverte et approfondissement du système

Les permanences techniques ont lieu une fois par semaine, dans un lieu et à des jours et heures différents.

Entrée libre et gratuite sur inscription. Une simple adhésion à l’association est possible. Rejoindre le groupe Montpel’libre sur Telegram S’inscrire à la Newsletter de Montpel’libre.

Sur inscription | GPS 43.405195/3.695778

Fiche activité: https://montpellibre.fr/fiches_activites/Fiche_A5_002_Permanence_GNU-Linux_Montpellibre_2024.pdf

[FR Annecy] Réunion hebdomadaire AGU3L Logiciels Libres - Le vendredi 27 décembre 2024 de 20h00 à 23h59.

L’AGU3L, Logiciels Libres à Annecy, votre association se réunit tous les vendredis à partir de 20h00 et jusque vers 1h00 du matin. Passez quand vous voulez.

Entrée par le côté, entre les 2 bâtiments. Au fond du couloir à droite, là où il y a de la lumière.

⚠️ Vérifiez sur le site avant de vous déplacer, y a un bandeau en haut qui confirme la tenue de la réunion.

Le programme de la réunion, s’il y en a un, est sur notre site. 😉 ⬇️

Digression possible, voire probable.

Vous pouvez aussi nous soumettre un programme sur un thème particulier.

Exemples:

  • Libre Office les listes à puces, j'aimerais en savoir plus
  • Pouvez-vous nous présenter le système Linux pour les débutants ?
  • plus technique: recompiler un noyau Linux avec les options spécifiques
  • Kubernetes est-ce pour moi ?
  • Démo sur un logiciel libre en particulier, ex: Gimp
  • Ou votre logiciel que vous souhaitez partager
  • À l’aide ! 😱 pas de panique, on a probablement une solution pour vous.
  • Vous développez du code libre ? oui
  • etc, etc.

Apportez à boire, à manger. Un ordi ça peut aider.
De la bonne humeur et un brin de Liberté.
Et tout ce que vous trouvez sympa: des amis, des projets, des trouvailles, etc.

Besoin d’une installation Linux?

Pas de problème! Laissez-nous un petit message avant au cas où l’on soit pas dispo ce soir-là.

C’est install party à la demande!

[other Abidjan] RAFLL2025 | Réunion d’organisation CLO Abidjan - Le samedi 28 décembre 2024 de 10h00 à 11h00.

Samedi 28 décembre 2024 de 10h00 à 11h00 (UTC 0)

Docteur PC, Riviera Bonoumin, Nouveau CHU Carrefour Golgotha, Abidjan Côte d’Ivoire.

Réunion hybride du Comité Local d’Organisation des RAFLL d’Abidjan

Objet: Mise en place des RAFLL2025 à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Ordre du jour:
- Date du 07 au 12 octobre 2025 pour la tenue des Rencontres Amicales Francophones du Logiciel Libre coïncide avec la période électorale en Côte d’Ivoire.
- Divers.

Places limitées, inscriptions nécessaires | GPS 5.322905/-3.999804

[FR Ramonville Saint-Agne] Les ateliers du CULTe - Le samedi 28 décembre 2024 de 14h00 à 18h00.

Le CULTe est le « Club des utilisateurs de logiciels libres et de gnu/linux de Toulouse et des environs ».

Le samedi après-midi tous les quinze jours, le CULTe organise un atelier d’informatique « libre », de 14h à 18h.

La séance est consacrée à l’information du public, à l’entraide entre membres et/ou visiteurs pour notamment installer et configurer des logiciels libres, système d’exploitation (« Linux ») ou « applications » (programmes informatiques).

L’entraide peut également concerner le matériel afin d’aider le membre ou le visiteur à faire évoluer son ordinateur (ajout de mémoire, changement de disque dur…), étant précisé que si des avis peuvent être bien entendu émis pour de tels achats, le CULTe quant à lui n’a aucune activité commerciale, directe ou indirecte.

Chacun peut amener son ordinateur pour la séance. S’il s’agit d’une « Unité Centrale » (Ordinateur de bureau) il est inutile d’amener également écran clavier et souris, qui peuvent être prêtés sur place. Au besoin nous pourrons aussi vous prêter une machine pour la séance.

Afin de préparer votre venue, nous vous recommandons vivement de nous prévenir par courrier électronique en expliquant succinctement votre projet ou votre besoin à l’adresse suivante:

president@o2.culte.org

L’adhésion au CULTe n’est en aucun cas obligatoire pour participer à nos activités.

NB: Les personnes qui souhaitent adhérer ou faire un don peuvent bénéficier d’un reçu fiscal en vue d’une réduction d’impôt (66% en 2022) notre association étant reconnue « Organisme d’Intérêt Général » éligible au mécénat. (Rescrit fiscal 2021/228)

PS : Notre club met à la disposition de tous une liste de discussion dédiée à l’informatique « libre » : « linux31@culte.org" » Vous pouvez sans attendre demander à y être inscrit pour, le cas échéant, y exposer une difficulté et bénéficier de l’aide et de conseils d’une centaine de participants. Il vous suffit de vous rendre à cette adresse et d’y formuler votre demande d’inscription :

https://sympa.culte.org/sympa/subscribe/linux-31?previous_action=info

[FR Quimper] Permanence Linux Quimper - Le samedi 28 décembre 2024 de 16h00 à 18h00.

Tous les samedis de 16h à 18h, Linux Quimper vous donne rendez-vous au centre social des Abeilles, 4 rue Sergent Le Flao (quartier de la Terre Noire) Quimper.

Nous vous proposons lors de ces rencontres d’échanger autour du Libre et de Linux en particulier

Vous pouvez venir pour vous faire aider, ou aider, à installer et paramétrer une distribution GNU/Linux de votre choix ou des logiciels libres sur votre ordinateur.

Recommandations:

  • Sauvegardez vos données avant de venir.
  • Pour une installation de Linux si vous voulez conserver Windows, libérez de la place sur le disque dur (20 Go minimum) et défragmentez Windows.
  • Nous prévenir, éventuellement, de votre passage via le forum.

Vous pouvez aussi venir pour une première prise d’informations et de contacts.

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LEGO Mindstorm / Technic libre?

Par : MagicFab
23 décembre 2024 à 11:08

J’ai un vague souvenir d’avoir vu des logiciels libres qui supportaient les LEGO Mindstorm.

Je découvre les projets ev3dev et BrickPi mais je me demandais s’il y a d’autres projets ou kits semblables pour programmer et contrôler les LEGO Mindstorm EV3 (qui semblent discontinués) ou Technic - ah et où les acheter :slight_smile:

Si quelqu’un pouvait me guider un peu pour choisir un point de départ, ce serait apprécié. J’aimerais lire vos partages d’expériences.

Quelques ressources / liens :

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Revue de presse de l’April pour la semaine 51 de l’année 2024

Par : echarpentier
23 décembre 2024 à 05:54

Cette revue de presse sur Internet fait partie du travail de veille mené par l’April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

[LaDepeche.fr] Boé. Le niveau 5 du label Territoire Numérique Libre confirmé

Le .

Boé a une nouvelle fois reçu le niveau 5 du label Territoire Numérique Libre à l’occasion de la remise des prix organisée à Paris le mercredi 4 décembre dernier. Cette distinction, la plus haute décernée par l’Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales (ADULLACT) a été remise à Françoise Lebeau, adjointe déléguée à l’administration générale, personnel et développement numérique et Fatima Houdaïbi, responsable des services Informatiques. C’est est une reconnaissance à l’échelle nationale du niveau très élevé de la ville de Boé dans le Libre, c’est-à-dire dans l’usage de logiciels n’étant pas sous licence donc libres de droits.

Surveillance Self-Defense: 2024 in Review

26 décembre 2024 à 10:39

This year, we celebrated the 15th anniversary of our Surveillance-Self Defense (SSD) guide. How’d we celebrate? We kept at it—continuing to work on, refine, and update one of the longest running security and privacy guides on the internet.

Technology changes quickly enough as it is, but so does the language we use to describe that technology. In order for SSD to thrive, it needs careful attention throughout the year. So, we like to think of SSD as a garden, always in need of a little watering, maybe some trimming, and the occasional mowing down of dead technologies. 

Brushing Up on the Basics

A large chunk of SSD exists to explain concepts around digital security in the hopes that you can take that knowledge to make your own decisions about your specific needs. As we often say, security is a mindset, not a purchase. But in order to foster that mindset, you need some basic knowledge. This year, we set out to refine some of this guidance in the hopes of making it easier to read and useful for a variety of skill levels. The guides we updated included:

Big Guides, Big (and Small) Changes

If you’re looking for something a bit longer, then some of our more complicated guides are practically novels. This year, we updated a few of these.

We went through our Privacy Breakdown of Mobile Phones and updated it with more recent examples when applicable, and included additional tips at the end of some sections for actionable steps you can take. Phones continue to be one of the most privacy-invasive devices we own, and getting a handle on what they’re capable of is the first step to figuring out what risks you may face.

Our Attending a Protest guide is something we revisit every year (sometimes a couple times a year) to ensure it’s as accurate as possible. This year was no different, and while there were no sweeping changes, we did update the included PDF guide and added screenshots where applicable.

We also reworked our How to: Understand and Circumvent Network Censorship slightly to frame it more as instructional guidance, and included new features and tools to get around censorship, like utilizing a proxy in messaging tools.

New Guides

We saw two additions to the SSD this year. First up was How to: Detect Bluetooth Trackers, our guide to locating unwanted Bluetooth trackers—like Apple AirTags or Tile—that someone may use to track your location. Both Android and iOS have made changes to detecting these sorts of trackers, but the wide array of different products on the market means it doesn’t always work as expected.

We also put together a guide for the iPhone’s Lockdown Mode. While not a feature that everyone needs to consider, it has proven helpful in some cases, and knowing what those circumstances are is an important step in deciding if it’s a feature you need to enable.  

But How do I?

As the name suggests, our Tool Guides are all about learning how to best protect what you do on your devices. This might be setting up two-factor authentication, turning on encryption on your laptop, or setting up something like Apple’s Advanced Data Protection. These guides tend to need a yearly look to ensure they’re up-to-date. For example, Signal saw the launch of usernames, so we went in and made sure that was added to the guide. Here’s what we updated this year:

And Then There Were Blogs

Surveillance Self-Defense isn’t just a website, it’s also a general approach to privacy and security. To that end, we often use our blog to tackle more specific questions or respond to news.

This year, we talked about the risks you might face using your state’s digital driver’s license, and whether or not the promise of future convenience is worth the risks of today.

We dove into an attack method in VPNs called TunnelVision, which showed how it was possible for someone on a local network to intercept some VPN traffic. We’ve reiterated our advice here that VPNs—at least from providers who've worked to mitigate TunnelVision—remain useful for routing your network connection through a different network, but they should not be treated as a security multi-tool.

Location data privacy is still a major issue this year, with potential and horrific abuses of this data popping up in the news constantly. We showed how and why you should disable location sharing in apps that don’t need access to function.

As mentioned above, our SSD on protesting is a perennial always in need of pruning, but sometimes you need to plant a whole new flower, as was the case when we decided to write up tips for protesters on campuses around the United States.

Every year, we fight for more privacy and security, but until we get that, stronger controls of our data and a better understanding of how technology works is our best defense.

This article is part of our Year in Review series. Read other articles about the fight for digital rights in 2024.

EU Tech Regulation—Good Intentions, Unclear Consequences: 2024 in Review

For a decade, the EU has served as the regulatory frontrunner for online services and new technology. Over the past two EU mandates (terms), the EU Commission brought down many regulations covering all sectors, but Big Tech has been the center of their focus. As the EU seeks to regulate the world’s largest tech companies, the world is taking notice, and debates about the landmark Digital Markets Act (DMA) and Digital Services Act (DSA) have spread far beyond Europe. 

The DSA’s focus is the governance of online content. It requires increased transparency in content moderation while holding platforms accountable for their role in disseminating illegal content. 

For “very large online platforms” (VLOPs), the DSA imposes a complex challenge: addressing “systemic risks” – those arising from their platforms’ underlying design and rules - as well as from how these services are used by the public. Measures to address these risks often pull in opposite directions. VLOPs must tackle illegal content and address public security concerns; while simultaneously upholding fundamental rights, such as freedom of expression; while also considering impacts on electoral processes and more nebulous issues like “civic discourse.” Striking this balance is no mean feat, and the role of regulators and civil society in guiding and monitoring this process remains unclear.  

As you can see, the DSA is trying to walk a fine line: addressing safety concerns and the priorities of the market. The DSA imposes uniform rules on platforms that are meant to ensure fairness for individual users, but without so proscribing the platforms’ operations that they can’t innovate and thrive.  

The DMA, on the other hand, concerns itself entirely with the macro level – not on the rights of users, but on the obligations of, and restrictions on, the largest, most dominant platforms.  

The DMA concerns itself with a group of “gatekeeper” platforms that control other businesses’ access to digital markets. For these gatekeepers, the DMA imposes a set of rules that are supposed to ensure “contestability” (that is, making sure that upstarts can contest gatekeepers’ control and maybe overthrow their power) and “fairness” for digital businesses.  

Together, the DSA and DMA promise a safer, fairer, and more open digital ecosystem. 

As 2024 comes to a close, important questions remain: How effectively have these laws been enforced? Have they delivered actual benefits to users?

Fairness Regulation: Ambition and High-Stakes Clashes 

There’s a lot to like in the DMA’s rules on fairness, privacy and choice...if you’re a technology user. If you’re a tech monopolist, those rules are a nightmare come true. 

Predictably, the DMA was inaugurated with a no-holds-barred dirty fight between the biggest US tech giants and European enforcers.  

Take commercial surveillance giant Meta: the company’s mission is to relentlessly gather, analyze and abuse your personal information, without your consent or even your knowledge. In 2016, the EU passed its landmark privacy law, called the General Data Protection Regulation. The GDPR was clearly intended to halt Facebook’s romp through the most sensitive personal information of every European. 

In response, Facebook simply pretended the GDPR didn’t say what it clearly said, and went on merrily collecting Europeans’ information without their consent. Facebook’s defense for this is that they were contractually obliged to collect this information, because their terms and conditions represented a promise to users to show them surveillance ads, and if they didn’t gather all that information, they’d be breaking that promise. 

The DMA strengthens the GDPR by clarifying the blindingly obvious point that a privacy law exists to protect your privacy. That means that Meta’s services – Facebook, Instagram, Threads, and its “metaverse” (snicker) - are no longer allowed to plunder your private information. They must get your consent. 

In response, Meta announced that it would create a new paid tier for people who don’t want to be spied on, and thus anyone who continues to use the service without paying for it is “consenting” to be spied on. The DMA explicitly bans these “Pay or OK” arrangements, but then, the GDPR banned Meta’s spying, too. Zuckerberg and his executives are clearly expecting that they can run the same playbook again. 

Apple, too, is daring the EU to make good on its threats. Ordered to open up its iOS devices (iPhones, iPads and other mobile devices) to third-party app stores, the company cooked up a Kafkaesque maze of junk fees, punitive contractual clauses, and unworkable conditions and declared itself to be in compliance with the DMA.  

For all its intransigence, Apple is getting off extremely light. In an absurd turn of events, Apple’s iMessage system was exempted from the DMA’s interoperability requirements (which would have forced Apple to allow other messaging systems to connect to iMessage and vice-versa). The EU Commission decided that Apple’s iMessage – a dominant platform that the company CEO openly boasts about as a source of lock-in – was not a “gatekeeper platform.”

Platform regulation: A delicate balance 

For regulators and the public the growing power of online platforms has sparked concerns: how can we address harmful content, while also protecting platforms from being pushed to over-censor, so that freedom of expression isn’t on the firing line?  

EFF has advocated for fundamental principles like “transparency,” “openness,” and “technological self-determination.” In our European work, we always emphasize that new legislation should preserve, not undermine, the protections that have served the internet well. Keep what works, fix what is broken.  

In the DSA, the EU got it right, with a focus on platforms’ processes rather than on speech control. The DSA has rules for reporting problematic content, structuring terms of use, and responding to erroneous content removals. That’s the right way to do platform governance! 

But that doesn’t mean we’re not worried about the DSA’s new obligations for tackling illegal content and systemic risks, broad goals that could easily lead to enforcement overreach and censorship. 

In 2024, our fears were realized, when the DSA’s ambiguity as to how systemic risks should be mitigated created a new, politicized enforcement problem. Then-Commissioner Theirry Breton sent a letter to Twitter, saying that under the DSA, the platform had an obligation to remove content related to far-right xenophobic riots in the UK, and about an upcoming meeting between Donald Trump and Elon Musk. This letter sparked widespread concern that the DSA was a tool to allow bureaucrats to decide which political speech could and could not take place online. Breton’s letter sidestepped key safeguards in the DSA: the Commissioner ignored the question of “systemic risks” and instead focused on individual pieces of content, and then blurred the DSA’s critical line between "illegal” and “harmful”; Breton’s letter also ignored the territorial limits of the DSA, demanding content takedowns that reached outside the EU. 

Make no mistake: online election disinformation and misinformation can have serious real-world consequences, both in the U.S. and globally. This is why EFF supported the EU Commission’s initiative to gather input on measures platforms should take to mitigate risks linked to disinformation and electoral processes. Together with ARTICLE 19, we submitted comments to the EU Commission on future guidelines for platforms. In our response, we recommend that the guidelines prioritize best practices, instead of policing speech. Additionally, we recommended that DSA risk assessment and mitigation compliance evaluations prioritize ensuring respect for fundamental rights.  

The typical way many platforms address organized or harmful disinformation is by removing content that violates community guidelines, a measure trusted by millions of EU users. But contrary to concerns raised by EFF and other civil society groups, a new law in the EU, the EU Media Freedom Act, enforces a 24-hour content moderation exemption for media, effectively making platforms host content by force. While EFF successfully pushed for crucial changes and stronger protections, we remain concerned about the real-world challenges of enforcement.  

This article is part of our Year in Review series. Read other articles about the fight for digital rights in 2024.

Celebrating Digital Freedom with EFF Supporters: 2024 in Review

26 décembre 2024 à 10:33

“EFF's mission is to ensure that technology supports freedom, justice, and innovation for all people of the world.” It can be a tough job. A lot of our time is spent fighting bad things that are happening in the world or fixing things that have been broken for a long time.

But this work is important, and we've accomplished great things this year! Thanks to your help, we pushed the USPTO to withdraw harmful patent review proposals, fought for the public's right to access police drone footage, and continue to see more and more of the web encrypted thanks to Certbot and Let’s Encrypt.

Of course, the biggest reason EFF is able to fight for privacy and free expression online is support from EFF members. Public support is not only the reason we can operate but is also a great motivator to wake up and advocate for what’s right—especially when we get to hang out with some really cool folks! And with that, I’d like to reminisce.

EFF's Bay Area Festivities

Early in the year we held our annual Spring Members’ Speakeasy. We invited supporters in the Bay Area to join us at Babylon Burning, where all of EFF’s t-shirts, hoodies, and much of our swag are made. There, folks got a fun opportunity to hand print their own tote bag! It was a fun opportunity to see t-shirts that even I had never seen before. Side note, EFF has a lot of mechas on members’ t-shirts.

Vintage EFF t-shirts hung across the walls at Babylon Burning

Vintage EFF t-shirts hung across the walls at Babylon Burning.

The EFF team had a great time with EFF supporters at events throughout the year. Of course, my mind was blown seeing the questions EFF gamemasters (including the Cybertiger) came up with for both Tech Trivia and Cyberlaw Trivia. What was even more impressive was seeing how many answers teams got right at both events. During Cyberlaw Trivia, one team was able to recite 22 digits of pi, winning the tiebreaker question and the coveted first place prize!

Beating the Heat in Las Vegas

EFF staff with the Uber Contributor Award

EFF staff with the Uber Contributor Award.

Next, one of my favorite summer pastimes beating the heat in Las Vegas, where we get to see thousands of EFF supporters for the summer security conferences—BSidesLV, Black Hat, and DEF CON. This year over one thousand people signed up to support the digital freedom movement in just that one week. The support EFF receives during the summer security conferences always amazes me, and it’s a joy to say hi to everyone that stops by to see us. We received an award from DEF CON and even speed ran a legal case, ensuring a security researchers' ability to give their talk at the conference.

While the lawyers were handling the legal case at DEF CON, a subgroup of us had a blast participating in the EFF Benefit Poker Tournament. Fourty-six supporters and friends played for money, glory, and the future of the web—all while using these new EFF playing cards! In the end, only one winner could beat the celebrity guests, including Cory Doctorow and Deviant (even winning the literal shirt off of Deviant's back).

EFFecting Change

This year we also launched a new livestream series: EFFecting Change. With our initial three events, we covered recent Supreme Court cases and how they affect the internet, keeping yourself safe when seeking reproductive care, and how to protest with privacy in mind. We’ve seen a lot of support for these events and are excited to continue them next year. Oh, and no worries if you missed one—they’re all recorded here!

Congrats to Our 2024 EFF Award Winners

We wanted to end the year in style, of course, with our annual EFF Awards. This year we gave awards to 404 Media, Carolina Botero, and Connecting Humanity—and you can watch the keynote if you missed it. We’re grateful to honor and lift up the important work of these award winners.

EFF staff and EFF Award Winners holding their trophies

EFF staff and EFF Award Winners holding their trophies.

And It's All Thanks to You

There was so much more to this year too. We shared campfire tales from digital freedom legends, the Encryptids; poked fun at bogus copyright law with our latest membership t-shirt; and hosted even more events throughout the country.

As 2025 approaches, it’s important to reflect on all the good work that we’ve done together in the past year. Yes, there’s a lot going on in the world, and times may be challenging, but with support from people like you, EFF is ready to keep up the fight—no matter what.

Many thanks to all of the EFF members who joined forces with us this year! If you’ve been meaning to join, but haven’t yet, year-end is a great time to do so.

This article is part of our Year in Review series. Read other articles about the fight for digital rights in 2024.

Fighting For Progress On Patents: 2024 in Review

Par : Joe Mullin
25 décembre 2024 à 10:34

The rights we have in the offline world–to speak freely, create culture, play games, build new things and do business–must be available to us online, as well. This core belief drives EFF’s work to fight the misuse of the patent system. 

Despite significant progress we’ve made over the last decade, patents, and in particular vague software patents, remain a serious threat to online rights. The median patent lawsuit isn't filed by what Americans would recognize as an ‘inventor,’ but by an anonymous limited liability company that provides no products or services, and instead uses patents to threaten others over alleged infringement. In other words, a patent troll. In the tech sector, more than 85% of patent lawsuits are filed by these “non-practicing entities.” 

That’s why at EFF, we continue to  help individuals and organizations fight patent threats related to everyday activities like using CAPTCHAs and picture menus, tracking packages or vehiclesteaching languagesholding online contests, or playing simple games online

Here’s where the fight stands as we move into 2025. 

Defending the Public’s Right To Challenge Bad Patents

In 2012, recognizing the persistent problem of an overburdened patent office issuing a countless number dubious patents each year, Congress established a system called “inter partes reviews” (IPRs) to review and challenge patents. While far from perfect, IPRs have led to the cancellation of thousands of patents that should never have been granted in the first place. 

It’s no surprise that big patent owners and patent trolls have long sought to dismantle the IPR system. After unsuccessful attempts to persuade federal courts to dismantle IPRs, they shifted tactics in the past 18 months, attempting to convince the U.S. Patent and Trademark Office (USPTO) to undermine the IPR system by changing the rules on who can use it. 

EFF opposed these proposed changes, urging our supporters to file public comments. This effort was a resounding success. After reviewing thousands of comments, including nearly 1,000 inspired by EFF’s call to action, the USPTO withdrew its proposal

Stopping Congress From Re-Opening The Door To The Worst Patents 

The patent system, particularly in the realm of software, is broken. For more than 20 years, the U.S. Patent Office has issued patents on basic cultural or business practices, often with little more than the addition of computer jargon or trivial technical elements. 

The Supreme Court addressed this issue a decade ago with its landmark decision in a case called Alice v. CLS Bank, ruling that simply adding computer language to these otherwise generic patents isn’t enough to make them valid. However, Alice hasn’t fully protected us from patent trolls. Even with this decision, the cost of challenging a patent can run into hundreds of thousands of dollars, enabling patent trolls to make “nuisance” demands for amounts of $100,000 or less. But Alice has dampened the severity and frequency of patent troll claims, and allowed for many more businesses to fight back when needed. 

So we weren’t surprised when some large patent owners tried again this year to overturn Alice, with the introduction of the Patent Eligibility Restoration Act (PERA), which would bring the worst patents back into the system. PERA would also have overturned the Supreme Court ruling that prevents the patenting of human genes. EFF opposed PERA at every stage, and late this year, its supporters abandoned their efforts to pass it through the 118th Congress. We know they will try again next year–we’ll be ready. 

Shining Light On Secrecy In Patent Litigation

Litigation in the U.S is supposed to be transparent, particularly in patent cases involving technologies that impact millions of  internet users daily. Unfortunately, this is not always the case. In Entropic Communications LLC v. Charter Communications, filed in the U.S. District Court for the Eastern District of Texas, overbroad sealing of documents has obscured the case from public view. EFF intervened in the case to protect the public’s right to access federal court records, as the claims made by Entropic could have wide-reaching implications for anyone using cable modems to connect to the internet. 

Our work to ensure transparency in patent disputes is ongoing. In 2016, EFF intervened in another overly-sealed patent case in the Eastern District of Texas. In 2022, we did the same in California, securing an important transparency ruling. That same year, we supported a judge’s investigation into patent owners in Delaware, which ultimately resulted in referrals for criminal investigation. The judge’s actions were upheld on appeal this year. 

It remains far too easy for patent trolls to extort and exploit individuals and companies simply for creating or using software. In 2025, EFF will continue fighting for a patent system that’s open, fair, and transparent. 

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We Stood Up for Access to the Law and Congress Listened: 2024 in Review

25 décembre 2024 à 10:34

For a while, ever since they lost in court, a number of industry giants have pushed a bill that purported to be about increasing access to the law. In fact, it would give them enormous power over the public ability to access, share, teach, and comment on the law.  

This sounds crazy—no one should be able to own the law. But these industry associations claim there’s a glaring exception to the rule: safety and building codes. The key distinction, they insist, is how these particular laws are developed. Often, when it comes to creating the best practices for an industry, a group of experts comes together to draft model standards. Many of those standards are then “incorporated by reference” into law, making them legal mandates just are surely as the U.S. tax code. 

But unlike most U.S. laws, the industry association that convene the experts claim that they own a copyright in the results, which means they get to control – and charge for—access to them. 

The consequences aren’t hard to imagine. If you are a journalist trying to figure out if a bridge that collapsed violated legal safety standards, you have to get the standards from the industry association, and pay for it. If you are renter who wants to know whether your apartment complies with the fire code, you face the same barrier.  And so on. 

Many organizations are working to remedy the situation, making standards available online for free (or, in some cases, for free but with a “premium” version that offers additional services on top). Courts around the country have affirmed their right to do so. 

Which brings us to the “Protecting and Enhancing Public Access to Codes Act” or “Pro Codes.” The Act requires industry associations to make standards incorporated by reference into law available for free to the public. But here’s the kicker – in exchange Congress will affirm that they have a legitimate copyright in those laws.    

This is bad deal for the public. First, access will mean read-only, and subject to licensing limits.  We already know what that looks like: currently the associations that make their codes available to the public online do so through clunky, disorganized, siloed websites, largely inaccessible to the print-disabled, and subject to onerous contractual terms (like a requirement to give up your personal information). The public can’t copy, print, or even link to specific portions of the codes. In other words, you can look at the law (as long as you aren’t print-disabled and you know exactly what to look for), but you can’t share it, compare it, or comment on it. That’s fundamentally against the public interest, as many have said. It gives private parties a windfall to do badly what others, like EFF client Public Resources Online, already do better and for free. 

Second, it’s solving a nonexistent problem. The many volunteers who develop these codes neither need nor want a copyright incentive. The industry associations don’t need it either—they make plenty of profit though trainings, membership fees, and selling standards that haven’t been incorporated into law.   

Third, it’s unconstitutional under the First, Fifth, and Fourteenth Amendments, which guarantee the public’s right to read, share, and discuss the law.   

We’re pleased that members of Congress have recognized the many problems with this law. Many of you wrote to your members to raise concerns and when it was brought to a vote in committee, members registered those concerns. While it passed out of the House Judiciary Committee, the House of Representatives was asked to vote on the law “on suspension,” meaning it can avoid debate and become law if two-thirds of the House vote yes on it. In theory, it’s meant to make it easier to pass uncontroversial laws. 

Because you wrote in, because experts sent letters explaining the problems, enough members of Congress recognized that Pro Codes is not uncontroversial. It is not a small deal to allow industry giants to own parts of the law.  

This year, we are glad that so many people lent their time and energy to understanding the wolf in sheep’s clothing that the Pro Codes Act really was. And we hope that SDOs take note that they cannot pull the wool over everyone’s eyes. Not while we’re keeping watch.

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Police Surveillance in San Francisco: 2024 in Review

25 décembre 2024 à 10:33

From a historic ban on police using face recognition, to landmark CCOPS legislation, to the first ban in the United States of police deploying deadly force via robot, for several years San Francisco has been leading the way on necessary reforms over how police use technology.

Unfortunately, 2024 was a far cry from those victories.

While EFF continues to fight for common sense police reforms in our own backyard, this year saw a change in city politics to something that was darker and more unaccountable than we’ve seen in awhile.

In the spring of this year, we opposed Proposition E, a ballot measure which allows the San Francisco Police Department (SFPD) to effectively experiment with any piece of surveillance technology for a full year without any approval or oversight. This gutted the 2019 Surveillance Technology Ordinance, which required city departments like the SFPD to obtain approval from the city’s elected governing body before acquiring or using specific surveillance technologies. We understood how dangerous Prop E was to democratic control and transparency, and even went as far as to fly a plane over San Francisco asking voters to reject the measure. Unfortunately, despite a strong opposition campaign, Prop E passed in the March 5, 2024 election.

Soon thereafter, we were reminded of the importance of passing democratic control and transparency laws at all levels of government, not just local. AB 481 is a California law requiring law enforcement agencies to get approval from their local elected governing body before purchasing military equipment, including drones. In the haste to purchase drones after Prop E passed, the SFPD knowingly violated this state law in order to begin purchasing more surveillance equipment. AB 481 has no real enforcement mechanism, which means concerned residents have to wave our arms around and implore the police to follow the law. But, we complained loudly enough that the California Attorney General’s office issued a bulletin reminding law enforcement agencies of their obligations under AB 481.  

EFF is an organization proudly based in San Francisco. Our fight to make it a place where technology aids, rather than hinders, safety and equity for all people will continue–even if that means calling attention to the SFPD’s casual law breaking or helping to defend the privacy laws that made this city a shining example of 21st century governance. 

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The Atlas of Surveillance Expands Its Data on Police Surveillance Technology: 2024 in Review

24 décembre 2024 à 14:05

EFF’s Atlas of Surveillance is one of the most useful resources for those who want to understand the use of police surveillance by local law enforcement agencies across the United States. This year, as the police surveillance industry has shifted, expanded, and doubled down on its efforts to win new cop customers, our team has been busily adding new spyware and equipment to this database. We also saw many great uses of the Atlas from journalists, students, and researchers, as well as a growing number of contributors. The Atlas of Surveillance currently captures more than 11,700 deployments of surveillance tech and remains the most comprehensive database of its kind. To learn more about each of the technologies, please check out our Street-Level Surveillance Hub, an updated and expanded version of which was released at the beginning of 2024.

Removing Amazon Ring

We started off with a big change: the removal of our set of Amazon Ring relationships with local police. In January, Amazon announced that it would no longer facilitate warrantless requests for doorbell camera footage through the company’s Neighbors app — a move EFF and other organizations had been calling on for years. Though police can still get access to Ring camera footage by getting a warrant– or through other legal means– we decided that tracking Ring relationships in the Atlas no longer served its purpose, so we removed that set of information. People should keep in mind that law enforcement can still connect to individual Ring cameras directly through access facilitated by Fusus and other platforms. 

Adding third-party platforms

In 2024, we added an important growing category of police technology: the third-party investigative platform (TPIP). This is a designation we created for the growing group of software platforms that pull data from other sources and share it with law enforcement, facilitating analysis of police and other data via artificial intelligence and other tools. Common examples include LexisNexis Accurint, Thomson Reuters Clear, and 

New Fusus data

404 Media released a report last January on the use of Fusus, an Axon system that facilitates access to live camera footage for police and helps funnel such feeds into real-time crime centers. Their investigation revealed that more than 200,000 cameras across the country are part of the Fusus system, and we were able to add dozens of new entries into the Atlas.

New and updated ALPR data 

EFF has been investigating the use of automated license plate readers (ALPRs) across California for years, and we’ve filed hundreds of California Public Records Act requests with departments around the state as part of our Data Driven project. This year, we were able to update all of our entries in California related to ALPR data. 

In addition, we were able to add more than 300 new law enforcement agencies nationwide using Flock Safety ALPRs, thanks to a data journalism scraping project from the Raleigh News & Observer. 

Redoing drone data

This year, we reviewed and cleaned up a lot of the data we had on the police use of drones (also known as unmanned aerial vehicles, or UAVs). A chunk of our data on drones was based on research done by the Center for the Study of the Drone at Bard College, which became inactive in 2020, so we reviewed and updated any entries that depended on that resource. 

We also added new drone data from Illinois, Minnesota, and Texas

We’ve been watching Drone as First Responder programs since their inception in Chula Vista, CA, and this year we saw vendors like Axon, Skydio, and Brinc make a big push for more police departments to adopt these programs. We updated the Atlas to contain cities where we know such programs have been deployed. 

Other cool uses of the Atlas

The Atlas of Surveillance is designed for use by journalists, academics, activists, and policymakers, and this was another year where people made great use of the data. 

The Atlas of Surveillance is regularly featured in news outlets throughout the country, including in the MIT Technology Review reporting on drones, and news from the Auburn Reporter about ALPR use in Washington. It also became the focus of podcasts and is featured in the book “Resisting Data Colonialism – A Practical Intervention.”

Educators and students around the world cited the Atlas of Surveillance as an important source in their research. One of our favorite projects was from a senior at Northwestern University, who used the data to make a cool visualization on surveillance technologies being used. At a January 2024 conference at the IT University of Copenhagen, Bjarke Friborg of the project Critical Understanding of Predictive Policing (CUPP) featured the Atlas of Surveillance in his presentation, “Engaging Civil Society.” The Atlas was also cited in multiple academic papers, including the Annual Review of Criminology, and is also cited in a forthcoming paper from Professor Andrew Guthrie Ferguson at American University Washington College of Law titled “Video Analytics and Fourth Amendment Vision. 


Thanks to our volunteers

The Atlas of Surveillance would not be possible without our partners at the University of Nevada, Reno’s Reynolds School of Journalism, where hundreds of students each semester collect data that we add to the Atlas. This year we also worked with students at California State University Channel Islands and Harvard University.

The Atlas of Surveillance will continue to track the growth of surveillance technologies. We’re looking forward to working with even more people who want to bring transparency and community oversight to police use of technology. If you’re interested in joining us, get in touch

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